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Catherine Trautmann

Catherine Trautmann, née Argence le à Strasbourg, est une femme politique française, membre du Parti socialiste (PS).

Catherine Trautmann
Illustration.
Catherine Trautmann en 2014.
Fonctions
Députée européenne
–
(9 ans, 11 mois et 10 jours)
Élection 13 juin 2004
RĂ©Ă©lection 7 juin 2009
LĂ©gislature 6e et 7e
Groupe politique PSE (2004-2009)
S&D (2009-2014)
–
(7 ans, 10 mois et 11 jours)
Élection 15 juin 1989
LĂ©gislature 3e et 4e
Groupe politique PSE
Maire de Strasbourg
–
(9 mois et 2 jours)
Élection
Prédécesseur Roland Ries
Successeur Fabienne Keller
–
(8 ans, 3 mois et 2 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection
Prédécesseur Marcel Rudloff
Successeur Roland Ries
Ministre de la Culture et de la Communication
–
(2 ans, 9 mois et 23 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Lionel Jospin
Gouvernement Jospin
Prédécesseur Philippe Douste-Blazy
Successeur Catherine Tasca
Porte-parole du gouvernement
–
(9 mois et 26 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Lionel Jospin
Gouvernement Jospin
Prédécesseur Alain Lamassoure
Successeur Daniel Vaillant
Secrétaire d'État aux Personnes âgées et
aux Handicapés
–
(1 mois et 15 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Michel Rocard
Ministre Michel Delebarre
Gouvernement Rocard I
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Théo Braun (Personnes âgées)
Michel Gillibert (Handicapés)
Députée française
–
(22 jours)
Élection 1er juin 1997
Circonscription 1re du Bas-Rhin
Législature XIe (Cinquième République)
Prédécesseur Harry Lapp
Successeur Armand Jung
–
(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Proportionnelle par département
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Biographie
Nom de naissance Catherine Argence
Date de naissance
Lieu de naissance Strasbourg (Bas-Rhin, France)
Nationalité Française
Parti politique PS
Profession Théologienne

Biographie

Études

Elle a fait ses études à la faculté de théologie protestante de Strasbourg où elle a obtenu une maîtrise. Elle a particulièrement étudié la langue et la littérature coptes anciennes.

Parcours politique national

Elle devient membre du Conseil national du Parti socialiste en 1987, du bureau national de ce parti en , puis membre la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie et de la commission temporaire sur les défis politiques et les moyens budgétaires de l'Union élargie 2007-2013 au Parlement européen.

Elle est députée du Bas-Rhin de 1986 à 1988, temps durant lequel elle est également membre de la délégation française au Conseil de l'Europe. Elle est élue en députée de la première circonscription du Bas-Rhin en battant Harry Lapp, alors que cette circonscription était tenue par la droite depuis la Libération.

Catherine Trautmann est à plusieurs reprises membre du gouvernement. D'abord en tant que secrétaire d'État chargée des Personnes âgées et des handicapés auprès du ministre des Affaires sociales et de l'Emploi dans le premier gouvernement Rocard du 13 mai au . Elle est par la suite ministre de la Culture et de la Communication, et porte-parole du gouvernement Jospin du au , puis seulement ministre de la Culture et de la Communication jusqu'au .

En 1999, elle décide de rouvrir l’aile ouest du Palais de Tokyo (Paris), pour la consacrer à la diffusion de l’art contemporain.

Critiquée au sujet de ses projets de réforme concernant les chaînes de télévision, elle quitte le ministère à l'occasion d'un remaniement, tandis que Catherine Tasca lui succède.

Elle a participé à la création de la commission permanente de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits (CPCSPRD), qui est une commission de la Cour des comptes chargée de surveiller les sociétés de perception et de répartition des droits d'auteurs (comme la SACEM, l'ADAMI, etc.). Catherine Trautmann a commencé la présentation de la loi créant cette commission à l'Assemblée et au Sénat, et Catherine Tasca a fini celle-ci et promulgué la loi.

Carrière politique locale à Strasbourg

La carrière politique de Catherine Trautmann débute réellement avec son entrée, en 1983 au conseil municipal de Strasbourg, où elle est alors dans l'opposition, dans une ville traditionnellement de droite.

Secrétaire d'État du gouvernement Michel Rocard en , elle est désignée pour diriger la liste PS aux élections municipales de 1989. Elle a notamment pour programme la mise en place d'un tramway alors que Marcel Rudloff, considérant que le projet de son adversaire est passéiste, met en avant un projet de métro de type VAL.

Son entrée en campagne débute difficilement par un échec aux élections législatives de qui la contraint à quitter le gouvernement un mois après y avoir fait son entrée.

OpposĂ©e au maire sortant Marcel Rudloff, prĂ©sident du Conseil rĂ©gional d'Alsace et sĂ©nateur, elle parvient cependant, Ă  la faveur d'une campagne dynamique et de dissensions Ă  droite, Ă  conquĂ©rir le siège de maire. La victoire de Catherine Trautmann constitue un sĂ©isme politique d'ampleur nationale. Avec la prise de Strasbourg par la gauche, elle devient la première femme maire d'une ville française de plus de 100 000 habitants[1]. Sa victoire permettra la rĂ©alisation du tramway, et l'essor des transports publics et de l'intermodalitĂ© (zones piĂ©tonnes, recul de la place de la voiture en hyper-centres), qui ont jouĂ© un rĂ´le majeur dans la requalification de Strasbourg. Elle fut maire de Strasbourg et prĂ©sidente de la communautĂ© urbaine de Strasbourg (CUS) de 1989 Ă  1997 et de 2000 Ă  2001.

RĂ©Ă©lue au premier tour en , elle est contrainte d'accueillir dans sa ville un rassemblement du Front national, mais organise en parallèle une importante contre-manifestation dont la rĂ©ussite (entre 50 000 et 80 000 personnes manifestent contre le racisme) la propulse au premier plan parmi les personnalitĂ©s du PS. En , Jean-Marie Le Pen prĂ©sente Ă  son auditoire, lors d'une rĂ©union publique, une tĂŞte en carton Ă  l'effigie de Catherine Trautmann qu'il fait huer. Estimant que « l'agressivitĂ© de cette mise en scène est de nature Ă  susciter envers Catherine Trautmann un climat d'hostilitĂ© excĂ©dant les limites admissibles d'un dĂ©bat d'opinion dans une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique », le tribunal condamne le leader frontiste au franc symbolique pour cette « mise en scène macabre et choquante Ă©voquant l'image de la mise Ă  mort par dĂ©capitation visant d'une manière certes symbolique mais intolĂ©rable Ă  l'Ă©limination de l'intĂ©ressĂ©e »[2].

Lors de la victoire de la Gauche plurielle en 1997, elle fait son retour au gouvernement et est nommée ministre de la Culture. Pour se conformer au principe de non-cumul des mandats, elle démissionne de ses mandats locaux et laisse le poste de maire et de président de la communauté urbaine de Strasbourg à Roland Ries, son bras droit, avec l'accord qu'elle recouvrera la mairie à son retour.

Son retour à Strasbourg est cependant difficile en raison de sa décision de cumuler la mairie et la présidence de la CUS (contrairement à l'accord initialement conclu avec Roland Ries) et d'un important conflit avec son adjoint aux finances, Jean-Claude Petitdemange, premier secrétaire de la fédération socialiste du Bas-Rhin. Cependant, ce dernier échoue à entraîner Roland Ries avec lui, qui choisit finalement de rester fidèle à la majorité municipale.

La zizanie qui suit le difficile retour de Catherine Trautmann a un effet très négatif sur l'électorat strasbourgeois, tandis que le relatif succès de la liste indépendante de Jean-Claude Petitdemange divise les voix de la gauche aux élections municipales de 2001, au profit de la liste d'union UDF-RPR menée par le « tandem » Fabienne Keller et Robert Grossmann (qui intègreront, en 2002, l'UMP).

Catherine Trautmann perd largement, dans une triangulaire l'opposant à Fabienne Keller et Jean-Claude Petitdemange, les élections municipales de 2001, et devient membre de l'opposition municipale, où elle préside le groupe socialiste.

En 2007, à la suite d'un accord avec Roland Ries, elle s'efface et le laisse mener la liste socialiste à Strasbourg. La très large victoire de cette liste fait entrer Catherine Trautmann dans la majorité, et, le , elle est élue deuxième vice-présidente de la communauté urbaine de Strasbourg (dirigée par Jacques Bigot), chargée de l'université et du développement économique.
Elle est également présidente du port autonome de Strasbourg[3].

En 2014, Catherine Trautmann n'est pas réélue eurodéputée, Souad El Maysour devient adjoint à la ville de Strasbourg et laisse son poste de vice-président de la communauté Urbaine à Catherine Trautmann[4].

En octobre 2019, Catherine Trautmann annonce qu'elle sera présente aux prochaines élections municipales de mars 2020 sur la liste conduite par Mathieu Cahn[5]. Le 7 novembre 2019, Mathieu Cahn charge Catherine Trautmann de coordonner la conception du projet municipal pour les socialistes[6].

Le 5 février 2020, Mathieu Cahn se retire au profit de Catherine Trautmann, qui devient la tête de liste PS pour les municipales strasbourgeoises de mars 2020[7]. Quelques jours plus tard, la liste Catherine Trautmann 2020 est révélée[8]. Au soir du premier tour, le 15 mars 2020, la liste menée par Catherine Trautmann crée la surprise en se plaçant en troisième position, obtenant 19,77 % des suffrages.

Carrière politique européenne

Catherine Trautmann est élue députée européenne lors des élections européennes de 1989. Elle siège au sein du groupe du Parti socialiste européen. Elle est réélue lors des élections de 1994. Elle siège jusqu'en 1997, date à laquelle elle est nommée ministre de la Culture et de la Communication au sein du gouvernement Lionel Jospin en France.

RĂ©union publique de campagne en 2009.

Elle est réélue députée lors des élections européennes de 2004, et succède à une autre élue strasbourgeoise, Marie-Hélène Gillig. Elle est vice-présidente de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie. Elle est notamment l'un des rapporteurs du Paquet Télécom.

Édouard Martin et Catherine Trautmann au Parlement européen de Strasbourg le 4 mai 2014.

Elle conduit la liste socialiste aux élections européennes de 2009 dans la circonscription nord-est. Ayant obtenu quatre élus en 2004, le PS espère refaire un bon score en 2009, bien que la circonscription ait perdu un siège (9 contre 10 en 2004). Néanmoins, le soir du 7 juin, sa liste obtient 17,8 % des voix, mieux que la moyenne nationale de son parti (16,48 %), mais seulement deux élus, talonnée par les Verts et distancée par la liste de Joseph Daul (UMP), qui l'emporte avec 29,2 % des voix et quatre sièges[9].

En janvier 2012, elle est candidate à la présidence du groupe parlementaire Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), considérée comme « outsider » par rapport au favori Hannes Swoboda[10].

Elle perd son siège lors des élections européennes de 2014. Catherine Trautmann est mise devant le fait accompli[11], quand elle apprend qu'elle est deuxième sur la liste PS/PRG du Grand-Est, ayant dû céder sa place au syndicaliste Édouard Martin. Plusieurs élus PS du Grand Est s'en indignent, à l'instar de Mathieu Cahn, premier secrétaire fédéral PS 67, qui se dit estomaqué par le dédain et le mépris dont a fait preuve la direction nationale du parti à l'égard de Catherine Trautmann et des militants de la région Est, à plus de 89 % avaient souhaité qu'elle conduise cette liste[12]. La liste ne remporte qu'un siège contre quatre au Front national, trois à l'UMP et un à l’UDI-Modem[13].

Après l'élection, Catherine Trautmann remet en cause la « stratégie de la direction nationale » incarnée par l’ex-premier secrétaire, Harlem Désir et son conseiller politique Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg, pour ce qui a été, a-t-elle dit aux militants, « la campagne la plus dure de ma carrière[14]. »

Missions

Présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) entre 1988 et 1990, elle a aussi été Commissaire générale (de 2000 à 2003) de l'Exposition internationale 2004, événement annulé par le gouvernement français sur décision du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Catherine Trautmann fut la première présidente de l'Institut des villes, entre 2000 et 2001, avant de laisser la place à Edmond Hervé.

Depuis 2012, elle est vice-présidente du Conseil d'administration du Mouvement européen - France.

Distinctions

Remise de la médaille d’officier de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne à Catherine Trautmann par Julius Georg Luy, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, en présence de Martin Schulz, président de Parlement européen à Strasbourg le 11 mars 2015.

Notes et références

  1. Jérôme Flury, « Catherine Trautmann : «Je ne suis pas une revenante» », sur cuej.info (consulté le ).
  2. « Condamné pour avoir « décapité » Trautmann. », sur Libération.fr, (consulté le ).
  3. Le conseil d’administration du port autonome de Strasbourg
  4. « Souad El Maysour devient adjointe au maire de Strasbourg », sur www.dna.fr, (consulté le ).
  5. « Strasbourg. Catherine Trautmann, candidate sur la liste de Mathieu Cahn (PS) », sur www.dna.fr (consulté le )
  6. « Municipales à Strasbourg : le socialiste Mathieu Cahn soutenu par Catherine Trautmann », sur Les Echos, (consulté le )
  7. « Politique. Mathieu Cahn, tête de liste PS à Strasbourg, se retire, Catherine Trautmann le remplace », sur www.dna.fr (consulté le )
  8. Site officiel.
  9. « Les résultats », sur .interieur.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Trautmann, la politique à la force du poignet », sur euractiv, .
  11. « Comment Édouard Martin a été imposé à la tête de la liste socialiste pour les européennes », sur rue89strasbourg.com, .
  12. « Nombreuses réactions après l'éviction de Catherine Trautmann », sur francetvinfo.fr, .
  13. Tristan Quinault Maupoil, « Grand Est : tensions au PS après l’élection d’Édouard Martin », sur .lefigaro.fr, .
  14. « Fiasco des européennes: Catherine Trautmann accuse en interne la stratégie du PS national », sur dna.fr, .
  15. DĂ©cret du 13 juillet 2000 portant promotion et nomination
  16. DĂ©cret du 13 juillet 2015 portant promotion et nomination
  17. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  18. « Annonce des remises de décoration «Printemps 2019» : Ambassade du Japon en France », sur www.fr.emb-japan.go.jp (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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