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Congrès de Reims

Le congrès de Reims est le 75e congrès ordinaire du Parti socialiste, qui a lieu à Reims (Marne) du 14 au .

Congrès de Reims
Image illustrative de l’article Congrès de Reims
Logo du congrès.
Date 14 au 16 novembre 2008
Lieu Reims

Image illustrative de l’article Congrès de Reims
Martine Aubry
élue Première secrétaire à l'issue du congrès.

Première secrétaire élue Martine Aubry
Vote sur les motions Motion Collomb : 29,08 %
Motion Delanoë : 25,24 %
Motion Aubry : 24,32 %
Motion Hamon : 18,52 %
Motion Caresche : 1,59 %
Motion Pupunat : 1,25 %
Élection du premier secrétaire Martine Aubry : 50,04 %
Ségolène Royal : 49,96 %

L’objectif du congrès est de fixer la ligne générale du Parti socialiste, de désigner un nouveau premier secrétaire en remplacement de François Hollande ainsi qu'une nouvelle direction à tous les échelons du parti : section locale, fédération départementale, instances nationales. Ce congrès se tient après la défaite des socialistes aux élections présidentielle et législatives de 2007 et les victoires aux élections municipales et cantonales de 2008.

Ce congrès est marqué par une fragmentation en trois motions de l'ancienne majorité (motions de Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Ségolène Royal) qui s'opposent surtout sur la méthode et la personnalité pour conduire le parti. Les résultats sont serrés et les débats ne peuvent aboutir à une synthèse. Le congrès ne s'achève véritablement qu'avec l'élection par les adhérents du premier secrétaire. L'écart de voix au second tour est si restreint que son dépouillement est tendu. Finalement, le conseil national du parti valide le l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur sa concurrente Ségolène Royal, soit 50,04 % des suffrages exprimés. Elle est la première femme à exercer cette fonction au PS.

Organisation du congrès

Le congrès est organisé par le bureau national du Parti socialiste[1].

Localisation du congrès

Originellement envisagé à Toulouse après la victoire de Pierre Cohen aux élections municipales, le congrès est finalement fixé à Reims après un vote à bulletin secret du bureau national du Parti socialiste. Les questions de proximité de Paris ont été évoquées, mais le contexte (affrontement annoncé entre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal) a joué contre Toulouse dont le maire et la fédération départementale étaient des proches de Lionel Jospin et de Bertrand Delanoë alors que la maire de Reims, Adeline Hazan est une proche de Martine Aubry.

Calendrier du congrès

  • Mercredi 2 juillet : Conseil national d’enregistrement des contributions gĂ©nĂ©rales et approbation du calendrier et des modalitĂ©s de prĂ©paration du congrès; date limite de dĂ©pĂ´t des contributions gĂ©nĂ©rales et thĂ©matiques.
  • Mardi 23 septembre : DĂ©pĂ´t des motions; conseil national de synthèse.
  • Jeudi 6 novembre : Vote sur les motions dans les sections.
  • Du vendredi 7 novembre au dimanche 9 novembre : Congrès fĂ©dĂ©raux.
  • Vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 novembre : Congrès national ordinaire Ă  Reims.
  • Jeudi 20 novembre : Vote simultanĂ© dans toutes les sections pour l'Ă©lection du premier secrĂ©taire, du premier secrĂ©taire fĂ©dĂ©ral, du secrĂ©taire de section.
  • Vendredi 21 novembre : Second tour de scrutin pour l'Ă©lection du premier secrĂ©taire, du premier secrĂ©taire fĂ©dĂ©ral, du secrĂ©taire de section.
  • Samedi 22 novembre : Conseil national : dĂ©signation du bureau national et Ă©lection du secrĂ©tariat national (finalement tenu en deux sessions le 25 novembre puis le 6 dĂ©cembre).

Contributions

Les contributions générales

Il y a 21 contributions générales déposées pour ce congrès de Reims (contre 18 lors du précédent congrès) :

Les contributions thématiques

Plus de 300 contributions thématiques ont été déposées[2]. On peut citer entre autres :

  • « Un nouveau souffle pour la Gauche »
  • « L'Ă©conomie sociale et solidaire ou l'individu-citoyen au centre du système Ă©conomique » par la FĂ©dĂ©ration des Alpes-Maritimes
  • Contribution dĂ©posĂ©e par HomosexualitĂ©s et socialisme
  • « La diversitĂ© et le parti socialiste » par Rachid Mammeri
  • « La Contribution des EGALES » par Geneviève Couraud

Motions

Motion A (Bertrand Delanoë)

La motion A « Clarté, courage, créativité » a pour premier signataire Bertrand Delanoë. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Bertrand Delanoë, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et une partie de la contribution soutenue par Pierre Moscovici. Elle est notamment soutenue par :

Motion B (PĂ´le Ă©cologique)

Jean-Louis Tourenne.

La motion B « Pôle écologique » est issue des contributions de Géraud Guibert et Christophe Caresche. Elle est notamment soutenue par :

Motion C (Benoît Hamon)

Benoît Hamon en 2000.

La motion C « Un monde d’avance. Reconstruire l'espoir à gauche » a pour premier signataire Benoît Hamon.

Dans l'optique du dépôt des motions, les courants Ambition socialiste (autour de Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès), Démocratie et Socialisme (autour de Gérard Filoche) ainsi que Jacques Fleury (auteur de la contribution « Et si le parti restait socialiste ! ») acceptent de fusionner leurs contributions avec celle du NPS. Après plusieurs contacts avec Martine Aubry, ils décident de ne pas poursuivre le rapprochement à cause de son alliance avec les strauss-kahniens[3]. Après discussions, Trait d'union (autour de Jean-Luc Mélenchon), Forces militantes (autour de Marc Dolez) et le NPS font motion commune le matin même de la date de dépôt de la motion. Avec le ralliement de Nouvelle Gauche (homonyme distinct de la tendance fondée par Hamon, autour de Pierre Larrouturou,) la veille, toute l'aile gauche du PS s'est ainsi réunie sur la motion C intitulée « Un Monde d'Avance : reconstruire l’espoir à gauche », dont le premier signataire est Benoît Hamon à qui Henri Emmanuelli a cédé la première place. Jean-Luc Mélenchon qualifie alors cette union d'« événement historique ».

La motion est notamment soutenue par :

Motion D (Martine Aubry)

Martine Aubry Ă  Aubervilliers.

La motion D « Changer à gauche pour changer la France » a pour première signataire Martine Aubry. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Martine Aubry, Marylise Lebranchu, Laurent Fabius et une partie de la contribution soutenue par Pierre Moscovici. Elle est notamment soutenue par :

Motion E (Ségolène Royal)

Ségolène Royal en 2007.

La motion E « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes », dont Gérard Collomb est le premier signataire, est la fusion des contributions présentées par Ségolène Royal, Gérard Collomb et Jean-Noël Guérini, Frédéric Léveillé et Gaëtan Gorce. Elle est notamment soutenue par :

Motion F (Utopia)

La motion F « Socialistes, Altermondialistes, Écologistes » (Utopia) a pour premier signataire Franck Pupunat, et provient de sa contribution. Elle est notamment soutenue par :

  • Henry Lombard, dĂ©lĂ©guĂ© national du PS au sein de la Commission LaĂŻcitĂ©, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de l'Aix Rugby Club
  • Martine Meissimilly, 5e adjointe au maire de Laragne-MontĂ©glin
  • Serge Odobet, 1er conseiller municipal d'opposition Ă  Oyonnax
  • Evelyne Acciari, 4e conseillère municipale d'opposition Ă  Oyonnax
  • Bernard Lauzon, chargĂ© de mission du service Production-AmĂ©nagement-DĂ©veloppement du comitĂ© dĂ©partemental du Tourisme des Alpes-de-Haute-Provence
  • Pierre-Alain Cardona, membre de la Commission fĂ©dĂ©rale des conflits de la FĂ©dĂ©ration socialiste des Bouches-du-RhĂ´ne
  • Corinne Morel Darleux, coanimatrice d'Utopia

Vote des adhérents

DĂ©pouillement du vote du 6 novembre Ă  la section de La Courneuve.

Le jeudi les adhérents du Parti socialiste votent sur les motions. Le résultat de ce vote détermine à la proportionnelle la représentation de chacune des motions au congrès et parmi 204 membres du conseil national[4]. Les résultats sont calculés par fédération départementale, chaque fédération étant représentée au congrès par un nombre de délégués proportionnel à ses effectifs au . Les congrès fédéraux qui désignent ces délégués ont lieu du 7 au 9 novembre.

RĂ©sultats officiels[5]
Motions Titre Premier-e signataire RĂ©sultat
# %
E L'espoir Ă  gauche, fier(e)s d'ĂŞtre socialistes GĂ©rard Collomb 37 941 29,08
A ClartĂ©, courage, crĂ©ativitĂ© Bertrand DelanoĂ« 32 942 25,24
D Changer Ă  gauche pour changer la France Martine Aubry 31 734 24,32
C Un monde d'avance BenoĂ®t Hamon 24 162 18,52
B PĂ´le Ă©cologique Christophe Caresche 2 075 1,59
F Socialistes, Altermondialistes, Écologistes Franck Pupunat 1 632 1,25
Inscrits 232 912
Votants 131 860 56,61
Abstentions 101 052 43,39
Blancs ou nuls 1 368 1,04
Suffrages exprimĂ©s 130 492 98,96

Conséquences

L'arrivée en tête de la motion E a pour conséquence immédiate le départ du parti de cadres de l'aile gauche, au premier rang desquels figure le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon, militant et élu historique du PS[6]. Le , il convoque une conférence de presse, à laquelle prend également part le député du Nord Marc Dolez, dans laquelle ces deux derniers annoncent leur démission du PS et la création prochaine d'un nouveau mouvement politique, ayant vocation à s'allier au Parti communiste dans la perspective des élections européennes de 2009.

« Nous avons la certitude qu'il y a dans ce pays une gauche disponible, une énorme énergie disponible pour affronter la droite et pas s'abstenir devant elle. »

— Jean-Luc Mélenchon, Conférence de presse du 7 novembre 2008[7].

Lors de cette déclaration publique, quelques militants socialistes démissionnaires proches de Mélenchon sont présents, comme Danielle Simonnet et François Delapierre. À l'instar d'Alexis Corbière, lui aussi adhérent PS jusqu'à cette date[8], ils seront ensuite des cadres importants du Parti de gauche, nouveau parti lancé quelques jours plus tard, qui naît officiellement en février 2009.

La trajectoire de Jean-Luc Mélenchon autour du Congrès de Reims est suivie par une équipe de journalistes de la webtélé TéléTOC, autour d'Arnauld Champremier-Trigano, qui travaille ensuite pour la communication du sénateur. Les webséries Monsieur Mélenchon puis Jean-Luc Mélenchon en campagne en sont issues[9] - [10].

Débats du congrès

Au cours du congrès, deux lignes de fractures, plus ou moins visibles, apparaissent. D'une part, le clivage déjà ancien entre partisans et adversaires du Traité établissant une Constitution pour l'Europe marque toujours les relations au sein du parti où nombreux sont ceux qui ne pardonnent pas à Laurent Fabius et à l'aile gauche du parti d'avoir fait campagne pour le « non » lors du référendum de 2005 malgré une consultation interne préalable majoritairement favorable au « oui ». D'autre part, la question d'une éventuelle alliance du PS avec le centre est brandie comme une « différence » d'approche entre les motions Delanoë, Aubry, Hamon et la ligne Royal.

Par ailleurs, des querelles de personnes concernant le contrôle du parti empêchent un accord entre les motions. Les motions A, C et D refusent de s'allier à Ségolène Royal, lui reprochant son style personnel et craignant la transformation du parti en club de supporters. Ces mêmes motions A, C et D parviennent à un texte de compromis mais ne s'accordent pas sur le nom d'un candidat au poste de premier secrétaire.

Au terme de débats âpres, aucune synthèse entre les motions n'est réalisée, renvoyant aux militants socialistes le choix d'un premier secrétaire sans qu'une majorité se soit dégagée au cours du congrès ni que la ligne politique du Parti socialiste n'ait été choisie.

Élection du premier secrétaire

Candidats officiels

  • BenoĂ®t Hamon annonce sa candidature le jour du dĂ©pĂ´t des motions. Il dĂ©pose avec Henri Emmanuelli la contribution du NPS, « ReconquĂŞtes». Il espère que Laurent Fabius le rejoigne, mais celui-ci s'intègre au mouvement des Reconstructeurs menĂ© par Martine Aubry. BenoĂ®t Hamon rĂ©alise alors le rassemblement de tous les courants de l'aile gauche du PS, sa motion « Un monde d'avance Â» Ă©tant soutenues par sept contributions, un record pour ce congrès. Avec la crise financière, il estime son orientation politique marquĂ© plus Ă  gauche lĂ©gitimĂ©e, et croit en ses chances de gagner[11].
  • SĂ©golène Royal, voulant conserver la dynamique de sa campagne pour la prĂ©sidentielle, souhaite que le congrès se tienne avant les municipales de 2008, comme il Ă©tait prĂ©vu initialement, sans succès. Elle annonce alors sa candidature assez tĂ´t, le au 20h de France 2 et lance un site internet qui pose des questions sur de nombreux sujets politiques aux adhĂ©rents du PS. Il dĂ©pose la contribution « Combattre et proposer ». DevancĂ©e dans les sondages par ses rivaux Bertrand DelanoĂ« et Martine Aubry, le , elle dĂ©clare au 20h de TF1 qu'elle ne fait plus de sa « candidature un prĂ©alable » puis s'unit avec la contribution « La ligne claire » et laisse GĂ©rard Collomb prendre la tĂŞte de la motion E. Finalement candidate, elle propose que, si elle est Ă©lue, Vincent Peillon soit nommĂ© Ă  un nouveau poste de premier secrĂ©taire dĂ©lĂ©guĂ©.
  • Martine Aubry reste au dĂ©part discrète sur ses intentions pour ne pas rentrer dans les jeux de querelles de personnes, tout en avançant la nĂ©cessitĂ© de « faire renaĂ®tre le PS Â»[12]. Elle participe Ă  la construction d'une alternative au combat annoncĂ© entre SĂ©golène Royal et Bertrand DelanoĂ«[13], appelĂ©e ensuite « PĂ´le des Reconstructeurs Â»[14] et composĂ© des partisans de Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Arnaud Montebourg[15]. Sa rĂ©Ă©lection aisĂ©e Ă  la mairie de Lille renforce sa popularitĂ©[16] avant qu'elle ne laisse entendre clairement sa candidature lors de la prĂ©sentation de sa motion[17]. Lors du congrès de Reims tendu, un front « anti-Royal Â» Ă©merge entre les motions A, D et C mais la question de la candidature pour le poste de premier secrĂ©taire ne trouve pas de solution : BenoĂ®t Hamon maintient sa candidature et Martine Aubry propose de la soutenir mais les partisans de Bertrand DelanoĂ« refusent[18]. Alors qu'au coucher de la nuit du 15 novembre, un duel entre BenoĂ®t Hamon et SĂ©golène Royal semble se profiler, la candidature de Martine Aubry est finalement annoncĂ©e. Le dĂ©pĂ´t officiel se fait aux alentours de 9h45, l'heure limite Ă©tant dĂ©placĂ©e pour l'occasion de 9h30 Ă  11h[19].

Anciens candidats

  • Le premier Ă  s’être dĂ©clarĂ© candidat au poste de premier secrĂ©taire est Pierre Moscovici, dĂ©but 2008[20], se prĂ©sentant comme une alternative au combat entre SĂ©golène Royal et Bertrand DelanoĂ«. Il exprime la volontĂ© d’éviter l’installation d’un prĂ©sidentiable Ă  la tĂŞte du PS et de donner au parti une orientation clairement sociale-dĂ©mocrate, dans la lignĂ©e de son appartenance au courant strauss-kahnien. Ce courant se scinde cependant en trois, une partie le soutenant, une autre partie soutenant Bertrand DelanoĂ«, et une dernière suivant Jean-Christophe CambadĂ©lis chez les Reconstructeurs. Moscovici n’ayant pas rejoint les Reconstructeurs, il cherche d’autres alliĂ©s pour poursuivre sa candidature et est rejoint par les « barons locaux » de la Ligne Claire, qui prennent ensuite la tĂŞte d’une motion cosignĂ©e avec SĂ©golène Royal. Il se rallie Ă  Bertrand DelanoĂ« et abandonne sa candidature.
  • Julien Dray[21] veut rassembler le parti et signe ainsi la contribution de François Hollande, pour ne pas se positionner dès le dĂ©part. Il espère que le premier secrĂ©taire le dĂ©signera comme son successeur, de par sa position d’arbitre, en voulant rassembler la majoritĂ© sortante, dĂ©coupĂ©e en trois : Martine Aubry, Bertrand DelanoĂ« et SĂ©golène Royal. Mais François Hollande soutient Bertrand DelanoĂ«, et ses espoirs d’union s’amincissent. Tout en signant et soutenant la motion de GĂ©rard Collomb et SĂ©golène Royal, il profite du fait que cette motion n’ait pas de premier secrĂ©taire dĂ©signĂ© Ă  l’avance, SĂ©golène Royal ayant mis sa candidature « au frigidaire », pour maintenir sa propre candidature[22]. Il ne pense qu’aucune motion ne pourra accĂ©der seule Ă  la majoritĂ© et espère toujours devenir le candidat du consensus Ă©vitant le choc des prĂ©sidentiables.
  • Bertrand DelanoĂ« est depuis sa rĂ©Ă©lection Ă  la mairie de Paris dĂ©signĂ© comme le favori pour devenir premier secrĂ©taire du Parti socialiste[23]. Il lance sa campagne en sortant le livre De l’audace ! en mai 2008[24]. Il y dĂ©nonce le libĂ©ralisme Ă©conomique tout en revendiquant le libĂ©ralisme politique et se dĂ©clare officiellement candidat[25] Ă  la veille de l’universitĂ© d’étĂ© du PS Ă  La Rochelle. Il s’unit avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault, puis est rejoint par Pierre Moscovici sur la motion « ClartĂ©, Courage, CrĂ©ativitĂ© » qui est signĂ©e par le nombre le plus important d’élus (mais en quatrième position des signatures de militants)[26]. Sa stratĂ©gie vise Ă  personnaliser une direction du parti mais devant le rĂ©sultat de sa motion, qui ne lui assure pas les ralliements immĂ©diats de Martine Aubry ni de BenoĂ®t Hamon pour passer devant SĂ©golène Royal, et l’échec de la synthèse, il ne dĂ©pose pas sa candidature et appelle Ă  voter Martine Aubry.

Sondages

Ces sondages sont effectuées auprès de l'ensemble des Français au auprès des sympathisants socialistes. Ils ne reflètent donc pas le corps électoral du congrès composé des seuls adhérents au Parti socialiste.

Sondages sur la désignation du premier secrétaire

Delanoë Aubry Royal Hamon
28 septembre - IFOP 44 % 22 % 18 % 6 %
7 octobre - LH2 24 % 12 % 21 % 1 %
16 octobre - IFOP 41 % 23 % 30 % 1 %
4 novembre - LH2 28 % 12 % 20 % 3 %

Cote de popularité des personnalités socialistes

Delanoë Aubry Royal Hamon Dray Hollande Fabius Montebourg Moscovici
13 octobre - IPSOS 63 % 42 % 33 % 26 % 29 % 29 % 23 % 24 %
14 octobre - BVA 67 % 61 % 56 % 11 % 30 % 43 % 36 % 29 % 29 %
25 novembre - BVA 59 % 61 % 53 % 40 % 38 % 28 % 31 % 26 %

Vote

Martine Aubry, nouvelle première secrétaire du Parti socialiste.

L'élection du premier secrétaire national a lieu en même temps que l'élection des secrétaires de section et des premiers secrétaires fédéraux au scrutin majoritaire à deux tours et à bulletins secrets les 20 et .

Résultats officiels de l’élection du premier secrétaire[27] - [28]
Candidats Premier tour Second tour
# % # %
SĂ©golène Royal 57 424 42,45 67 349 49,96
Martine Aubry 46 979 34,73 67 451 50,04
BenoĂ®t Hamon 30 880 22,83

Au soir du premier tour, Benoît Hamon, arrivé troisième, appelle à voter « massivement » pour Martine Aubry[29].

Crise du second tour

Le premier résultat donné par la direction nationale du PS, samedi 22 novembre à 6h du matin, place Martine Aubry en tête du second tour devant Ségolène Royal avec une avance de 42 voix, soit 50,02 % des suffrages exprimés[30]. Ségolène Royal et ses partisans contestent la validité de ces résultats et réclament un nouveau vote : Manuel Valls, porte-parole de Ségolène Royal annonce ainsi qu'une plainte serait déposée pour faux en écriture dans une section lilloise[31]. En réponse, la fédération socialiste du Nord menace d'une plainte en diffamation[32].

Des erreurs dans le comptage et la transmission des voix sont relevées dans plusieurs fédérations. Le camp de Ségolène Royal propose d'annuler le scrutin et de procéder à un nouveau vote, alors que Pierre Moscovici propose une direction collégiale et Robert Badinter de faire revoter uniquement les sections litigieuses, mais le camp de Martine Aubry refuse ces propositions. La commission de récolement examine les 24 et 25 novembre les procès-verbaux des fédérations, corrige les erreurs relevées, avant de transmettre les résultats définitifs au conseil national du PS, réuni le soir du 25 novembre, qui entérine le rapport de la commission, confirmant l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur Ségolène Royal.

Un an plus tard, le , les journalistes Antonin AndrĂ© (Europe 1) et Karim Rissouli (Canal+) publient un livre[33] dans lequel ils accusent Martine Aubry et ses partisans d'avoir falsifiĂ© Ă  leur profit les rĂ©sultats du second tour, notamment en gelant jusqu'au moment opportun la transmission au conseil national du PS des rĂ©sultats au sein de la fĂ©dĂ©ration du Nord, tenue par des proches d'Aubry ; l'objectif, affirment les auteurs, Ă©tait de pouvoir « ajuster Â» au dernier instant ces rĂ©sultats, en fonction de l'Ă©cart alors connu entre Martine Aubry et SĂ©golène Royal[34]. En rĂ©action, Malek Boutih, proche de SĂ©golène Royal, estime que « la triche est une pratique banalisĂ©e au sein du PS », tandis que Martine Aubry juge l'ouvrage « malveillant », et que l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, qui estime ces accusations « sans preuves », dĂ©clare que « la question de la lĂ©gitimitĂ© de Martine Aubry Ă  la tĂŞte du PS ne se pose pas »[35].

Nouvelle direction du Parti socialiste

Conseil national du 6 décembre

Arnaud Montebourg, nouveau secrétaire national à la rénovation.

Reporté d'une semaine pour ne pas contraindre ses membres à deux réunions la même semaine après celui du 25 novembre, le conseil national est l'occasion pour la nouvelle première secrétaire Martine Aubry d'annoncer la composition complète du nouveau bureau national[36] et du nouveau secrétariat national[37]. Ce dernier est paritaire (19 femmes et 19 hommes), largement rajeuni (Bruno Julliard, Mireille Le Corre, Régis Juanico, Olivier Dussopt...) et ouvert à la « diversité » (Pouria Amirshahi, Sibeth Ndiaye, Farida Boudaoud, Cécile Ha Mihn Tu, Razzye Hamadi, Zita Gurmaï...). Autour de Martine Aubry, quatre personnes forment ses plus proches conseillers : l'eurodéputé Benoît Hamon est porte-parole, les députés Arnaud Montebourg secrétaire national à la rénovation, François Lamy conseiller politique et chargé de la communication et l'eurodéputé Harlem Désir secrétaire national à la coordination. Les représentants de la motion de Ségolène Royal refusent d'intégrer le secrétariat national. Le texte d'orientation est adopté par 146 voix pour 72 abstentions[38].

Nouveau secrétariat national

Suivies d'une étoile (*), les personnes nommées le 24 février 2009.

Secrétariats nationaux thématiques

Secrétariats nationaux organisationnels

Notes et références

  1. Calendrier du congrès de Reims, Parti socialiste.
  2. http://contributions.thematiques.parti-socialiste.fr/
  3. France Info, chronique « L'invité de la mi-journée », 24 septembre 2008.
  4. Conseil National
  5. article de Rue89
  6. AFP, « Mélenchon et Dolez quittent le PS », sur Libération, (consulté le ).
  7. Marie Linton, « Mélenchon quitte le navire socialiste », sur Le Parisien, (consulté le ).
  8. Abel Mestre et Julie Carriat, « La longue marche de Jean-Luc Mélenchon », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. TéléToc, « Monsieur Mélenchon », sur Dailymotion, (consulté le ).
  10. Laure Equy, « Ça brasse », sur Libération, (consulté le ).
  11. Hamon : "Nous ne serons pas minoritaires Ă  Reims"., lefigaro.fr
  12. Martine Aubry promet un retour en fanfare, lefigaro.fr
  13. « Royal et Delanoë font l’union sacrée... contre eux ! »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  14. La longue marche des reconstructeurs, lepoint.fr
  15. Martine Aubry et les "reconstructeurs" réunis pour échapper au duel Royal-Delanoë, lepoint.fr
  16. La percée de Martine Aubry, leparisien.fr
  17. Martine Aubry sur les rangs, humanite.fr
  18. Julien Martin, Delanoë out, le match continue entre Royal, Aubry et Hamon, rue89, nouvelobs.com, 18 novembre 2008.
  19. Le «blog à bloc» de Mediapart: le congrès de Reims comme si vous y étiez
  20. Pierre Moscovici candidat Ă  la tĂŞte du Parti socialiste, lexpress.fr
  21. Julien Dray candidat au poste de premier secrétaire., francesoir.fr
  22. Julien Dray sera candidat Ă  la succession d'Hollande, lefigaro.fr
  23. Article d'Ouest-France.
  24. « Article de Marianne : De l’audace mais pas trop !. »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  25. Delanoë candidat au poste de premier secrétaire., lesinfos.com
  26. Les motions dans un mouchoir de poche, francesoir.fr
  27. Laurent de Boissieu, « Chronologie du Parti socialiste (PS) », sur france-politique.fr (consulté le ).
  28. Martine Aubry officiellement Ă©lue Ă  la tĂŞte des socialistes, AFP, 25 novembre 2008.
  29. « Duel serré entre Aubry et Royal pour la direction du PS », Le Figaro, 21 novembre 2008.
  30. « PS: 42 voix d'écart entre Aubry et Royal », Agence France-Presse, 22 novembre 2008.
  31. « La bataille de chiffres fait rage au PS, Royal dépose plainte pour "faux en écriture" », Agence France-Presse, 23 novembre 2008.
  32. « PS-Fédération du Nord : Plainte contre Valls », leJDD.fr, 23 novembre 2008.
  33. Hold-uPS, arnaques et trahisons, Éditions du Moment, 2009, 192 pages
  34. « "Hold-ups, arnaques et trahisons, le livre qui embarrasse Martine Aubry Â», NouvelObs.com, mis en ligne le 10 septembre 2009
  35. « Triche au PS : le clan Aubry veut tourner la page Â», NouvelObs.com, mis en ligne le 10 septembre 2009
  36. Bureau national du Parti socialiste
  37. Nouveau secrétariat national du PS
  38. « Au PS, les partisans de Ségolène Royal refusent d'intégrer l'équipe Aubry », Le Monde, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Congrès du Parti socialiste
précédé de
Congrès du Mans
Congrès de Reims suivi de
Congrès de Toulouse
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