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Pierre Larrouturou

Pierre Larrouturou, né le à Périgueux, est un homme politique français.

Pierre Larrouturou
Illustration.
Pierre Larrouturou en 2010.
Fonctions
Député européen
En fonction depuis le
(4 ans et 4 jours)
Élection 26 mai 2019
Circonscription France
LĂ©gislature 9e
Groupe politique S&D
Porte-parole de Nouvelle Donne
En fonction depuis le
(6 ans, 5 mois et 14 jours)
Co-président de Nouvelle Donne
–
(2 ans, 8 mois et 30 jours)
RĂ©Ă©lection
Conseiller régional d'Île-de-France
–
(5 ans, 8 mois et 22 jours)
Élection 21 mars 2010
Président Jean-Paul Huchon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance PĂ©rigueux
Nationalité Français
Parti politique PS (1988-1991, 2002-2009, 2012-2013)
EÉLV (2009-2011)
ND (depuis 2013)
Père Jacques Larrouturou
Mère Marie-Josèphe Piolle
Fratrie Bernard Larrouturou - Jean-Yves Larrouturou
Diplômé de Institut national agronomique
IEP de Paris
Profession Ingénieur agronome
Religion Catholicisme

Spécialisé dans les questions d'économie, il est notamment connu comme un partisan du partage du temps de travail et en particulier de la semaine de 4 jours, comme un défenseur de la lutte contre le réchauffement climatique, ainsi que comme promoteur d'une taxe sur la spéculation pour la santé, le climat et l’emploi, et pour avoir déposé une plainte visant cinq ministres pour inaction climatique en 2021.

Membre du Parti socialiste depuis 2002, il rejoint en 2009 Europe Écologie Les Verts et devient conseiller régional d'Île-de-France. Il reprend sa carte au PS en 2012 et crée le Collectif Roosevelt avec, notamment, Michel Rocard, Stéphane Hessel, Cynthia Fleury et Edgar Morin. En 2013, il quitte à nouveau le PS et crée un nouveau parti politique, Nouvelle Donne, avec des personnalités issues du collectif Roosevelt et qu'il co-préside jusqu'en 2016. En , il lance un collectif en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique à l'échelle européenne, le Pacte Finance Climat.

Il est élu aux élections européennes de 2019 sur une liste de coalition avec le Parti socialiste. Candidat à la primaire populaire en vue de l'élection présidentielle de 2022, il arrive en quatrième position : alors que Christiane Taubira l’emporte, il appelle à une union de la gauche.

Biographie

Famille et Ă©tudes

Pierre Larrouturou est le cinquième fils d'une famille de six enfants dont le père était un cadre dirigeant[1] d'EDF. Il est le frère du chercheur Bernard Larrouturou et le cousin du journaliste de LCI Paul Larrouturou[2] et de l'homme politique Éric Piolle[3].

Il suit des Ă©tudes d'ingĂ©nieur agronome (Institut national agronomique) puis sort diplĂ´mĂ© de l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris en 1988[4] - [5] - [6]. Il commence sa carrière en devenant, en 1989, ingĂ©nieur-conseil chez Andersen Consulting, dont il se met en retrait en 1993. Il y travaille alors Ă  temps partiel[7] - [8], deux jours par semaine[9]. Après les lois Aubry sur les 35 heures, il crĂ©e un cabinet de consultants, Nouvel Ă©quilibre, bĂ©nĂ©ficiant de financements prĂ©vus par la loi Aubry[10]. Son cabinet a un budget de 3 millions de francs[9].

Il quitte Andersen Consulting en 2000[7], pour se consacrer Ă  ses engagements militants[11].

En 2008, Marianne le présente comme « l'un des cinq économistes qui avaient annoncé la crise financière »[12].

Marié, il a deux enfants et est catholique pratiquant[7].

Carrière politique

Dans un portrait qui lui est consacré par l'Obs, Sophie Fay considère que si « certains lui reprochent ses allers-retours à gauche, entre les PS et les écolos, en passant par Nouvelle Donne… », « personne ne peut lui reprocher de manquer de constance dans les idées qu’il défend. »[13]

Parti socialiste et création de plusieurs mouvements

Pierre Larrouturou adhère au Parti socialiste en 1988[14]. Il crĂ©e en 1993 le ComitĂ© d'action pour le passage rapide aux 4 jours sur 5 (Cap4J/5)[15] et travaille avec le dĂ©putĂ© UDF Gilles de Robien[14]. Il devient en 1995 membre du Club des Acteurs de la Nouvelle Époque (ou Club des ANE), dirigĂ© par Thierry Consigny, dans lequel il frĂ©quente HervĂ© Gaymard et des grands patrons comme Guillaume PĂ©py[11] - [16].

Il tente sans succès de se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1995[17]. Il mène la liste « Union pour la Semaine de Quatre Jours » aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1997[15]. Il obtient 1,45% comme candidat dans la cinquième circonscription de Paris[18]. Ces lĂ©gislatives lui rapportent 200 000 euros de financement, un financement qui “lui permet tout juste de rĂ©gler les frais de campagne”[19]. En 1998, Pierre Larrouturou est proche d'adhĂ©rer au Parti radical de gauche[20]. Il est tĂŞte de liste aux Ă©lections europĂ©ennes de 1999 pour le Cap4J/5. Sa liste obtient 1,01 % des suffrages exprimĂ©s[15]. Son compte de campagne est rejetĂ© par la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques[21]. Il porte plainte pour dĂ©noncer l'insuffisante couverture mĂ©diatique des « petites listes », en 2000[22] - [23], en 2002[24] - [25] et en [26], mais est Ă  chaque fois dĂ©boutĂ©.

Pierre Larrouturou tente Ă  nouveau de se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle en 2002 mais n'obtient pas les 500 signatures d'Ă©lus nĂ©cessaires[27]. Alors mĂŞme qu'il affirmait avoir 470 signatures en [14], seules 34 ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es au Conseil constitutionnel[28]. Pierre Larrouturou est dĂ©boutĂ© de son recours auprès du Conseil constitutionnel qui portait sur la liste des candidats Ă  la prĂ©sidentielle[29] et dans lequel il contestait sa faible mĂ©diatisation.

Après le , avec la présence de l'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle, Pierre Larrouturou retourne[30] au PS, au sein duquel il avait déjà été militant[31] et dont il devient délégué national Europe. Il crée le réseau Nouvelle Donne[15]. Candidat pour le réseau Nouvelle Donne, à nouveau dans la cinquième circonscription de Paris, il obtient 1,65 % des votes exprimés[32].

En 2003 au Congrès de Dijon du PS, après avoir annoncé s'allier avec Marc Dolez, il fait défection la veille du dépôt des motions[33]. Il devient délégué national Europe. Au congrès du Mans (2005), il dépose la contribution Urgence sociale[15]. En 2006, il fonde une nouvelle association intitulée Urgence sociale[15].

En décembre 2006, Michel Rocard apporte son soutien à Pierre Larrouturou, candidat à la présidentielle pour "sonner le tocsin"[34] - [35].

En 2007, tout en soutenant SĂ©golène Royal, il tente pour la troisième fois de se porter candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle[36]. Il concentre ses critiques sur « les dix ou les quinze qui squattent SolfĂ©rino »[37]. Une nouvelle fois il affirme ĂŞtre très proche des 500 parrainages (438[38]). Toutefois, après avoir menacĂ© de camper devant le siège du Parti socialiste[38], il n'arrive pas Ă  ce seuil. Seules 15 signatures sont prĂ©sentĂ©es en sa faveur au conseil constitutionnel[39].

La pĂ©tition (motion) de 2008 appelant Ă  « remettre le PS au travail » reçoit 27 400 signatures dont celles de 18 parlementaires. Larrouturou n’est pourtant pas autorisĂ© Ă  la dĂ©poser au PS et est interdit de tribune par François Hollande, qui lui promet que la pĂ©tition pourrait ĂŞtre dĂ©posĂ©e plus tard et qu’elle serait dĂ©battue[40]. Ă€ partir de , il fonde puis dirige le mouvement « Nouvelle Gauche », qui a pour objectif de donner davantage la parole aux citoyens. Ă€ la veille du congrès de Reims en , il se rallie Ă  la motion « C » de BenoĂ®t Hamon, intitulĂ©e « Un monde d’avance : reconstruire l’espoir Ă  gauche ». Lors de ce congrès, il est Ă©lu membre du Conseil national du PS.

Allers et retours PS - EELV - PS

À la mi-, « lassé de l'attitude des dirigeants socialistes », Pierre Larrouturou quitte le PS et rejoint Europe Écologie[41] dont il devient membre du bureau exécutif[42]. Il est choisi comme tête de liste dans les Hauts-de-Seine aux élections régionales de 2010. Europe Écologie fait liste commune avec celle du PS pour le second tour et Pierre Larrouturou est élu conseiller régional d'Île-de-France. Au congrès de la Rochelle, après avoir présenté la motion EELV2, il décide au dernier moment de s'allier avec les soutiens de Daniel Cohn-Bendit[43].

Le , Larrouturou quitte Europe Écologie Les Verts, « ne se retrouvant plus du tout dans la stratégie des dirigeants et dans le projet très complet et très décevant cosigné avec le PS. » Il critique notamment le fait que ce mouvement se soit « enfermé dans le rôle de satellite du PS[44] » et l'existence de « magouilles financières impliquant Jean-Vincent Placé » dont il dit avoir été témoin[11]. Au sein d'EELV, on tranche qu'il « voulait une circonscription » aux législatives 2012, mais n'avait pas « réussi à avoir son plat de lentilles[44] ! ». Le groupe de militants qui a quitté EELV à ce moment “a soumis samedi un texte au bureau du conseil fédéral réclamant un audit sur les comptes du Cédis, le centre de formation des élus Verts, dirigé par le sénateur fraîchement élu. Selon eux, cet organisme aurait réalisé un bénéfice de 150.000 euros lors des journées d’été de Clermont-Ferrand fin août. "Personne ne sait à quoi est utilisé cet argent qui vient des collectivités", s’interroge Pierre Larrouturou, conseiller régional d’Île-de-France. Des militants ont demandé un audit externe pour "faire taire les rumeurs" mais le bureau l’a refusé.”[45]

En , Pierre Larrouturou crée le Collectif Roosevelt 2012 avec Stéphane Hessel, Edgar Morin, Michel Rocard et de nombreux intellectuels et personnalités publiques de la société civile et politique. Ce collectif présente 15 propositions pour éviter un effondrement économique, élaborer une nouvelle société, lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique[46].

Quelques mois après son départ d'EELV, Pierre Larrouturou prend à nouveau, une troisième fois, sa carte du Parti socialiste et y dépose une contribution pour le congrès de Toulouse, qui devient la motion, avec Florence Augier et Stéphane Hessel, « Oser. Plus loin, Plus vite », qui arrive en troisième position en réunissant 11,78 % des voix[47].

Nouvelle Donne

Le , Pierre Larrouturou annonce son départ, pour la troisième fois, du Parti socialiste et le lancement d'un nouveau parti, intitulé Nouvelle Donne – en référence au New Deal du président américain Franklin Roosevelt. Dans un entretien au journal Le Parisien, il explique cette initiative par le devoir de lutter contre le chômage, et affirme vouloir présenter des listes aux élections européennes de mai 2014, où il ambitionne de dépasser le PS[48]. Il est tête de liste aux européennes dans la circonscription Île-de-France.

Toutefois, Pierre Larrouturou continue à siéger au sein du groupe socialiste du conseil régional d'Île-de-France jusqu'en . Il siège ensuite comme non-inscrit.

Le , il annonce qu'il porte plainte contre le CSA et France Télévisions auprès de la Cour européenne des droits de l'homme[49], s'estimant discriminé et moins médiatisé que d'autres mouvements comme ceux de Nicolas Dupont-Aignan ou Philippe Poutou[49]. Cette plainte auprès de la Cour européenne se fait en l'absence d'épuisement des voies de recours internes, contrairement aux règles[50].

Alors que l'ambition Ă©tait de dĂ©passer le PS[48], la liste conduite par Pierre Larrouturou (Ă©paulĂ© par Anne Joubert) en ĂŽle-de-France pour les Ă©lections europĂ©ennes n'obtient finalement que 3,06 % (93 857 voix[51]). Au niveau national, les listes de Nouvelle Donne recueillent 2,90 % des suffrages, soit 549 734 voix. Toutefois, le parti se voit privĂ©, par la CNCCFP « du droit Ă  rĂ©duction d’impĂ´t au bĂ©nĂ©fice des donateurs et cotisants du parti au titre de l’exercice 2016 pour n’avoir pas respectĂ© ses obligations lĂ©gales au titre de l’exercice 2015 »[52].

Le , Isabelle Attard publie avec soixante autres membres de Nouvelle Donne une lettre annonçant leur départ et regrettant l'isolement volontaire du parti[53]. Le , Pierre Larrouturou porte plainte contre Manuel Valls, Michel Sapin, Myriam El Khomri, Jean-Pierre Jouyet, Emmanuel Macron, Claude Bartolone, Bruno Le Roux et Jean-Pierre Bel pour non-assistance à personne en danger, en raison du taux de chômage et publie un livre intitulé Non-assistance à peuple en danger[54]. La presse note que la plainte a toutes les chances d’être déclarée irrecevable[54].

Le , il soutient l'appel lancé par Thomas Piketty et déclare au journal Libération : « On a besoin d’une primaire regroupant toutes les forces de gauche […]. Une primaire sans François Hollande et le Parti socialiste fracturerait toute la gauche[55]. »

Le , le bureau national du mouvement décide de l'exclure[56]. Pierre Larrouturou contestera les motifs de son exclusion en portant plainte en diffamation contre sa co-présidente. Toutefois, il sera débouté en première instance en et en appel en .

En , un vote des adhérents est organisé et 71 % des votants décident de sa réintégration en sa qualité d'adhérent[57]. Pierre Larrouturou ne réintègre toutefois pas le bureau national du parti. En , il est autorisé par les adhérents à représenter Nouvelle Donne à l'élection présidentielle de 2017[58],

Il annonce officiellement sa candidature à la primaire le [59]. Sa candidature devait initialement s'insérer dans la primaire citoyenne de 2017 mais le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis la refuse[60].

Ă€ la suite de la dĂ©mission du bureau national, la liste conduite par Pierre Larrouturou est Ă©lue le [61]. Celui-ci est depuis cette date porte-parole du parti, qui est passĂ© en deux ans de 12 000 Ă  2 500 adhĂ©rents[62].

Collectif Pacte Finance Climat

En [63], à la suite de la publication d'un livre coécrit avec Jean Jouzel[64], Pierre Larrouturou lance avec d'autres personnalités le collectif Pacte Finance Climat[65], destiné à trouver des financements à long terme de la transition énergétique et à lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi à combattre la bulle financière et à redynamiser la construction européenne. Il en est officiellement le délégué général, et à ce titre il fait différentes interventions en France[66] - [67], dans d'autres pays d'Europe[68] et devant des institutions européennes[69], afin de faire adopter avant la fin de l'année 2018 le principe d'un traité européen.

Il a été nommé au Haut Conseil pour le climat à sa création en [70], mais s'en est très vite retiré pour préserver la neutralité de l'instance, du fait de sa participation aux élections européennes de 2019.

Député européen

Le il est élu député européen sur la liste de coalition Envie d'Europe. Il prend ses fonctions le . Il est membre de la commission des budgets.

Le 6 novembre 2019 il est désigné Rapporteur général du budget 2021 de l'Union européenne[71]. Les lignes directrices du budget 2021 qu’il négocie incluent, pour la première fois, à la première ligne, une référence au “rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) du 8 octobre 2018 intitulé «Réchauffement planétaire de 1,5º C(1)»”[72].

En 2020, Pierre Larrouturou est désigné “shadow rapporteur”, c’est-à-dire responsable au nom de son groupe politique pour négocier, pour la Commission des budgets, le rapport du Parlement européen “Comment financer le pacte vert [Green Deal] ?”. Adopté le 13 novembre 2020 avec 68% des voix, ce rapport précise notamment que “Le Parlement européen estime que, conjuguées, les propositions contenues dans le présent rapport peuvent mobiliser les 660 milliards d’euros annuels nécessaires pour remporter la bataille pour le climat et l’emploi”, et identifie, au-delà des solutions liées aux banques publiques et privées, 6 nouvelles ressources publiques, dont celle qui a le plus haut revenu est “une taxe sur les transactions financières (TTF), qui, sur la base de la proposition initiale de la Commission de 2012 et compte tenu du Brexit et de la croissance économique, pourrait rapporter 57 milliards d’euros par an”[73].

Grève de la faim "pour le climat, la santé et l'emploi"

Du au , alors qu'il est rapporteur du budget pour le Parlement européen, il entame sa troisième grève de la faim pour alerter sur les risques d'un refus par le Conseil européen d'une taxe sur les transactions financières dans l'Union européenne, votée par le Parlement à une large majorité[13] - [74]. Il abandonne après 18 jours de grève[75].

Candidature à la présidentielle 2022 via la primaire populaire

Le , il se déclare candidat à la primaire populaire portée par un collectif indépendant visant une candidature commune à gauche[76].

En , il entame, avec d'autres militants favorables à la primaire populaire, une grève de la faim pour appeler à l'union de la gauche pour l'élection présidentielle de 2022[77]. Ils arrêtent leur grève après quelques jours, pour raisons médicales[78].

Il appelle ensuite Ă  voter pour Jean-Luc MĂ©lenchon, pour Ă©viter un second tour Macron / Le Pen[79].

Chronologie

  • 1988 : adhère au Parti socialiste
  • 1991 : quitte le Parti socialiste
  • 1993 : crĂ©e le ComitĂ© d'action pour le passage rapide aux 4 jours sur 5 (Cap4J/5)
  • 1995 : tente de se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle
  • 1997 : candidat aux Ă©lections lĂ©gislatives dans la cinquième circonscription de Paris (1,45 %)
  • 1999 : tĂŞte de liste aux europĂ©ennes, toujours pour le Cap4J/5 (1,01 %)
  • 2002 : tente Ă  nouveau de se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle pour le RĂ©seau Nouvelle Donne qu'il crĂ©e la mĂŞme annĂ©e. Candidat aux Ă©lections lĂ©gislatives dans la cinquième circonscription de Paris (1,65 %) pour le mĂŞme mouvement. RĂ©-adhère au Parti socialiste (dĂ©lĂ©guĂ© national Europe)
  • 2006 : crĂ©e l'association Urgence sociale
  • 2007 : Ă©choue Ă  se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle
  • 2008 : crĂ©e Nouvelle Gauche au sein du PS
  • 2009 : quitte le Parti socialiste et adhère Ă  Europe Écologie Les Verts
  • 2010 : Ă©lu conseiller rĂ©gional sur la liste EELV dans les Hauts-de-Seine
  • 2011 : quitte EELV
  • 2012 : fonde le ComitĂ© Roosevelt et rĂ©adhère au Parti socialiste avec StĂ©phane Hessel.
  • 2013 : quitte le Parti socialiste et fonde Nouvelle Donne
  • 2014 : tĂŞte de liste Nouvelle Donne aux Ă©lections europĂ©ennes en ĂŽle-de-France (3,06 %)
  • 2016 : exclusion puis rĂ©intĂ©gration de Nouvelle Donne
  • 2017 : dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l'association Agir pour le climat, porteuse du projet de plan Marshall europĂ©en « Pacte finance-climat »
  • 2019 : dĂ©putĂ© europĂ©en Ă©lu sur la liste Envie d'Europe Ă©cologique et sociale (Place Publique-Parti Socialiste-Nouvelle Donne)
  • 2020 : rapporteur gĂ©nĂ©ral du budget europĂ©en[80]
  • 2020 : "shadow rapporteur" pour le rapport du Parlement europĂ©en "Comment financer le pacte vert [Green Deal] ?"[81]
  • 2020 : grève de la faim « pour alerter les citoyens sur les coupes du budget de l’Union europĂ©enne dans les domaines du climat et de la santĂ© et obtenir une taxe ambitieuse sur les transactions financières »[82]
  • 2021 : annonce de sa candidature Ă  la primaire populaire

Idées

Semaine de quatre jours

Pierre Larrouturou raconte qu'au retour d'une annĂ©e sabbatique passĂ©e Ă  militer Ă  ATD Quart monde, lui est venue l'idĂ©e que le travail pouvait ĂŞtre partagĂ©, en rĂ©duisant le temps hebdomadairement (moyenne sur un an), de 39 Ă  32 heures[7] (pour la majoritĂ© des salariĂ©s, des semaines de 32 heures ; pour les cadres, par exemple, ce sont d'autres formules). Le calcul fait, il estime Ă  l'Ă©poque que jusqu'Ă  deux millions d'emplois peuvent ĂŞtre crĂ©Ă©s[83] - [84]. Il prĂ´ne alors, en 1993, la semaine de quatre jours[85] - [86]. Lorsque Martine Aubry avait pour projet de lancer les « 35 heures », Larrouturou, qui prĂ©fĂ©rait le projet de « semaine de 4 jours » n'avait pu obtenir d'audience auprès d'elle, qui « refuse de me serrer la main »[87]. Il dĂ©nonce Ă©galement la politique d'heures supplĂ©mentaires dĂ©fiscalisĂ©es menĂ©e par Nicolas Sarkozy, allant Ă  l'encontre de ses propositions[88]. Cette idĂ©e de semaine de 4 jours serait partagĂ©e par plusieurs personnalitĂ©s comme Jacques Delors ou Gilles de Robien[89].

La mise en place par Martine Aubry de la rĂ©forme des 35 heures est loin de le satisfaire : votĂ©e sans concertation, il la juge inadĂ©quate car uniforme, non basĂ©e sur le volontariat, et Ă  long terme prĂ©judiciable Ă  tout dĂ©bat sur le partage du temps de travail (« le double piège »). Les lois Aubry entraĂ®nent, de facto, la non-reconduction de la loi Robien sur l'amĂ©nagement du temps de travail (semaine de 4 jours) dont Pierre Larrouturou a Ă©tĂ© l'un des concepteurs[90].

Pierre Larrouturou affirme que ce projet est Ă©quilibrĂ© et rĂ©alisable et publie de nombreux ouvrages Ă  ce sujet. Il fonde ses propositions sur des calculs liĂ©s Ă  la productivitĂ© et prĂ©conise « l’adoption d'une loi-cadre par un rĂ©fĂ©rendum prĂ©cĂ©dĂ© d'un dĂ©bat approfondi ». La mise en place des 35 heures suscitera la mĂ©fiance Ă  l'Ă©gard de sa proposition[7]. Avec StĂ©phane Hessel et Michel Rocard, il propose alors en 2004 un TraitĂ© de l'Europe Sociale[91]. Quelques annĂ©es après l'application des 35 heures, en , Pierre Larrouturou coĂ©crit avec Michel Rocard un article dans Le Nouvel Observateur rĂ©-affirmant qu'un passage rapide et sans Ă©tape intermĂ©diaire aux 32 heures peut faire baisser le chĂ´mage.

1 000 milliards pour le climat

En 2016, avec le climatologue Jean Jouzel, il lance un appel pour un plan Marshall pour le climat intitulĂ© « 1 000 milliards pour le climat ». Nouvelle Donne demande que ces 1 200 milliards soient intĂ©gralement utilisĂ©s pour financer des travaux d’isolation des bâtiments et pour dĂ©velopper les Ă©nergies renouvelables. Ils demandent que soit nĂ©gociĂ© au niveau europĂ©en un traitĂ© qui garantirait pendant vingt ans Ă  chaque pays membre un financement de la lutte contre le dĂ©règlement climatique, Ă  hauteur de 2 % de son PIB[92].

Cette idée est ensuite développée, approfondie et précisée dans le cadre du collectif Pacte Finance Climat.

Pacte Finance-Climat

Dans leur livre, Pour Ă©viter le chaos climatique et financier, Jean Jouzel et Pierre Larrouturou expliquent leur projet : l'organisation d'un rĂ©fĂ©rendum simultanĂ© dans tous les pays de l'Union europĂ©enne pour l'adoption d'un nouveau traitĂ© europĂ©en concernant le climat. Les deux auteurs proposent que l'engagement de l'Europe dans cette lutte pour le climat se concrĂ©tise par une allocation de 1 000 milliards d'euros chaque annĂ©e. Ă€ ceux qui affirment que cela serait impossible, les auteurs rĂ©pondent que pendant trois ans, en 2015, 2016 et 2017, la Banque centrale europĂ©enne a mis Ă  disposition des banques privĂ©es europĂ©ennes plus de 2 200 milliards d'euros[93]. Les auteurs estiment que 89 % de l'argent injectĂ© par la BCE en direction des banques privĂ©es est allĂ© vers la spĂ©culation, et que leur projet de financement des Ă©nergies renouvelables et des Ă©conomies d'Ă©nergie permet d'orienter la crĂ©ation monĂ©taire vers l'Ă©conomie rĂ©elle[94] - [95] et pourrait dĂ©boucher sur la crĂ©ation de 5 millions d'emplois en Europe, dont 900 000 en France[95] - [96] - [97] - [98] - [99].

Selon Pierre Larrouturou, la cour des comptes europĂ©enne a estimĂ© qu'il faudrait environ « 1 000 milliards d’euros par an, rĂ©partis entre des financements publics et privĂ©s, pour sauver le climat »[100]. Il propose de transformer la Banque europĂ©enne d'investissement (BEI) en une banque du dĂ©veloppement durable, qui pourrait mettre Ă  disposition des États membres de l'Union europĂ©enne des prĂŞts Ă  taux zĂ©ro intĂ©gralement utilisĂ©s pour la transition Ă©nergĂ©tique, Ă  hauteur de 2 % de leur PIB annuel, pendant 30 ans. Ce dispositif permettrait, par exemple, Ă  la France de disposer de 45 milliards d’euros de prĂŞt Ă  taux zĂ©ro chaque annĂ©e. Les autres sources de financement de la transition Ă©nergĂ©tique seraient une taxe de 5 % sur les bĂ©nĂ©fices des entreprises non rĂ©investis, une taxe sur les transactions financières, et une taxe sur le CO2[101] - [102].

Le Pacte Finance-Climat est appuyé par 150 grandes signatures[103]. La liste des signataires est éclectique : le prince Albert de Monaco, le président de la Confédération européenne des syndicats Rudy De Leeuw, l'ancien président de la Commission européenne Romano Prodi, des économistes (James K. Galbraith, Tim Jackson, Alain Grandjean), des politiques (Anne Hidalgo, Jean-Marc Ayrault, Daniel Cohn-Bendit, Martine Aubry), les philosophes Edgar Morin et Michel Serres, le dessinateur Philippe Geluck, le photographe Yann Arthus-Bertrand, des représentants du monde du spectacle (Olivier Py, Jean-Michel Ribes), l'explorateur Jean-Louis Étienne, les écrivains Erik Orsenna et Fred Vargas, etc[101] - [94].

En , Nicolas Hulot Ă©voque dans L'Émission politique de France 2 le Pacte Finance-Climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, appelant Ă  injecter « au niveau europĂ©en 1 000 milliards pour la transition Ă©nergĂ©tique (alors que) pour sauver les banques en 2008, en 3 ans, on a Ă©mis 2 500 milliards d’euros dont une partie a plutĂ´t servi Ă  la spĂ©culation »[104].

Publications

  • Ça ne peut plus durer ! Seuil, 1994
  • Du temps pour vivre. Flammarion, 1996
  • 35 heures : le double piège. Belfond, 1998 RĂ©Ă©ditĂ© sous le titre Pour la semaine de quatre jours : sortir du piège des 35 heures, La DĂ©couverte, 1999.
  • La Gauche est morte, vive la gauche ! Presses de la Renaissance, 2001
  • Urgence sociale, changer le pansement ou penser le changement ? Ramsay, 2006
  • Le Livre noir du libĂ©ralisme. Éditions du Rocher, 2007
  • Pour en finir avec Sarkozy. Éditions du Rocher, 2008
  • Crise : la solution interdite. DesclĂ©e de Brouwer, 2009
  • Pour Ă©viter le krach ultime, prĂ©face de StĂ©phane Hessel, Nova Éditions, 2011[105]
  • C'est plus grave que ce qu'on vous dit… Mais on peut s'en sortir ! Nova Éditions, 2012
  • La gauche n’a plus droit Ă  l’erreur. Avec Michel Rocard, Flammarion, 2013
  • La Grande trahison. Flammarion,
  • Non-assistance Ă  peuple en danger. Fayard, (ISBN 978-2213693798)
  • Ă€ nous d'agir ! 2017, le chaos ou le sursaut ? Fayard, 2016
  • Einstein avait raison, il faut rĂ©duire le temps de travail. La semaine de quatre jours, c'est possible. Avec Dominique MĂ©da, Ed. de l'Atelier, 2016 (ISBN 978-2-7082-4470-2)
  • Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, Pour Ă©viter le chaos climatique et financier : Une solution scandaleusement simple, Paris, Odile Jaco, (ISBN 978-2-7381-4116-3).
  • Jean Jouzel, Anne Hessel et Pierre Larrouturou, Finance, climat, RĂ©veillez-vous ! Les solutions sont lĂ , Éditions Indigène, 2018 (ISBN 978-2-3759-5070-8)
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Voir aussi

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