Primaire populaire
La primaire populaire (parfois écrit avec une majuscule : Primaire populaire) est un vote d'investiture initié par des militants indépendants pour désigner un candidat commun de gauche à l'élection présidentielle française de 2022.
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Primaire populaire | ||||||||||||||
au | ||||||||||||||
Type dâĂ©lection | Vote au jugement majoritaire | |||||||||||||
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Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 466 895 | |||||||||||||
Votants | 392 738 | |||||||||||||
84,12âŻ% | ||||||||||||||
Christiane Taubira â DVG | ||||||||||||||
Voix | Mention Bien + | |||||||||||||
Yannick Jadot â EELV | ||||||||||||||
Voix | Mention Assez bien + | |||||||||||||
Jean-Luc MĂ©lenchon â LFI | ||||||||||||||
Voix | Mention Assez bien â | |||||||||||||
Pierre Larrouturou â ND | ||||||||||||||
Voix | Mention Passable + | |||||||||||||
Anne Hidalgo â PS | ||||||||||||||
Voix | Mention Passable + | |||||||||||||
Charlotte Marchandise â DVG | ||||||||||||||
Voix | Mention Passable â | |||||||||||||
Anna Agueb-Porterie â DVG | ||||||||||||||
Voix | Mention Insuffisant | |||||||||||||
Candidate à l'élection présidentielle | ||||||||||||||
2022 | ||||||||||||||
Christiane Taubira (DVG) | ||||||||||||||
primairepopulaire.fr | ||||||||||||||
Ce processus comporte deux Ă©tapes : d'abord un parrainage en ligne de participants potentiels, commencĂ© en et achevĂ© en , puis un vote Ă jugement majoritaire entre sept personnalitĂ©s (dont trois ont explicitement refusĂ© d'ĂȘtre associĂ©es au processus) du au . La personnalitĂ© arrivĂ©e en tĂȘte est Christiane Taubira. Celle-ci Ă©choue finalement Ă se prĂ©senter faute d'un nombre suffisant de parrainages d'Ă©lus. Jean-Luc MĂ©lenchon reçoit alors le soutien de l'association « 2022 ou jamais », organisatrice de la primaire.
Historique de l'initiative
Fondation et structure
L'initiative d'une primaire dite « populaire » pour les gauches et les écologistes est lancée par le collectif "Rencontre des justices"[1], formé en par des « entrepreneurs sociaux » et des militants écologistes, féministes et antiracistes[2] - [3] qui souhaitent fédérer un « bloc des justices », soit une « troisiÚme voie entre un « bloc identitaire » (ou nationaliste) et un « bloc néolibéral » (ou productiviste) », dans un arc étendu allant du Parti socialiste au Nouveau Parti anticapitaliste[3].
Le collectif a l'ambition de faire Ă©merger une candidature commune de rassemblement Ă gauche pour porter un programme Ă©cologique et social mais il estime que la dĂ©fiance populaire envers les partis et les personnalitĂ©s politiques est trop importante et qu'il serait nĂ©cessaire de passer par un « tiers neutre »[4]. Il souhaite proposer une alternative au duel entre le prĂ©sident sortant Emmanuel Macron et l'extrĂȘme droite de Marine Le Pen et Ăric Zemmour en rĂ©unissant une gauche morcelĂ©e et divisĂ©e, afin de rĂ©pondre aux « urgences Ă©cologique, sociale, Ă©conomique »[5] - [6].
Une structure nommée « 2022 ou jamais » chargée de l'organisation de la primaire est créée en [7]. Elle est composée de six salariés et bénéficie de 30 000 euros de levée de fonds[1]. Mathilde Imer, écologiste à l'origine de la Convention citoyenne pour le climat constituée en 2019, en est la vice-présidente et l'entrepreneur Samuel Grzybowski, issu du mouvement Coexister, en est le directeur politique. Ils sont tous les deux porte-paroles[8] - [9] - [10]. Le fondateur de « Générations cobayes » Martin Rieussec, le philosophe Abdennour Bidar et la sociologue Dominique Méda font partie du bureau de l'association[11].
Des groupes locaux sont mis en place, afin de préparer un ancrage local, au-delà des étiquettes, et avec les élections législatives de 2022 en horizon[12].
La primaire populaire revendique le soutien d'une centaine de personnalités d'horizons différents[13], dont le réalisateur Cyril Dion, les comédiens Charles Berling et Juliette Binoche, la militante Gilet jaune Priscillia Ludosky, la journaliste Marie-Monique Robin ou le climatologue Jean Jouzel, qui ont signé une tribune dans Le Monde[14] - [15].
Parmi les premiĂšres personnalitĂ©s intĂ©ressĂ©es et qui se dĂ©clarent candidates, l'eurodĂ©putĂ© Pierre Larrouturou, fondateur du parti politique appelĂ© "Nouvelle Donne" et Ă©lu en 2019 sur une liste soutenue par le Parti socialiste, l'ancien socialiste GĂ©rard Filoche, fondateur de la Gauche dĂ©mocratique et sociale[13] et l'Ă©cologiste Sandrine Rousseau[4], candidate Ă la primaire d'EELV, qui par la suite s'engage, entre les deux tours de la primaire Ă©cologiste, Ă soumettre sa participation ou non Ă la primaire populaire au bureau d'EELV dans le cas oĂč elle remporterait la primaire Ă©cologiste.
Du cÎté du PCF, les initiatives en faveur de l'union restent plus isolées, comme celle du maire communiste de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, Gilles Poux qui déclare apporter son parrainage à Jean-Luc Mélenchon.
Mise en place d'un socle commun
La premiÚre étape du processus de la primaire populaire est la rédaction d'un socle programmatique commun formé de "propositions phares" auxquelles les candidats et électeurs doivent adhérer[3] - [5]
Ce socle commun - qualifiĂ© de "minimum radical commun" par les organisateurs - est composĂ© de dix propositions politiques fortes rĂ©parties en trois catĂ©gories : pour une rĂ©publique plus dĂ©mocratique, pour une rĂ©publique plus Ă©cologique et pour une rĂ©publique plus sociale. Les organisateurs affirment ĂȘtre inspirĂ©s des revendications des mouvements sociaux[4] et compatibles avec les programmes des partis concernĂ©s.
La construction du socle commun
DĂ©but , Samuel Grzybowski, porte-parole de la primaire populaire, dĂ©clare Ă la presse que « depuis plusieurs mois, chaque semaine, un "conseil des partis" se rĂ©unit pour sâaccorder sur un socle commun », sans prĂ©ciser quels partis[16]. Selon L'Express cependant, la premiĂšre rĂ©union de presque « toutes les forces » de gauche[17] a eu lieu sur Zoom le [17] avec PS, EELV et France Insoumise, qui propose quelques « rĂ©Ă©critures »[17].
Cependant, plusieurs quotidiens ont rĂ©vĂ©lĂ© qu'Europe Ăcologie Les Verts (EELV) et La France Insoumise (LFI) n'Ă©taient pas reprĂ©sentĂ©s Ă la derniĂšre rĂ©union, chargĂ©e d'arrĂȘter le contenu de ce socle, le [4] - [8]. Selon Le Canard EnchaĂźnĂ©, « LFI assure n'avoir rien validĂ© du tout, la Gauche RĂ©publicaine et socialistes non plus et le bureau national du PS n'a pas votĂ© sur ce fameux socle commun »[18] tandis que « la sortie du nuclĂ©aire en 2050 n'a jamais Ă©tĂ© votĂ©e par le PCF »[18]. La sortie du nuclĂ©aire ne fait en rĂ©alitĂ© pas partie du socle commun[19], il s'agit d'une fake news rĂ©pandu par des opposants au processus de la primaire populaire.
Le socle présenté au début du mois de juillet contient notamment la reconversion vers une agriculture paysanne, un plan de rénovation thermique, un revenu de solidarité dÚs 18 ans, une modernisation de l'impÎt sur la fortune, une convention citoyenne pour le renouveau démocratique[4], la mise en place du scrutin proportionnel plurinominal aux élections législatives, la reconnaissance du vote blanc, la baisse du temps de travail[8], une VIe République, l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne ou le remplacement de l'Inspection générale de la Police nationale par une autorité indépendante[13]. Il ne prend pas position sur certains sujets clivants, comme l'Union européenne[20].
Bien que les partis n'ont pas officiellement validĂ© ce socle commun, les personnes prĂ©sentes Ă ces rĂ©unions ont confirmĂ© qu'il n'y avait aucune alerte ou ligne rouge dans le contenu de ce socle commun qui les empĂȘchait d'y adhĂ©rer.
Lancement des parrainages
Le se tient une réunion précédant de quelques jours l'annonce à la presse qu'est « lancé » le processus de parrainages citoyens, organisé pour trois mois, « du 11 juillet au 11 octobre », puis qu'un « vote final aura lieu à l'automne ». Il est proposé aux visiteurs de la plateforme de la primaire populaire sur Internet deux modes de parrainages :
- « proposer d'eux-mĂȘmes des noms » ensuite retenus Ă partir de 500 soutiens (sous rĂ©serve de la validation de leur compatibilitĂ© avec le socle commun de la part du Conseil d'Orientation, instance dĂ©cisionnaire de la primaire populaire) ;
- « approuver un des candidats qui y sont déjà présents ».
L'information paraĂźt dans Le Parisien du vendredi [21] puis dans un communiquĂ© du samedi repris par l'AFP et Le Monde citant Ă nouveau « un socle commun de la primaire » et parlant cette fois d'un vote final du 18 au [22]. Le , le Le Journal du dimanche signale des candidats « malgrĂ© eux »[13] pouvant ĂȘtre parrainĂ©s « mĂȘme sans le vouloir »[13], l'infographie sur la plateforme laissant entendre, en petits caractĂšres, qu'ils pourront prochainement officialiser cette candidature par une dĂ©claration officielle[13]. L'avant-veille, Samuel Grzybowski dĂ©clare dans Le Parisien que les huit noms retenus sont « ceux qui ont participĂ© Ă construire le socle », en citant parmi eux Yannick Jadot, Ăric Piolle, Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Jean-Luc MĂ©lenchon[21].
à la réunion du précédant cette annonce ont participé, selon le quotidien La Croix, le Parti socialiste (PS), Cap écologie (CE), Ensemble !, la Gauche démocratique et sociale (GDS), Génération.s, la Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Nouveaux Démocrates (LND), Nouvelle Donne (ND), le Parti communiste français (PCF), le Parti pour une écologie populaire et sociale (PEPS) et Place publique[4].
Les organisateurs revendiquent sur leur site internet la participation de 130 000 citoyens. De cette phase de parrainages sont sortis vainqueurs 5 hommes et 5 femmes : Anna Agueb-Porterie, Clémentine Autain, Gaël Giraud, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise, Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin et Christiane Taubira[23].
Parrainages obtenus au
La collecte des parrainages était prévue du au . à l'issue de ces trois mois, les organisateurs donnent les noms des cinq hommes et cinq femmes ayant réuni le plus de parrainages, et étant jugés compatibles avec le socle commun[1]. Selon le Journal du Dimanche du , ils avaient fourni ces chiffres arrondis[24], en notant qu'il y avait au 132 000 inscrits[24] :
- Christiane Taubira : 34 600 parrainages
- François Ruffin : 26 000 parrainages
- Pierre Larrouturou : 14 500 parrainages
- Gaël Giraud : 13 500 parrainages
- Clémentine Autain : 10 500 parrainages
- Jean-Luc MĂ©lenchon : 9 500 parrainages
- Anne Hidalgo : 6 500 parrainages
- Yannick Jadot : 6 300 parrainages
- Charlotte Marchandise : 1 700 parrainages
- Anna Agueb-Porterie : 800 parrainages.
Selon un article de Libération le candidat du PCF Fabien Roussel est arrivé 18e sur 21 personnalités avec 1 944 parrainages et 13e sur 14[25].
RĂ©actions des principaux candidats
Aucun parti politique ni aucun des principaux candidats ne s'est engagĂ© en faveur de la primaire populaire[4] mĂȘme si certains n'ont pas « fermĂ© la porte »[12]. En janvier, Christiane Taubira a Ă©tĂ© la seule des candidats Ă la primaire Ă s'engager Ă se retirer en cas de dĂ©faite, aprĂšs avoir en septembre Ă©cartĂ© toute candidature Ă la prĂ©sidentielle en gĂ©nĂ©ral. Le Parti socialiste et le Parti communiste ont organisĂ© une dĂ©signation de leur candidats par leurs adhĂ©rents, tandis que les Ă©cologistes et LFI ont ouvert leur dĂ©signation aux non-adhĂ©rents.
- La France insoumise avait déjà désigné comme candidat Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 19,5 % à la précédente présidentielle, dans l'esprit des propositions de la « commission Jospin » suggérant de remplacer les actuelles 500 signatures d'élus par 150 000 parrainages citoyens[26] - [27]. Présentée en au Journal de 20 heures de TF1[28] sous condition du parrainage de 150 000 personnes à sa plate-forme numérique « Nous sommes pour ! »[28], sa candidature avait obtenu quatre jours aprÚs le seuil requis de 150 000 signatures le [27] - [26]. Le , il annonce au grand jury RTL-LCI que ce nombre est passé à 270 000 signatures[29].
- Le Parti communiste français avait aussi déjà opéré une désignation de son candidat par ses adhérents du 7 au [30]. Sur les 28 238 suffrages exprimés, Fabien Roussel, secrétaire général depuis 2019, a obtenu 82,32 % contre 15,70 % de blancs et nuls, 1,82 % à Emmanuel Dang Tran et 0,16 % à Grégoire Munck, les deux autres candidats.
- Le , alors que la collecte des parrainages de la primaire populaire avait déjà commencé, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a annoncé l'organisation d'une primaire auprÚs de ses adhérents (« primaire fermée ») qui a donné le 72 % des 20 949 suffrages exprimés à la maire de Paris Anne Hidalgo, candidate depuis le , contre 28 % à l'autre candidat, Stéphane Le Foll[31].
- Europe Ăcologie Les Verts organisait, un peu avant, sa propre consultation, du 16 au , en coordinations avec d'autres formations Ă©cologistes, ouverte aux non-adhĂ©rents, la primaire de l'Ă©cologie 2021. Sur 102 308 votes exprimĂ©s au second tour, 51,03âŻ% sont allĂ©s Ă Yannick Jadot.
Europe Ăcologie Les Verts (EELV) et La France insoumise (LFI) ne participent pas Ă la seule rĂ©union de la Primaire populaire mĂ©diatisĂ©e, celle du jeudi , selon un article mis en ligne le mĂȘme jour Ă 7 h, par le quotidien La Croix[32], qui prĂ©cise qu'« ils seront quelques partis de gauche autour de la table »[32] ce jour-lĂ pour cette rĂ©union, Ă©galement consacrĂ©e au « bilan des Ă©lections rĂ©gionales »[32] qui viennent de s'achever. Dans une version actualisĂ©e quatre heures plus tard, l'article comporte une dĂ©claration de Samuel Grzybowski, selon qui les participants, associĂ©s Ă l'Ă©laboration du socle d'une dizaine de propositions, « ont assurĂ© de la âcompatibilitĂ©â de celles-ci avec leurs programmes[32]. »
« Jean-Luc MĂ©lenchon a dĂ©jĂ signifiĂ© son refus » observe La Croix[32], et les Ă©cologistes « ont dĂ©clinĂ© lâinvitation du 1er juillet »[32], insistant sur leur statut « dâobservateurs »[32] selon la dĂ©claration Ă La Croix d'Eva Sas, porte-parole dâEELV[32], qui prĂ©cise qu'une « dĂ©cision devra ĂȘtre prise en conseil fĂ©dĂ©ral »[32].
Le , Christiane Taubira dĂ©clare ne pas souhaiter ĂȘtre candidate, pour ne pas ajouter une candidature Ă gauche[33].
Le , Ăric Piolle et Delphine Batho sont retirĂ©s de la collecte de parrainages car battus lors de la primaire Ă©cologiste par Yannick Jadot et Sandrine Rousseau. Cette derniĂšre s'engage entre les deux tours Ă soumettre sa participation ou non Ă la primaire populaire au bureau d'EELV dans le cas oĂč elle remporterait la primaire Ă©cologiste, et son nom est retirĂ© aussi le , aprĂšs sa dĂ©faite au second tour[13].
La date du scrutin est repoussée à plusieurs reprises, passant de début décembre à fin janvier[20]. Les organisateurs de la primaire populaire fixent un calendrier final, avec pour date butoir : 10 candidats sélectionnés ont jusqu'au à minuit pour indiquer s'ils souhaitent participer à la primaire ou non.
En date du , seules trois personnes, Anna Agueb-Porterie, Pierre Larrouturou et Charlotte Marchandise, déjà candidats déclarés à la primaire populaire, acceptent de participer au scrutin[34]. Yannick Jadot, et Jean-Luc Mélenchon confirment qu'ils ne sont pas intéressés, mais sont maintenus sur la liste, tout comme Anne Hidalgo, puisqu'ils sont tous les trois candidats à l'élection présidentielle. Gaël Giraud, Clémentine Autain et François Ruffin répondent qu'ils ne souhaitent pas se présenter à l'élection présidentielle et sont donc retirés de la liste des candidats à la primaire populaire.
Le , Anne Hidalgo lance un appel pour une « primaire de la gauche », immédiatement décliné par Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel[35]. DÚs le lendemain, l'équipe de campagne de la candidate socialiste entre en contact avec l'équipe de la primaire populaire pour envisager les modalités pratiques[36]. Elle demande en particulier le recours à un vote papier. Elle change d'avis en janvier devant le refus de Yannick Jadot de participer, et annonce abandonner l'idée.
Le , Christiane Taubira Ă©voque la possibilitĂ© d'ĂȘtre candidate Ă la primaire populaire, dans le cadre d'un processus d'union de la gauche[37].
Le , elle annonce sa participation Ă la primaire populaire[38].
Le , Christiane Taubira officialise sa candidature à l'élection présidentielle, entrant de fait dans les conditions posées par les organisateurs de la primaire populaire pour faire partie des personnes présentées au vote. Les organisateurs annoncent plus tard dans la journée les sept candidats retenus : Anna Agueb-Porterie, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise, Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira[39]. Sur les sept, trois annoncent un peu plus tard qu'ils ne veulent pas y figurer : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, et Jean-Luc Mélenchon. La primaire populaire confirme que malgré cela, ils ne seront pas retirés.
Au PS, un appel à se mobiliser pour la primaire « de façon tactique afin de protéger » Anne Hidalgo est lancé début janvier par le courant majoritaire[40]. Le , une courriel de la fédération PS de Paris invite à y voter[41] et c'est aussi le cas de celles de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne[42].
D'aprĂšs Mediapart, Mounir Satouri, le directeur de campagne de Yannick Jadot, « a Ă©voquĂ© avec les organisateurs de la Primaire populaire la possibilitĂ© de dĂ©bloquer 150 000 euros pour les dĂ©dommager et dâintĂ©grer lâĂ©quipe Ă©laborant le projet du candidat Ă©cologiste » s'ils acceptaient d'arrĂȘter le processus de la primaire, ce qui n'a pas abouti[43].
De la primaire Ă l'investiture
Les organisateurs de la primaire populaire fixent au à 23 h 59 la date limite pour les 10 personnes plébiscitées lors de leur phase de parrainages pour répondre officiellement si oui ou non ils acceptent de participer à une primaire, considérant que tout refus avant cette date ne faisait pas foi. Dans les semaines et les jours précédant cette date, les organisateurs font monter la pression auprÚs des candidats refusant (Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo), notamment par l'organisation de sit-in devant les siÚges parisiens de leurs partis ou de leurs équipes de campagne.
Au au soir, Anna Agueb-Porterie, Charlotte Marchandise et Pierre Larrouturou acceptent de participer, à la condition que Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, déjà déclarés candidats à l'élection présidentielle, participent aussi. Gaël Giraud, Clémentine Autain et François Ruffin répondent qu'ils ne souhaitent pas se présenter à l'élection présidentielle et donc ne pas participer à la primaire populaire.
Actant le refus des 3 principaux candidats le soir du , le au matin les organisateurs de la primaire populaire annoncent un changement de stratĂ©gie : non plus une primaire, mais une « investiture citoyenne », avec deux critĂšres pour ĂȘtre sur la liste des personnes prĂ©sentĂ©es au vote :
- ĂȘtre candidat Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle en date du ;
- faire partie des 10 personnes plébiscitées lors de la phase de parrainages.
Ce jour-là , 6 personnes répondent à ces critÚres : Anna Agueb-Porterie, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise et Jean-Luc Mélenchon. Christiane Taubira n'est alors pas candidate à l'élection présidentielle. Elle confirmera sa candidature le , et rejoindra ainsi la liste des personnes présentées au vote.
La particularité de l'investiture, contrairement à une primaire classique, c'est que les personnes présentées au vote n'ont pas nécessairement donné leur accord pour y figurer. Mais elles n'ont également aucune obligation vis-à -vis du résultat du scrutin : elles peuvent choisir d'en reconnaßtre le résultat ou non, de se désister en faveur du vainqueur ou non.
4 personnes sur les 7 indiquent en avance accepter le résultat du vote : Anna Agueb-Porterie, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise et Christiane Taubira. Les 3 autres refusent. L'état de leur accord ou non est indiqué sur le bulletin de vote afin d'informer les électeurs. Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo demandent que leur nom soit retiré de la liste. Les organisateurs de la primaire refusent, indiquant qu'une personne candidate à l'élection présidentielle accepte de fait que des sondages, des médias et des citoyens s'expriment sur leur candidature.
Serment de Romainville
Cinq jours aprĂšs la fin de la collecte des parrainages, avec un vote final alors prĂ©vu pour dĂ©but novembre, les organisateurs soutiennent le des pressions sur les candidats qui refusent d'ĂȘtre impliquĂ©s, via la suspension de leurs parrainages d'Ă©lus pour se prĂ©senter[44] .
Ă l'initiative du maire de Romainville François Dechy et rĂ©unis derriĂšre les eurodĂ©putĂ©s RaphaĂ«l Glucksmann et Pierre Larrouturou, respectivement 1er et 5e de la liste socialiste aux europĂ©ennes de 2019, ou encore l'ex-ministre PS aux Outre-mer Christian Paul[44], ces Ă©lus ont ainsi exprimĂ© leur refus de « participer Ă la mise en scĂšne » de « leur propre dĂ©faite »[45], appelant Ă suspendre les parrainages pour faire pression en faveur de lâunion[46], une initiative « appuyĂ©e par le collectif de la Primaire populaire » dĂšs son lancement[47]. D'une dizaine au dĂ©part, ces Ă©lus Ă©taient 200 en dĂ©cembre[48]. Les partis reprĂ©sentĂ©s, PS et EELV, disposaient dĂ©jĂ mi-janvier des parrainages nĂ©cessaires et Christiane Taubira n'avait « aucune inquiĂ©tude » grĂące à « un socle d'Ă©lus important »[48].
Une fois le vote de la primaire populaire terminĂ©, le « Serment de Romainville » revient sur le devant de la scĂšne le , quand Jean-Luc MĂ©lenchon y fait allusion dans un SMS « rĂ©vĂ©lĂ© par BFMTV et confirmĂ© par plusieurs mĂ©dias dont Le Monde »[49] - [50] - [51], destinĂ© Ă Christiane Taubira, la gagnante de la primaire populaire, qui lui proposait de se rallier. Il pose comme principale condition Ă tout contact Ă©ventuel qu'elle s'oppose au serment de Romainville, qui selon lui vise Ă empĂȘcher de force sa candidature. Selon le Huffington Post, une partie des sympathisants de ce serment « comptaient crĂ©dibiliser ainsi la candidature dâAnne Hidalgo, avant de voir cette entreprise bĂ©nĂ©ficier finalement Ă Christiane Taubira »[51].
François Dechy, maire de Romainville (Seine-Saint-Denis), qui avait accueilli le serment dans sa mairie a Ă©tĂ© plus tard Ă lâinitiative d'un dĂźner secret le , Ă©galement Ă Romainville, pour une tentative de fusion entre les candidatures de Yannick Jadot et de Christiane Taubira en vue du premier tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle[52] - [53], un rapprochement appelĂ© de ses vĆux par Matthieu Orphelin, soutien de Yannick Jadot[54].
Organisation du scrutin
Sept candidats sont soumis Ă un vote en un seul tour entre le 27 et le . Pour participer Ă cette dĂ©signation finale, l'Ă©lecteur doit confirmer se reconnaĂźtre dans le socle commun, ĂȘtre de nationalitĂ© française et avoir plus de 16 ans[4].
Le nombre d'inscrits est de 466 895[55] - [56]. Finalement, ce sont 392 738 votes qui sont exprimés, soit un taux de participation de 84,11 %.
La primaire populaire vote utilise le scrutin du jugement majoritaire. Au lieu de glisser un bulletin avec un seul nom dans l'urne, l'Ă©lecteur note l'ensemble des candidatures. En rĂ©ponse Ă la question « Pour faire gagner l'Ă©cologie et la justice sociale, ces candidats sont ? », l'Ă©lecteur doit attribuer Ă chaque candidat une mention, parmi cinq possibles : « TrĂšs bien », « Bien », « Assez bien », « Passable » et « Insuffisant »[4]. Le candidat obtenant la meilleure mention mĂ©diane remporte l'Ă©lection[3]. En cas de mention identique obtenue par deux ou plusieurs candidats â ce qui arrive forcĂ©ment si le nombre de candidats (ici sept) est supĂ©rieur au nombre de mentions possible (ici cinq) â le dĂ©partage suit la rĂšgle suivante : « le plus grand bloc dâĂ©lecteurs et dâĂ©lectrices en dĂ©saccord dĂ©cide »[57] : soit le moindre nombre de votes pour une mention infĂ©rieure de chacun de ces candidats.
Candidats présentés
Candidat (nom et Ăąge[58]) | Parti politique | Notes | ||
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Anna Agueb-Porterie (24 ans) |
Divers gauche | Militante écologiste, cofondatrice de la plateforme Notre maison brûle[59] - [60]. | ||
Anne Hidalgo (62 ans) demande que son nom soit retiré |
Parti socialiste | Maire de Paris depuis 2014, elle annonce sa candidature le [61] puis est désignée par les adhérents socialistes le suivant face à Stéphane Le Foll[62]. Elle est sélectionnée malgré son refus de participer à la primaire populaire[39]. | ||
Yannick Jadot (54 ans) demande que son nom soit retiré |
Europe Ăcologie Les Verts | DĂ©putĂ© europĂ©en depuis 2009, il remporte de justesse la primaire prĂ©sidentielle de l'Ă©cologie en face Ă Sandrine Rousseau[63]. Il est sĂ©lectionnĂ© malgrĂ© son refus de participer Ă la primaire populaire[39]. | ||
Pierre Larrouturou (57 ans) |
Nouvelle Donne | Fondateur du parti Nouvelle Donne, élu en 2019 député européen sur la liste Place publique, PS et Nouvelle Donne[64]. | ||
Charlotte Marchandise (47 ans) |
Divers gauche | Adjointe déléguée à la santé à la ville de Rennes jusqu'en 2020 et désignée candidate de LaPrimaire.org à l'élection présidentielle de 2017[65]. | ||
Jean-Luc Mélenchon (70 ans) demande que son nom soit retiré |
La France insoumise | Député des Bouches-du-RhÎne et candidat en 2012 et 2017. Il est sélectionné malgré son refus de participer à la primaire populaire[39]. | ||
Christiane Taubira (69 ans) |
Divers gauche | Ministre de la Justice de 2012 à 2016, députée de Guyane de 1993 à 2012, candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle de 2002[66]. Elle est soutenue par le Parti radical de gauche[67]. |
RĂ©sultats
Candidat | TB | B | AB | P | I | Graphe | Mention | ||||||
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Christiane Taubira (DVG) | 49,41 | 18,01 | 11,68 | 7,91 | 12,99 |
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Bien + | ||||||
Yannick Jadot (EĂLV) | 21,57 | 23,11 | 20,57 | 15,54 | 19,21 |
|
Assez bien + | ||||||
Jean-Luc MĂ©lenchon (LFI) | 20,49 | 15,33 | 16,73 | 18,29 | 29,16 |
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Assez bien â | ||||||
Pierre Larrouturou (ND) | 13,37 | 14,53 | 19,42 | 18,11 | 34,58 |
|
Passable + | ||||||
Anne Hidalgo (PS) | 6,33 | 13,35 | 20,70 | 23,80 | 35,81 |
|
Passable + | ||||||
Charlotte Marchandise (DVG) | 3,41 | 8,93 | 19,59 | 21,87 | 46,20 |
|
Passable â | ||||||
Anna Agueb-Porterie (DVG) | 2,86 | 7,34 | 18,19 | 21,05 | 50,56 |
|
Insuffisant |
Suites de la consultation durant la campagne présidentielle
Ăchec de la candidature de Christiane Taubira
La primaire populaire avait comme objectif de présenter des candidats à gauche et d'en faire ressortir une candidature d'union.
Une fois le vote terminé, des assemblées générales ont continué à se tenir au sein du mouvement afin d'analyser certaines suites à donner. Ainsi, une AG a été organisée le week-end du [68].
Plusieurs critiques sont Ă©mises en interneâŻ: la primaire populaire devait ĂȘtre un outil de rassemblement et non pas l'occasion d'aggraver les divisions Ă gauche en ajoutant une candidature de plus. Dans un article de RTL, il est soulignĂ© que « la Primaire populaire [âŠ] n'aura imposĂ© ni l'union, ni une candidature »[69]. Ceci intervient au moment oĂč d'une part Christiane Taubira n'arrive pas Ă dĂ©coller dans les sondages, mais aussi se voit retirer le soutien du PRG, le parti politique qui l'avait accompagnĂ©e lors de la prĂ©sidentielle de 2002, mais aussi fin 2021, dĂ©but 2022. La collecte des 500 signatures d'Ă©lus nĂ©cessaires Ă sa candidature apparaĂźt alors compromise.
L'assemblée générale de la primaire populaire fixe donc la date limite du pour vérifier si oui ou non leur candidate a réussi à obtenir ses parrainages, et sinon, s'orienter vers un scénario de repli[68]. C'est finalement le que Christiane Taubira, qui n'a alors recueilli que 181 signatures, annonce qu'elle renonce à sa candidature faute d'un nombre suffisant de parrainages. Samuel Grzybowski rejette la faute sur la candidate à laquelle il reproche de n'avoir pas fourni une « feuille de route pour le rassemblement »[70].
Soutien Ă la candidature de Jean-Luc MĂ©lenchon
à la suite du retrait de Christiane Taubira, le conseil d'administration de l'association « 2022 ou Jamais », à l'initiative de la primaire populaire, vote au jugement majoritaire le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier avait explicitement refusé de participer au processus de primaire et avait lors du scrutin terminé troisiÚme derriÚre Yannick Jadot. Le candidat écologiste déclare quant à lui que la Primaire populaire est « devenue un gag »[71]. Ce vote du conseil d'administration et la décision qui en résulte sont suivis de contestations. L'une des fondatrices de la Primaire populaire, Mathilde Imer, annonce son départ en dénonçant ce procédé[72].
Le 16 mars 2022, l'association est amenée à présenter des excuses et acte la fin du mouvement[73].
Critiques
Doutes sur la sincérité du processus consultatif
Le , Le Canard enchaßné publie deux articles mentionnant une vidéo dans laquelle Samuel Grzybowski dévoile l'objectif de bloquer les parrainages et les financements des partis de gauche, et faire chuter les cotes de popularité de Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo en les « critiquant de plus en plus » sur les réseaux sociaux[74] - [75].
Cette vidĂ©o partagĂ©e Ă destination de bĂ©nĂ©voles dĂ©but novembre[18], a « fait le tour des milieux militants »[76], « suscitant de vives critiques »[77] - [78] envers l'association, accusĂ©e d'ĂȘtre un « instrument au service de Christiane Taubira » ou de ses proches[78] - [76] - [18] - [77], observent Le Monde, Marianne, Le Canard enchainĂ© et Franceinfo. Une dĂ©duction Ă nuancer quand on sait que la vidĂ©o est assez ancienne puisqu'elle a Ă©tĂ© filmĂ©e fin octobre et publiĂ©e fin novembre[78], et que la candidature de Christiane Taubira n'Ă©tait pas actĂ©e Ă ce moment[79]. La stratĂ©gie de la primaire populaire se concentrait donc sur les trois candidats dĂ©clarĂ©s principaux qui n'avaient pas rejoint l'investiture ce qui explique qu'ils soient les seuls visĂ©s. Ces trois candidats de gauche ont demandĂ© que leur nom soit retirĂ© du scrutin[80]. Se disant « trĂšs choquĂ©e », Anne Hidalgo affirme qu'elle « ne tiendra aucun compte » des rĂ©sultats[80].
Les organisateurs de la primaire rĂ©pondent qu'« aucun des noms des candidats ne sera retirĂ© »[81] et estiment pouvoir « atteindre un demi-million d'Ă©lecteurs »[81]. Ils dĂ©noncent la fuite d'une « vidĂ©o Ă usage interne, sortie de son contexte »[78] - [76], dont ils regrettent la forme[76], puis publient dans L'Obs une lettre assumant cette stratĂ©gie[82], y compris par le recours Ă un « certain rapport de force »[81] nĂ©cessaire pour ĂȘtre entendus : selon eux, l'objectif a toujours Ă©tĂ© de forcer au rassemblement des candidats de gauche qu'ils accusent de se « taper dessus »[82]. Ils rappellent que la vidĂ©o ne faisait qu'Ă©voquer le « Serment de Romainville »[46] prĂȘtĂ© par plus d'une centaine d'Ă©lus de centre-gauche le et indĂ©pendant de la Primaire populaire.
Doutes sur la légalité de la « primaire »
Dans le Journal du Dimanche du , Jean-Philippe Derosier, professeur agrĂ©gĂ© de droit public, membre de l'Institut universitaire de France et proche du PS[83] s'interroge sur la lĂ©galitĂ© du processus Ă©lectoral. Si la notion de primaire n'est rĂ©gie par aucun rĂšglement, du fait du refus de certains candidat pressentis d'y participer, le processus Ă©lectoral s'apparenterait Ă un sondage, de nature Ă influencer « la sincĂ©ritĂ© du scrutin » laquelle « a valeur constitutionnelle ». De ce fait, la primaire populaire pourrait s'apparenter Ă un sondage sans en respecter les rĂšgles notamment en termes de reprĂ©sentativitĂ© de l'Ă©chantillon[84] - [85]. Selon lui, les organisateurs s'exposent Ă une amende de 75 000 euros faute de notice adressĂ©e Ă la commission des sondages dĂ©taillant la composition de l'Ă©chantillon des votants, permettant Ă cette commission d'ĂȘtre « en mesure d'exercer un contrĂŽle »[86].
Pour sa part, Me Philippe Bluteau, l'avocat des organisateurs de l'évÚnement[85], conteste ce point de vue dans une contre-tribune[87] car les sondages sont réglementés par une loi de [85] et les inscrits au vote de la primaire populaire ne constituent pas un « échantillon » tel que décrit par la loi[85]. Interrogée par la radio publique France Culture, Marie-Anne Cohendet, constitutionnaliste et professeure de droit public à l'Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne, rejette toute « comparaison avec un sondage », qui par principe se veut « une représentation objective de l'opinion » alors que la primaire populaire, selon elle, ne prétendrait « pas du tout à l'objectivité »[88].
Accusations de division de la gauche
En janvier, aprĂšs qu'une candidature de gauche supplĂ©mentaire a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e par Christiane Taubira, la primaire populaire se retrouve « vilipendĂ©e par toute la gauche... sauf les socialistes »[89] et petits partis proches. Elle est accusĂ©e d'ĂȘtre « une dĂ©marche totalitaire » et une « tromperie », qui « divise la gauche »[90] - [91] - [89].
Certains avancent le constat que cette consultation, intronisant une candidature supplémentaire, a contribué à augmenter le morcellement de la gauche, contrairement à l'intention initiale[92].
Les « critiques des insoumis et des Ă©cologistes ont redoublĂ© » aprĂšs que Jean-Luc MĂ©lenchon et Yannick Jadot ont Ă©tĂ© interrogĂ©s Ă plusieurs reprises par les journalistes, qui ont insistĂ© pendant des mois[93]. EELV a reprochĂ© Ă la primaire populaire de « laisser le terrain libre Ă lâextrĂȘme droite et protĂ©ger la candidature d'Emmanuel Macron »[93] en retardant les dĂ©bats de fond[93] et en renforçant la crainte qu'il n'y ait aucune chance de l'emporter, corrĂ©lĂ©e Ă une intention globale de vote « plus faible chez les Ă©lecteurs de gauche » qu'en 2017[94]. De son cĂŽtĂ©, la porte-parole de la primaire populaire Mathilde Imer a estimĂ© que les organisateurs ont « Ă©tĂ© ignorĂ©s, moquĂ©s et attaquĂ©s »[93] et a rappelĂ© que les sondages montrent que l'Ă©lectorat de gauche veut l'union[93], notamment une Ă©tude pour BFM TV/L'Express indiquant que 85 % des sympathisants de gauche souhaitent « une candidature unique Ă gauche »[95].
Notes et références
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- vidéo de Samuel Grzybowski
- « Si on les critique de plus en plus sur les rĂ©seaux sociaux, sur Twitter, dans les mĂ©dias, on peut faire baisser leur cote de popularitĂ©. Câest ce qui est le plus redoutable pour eux, car pour aller Ă la prĂ©sidentielle, ils ont besoin de contracter un prĂȘt qui ne sera donnĂ© par les banques que sâils sont sondĂ©s trois fois de suite dans trois sondages nationaux au-dessus de 7âŻ% [...] Donc câest une pression quâon peut exercer en disant : vous nâaurez pas lâargent pour la prĂ©sidentielle. », verbatim retranscrit dans L'Opinion
- "Primaire populaire : aprĂšs la divulgation dâune vidĂ©o, colĂšre des « insoumis » et des Ă©cologistes qui refusent dâĂȘtre associĂ©s Ă lâinitiative" par Brice Laemle, dans Le Monde le .
- "Samuel Grzybowski et Mathilde Imer, les initiateurs décriés de la Primaire populaire" par Hadrien Brachet et Lou Fritel, dans Marianne le
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- "Sur quelles bases légales repose la primaire populaire ?" par Guillaume Erner le sur France Culture
- "Présidentielle : la Primaire populaire, vilipendée par toute la gauche... sauf les socialistes" par Jannick Alimi dans Le Parisien le
- "PrĂ©sidentielle : La Primaire populaire, accusĂ©e dâĂȘtre « une dĂ©marche totalitaire » et une « tromperie », divise la gauche" par Laurie-Anne Toulemont le sur Radio Classique
- "Primaire populaire : pourquoi ça ne prend pas" par Justine Guitton-Boussion pour Reporterre le
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- Rachel Garrat-Valcarcel, "Présidentielle 2022 : Comment la Primaire populaire a fini par troubler tout le monde à gauche", , 20 Minutes (France)
- Article par Nicolas Camus le dans 20 Minutes (France)
- Article le dans L'Express
Annexes
Articles connexes
- Ălection primaire en France
- LaPrimaire.org, une initiative similaire lors de l'élection présidentielle de 2017