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Isolation thermique du bĂątiment

L'Isolation thermique du bĂątiment est le processus de mise en Ɠuvre de l'isolation thermique de l'enveloppe de tout ou partie d'un bĂątiment, par l'intĂ©rieur ou l'extĂ©rieur. Les bĂątiments (notamment les habitations mal isolĂ©es, dites « passoires thermiques ») sont la source d'un important gaspillage Ă©nergĂ©tique et d'Ă©missions de gaz Ă  effet de serre notables. Dans un nombre croissant de pays, des mesures visent Ă  inciter Ă  mieux isoler ces logements, ainsi que les bĂątiments publics et tertiaires, ce qui contribue Ă  diminuer la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique et Ă  amĂ©liorer la justice climatique.

Histoire

Les logements mal isolĂ©s, aussi appelĂ©s « passoires thermiques »[1], sont des constructions datant en particulier des « Trente Glorieuses », aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, pĂ©riode de grande croissance Ă©conomique. Il s'agit d'une Ă©poque oĂč le prix de l'Ă©nergie Ă©tait peu important et oĂč les enjeux environnementaux Ă©taient inexistants[2].

En 1973 le premier choc pĂ©trolier suscite dans les climats froids et tempĂ©rĂ©s, principalement dans les pays occidentaux, un nouveau type de construction oĂč l'isolation thermique est systĂ©matiquement mieux adaptĂ©e. Sa mise en pratique impose de telles contraintes de construction que sa mise en Ɠuvre n'est pas immĂ©diatement rigoureuse[3].

Le protocole de Kyoto, signĂ© en 1997, vise Ă  la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Les États se dotent de rĂšglements devant amĂ©liorer la performance Ă©nergĂ©tique des bĂątiments et diminuer leur dĂ©pendance aux Ă©nergies fossiles. La conception du bĂąti inclut thĂ©oriquement les enjeux thermiques tels que l'Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  l'air, les Ă©quipements de chauffage et d'approvisionnement en eau chaude, la climatisation, la ventilation, ainsi que la compacitĂ© et l'orientation du bĂątiment, les systĂšmes solaires passifs et les protections solaires, l'Ă©clairage naturel, etc. La paroi et la structure deviennent des objets de haute technicitĂ©.

Utilité

L'isolation thermique interfÚre avec l'isolation phonique,de plusieurs maniÚres, selon que l'isolation soit extérieure ou intérieure, et selon que le bùtiment soit isolé mitoyen, construit sur une dalle partagée, etc.

L'isolation thermique a pour but de limiter les transferts de chaleur entre deux milieux de températures différentes.

L'isolation, en augmentant la température des surfaces intérieure des parois, limite les déperditions thermiques du corps par rayonnement thermique, et donc améliore le confort thermique. D'un point de vue plus général, l'isolation thermique diminue la facture de chauffage, diminue la dépendance aux énergies fossiles et donc réduit les émissions de gaz à effet de serre, diminue la dépendance à l'énergie nucléaire, et donc réduit les déchets radioactifs. Les travaux d'isolation créent en outre des emplois locaux, au moins en partie financés par les économies de chauffage.

En Europe

Une maison unifamiliale à Bielsko-BiaƂa (Pologne) lors de la mise en Ɠuvre de l'isolation au polystyrùne.

Les passoires thermiques sont source d'un Ă©norme gaspillage financier et d'injustice sociale et Ă©cologique. On a estimĂ© en 2019 que 250 millions de logements dans l'Union europĂ©enne (740 millions d'habitants) devraient ĂȘtre thermiquement rĂ©habilitĂ©s, au profit de la santĂ© publique, d'un confort amĂ©liorĂ©, d'Ă©missions moindres de gaz Ă  effet de serre et de l'emploi[4].

En France

DĂ©but 2013, CĂ©cile Duflot (ministre de l'Environnement) estimait que la rĂ©novation thermique pourrait induire la crĂ©ation de 75 000 emplois (48 000 emplois directs, et 26 000 emplois indirects)[5] ; la transition Ă©nergĂ©tique implique alors « une rĂ©novation thermique massive des bĂątiments en France », visant l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique de 500 000 logements par an avant la fin du quinquennat, avec l'aide du PTZ et en attendant la crĂ©ation d'un « guichet unique regroupant les solutions techniques, les professionnels ad hoc et les aides financiĂšres possibles (dont le tiers financement »[5]. En 2013, le programme Habiter mieux de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) a Ă©largi ses critĂšres d'aides Ă  la rĂ©novation thermiques ; sept millions de mĂ©nages deviennent Ă©ligibles, contre trois millions avant 2013 et l'aide passe Ă  50 % des travaux au maximum contre 20 Ă  35 % antĂ©rieurement, pouvant en outre ĂȘtre complĂ©tĂ©e par une prime d'État (augmentĂ©e pour deux ans de 1 350 € pour atteindre 3 000 €)[6]. Ainsi ces mĂ©nages pourront trouver une aide correspondant Ă  60 Ă  100 % du montant des travaux selon l'Anah. Les bailleurs pour 25 Ă  sont aidĂ©s aussi (35 % du montant des travaux, et une prime d'État de 2 000 €) si l'Ă©conomie d'Ă©nergie atteint 35 % au moins et si le loyer est conventionnĂ© sur neuf ans[6].

Le siÚge de l'ADEME à Angers a été élu premier bùtiment tertiaire labellisé BBC (bùtiment basse consommation).

Mi 2019, malgrĂ© un plan de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bĂątiments, l'objectif des 500 000 logements rĂ©novĂ©s/an est loin d'ĂȘtre atteint. Un projet de loi Ă©nergie-climat veut dĂ©courager la location des passoires thermiques (logements notĂ©s F ou G) via la consigne d’une partie (5 % au moins) du produit de la vente, supposĂ©e inciter l'acquĂ©reur Ă  financer des travaux de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique, mais dans un premiers temps uniquement Ă  partir de 2021, expĂ©rimentale pour deux ans, et seulement dans les zones tendues (limitation dĂ©noncĂ©e par la Fondation Nicolas Hulot). Un plafond de consommation d'Ă©nergie pourrait ĂȘtre inscrit dans les critĂšres de logements dĂ©cents. Un groupe d'ONG dont la Fondation Nicolas Hulot, le think tank Terra Nova, le syndicat CFDT, la Fondation AbbĂ© Pierre et le Secours Catholique demandent des actions plus ambitieuses contre les passoires thermiques[7].

Gestion de l'humidité intérieure et ventilation

À proximitĂ© d'un mur non isolĂ©, la tempĂ©rature chute brutalement et l'air Ă  cette tempĂ©rature condense une partie de la vapeur d'eau qu'il contient (l'air chaud peut en effet contenir plus de vapeur d'eau que l'air froid). Cette condensation sous forme de gouttelettes est source d'humiditĂ©. Augmenter la tempĂ©rature des surfaces intĂ©rieures des parois par l'isolation Ă©vite que l'air ne se condense. Toutefois l'isolation implique que cette humiditĂ© doit ĂȘtre gĂ©rĂ©e de maniĂšre stricte :

  • les ponts thermiques sont Ă  proscrire. Ils dĂ©placent en un point ce qu'une paroi non isolĂ©e rĂ©alisait sur toute sa surface : l'humiditĂ© se condense et peut cette fois ĂȘtre la cause de dĂ©gĂąts importants ;
  • l'humiditĂ©, traversant le mur (dans le cas d'une isolation par l'extĂ©rieur), peut trouver Ă  se condenser, Ă  son point de rosĂ©e, Ă  l'intĂ©rieur de l'isolant, ce qui peut provoquer sa destruction. La mise en Ɠuvre d'un isolant non compatible avec l’humiditĂ© (laine de verre, roche, polystyrĂšne
) doit ainsi s'accompagner de la pose de membranes pare-vapeur continues, qui Ă©vitent tout contact de l'isolant avec cette humiditĂ©. Dans le cas d’un isolant naturel (laine de mouton, paille, chanvre, liĂšge
), la vapeur d’eau traverse gĂ©nĂ©ralement la partie sans causer de dĂ©gĂąt et permet de s’affranchir et de la membrane pare-vapeur et de tout systĂšme de ventilation mĂ©canique ; des propriĂ©tĂ©s hygroscopiques permettent en outre de rĂ©guler l'humiditĂ© de la piĂšce, tandis que l'imputrescibilitĂ© Ă©vite au matĂ©riaux de se dĂ©grader lorsqu'il absorbe cette humiditĂ©[8] - [9] ;
  • la mise en place d'une ventilation naturelle ou mĂ©canique est obligatoire pour Ă©liminer toute humiditĂ© excĂ©dentaire.

Conséquences

GĂ©nĂ©ralement, dans les murs en contact avec l'extĂ©rieur, un isolant est placĂ© entre une couche intĂ©rieure qui peut ĂȘtre porteuse et une couche extĂ©rieure qui sert de parement. C'est une aberration technologique que ne manqueront pas de souligner certains ingĂ©nieurs[3]: les deux couches de matĂ©riaux subissent des dilatations thermiques diffĂ©rentes, ce qui mĂšne Ă©ventuellement Ă  la fissuration des parois.

Les couches situées au-delà de l'isolant vers l'extérieur deviennent à la limite superflues[10] en termes d'isolation et de sécurité d'usage tout du moins. Hormis le cas des enduits qui s'appliquent sur l'isolant, elles démultiplient les fixations et les agrafes.

Pour les bĂątiments isolĂ©s qui s'appliquent Ă  perpĂ©tuer une esthĂ©tique hĂ©ritĂ©e du passĂ©, dans l'utilisation d'une lame de pierre de faible Ă©paisseur placĂ©e en parement, les Ă©lĂ©ments d'ornementation (corniche, bandeau, pilastre, etc.) augmentent les sources de problĂšmes, d'Ă©tanchĂ©itĂ© notamment et le coĂ»t du mĂštre carrĂ© de façade. ConsĂ©quence : dans certains bĂątiments la peau extĂ©rieure devient lisse[3]. Pour rĂ©pondre Ă  cette nouvelle gageure de l'isolation, l'industrie a fabriquĂ© de nouveaux produits : plaques de pierre de 15 mm d'Ă©paisseur, mĂ©thodes constructives d'assemblage avec des parements de mm d'Ă©paisseur, etc.[10]. D'autres matĂ©riaux sont envisagĂ©s comme solution de bardage. Le bois employĂ© en bardage extĂ©rieur pourrait ĂȘtre une solution performante, de mĂȘme que le verre ou les panneaux de fibre ciment[3].

Sources de déperdition de chaleur

L'isolation thermique vise généralement à se prémunir du refroidissement des espaces intérieurs, mais aussi des éléments structurels du bùtiment. Toutefois l'isolation peut aussi avoir pour but d'éviter le réchauffement pendant l'été. La chaleur se propage d'un milieu chaud vers le milieu froid par conduction, rayonnement et convection.

Le but de l'isolation thermique est de diminuer les échanges de chaleur entre l'intérieur et l'extérieur par interposition d'un matériau ayant la capacité de conduction la plus faible possible.

Dans une maison individuelle non isolée, les valeurs moyennes des sources de déperdition de chaleur ou déperdition thermique sont les suivantes[11] - [12] :

  • le toit 25 Ă  30 % ;
  • les murs 20 Ă  25 % ;
  • le renouvellement d’air 20 Ă  25 % ;
  • les fenĂȘtres et portes extĂ©rieures 10 Ă  15 % ;
  • le plancher 7 Ă  10 % ;
  • les ponts thermiques 5 Ă  10 %.

Dans une maison isolée selon la norme française RT 2005, la toiture et les murs ayant fait l'objet d'une isolation spécifique, et les vitrages étant systématiquement doublés, la part résiduelle des ponts thermiques devient beaucoup plus importante. Le bilan de déperdition thermique est alors typiquement le suivant[11]:

  • le toit 10 % ;
  • les murs 20 % ;
  • le renouvellement d’air 15 % ;
  • les fenĂȘtres et portes extĂ©rieures 15 % ;
  • le plancher 20 % ;
  • les ponts thermiques 20 %.

Principes d'isolation des murs

Il existe trois principes pour rĂ©aliser l’isolation thermique d’un mur.

Isolation intérieure et cloisons de doublage

Mise en place d'un isolant dans une double cloison.

Cette solution, rĂ©pandue en France, est facile Ă  mettre en Ɠuvre. L'isolation intĂ©rieure est choisie pour les cas de rĂ©novation dans les appartements (car il est difficile d'intervenir sur l'extĂ©rieur du bĂątiment) et pour les rĂ©sidences secondaires. Dans ce dernier cas, l'occupation intermittente ne permet pas de chauffer durablement la masse thermique des murs. L'isolation intĂ©rieure laisse donc le mur Ă  l'extĂ©rieur de la zone isolĂ©e et permet une montĂ©e en chauffe rapide adaptĂ©e Ă  un usage temporaire. Elle a le dĂ©savantage (qui est aussi un avantage dans certains cas) de ne pas prĂ©senter d'inertie thermique. L'isolation intĂ©rieure, lorsque l'isolation Ă©tait inexistante, prĂ©sente le dĂ©savantage d'une rĂ©duction de l’espace intĂ©rieur. Autre dĂ©savantage, la prĂ©sence de nombreux ponts thermiques difficile Ă  traiter. La qualitĂ© d'une isolation intĂ©rieure peut diminuer avec le temps (tassement des laines derriĂšre les plaques de plĂątre, trous de souris dans le polystyrĂšne, etc.).

Isolation intégrée au matériau porteur

Cette solution utilise des matériaux qui intÚgrent un isolant dans leur structure : béton cellulaire, brique de chanvre, brique de terre cuite avec ùme isolante, etc. L'isolation intégrée est généralement utilisée en construction neuve. Cette solution est performante et durable.

On trouve aussi maintenant des briques multi-alvĂ©olaires ayant tous les avantages de la brique, Ă©tant mur porteur et apportant une isolation supĂ©rieure Ă  l'isolation traditionnelle par doublage des murs, Ă©vitant ainsi l'ajout de main d'Ɠuvre et de matĂ©riaux supplĂ©mentaires. Ces briques existent de 24 Ă  49 cm d'Ă©paisseur. L'assemblage se fait gĂ©nĂ©ralement Ă  l'aide de colle et non de mortier de ciment.

Isolation extérieure sous enduit, parements et bardages

ITE sous enduit mince.
Schéma d'un bardage ventilé.

Appelée aussi mur manteau ou I.T.E. / ITE dans sa forme abréviée, cette solution, plus coûteuse à l'installation, est beaucoup utilisée en Belgique, au Luxembourg, et plus encore en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en Pologne.

Elle nĂ©cessite gĂ©nĂ©ralement une Ă©paisseur d’isolant plus faible. L'isolation extĂ©rieure est plus adaptĂ©e Ă  l'isolation des rĂ©sidences principales. Elle permet de conserver la masse thermique du mur Ă  l'intĂ©rieur de l'enveloppe isolĂ©e. L'habitation, chauffĂ©e en continu, monte en tempĂ©rature lentement dans toute sa masse mais se refroidit faiblement lorsqu'elle est inoccupĂ©e. L'isolation extĂ©rieure est en revanche difficile Ă  mettre en Ɠuvre sur certains Ă©difices anciens (façades protĂ©gĂ©es) et nĂ©cessite presque toujours l'intervention de professionnels qualifiĂ©s. Dans le cas d'une transformation, on choisit cette derniĂšre solution si les dĂ©penses de chauffage sont importantes car l’isolation obtenue est plus performante. Une isolation extĂ©rieure dans le cas oĂč l'isolation est inexistante est intĂ©ressante, car elle n’empiĂšte pas sur le domaine habitable et peut ĂȘtre installĂ©e sur un bĂątiment habitĂ©. Son Ă©paisseur peut aller jusqu'Ă  20 cm et elle supprime facilement les ponts thermiques (abouts de planchers
), sauf au niveau des fondations. Une Ă©paisseur de 10 cm d'isolant extĂ©rieur Ă©quivaut Ă  20 Ă  25 cm du mĂȘme isolant intĂ©rieur sur le total des consommations lorsqu'il y a beaucoup de ponts thermiques.

Pour les bĂątiments isolĂ©s par l'extĂ©rieur qui s'appliquent Ă  perpĂ©tuer une esthĂ©tique hĂ©ritĂ©e du passĂ©, dans l'utilisation d'une lame de pierre de faible Ă©paisseur placĂ©e en parement, les Ă©lĂ©ments d'ornementation – les modĂ©natures dans le langage de la profession – (corniche, bandeau, pilastre, etc.) augmentent les sources de problĂšmes car les systĂšmes de fixations qui traversent l'isolant, sophistiquĂ©s et coĂ»teux, doivent Ă©viter les ponts thermiques et les problĂšmes d'Ă©tanchĂ©itĂ©. Il existe des systĂšmes de fixation spĂ©cifiques pour ne pas crĂ©er de pont thermique. La tendance est Ă  des enduits lĂ©gers, couvrant l'isolant ou des bardages lĂ©gers.

Un tiers de la chaleur d'un bĂątiment est perdue Ă  travers les murs mal isolĂ©s, l'isolation thermique par l'extĂ©rieur (ITE) est plus efficace que l'isolation par l'intĂ©rieur. Elle a d'abord Ă©tĂ© utilisĂ©e en France pour les bĂątiments collectifs (HLM notamment) et de plus en plus pour les maisons particuliĂšres. Le « manteau isolant » augmente l'inertie thermique de tout le bĂątiment et rĂšgle tout ou partie des problĂšmes de ponts-thermiques, ce qui prĂ©sente un avantage important en rĂ©gime transitoire. À qualitĂ© d'isolant Ă©gale, elle diminue beaucoup les pertes de chaleur l'hiver et conserve la fraĂźcheur de la nuit dans la maison pendant l'Ă©tĂ©.

En France, elle est encouragĂ©e par la RT 2012, qui exige depuis le que les bĂątiments neufs soient Ă  basse consommation, soit consommateurs de moins de 50 kWh/m2/an pour les logements ANRU (Agence nationale pour la rĂ©novation urbaine) dans des zones oĂč le marchĂ© immobilier a un besoin manifeste de revitalisation et dans les bureaux et les locaux d'enseignement. Depuis 2011, tous les bĂątiments tertiaires et autres logements doivent aussi y rĂ©pondre, tout en respectant les dispositions du PLU ou du RNU. En France en 2011, 170 millions de mĂštres carrĂ©s de revĂȘtement façade constitueraient 75 Ă  80 % du marchĂ© de la rĂ©novation des bĂątiments collectifs, la maison individuelle neuve ne constituant que 3 % du marchĂ©, et la rĂ©novation de l'ancien encore moins.

L'ITE se conçoit sur des murs plans et verticaux : maçonneries de parpaings, briques, blocs de bĂ©ton cellulaire, revĂȘtues ou non d'un enduit ciment ; des parois en bĂ©ton banchĂ© ou prĂ©fabriquĂ© ; des maçonneries de pierre.

L'isolant (panneaux d'isolants divers (renouvelables[13], locaux[14] ou Ă©comatĂ©riaux[15]), briques de polystyrĂšne expansĂ© collĂ©es
 est fixĂ© sur le mur Ă  l'extĂ©rieur de l'habitation et protĂ©gĂ© par un enduit ou lambris, Ă©ventuellement lors d'une dĂ©marche de rĂ©novation de façade.

Pour l'étanchéité, une des solutions est une premiÚre couche ou sous-enduit avec armature en fibre de verre marouflée dans son épaisseur est généralement apposée pour satisfaire aux principales fonctions mécaniques. Dans un second temps, une deuxiÚme couche ou enduit de finition est appliquée pour les fonctions décoratives d'aspect.

Les systĂšmes d’ITE sous enduit, les plus rĂ©pandus, car moins onĂ©reux que les parements, bardages ventilĂ©s, vĂȘtages et vĂȘtures, sont aussi appelĂ©s ETICS – External Thermal Insulation Composite Systems. Cette dĂ©nomination met l’accent sur le principe de systĂšme composite : colle + isolant + fixation mĂ©canique (selon le cas) + treillis d’armature + enduit de marouflage + enduit de finition. À l’intĂ©rieur de ce systĂšme, chaque composant est dĂ»ment spĂ©cifiĂ©. Le respect de ces spĂ©cifications est essentiel pour atteindre effectivement les performances visĂ©es, offrir les garanties de longĂ©vitĂ© requises et Ă©viter des dĂ©sordres ultĂ©rieurs.

Un usage mixte est possible (ex. : ITE en façade arriÚre uniquement pour un immeuble dont la façade est patrimonialement intéressante), mais avec une légÚre perte d'isolation. Par ailleurs, on voit de plus en plus souvent des réalisations qui panachent les bardages et les finitions en enduit pour élargir les possibilités esthétiques. De systÚmes d'isolation de toitures par l'extérieur existent aussi, faciles à combiner avec une rénovation de toiture et de réfection de combles ou pose de panneaux solaires.

Réalisation en ITE panachant une finition en enduit mince sur isolant et une finition en bardage ventilé

Avantages de l'isolation thermique par l'extérieur

  • suppression de tous les ponts thermiques des dalles de plancher, des murs de refend et autres cloisons ;
  • jusqu'Ă  80 % d'Ă©conomie d'Ă©nergie pour les bĂątiments les plus Ă©nergivores en limitant de façon importante la dĂ©perdition de chaleur par la façade et en limitant les ponts thermiques ;
  • utilisation de l'inertie des murs pour rĂ©cupĂ©rer les apports extĂ©rieurs, les apports mĂ©nagers, et qui deviennent avec un chauffage adĂ©quat de vĂ©ritables radiateurs basse tempĂ©rature ;
  • pas de condensation dans les murs qui sont Ă  la mĂȘme tempĂ©rature que l'air ambiant intĂ©rieur ;
  • utilisation possible de la chaufferie la nuit en pĂ©riode hivernale uniquement pour la production ECS (eau chaude sanitaire) en coupant le chauffage deux Ă  trois heures sans perte de tempĂ©rature significative, ce qui simplifie la rĂ©gulation dans le cas d'une chaufferie Ă  base de pompe Ă  chaleur aquathermique ;
  • pas d'Ă©manation de gaz nocif de polystyrĂšne et colle dans l'air du logement, pas de problĂšme d'accrochage des meubles de cuisine et de salle de bain, et des tringles Ă  rideaux, pas d'apparition des bandes de collage ;
  • la surface habitable n'est pas diminuĂ©e ;
  • elle peut se faire sans interrompre l'occupation du logement dans le cas d'une rĂ©novation.

Inconvénients de l'isolation thermique par l'extérieur

  • coĂ»t souvent plus Ă©levĂ© (en raison du coĂ»t d'installation de l'Ă©chafaudage) Ă  rĂ©sistance thermique Ă©gale (variable selon la complexitĂ© des formes extĂ©rieures du bĂąti. Des solutions prĂ©fabriquĂ©es pourraient dans certains cas rĂ©duire ces coĂ»ts) ;
  • quelques difficultĂ©s de rĂ©flexion Ă  la conception pour l'implantation des combles et du garage ou sous-sol ;
  • une technique moins abordable pour l’autoconstructeur mais nĂ©anmoins rĂ©alisable ;
  • elle modifie l'aspect extĂ©rieur du bĂątiment ce qui, dans le cas de rĂ©novations en zone patrimoniale, peut poser problĂšme.

Isolation des planchers

Par plancher, on entend le sol sur lequel on circule : dalle en bĂ©ton, ou plancher sur solives. Le plafond d’un niveau correspond Ă©videmment au plancher de l’étage supĂ©rieur. L’isolation thermique des planchers est importante pour le confort (en gardant les pieds au chaud) et pour l’économie d’énergie dans le cas d’une dalle chauffante.

L’isolation des planchers combat deux causes de dĂ©perditions thermiques :

Du fait que l’air chaud a tendance Ă  s’accumuler au plafond et que la diffĂ©rence de tempĂ©rature entre sous-sol et volume habitable est moins importante en hiver qu’entre l'extĂ©rieur et volume habitable, l’épaisseur de l’isolation nĂ©cessaire est plus faible (de l’ordre de cm en plancher par rapport Ă  10 Ă  20 cm dans les combles).

Pour isoler un plancher on peut :

  • soit isoler la sous-face de celui-ci en fixant des panneaux isolants au plafond du niveau infĂ©rieur ou en utilisant une dalle avec hourdis isolants ;
  • soit rĂ©aliser une chape isolante (bĂ©ton avec granulats isolants), une dalle flottante sur polystyrĂšne expansĂ© Ă  haute densitĂ© (cas de la dalle chauffante), un plancher sur lambourdes sĂ©parĂ©es par de la laine ;
  • soit isoler avec de la ouate de cellulose en vrac, par l'Ă©tage du dessus ou du dessous ; dans le premier cas on procĂšde par bourrage lĂąche dans le plancher ouvert et, dans le deuxiĂšme cas, en soufflant le produit Ă  travers une membrane brochĂ©e. On peut aussi souffler la ouate de cellulose Ă  travers un plafond fermĂ© en soufflant le produit Ă  travers des trous de deux pouces de diamĂštre dans lesquels on insĂšre le boyau.

Isolation sous les toitures et terrasses

En climat tempĂ©rĂ©, la premiĂšre source de dĂ©perdition thermique des maisons est la toiture (jusqu’à 30 %, voire plus). La fonte de la neige sur les toitures montre ici les dĂ©fauts d'isolation de certaines maisons, se traduisant par un gaspillage d'Ă©nergie et des dĂ©penses accrues, ainsi que des impacts sur l'environnement. En l'absence de neige, une thermographie rend visibles ces pertes de chaleur.

Comme l’air chaud monte par convection, la tempĂ©rature est plus Ă©levĂ©e au plafond et il est donc logique de placer une couche d’isolant plus Ă©paisse dans les combles que sur les murs. Sous le toit, les entrĂ©es d’air doivent ĂȘtre plus spĂ©cialement traitĂ©es, car il n’y a pas d’étanchĂ©itĂ© des murs. La couche d’isolant doit ĂȘtre protĂ©gĂ©e contre les intrusions de la fouine ou des rongeurs, en fermant Ă  l’aide d’un grillage solidement fixĂ© l’espace entre les chevrons au niveau de la sabliĂšre.

Plusieurs solutions sont possibles pour l’isolation sous le toit, en fonction de la rĂ©sistance thermique souhaitĂ©e et de l’espace disponible :

  • peu d’espace et isolation faible — film rĂ©flĂ©chissant fixĂ© sous les chevrons, coĂ»teux et de faible efficacitĂ© en pratique ;
  • peu d’espace et isolation moyenne — isolant entre les chevrons, de mise en Ɠuvre dĂ©licate, car l’espacement entre chevrons est rarement rĂ©gulier ;
  • espace disponible et isolation forte — double Ă©paisseur de panneaux isolants fixĂ©s Ă  l’intĂ©rieur d’une structure en caissons, entre les pannes ou encore soufflage d'un isolant en vrac (par exemple : ouate de cellulose ou laine de roche) aprĂšs avoir installĂ© les dĂ©flecteurs de ventilation entre les chevrons. La structure supporte aussi les plaques de plĂątre, des panneaux d’agglomĂ©rĂ©, de la frise de pin


L’isolation est mise en place aprĂšs la pose des conduits de fumĂ©e et des fenĂȘtres de toit. PrĂ©voir le passage des gaines de ventilation, des cĂąbles de tĂ©lĂ©vision, des gaines Ă©lectriques


Isolation des portes et fenĂȘtres

Coupe d'un cadre de fenĂȘtre en PVC montrant les espaces creux amĂ©liorant l'isolation.

Les ouvertures vitrĂ©es sont les points faibles de l’isolation globale de la construction. Limiter la surface de ces ouvertures permet de rĂ©duire les dĂ©perditions, de mĂȘme avec l'Ă©vitement d'ouvertures au nord et cĂŽtĂ© du vent (souvent Ă  l'ouest). Ceci peut diminuer l'Ă©clairement des piĂšces, et les apports solaires (sources d'Ă©conomies d'Ă©nergie en confort d'hiver) en dĂ©gradant le confort. Un calcul de performance Ă©nergĂ©tique permet de d'arbitrer entre gain en apports solaires et lumineux et pertes thermiques.

Les solutions suivantes sont généralement préférées :

  • le double vitrage Ă  faible Ă©missivitĂ© de 24 mm d'Ă©paisseur totale minimum (RT 2005) ;
  • des huisseries Ă©paisses en bois ou PVC de bonne qualitĂ© ou en aluminium avec rupture de pont thermique (offre standard depuis la RT 2000) ;
  • une Ă©tanchĂ©itĂ© des joints et des bas de portes ;
  • des volets Ă©tanches, si possible au droit de la façade pour limiter les effets du vent. Les volets roulants en PVC Ă  doubles parois et caisson extĂ©rieur (dans l’épaisseur du mur) sont une des bonnes solutions. Par contre les volets roulants Ă  lames aluminium doubles parois, mĂȘme remplies de mousse polyurĂ©thane, prĂ©sentent une moins bonne isolation thermique. En effet, les lames aluminium favorisent les Ă©changes thermiques avec l'extĂ©rieur, contrairement aux lames PVC ;
  • des doubles-rideaux Ă©pais devant portes et fenĂȘtres ;
  • ruptures de ponts thermiques (au niveau des seuils, balcons, escaliers extĂ©rieurs, appuis de fenĂȘtres, etc.).
  • les doubles-fenĂȘtres qui limitent Ă  la fois le bruit et les entrĂ©es d’air (notamment en prĂ©sence de caissons de volets roulants, d'huisseries anciennes dĂ©formĂ©es, de difficultĂ© Ă  poser des joints). La manƓuvre et l’entretien des doubles-fenĂȘtres sont cependant plus malaisĂ©s, leur esthĂ©tique discutable et leur coĂ»t Ă©levĂ©.

La pose de sur-vitrages est généralement une solution bon marché et peu efficace mais qui peut rendre service en rénovation[16].

Des verres pré-traités ou dotés d'un film réfléchissant peuvent réduire le rayonnement infrarouge pénétrant par les vitrages sud en été (solution assez efficace mais onéreuse). De jour le film peut aussi protéger des regards indiscrets (cas des rez-de-chaussées). Une autre option est le double vitrage avec les fonctions de contrÎle solaire.

Le confort d'hiver peut ĂȘtre amĂ©liorĂ© par des apports solaires. Des fenĂȘtres aluminium sont parfois prĂ©fĂ©rĂ©es Ă  des fenĂȘtres PVC ; elles sont moins isolantes mais la finesse de leurs profilĂ©s maximise le clair de vitrage avec parfois une meilleure performance Ă©nergĂ©tique.

Isolation des ponts thermiques

Les ponts thermiques, sortes de courts-circuits dans l’isolation intĂ©rieure, doivent ĂȘtre rĂ©duits au maximum, idĂ©alement dĂšs la conception (par exemple en utilisant plutĂŽt un plancher sur solives, une ferme intĂ©rieure plutĂŽt qu’un mur de refend ou plus simplement en construisant son mur avec un matĂ©riau isolant (bĂ©ton cellulaire, brique monomur, etc.). Une autre solution consiste Ă  isoler par l'extĂ©rieur avec l'inconvĂ©nient de laisser un pont thermique au niveau des fondations.

  • Les principaux ponts thermiques
  • Jonction plancher bas/mur extĂ©rieur.
    Jonction plancher bas/mur extérieur.
  • Jonction plancher intermĂ©diaire/mur extĂ©rieur.
    Jonction plancher intermédiaire/mur extérieur.
  • Jonction plancher haut/mur extĂ©rieur.
    Jonction plancher haut/mur extérieur.
  • Jonction plancher/balcon.
    Jonction plancher/balcon.
  • Jonction mur de refend/mur extĂ©rieur.
    Jonction mur de refend/mur extérieur.

Lors de la réalisation différentes solutions sont disponibles :

  • mise en place des rupteurs de pont thermique en pourtour de dalle et Ă  l’extrĂ©mitĂ© des murs de refend ;
  • isolation de tour de dalle, par exemple par briques creuse ou d'une planelle en bĂ©ton cellulaire ;
  • doublement des murs de refend par une couche isolante (plus ou moins Ă©paisse selon le contexte climatique) ;
  • faux plafond isolĂ© ou isoler les planchers en sous-face ;
  • dalles flottantes.

Des moisissures sur les parois trahissent une condensation indĂ©sirable sur zone froide gĂ©nĂ©ralement provoquĂ©e par un pont thermique. Comme il est difficile de traiter un pont thermique a posteriori, une couche mince d’isolant (quelques millimĂštres) peut ĂȘtre apposĂ©e sur la zone froide, recouverte d’un enduit ou papier peint ou d’un revĂȘtement mural (tissus
).

Dans un bĂątiment non-isolĂ©, les ponts thermiques reprĂ©sentent de faibles dĂ©perditions (en gĂ©nĂ©ral infĂ©rieures Ă  20 %) car les pertes globales de chaleur par les parois sont Ă©galement trĂšs importantes. En revanche, si les parois sont bien isolĂ©es les dĂ©perditions causĂ©es par les ponts thermiques peuvent largement dĂ©passer 30 %, mais pour des dĂ©perditions globales trĂšs faibles. Il est donc primordial pour un bĂątiment BBC d’avoir de trĂšs fortes rĂ©sistances thermiques pour les parois et de faibles pertes de chaleur aux jonctions et ouvertures.

Parmi ces solutions de traitement des ponts thermiques, la plus efficace en isolation thermique par l’intĂ©rieur est probablement la mise en place de rupteurs de ponts thermiques. Le rupteur de pont thermique est un dispositif structurel permettant d’offrir une complĂšte isolation Ă  une structure. Il est composĂ© d’un boĂźtier isolant et de barres en acier qui reprennent les sollicitations de la structure.

Composants

Pare-vapeur/coupe-vent

La face intĂ©rieure de l’isolation (cĂŽtĂ© chaud) doit ĂȘtre munie d’un film Ă©tanche Ă  l’air qui remplit deux fonctions : celle de pare-vapeur et celle de coupe-vent. Ce film Ă©tanche fonctionne donc dans les deux sens :

  • interdire Ă  l’air chaud et chargĂ© de vapeur d’eau de pĂ©nĂ©trer dans l’isolant et d’y provoquer de la condensation ;
  • empĂȘcher le vent de s’infiltrer, au travers de l’isolation, dans le volume chauffĂ©.

Les canalisations Ă©lectriques et autres gaines qui traversent l’isolation ne doivent pas favoriser le passage des courants d’air, il faut les immobiliser fermement, les entourer d'isolant et les boucher aux extrĂ©mitĂ©s (un morceau de papier ou un peu d'enduit, facilement retirable en cas de besoin) pour Ă©viter la circulation d'air parasite par celles-ci entre les diffĂ©rentes piĂšces, les combles, les vides sanitaires et les piĂšces non chauffĂ©es. IdĂ©alement, entre la finition intĂ©rieure et le pare-vapeur, on laisse un passage technique pour l'Ă©lectricitĂ© et la plomberie, ainsi, on ne troue pas le pare-vapeur.

L'utilisation du frein vapeur hygrovariable permet de garantir la durabilité de votre isolation en évitant la surcharge d'humidité dans le bùti. Le frein vapeur hygrovariable (ouvert à la diffusion de la vapeur d'eau) fonctionne selon le principe de la membrane régulée par les conditions climatiques : en hiver il protÚge contre l'humidité, en été sa structure moléculaire s'ouvre et permet un séchage sûr.

Contrairement au pare-vapeur, le frein vapeur hygrovariable garantit une construction qui respire, donc plus saine.

Isolants

Les isolants sont fibreux, poreux et/ou granulaires[17] et utilisent les propriétés de l'air et des gaz.

Le vide est le meilleur isolant thermique. Mais ne peut pas ĂȘtre utilisĂ© de façon pratique pour l'isolation des habitations (il est utilisĂ© plus facilement pour de petits rĂ©cipients comme les bouteilles thermos dont la paroi peut ĂȘtre sous vide).

Les gaz et l'air sec en particulier, maintenus immobiles, sont ensuite les meilleurs isolants. En effet, les transferts thermiques par un gaz ou un liquide ne se font pas seulement par conduction thermique, mais aussi par convection thermique : c'est pourquoi l'air enfermĂ© dans les combles d'une toiture n'empĂȘche pas les transferts thermiques (la convection thermique est d'autant plus forte que la diffĂ©rence de tempĂ©rature entre la toiture et le plancher des combles est Ă©levĂ©e, accĂ©lĂ©rant la circulation de l'air). Les isolants vont donc contribuer dans la mesure du possible Ă  cette immobilitĂ© de l'air.

La rĂ©sistance thermique d’un matĂ©riau isolant est donc assurĂ©e par l’air ou un autre gaz enfermĂ© dans des bulles (verre cellulaire et mousses synthĂ©tiques) ou freinĂ© par les fibres du matĂ©riau (laine de roche, laine de chanvre, blocs de chanvre, fibre de bois, ouate de cellulose
).

L'isolant en panneau est apprécié pour sa tenue mécanique. L'insufflation en vrac, moins coûteuse permet d'éviter les ponts thermiques dans les combles par exemple.

Les critÚres d'un matériau isolant sont les suivants :

Pose de l’isolant

Les matériaux isolants à base de fibre de verre ou fibre de roche sont irritants pour la peau et les yeux, justifiant l'utilisation de gants, d'un masque à poussiÚre, de lunettes de sécurité et d'une combinaison de travail au col et aux poignets serrés, ainsi qu'une ventilation du local.

Les sous-pentes peuvent ĂȘtre isolĂ©es par de laine en rouleau munis d’un pare-vapeur, agrafĂ©s sur les chevrons (si l’écartement des chevrons correspond bien Ă  la largeur des rouleaux). L’épaisseur d’une couche de cet isolant ne dĂ©passe gĂ©nĂ©ralement pas cm, ce qui est insuffisant dans la plupart des rĂ©gions. Ils sont Ă  doubler. Des panneaux dĂ©coupĂ©s Ă  l’écartement des chevrons ou un isolant en sous-face sont frĂ©quemment utilisĂ©s.

Un isolant Ă  bourrage lĂąche comme la ouate de cellulose peut ĂȘtre soufflĂ© uniformĂ©ment dans un grenier, par exemple Ă  la suite de l'installation de dĂ©flecteurs de ventilation. Pour les murs, une membrane peut ĂȘtre brochĂ©e Ă  l'ossature de la structure avant d'y souffler l'isolant Ă  haute densitĂ©.

Les recoins doivent ĂȘtre bien comblĂ©s d’isolant, Ă©ventuellement bourrĂ©s Ă  la main dans les espaces vides. Les orifices permettant l'arrivĂ©e de rongeurs doivent avoir Ă©tĂ© obturĂ©s. De la mousse expansive de polyurĂ©thane peut boucher des fentes, trous ou alvĂ©oles et amĂ©liorer l'Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  l'air.

Surisolation

L'isolation des murs prend en compte les considérations suivantes :

  • doubler l’épaisseur de l'isolant ne coĂ»te pas deux fois plus cher (la main d'Ɠuvre est la mĂȘme) mais diminue (thĂ©oriquement) les dĂ©perditions de moitiĂ©. Car le coefficient d'isolation thermique (dĂ©nommĂ© R) sera doublĂ©. Par exemple, 10 cm de laine de verre apportent un coefficient R de 2,5, donc deux fois 10 cm apporteront un coefficient R de 5. Une pose croisĂ©e des deux couches permettra aussi de limiter les dĂ©perditions ;
  • l’épaisseur de l’isolant intĂ©rieur rĂ©duit l’espace habitable : 10 cm d’isolant sur un pourtour de 40 mĂštres (Ă©tage de 10 Ă— 10 m) correspond Ă  m2 de surface perdue, soit 4 % ;
  • une isolation performante nĂ©cessite un soin particulier : traiter les embrasures, ne pas crĂ©er de ponts thermiques, rendre l'enveloppe Ă©tanche Ă  l'air, prĂ©voir un pare-vapeur, prĂ©voir une ventilation efficace ;
  • l'isolant extĂ©rieur (en rĂ©novation) rĂ©sout ce problĂšme. À partir des matĂ©riaux renouvelables (ouate de cellulose, bois, dĂ©chet agricole
chanvre, paille, liĂšge) il est possible de rĂ©duire l'Ă©nergie grise vis-Ă -vis d'un isolant classique (laine de roche, verre ou plastique)[18]
  • en respectant la norme Passivhaus (Ă©p. d'environ 35 cm), vous Ă©conomisez sur le systĂšme de chauffage et investissez dans la surisolation. Le retour sur investissement est fonction des Ă©conomies d'Ă©nergies rĂ©alisĂ©es (calcul en fonction de l'Ă©volution du coĂ»t de cette Ă©nergie) ;
  • pour ĂȘtre optimisĂ©e, l’isolation doit ĂȘtre « cohĂ©rente ». Les efforts pour isoler doivent ĂȘtre identiques pour les murs, la ventilation et les portes et fenĂȘtres.

Estimer les Ă©conomies de chauffage attendues

En améliorant l'isolation thermique on peut estimer la réduction des frais de chauffage des composants et parois d'une maison avec et sans isolation.

Les bùtiments sont la source d'un important gaspillage d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre. Dans un nombre croissant de pays, des mesures visent à inciter à mieux isoler ces logements, ainsi que les bùtiments publics et tertiaires, ce qui contribue à diminuer la précarité énergétique et améliorer la justice climatique.

Pour calculer les frais de chauffage annuel p. ex. pour un mur ou pour les fenĂȘtres il faut savoir la valeur moyenne de la diffĂ©rence entre la tempĂ©rature extĂ©rieure et une tempĂ©rature intĂ©rieure du lieu. Les degrĂ©s-jours unifiĂ©s (DJU) chauffage annuel sont la somme des diffĂ©rences entre la tempĂ©rature extĂ©rieure et la tempĂ©rature intĂ©rieure de l'air (18°C) pour tous les jours de chauffage pendant un an. Les DJU varient en France de 1400 pour la Corse Ă  3600 dans les Alpes jusqu'Ă  3800 dans le Jura. On trouve les valeurs mesurĂ©es en France dans une liste dĂ©taillĂ©e [19]. Les degrĂ©s-jours en Suisse sont publiĂ©s dans SIA 381/3 que l’on doit acheter.

La chaleur est une forme d’énergie. Son flux est toujours dirigĂ© des tempĂ©ratures les plus Ă©levĂ©es vers les tempĂ©ratures les plus basses. Des Ă©lĂ©ments tels que planchers, parois, dalles, toits, fenĂȘtres et portes opposent une certaine rĂ©sistance aux Ă©changes thermiques. Ce flux de chaleur qui traverse un Ă©lĂ©ment est dĂ©fini par le coefficient de transmission thermique U – plus simplement nommĂ© valeur U - (en France: Uparois). La valeur U est exprimĂ© en watts par mĂštre carrĂ© par kelvin (ou degrĂ© Celsius) de diffĂ©rence de tempĂ©rature, soit W/(mÂČK). Un exemple illustratif de la valeur U est publiĂ© dans[20]

Sachant la valeur U et le DJU du lieu il permet de calculer l'intensitĂ© de l'Ă©nergie Ă©changĂ©e par unitĂ© de surface A (mÂČ) et unitĂ© de temps en fonction de la diffĂ©rence de tempĂ©rature de part et d'autre de la surface d'Ă©change.

Pour déterminer la puissance de chauffage (p.ex. par un mur du bùtiment) dans une zone climatique donnée on estime le flux thermique Ί:

La valeur U a l’unitĂ© physique W/(mÂČ·K), la surface A mÂČ et le rĂ©sultat kWh/an. Un catalogue de valeurs U indicatives pour un certain nombre de parois courantes est publiĂ© dans[21].

Connaissant la valeur Uparois d’un Ă©lĂ©ment du bĂątiment, il est possible d’estimer la valeur Uneuve avec isolation thermique avec cette formule:

L’épaisseur d’isolation d est en mĂštres et la conductivitĂ© thermique λ en W/(m·K).

Les couches de crĂ©pi sur les parois peuvent ĂȘtre nĂ©gligĂ©es.

Exemples :

  • maçonnerie en brique d = 0,25 m ; densitĂ© ρ = 1800 kg/mÂł ; conductivitĂ© thermique λ = 0,58 W/(m·K) ; Uparois = 1,58 W/(mÂČ·K) ;
  • assainissement avec un systĂšme d'isolation thermique d = 0,10 m ; ρ = 20 kg/mÂł ; λ = 0,035 W/(m·K) ; Uneuve = 0,29 W/(mÂČ·K) ;
  • diffĂ©rence des valeurs U : ΔU = 1,58 – 0,29 = 1,29 W/(mÂČ·K).

Économies d'Ă©nergie:

  • ΔΩ ≈ 102 kWh/mÂČ par an pour le climat de Bourg-Saint-Maurice (DJU = 3309)
  • ΔΩ ≈ 55 kWh/mÂČ par an pour le climat de NĂźmes (DJU = 1787)

Notes et références

  1. « L'audit énergétique obligatoire : ce qu'il contient et qui peut le réaliser », sur Service-public.fr, (consulté le ).
  2. « Définition Passoire thermique », sur Les Horizons (consulté le ).
  3. Philippe Samyn, Pierre Loze, Devenir moderne?: entretiens sur l'art de construire, Ă©ditions Mardaga, 1999 (lire en ligne, sur Google Livres).
  4. Corentin Patrigeon, « L'Europe, la solution pour une massification de la rénovation énergétique ? », sur BatiActu, .
  5. Bati-actu & AFP, RĂ©novation thermique : 75 000 emplois pourraient ĂȘtre crĂ©Ă©s dans le bĂątiment, 8 janvier 2013.
  6. Sophie Fabrégeat, Actu-Environnement (2013), Rénovation thermique : le nombre de ménages éligibles aux aides de l'Anah est doublé, 10 avril 2013
  7. Christine Lejoux, « Passoires thermiques : Projet de loi Ă©nergie et climat : les "passoires thermiques" sur le devant de la scĂšne », sur BatiActu, . « RĂ©novation : Une trentaine de dĂ©putĂ©s et des associations environnementales et sociales s'apprĂȘtent Ă  publier une tribune adressĂ©e Ă  Édouard Philippe, dans laquelle ils demandent au Premier ministre d'Ă©mettre "un avis favorable Ă  toute mesure ambitieuse visant Ă  terme Ă  venir Ă  bout des passoires thermiques". Le projet de loi Ă©nergie-climat est justement examinĂ© Ă  partir de ce mardi par l'AssemblĂ©e nationale Ă  partir du 25 juin 2019 (examen en premiĂšre lecture du projet de loi relatif Ă  l'Ă©nergie et au climat. »
  8. « L'isolation écologique : quel matériau isolant choisir ? », sur Consommer Durable, (consulté le ).
  9. « Dossier isolation naturelle : de la laine de mouton au chanvre », sur Futura (consulté le ).
  10. Manfred Hegger, Volker Auch-Schwelk, Matthias Fuchs, Construire : atlas des matériaux, PPUR Presses polytechniques, 2009 (google books).
  11. Thierry Gallauziaux et David Fedullo, Le grand livre de l'isolation, Eyrolles, 2009 (ISBN 978-2-212-12404-0), p. 34.
  12. Isoler sa maison [PDF], guide pratique, Ademe, juin 2017 (consulté le 5 avril 2022).
  13. N. Benmansour, Étude des performances de produits renouvelables et locaux adaptĂ©s aux applications de l'isolation thermique dans le bĂątiment, mĂ©moire de magister, facultĂ© des sciences, universitĂ© El Hadj Lakhdar (AlgĂ©rie), 2011.
  14. P. Meukam, CaractĂ©risation de matĂ©riaux locaux en vue de l’isolation thermique de bĂątiments., universitĂ© de YaoundĂ©, 2004, 157.
  15. Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey, L'isolation thermique Ă©cologique : conception, matĂ©riaux, mise en Ɠuvre - Neuf et rĂ©habilitation, Terre Vivante, 2001 (ISBN 9782914717885).
  16. Diagnostic de performance énergétique [PDF], guide de recommandations, ministÚre du Logement, mars 2009, 71 pages.
  17. Melka S & Bézian J.J (1997). L'isolation thermique par les matériaux granulaires. Revue générale de thermique, 36(5), 345-353.
  18. http://www.labelvie.com/pages/habitat/energie_tableau.pdf
  19. « Degres jours », sur bilan-thermique-28.fr (consulté le ).
  20. « Valeur U », sur energie-environnement.ch (consulté le )
  21. « Catalogue de valeurs U indicatives pour un certain nombre de parois courantes », sur buildwise.be, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • A. Kaemmerlen, Transfert de chaleur Ă  travers les isolants thermiques du bĂątiment, thĂšse de doctorat, universitĂ© Nancy 1 (rĂ©sumĂ© en ligne)
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