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Haut Conseil pour le climat

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) est une instance consultative indépendante française, créée en , placée auprÚs du Premier ministre français et composée au plus de treize membres experts nommés par décret.

Haut Conseil pour le climat
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Comité d'experts pour la transition énergétique (d)
Cadre
Sigle
HCC
Type
Instance consultative indépendante
SiĂšge
Pays
Coordonnées
48° 51â€Č 35″ N, 2° 19â€Č 07″ E
Langue
Organisation
Effectif
13
Présidente
Directeurs
SaĂŻd Rahmani (d) (depuis ), SaĂŻd Rahmani (d)
Site web
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Localisation sur la carte de France
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Historique

Le Haut Conseil pour le climat est mis en place par la PrĂ©sidence de la RĂ©publique[1] au moment oĂč le gouvernement Ă©tudie la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'Ă©nergie et quelques jours avant le dĂ©but de la COP 24 sur le climat. Son fonctionnement a Ă©tĂ© dĂ©crit dĂ©but avril 2019 par le Premier ministre Édouard Philippe, demandant entre autres Ă  ce qu'il intĂšgre dans ses rĂ©flexions les propositions du Grand dĂ©bat national[2]. Il a Ă©tĂ© officialisĂ© par un dĂ©cret du , qui prĂ©cise son fonctionnement et la liste de ses membres. Un article du projet de loi sur l'Ă©nergie et le climat officialise sa crĂ©ation et prĂ©cise son mode de fonctionnement[3].

Organisation

Le Haut Conseil est placé sous l'autorité du Premier ministre[4]. En plus de sa présidente, il comprend au plus douze membres choisis pour leurs connaissances scientifique, technique et économique des sciences du climat et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La durée de leur mandat est de cinq ans, renouvelable une fois[5].

Le Haut Conseil dispose d’une Ă©quipe spĂ©cialisĂ©e, hĂ©bergĂ©e par France StratĂ©gie (institution rattachĂ©e au Premier ministre), et de fonds allouĂ©s aux Ă©tudes. Son budget total est de 2 millions d’euros par an[6]. Tous ses avis sont publiĂ©s sur son site web.

Membres actuels

À ces 13 membres s'ajoute un secrĂ©tariat, composĂ© notamment d'analystes. Son effectif est sensiblement infĂ©rieur Ă  celui d'institutions analogues au Royaume-Uni et au Danemark. La loi de finance 2023 prĂ©voit d'accroĂźtre cet effectif pour le porter Ă  15 personnes. La plupart de ces postes sont encore Ă  pourvoir, Ă  la suite du dĂ©part des sept analystes qui travaillaient pour le HCC en 2022[10] - [11].

Anciens membres

Missions

Le Haut Conseil apporte un Ă©clairage indĂ©pendant sur la politique climatique du Gouvernement, notamment sur le niveau de compatibilitĂ© des diffĂ©rentes politiques publiques du pays vis-Ă -vis de l'accord de Paris sur le climat (traitĂ© international sur le rĂ©chauffement climatique adoptĂ© en 2015). Il peut ĂȘtre saisi par le gouvernement, le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, le prĂ©sident du SĂ©nat ou Ă  sa propre initiative.

Il est compétent dans trois domaines[6] :

  1. la réduction des émissions directes de gaz à effet de serre (baisse des consommations d'énergies fossiles, transformation du modÚle agricole, capture du méthane issu des déchets
) ;
  2. le dĂ©veloppement de puits de carbone (forĂȘts, sols, ocĂ©ans) ;
  3. la réduction de l'empreinte carbone de la France.

Il produit un rapport annuel sur[12] :

  • le respect de la trajectoire de baisse des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de la France ;
  • la mise en Ɠuvre des politiques, des mesures de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (fiscalitĂ©, subventions, soutiens
) et de dĂ©veloppement des puits de carbone (forĂȘts, sols et ocĂ©ans) ;
  • la soutenabilitĂ© Ă©conomique, sociale et environnementale de ces actions ;
  • l'impact de ces actions sur la balance du commerce extĂ©rieur.

Ce rapport annuel, remet aussi en perspective les engagements et les actions de la France par rapport à ceux des autres pays, et inclut des recommandations et propositions pour améliorer l'action de la France[12].

Tous les cinq ans, un rapport spĂ©cial porte sur la trajectoire de baisse des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de la France, elle-mĂȘme rĂ©visĂ©e tous les cinq ans. Le Haut ComitĂ© y Ă©value si cette trajectoire est suffisante vis-Ă -vis de l'engagement de la France dans l'accord de Paris sur le climat, des engagements europĂ©ens de la France, de l'engagement de neutralitĂ© carbone en 2050, tout en prenant en compte la soutenabilitĂ© Ă©conomique et sociale de la transition ainsi que les enjeux de souverainetĂ©[12].

Le HCC peut rendre des avis (publics)[13] sur des politiques déjà adoptées, et indiquer ce qui, dans ces politiques, a marché ou non vis-à-vis de l'objectif de réduction d'émissions de gaz à effet de serre que la France s'est fixé. Il peut aussi rendre des avis sur des projets de lois en cours d'élaboration (par exemple, les lois de finance), des décrets ou des projets de décret (par exemple, la Programmation pluriannuelle de l'énergie ou la Stratégie nationale bas carbone).

Il peut également fournir des propositions pour informer l'ensemble des acteurs du débat politique, le gouvernement, mais aussi les parlementaires et les citoyens[14].

Il est envisagé que dans un second temps, le périmÚtre du Haut Conseil soit étendu aux problématiques d'adaptation au changement climatique, au travers d'un sous-comité qui lui soit rattaché, à l'image de l'organisation retenue en Grande-Bretagne avec le Committee on Climate Change[12].

Activités et rapports

2019

  • Le Haut Conseil pour le climat tient le sa premiĂšre rĂ©union, consacrĂ©e au programme 2019 du Haut Conseil et Ă  l’élaboration de son premier rapport annuel[15].
  • Le Haut Conseil pour le climat publie le son premier rapport annuel (59 pages), intitulĂ© « Agir en cohĂ©rence avec les ambitions »[16] ainsi qu'une dĂ©clinaison grand public (12 pages)[17]. La prĂ©sidente du Haut Conseil, la climatologue Corinne Le QuĂ©rĂ©, souligne que « au rythme actuel, les engagements de la France ont peu de chance d'ĂȘtre tenus »[18] - [19] - [20]. Le budget carbone 2015-2018 n'a pas Ă©tĂ© respectĂ© : la limite des 442 mĂ©gatonnes d'Ă©quivalent CO2 par an fixĂ©e sur cette pĂ©riode est dĂ©passĂ©e de 62 mĂ©gatonnes. Les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre ont en France baissĂ© de 1,1 % par an (au lieu de 1,9 %/an). La France a budgĂ©tĂ© ses Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, mais les lois qu'elle vote n'en tiennent pas compte, par exemple la loi agriculture et alimentation (EGalim) et le projet de loi sur les mobilitĂ©s (LOM), alors que ces deux secteurs pĂšsent trĂšs lourd dans le bilan carbone de la France avec respectivement 19 % et 31 % des Ă©missions comptabilisĂ©es en 2018. Pour Corinne Le QuĂ©rĂ©, « on connaĂźt l'impact financier de chaque rĂ©forme. De la mĂȘme façon, il faudrait aussi en donner le coĂ»t carbone ». Les Ă©missions françaises ont baissĂ© en 2018 par rapport Ă  2017, mais principalement Ă  cause des « conditions mĂ©tĂ©orologiques, avec un hiver doux, rĂ©duisant la demande de chauffage, et ne rĂ©sulte que marginalement des actions en matiĂšre de climat » selon le Haut Conseil, qui prĂ©conise d'inclure dans la comptabilitĂ© carbone de la France les Ă©missions liĂ©es aux transports internationaux et aux importations : « en prenant en compte les importations, les Ă©missions de la France sont 60 % plus Ă©levĂ©es ». Les Ă©missions liĂ©es aux importations « sont devenues plus Ă©levĂ©es que les Ă©missions domestiques (hors exportations) depuis 2010 », constate le Haut Conseil indique la prĂ©sidente du HCC. Et si l'empreinte carbone des Français s'est accrue de 20 % entre 1995 et 2015 pour atteindre 11 tonnes par personne et par an, c'est d'abord Ă  cause d'elles[21].
    • Le gouvernement demande fin aoĂ»t 2019 au Haut Conseil pour le climat d’ĂȘtre le garant de la qualitĂ© des mĂ©thodes d’évaluations qui seront mises en Ɠuvre et sollicite Ă  ce titre « un cadrage prĂ©alable des mĂ©thodes Ă  appliquer : ce cadrage pourra[it] s’appuyer sur les mĂ©thodes mises en Ɠuvre dans d’autres pays et pourra[it] porter plus largement sur les Ă©valuations ex ante et ex post des projets de lois et principales mesures d’attĂ©nuation du changement climatique »[22].
    • Le gouvernement publie le sa rĂ©ponse au premier rapport du Haut Conseil pour le climat[23]. Pour le RĂ©seau Action Climat, cette rĂ©ponse apporte trĂšs peu de mesures nouvelles pour mettre en Ɠuvre la multiplication par trois du rythme annuel de baisse des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre demandĂ©e par le HCC et aucune Ă©valuation chiffrĂ©e de leur impact. Il dĂ©nonce Ă©galement l'obstination du gouvernement Ă  vouloir augmenter le budget carbone jusqu’à 2023[24].
  • Le Haut Conseil pour le climat publie en dĂ©cembre 2019 un rapport spĂ©cial (32 pages), intitulĂ© « Évaluer les lois en cohĂ©rence avec les ambitions - RĂ©ponse Ă  la saisine du Gouvernement »[23] et faisant 8 recommandations : « 1) L'Ă©valuation des lois en regard du Climat doit respecter les grands principes d'une bonne Ă©valuation des politiques publiques. 2) Toutes les lois ne nĂ©cessitent pas d'ĂȘtre Ă©valuĂ©es en regard du Climat. 3) Une Ă©tude d'impact dĂ©taillĂ©e doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par rapport Ă  la SNBC. 4) Une mĂ©thodologie spĂ©cifique Ă  l'Ă©valuation des lois en regard du Climat doit ĂȘtre publiĂ©e. 5) L'Ă©tude d'impact est mise Ă  jour une fois les lois promulguĂ©es. 6) Le disposition d'Ă©valuation ex post doit ĂȘtre prĂ©vu dans le texte de loi. 7) Le processus d'Ă©valuation ex post des lois doit ĂȘtre transparent, indĂ©pendant, et doit associer les parties prenantes. 8) Le suivi des lois doit renforcer le pilotage de la SNBC vers la neutralitĂ© carbone. »

Rapport « Maßtriser l'empreinte carbone de la France »

En octobre 2020, le Haut Conseil pour le climat publie un rapport intitulĂ© "MaĂźtriser l'empreinte carbone de la France", sur saisine du gouvernement demandant « une Ă©tude mĂ©thodologique approfondie pour mieux dĂ©terminer l’empreinte carbone des produits importĂ©s en France »[25]. L’empreinte carbone de la France (11,5 tonnes de CO2-Ă©quivalent par habitant), composĂ©e des Ă©missions importĂ©es et des Ă©missions de la production intĂ©rieure hors exportations, est environ 70 % plus Ă©levĂ©e que ses Ă©missions territoriales couvertes par ses engagements climatiques actuels. Le rapport propose quatre leviers de rĂ©duction :

  • Accompagner les entreprises pour mieux prendre en compte les Ă©missions de leur chaĂźne d’approvisionnement, alors que la moitiĂ© de l’empreinte carbone est importĂ©e, principalement de l’Union europĂ©enne (Allemagne en tĂȘte) et d’Asie (Chine en tĂȘte).
  • Mieux informer les particuliers concernant l’impact climat des biens et services, notamment par la mise en place d’un score carbone.
  • La politique commerciale de la France dĂ©pendant de l’Union europĂ©enne, les considĂ©rations climatiques doivent ĂȘtre rehaussĂ©es dans les accords commerciaux de l’UE. La mise en place d’un ajustement carbone aux frontiĂšres contribuerait Ă  soutenir les efforts de dĂ©carbonation des entreprises europĂ©ennes, Ă  condition qu’il soit conçu et suivi pour en maximiser les effets sur les Ă©missions et en minimiser les impacts.
  • Orienter l’ensemble de la coopĂ©ration internationale vers le renforcement des engagements dans le cadre de l’accord de Paris, car les Ă©missions importĂ©es de la France dĂ©pendent en premier lieu du profil d’émissions des pays avec qui elle Ă©change[25].

Autres rapports spécialisés de 2020

  • Le Haut Conseil publie le 22 avril 2020 un rapport spĂ©cial (24 pages) intitulĂ© « Climat, santĂ© : mieux prĂ©venir, mieux guĂ©rir », avec le sous-titre « AccĂ©lĂ©rer la transition juste, pour renforcer notre rĂ©silience aux risques sanitaires et climatiques ». Ce rapport spĂ©cial s'inscrit dans la pandĂ©mie de Covid-19 en France[26].
  • En dĂ©cembre 2020, le Haut conseil pour le Climat publie un rapport sur l'impact du dĂ©ploiement de la 5G, selon lequel, sans mesure corrective, ce dĂ©ploiement pourrait rajouter entre 2,7 Mt (millions de tonnes) et 6,7 Mt d’équivalent CO2 en 2030 Ă  l’empreinte carbone actuelle du numĂ©rique Ă©valuĂ©e Ă  environ 15 Mt d’équivalent CO2 en 2020, soit « une augmentation significative » selon le HCC[27].

Rapport annuel de 2020

Le Haut Conseil publie en juillet 2020 son second rapport annuel depuis 2019 (160 pages), intitulé « Redresser le cap. Relancer la transition »[28].

Constats

Selon ce rapport, « Les actions climatiques de la France ne sont pas Ă  la hauteur des enjeux ni des objectifs qu’elle s’est donnĂ©s. Le gouvernement doit reprendre le cap vers la neutralitĂ© carbone. La relance planifiĂ©e par le gouvernement en sortie de crise doit d’abord ĂȘtre celle de la transition qui permette de respecter les budgets carbone dĂ©finis par la loi[29] ». « Alors que 2019 a Ă©tĂ© l’annĂ©e la plus chaude jamais enregistrĂ©e en Europe, les crises sanitaire et Ă©conomique sont des tests de rĂ©sistance pour l’ambition climatique du gouvernement français[30] ». « La rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre continue Ă  ĂȘtre trop lente et insuffisante pour permettre d’atteindre les budgets carbone actuels et futurs[31] ». Enfin, « la baisse temporaire des Ă©missions de CO2 rĂ©sultant du confinement (environ −13 % entre janvier et mai) ne rĂ©pond pas aux enjeux de la transition bas-carbone et reste marginale par rapport aux efforts structurels Ă  accomplir[30] ». Le Haut Conseil questionne l'objectif de division par 6 des Ă©missions Ă  l'horizon 2050 pour atteindre la neutralitĂ© carbone car il repose sur une Ă©valuation des puits naturels de 80 Mt de CO2 alors que l'absorption depuis 10 ans est de 28 Mt et pourrait se dĂ©grader avec le rĂ©chauffement. L'objectif en 2030 est de baisser les Ă©missions de 42 % par rapport Ă  1990 ce qui reprĂ©sente un dĂ©calage avec les objectifs du Green Deal de l'Europe qui pourrait ĂȘtre une rĂ©duction de 50 % ou 55 %[32]. Les recommandations faites par le Haut Conseil en dĂ©cembre 2019 d'Ă©valuer les lois en fonction de leur bilan carbone n'a pas Ă©tĂ© suivi d'effet. En particulier, l’évaluation de la loi Egalim sur l’alimentation par le SĂ©nat et l'Ă©valuation de la loi Elan sur le logement par l'AssemblĂ©e nationale ne mentionnent pas les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre[32]. Un chapitre sur la transition juste note que la taxe carbone implicite frappe beaucoup plus les mĂ©nages que les entreprises et les administrations, ou les pauvres que les riches proportionnellement Ă  leurs revenus bien que l’empreinte carbone des riches soit beaucoup plus Ă©levĂ©e[32]. Les rĂ©gions bien que compĂ©tentes dans les schĂ©mas rĂ©gionaux d’amĂ©nagement, de dĂ©veloppement durable et d’égalitĂ© des territoires (SRADDET) ne pilotent pas la SNBC. Le Haut conseil souhaite un partage entre rĂ©gions des objectifs nationaux de la SNBC en cohĂ©rence avec la structure Ă©conomique des territoires. Par exemple la Normandie produit viande et produits laitiers pour les Parisiens et ces Ă©missions de gaz Ă  effet de serre ne peuvent lui ĂȘtre imputĂ©es entiĂšrement[32].

Recommandations

« Si une seule recommandation devait ĂȘtre conservĂ©e de ce rapport, elle serait de bannir tout soutien aux secteurs carbonĂ©s du plan de reprise[30] » [...] « sans conditionnalitĂ© ferme concernant leur Ă©volution vers une trajectoire compatible avec les objectifs nationaux[31]. ». « Secteur des bĂątiments : [...] la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique doit ĂȘtre massifiĂ©e [...] L’État doit aider Ă  dĂ©velopper un marchĂ© de rĂ©novations globales intĂ©grant le conseil, le suivi, le financement, le contrĂŽle, ainsi que la formation[33] ». « L’investissement dans les transports publics, les infrastructures de mobilitĂ© douce, et la rĂ©affectation de l’espace routier doivent bĂ©nĂ©ficier du plan de reprise, en cohĂ©rence avec les objectifs de report modal de la SNBC[34] ». « Dans l'agriculture "Quatre mesures structurelles (valorisation du stockage de carbone dans les sols, dĂ©veloppement d’une stratĂ©gie pour les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, de pratiques agroĂ©cologiques pour l’élevage, modification de l’offre des produits alimentaires) rĂ©alisables dans le cadre europĂ©en de la PAC et du Pacte vert, permettraient de rĂ©duire les Ă©missions du secteur en cohĂ©rence avec ses objectifs Ă  l’horizon 2030[35]. ». Pour Corine Le QuĂ©rĂ©, « ce plan de relance sera la mesure rĂ©elle de l'attention portĂ©e au climat par le gouvernement »[36].

2021

Le Haut Conseil publie en juin 2021 son troisiĂšme rapport annuel (184 pages), intitulĂ© « Renforcer l'attĂ©nuation, engager l'adaptation »[37]. Il Ă©value la trajectoire de la France par rapport aux objectifs de la SNBC, qui sont atteints pour la pĂ©riode et par rapport Ă  l'objectif de la France en 2030 (40 %, qui devraient ĂȘtre portĂ©s Ă  55 % pour se conformer aux objectifs de l'Europe) qui sont eux trĂšs loin d'ĂȘtre atteints. Ainsi la France doit doubler ses rĂ©ductions sur la pĂ©riode jusqu'Ă  2030. Les efforts consentis dans le cadre du plan de relance doivent ĂȘtre pĂ©rennisĂ©s afin d'offrir une perspective lisible aux entreprises. Le Haut conseil insiste sur les effets du rĂ©chauffement qui sont dĂ©sormais visibles et appelle Ă  engager une politique d'adaptation aux diffĂ©rentes Ă©chelles de dĂ©cisions, locales, rĂ©gionales et nationales. La conservation des forĂȘts qui sont prises en compte comme puits de carbone dans la SNBC Ă  un niveau supĂ©rieur au niveau observĂ© est aussi Ă  prendre en considĂ©ration[38] - [39].

2022

Le quatriÚme rapport annuel du Haut Conseil, publié en juin 2022, conclut que « la réponse de la France au réchauffement progresse », mais qu'« elle reste insuffisante ». Les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 3,8 % par rapport à 2019, aprÚs la chute de 2020 due aux confinements liés au Covid. Les rejets de l'industrie diminuent de 2,9 %, ceux du bùtiment de 0,7 %, ceux de l'énergie de 4,6 % et ceux des transports de 6,9 %. Mais l'absorption de CO2 par les puits de carbone forestiers s'est fortement dégradée entre 2013 et 2019. Pour tenir l'objectif global de baisse de 55 % des émissions d'ici à 2030 fixé par l'Union européenne, une baisse de 4,7 % par an en moyenne serait nécessaire de 2022 à 2030, soit plus du double du rythme actuel[40].

Le 19 octobre 2022, le Haut Conseil s’auto-saisit de la question de la modernisation du traitĂ© de la charte sur l'Ă©nergie et conclut que ce traitĂ© est incompatible avec l'accord de Paris. Il appelle Ă  un retrait coordonnĂ© de la France et des autres États membres de cet accord international ainsi qu'Ă  une neutralisation de la clause de survie[41]. Le 21 octobre 2022, au Conseil EuropĂ©en, Emmanuel Macron annonce que la France va sortir du traitĂ©[42].

Critiques

En novembre 2018, la journaliste IrĂšne InschaupsĂ© doute de l'utilitĂ© de crĂ©er une Ă©niĂšme instance composĂ©e d’experts et de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile pour rĂ©gler les problĂšmes liĂ©s au climat, Ă  l'environnement et Ă  l'Ă©nergie, reprenant l'expression du gĂ©nĂ©ral de Gaulle de « ComitĂ© ThĂ©odule ».[43].


Notes et références

  1. « Communiqué - Haut-Conseil pour le climat », sur elysee.fr, (consulté le ).
  2. Courrier Edouard Philippe, reçu le 5 avril 2019 par la présidente du Haut Conseil pour le Climat, figurant en annexe en page 62 de son premier rapport.
  3. « Officialisation du haut-conseil pour le climat », Enerpress, no 12324,‎ .
  4. Anne-Charlotte Dusseaulx, « Haut conseil pour le climat : l'instance voulue par Macron existe-t-elle déjà ? », Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  5. DĂ©cret no 2019-439 du relatif au Haut Conseil pour le climat.
  6. Aurélie Barbaux, « Quel est ce Haut conseil pour le climat installé ce matin par Emmanuel Macron ? », L'Usine nouvelle, (consulté le ).
  7. « Emmanuel Macron installe le Haut Conseil pour le climat », sur ouest-france.fr/, (consulté le ).
  8. « Curriculum-vitae sur le site du Centre de sociologie des organisations de Sciences-Po Paris » (consulté le )
  9. DĂ©cret du portant nomination au Haut Conseil pour le climat.
  10. Élisa Sgambati, « CommuniquĂ© de presse - Les membres du Haut conseil pour le climat rĂ©affirment l’indĂ©pendance de l’instance et poursuivent sa consolidation », sur Haut Conseil pour le climat, (consultĂ© le ).
  11. Audrey Garric, « Le Haut Conseil pour le climat se rĂ©organise aprĂšs une annĂ©e de crise, sans mettre fin au malaise », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. France Stratégie, « Création du Haut Conseil pour le climat », (consulté le )
  13. Tous les avis et rapports du Haut Conseil pour le climat sont rendus publics sur son site internet.
  14. Audrey Garric, Pierre Le Hir et Cédric Pietralunga, « Climat : un Haut Conseil pour orienter le gouvernement », Le Monde, (consulté le ).
  15. « Haut Conseil pour le climat : premiÚre réunion », sur Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique, (consulté le ).
  16. « Premier rapport annuel du Haut Conseil pour le climat – Rapport annuel NeutralitĂ© Carbone Juin 2019 – Agir en cohĂ©rence avec les ambitions », sur Haut Conseil pour le climat, (consultĂ© le ).
  17. « Rapport 2019 grand public — Haut Conseil pour le Climat », sur Haut Conseil pour le climat (consultĂ© le ).
  18. « Le Haut conseil pour le climat appelle Paris à revoir son action », La Liberté, .
  19. « Remise du rapport du Haut Conseil pour le climat », sur Gouvernement.fr, (consulté le ).
  20. « Le Haut conseil pour le climat juge l'action de la France « insuffisante » », Le Figaro, (consulté le ).
  21. JoĂ«l Cossardeaux, « La France n'en fait pas assez pour lutter contre le rĂ©chauffement climatique », Les Échos, (consultĂ© le ).
  22. « Évaluer les lois en cohĂ©rence avec les ambitions », sur Haut Conseil pour le climat, (consultĂ© le ).
  23. « Exclusif : la réponse du gouvernement au HCC », sur Journal de l'environnement, (consulté le ).
  24. « Réponse du Gouvernement au rapport du Haut Conseil pour le Climat. Le réchauffé ne suffira pas à limiter le réchauffement », sur Réseau Action Climat, (consulté le ).
  25. Haut Conseil pour le Climat, MaĂźtriser l'empreinte carbone de la France, , 68 p. (lire en ligne), p. 4
  26. Page officielle et version PDF du rapport « Climat, santé : mieux prévenir, mieux guérir », 22 avril 2020 (page consultée le 22 avril 2020).
  27. « 5G : une empreinte carbone pas neutre, alerte le Haut Conseil pour le climat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  28. « Redresser le cap. Relancer la transition », sur hautconseilclimat.fr,
  29. Rapport annuel 2020 du haut conseil pour le Climat, page 5.
  30. Rapport annuel 2020 du Haut Conseil pour le climat, page 6.
  31. Rapport annuel 2020 du haut conseil pour le Climat, page 9.
  32. « Haut Conseil pour le climat : le rapport qui secoue », sur Alternatives Economiques (consulté le ).
  33. Rapport annuel 2020 du Haut Conseil pour le climat, page 7.
  34. Rapport annuel 2020 du Haut Conseil pour le climat, page 52.
  35. Rapport annuel 2020 du Haut Conseil pour le climat, page 68.
  36. Muryel Jacque, « Face Ă  l'urgence climatique, la France n'est « pas Ă  la hauteur » », Les Échos, .
  37. « Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation », sur Haut Conseil pour le climat, (consulté le ).
  38. Reporterre, « La France se prépare mal au choc climatique, alerte le Haut Conseil pour le climat », sur Reporterre (consulté le ).
  39. « Haut conseil pour le climat : ce qu'il faut retenir de son rapport annuel », sur Actu-Environnement (consulté le ).
  40. JoĂ«l Cossardeaux, « Climat : la rĂ©ponse de la France au rĂ©chauffement « progresse » mais « reste insuffisante » », Les Échos,
  41. « Avis sur la modernisation du Traité sur la Charte de l'Energie », sur Haut Conseil pour le climat (consulté le )
  42. « Climat : Emmanuel Macron annonce que la France va se retirer du Traité sur la charte de l'énergie, jugé incompatible avec les objectifs de l'accord de Paris » AccÚs libre, sur France Info, .
  43. IrÚne Inschaupsé, « Climat, environnement, énergie : des comités Théodule, en veux-tu en voilà », L'Opinion, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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