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I4CE - Institute for Climate Economics

I4CE - Institute for Climate Economics ou Institut de l'économie pour le climat[1] est un institut de recherche français à but non lucratif, dédié à la recherche sur l'économie des politiques publiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique[2].

I4CE - Institute for Climate Economics
Histoire
Fondation

Le think-tank collabore avec les gouvernements, les collectivités locales, l’Union européenne, les institutions financières internationales, les organisations de la société civile et les médias[3].

I4CE est une association loi 1901 fondée par Caisse des dépôts et l'Agence française de développement.

Thèmes de travail

Les travaux de l'institut couvrent trois transitions – énergie, agriculture, forêt – et six défis économiques[4] : investissement, financement public, financement du développement, réglementation financière, tarification carbone et certification carbone.

Adaptation[5]

La France et l’Europe sont vulnĂ©rables au changement climatique, comme le montrent les Ă©tĂ©s de plus en plus caniculaires. Plus les Ă©missions mondiales de gaz Ă  effet de serre baisseront, plus il sera facile de s’adapter ; mais l’adaptation n’est plus une option. Or la politique d'adaptation française et europĂ©enne n'est pas assez forte, ni les moyens financiers ou humains qui sont dĂ©ployĂ©s. En France, l’État dĂ©pense plus de 50 milliards d'euros par an dans des infrastructures sans vĂ©rifier systĂ©matiquement leur rĂ©silience au climat de demain.  

En ce sens l'association :

  • Ă©tudie les dĂ©fis concrets de l’adaptation pour les mettre Ă  l’agenda de l’ensemble des dĂ©cideurs publics[6] ;
  • quantifie les besoins de financements pour adapter les territoires et ainsi les rendre moins vulnĂ©rables aux crises climatiques.

Investissements[7]

La protection du climat nécessite une hausse des investissements publics et privés. Ces derniers vont permettre notamment de

  • rĂ©nover Ă©nergĂ©tiquement les bâtiments ;
  • installer des bornes de recharge Ă©lectriques ;
  • transformer l’industrie ;
  • adapter les infrastructures aux consĂ©quences du rĂ©chauffement climatique.

Les investissements d’aujourd’hui sont nos émissions et notre vulnérabilité de demain.

I4CE quantifie depuis de nombreuses années les investissements climat réalisés en France et les besoins d’investissements supplémentaires. Ces données permettent de nourrir les discussions macroéconomiques, d’évaluer l’efficacité du policy mix et constituent une base de discussion commune sur le partage de l’effort et le financement de la transition. I4CE développe désormais ses activités à l’échelle européenne, et diffuse gratuitement à l’international les outils développés et testés en France pour piloter les investissement climat.

Financements publics[8]

En France, l’État dépense chaque année autour de 30 milliards d’euros et les collectivités locales environ 5 milliards pour financer leurs investissements climat et co-financer ceux des ménages et des entreprises. Des financements publics indispensables pour aider ces acteurs à faire face aux nouvelles réglementations ou à la hausse des prix de l’énergie.

Le dĂ©fi, en France comme ailleurs, est de s’assurer que ces financements publics soient efficaces, disponibles en quantitĂ© suffisante, et que l’ensemble des financements publics soient cohĂ©rents avec les objectifs d’attĂ©nuation et d’adaptation au changement climatique.  

I4CE fournit des chiffrages et des analyses des financements publics aux dĂ©cideurs publics et Ă  l’ensemble des parties prenantes, pour les aider Ă  aligner les budgets de l’État, des collectivitĂ©s et de l’Union europĂ©enne avec le climat. L’Institut dĂ©veloppe par ailleurs des outils de pilotage budgĂ©taire, comme le budget vert, qu’il diffuse gratuitement aux collectivitĂ©s locales et Ă  l’international.  

Fiscalité et marchés carbone[9]

Les marchés carbone, les taxes carbone et plus généralement les taxes qui pèsent sur l’énergie sont considérés comme des leviers majeurs pour inciter les acteurs privés à changer leurs comportements et à réaliser les investissements nécessaires. Un levier qui doit cependant être utilisé avec prudence, comme l’a rappelé la crise des gilets jaunes en France, quand les acteurs ne peuvent réduire rapidement leur consommation d’énergie et n’ont pas la capacité d’investir dans des alternatives.

I4CE fournit des données sur les taxes et marchés carbone à travers le monde et analyse comment les gouvernements utilisent les revenus issus de ces dispositifs. Ces revenues atteignent désormais 100 milliards de dollars par an.

L’Institut s’intéresse par ailleurs aux exonérations de fiscalité sur l’énergie dont bénéficient de nombreux secteurs.

Banques publiques[10]

Les banques publiques internationales, qu’elles soient multilatérales comme la Banque Mondiale ou bilatérales comme l’Agence française de développement, sont des acteurs incontournables du financement international de la lutte contre le changement climatique. Au-delà de leur puissance financière, elles savent accompagner la mise en place d’un projet et développer l’écosystème institutionnel et financier local. Les besoins d’investissements pour le climat dans les pays en développement sont immenses  : ils avoisinent les 2 000 milliards de dollars par an, selon certaines sources. Les banques publiques doivent donc non seulement augmenter leur capacité de financement mais aussi l’impact de chaque dollar dépensé.

I4CE analyse l’action des banques internationales pour se transformer de l’intérieur et pour maximiser leur impact transformationnel dans les pays qu’elles aident. L'Institut favorise le dialogue entre ces banques publiques et le reste du secteur finance, notamment à travers l'initiative Mainstreaming Climate in Financial Institutions. Cette dernière regroupe plus de 50 institutions financières à travers le monde.

Règlementation financière[11]

La finance privée, et en premier lieu les banques, ont un grand pouvoir d’influence sur les choix stratégiques des entreprises de l’économie réelle qu’elles financent et qui œuvrent dans les domaines de l’énergie, de la mobilité ou encore de l’agroalimentaire.

Il est nécessaire de la mobiliser en complément du policy mix traditionnel, et la réglementation financière a un rôle d’autant plus important à jouer pour cela que les engagements volontaires montrent leurs limites.

I4CE travaille avec les régulateurs et superviseurs de la finance et évalue les propositions de réglementation financière, leur capacité à contribuer à la transition de l’économie réelle. L’Institut s’implique dans l’agenda réglementaire européen et, après avoir contribué à la réforme des exigences de reporting, continue à explorer de nouvelles propositions réglementaires comme les plans de transition bancaires.

Certification carbone[12]

Comment différencier les projets qui permettent vraiment de lutter contre le changement climatique de ceux qui seulement prétendent le faire ? Question compliquée, plus encore pour les projets dans l’agriculture et la forêt pour lesquels la quantification du carbone stocké est ardue et les débats sur les bonnes pratiques à promouvoir sont intenses[13]. Une question compliquée mais qui nécessite une réponse afin de pouvoir flécher les financements publics et privés et s’assurer de leur efficacité pour le climat et plus généralement l’environnement.

Depuis de longues années I4CE a développé une expertise sur la certification carbone des projets agricoles et forestiers. Cette dernière a conduit la France à adopter le Label bas-carbone[14]. L’Institut continue à suivre la mise en œuvre de ce dispositif et veille à son développement et à son amélioration. L’UE construit quant à elle son propre système de certification carbone et l’Institut travaille pour l’aider à adopter un dispositif à la fois ambitieux et pragmatique.

Transition énergétique

Les secteurs producteurs d’énergie et ceux qui la consomment – immobilier, industrie, transport, agriculture – doivent se décarboner en quelques décennies. Les objectifs et les politiques publiques se sont multipliées ces dernières années, mais la mise en œuvre demeure insuffisante, difficile. Nombre de ménages, de collectivités ou d’entreprises n’ont pas la capacité d’investir dans les alternatives aux énergies fossiles, et sont frappés de plein fouet par les nouvelles réglementations et la hausse des prix de l’énergie.

I4CE quantifie les investissements et les besoins d’investissement dans la transition énergétique, évalue l’efficacité des politiques publiques et en particulier des financements publics, afin d’apporter aux décideurs publics et à l’ensemble des parties prenantes toutes les informations dont ils ont besoin.

L’Institut met en accès libre les outils d’évaluation qu’il développe.

Agriculture et alimentation

Alors que le système agricole et alimentaire français est vulnérable au changement climatique et responsable d’environ un quart des émissions du pays, ses financements ont tendance à préserver le statu quo comme le montrent les analyses de l’Institut. C’est en particulier le cas des financements publics qui atteignent 25 milliards d’euros par an. Il est nécessaire de mieux utiliser ces financements afin d'aider les producteurs qui modifient leurs pratiques agricoles, et d’anticiper les nouveaux besoins qui émergent, par exemple pour aider les perdants de la transition à investir dans les filières de demain.

En plus de ses travaux sur la certification et la rémunération carbone des agriculteurs, I4CE analyse les financements publics et les besoins d’investissement, met en accès libre des données pour nourrir la réflexion des décideurs publics et des parties prenantes, au premier rang desquelles les filières agricoles.

L’Institut réunit tous ces acteurs dans son Club Climat Agriculture et Alimentation.

ForĂŞt et bois

Pour devenir neutres en carbone, la France et l’UE vont devoir préserver le stockage de carbone dans les forêts et augmenter fortement le stockage dans les biomatériaux. Mais le puits de carbone forestier a malheureusement tendance à se dégrader, notamment à cause du changement climatique. Et de gros progrès vont devoir être faits pour augmenter la part de la récolte de bois destinée aux biomatériaux.

Si aujourd’hui, beaucoup de financements publics sont destinés à la gestion des forêts et à l’industrie du bois, il faut s’assurer qu’ils aient un effet positif en matière d’atténuation comme d’adaptation au changement climatique. C’est pourquoi, en plus de ses travaux sur la certification carbone des projets forestiers, I4CE évalue les politiques et financements publics et nourrit la réflexion des décideurs publics et des parties prenantes, au premier rang desquelles les filières économiques.

L’Institut réunit tous ces acteurs dans son Club Climat Forêt et Bois.

Collectivités[15]

Les collectivités locales sont en première ligne pour investir dans les transports du quotidien, les infrastructures de recharge des véhicules électriques ou encore la rénovation des bâtiments publics. Elles vont devoir doubler leurs investissement climat selon les dernières estimations d’I4CE, mais en auront-elles les moyens ?[16] L’incertitude est grande, et l’État et les collectivités sont en désaccord sur la répartition entre elles de l’effort d’investissement et sur leurs outils de contractualisation.

Pour les aider à aborder sereinement ce défi sur la base d’un constat partagé, I4CE quantifie les besoins de dépenses climat des collectivités et analyse les modes de financements possibles[17]. L’Institut développe par ailleurs des outils de pilotage du financement de la transition qui sont mis gratuitement à disposition des collectivités[18] pour les aider à évaluer leurs dépenses climat d’aujourd’hui et de demain à l’image de sa méthode d’évaluation climat des budgets locaux.

France

La France et les Français investissent 84 milliards d’euros par an dans la transition Ă©nergĂ©tique[19]. Il faudrait qu’ils investissent une trentaine de milliards supplĂ©mentaires pour rĂ©ussir cette transition selon les chiffres d’I4CE, sans oublier la transformation des secteurs agricoles et forestiers et l’adaptation aux consĂ©quences du changement climatique. Investir plus donc, mais aussi investir mieux : l’État dĂ©pense plus de 50 milliards d’euros par an dans des actifs qui sont et seront soumis au rĂ©chauffement, sans vĂ©rifier systĂ©matiquement leur rĂ©silience au climat de demain.  

I4CE travaille étroitement avec les décideurs publics et les parties prenantes, dans un rôle de tiers de confiance, en fournissant gratuitement des données sur les investissements et les financements publics pour le climat. Il évalue par ailleurs l’efficacité des politiques publiques mises en œuvre et en particulier l’efficacité des financements publics.

Europe

Avec son Pacte Vert Européen (European Green Deal) et son paquet « Fit for 55 », l’Union européenne continue à renforcer ses objectifs climatiques et renforce et étend le prix du carbone, tout en instaurant des réglementations, comme la fin de la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035. En parallèle, elle a peu augmenté depuis 2020 ses financements pour accompagner les États Membres, les entreprises et les familles dans la réalisation des investissements nécessaires à la transition, y compris dans des secteurs stratégiques comme celui des technologies vertes (cleantech).

Pour faire progresser ces débats, I4CE commence à évaluer les besoins d’investissements climat à l’échelle de l’Union. L’Institut analyse par ailleurs les financements publics européens, notamment ceux destinés à l’innovation sur laquelle le budget de l’Union peut jouer un rôle décisif.

I4CE poursuit aussi ses activités à l’échelle européenne, en particulier sur la réglementation financière ou la certification carbone.

International

Ne serait-ce que pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, l’ensemble des pays en développement devraient investir plus de $2 000 milliards par an selon certaines sources. Ils n’en sont pas là malheureusement, et peu d’entre eux ont identifié les investissements concrets à réaliser et encore moins élaboré un plan de financement qui mobilise à la fois leurs propres ressources publiques, leur secteur financier national et les banques internationales de développement.

À l’international, en plus de ses activités sur les banques internationales de développement, I4CE contribue à l’élaboration et à la diffusion dans les pays en développement d’outils de pilotage du financement de la transition qui ont fait leur preuve en France, comme le budget vert et le « Panorama des financements climat ». Ces outils, gratuits, donnent à voir comment la transition est financée aujourd’hui et aident à planifier son financement dans les années à venir, sur la base d’un constat et de chiffres partagés.

Notes et références

  1. « L’Institut de l’économie pour le climat nomme Jean Pisani-Ferry à sa tête », sur www.environnement-magazine.fr (consulté le )
  2. Gaspar, « Que fait l'I4CE, l'Institut de l'Économie pour le Climat ? - La Goose », sur la-goose.com (consulté le )
  3. « Qu’est-ce que l’I4CE - Institute for Climate Economics ? | Définition », sur Orygeen (consulté le )
  4. « Accueil - I4CE - Institut de l'économie pour le climat », sur I4CE, (consulté le )
  5. « Adaptation », sur I4CE, (consulté le )
  6. « I4CE », sur Centre de ressources pour l'adaptation au changement climatique (consulté le )
  7. « Investissements » Accès libre [page html], (consulté le )
  8. « Financements publics », sur I4CE, (consulté le )
  9. « Fiscalité et marchés carbone », sur I4CE, (consulté le )
  10. « Banques publiques », sur I4CE, (consulté le )
  11. « Réglementation financière », sur I4CE, (consulté le )
  12. « Certification carbone », sur I4CE, (consulté le )
  13. « Climat : le CESE veut remettre sur la table une «trajectoire» de prix du carbone », sur LEFIGARO, (consulté le )
  14. « Qu’est-ce que le Label bas-carbone ? », sur Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (consulté le )
  15. « Collectivités », sur I4CE, (consulté le )
  16. « Les collectivités locales ne peuvent s'adapter au réchauffement climatique qu'avec le soutien de l'Etat, pointent deux rapports », sur Franceinfo, (consulté le )
  17. « Climat : 25 000 agents dédiés seront nécessaires dans les collectivités », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  18. « I4CE met une méthodologie à disposition des collectivités pour évaluer... », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  19. « France: les dépenses climat en nette hausse, mais insuffisantes pour atteindre les objectifs », sur RFI, (consulté le )

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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