AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Robert Badinter

Robert Badinter, né le à Paris, est un homme politique, juriste et essayiste français.

Robert Badinter
Illustration.
Robert Badinter en 2013.
Fonctions
Sénateur français
–
(15 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 24 septembre 1995
RĂ©Ă©lection 26 septembre 2004
Circonscription Hauts-de-Seine
Groupe politique SOC
Prédécesseur Françoise Seligmann
Successeur Philippe Kaltenbach
Président du Conseil constitutionnel français
–
(9 ans)
Prédécesseur Daniel Mayer
Successeur Roland Dumas
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
–
(4 ans, 7 mois et 26 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Pierre Mauroy
Laurent Fabius
Gouvernement Mauroy II et III
Fabius
Prédécesseur Maurice Faure
Successeur Michel Crépeau
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique PS
Conjoint Anne Vernon
(1957-1965)
Élisabeth Bleustein-Blanchet
(depuis 1966)
DiplÎmé de Faculté de droit de Paris
Faculté des lettres de Paris
Université Columbia
Profession Avocat, Professeur de droit

Robert Badinter Robert Badinter
Présidents du Conseil Constitutionnel
Ministres de la Justice

Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il se fait connaßtre pour son combat contre la peine de mort dont il défend l'abolition devant le Parlement en .

Proche de François Mitterrand, membre du Parti socialiste, il est successivement garde des Sceaux de à puis président du Conseil constitutionnel de à 1995. Il est aussi sénateur des Hauts-de-Seine de à .

Tout au long de son engagement politique, il a pris position pour la réinsertion des détenus, pour une série d'évolutions du Code pénal ainsi que pour la lutte contre l'antisémitisme et contre l'homophobie.

Biographie

Son pĂšre, Samuel dit Simon, Badinter, nĂ© en 1895, arrivĂ© en France en 1919[1], est issu d'une famille juive de Bessarabie (raion de Telenești). En 1920, il suit les cours de l'Institut commercial de l'universitĂ© de Nancy, oĂč il obtient le diplĂŽme d'ingĂ©nieur commercial. Il s'Ă©tablit commerçant en pelleteries en gros Ă  Paris (sociĂ©tĂ© Paris-New York) et demeure citĂ© de TrĂ©vise. Il Ă©pouse le Ă  Fontenay-sous-Bois, Shiffra (dite Charlotte) Rosenberg, originaire comme lui de Bessarabie. La cĂ©rĂ©monie religieuse a lieu Ă  la synagogue Nazareth dans le 3e arrondissement de Paris[2]. Ils sont naturalisĂ©s Français en [3]. Leur fils Robert naĂźt quelques semaines plus tard.

De 1936 à décembre 1940, Robert Badinter est élÚve au lycée Janson-de-Sailly à Paris[4].

Sa grand-mĂšre maternelle Idiss [5] dĂ©cĂšde d'un cancer Ă  Paris en 1942. Son pĂšre, Simon Badinter, est arrĂȘtĂ© par la Gestapo lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine Ă  Lyon le . Robert, 14 ans, part Ă  la recherche de son pĂšre manque d'ĂȘtre, lui aussi, arrĂȘtĂ©[6]. Simon est dĂ©portĂ© depuis le camp de Drancy par le convoi n° 53 du 25 mars 1943. Il meurt peu aprĂšs au camp de Sobibor[7]. Naphtal Rosenberg, oncle maternel de Robert, nĂ© le Ă  Edenitz (Edineț) en Roumanie, est dĂ©portĂ© par le Convoi No. 12, en date du 29 juillet 1942, de Drancy vers Auschwitz[8]. Sa derniĂšre adresse est au 15 rue de SĂ©vignĂ©, dans le 4e arrondissement de Paris[8].

De Ă  , Robert Badinter trouve refuge, avec sa mĂšre, Charlotte Rosenberg[9], et son frĂšre, Claude Badinter, Ă  Cognin en pĂ©riphĂ©rie de ChambĂ©ry[10], oĂč, inscrit avec de faux papiers, il entre au lycĂ©e Vaugelas[11], portant le nom de Berthet[12].

Robert Badinter effectue ses Ă©tudes supĂ©rieures aux facultĂ©s de lettres et de droit de l'UniversitĂ© de Paris, oĂč il obtient une licence de lettres en 1947 et une licence de droit en 1948. Il bĂ©nĂ©ficie d'une bourse du gouvernement français pour complĂ©ter sa formation aux États-Unis et obtient, en 1949, la maĂźtrise en arts de l'universitĂ© Columbia[13].

De 1957 Ă  1965, il est mariĂ© Ă  l'actrice Anne Vernon[14]. En 1966, il Ă©pouse en secondes noces la future philosophe et Ă©crivaine Élisabeth Bleustein-Blanchet, fille de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, et de Sophie Vaillant, arriĂšre-petite-fille du dĂ©putĂ© socialiste et communard Édouard Vaillant. Ils ont ensemble trois enfants[15] - [16] - [17].

CarriĂšre professionnelle

Revenu en France, il s'inscrit comme avocat au barreau de Paris en 1951 et commence sa carriĂšre comme collaborateur d'Henry TorrĂšs[18]. Il obtient un doctorat en droit Ă  la facultĂ© de droit de Paris en 1952 avec une thĂšse sur « Les conflits de lois en matiĂšre de responsabilitĂ© civile dans le droit des États-Unis », sous la direction de Jean-Paulin Niboyet[19].

En Ă  Dakar, il dĂ©fend le ministre des Finances sĂ©nĂ©galais, Valdiodio N'diaye, accusĂ© de « tentative de coup d'État » par le prĂ©sident de la RĂ©publique LĂ©opold SĂ©dar Senghor, dans le cadre de la crise politique de dĂ©cembre 1962[20].

Ayant rĂ©ussi en 1965 l'agrĂ©gation de droit privĂ©, il devient professeur et enseigne aux universitĂ©s de Dijon (1966), Besançon (1968-1969) puis Amiens[21] (1969-1974), avant d'ĂȘtre nommĂ©, en 1974, Ă  l'universitĂ© Paris I, oĂč il enseigne Ă  l'École de droit de la Sorbonne jusqu'en 1994, date Ă  laquelle il devient professeur Ă©mĂ©rite[13].

ParallĂšlement Ă  sa carriĂšre universitaire, il fonde en 1965 avec Jean-Denis Bredin le cabinet d'avocats Badinter, Bredin et partenaires[22], oĂč il exerce jusqu'Ă  son entrĂ©e dans le gouvernement en 1981. Il participe Ă  la dĂ©fense du baron Édouard-Jean Empain aprĂšs l'enlĂšvement de celui-ci et exerce autant comme avocat d'affaires (Coco Chanel, Boussac, talc Morhange, Empain, l'Aga Khan, etc.) que dans le secteur du droit commun.

Robert Badinter et Patrick Henry lors du procĂšs en janvier 1977. (Croquis d'audience de Calvi)

En 1972, il est le défenseur de Roger Bontems, mais ne parvient pas à éviter la peine de mort à son client pour qui la Cour n'avait retenu que la complicité dans l'affaire du meurtre d'une infirmiÚre et d'un gardien de la centrale de Clairvaux. Cet événement marque le début de son long combat contre la peine de mort et explique le fait qu'il accepte de co-défendre Patrick Henry, accusé d'avoir tué un garçon de sept ans en 1976. Grùce à sa plaidoirie contre la peine de mort en 1977, il sauve Patrick Henry de la peine capitale, ce dernier étant alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Par la suite, toujours dans le cadre de sa lutte contre la peine capitale, il défendra et évitera également la mort à :

  • Michel Bodin, en (avec Me Nicole Pollak – fille de Me Émile Pollak – et Me Assicaud), coupable de l'assassinat d'un retraitĂ© (sans torture) le [23] ;
  • Mohamed Yahiaoui, en , coupable du meurtre d'un couple de boulangers le [24] ;
  • Michel Rousseau, en , coupable du meurtre d'une enfant de sept ans le , alors qu'il Ă©tait ivre[25] ;
  • Jean Portais, en , septuagĂ©naire dĂ©jĂ  condamnĂ© deux fois aux assises pour d'autres faits, coupable du meurtre d'une jeune femme lors du braquage d'une bijouterie, puis du meurtre d'un policier qui l'avait interpellĂ©, crimes qui remontent Ă  1968-1969[26] ;
  • Norbert Garceau, en (avec Me RenĂ© Catala et Me Matthieu, bĂątonnier d'Albi), coupable (rĂ©cidiviste) du meurtre d'une jeune femme le [27]. En 1953, il avait Ă©tranglĂ© une jeune fille de quinze ans et avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpetuitĂ©[28], puis libĂ©rĂ© en 1972[29].

En 1973, il publie chez Grasset son récit L'Exécution.

En 1974, il défend sans succÚs le joueur américain de tennis Jimmy Connors contre la Fédération française de tennis et son président Philippe Chatrier qui lui avait interdit de jouer le tournoi de Roland-Garros parce que sous contrat avec la World Team Tennis. Connors gagna cette année-là les trois autres tournois du Grand Chelem de tennis, il ne réussit ensuite jamais le Grand Chelem.

Il défend également la milliardaire Marie Christine von Opel (de), condamnée le par la chambre correctionnelle de cour d'appel d'Aix-en-Provence à cinq années d'emprisonnement pour une affaire de stupéfiants et libérée le avec vingt autres femmes détenues, par une grùce du président de la République François Mitterrand proposée par Robert Badinter, devenu entre-temps ministre de la Justice[30].

En , il défend le directeur de la société Givaudan, Hubert Flahaut, dans l'affaire du talc Morhange, qui avait provoqué la mort de nombreux nourrissons sept ans auparavant. Il déclare alors à ce propos : « Ce n'est pas une société qui est jugée, mais un homme, je me sens un devoir de défendre cet homme »[31]. En 1981, tous les condamnés de ce procÚs bénéficieront de la loi d'amnistie votée par la nouvelle Assemblée nationale.

Son dernier procĂšs avant de devenir ministre de la Justice est celui contre le nĂ©gationniste Robert Faurisson, qu'il fait condamner en 1981 pour avoir « manquĂ© aux obligations de prudence, de circonspection objective et de neutralitĂ© intellectuelle qui s'imposent au chercheur qu'il veut ĂȘtre » et avoir « volontairement tronquĂ© certains tĂ©moignages ». Et cela avant la loi Gayssot, qui date de et qui qualifie de dĂ©lit le fait de contester l'existence d'un crime contre l'humanitĂ© jugĂ© par le Tribunal militaire international de Nuremberg[7].

De 1986 Ă  1991, il anime avec l'historienne Michelle Perrot un sĂ©minaire sur la prison sous la TroisiĂšme rĂ©publique Ă  l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales. La Prison rĂ©publicaine (1871-1914) qu'il publie en 1992 vient conclure ce cycle de travail[32].

Parcours politique

Sa carriĂšre politique dĂ©bute comme ministre de la Justice (du au ). À ce poste, il prĂ©sente Ă  l'AssemblĂ©e nationale, le — au nom du gouvernement de la RĂ©publique —, le projet de loi abolissant la peine de mort[33] - [34]. Il porte Ă©galement des projets de lois, issus des 110 propositions du candidat Mitterrand comme :

  • la suppression des juridictions d'exception comme la Cour de sĂ»retĂ© de l'État et les tribunaux des Forces ArmĂ©es en temps de paix ;
  • permettre Ă  tout justiciable de porter un recours devant la Commission et la Cour europĂ©enne des droits de l'homme[35] ;
  • le renforcement des libertĂ©s individuelles par la suppression de la disposition lĂ©gale pĂ©nalisant les relations homosexuelles avec un mineur pour des Ăąges oĂč les relations hĂ©tĂ©rosexuelles Ă©taient lĂ©gales, etc. ;
  • l'amĂ©lioration du droit des victimes, notamment Ă  travers la loi du 5 juillet 1985 : crĂ©ation d'un rĂ©gime spĂ©cial d'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation ;
  • le dĂ©veloppement des peines non privatives de libertĂ©s par l'instauration des jours-amende et des travaux d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour les dĂ©lits mineurs.

Il relance en 1985 la commission de révision du Code pénal instituée par Valéry Giscard d'Estaing en 1974 et qui avait cessé de fonctionner aprÚs l'élection de François Mitterrand, en 1981.

François Mitterrand, président de la République, le nomme président du Conseil constitutionnel[21] en ; il occupe cette fonction jusqu'en . Il fait du Conseil constitutionnel un « bloc » rigide face aux majorités de droite, notamment contre les lois Pasqua-Debré[36], Charles Pasqua mettant alors en cause son impartialité lorsque le Conseil annule huit articles de sa loi sur l'immigration[37] - [38].

Le prĂ©sident hĂ©site Ă  le nommer Premier ministre en 1992, optant finalement pour Édith Cresson aprĂšs avoir Ă©galement pensĂ© Ă  Roland Dumas[39].

Lors du renouvellement du Sénat du , il est investi par son parti face à la sortante Françoise Seligmann[40] et devient l'unique sénateur PS des Hauts-de-Seine. Il est réélu en 2004.

Au niveau international, il prĂ©side la « Commission d'arbitrage pour la paix en Yougoslavie » (communĂ©ment appelĂ©e Commission Badinter) qui est crĂ©Ă©e le par la CommunautĂ© europĂ©enne. Avec quatre autres prĂ©sidents de cours constitutionnelles europĂ©ennes, la commission Badinter rend, de Ă  , quinze avis sur les problĂšmes juridiques qu'entraĂźne la sĂ©cession de plusieurs États de l'ancienne Yougoslavie. Ces avis ont notamment permis de prĂ©ciser certains points comme l'existence et la reconnaissance des États, les rĂšgles de succession et de respect des traitĂ©s internationaux par ces derniers et la dĂ©finition des frontiĂšres[41].

En 1991, il participe Ă  l'Ă©laboration de la Constitution de la Roumanie[42].

Depuis 1995, Robert Badinter est président de la Cour européenne de conciliation et d'arbitrage de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Il est membre du conseil d'administration de l'Institut français des relations internationales (IFRI)[43].

Plusieurs promotions portent son nom[44].

Depuis 2011

À l'expiration de son mandat de sĂ©nateur, Robert Badinter profite de son temps libre pour donner naissance Ă  « un projet conçu depuis longtemps ». En effet, assistĂ© de deux autres professeurs de droit, il crĂ©e un cabinet de consultations juridiques nommĂ© Corpus consultants, destinĂ© Ă  rĂ©pondre Ă  des questions prĂ©cises que des juristes uniquement leur soumettent. Ce cabinet est composĂ© de membres tous professeurs agrĂ©gĂ©s de droit et reconnus dans leur domaine.

En 2013, il écrit le livret de l'opéra Claude, inspiré du roman Claude Gueux de Victor Hugo[45] - [46].

Depuis le décÚs de Maurice Faure le , Robert Badinter est le doyen des ministres de la Justice français[47].

En , il publie Le Travail et la Loi avec le juriste Antoine Lyon-Caen, un ouvrage qui plaide pour réformer le Code du travail.

En , le Premier ministre Manuel Valls lui confie pour mission de fixer en deux mois les grands principes de ce nouveau « Code du travail », qui devait entrer en vigueur en 2018[48].

Le 9 octobre 2021, les 40 ans de l'abolition de la peine de mort sont célébrés avec un discours de Robert Badinter ainsi que du président Emmanuel Macron au Panthéon[49].

Actions politiques

Abolition de la peine de mort

Robert Badinter en 2007.

Son combat pour l'abolition de la peine de mort commence vĂ©ritablement aprĂšs l'exĂ©cution de Roger Bontems, le . Bontems avait Ă©tĂ© le complice de Claude Buffet dans la prise d'otage d'un surveillant et d'une infirmiĂšre Ă  la centrale de Clairvaux. Durant l'assaut, Buffet Ă©gorgea le surveillant et l'infirmiĂšre. Il avait Ă©tĂ© Ă©tabli durant le procĂšs que l'auteur des deux meurtres Ă©tait Buffet. Mais les jurĂ©s dĂ©cidĂšrent de condamner l'un et l'autre Ă  la peine de mort sur la base de la corrĂ©itĂ©. Cette condamnation — le fait qu'une personne qui n'avait pas tuĂ© puisse ĂȘtre tuĂ©e par la justice — rĂ©volta Robert Badinter car elle allait au-delĂ  mĂȘme de l'antique loi du talion. DĂ©jĂ  partisan de l'abolition (par exemple dans les annĂ©es 1960 lors de sa participation Ă  l'Ă©mission de Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, Lectures pour tous, oĂč il rĂ©prouve avec vĂ©hĂ©mence la peine capitale), c'est Ă  partir de cette exĂ©cution qu'il devint un partisan dĂ©terminĂ© de l'abolition de la peine de mort.

C'est principalement pour cette raison qu'il accepta de dĂ©fendre Patrick Henry. Durant le mois de , le petit Philippe Bertrand, ĂągĂ© de huit ans, fut enlevĂ©. Quelques jours plus tard, Patrick Henry fut interpellĂ© par la police. Il dĂ©signa lui-mĂȘme le dessous de son lit, oĂč se trouvait le corps de Philippe, enveloppĂ© dans une couverture. Ce qui rĂ©volta le plus l'opinion publique française fut le comportement de Henry durant l'enquĂȘte, avant son interpellation dĂ©finitive. Quelques jours aprĂšs l'enlĂšvement de l'enfant, les policiers suspectaient dĂ©jĂ  Henry mais, faute de preuve, avaient dĂ» le relĂącher. Le criminel s'exhiba ensuite devant les camĂ©ras pour dire Ă  qui voulait l'entendre que les kidnappeurs et les tueurs d'enfants mĂ©ritaient la mort. Au cĂŽtĂ© de Robert Bocquillon, Badinter assura la dĂ©fense de Henry. En accord avec Bocquillon dont la plaidoirie devait se concentrer sur la personnalitĂ© d'Henry, Robert Badinter plaida en forme de rĂ©quisitoire contre la peine de mort. Il explique dans L'Abolition que sa stratĂ©gie Ă©tait de mettre les jurĂ©s face Ă  leur responsabilitĂ© en replaçant leur choix de mort ou non au centre des dĂ©bats, puisque la culpabilitĂ© Ă©tait de son cĂŽtĂ© Ă©vidente. Il s'appuya notamment sur une formule marquante qu'une lettre de Buffet au PrĂ©sident Pompidou lui avait inspirĂ© : « Guillotiner ce n'est rien d'autre que prendre un homme et le couper, vivant, en deux morceaux »[50]. Henry Ă©chappa Ă  la peine capitale et fut condamnĂ© Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©.

AprÚs un tel verdict, on aurait pu croire qu'aucun tribunal français ne prononcerait plus de condamnation à mort. Ce ne fut pas le cas. Néanmoins l'affaire permit de lancer un vrai débat, et le visage de Robert Badinter devint celui des partisans résolus de l'abolition de la peine de mort.

Entre l'affaire Patrick Henry, condamné en 1977, et l'abolition de la peine de mort en 1981, deux personnes furent exécutées, (JérÎme Carrein et Hamida Djandoubi). Cinq accusés, défendus par Robert Badinter entre 1977 et 1980, échappÚrent à la guillotine. Badinter participa activement aux deux campagnes présidentielles de François Mitterrand (celles de 1974 et 1981). Cette fidélité lui ouvrit naturellement les portes de l'hÎtel de Bourvallais en tant que garde des Sceaux, ministre de la Justice du gouvernement de Pierre Mauroy. L'une de ses premiÚres actions législatives a été d'avoir eu « l'honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France » en présentant et défendant le projet de loi visant à abolir la peine de mort en France[51]. Ce projet de loi fut adopté par l'Assemblée nationale, le (par la majorité de gauche, mais aussi certaines voix de droite dont celles de Jacques Chirac et de Philippe Séguin), puis par le Sénat le , et devint la loi no 81-908 du , promulguée le lendemain[52].

Bien que la peine de mort n'existe plus en France et dans la grande majoritĂ© des pays de l'Europe, de nombreux pays continuent de l'appliquer (notamment la Chine et les États-Unis). C'est pour cette raison que Robert Badinter continue son combat. Il a Ă©tĂ© notamment l'un des animateurs du premier CongrĂšs mondial contre la peine de mort qui s'est dĂ©roulĂ© Ă  Strasbourg du au .

Le , au lendemain de l'exécution de l'ancien dictateur irakien, Saddam Hussein, Robert Badinter estime que cet acte constitue « une faute politique majeure ». D'abord, au regard de la justice pour l'ensemble des crimes pour lesquels l'ancien dictateur ne fut pas jugé. Ensuite, au regard de l'avenir déjà assombri de l'Irak, il considÚre que cette exécution risque d'aggraver la dislocation du pays. Il rejette ainsi la notion « d'étape importante pour la démocratie » que constituerait la mort de Saddam Hussein pour l'administration Bush.

Il soutient, le , devant le Sénat, le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l'abolition de la peine de mort au sein de la Constitution, permettant ainsi à la France de ratifier deux traités rendant impossible le rétablissement de la peine de mort en France par une simple loi[53].

Un téléfilm, L'Abolition, sur son combat contre la peine de mort fondé sur ses deux livres (L'Exécution et L'Abolition) est diffusé en deux parties sur France 2 en et , avec Charles Berling dans le rÎle de Robert Badinter.

Droits des homosexuels

La dépénalisation des relations homosexuelles avec les mineurs de plus de quinze ans est une promesse de François Mitterrand lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1981.

Le , Robert Badinter marque aux cÎtés de GisÚle Halimi, rapporteuse de la proposition de loi[54], la communauté homosexuelle avec son discours devant l'Assemblée nationale[55] - [56].

AprĂšs six mois de dĂ©bats, l'AssemblĂ©e nationale vote le la loi du [57] qui abroge l’alinĂ©a 2 de l’article 331 du Code pĂ©nal. CrĂ©Ă© sous le rĂ©gime de Vichy[58] et maintenu par le gouvernement provisoire de la RĂ©publique française par l’ordonnance du [59], cet alinĂ©a a Ă©tabli une distinction discriminatoire dans l'Ăąge de la majoritĂ© sexuelle, dĂ©fini Ă  21 ans pour les rapports homosexuels, Ăąge ramenĂ© Ă  dix-huit ans en 1974[60], alors que pour les rapports hĂ©tĂ©rosexuels, la majoritĂ© Ă©tait de treize ans puis de quinze ans. Durant les annĂ©es oĂč il est ministre de la Justice, plusieurs autres lois discriminatoires en fonction des mƓurs des personnes seront Ă©galement abrogĂ©es[61].

Au-delà de son action en France, l'ancien garde des Sceaux a pris position pour une « dépénalisation universelle de l'homosexualité »[62].

Convention européenne des droits de l'homme

Avec la ratification de l'article 25 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme, article accordant le droit de requĂȘte individuel des particuliers Ă  l'encontre de la France, le , la France devient partie intĂ©grante de la Convention[63].

Prises de position

Sur le Tibet et le dalaĂŻ-lama

En 1989, Robert Badinter a participĂ© Ă  l'Ă©mission Apostrophes consacrĂ©e aux droits de l’homme, en prĂ©sence du 14e dalaĂŻ-lama. Robert Badinter parle de la disparition de la culture tibĂ©taine comme d'un « gĂ©nocide culturel » au Tibet[64]. À cette occasion, il qualifiait d'« exemplaire » la rĂ©sistance non-violente tibĂ©taine[65]. Robert Badinter a par la suite rencontrĂ© le dalaĂŻ-lama Ă  de nombreuses reprises, notamment en 1998, oĂč il le qualifia de « champion des droits de l'homme », en 2008[66], et en 2009 oĂč il prononça un discours lors d'une confĂ©rence Ă  Bercy[67]. Robert Badinter a Ă©tĂ© membre et vice-prĂ©sident du « Groupe d'information international sur le Tibet » du SĂ©nat[68].

Entrée de la Turquie au sein de l'UE

Il est opposé à l'entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne. Il estime que la situation géographique de la Turquie n'est pas une bonne chose pour l'UE et que son intégration n'a jamais été un de ses buts : « En vertu de quoi l'Europe devrait-elle avoir des frontiÚres communes avec la Géorgie, l'Arménie, la Syrie, l'Iran, l'Irak, l'ancien Caucase, c'est-à-dire la région la plus périlleuse en ce moment ? Rien dans le projet des pÚres fondateurs ne prévoyait cette extension, je n'ose pas dire cette expansion. ».

Maurice Papon

En , un dĂ©bat a opposĂ© Serge Klarsfeld et Robert Badinter Ă  propos de la libĂ©ration de Maurice Papon, condamnĂ© en 1998 Ă  dix ans de rĂ©clusion criminelle pour complicitĂ© de crimes contre l’humanitĂ©, et dont les avocats rĂ©clamaient la mise en libertĂ© pour raison mĂ©dicale. Tandis que Serge Klarsfeld invoquait « l'exemplaritĂ© de l'accomplissement de la peine »[69], Robert Badinter dĂ©clarait : « il y a un moment oĂč l'humanitĂ© doit prĂ©valoir sur le crime »[70]. Le rapport mĂ©dical dĂ©crivant Maurice Papon comme « impotent et grabataire » parut Ă  beaucoup dĂ©menti quand il quitta, Ă  pied, la prison de la SantĂ© en [71]. La libĂ©ration de Maurice Papon avait Ă©tĂ© rendue possible par la loi « Kouchner » du [72], qui prĂ©voit que les prisonniers peuvent ĂȘtre libĂ©rĂ©s si leur Ă©tat de santĂ© est durablement incompatible avec le maintien en dĂ©tention. Maurice Papon fut le deuxiĂšme dĂ©tenu en France Ă  en bĂ©nĂ©ficier. AprĂšs trois ans de prison, il passera les cinq derniĂšres annĂ©es de sa vie dans son pavillon de Gretz-Armainvilliers[73].

Euthanasie

En , Robert Badinter montre son scepticisme quant à la dépénalisation de l'euthanasie devant la mission parlementaire sur la fin de vie. Il juge la loi du sur la fin de vie comme satisfaisante et déclare que « le droit à la vie est le premier des droits de l'homme [...] constituant l'un des fondements contemporains de l'abolition de la peine de mort »[74].

Rétention de sûreté

Il prend position contre la rétention de sûreté, qui vise à permettre dans certains cas l'internement de criminels à leur sortie de prison en raison de leur dangerosité constatée par des psychiatres ou/et des magistrats et non pour les actes qu'ils ont commis.

Lors du vote de la loi au SĂ©nat, il souligne qu'il « eĂ»t mieux valu commencer par le projet de loi pĂ©nitentiaire, que nous attendons avec impatience. Si nous Ă©tions dans une dĂ©mocratie tranquille – la nĂŽtre est souvent agitĂ©e –, nous n'aurions pas procĂ©dĂ© comme nous l'avons fait, aprĂšs l'affaire Evrard ». Il note, aprĂšs l'avoir demandĂ© Ă  divers chroniqueurs judiciaires, que le cas de l'affaire Evrard serait unique en trente ans. Il fait Ă©galement mention des nombreuses critiques que soulĂšve ce projet de loi, y compris de la part des personnes qui vont l'appliquer[75].

Le , il est un des premiers Ă  s'exprimer vigoureusement dans les mĂ©dias pour dĂ©noncer la dĂ©cision prise la veille par le prĂ©sident de la RĂ©publique, Nicolas Sarkozy, de consulter le premier prĂ©sident de la Cour de cassation aprĂšs la censure partielle par le Conseil constitutionnel des dispositions relatives Ă  l'application de la rĂ©tention de sĂ»retĂ© Ă  des criminels dĂ©jĂ  condamnĂ©s. Il dĂ©clare Ă  ce sujet qu'« il est singulier de demander au plus haut magistrat de France les moyens de contourner une dĂ©cision du Conseil constitutionnel, dont le respect s'impose Ă  toutes les autoritĂ©s de la RĂ©publique, selon la Constitution elle-mĂȘme »[76].

Affaire Dominique Strauss-Kahn

Aux débuts de l'affaire Dominique Strauss-Kahn de 2011 qui voit le directeur général du FMI accusé de tentative de viol et interpellé par la police à New-York, Robert Badinter réagit en se disant sur France Inter indigné par la « mise à mort médiatique » et dénonce la « défaillance d'un systÚme entier »[77]. En 2012, il prend à nouveau la défense de l'ex-directeur du FMI sur RTL en relevant que quand l'ancien ministre socialiste est poursuivi, « à chaque fois, la justice abandonne »[78].

DĂ©corations

Il a refusé toute distinction honorifique de l'ordre national de la Légion d'honneur (tout comme son épouse) et de l'ordre national du Mérite.

Il reçoit néanmoins des décorations étrangÚres :

‱ ordre de TomĂĄĆĄ Garrigue Masaryk (RĂ©publique tchĂšque) en 2001[79]

‱ Ordre du 8 septembre (Drapeau de la MacĂ©doine du Nord MacĂ©doine du Nord) en 2006[80]

Théùtre et opéra

En 1995, il publie une piÚce de théùtre intitulée C.3.3. autour du procÚs consécutif au scandale Queensberry ayant amené à une condamnation d'Oscar Wilde[81]. Sa premiÚre représentation a lieu au Théùtre national de la Colline avec une mise en scÚne de Jorge Lavelli.

Au début des années 2010, il écrit le livret d'opéra Claude, d'aprÚs la nouvelle Claude Gueux de Victor Hugo, pour une mise en musique par Thierry Escaich[82]. L'opéra est créé à l'opéra de Lyon le .

Publications

Préfaces

  • Renaud Colson, Stewart Field, The Transformation of Criminal Justice: Comparing France with England and Wales / Les transformations de la justice pĂ©nale : Une comparaison franco-anglaise, Foreword by The Right Honourable The Lord Phillips of Worth Matravers, L’Harmattan, 2011, 190 p. (ISBN 978-2-296-56154-0)
  • Simone Veil, Mes combats : Les discours d'une vie, Paris, Bayard Ă©ditions, , 280 p. (ISBN 978-2-227-48937-0)
  • StĂ©phane Jacquot et Dominique Raimbourg, Prison le choix de la Raison, Ă©ditions Economica, novembre 2015, (ISBN 2-7178-6834-8)
  • Olivier Peyroux, DĂ©linquants et Victimes - La traite des enfants d'Europe de l'Est en France, Ă©ditions Non Lieu, 2013, (ISBN 978-2-35270-170-5)
  • Tsering Woeser, Immolations au Tibet - La Honte du monde, illustration Ai Weiwei, Ă©ditions IndigĂšnes, 2013.
  • Raoul Marc Jennar, Khieu Samphan et les Khmers rouges, RĂ©ponse Ă  MaĂźtre VergĂšs, Ă©ditions Demopolis, 2012

Reconnaissance et hommages

Panneau de présentation de la bibliothÚque « Robert Badinter », au 30e étage du tribunal de grande instance de Paris.

Notes et références

  1. Doan Bui et Isabelle Monnin, Ils sont devenus français. Dans le secret des archives, Jean-Claude LattÚs, 2010, p. 81 :"Samuel Badinter est né à Bessarabie, une province de l'Empire russe, en 1895. La région est surnommée le Yiddishland, les Juifs ne peuvent la quitter qu'avec autorisation. Il a quitté son pays en 1919, à vingt-six ans."
  2. Voir, Robert Badinter, Idiss, 2018, p. 93.
  3. Doan Bui et Isabelle Monnin, Ils sont devenus Français. Dans le secret des archives, Jean-Claude LattÚs, 2010, p. 82-83
  4. Conférence donnée par R. Badinter au lycée Janson-de-Sailly en décembre 2019 sur le site Lesjansonniens.com.
  5. Idiss, aux Ă©ditions Fayard
  6. Voir, Commémoration de la rafle du 9 février 1943 rue Sainte-Catherine, Lyon. crif.org..
  7. Christophe Boltanski, « Faurisson, négationniste impénitent face à Badinter », dans Libération, 13 mars 2007. Consulté le 28 janvier 2009.
  8. Voir, Klarsfeld, 2012.
  9. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  10. Voir, Les Savoyards m'ont sauvé la vie, Le Point 27/09/2012
  11. Pauline Dreyfus, Robert Badinter : l'Ă©preuve de la justice, Éd. Toucan, , 368 p. (ISBN 978-2-8100-0408-9, lire en ligne).
  12. Doan Bui et Isabelle Monnin, Ils sont devenus français. Dans le secret des archives, Jean-Claude LattÚs, 2010, p. 84
  13. (en) « Curriculum vitae of Robert Badinter », Organisation des Nations unies. Consulté le 27 février 2008.
  14. Yvan Foucart, Anne Vernon : L’élĂ©gance
 A touch of France lesgensducinema.com, 2 avril 2009.
  15. Jacqueline RĂ©my, « Le J'accuse d'Élisabeth Badinter », dans L'Express, 24 avril 2004. ConsultĂ© le 31 mars 2008.
  16. Justine Francioli, Robert Badinter, biographie d’un modĂšle rĂ©publicain, nonfiction.fr, 13 octobre 2009.
  17. FrĂ©dĂ©rique Dedet, Destin _ Le rĂȘve amĂ©ricain de Badinter, lesechos.fr, 2 novembre 2017.
  18. Robert Badinter, L'Abolition, Fayard, 2000, p. 118
  19. SUDOC 084375043.
  20. « Robert Badinter, un juriste en politique », sur books.google.ca, (consulté le ).
  21. « Robert Badinter », sur Conseil constitutionnel (consulté le ).
  22. devenu le cabinet d'avocats Bredin Prat.
  23. Robert Badinter, op. cit., p. 140 et passim.
  24. Ibid., p. 157-158 et passim.
  25. Ibid., p. 149 et passim.
  26. Ibid., p. 185 et passim
  27. Ibid., p. 213 et passim.
  28. Norbert Garceau, qui étrangla une fillette de quinze ans, est condamné aux travaux forcés à perpétuité
  29. Norbert Garceau a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité
  30. Robert Badinter, Les Épines et les roses, p. 37.
  31. Paul Cassia, Robert Badinter : un juriste en politique, Fayard, 2009, p. 111.
  32. « Michel Foucault : le malentendu : entretien avec Michelle Perrot », dans Remi Lenoir (dir.), Michel Foucault, « Surveiller et punir : la prison vingt ans aprÚs ». CREDHESS, Paris, 1996, p. 154.
  33. Michel Winock, « Les hĂ©sitations de la RĂ©publique », L'Histoire, no 357,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  34. « Discours de Robert Badinter à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 », à partir de Wikiwix, La Documentation française, (consulté le ).
  35. Jean-Paul Costa, « L'apport de 45 ans de jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme », discours lors d'une JournĂ©e d'Ă©tude de la Commission nationale consultative des droits de l'homme et de l'Institut de formation aux droits de l'homme du Barreau de Paris, Cour europĂ©enne des droits de l'homme, 5 fĂ©vrier 2007. ConsultĂ© le 10 septembre 2008.
  36. Alain Delcamp, Le Conseil constitutionnel et le Parlement, Revue française de droit constitutionnel, 2004/1 (no 57).
  37. Conseil constitutionnel: Roland Dumas succÚde, pour neuf ans, à Robert Badinter, lesechos.fr, 23 février 1995.
  38. Paul Cassia, Il est temps de faire du Conseil constitutionnel une véritable juridiction, lemonde.fr, 17 février 2010.
  39. Pierre Favier, La Décennie Mitterrand. 4, Les déchirements (1991-1995), Paris, Ed. du Seuil, , 641 p. (ISBN 2-02-029374-9, 978-2-02-029374-7 et 2-02-014427-1, OCLC 41340549)
  40. Eric Dupin, « OĂč Robert Badinter se cherche un siĂšge de sĂ©nateur. Au sein du PS, la candidature de l'ancien prĂ©sident du Conseil constitutionnel a connu moult pĂ©ripĂ©ties », LibĂ©ration,‎
  41. (fr+en) Pierre Michel Eisemann et Martti Koskenniemi (Centre d'Ă©tude et de recherche de droit international et de relations internationales, AcadĂ©mie de droit international de La Haye), La Succession d'États : La codification Ă  l'Ă©preuve des faits, Martinus Nijhoff Publishers, 1997, 189 p. (ISBN 90-411-0530-1), « Les avis de la commission Badinter », p. 38–51.
  42. II.Si la Roumanie a accompli d'importants progrÚs dans la préparation à l'adhésion, la principale difficulté porte sur sa capacité administrative et judiciaire à appliquer l'acquis communautaire, Rapport d'information du Sénat français par M. André Ferrand au nom de la délégation pour l'Union européenne, 13 novembre 2003.
  43. « À propos de l'Ifri : Conseil d'administration », sur le site de l'IFRI.
  44. Badinter à l'opéra, Le Point, 26 mars 2013.
  45. Robert Badinter, librettiste d'opéra, Le Figaro, 29 mars 2013.
  46. Anciens Gardes des Sceaux.
  47. « Manuel Valls annonce un nouveau code du travail pour 2018 », lemonde.fr, 4 novembre 2015.
  48. « Emmanuel Macron cĂ©lĂšbre les 40 ans de l’abolition de la peine de mort, « un combat toujours d’actualitĂ© » »
  49. Robert Badinter, L'Abolition, Paris, Fayard, , 334 p. (ISBN 978-2-253-15261-3), p. 87.
  50. « Discours de Robert Badinter à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 », sur le site de La Documentation française. Consulté le 28 janvier 2009.
  51. « Questions à Robert Badinter », septembre 2001, sur le site de La Documentation française. Consulté le 25 décembre 2007.
  52. « Les dĂ©putĂ©s votent l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans la Constitution », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  53. Nicolas Scheffer, « « GisÚle Halimi est une figure clef du mouvement LGBT+ », dit le sociologue Frédéric Martel », sur tetu.com, (consulté le ).
  54. « L'AssemblĂ©e sait quel type de sociĂ©tĂ©, toujours marquĂ©e par l'arbitraire, l'intolĂ©rance, le fanatisme ou le racisme a constamment pratiquĂ© la chasse Ă  l'homosexualitĂ©. Cette discrimination et cette rĂ©pression sont incompatibles avec les principes d'un grand pays de libertĂ© comme le nĂŽtre. Il n'est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels comme Ă  tous ses autres citoyens dans tant de domaines. La discrimination, la flĂ©trissure qu'implique Ă  leur Ă©gard l'existence d'une infraction particuliĂšre d'homosexualitĂ© les atteint – nous atteint tous – Ă  travers une loi qui exprime l'idĂ©ologie, la pesanteur d'une Ă©poque odieuse de notre histoire. Le moment est venu, pour l'AssemblĂ©e, d'en finir avec ces discriminations comme avec toutes les autres qui subsistent encore dans notre sociĂ©tĂ©, car elles sont indignes de la France ».
  55. Daniel Borrillo (prĂ©f. Jack Lang), Homosexuels. Quels droits ?, Paris, Dalloz, coll. « À savoir », , 112 p. (ISBN 978-2-247-07102-9), p. XI.
  56. Loi no 82-683 du « abrogation de l’art. 331 (al. 2) du Code pĂ©nal ».
  57. Sous la forme d’une modification de l’alinĂ©a 1 de l’article 334 du Code pĂ©nal, Loi no 744 du « modifiant l’art. 334 du Code pĂ©nal concernant les peines encourues par l’auteur d’incitation Ă  la dĂ©bauche, de corruption d’un mineur de moins de 21 ans »
  58. Ordonnance no 45-190 du , qui le transforme en alinĂ©a 3 de l’article 331, confirmĂ© en alinĂ©a 2 par la Loi no 80-1041 du « relative Ă  la rĂ©pression du viol et de certains attentats aux mƓurs ».
  59. La loi no 74-631 du « fixant Ă  dix-huit ans l’ñge de la majoritĂ© », dans son article 15, remplaçait les mots « de son sexe mineur de vingt et un ans » par « mineur du mĂȘme sexe » dans l'article 331.
  60. G. L., « 25e anniversaire de la dépénalisation par l'assemblée nationale de l'homosexualité », sur CitéGay, .
  61. « « Discours de Robert Badinter contre l'homophobie », sur France Diplo TV, .
  62. « Projet de loi autorisant la ratification du protocole n° 11 à la convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, portant restructuration du mécanisme de contrÎle établi par la convention (ensemble une annexe) », sur Senat.fr (consulté le ).
  63. « Les droits de l'homme », dans Apostrophes, sur Antenne 2, 21 avril 1989, 1 h 25 min 56 s, sur le site de l'INA.
  64. « Badinter : “La non-violence tibĂ©taine est exemplaire” », sur lexpress.fr, 19 mars 2008.
  65. « Le dalaĂŻ lama affirme que la Chine ne respecte pas la “trĂȘve olympique” », sur NouvelObs.com, 17 aoĂ»t 2008.
  66. « ConfĂ©rence du DalaĂŻ Lama sur le thĂšme â€œĂ©thique et sociĂ©tĂ©â€ », 7 juin 2009, vidĂ©o de la confĂ©rence, sur le site de la confĂ©rence.
  67. « Page de l'ancien Sénateur Badinter sur le site du Sénat ».
  68. « Robert Badinter pour la libération de Papon», nouvelobs.com, 11 janvier 2001.
  69. Jean-Marc Varaut, Un avocat pour l'Histoire : MĂ©moires interrompus, 1933-2005, Flammarion, 2007.
  70. « La libération de Papon provoque l'indignation», nouvelobs.com, 19 septembre 2002.
  71. LOI n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du systÚme de santé, NOR : MESX0100092L, J.O. no 54 du 5 mars 2002 page 4 118.
  72. «Maurice Papon est mort», nouvelobs.com, 17 février 2007.
  73. Marine Lamoureux, « Robert Badinter reste sceptique sur “l'exception d'euthanasie” », dans La Croix, 18 septembre 2008, p. 10. ConsultĂ© le 23 novembre 2008.
  74. « Séance du 30 janvier 2008 (compte rendu intégral des débats) », sur le site du Sénat. Consulté le 24 février 2008.
  75. Propos recueillis Alain Salles, « Robert Badinter : “Nous sommes dans une pĂ©riode sombre pour notre justice” », Le Monde, 24 fĂ©vrier 2008, consultĂ© le 24 fĂ©vrier 2008.
  76. Atlantico le 18/05/2011
  77. Article d'Yves Calvi, pour RTL le 10 octobre 2012
  78. (cs) FG Forrest, a s www.fg.cz, 2015, « Seznam vyznamenanĂœch », sur PraĆŸskĂœ hrad (consultĂ© le )
  79. (en-US) « Hungarian PM Gets Macedonia’s Top Award », sur Balkan Insight, (consultĂ© le )
  80. « Robert Badinter », encyclopédie Larousse (consulté le )
  81. « Badinter écrit un livret d'opéra », sur lefigaro.fr,
  82. François Sureau, « Robert Badinter, l’histoire de sa grand-mĂšre Idiss est notre histoire », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
  83. « Robert Badinter fait docteur honoris causa », sur le site de l'ambassade de Croatie en France, 17 avril 2003.
  84. HEC, « Badinter Robert » (consulté le ).
  85. Site de l'ambassade de France à ChiƟinău.
  86. « Chronique de l'album de DaYTona », dans Soul Kitchen, 10 avril 2011.
  87. « Actu clip DaYTona » sur le site d' ECPM, 18 novembre 2011.
  88. « Robert Badinter : « Le droit Ă  la vie est le premier des droits de l’homme. » », Ensemble contre la peine de mort,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

Bibliographie

Bande dessinée
  • Marie Bardiaux-VaĂŻente (ill. Malo Kerfriden), L'abolition : le combat de Robert Badinter, GlĂ©nat, , 128 p. (ISBN 9782344048979).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.