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Roland Dumas

Roland Dumas, né le à Limoges (Haute-Vienne), est un avocat et homme politique français.

Roland Dumas
Illustration.
Roland Dumas dans les années 1980.
Fonctions
Président du Conseil constitutionnel français
–
(4 ans, 11 mois et 21 jours)
Prédécesseur Robert Badinter
Successeur Yves Guéna
Ministre d'État
Ministre des Affaires étrangères
–
(4 ans, 10 mois et 18 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Michel Rocard
Édith Cresson
Pierre Bérégovoy
Gouvernement Rocard I et II
Cresson
Bérégovoy
Prédécesseur Jean-Bernard Raimond
Successeur Alain Juppé
Président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale
–
(5 mois et 28 jours)
LĂ©gislature VIIIe
Prédécesseur Jean Lecanuet
Successeur Valéry Giscard d'Estaing
Ministre des Relations extérieures
–
(1 an, 3 mois et 13 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Laurent Fabius
Gouvernement Fabius
Prédécesseur Claude Cheysson
Successeur Jean-Bernard Raimond
Porte-parole du gouvernement
–
(5 mois et 19 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Pierre Mauroy
Laurent Fabius
Gouvernement Mauroy III
Fabius
Prédécesseur Max Gallo
Successeur Georgina Dufoix
Ministre délégué aux Affaires européennes
–
(11 mois et 19 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Pierre Mauroy
Laurent Fabius
Ministre Claude Cheysson
Gouvernement Mauroy III
Fabius
Prédécesseur André Chandernagor
Successeur Catherine Lalumière
Député français
–
(2 ans, 5 mois et 26 jours)
Élection 16 mars 1986
RĂ©Ă©lection 12 juin 1988
Circonscription Dordogne (1986-1988)
4e de la Dordogne (1988)
Législature VIIIe et IXe (Cinquième République)
Groupe politique Socialiste
Successeur Paul Duvaleix
–
(2 ans, 6 mois et 15 jours)
Élection 21 juin 1981
Circonscription 1re de la Dordogne
Législature VIIe (Cinquième République)
Groupe politique Socialiste
Prédécesseur Yves Guéna
Successeur Christian DĂ©farge
–
(1 an, 1 mois et 27 jours)
Élection 12 mars 1967
Circonscription 2e de la Corrèze
Législature IIIe (Cinquième République)
Groupe politique FGDS
Prédécesseur Pierre Pouyade
Successeur Jean Charbonnel
–
(2 ans, 10 mois et 19 jours)
Élection 2 janvier 1956
Circonscription Haute-Vienne
Législature IIIe (Quatrième République)
Groupe politique UDSR-RDA
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Limoges (France)
Nationalité Française
Parti politique PS
Père Georges Dumas
Diplômé de Université de Paris
École libre des sciences politiques
London School of Economics
Profession Avocat

Signature de

Roland Dumas
Président du Conseil Constitutionnel

Proche de François Mitterrand, il a été notamment ministre des Relations extérieures de 1984 à 1986 et des Affaires étrangères de 1988 à 1993. Il a ensuite présidé le Conseil constitutionnel de 1995 à 2000.

Biographie

Jeunesse

Roland Dumas est le fils d'Élisabeth Lecanuet et Georges Dumas. Son père est fonctionnaire des impôts, détaché à la mairie de Limoges pour gérer les régies des services publics municipaux. Membre de la SFIO, interdite par les autorités de Vichy, et de l'Armée secrète, Georges Dumas est arrêté sur dénonciation à la Gestapo le , comme chef régional du Noyautage des administrations publiques (NAP), puis fusillé deux jours plus tard à Brantôme (Dordogne), avec vingt-quatre autres résistants[1]. Une avenue de Limoges porte son nom.

Roland Dumas s'engage dans les Mouvements unis de la Résistance (MUR) pour lesquels il transporte des armes dans la région de Grenoble au profit des maquis[1]. Organisateur du boycott de l'Orchestre philharmonique de Berlin par les étudiants lyonnais le [2], il est arrêté par la police française et fait l'objet d'un internement administratif pour motif politique au Fort Barraux entre le 19 et le . Il s'en évade, avec quelques camarades, la veille de sa remise en liberté.

À la Libération, il reçoit la Croix de guerre 1939-1945 et la croix du combattant volontaire[1].

Il obtient une licence en droit à l'université de Paris, en travaillant parallèlement dans une agence de presse, l’Agence économique et financière (AGEFI), où il traduit des dépêches aux côtés de Pierre Viansson-Ponté et Pierre Charpy, plus particulièrement celles traitant du Proche-Orient[3]. Il est diplômé de l'École libre des sciences politiques (section Finances publiques, 1945)[4] puis de la London School of Economics. Il suit une formation à l'École des langues orientales (INALCO)[1].

Avocat politique

Il pense à une carrière de chanteur lyrique pour satisfaire sa passion pour la musique et l'opéra[5]. Entre 1949 et 1955, il collabore à l'Agefi comme chef du service étranger, à L'Information[1], et au Nouveau journal, et couvre en particulier la conférence de Genève sur l'Indochine[6].

Puis, il s'inscrit au barreau en 1950. En plaidant en décembre 1953, aux côtés de Robert Badinter, pour le résistant communiste Georges Guingouin, proche de son père, victime d'une machination l'accusant de meurtre, qui bénéficie d'un non-lieu en 1959, et en assistant Me Paul Baudet, qui a obtenu l'acquittement en 1954 du secrétaire général de la défense Jean Mons, soupçonné d'avoir livré des secrets au PCF dans l'affaire des fuites, il gagne la reconnaissance dans les prétoires[5].

Cette dernière affaire touche également le ministre de l'Intérieur sous le gouvernement de Pierre Mendès France, François Mitterrand, dont il est l'avocat avec François Sarda lors de l'attentat de l'Observatoire en 1959, et avec qui il tisse des liens fidèles malgré des positions différentes sur le Proche-Orient et la décolonisation[5].

Il défend également Francis Jeanson, organisateur des réseaux de financement du FLN lors de la guerre d'Algérie[7], est partie civile lors de l'affaire Ben Barka[5] et lors de l'affaire Marković. Georges Pompidou affirme que l'avocat s'est « rué » à Belgrade pour se faire désigner comme avocat par la famille Marković. Il le classe, dans cette affaire, au rang des « personnages déplaisants[8] ». Roland Dumas assiste Alexander Marković lorsque celui-ci fait auprès du juge Patard, le , une déposition fantaisiste évoquant un dîner réunissant les Pompidou et les Delon, auquel il aurait participé avec son frère Stevan, la future victime.

Roland Dumas plaide dans le procès des assassins de Jean de Broglie. À cette époque, il écope de six mois de suspension pour indiscipline[9].

Il s'associe un temps avec l'avocat Jean-Marc Varaut, installant leur cabinet avenue Hoche (Paris)[9].

Défenseur du journal Le Canard enchaîné dans les années 1970 et jusqu'en 1983[3], il plaide contre Jacques Foccart, dans le procès intenté par celui-ci contre l'hebdomadaire après la parution d'un article intitulé « La commode à Foccart »[10] dans lequel il était indiqué que Jacques Foccart faisait écouter et enregistrer toutes les conversations qui se tenaient à l'Élysée[11]. Il porte plainte au nom du journal dans l'affaire des écoutes de l'hebdomadaire dites des « plombiers du Canard », et défend l'hebdomadaire lors du procès intenté par François et Jacques Giscard d'Estaing dans l'affaire des diamants[5] de Jean-Bedel Bokassa.

Jean Genet, Jacques Lacan[9], Luciano Pavarotti[9], Marc Chagall, les héritiers d'Alberto Giacometti, de Giorgio De Chirico et de Georges Braque, Mouammar Kadhafi (qu'il soutient lors de la guerre civile de 2011) sont de ses clients et amis. Il se constitue une importante collection d'art. Pablo Picasso le charge du retour de Guernica à Madrid quand l'Espagne sera redevenue démocratique[5] - [6].

Député socialiste

Ami proche de François Mitterrand, il prend la tĂŞte de la liste dissidente de la SFIO dans la Haute-Vienne, laissĂ©e par le sĂ©nateur et premier adjoint de Limoges, Gaston Charlet. La liste remporte 20 610 voix et 11,5 % des suffrages exprimĂ©s. Roland Dumas est Ă©lu dĂ©putĂ© seul, malgrĂ© le meilleur score obtenu par le sĂ©nateur[1].

Apparenté UDSR, il est secrétaire de la Commission de la production industrielle et siège à celle de la presse. Il est l'auteur de huit propositions de loi, signe deux résolutions, s'investit dans les débats du projet de loi concernant les œuvres cinématographiques comme rapporteur et par plusieurs amendements le , et exprime, le , la position de la commission de la presse à propos du projet de loi sur la propriété littéraire et artistique. Il s'oppose au traité de Rome instituant la Communauté européenne, dans laquelle il craint la puissance allemande. Il défend également ses positions contre la guerre d'Algérie en faisant voter un amendement le , empêchant l'assignation à résidence en Algérie des individus réputés « dangereux » dans le cadre de la reconduction des mesures exceptionnelles de la loi du , et en s'opposant à un amendement au projet de loi sur l'amnistie dans certains territoires d'outremer, jugé insuffisant[1].

Il est des trois députés sur quatorze de l'UDSR qui refusent l'investiture du général de Gaulle en 1958 aux côtés de François Mitterrand[1]. Aux élections suivantes, il ne résiste pas à la victoire gaulliste[6].

Il est élu député FGDS de Corrèze de mars 1967 en battant Jean Charbonnel secrétaire d'État aux affaires étrangères, chargé de la Coopération, mais est battu en juin 1968. Candidat contre Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux lors des élections municipales françaises de 1977, il est élu député socialiste de Dordogne en juin 1981, mars 1986 puis juin 1988, sans s'y implanter réellement[6].

Étant ministre pendant cette période, il ne siège que de juin 1981 à janvier 1984, puis, dans l'opposition, de mars 1986 à mai 1988. Il est cependant président de la commission des Affaires étrangères du au , ayant été élu grâce aux voix des députés du Front national. En mars 1993, il est emporté par la « vague bleue », malgré ou à cause de la promesse du don à l'hôpital de Sarlat, d'un scanner fourni par la fondation de Nahed Ojjeh, fille du ministre syrien Mustafa Tlass[5] - [6].

Ministre sous François Mitterrand

Quand François Mitterrand est élu président de la République, Roland Dumas est au premier rang de la cérémonie du 21 mai au Panthéon, pour laquelle il organise un récital de Placido Domingo grâce à sa position de défenseur de l'Opéra de Paris. Pour autant, il n'entre pas au gouvernement, et se voit confier des missions plus discrètes. Se répand alors un mot attribué à François Mitterrand : « J'ai deux avocats : pour le droit, c'est Badinter, pour le tordu, c'est Dumas »[5] - [9].

Au cours de l'année 1983, il est l'émissaire spécial de François Mitterrand auprès du colonel Kadhafi[9]. Il tente de dissuader la Libye d'envahir le Tchad via une rébellion nord-tchadienne, ce qui aurait forcé la France à intervenir pour maintenir le régime en place. Kadhafi lui promet de ne pas pénétrer au sud du 15e parallèle. Le Tchad est ainsi provisoirement coupé en deux, mais le régime de Ndjamena est maintenu grâce à l'action de la France.

Grâce à sa proximité avec la femme d'affaires Nahed Ojjeh, il effectue aussi plusieurs visites secrètes auprès du président syrien Hafez el-Assad[9].

En décembre 1983, il est nommé ministre des Affaires européennes puis, en plus, porte-parole du gouvernement (en juin 1984). En il est nommé ministre des Relations extérieures du gouvernement de Laurent Fabius et s'engage notamment pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien. En tant que ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas signe l'Acte unique européen le [12]. Il est élu président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale pendant la session parlementaire de l'automne 1986 grâce aux voix du Front national et d'un membre anonyme de la majorité RPR et UDF (le vote eut lieu à bulletin secret) contre Bernard Stasi[6] ; lequel Front national donnera ses voix à Valéry Giscard d'Estaing aux sessions de 1987. il retrouve le Quai d'Orsay après la seconde victoire de François Mitterrand en 1988, malgré la tentative de Michel Rocard, Premier ministre nommé, de l'en écarter[7] au motif qu'il préférait un diplomate de carrière[13]. Il y demeure jusqu'en 1993, représentant la France à l'occasion de la réunification allemande, de la fin de l'URSS et du déclenchement de la guerre du Golfe, qu'il soutient[9].

Roland Dumas et François Mitterrand en 1994.

Son action diplomatique est notamment marquée par ses efforts en vue de (avec Pierre Truche, procureur général près la Cour de cassation) créer un tribunal international (TPIY) pour juger les crimes de guerre en Yougoslavie[14] ; le 22 février 1996, le président de la Cour (M. Cassese) a été reçu par Roland Dumas (alors président du Conseil Constitutionnel) et au palais de l'Élysée par M. Levitte (chef de la cellule diplomatique du président Jacques Chirac) qui l'a assuré du « soutien sans faille » de la France à l'action du Tribunal[15]. Mais selon les confidences ensuite recueillies (en 1998) par Pierre Hazan[16] (ancien journaliste suisse, écrivain et expert en médiation des conflits armés, membre du Centre pour le dialogue humanitaire) auprès de Roland Dumas, si la France a alors proposé et porté ce tribunal, c'était à la fois pour créer un bouclier pour se protéger elle-même (afin d'éviter toute accusation ultérieure de complicité des crimes commis par les bosno-serbes), et pour créer une épée de Damoclès visant à freiner ou stopper les violations graves du droit international humanitaire sur le territoire de l'ex-Yougoslavie[16] (exactions commises à compter du 1er janvier 1991, lors des guerres de Yougoslavie (guerre de Croatie, guerre de Bosnie-Herzégovine et guerre du Kosovo).

Homme de réseau, franc-maçon, membre du Grand Orient de France à partir de 1980[17], profitant de la confiance totale du président de la République, il incarne la Françafrique mitterrandienne, qui s'articule notamment autour d'Omar Bongo et d'Elf[7], en contact direct avec le Président de la République au détriment des Premiers ministres, et s'appuyant sur son entregent et ses collaborateurs plutôt que sur la diplomatie des fonctionnaires du Quai d'Orsay[5].

Il effectue également, hors fonctions officielles, des missions secrètes au profit de François Mitterrand en Afrique et au Proche-Orient[6], mais également pour la politique intérieure comme quand il rencontre Roland Gaucher, membre du bureau politique du Front national durant l'entre-deux-tours de la présidentielle de 1988, pour s'assurer que l'extrême-droite n'appellera pas à faire battre le candidat socialiste[18] - [19].

Président du Conseil constitutionnel

Le 22 février 1995, deux mois avant la fin du mandat de François Mitterrand, Roland Dumas est nommé par le président de la République à la tête du Conseil constitutionnel et prête serment le 8 mars suivant. L'accueil par les sages de la rue de Montpensier, qui lui reprochent, selon Raphaëlle Bacqué, une « certaine amoralité » en comparaison à son prédécesseur Robert Badinter, est froid, mais il séduit rapidement par son esprit[7].

Le , Roland Dumas convainc ses collègues de valider les comptes de campagne d'Édouard Balladur et Jacques Chirac, malgré les dépassements et les recettes injustifiées, pour ne pas à avoir à annuler l'élection présidentielle[7] - [20] - [21]. En 2015, il confirme que ces comptes étaient « manifestement irréguliers »[22].

Sous sa présidence, le Conseil constitutionnel a notamment rendu une décision affirmant que l'immunité judiciaire du président de la République s'imposait même pour les crimes et délits de droit commun.

Mis en cause dans une affaire politico-financière (Elf, frégates, etc.), Roland Dumas est contraint, tout d'abord, à se mettre en congés de la présidence du Conseil constitutionnel, le 24 mars 1999 (laissant le doyen d'âge Yves Guéna assurer l'intérim). Dumas démissionne le 29 février 2000 et Yves Guéna prend la présidence du Conseil le 1er mars à la suite de sa nomination par le président de la République Jacques Chirac.

Activités professionnelles et politiques

Après le Conseil constitutionnel, il retrouve la robe d'avocat[5], réinstallant son cabinet quai de Bourbon, dans l'ancien atelier de Camille Claudel[9].

À l'extérieur des instances du Parti socialiste, où il est peu apprécié, et tenu à l'écart du cercle des mitterrandiens[7], il conserve une place médiatique de défenseur de l'ancien président après la mort de celui-ci, comme lors du procès des écoutes de la cellule de l'Élysée, en janvier 2005[23]. Lors de l'élection présidentielle de 2007, il apporte son soutien à la candidate socialiste Ségolène Royal.

Affaires judiciaires et polémiques médiatiques

À partir de 1997, il est cité dans les affaires Elf et des frégates de Taïwan, pour ce qui devient l'affaire Elf, autour du rôle d'intermédiaire joué par sa maîtresse Christine Deviers-Joncour. Il décide de suspendre l'exercice de ses fonctions le , puis est contraint à la démission de la présidence du Conseil constitutionnel le . Il accède toutefois à l'honorariat en 2002.

Condamné en première instance à six mois de prison ferme et deux ans avec sursis, il obtient la relaxe en appel en janvier 2003 et est reconnu innocent de l'ensemble des chefs d'accusation qui l'avaient amené devant la justice[5].

Également poursuivi pour complicitĂ© d'abus de confiance, dans le cadre de la succession du sculpteur Alberto Giacometti dont il est l'exĂ©cuteur testamentaire, Roland Dumas a Ă©tĂ© condamnĂ©, de manière dĂ©finitive, Ă  douze mois d'emprisonnement avec sursis et 150 000 euros d'amende par le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation le [5].

Roland Dumas est l'un des premiers soutiens de Dieudonné en 2006. Il se laisse photographier avec Bruno Gollnisch, Jany Le Pen, et Alain Soral[7], et signe une lettre de recommandation pour l'entrée au barreau de Louis Aliot[24] - [25].

En décembre 2010, il agite le monde médiatique et politique en se rendant quelques jours en Côte d'Ivoire avec son confrère Jacques Vergès pour défendre les positions du président sortant Laurent Gbagbo, qui conteste la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle, reconnue par la commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale[5]. Selon Libération, Dumas aurait été convaincu de s'y rendre par Marcel Ceccaldi, conseiller de plusieurs chefs d’État africains, conseiller juridique du FN et ancien proche de Jean-Marie Le Pen[24]. La même année, il déclare à Hicham Hamza, d'Oumma.com, ne pas croire « à ce qui a été raconté » au sujet des attentats du 11 septembre 2001[26].

Il déclare sa croyance dans un complotisme sur Radio Courtoisie le , avançant que les guerres au Moyen-Orient et la destruction de la Syrie seraient un moyen de favoriser l'émancipation d'Israël dans la région.

Le , le parquet de Nîmes le renvoie en correctionnelle pour « recel de détournements de fonds publics ». L’affaire porte sur une étude sur la vidéosurveillance et un système de lecture automatique de plaques d’immatriculation. La justice soupçonne que cette étude sur la vidéosurveillance, qui avait été commandée à Roland Dumas par Gilbert Baumet lorsqu’il était maire de Pont-Saint-Esprit (Gard), ait en réalité servi à payer une partie des honoraires d’avocat de Roland Dumas dans une autre affaire où il conseillait Gilbert Baumet[27].

Interrogé le sur BFM TV et RMC, lorsque Jean-Jacques Bourdin lui demande à propos de Manuel Valls, alors Premier ministre, « Il est sous influence juive ? », Roland Dumas répond « Probablement, je peux le penser, tout le monde a un peu d'influence. On en a d'abord beaucoup sous l'influence de sa femme », visant Anne Gravoin[28] - [29]. Ces propos sont par la suite critiqués et qualifiés d'antisémites par certaines personnalités politiques et médiatiques, notamment par des responsables du Parti socialiste dont il est issu[30]. Il réitère ses accusations et refuse de retirer ses propos lors d'un entretien accordé à France 24[31].

Roland Dumas est aussi un défenseur de la cause palestinienne[32].

Vie privée

Étudiant, il épouse une Grecque, Theodora, puis vit avec l'artiste Maria Murano. Il se remarie avec Anne-Marie Dumas, de 22 ans sa cadette, héritière des apéritifs Lillet ; ils sont parents d'une fille, Delphine, et de deux fils, David et Damien dont le président François Mitterrand est le parrain. Le couple vit à Paris et à Saint-Selve (Gironde)[33].

Il est athée[9].

DĂ©tail des mandats et fonctions

Mandats de député

Mandats locaux

Fonctions gouvernementales

Autres fonctions

Publications

  • J'ai vu vivre la Chine, Ă©ditions Fayard, 1960.
  • Les Avocats, Ă©ditions Grasset, 1977 (ISBN 978-2246004325).
  • Le Droit de l'information, PUF, 1981.
  • Plaidoyer pour Roger Gilbert-Lecomte, Gallimard, 1985 (ISBN 978-2070704019).
  • La PropriĂ©tĂ© littĂ©raire et artistique, PUF, 1987 (ISBN 978-2130398745).
  • Le Peuple assemblĂ©, Ă©ditions Flammarion, 1989 (ISBN 978-2080660534).
  • Le Fil et la Pelote, Plon, 1996 (ISBN 978-2259180467).
  • L'Épreuve, les preuves, Ă©ditions Michel Lafon, 2003 (ISBN 978-2840985310).
  • Affaires Ă©trangères, tome I (1981-1988), Ă©ditions Fayard, 2007 (ISBN 978-2213630175).
  • Entretiens avec Roland Dumas, avec Laure Adler, M. de Maule, 2010 (ISBN 978-2876232655).
  • Crimes et fraudes en CĂ´te d'Ivoire, avec Jacques Vergès, Edite, 2011 (ISBN 978-2846083065).
  • Sarkozy sous BHL (avec Jacques Vergès), Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2011, 128 p.
  • Coups et blessures : 50 ans de secrets partagĂ©s avec François Mitterrand, Le Cherche midi, 2011 (ISBN 978-2749117454).
  • Dans l'Ĺ“il du Minotaure : le labyrinthe de mes vies, avec Alain Bouzy, Le Cherche midi, 2013 (ISBN 978-2749129969).
  • Nouveaux enjeux internationaux. Guerre ou paix (avec Charles Crettien), Le Cherche midi, 2014.
  • Politiquement incorrect, Le Cherche midi, 2015 (ISBN 978-2749136080).
  • Picasso, ce volcan jamais Ă©teint (co-Ă©crit avec Thierry Savatier), Bartillat, 2018. (ISBN 9782841006526).

Filmographie

Notes et références

  1. « Formulaire de recherche dans la base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  2. Éric Duhamel, François Mitterrand : l'unité d'un homme, 1998, p. 146.
  3. « Ma vie avec les médias : Roland Dumas », La Revue-Médias, mars 2005.
  4. Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
  5. « TF1 INFO - Actualités du jour en direct : Actualité en France et à l'International », sur TF1 INFO (consulté le )
  6. Gilles Bresson, « Un proche parmi les proches », Libération, 23 février 1995.
  7. Raphaëlle Bacqué, « Roland Dumas, l'amoraliste », Le Monde, 13 janvier 2011.
  8. Georges Pompidou, Pour rétablir une vérité, Paris, Flammarion, , 292 p. (ISBN 2-08-064470-X), Avant la Présidence
  9. « Roland Dumas : "Ce qui est droit, c'est emmerdant !" », sur O, (consulté le )
  10. « La commode à Foccart », Le Canard Enchainé,‎ .
  11. Karl Laske et Laurent Valdiguié, Le vrai Canard, Paris, Stock, , 487 p. (ISBN 978-2-234-06078-4).
  12. « Roland Dumas signe l'Acte unique européen (Luxembourg, 17 février 1986) », sur CVCE.EU by UNI.LU, (consulté le )
  13. Jacques Attali, Verbatim III : chronique des années 1988-1991, Paris, Librairie générale française, (ISBN 2-253-14409-6 et 9782253144090, OCLC 496064040, lire en ligne), 1988-1989.
  14. « Déclaration et conférence de presse de MM. Roland Dumas, ministre des affaires étrangères, et Pierre Truche, procureur général près la Cour de cassation, sur la proposition française de créer un tribunal international pour juger les crimes de guerre, Paris le 8 février 1993. », sur Vie-publique.fr (consulté le ).
  15. « La France exprime "son soutien sans faille" au Tribunal International », sur icty.org (consulté le ).
  16. [vidéo] Thinkerview, Faut-il accepter de négocier avec le diable ? Pierre Hazan [EN DIRECT] sur YouTube, (consulté le ).
  17. « Ces franc-maçons qui nous gouvernent », Nouvel Observateur, 6 janvier 2013.
  18. Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Perez, La Main droite de dieu : Enquête sur François Mitterrand et l'extrême droite, Seuil, 1994.
  19. Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen démasquée, Grasset, Le Livre de Poche, 2011, p. 109 et 226-227.
  20. Benoît Collombat et David Servenay, « Campagnes de Chirac et de Balladur en 1995: souvenirs d'une arnaque », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Elodie Guéguen, « Présidentielle 1995 : ces trois mois où le Conseil constitutionnel a manœuvré pour “sauver” le Président », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Roland Dumas : « En 1995, les comptes de campagne de Balladur et Chirac étaient manifestement irréguliers » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Patricia Tourancheau, « Roland Dumas, éternel avocat du Président », Libération, 26 janvier 2005.
  24. « La Côte-d’Ivoire, nouveau terrain de jeu de l’extrême droite française ? », Droites Extrêmes (lemonde.fr), (consulté le ).
  25. Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen démasquée, Grasset, Le Livre de Poche, 2011, p. 227-228.
  26. « Roland Dumas : « Le 11-Septembre, je n’y crois pas » », sur Oumma, (consulté le )
  27. « Roland Dumas comparaîtra au tribunal pour « recel de détournements de fonds publics » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. « Bourdin Direct: Roland Dumas - 16/02 » (consulté le )
  29. LIBERATION, « Roland Dumas et l'«influence juive» de Manuel Valls », sur Libération (consulté le )
  30. « Valls "sous influence juive"? Le dérapage incroyable de Roland Dumas », sur Le HuffPost, (consulté le )
  31. (en) FRANCE 24, « Ex-minister unrepentant for comments on French PM's Jewish wife », sur france24.com, (consulté le ).
  32. « Quand Roland Dumas soupçonne Manuel Valls d’être un peu juif sur les bords… », sur Atlantico.fr (consulté le ).
  33. « L’agent très privé de Roland Dumas - Christine Deviers-Joncour », sur parismatch.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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