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Gouvernement Pierre Mauroy (3)

Le troisième gouvernement Pierre Mauroy est le 17e gouvernement de la Ve République française.

Gouvernement Pierre Mauroy III

Ve RĂ©publique

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Premier ministre Pierre Mauroy en 1981.
Président François Mitterrand
Premier ministre Pierre Mauroy
Formation
Fin
DurĂ©e 1 an, 3 mois et 25 jours
Composition initiale
Coalition PS - PCF - MRG - PSU
Ministres 14
Secrétaires d'État 28
Femmes 6
Hommes 36
Représentation
VIIe législature
333 / 491
Drapeau de la France

Cet article présente la composition du gouvernement français sous le Premier ministre Pierre Mauroy du au , pendant la présidence de François Mitterrand (1981-1995). Il s’agit du troisième et dernier gouvernement de Pierre Mauroy.

Contexte de formation

Contexte politique et Ă©conomique

Le troisième gouvernement de Pierre Mauroy inaugure la politique de tournant de la rigueur voulue par le président Mitterrand. L'objectif est de freiner les dépenses publiques, et donc abaisser l'inflation, afin de rester dans le Système monétaire européen et assainir les finances publiques françaises, qui se sont dégradées entre 1981 et 1982 du fait de la relance keynésienne qui a vu les dépenses publiques augmenter de plus de 30 %.

FĂ©minisation du gouvernement

Le gouvernement compte six femmes ministres : Édith Cresson, Yvette Roudy, Edwige Avice, Catherine Lalumière, Georgina Dufoix et Huguette Bouchardeau.

Coalition

Si le gouvernement est principalement composé de socialistes, quelques ministres communistes sont nommés à des postes, bien que subalternes, pour honorer l'accord entre Mitterrand et le Parti communiste.

Composition initiale

Pierre Mauroy est nommé Premier ministre par un décret du [1] et les membres du Gouvernement par un décret en date du [2] - [3] et du [4] - [5].

Premier ministre

Image Fonction Nom Parti
Jacques Chirac Premier ministre Pierre Mauroy PS

Ministres

Ministres délégués

Secrétaires d'État

Image Fonction Nom Parti
Max Gallo Secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement Max Gallo PS
Secrétaire d'État Jean Le Garrec PS
Anicet Le Pors Secrétaire d'État chargé de la Fonction publique et des Réformes administratives Anicet Le Pors PCF
Secrétaire d'État chargé des Techniques de la Communication Georges Fillioud PS
Henri Emmanuelli Secrétaire d'État chargé du Budget Henri Emmanuelli PS
Catherine Lalumière Secrétaire d'État chargée de la Consomnation Catherine Lalumière PS
Secrétaire d'État chargé de la Sécurité publique Joseph Franceschi PS
Secrétaire d'État chargé des Départements et territoires d'outre-mer Georges Lemoine PS
Secrétaire d'État de la Défense François Autain PS
Secrétaire d'État chargé des Anciens combattants Jean Laurain PS
Jean Auroux Secrétaire d'État chargé de l'Énergie Jean Auroux PS
Edmond Hervé Secrétaire d'État chargé de la Santé Edmond Hervé PS
Georgina Dufoix Secrétaire d'État chargée de la Famille, de la Population et des Travailleurs immigrés Georgina Dufoix PS
Daniel Benoist Secrétaire d'État chargé des Personnes âgées Daniel Benoist PS
Secrétaire d'Etat chargé des Rapatriés Raymond Courrière PS
Huguette Bouchardeau Secrétaire d'État chargée de l'Environnement et de la Qualité de vie Huguette Bouchardeau PSU
Roger-Gérard Schwartzenberg Secrétaire d'État Roger-Gérard Schwartzenberg MRG
René Souchon Secrétaire d'État chargé de l'Agriculture et de la Forêt René Souchon PS
Secrétaire d'État chargé du Tourisme Roland Carraz PS
Secrétaire d'État chargé de la Mer Guy Lengagne PS

Ajustements et remaniements

Remaniement du 4 octobre 1983

Élus sénateurs le , Roger Quilliot et François Autain démissionnent[6]. Ce sont les raisons du remaniement du [7] :

Remaniement du 7 décembre 1983

Nommé premier président de la Cour des comptes[8], André Chandernagor démissionne[9].

Le poste de ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé des Affaires européennes est supprimé.

Remaniement du 18 décembre 1983

Roland Dumas (PS) devient ministre des Affaires européennes[10].

Remaniement du 18 juin 1984

Max Gallo démissionne le . Il est remplacé comme porte-parole du gouvernement par Roland Dumas (PS), ministre des Affaires européennes[11].

Actions

Politique budgétaire

Le tournant de la rigueur ayant été bâti sur la nécessité de lutter contre l'inflation, le gouvernement enclenche une baisse des dépenses et donc de la demande globale, qui atteint 60 milliards de francs. La ponction sur les ménages s'élève à 33 milliards de francs, ce qui contre-carre une grande partie des mesures de relance prises jusqu'alors[12].

Politique industrielle et de l'emploi

Laurent Fabius, ministre de l'Industrie, mène une politique de modernisation des entreprises. Il annonce en mai 1983 les CODEVI (Comptes pour le développement industriel), qui sont lancés à la rentrée. Ils drainent 26 milliards de francs en un mois, et recueillent 54 milliards en six mois. Cette épargne alimente un Fonds industriel de modernisation (FIM), dont la mission est de prêter des capitaux aux entreprises industrielles pour financer le renouvellement de leurs technologies et de leurs équipements.

Le nombre annuel de faillites ayant doublé depuis le choc pétrolier de 1973, s'établissent à 25 000 par an en 1984, une loi sur le sauvetage juridique, économique et social des entreprises en difficulté est votée le 1er mars 1984, et sera suivie d'une seconde loi sous le gouvernement suivant.

Seulement, devant le constat que la cause principale des faillites est le surendettement et le vieillissement des équipements, et qu'au moins un tiers des entreprises françaises doit être modernisé pour survivre, le gouvernement rompt avec la doctrine qui avait dominé jusque là du sauvetage par l’État des entreprises. Au moins de juin 1984, le gouvernement n'empêche pas la fermeture de l'entreprise sidérurgique Creusot-Loire, plus grand dépôt de bilan de l'histoire industrielle française.

Le gouvernement Mauroy s'attelle à ce que le Premier ministre appelle le « traitement social du chômage ». Ces efforts portent principalement sur les actifs en fin de carrière. À travers les dispositifs de préretraite mis en place par le gouvernement, 700 000 personnes en bénéficient lorsque Mauroy quitte Matignon.

Afin de s'attaquer au chômage des jeunes, qui sont les plus touchés par le chômage, est créé en 1983 le stage d’insertion à la vie professionnelle (SIVP). Rémunéré entre le tiers et la moitié du SMIC, l’entreprise qui embauche le jeune n'a pas à payer de cotisations sociales. Ne montrant pas de résultats positifs, le dispositif est supprimé en 1988.

Finances publiques

La rigueur décidée en 1983 se module à travers trois priorités politiques : rétablir l'épargne, car c'est un excès de demande qui a causé le creusement de la balance commerciale, la réduction du déficit budgétaire, que la relance keynésienne a creusé, et le ralentissement du crédit. Pour ce faire, la rémunération des plans épargne logement est élevée d'un point (9 % à 10 %). Le gouvernement tente de combler le déficit budgétaire par un prélèvement de 1 % sur les revenus, qui rapporte 13 milliards, et une chute de 24 milliards des dépenses.

La loi de finances du budget de l'année 1985 vise à réduire l'inflation (avec un objectif de 5 % par an avant 1986), la pression fiscale, et à moderniser l'industrie. Les impôts et cotisations sociales baissent pour la première fois depuis 1971. La réduction de l'impôt de 5 % et la suppression de la cotisation sociale de 1 % permettent aux ménages de bénéficier d'un revenu disponible supplémentaire de 20 milliards de francs. La réduction de la taxe professionnelle fait économiser 10 milliards aux entreprises[13].

Afin de récupérer ce manque à gagner de 30 milliards de francs, 23 milliards sont récupérés en augmentant la fiscalité sur les carburants et en augmentant les tarifs sur les téléphones.

Afin de freiner l'inflation, la croissance de la masse monétaire est limitée à 9 %, afin de faire passer l'inflation de 11,6 % en 1982 à un objectif de 8 % fin 1983.

Sondages

Un sondage Sofres indique en mars 1984 que 54 % des Français approuvent la poursuite de la politique de rigueur du gouvernement et qu’ils sont « prêts à sacrifier une certaine baisse du pouvoir d'achat ». Le journal Le Monde écrit le mois même que cela « laisse espérer à la gauche que les « graines » semées par M. Mauroy ne demeureront pas éternellement stériles »[14].

DĂ©mission

Pierre Mauroy profite de la cérémonie du 14 juillet pour confier au Président Mitterrand que, si le projet de loi Savary est retiré, alors il démissionnera. François Mitterrand refuse qu'il quitte le navire. Le revoyant dans l'après-midi, il lui demande de rester avec lui le temps de mener le référendum. Se coordonnant avec Alain Savary dans la soirée, Mauroy téléphone le lendemain à Mitterrand pour lui annoncer sa décision finale de quitter le gouvernement si le projet de loi, qui a déjà été voté en première lecture, est retiré. Il rédige sa lettre de démission et l'envoie par télécopie le 15 juillet au Président[13].

Mauroy donne officiellement sa lettre de démission au Président le mardi 17 juillet, qui est publiée au Journal officiel de la République française le . Laurent Fabius est nommé dans la soirée par François Mitterrand comme nouveau Premier ministre et forme le gouvernement Fabius.

Relations avec le parlement

Le , le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale sur la déclaration de politique générale par 323 voix pour et 155 contre[15].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du 06/04/1983
Position Groupe Non-inscrits Total
COM SOC UDF RPR
POUR 43 280 0 0 0 323
CONTRE 0 0 64 85 6 155
ABSTENTION 0 0 0 0 0 0
NON-VOTANT 1 5 0 3[16] 3 12[16]

Le , le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale sur la déclaration de politique générale par 329 voix pour, 156 contre et 5 abstentions[17].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du 19/04/1984
Position Groupe Non-inscrits Total
COM SOC UDF RPR
POUR 44 282 0 0 3 329
CONTRE 0 0 62 87 7 156
ABSTENTION 0 0 0 0 1 1
NON-VOTANT 0 1 0 2 2 5

Notes et références

  1. DĂ©cret du 22 mars 1983 portant nomination du Premier ministre
  2. DĂ©cret du 22 mars 1983 portant nomination de membres du gouvernement (source gouvernement)
  3. DĂ©cret du 22 mars 1983 portant nomination de membres du gouvernement (source LĂ©gifrance, mais il manque la 2e page)
  4. DĂ©cret du 24 mars 1983 relatif Ă  la composition du gouvernement (source gouvernement)
  5. DĂ©cret du 24 mars 1983 relatif Ă  la composition du gouvernement (source LĂ©gifrance)
  6. « 4 octobre 1983 - France - Remaniement ministériel », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le )
  7. DĂ©cret du 4 octobre 1983 relatif Ă  la composition du gouvernement
  8. Décret du 7 décembre 1983 portant nomination du premier président de la Cour des comptes
  9. Décret du 7 décembre 1983 relatif à la composition du gouvernement
  10. Décret du 18 décembre 1983 relatif à la composition du gouvernement
  11. DĂ©cret du 18 juin 1984 relatif Ă  la composition du gouvernement
  12. Daniel, Jean-Marc, (1954- ...), Le gâchis français : 40 ans de mensonges économiques, Paris, Tallandier, dl 2015, ©2015, 265 p. (ISBN 979-10-210-0287-6, OCLC 924058241, lire en ligne)
  13. Pierre Favier, La DĂ©cennie Mitterrand : les Ă©preuves (1984-1988), Paris, Seuil, , 774 p. (ISBN 2-02-012891-8, 978-2-02-012891-9 et 2-02-014427-1, OCLC 25057306, lire en ligne)
  14. « Les Bucoliques de M. Mauroy », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. https://archives.assemblee-nationale.fr/7/cri/1982-1983-ordinaire2/004.pdf
  16. dont 2 excusés
  17. https://archives.assemblee-nationale.fr/7/cri/1983-1984-ordinaire2/029.pdf

Voir aussi

Bibliographie

  • Les gouvernements et les assemblĂ©es parlementaires sous le Ve RĂ©publique, Paris, AssemblĂ©e nationale, , 203 p. (lire en ligne) [PDF]
  • Thierry Pfister, La Vie quotidienne Ă  Matignon au temps de l'union de la gauche, Hachette, 1985.

Lien externe

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