Accueil🇫🇷Chercher

Fort Barraux

Le fort Barraux, situé sur la commune de Barraux en Isère, constitue l'un des plus anciens forts bastionnés des Alpes encore en l'état.

Fort Barraux
Fort de Saint-Barthélémy
Présentation
Type
Fort
Destination initiale
DĂ©fense
Destination actuelle
Mise en valeur du patrimoine via une association
Style
Fort bastionné
Architecte
Construction
24 août 1597
Propriétaire
Commune de Barraux
Patrimonialité
Site web
Coordonnées
45° 26′ 09″ N, 5° 59′ 14″ E
Localisation sur la carte d’Isère
voir sur la carte d’Isère
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Le fort Barraux vu par un oiseau. Aout 2021.

Histoire

La construction de ce fort, alors appelé fort de Saint-Barthélémy, est commencée le par le duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier pour défendre l'entrée de la vallée du Grésivaudan. Celle-ci fait suite à la bataille de Pontcharra du 17 septembre 1591 lors de laquelle l'armée française commandée par Lesdiguières bat l'armée du duc de Savoie Charles-Emmanuel. Malgré tout, la Savoie commence la construction d'un fort bastionné sur les terres du Royaume de France dont l'achèvement est attendu par Henri IV. Les troupes de duc de Lesdiguières réussissent, le 15 mars 1598 et grâce à un stratagème, à prendre le contrôle du fort dont la construction est tout juste achevée.

En 1600, lors de la guerre franco-savoyarde, le fort fournit quatre canons à l'armée des Alpes.

Conçu par l'architecte piémontais Ercole Negro, le fort subit plusieurs modifications au cours du XVIIe siècle par Raymond Bonnefonds et Jean de Beins en 1608 avant d'être profondément remanié par Vauban de 1692 à 1698[1].

Jean-François II de Bellegarde[2] en est gouverneur dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.

Le fort a également joué le rôle de prison, notamment pendant la Révolution française et pendant les deux guerres mondiales. Barnave y a notamment été interné en 1793.

Fort-Barraux devient un des principaux centres de séjour surveillé (CSS) du régime de Vichy pour la zone sud entre 1940 et 1944[3].

  • De 1940 Ă  octobre 1942, le camp est spĂ©cialement rĂ©servĂ© aux internĂ©s politiques.
  • D'octobre 1942 Ă  juin 1944, le CSS devient un camp pour "repris de justices et souteneurs".

Lors de ces deux pĂ©riodes, bien qu’étant successivement spĂ©cialisĂ© dans l’internement des politiques puis des droits-communs, le camp continue Ă  « accueillir » des internĂ©s issus des autres catĂ©gories (des droits-communs, des "marchĂ© noir", des Juifs en transit). Des familles juives Ă©trangères y sont internĂ©es en aoĂ»t 1942 Ă  la suite des rafles organisĂ©es par le rĂ©gime de Vichy, certains d'entre eux sont transfĂ©rĂ©s Ă  Drancy puis dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz. Ainsi plus de 4 000 personnes[4] sont internĂ©es entre 1940 et 1944. Les derniers internĂ©s du CSS (des droits-communs) sont dĂ©portĂ©s par les Allemands en juin 1944[5].

À la Libération, Fort-Barraux est à nouveau dévolu à l'internement. Ces internés sont principalement des travailleurs volontaires de retour d'Allemagne, des suspects de collaboration avec l'Allemagne et des "marché noir".

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, environ 800 soldats allemands sont incarcérés à fort Barraux. Une centaine d'entre eux meurent dans les premiers mois des suites d'un difficile voyage, leurs corps sont enterrés à proximité du Fort.

Désaffecté en 1985, le fort Barraux est inscrit monument historique le après son rachat par la commune de Barraux puis classé par arrêté du . Sont protégés l'enceinte, le fossé, le pavillon et la chapelle[1]. Aujourd'hui le Fort, entretenu par la commune, sert pour diverses occasions privées tels que des mariages ou galas et publiques tels que des concerts. De plus, des visites guidées sont organisées régulièrement de mai à septembre.

Plan-relief de Fort-Barraux

Un plan-relief de Fort-Barraux a Ă©tĂ© conçu en 1693. Cette maquette, d'une Ă©chelle 1/600e mesure 18 m2[6]. Cette maquette se trouve au musĂ©e des Plans-reliefs, Ă  l’hĂ´tel des Invalides, avec d'autres plans-reliefs, rĂ©alisĂ©s Ă  partir du règne de Louis XIV jusqu’à celui de NapolĂ©on III afin de prĂ©parer les opĂ©rations militaires. La collection se trouvait au Louvre jusqu'en 1777 avant de dĂ©mĂ©nager vers son lieu actuel.

  • Plan du fort Barraux dressĂ© par Ercole Negro.
    Plan du fort Barraux dressé par Ercole Negro.
  • Plan du fort dressĂ© par Vauban en 1692.
    Plan du fort dressé par Vauban en 1692.
  • Fort Barraux après les travaux de Vauban.
    Fort Barraux après les travaux de Vauban.
  • Gravure extraite de "Les Plans et Profils de toutes les principales villes et lieux considĂ©rables de France. par le Sieur TASSIN" (Province du DauphinĂ©)
    Gravure extraite de "Les Plans et Profils de toutes les principales villes et lieux considérables de France. par le Sieur TASSIN" (Province du Dauphiné)

Caractéristiques et composition

Au XVIIe siècle existait une potence dans la cour du fort Barraux. Celle-ci était utilisée pour les condamnations à la pendaison des soldats qui avaient commis des actes de vol[7].

Un puits de 48 mètres de profondeur dont l'eau provient de sources du village est Ă©difiĂ© dans l'enceinte du Fort.

Des dessins et messages gravés, principalement de prisonniers de la fin du XIXe et du XXe siècle, sont encore observables sur les murs des cachots et autres cellules.

Tournages

  • Le fort est le lieu principal du tournage du film historique "Le Soldat MĂ©rite le Paradis", racontant le sacrifice de Chasseurs Alpins dĂ©fendant le Fort de Vaux pendant la bataille de Verdun[8]. Pendant plusieurs mois, le rĂ©alisateur Richard Delay a fait appel Ă  des associations de reconstitution historique et des bĂ©nĂ©voles en costumes militaires pour montrer Ă  l'Ă©cran des aspects oubliĂ©s de la Grande Guerre[9].

Notes et références

  1. Notice no PA00117119, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Michèle Brocard, Les châteaux de Savoie, Cabédita, 1995 (ISBN 9782882951427), p. 171-173.
  3. Christèle Joly-Origlio, « Le centre de séjour surveillé de Fort-Barraux »
  4. « A propos du Centre de Séjour Surveillé de Fort-Barraux, voir le site de Christèle Joly-Origlio »,
  5. Musée dauphinois - exposition des plans-reliefs de Fort Barraux et de Grenoble.
  6. François Lesbros, Fort Barraux, Quatre siècles d'histoires
  7. « article sur le film Le soldat mérite le paradis », Le Dauphiné Libéré,‎ (lire en ligne)
  8. « site du Radio Musée Galletti » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.