Jean-Marc Varaut
Jean-Marc Varaut, né le à Neuilly-sur-Seine et mort le [1] à Paris 15e[2], est un avocat français.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 72 ans) 15e arrondissement de Paris |
Pseudonyme |
Jean-Marc Dufay |
Nationalité | |
Activité | |
Conjoint |
Daphné Varaut (d) |
Enfants |
Laurence Varaut (d) Charles-Henri Varaut (d) Alexandre Varaut |
Partis politiques | |
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Membre de |
Commission de la nationalité (d) (- Académie des sciences morales et politiques |
Distinctions |
Biographie
Famille et origines
Sourd dĂšs l'Ăąge de quatre ans Ă la suite d'otites rĂ©pĂ©tĂ©es, Jean-Marc Varaut est envoyĂ© par ses parents dans une Ă©cole de Villard-de-Lans pour soigner ses troubles auditifs[3]. Ce sĂ©jour aura lieu pendant l'Occupation, alors que ses parents vivent Ă Pontoise (ils vivaient auparavant Ă Paris) oĂč le pĂšre de Jean-Marc est avouĂ©.
Jean-Marc fait ses Ă©tudes secondaires comme externe Ă lâĂ©cole Saint-Martin-de-France Ă Pontoise, tenue par les oratoriens, et est profondĂ©ment imprĂ©gnĂ© par la spiritualitĂ© de son directeur, le pĂšre Pierre Dabosville. Il a comme professeur de latin et de grec le linguiste Georges DumĂ©zil.
Royaliste, il milite au quartier latin dans les annĂ©es 1950 et dirige sous le pseudonyme de Jean-Marc Dufay le journal des Ă©tudiants dâAction française (Restauration nationale) intitulĂ© AmitiĂ©s françaises universitaires[4]. Il se lie Ă cette Ă©poque Ă l'Ă©crivain Vladimir Volkoff, qu'il rencontre "en se battant ensemble contre des communistes" et au philosophe Pierre Boutang.
Il épouse en juillet 1956 Daphné Mellor (1934-2012) avocate, fille de l'avocat et historien Alec Mellor, qu'il avait rencontrée à la faculté de droit. Il est le pÚre de Charles-Henri Varaut (1961-1984), de Laurence Varaut (née en 1958) et d'Alexandre Varaut (né en 1966).
Parcours et engagements
Avocat depuis 1956, Jean-Marc Varaut est dâabord collaborateur du bĂątonnier Paul Arrighi, puis il sâassocie un temps Ă Richard Dupuy et Ă Roland Dumas ayant leur cabinet 2 avenue Hoche Ă Paris[5]. Il fut aussi premier secrĂ©taire de la ConfĂ©rence du Stage.
En 1965, Jean-Marc Varaut devient lâun des animateurs des ComitĂ©s Tixier-Vignancour. Il rejoint les RĂ©publicains indĂ©pendants de ValĂ©ry Giscard dâEstaing et devient lâun des principaux responsables des clubs Perspectives et RĂ©alitĂ©s.
Jean-Marc Varaut contribue Ă l'automne 1975 Ă faire connaĂźtre la rĂ©alitĂ© du systĂšme soviĂ©tique et des internements psychiatriques rĂ©servĂ©s aux dissidents. SâĂ©tant rendu avec deux confrĂšres, François Morette et Jean-Michel PĂ©rard en URSS afin dây rencontrer les familles de LĂ©onide Pliouchtch, Vladimir Boukovski et AndreĂŻ Sakharov, les trois avocats se prĂ©sentent Ă la porte de la Loubianka, sont reçus et demandent Ă rencontrer les prisonniers, invoquant les accords d'Helsinki. L'article de Jean-Marc Varaut, Jours noirs et nuits blanches Ă Moscou, paru dans Le Figaro, sera reproduit dans la presse du monde entier. Plioutch sera libĂ©rĂ©, et Boukovski.
Ă la fin des annĂ©es 70, il s'inscrit en philosophie Ă la Sorbonne (oĂč il retrouve Pierre Boutang, titulaire de la chaire de mĂ©taphysique) et passe plusieurs diplĂŽmes, jusqu'au doctorat d'Etat en philosophie.
Dans les annĂ©es 1990, Jean-Marc Varaut milite au sein de clubs libĂ©raux tels que lâAssociation pour la libertĂ© Ă©conomique et le progrĂšs social (ALEPS) de Jacques Garello, IdĂ©es-action, ou Liberalia de Bernard Cherlonneix ; il poursuit son engagement politique au Parti rĂ©publicain (futur DĂ©mocratie libĂ©rale, une des composantes qui donnera naissance Ă lâUMP), avec son ami Alain Madelin.
Monarchiste, Jean-Marc Varaut sâimplique en 1993 dans la dĂ©fense de la mĂ©moire de Louis XVI, pour le bicentenaire de sa dĂ©capitation.
Il est directeur des Ă©tudes de lâInstitut de droit pĂ©nal du barreau de Paris, Ă partir de 1989. En 1996, il est chargĂ© par le ministĂšre de la Justice dâune mission en vue de lâĂ©laboration dâun code des professions judiciaires et juridiques et il est Ă©lu membre de lâAcadĂ©mie des sciences morales et politiques.Le joaillier italien Buccellati crĂ©era son Ă©pĂ©e d'acadĂ©micien.
Il fut l'avocat de Maurice Papon, ancien Préfet de Police de Paris et ancien ministre, accusé de crime contre l'humanité, de François Léotard, ancien ministre, accusé de financement illégal de parti politique, de Michel Droit, journaliste, du général Maurice Challe, l'un des auteurs du putsch d'Alger en avril 1961, du lieutenant de vaisseau Guillaume, dit le Crabe-Tambour, de Raymond Vulliez, tycoon de l'immobilier parisien dans les années 70/80.
En 2002, il est candidat infructueux à l'Académie française[6].
Jean-Marc Varaut meurt Ă la Maison mĂ©dicale Jeanne-Garnier situĂ©e dans le 15e arrondissement de Paris, le des suites dâun cancer. Ses obsĂšques en lâĂ©glise Saint-Eustache rĂ©uniront presque un millier de personnes. Quoique catholique, il est enterrĂ© en Normandie selon les rites de l'Ăglise orthodoxe par Mgr Joseph, Ă©vĂȘque roumain Ă Paris.
Ćuvres
- Les avocats du Marais ou le Barreau sous la RĂ©volution, Paris, Imprimerie du Palais, 1961.
- La Prison, pour quoi faire ?, Paris, La table ronde, 1972.
- L'Abominable Docteur Petiot, Paris, Balland, 1974, rééd., Presses Pocket, 1989.
- La Liberté des temps difficiles, essai, La Table Ronde, 1976
- Le Droit au droit : pour un libéralisme constitutionnel, Paris, Presses universitaires de France, 1986.
- Criminologie : licence, 1986-1987, Paris, Les cours de droit, 1987.
- Criminologie : licence, 1987-1988, Paris, Les cours de droit, 1988.
- Le Possible et l'interdit : les devoirs du droit, Paris, La Table ronde, 1989.
- PoÚtes en prison : de Charles d'Orléans à Jean Genet, Paris, Perrin, 1989 (Couronné par l'Académie française, Prix du Palais littéraire).
- Le Droit au juge, Paris, Quai Voltaire, 1991.
- Le ProcÚs de Nuremberg, Paris, Perrin, 1992, rééd. Hachette, 1993.
- La Défense de Louis XVI par Malesherbes, Tronchet et DesÚze, précédée du procÚs-verbal de l'interrogatoire du Roi (avec Paul et Pierrette Girault de Coursac), François-Xavier de Guibert, 1993 (ISBN 2-86839-248-2)
- La Terreur judiciaire. La RĂ©volution contre les Droits de l'Homme, Perrin, 1993.
- Les ProcĂšs d'Oscar Wilde : d'une prison Ă l'autre, Paris, Perrin, 1995.
- Le ProcĂšs PĂ©tain, Paris, Perrin, 1995.
- Le ProcÚs de Jésus crucifié sous Ponce Pilate, Paris, Plon, 1997
- Plaidoirie de Jean-Marc Varaut, devant la cour d'assises de la Gironde, au procĂšs de Maurice Papon, fonctionnaire sous l'occupation, Paris, Plon, 1998.
- Pour la nation, Paris, Plon, 1999.
- Faut-il avoir peur des juges ?, Paris, Plon, 2000.
- Descartes, un cavalier français, Paris, Plon, 2002.
- Ă titre posthume
- Un avocat pour lâHistoire : MĂ©moires interrompus, 1933-2005, Flammarion, 2007 (ISBN 978-2081200579)
Prix
- Prix Daudet 2002
Notes et références
- « DécÚs de Jean-Marc Varaut, défenseur de Maurice Papon », dans Libération, .
- Insee, « Extrait de l'acte de décÚs de Jean-Marc Varaut », sur MatchID
- « Jean-Marc Varaut, 65 ans, avocat de Maurice Papon », dans Libération, .
- Jean-Paul Gautier, La Restauration nationale. Un mouvement royaliste sous la Ve RĂ©publique, Paris, Syllepse, 2002, p. 319.
- Céline Cabourg et Vincent Monnier, « Roland Dumas : « Ce qui est droit, c'est emmerdant ! » », nouvelobs.com, .
- « Candidatures au fauteuil de M. Léopold Sédar Senghor (F16) et de M. Georges⊠», sur academie-francaise.fr (consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressource relative à la littérature :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Notice nécrologique, par Jean Tulard, président de l'Académie des sciences morales et politiques