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Jean Genet

Jean Genet, né le à Paris VIe arrondissement et mort le à Paris XIIIe arrondissement, est un écrivain, poÚte et auteur dramatique français. Genet aborde notamment dans ses ouvrages l'homosexualité et l'érotisme, à travers la célébration de personnages ambivalents évoluant au sein de mondes interlopes.

Jean Genet
Jean Genet, le 19 décembre 1983,
à l'hÎtel Impérial à Vienne.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  75 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nom de naissance
Jean Genet
Nationalité
Activités
Période d'activité
ƒuvres principales
signature de Jean Genet
Signature

Biographie

Les premiÚres années

NĂ© de pĂšre inconnu (son nom Ă©tait FrĂ©dĂ©ric Blanc selon les archives de l'Assistance publique), Jean Genet est abandonnĂ© Ă  sept mois par sa mĂšre, Camille Gabrielle Genet (1888-1919), gouvernante ou femme de chambre[1] - [2]. Pupille de l'État, le jeune Jean Genet est envoyĂ© dans une famille nourriciĂšre du Morvan (la famille RĂ©gnier, composĂ©e de petits artisans du village d'Alligny-en-Morvan). Cette rĂ©gion, vĂ©ritable « laiterie » de la France au dĂ©but du XXe siĂšcle, regroupe alors une grande proportion des familles mandatĂ©es par l'Assistance publique pour recueillir et Ă©lever les enfants abandonnĂ©s de la IIIe RĂ©publique[3].

La famille adoptive de Genet lui offre l’éducation communale, une mĂšre de lait douce et aimante et un environnement protĂ©gĂ©. L'enfant y est heureux, bon Ă©lĂšve et enfant de chƓur, mais rĂ©servĂ© et taciturne. De cette Ă©poque remontent les premiers Ă©mois masculins de Genet, en la personne du petit Lou Culafroy — qui deviendra plus tard « Divine », hĂ©ros et ensuite hĂ©roĂŻne de Notre-Dame-des-Fleurs — ainsi que d’hommes plus ĂągĂ©s, braconniers de passage ou marginaux Ă©garĂ©s[4]. Il obtient la meilleure note de sa commune au certificat d'Ă©tudes primaires.

Il commet son premier vol Ă  l'Ăąge de dix ans. C'est l'acte fondateur de la mythologie de Genet qui, fustigĂ© pour son acte, donne un change trĂšs existentialiste en sanctifiant son geste, revendiquant ainsi une asocialitĂ© profonde. En , l'Assistance publique le sĂ©pare d'office de sa famille d'adoption et l'envoie Ă  l'École d'Alembert, un centre d'apprentissage de Seine-et-Marne, pour suivre une formation d'ouvrier typographe dans l'imprimerie. Se sentant une vocation d'artiste, il fugue le . ArrĂȘtĂ© pour vagabondage, il enchaĂźne fugue sur fugue. En , il est placĂ© chez le compositeur aveugle RenĂ© de Buxeuil. Lorsqu'il est finalement arrĂȘtĂ© en dans un train entre Paris et Meaux sans billet, il est incarcĂ©rĂ© quarante-cinq jours[5]. Le , il est confiĂ© par les tribunaux jusqu'Ă  sa majoritĂ© Ă  La Paternelle, colonie pĂ©nitentiaire agricole de Mettray, oĂč se cristallise probablement toute la liturgie de domination/soumission, la hiĂ©rarchie masculine et virile ainsi que la fĂ©odalitĂ© brutale qui en dĂ©coulent Ă  ses yeux[6].

Il quitte les lieux Ă  dix-huit ans en et, devançant l'appel, s'engage pour deux ans dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre. Durant les six annĂ©es de sa carriĂšre militaire, il est envoyĂ© en Syrie et au Maroc, alors administrĂ©s par la France, qui lui font trĂšs forte impression par les passions qui y rĂšgnent, le charisme mĂąle et volontaire de ses habitants. En , il dĂ©serte l'armĂ©e et se rĂ©fugie Ă  Brno en TchĂ©coslovaquie pour Ă©chapper aux poursuites. À partir de , revenu Ă  Paris, vivant de petits larcins (dont le vol de livres), Genet passe presque quatre ans dans des prisons pour adultes, pour l'essentiel Ă  la SantĂ© et Ă  la maison d'arrĂȘt de Fresnes[7].

Il y écrit ses premiers poÚmes et quelques ébauches de roman, sans cesse reprises, refondues, rejetées. Genet est un perfectionniste, un éternel insatisfait, un obsédé de la beauté du mot[8]. Lui qui sacralise le geste, la signification de l'acte, n'admet la viabilité du verbe que lorsqu'il est beau, puissant, racé.

Ses premiers romans, Ă©crits en prison, paraissent aux Ă©ditions de L'ArbalĂšte ou « aux dĂ©pens d’un amateur » chez Paul Morihien, qui, outre le fait d'ĂȘtre le secrĂ©taire de Jean Cocteau, possĂ©dait une librairie-galerie rue de Beaujolais Ă  Paris prĂšs du Palais-Royal. Ces premiers romans, jugĂ©s pornographiques, sont censurĂ©s et se distribuent sous le manteau.

Les premiers Ă©crits

C'est durant l'un de ses nombreux sĂ©jours en prison que Genet a le dĂ©clic : se consacrer Ă  l'Ă©criture. DĂ©but 1942, il commence la rĂ©daction de son premier roman Notre-Dame des Fleurs (paru en 1943) qui raconte la vie d’un travesti, surnommĂ© Divine (avec son passĂ© de petit garçon du nom de Louis Culafroy), de son mac Mignon-les-Petits-Pieds et de son colocataire, un Africain nommĂ© Seck. Notre-Dame-des-Fleurs est un jeune assassin de 16 ans Ă  la beautĂ© fulgurante. On y dĂ©couvre le monde de ces « tantes », de ces hommes-femmes et des nuits de Montmartre. Genet Ă©voque les crĂ©atures ambiguĂ«s de la nuit homosexuelle parisienne du Paris d'avant-guerre. Le roman commence ainsi, disant la gloire des assassins Ă  la beautĂ© fulgurante :

« Weidmann vous apparut dans une Ă©dition de cinq heures, la tĂȘte emmaillotĂ©e de bandelettes blanches, religieuse et encore aviateur blessĂ©, tombĂ© dans les seigles, un jour de septembre pareil Ă  celui oĂč fut connu le nom de Notre-Dame des Fleurs. Son beau visage multipliĂ© par les linotypes s'abattit sur Paris et sur la France, au plus profond des villages perdus, dans les chĂąteaux et les chaumiĂšres, rĂ©vĂ©lant aux bourgeois attristĂ©s que leur vie quotidienne est frĂŽlĂ©e d'assassins enchanteurs, Ă©levĂ©s sournoisement jusqu'Ă  leur sommeil qu'ils vont traverser, par quelque escalier d'office qui, complice pour eux, n'a pas grincĂ©. Sous son image, Ă©clataient d'aurore ses crimes : meurtre 1, meurtre 2, meurtre 3 et jusqu'Ă  six, disaient sa gloire secrĂšte et prĂ©paraient sa gloire future. »

« Un assassin si beau qu’il fait pĂąlir le jour », Ă©crit Genet dans Le CondamnĂ© Ă  mort, un de ses poĂšmes[9].

Le Miracle de la rose (1946) Ă©voque les annĂ©es d’enfermement de Genet, Ă  l'Ăąge de seize ans, Ă  la colonie agricole et pĂ©nitentiaire de Mettray, « Ă  l'endroit le plus beau de la plus belle Touraine », et ses annĂ©es de prison ensuite. Le narrateur dĂ©crit ses plus profondes et premiĂšres amours avec Bulkaen ou Divers. Il raconte les correspondances secrĂštes des dĂ©tenus de la Colonie pĂ©nitentiaire avec les prisonniers de la Centrale de Fontevrault oĂč ils vont se retrouver adultes et oĂč Harcamone, aurĂ©olĂ© de sa condamnation Ă  mort, est le centre de tous les regards et le hĂ©ros du « miracle de la Rose ». C’est un document implacable sur les bagnes d'enfants et le roman de ces adolescents violents et passionnĂ©s, condamnĂ©s Ă  vivre enfermĂ©s dans un univers clos et fĂ©roce.

« En quittant la SantĂ© pour Fontevrault, je savais dĂ©jĂ  qu'Harcamone y attendait son exĂ©cution. À mon arrivĂ©e, je fus donc saisi par le mystĂšre d'un de mes anciens camarades de Mettray, qui avait su, notre aventure Ă  nous tous, la pousser jusqu'Ă  sa pointe la plus tĂ©nue : la mort sur l'Ă©chafaud qui est notre gloire. »

Querelle de Brest (1947) met en scĂšne le matelot Querelle, son frĂšre Robert, qui est l'amant de Madame Lysiane, patronne de La FĂ©ria, bordel cĂ©lĂšbre du port de Brest, Nono son mari, le tenancier de ce bordel, l'inspecteur Mario Ă  la personnalitĂ© trouble, le lieutenant Seblon dont Querelle est l’ordonnance et qui l'aime en secret, le petit Gil Turko, jeune meurtrier en cavale. Tous les protagonistes du drame naissent pour Jean Genet du brouillard de Brest, du soleil qui dore faiblement ses façades, et de la mer semblable au mouvement intĂ©rieur trĂšs singulier qui anime l'Ă©crivain.

« L'idée de meurtre évoque souvent l'idée de mer, de marins. Mer et marins ne se présentent pas alors avec la précision d'une image, le meurtre plutÎt fait en nous l'émotion déferler par vagues. »

L’action principale suit Querelle qui se livre Ă  un trafic de drogue, assassine son ami Vic, « se fait mettre » par Nono aprĂšs un jeu de dĂ©s truquĂ©. Des retours en arriĂšre Ă©voquent les prĂ©cĂ©dents meurtres de Querelle, et surtout le premier meurtre, celui du « pĂ©dĂ© armĂ©nien », Joachim, qui le nomme « mon bel Ă©toilĂ© ».

Pompes funĂšbres (1948), est le roman qui prĂȘte le plus Ă  malentendus. Les hĂ©ros : Jean Decarnin, le rĂ©sistant assassinĂ© par la milice, Riton, petit gars de Paris, Erik le tankiste, Hitler lui-mĂȘme dĂ©crit comme « sodomite et castrĂ© », ne sont pas des figures rĂ©alistes, mais des figures hĂ©raldiques, des ĂȘtres poĂ©tiques. Il y propose aussi une vision homo-Ă©rotisĂ©e de Hitler, ainsi qu'un regard trouble sur les rapports qu'entretiennent la violence nazie et l'attirance sexuelle. Il adopte en partie le point de vue de la Milice et dĂ©crit la fascination de celle-ci pour le culte du corps et la mise en scĂšne de la virilitĂ© dĂ©veloppĂ©s par le nazisme :

« Le petit gars de Paris accomplit son travail avec vaillance. D'abord il eut peur de faire du mal au FĂŒhrer. Le membre Ă©tait d'acier. De toute cette machine Ă  supplice qu'Ă©tait Paulo, la verge en Ă©tait la piĂšce essentielle. Elle avait la perfection des rouages, des bielles fabriquĂ©es avec prĂ©cision. [
] Elle Ă©tait Ă©galement sans tendresse, sans douceur, sans le tremblement qui fait souvent frĂ©mir dĂ©licatement les plus violentes. [
] Il fonça jusqu'au fond. Il Ă©prouva une grande joie Ă  sentir le tressaillement de bonheur de Madame. La reconnaissance de la beautĂ© de son travail le rendit fier et plus ardent. Ses bras, par en dessous, prĂšs des Ă©paules, s'agripĂšrent au bras de l'enculĂ©, et il fonça plus dur, avec plus de fougue. Le FĂŒhrer rĂąlait doucement. Paulo fut heureux de donner du bonheur Ă  un tel homme. Il pensa : « T'en veux de l'aut' ? » et en fonçant : « Tiens mon chĂ©ri. » Soulevant encore ses reins, sans sortir du trou : « Du petit Français » et fonçant « Encore un coup
 C'est bon, ça te plaĂźt ? Prends-en toujours. » Et chaque mouvement de va-et-vient dans l'Ɠil de bronze, s'accompagnait mentalement d'une formule dont le lyrisme Ă©tait dictĂ© par le bonheur accordĂ©. À peine eut-il une fois un lĂ©ger ricanement, vite effacĂ©, quand il pensa « Çui-lĂ , c'est la France qui te le met. » Hitler une main sur sa queue et ses parties mutilĂ©es, sentait cette ardeur s'exalter, encore que chaque coup de bite arrachĂąt un rĂąle de bonheur[10]. »

Cela ne fait pas pour autant de Jean Genet un thurifĂ©raire du rĂ©gime nazi ou de la Collaboration, ce que certains lecteurs pensent. Pour d’autres interprĂštes ce texte est Ă©crit par Jean Genet afin de raconter Ă  sa façon un travail de deuil : Jean Decarnin, son ami, rĂ©sistant communiste, vient d'ĂȘtre assassinĂ© par un milicien.

Pompes funĂšbres s'ouvre sur la mort et l'enterrement de Decarnin. Genet se rĂ©fugie ensuite dans un cinĂ©ma oĂč des actualitĂ©s montrent l'arrestation d'un jeune milicien sur les toits de Paris. Il ne peut alors ni faire le deuil de son ami, ni accepter la vindicte selon lui hypocrite des bourgeois contre les miliciens. Il dĂ©cide donc d'Ă©crire un livre du point de vue de ce « petit gars » qu’il imagine avoir tuĂ© son ami. Provocateur et scandaleux, il cherche Ă  dĂ©clencher chez le lecteur, aprĂšs la guerre, une prise de conscience extrĂȘme de l'extraordinaire sĂ©duction du mal.

Genet magnifie les nazis, non parce qu’ils indiqueraient la voie du bien ou du vrai, mais au contraire parce qu’ils incarnent le crime, la terreur, la destruction, autrement dit le mal Ă  l’état pur, qui se concrĂ©tise dans le meurtre gratuit d’un enfant par Erik, le tankiste allemand.

Le Journal du voleur (1949) n’est pas, selon Sartre, une simple autobiographie, mais « une cosmogonie sacrĂ©e ». Le livre dĂ©crit les errances du narrateur hors de France. ÂgĂ© de trente-cinq ans, le narrateur, Jean, Ă©voque sa vie de 1932 Ă  1940. Il raconte son existence de misĂšre en Espagne, dans le quartier interlope du Barrio Chino Ă  Barcelone, oĂč il partage les mƓurs de la vermine avec Salvador, son amant crasseux, qu’il dĂ©laisse ensuite pour Stilitano, le manchot magnifique, maquereau et traĂźtre. AbandonnĂ© par ce dernier, le narrateur raconte son dĂ©nuement sur les routes andalouses. Il fait part de ses pĂ©rĂ©grinations en France, en Italie et Ă  travers l’Europe d’avant-guerre.

« Ainsi l’Espagne et ma vie de mendiant m’auront fait connaĂźtre les fastes de l’abjection, car il fallait beaucoup d’orgueil (c'est-Ă -dire d’amour) pour embellir ces personnages crasseux et mĂ©prisĂ©s. Il me fallut beaucoup de talent. Il m’en vint peu Ă  peu. S’il m’est impossible de vous en dĂ©crire le mĂ©canisme au moins puis-je dire que lentement je me forçai Ă  considĂ©rer cette vie misĂ©rable comme une nĂ©cessitĂ© voulue. Jamais je ne cherchai Ă  faire d’elle autre chose que ce qu’elle Ă©tait, je ne cherchai pas Ă  la parer, Ă  la masquer, mais au contraire je la voulus affirmer dans sa sordiditĂ© exacte, et les signes les plus sordides me devinrent signes de grandeur. »

Genet Ă©crit :

« La trahison, le vol et l'homosexualité sont les sujets essentiels de ce livre. Un Rapport existe entre eux, sinon apparent toujours, du moins me semblerait-il reconnaßtre une sorte d'échange vasculaire entre mon goût pour la trahison, le vol et mes amours. »

Notons que ces premiers romans ont Ă©tĂ© publiĂ©s Ă  nouveau par les Ă©ditions Gallimard dans les ƒuvres complĂštes, mais en version largement rĂ©visĂ©e, voire censurĂ©e, ce qui pose question. Il semblerait que Genet lui-mĂȘme ait participĂ© Ă  ces rĂ©visions et censures dont beaucoup sont jugĂ©es regrettables et altĂšrent mĂȘme le sens du texte, comme la suppression du meurtre du « pĂ©dĂ© armĂ©nien » dans Querelle de Brest[11].

La découverte de Jean Genet par le milieu littéraire parisien

Cocteau dĂ©couvre les premiĂšres Ɠuvres de Genet, et Sartre aprĂšs lui. Ils encensent ce mauvais garçon de la scĂšne littĂ©raire française et le considĂšrent comme le gĂ©nie de leur temps. Cocteau le sauve de la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© (Ă  la troisiĂšme condamnation, quel que soit le motif de cette condamnation, le criminel risquait la relĂ©gation au bagne, Ă  perpĂ©tuitĂ©)[12]. En , Ă  la suite d'une pĂ©tition par Cocteau et Sartre, le prĂ©sident Vincent Auriol accorde sa grĂące dĂ©finitive Ă  Genet.

Cocteau et Sartre voient en lui un moraliste alors que Mauriac se contente de le qualifier d'« excrémentiel ». En montrant à la société le spectacle de sa propre fange, Genet accule le bourgeois dont l'ordre est régi par une violence normée (la peine de mort en étant le point culminant) : il voit dans la défaite de 1940 une occasion d'inverser les termes de cette violence, de faire du bourreau une victime méprisable.

Sartre, qui a d’interminables entretiens avec Genet, Ă©crit ce qui devait ĂȘtre d’abord une prĂ©face Ă  ses ƒuvres complĂštes publiĂ©es chez Gallimard, et qui en devient l’énorme premier tome sous le titre : Saint Genet, comĂ©dien et martyr, un ambivalent mĂ©lange selon certains critiques d'Ă©loges et d'observations cruelles, et d'analyses biographiques et psychologiques quelquefois brutales[13]. Cette Ă©tude occupe certes une place indue dans ces ƒuvres complĂštes, avec en seconde de couverture la liste des Ɠuvres de Sartre, comme si Sartre s’était glissĂ© vampiriquement dans la peau de Genet. Sartre en fait l'« exemplum » de sa philosophie existentialiste. Au cƓur de l'analyse de Sartre, le « caĂŻnisme » de Genet, son identification au CaĂŻn rebelle et meurtrier des Écritures.

Ce livre dĂ©primera profondĂ©ment Genet et l'empĂȘchera d'Ă©crire, selon ses propres dires, pendant prĂšs de dix ans, tant sa « mĂ©canique cĂ©rĂ©brale y Ă©tait dĂ©cortiquĂ©e »[14], ce qui est partiellement inexact[15].

Genet, au faĂźte de sa gloire parisienne, frĂ©quente Sartre, Simone de Beauvoir, Alberto Giacometti, Henri Matisse, BrassaĂŻ. Il entame une carriĂšre de dramaturge ; ses piĂšces, prĂ©cĂ©dĂ©es par sa rĂ©putation et son odeur de scandale, montĂ©es par les plus grands metteurs en scĂšne, sont des succĂšs. Ainsi, Roger Blin monte Les NĂšgres puis Les Paravents qui, jouĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1960, prend violemment position contre le colonialisme français et prend fait et cause pour les indĂ©pendances, alors mĂȘme que la France est en pleine guerre d'AlgĂ©rie.

Jack's HĂŽtel au no 19 avenue StĂ©phen-Pichon oĂč meurt Genet.

Le propos de Genet se fait de plus en plus engagé. Il élÚve la voix contre la tyrannie blanche, la domination occidentale, l'état déplorable dans lequel la France abandonne ses anciennes colonies. Il se lance dans la rédaction d'un journal intitulé Le Captif amoureux, publié en 1986, quelques mois aprÚs sa mort.

maison de Jean GENET à LARACHE, au n°09

Fin de vie

En 1964[16], le suicide de son compagnon, Abdallah Bentaga (qui lui a notamment inspiré le poÚme Le Funambule[17]), ainsi que sa toxicomanie aux barbituriques, mettent à mal son mode de vie d'errance. Genet, jusqu'à la fin, vit dans des chambres d'hÎtel sordides, souvent prÚs des gares.

HĂŽtels sordides Ă  part lorsqu'en 1975, trĂšs bien payĂ© comme scĂ©nariste, il loge dans un hĂŽtel de Londres. C'est dans ces conditions que, Ă  la demande de David Bowie et du producteur Christophe Stamp (le frĂšre de l’acteur Terence Stamp), il adapte pour le cinĂ©ma son roman Notre-Dame-des-Fleurs dans un manuscrit de 180 pages intitulĂ© Divine[18].

Dans sa vie d'errance, il ne voyage qu'avec deux petites valises remplies de lettres de ses amis, de dessins et de manuscrits, que quelques jours avant sa mort il confie à son avocat et ami Roland Dumas[19] - [20]. Une des valises contient notamment le manuscrit du scénario Divine[18].

Seul et rongé par un cancer de la gorge, l'écrivain fait une mauvaise chute la nuit du 13 au dans la chambre 205 du Jack's HÎtel au no 19 de l'avenue Stéphen-Pichon à Paris ; son décÚs est rapporté le 16 avril par la police[21] - [22].

Tombe de Jean GENET
plaque de rue pour aller Ă  la maison de Jean GENET

Il est enterrĂ© au vieux cimetiĂšre espagnol de Larache au Maroc, au bord de la mer[23]. L’annĂ©e 1986 marque paradoxalement le « grand retour »[24] de Genet, puisque dans les mois suivant sa mort paraĂźt Un captif amoureux, « aprĂšs plus de vingt-cinq ans de presque total silence »[25]. À cela il faut ajouter, Ă  la mĂȘme Ă©poque, son retour sous la plume des critiques avec « un nombre croissant d'articles et de livres sur Genet et son Ɠuvre »[26].

Politique et métaphysique

Les combats politiques

En 1974, il soutient la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle dans le journal L'Humanité.

Genet s'est consacrĂ© Ă  des combats politiques. Il dĂ©nonce l'hypocrisie de la bourgeoisie française, participe Ă  diffĂ©rents mouvements pointant la politique carcĂ©rale française, avec Michel Foucault et le Groupe d'information sur les prisons, et pour l'abolition des Quartiers de haute sĂ©curitĂ©. Il critique avec violence la politique coloniale, et prend aussi position sur le devant de la scĂšne internationale. Ainsi, alors qu'on lui demande d'Ă©crire une prĂ©face aux lettres de George Jackson (prisonnier noir, fondateur des Black Panthers), il dĂ©cide de partir aux États-Unis afin de rencontrer ces mĂȘmes Black Panthers et de prendre publiquement position pour eux. Bien qu'interdit de sĂ©jour aux États-Unis, il y sĂ©journera plusieurs mois. De mĂȘme, il prend position pour les Palestiniens, rencontrant entre autres Yasser Arafat et LeĂŻla Shahid. En septembre 1982, il est le premier EuropĂ©en Ă  pĂ©nĂ©trer dans Chatila, aprĂšs les massacres. Il en tire un texte politique majeur Quatre heures Ă  Chatila[27].

AprĂšs deux sĂ©jours de plusieurs mois en Palestine, il se lance dans la rĂ©daction d'un journal intitulĂ© Un captif amoureux, qui sera publiĂ© quelques mois aprĂšs sa mort. Prenant la dĂ©fense des Palestiniens, il demeure nĂ©anmoins lucide sur les intĂ©rĂȘts croisĂ©s de l'Occident, mais aussi de l'URSS ou des pays arabes quant au maintien d'une guerre symbole dans cette rĂ©gion du monde. Ces propos antisionistes prennent par deux fois une coloration antisĂ©mite qui, pour Sartre, est plus une posture qu'une rĂ©alitĂ© effective. Il faut noter que selon Basma El Omari, la lecture de l’histoire palestinienne par Jean Genet n’est pas seulement politique : « Partant d’une observation d’un conflit politique et historique autour d’une terre appelĂ©e aussi ‘‘mythique’’, l’écrivain semble en effet configurer une autre terre qui n’appartient qu’au poĂ©tique »[28].

Si, dans les annĂ©es soixante-dix et quatre-vingt, ces propos sont considĂ©rĂ©s comme participant d'une guerre idĂ©ologique qui scinde l'extrĂȘme gauche française entre pro-sionistes et anti-sionistes, ils ont Ă©tĂ© rĂ©analysĂ©s par Éric Marty dans deux ouvrages qui, pour les uns, rĂ©vĂšlent enfin la vĂ©ritĂ© sur cet auteur complexe et, pour les autres, participent d'un gauchissement et d'une distorsion gĂ©nĂ©rale de ces textes, au mĂ©pris de la rĂ©alitĂ© littĂ©raire et biographique. En revanche, il est exact que Genet publia rĂ©guliĂšrement des articles et tribunes — rĂ©unis chez Gallimard sous le titre de L'Ennemi dĂ©clarĂ© — qui sont presque toujours de vĂ©ritables brĂ»lots.

Il y soutient entre autres, dans « Violence et brutalitĂ© », le terrorisme et la Fraction armĂ©e rouge. Cet article, qui parut le dans les pages « points de vue » du journal Le Monde, provoqua un tollĂ© gĂ©nĂ©ral. Michel Foucault seul dĂ©fendit la position de Genet[29], Ă©voquant l'action du G.I.P. : « Notre action
 cherche Ă  effacer cette frontiĂšre profonde entre l'innocence et la culpabilitĂ©. C'est la question que posait Genet Ă  propos de la mort du juge de Soledad ou de cet avion dĂ©tournĂ© par les Palestiniens en Jordanie ; les journaux pleuraient sur le juge et sur ces malheureux touristes sĂ©questrĂ©s en plein dĂ©sert sans raison apparente ; Genet, quant Ă  lui, disait : "Un juge serait-il innocent, et une dame amĂ©ricaine qui a assez d'argent pour faire du tourisme de cette maniĂšre-lĂ  ?” ». Genet renversait toujours les points de vue, mettant sans cesse le lecteur Ă  la question.

Finalement, sa dĂ©fense de l'homosexualitĂ©, sa dĂ©nonciation des prisons, son soutien gĂ©nĂ©ral aux mouvements anticolonialistes, son sĂ©jour aux États-Unis pour dĂ©fendre les Black Panthers ou son double sĂ©jour en Palestine font de Genet pour les uns le saint dĂ©fenseur des opprimĂ©s et pour les autres un savant manipulateur de ces mĂȘmes opprimĂ©s qu’il ne dĂ©fendrait que par dĂ©testation de leurs prĂ©tendus « oppresseurs ». Cette ambigĂŒitĂ© n’aurait sans doute pas dĂ©plu Ă  Genet, qui a le rĂŽle de tribun des dĂ©shĂ©ritĂ©s.

Polémique autour du nazisme et de l'antisémitisme de Genet

Cette polĂ©mique a toujours Ă©tĂ© active. Selon Cocteau et Sartre, ce serait sous la forme d’un renversement des valeurs bourgeoises qu'il faudrait lire ces lignes sur l'Allemagne nazie :

« Il est naturel que cette piraterie, le banditisme le plus fou qu'Ă©tait l'Allemagne hitlĂ©rienne provoque la haine des braves gens, mais en moi l'admiration profonde et la sympathie. Quand un jour, je vis derriĂšre un parapet tirer sur les Français les soldats allemands, j'eus honte soudain de n'ĂȘtre pas avec eux, Ă©paulant mon fusil et mourant Ă  leurs cĂŽtĂ©s [
].

Je note encore qu'au centre du tourbillon qui prĂ©cĂšde — et enveloppe presque — l'instant de la jouissance, tourbillon plus enivrant quelquefois que la jouissance elle-mĂȘme, la plus belle image Ă©rotique, la plus grave, celle vers quoi tout tendait, prĂ©parĂ©e par une sorte de fĂȘte intĂ©rieure, m'Ă©tait offerte par un beau soldat allemand en costume noir de tankiste[30].

On me dit que l'officier allemand qui commanda le massacre d'Oradour avait un visage assez doux, plutĂŽt sympathique. Il a fait ce qu'il a pu — beaucoup — pour la poĂ©sie. Il a bien mĂ©ritĂ© d'elle [
]. J'aime et respecte cet officier[31]. »

Par ailleurs, Pompes funÚbres est une analyse des fantasmes morbides qu'engendre l'ensemble des appareillages militaires, avec un démontage complexe de ces fantasmes[32], la Milice et le vocabulaire érotisant des collaborateurs.

Certains de ses critiques, dont Éric Marty, condamnent toujours son nazisme et son antisĂ©mitisme.

Mais Albert Dichy s’oppose Ă  ces interprĂ©tations. Il Ă©voque ainsi sa rencontre au Liban avec Genet en 1970 :

« Genet m’a posĂ© des questions. Donc il voulait savoir comment on vivait au Liban, pourquoi est-ce que je parlais français, il Ă©tait trĂšs Ă©tonnĂ©, il m’a demandĂ© : “Vous ĂȘtes chrĂ©tien, musulman ?”. J’ai dit : “Non, je suis juif
”, alors il a Ă©tĂ© absolument stupĂ©fait, il m’a dit : “Mais enfin je ne comprends pas, qu’est-ce que vous faites lĂ  ? Vous avez une armĂ©e superbe de l’autre cĂŽtĂ© ! Vous devez les rejoindre, vous brouillez tout, on ne comprend plus rien !”. J’ai compris par la suite que Genet aimait beaucoup se dĂ©placer, lui, sur les cases de l’échiquier, mais il n’aimait pas trop que les cases bougent[33]. »

Éric Marty affirme qu’il y aurait chez Genet une angoisse du Bien, une angoisse Ă  l’égard du Bien : « Si Genet est antisĂ©mite [
] c'est tout simplement parce qu'aux yeux de Genet le juif est le Bien, parce qu'il est le Bien absolu et que l'antisĂ©mitisme de Genet est une angoisse du Bien, une angoisse Ă  l'Ă©gard du Bien. » Marty s’appuie sur Kierkegaard et son Concept d'angoisse pour dĂ©velopper sa thĂšse et aussi sur les analyses de Sartre[34].

Albert Dichy rĂ©pond Ă  Éric Marty[35] : « Il s'agit, il faut bien le dire, d'un texte d'une rare violence. Mais, aprĂšs tout, l'Ɠuvre de Genet parle pour lui, il est naturel qu'elle puisse Ă©galement parler contre lui. Eric Marty instruit donc trĂšs mĂ©ticuleusement un procĂšs de ce qu'il nomme la “mĂ©taphysique” de Genet et qui reposerait sur un antisĂ©mitisme forcenĂ©, une sexualitĂ© relevant de “Sodome”, une fascination pour Hitler, la Milice et, de façon plus gĂ©nĂ©rale, pour “l'hyperpuissance”. Ce procĂšs se conclut Ă©videmment par une condamnation sans Ă©quivoque et par la disqualification du tĂ©moignage de Genet sur les Palestiniens — qui est visiblement l'un des principaux enjeux de ce texte. »

RenĂ© de Ceccatty a Ă©galement marquĂ© les limites de l'analyse d'Éric Marty, reprenant les citations de Genet par Marty, et montrant comment la pensĂ©e de Jean Genet est, Ă  ses yeux, caricaturĂ©e. Et de conclure : « Pourquoi traquer un prĂ©tendu antisĂ©mitisme et une prĂ©tendue sympathie pronazie dans des textes qui n'ont jamais Ă©tĂ© Ă©crits pour accabler un peuple et l'exterminer, mais qui dĂ©noncent au contraire la dĂ©lation gĂ©nĂ©ralisĂ©e d'une nation sous l'occupation allemande et qui, en ce qui concerne Un captif amoureux, tentent de suivre le destin de deux peuples, l'un, celui des Noirs amĂ©ricains, Ă  qui est refusĂ©e la dignitĂ© humaine, et l'autre, celui des Palestiniens, qui a Ă©tĂ© dĂ©logĂ©, colonisĂ©, humiliĂ©, destituĂ© de toute identitĂ© politique ? »[36] - [37].Éric Marty lui rĂ©pond de maniĂšre approfondie dans la revue Critique,de mars 2007 : "A propos de Jean Genet et de l'antisĂ©mitisme".

AgnĂšs Vannouvong n'accrĂ©dite pas davantage la thĂšse d'un Genet antisĂ©mite ou fascinĂ© par le nazisme et dĂ©nonce entre autres la « lecture morale » d'Ivan Jablonka (Les VĂ©ritĂ©s inavouables de Jean Genet) qui laisse entendre que « ses positions en faveur des opprimĂ©s cacheraient une partie de l'iceberg politiquement incorrect puisque Genet, rejetant un pays et une famille d'accueil qui l'a choyĂ©, serait un antisĂ©mite fascinĂ© par les crimes de la Milice, les camps nazis, l'homo-Ă©rotisme des soldats nazis et la figure toute-puissante du FĂŒhrer[38]. »

Politique, métaphysique et théologie

Éric Marty soutient que l’antisĂ©mitisme de Genet est liĂ© Ă  une angoisse du Bien et que Genet identifierait les Juifs et le Bien. Cela semble ĂȘtre une hypothĂšse trĂšs pĂ©rilleuse qu'Albert Dichy se refuse Ă  cautionner, comme de parler de mĂ©taphysique du Mal.

Sartre parle pourtant du « caĂŻnisme » de Genet, de son identification Ă  une lutte fratricide, il a consacrĂ© une partie entiĂšre du Saint Genet Ă  la figure de CaĂŻn, en qui il voit la clef de la morale de Genet : c'est une morale du trucage, du mensonge, du qui perd gagne, de l'inversion, ce que Genet nomme : la trahison. Erik et Querelle sont les personnages qui incarnent le mieux cet univers caĂŻnique, ou satanique, de Genet. C’est que la rĂ©alitĂ© pour Genet est traversĂ©e de mĂ©taphysique, ou plutĂŽt elle est double, et c’est pourquoi elle peut ĂȘtre dite poĂ©tique. En effet la rĂ©alitĂ© laisserait entrevoir le royaume de Satan toujours prĂ©sent dans le monde, et Hitler incarnerait alors le Mal absolu, tĂ©moignant de la prĂ©sence active de Satan dans le Monde. La littĂ©rature est alors pour Genet rĂ©demptrice, puisqu’elle apporte un tĂ©moignage sur le Monde, ses affaires, sa conduite.

Il avait dit : « les juifs sont immondes », et cela signifiait pour lui « qu'ils ne sont pas de ce monde », il l’a prĂ©cisĂ©[39]. Les Juifs, pour Genet, derriĂšre leur rĂ©alitĂ© apparente, laisseraient entrevoir un autre monde, oĂč les forces du Bien et du Mal s’opposeraient. Ils seraient selon Genet, mĂ©taphysiquement, du cĂŽtĂ© du Bien : ils seraient ou se croiraient ĂȘtre les dĂ©lĂ©guĂ©s du Bien parmi nous.

Albert Dichy, dans la suite de l’interview du Monde, propose une autre approche. « Je crois qu'on ne comprend rien Ă  Genet si on ne prend pas en compte la donne spĂ©cifique qui marque le dĂ©part de son Ɠuvre : c'est qu'elle parle au nom des coupables
 c'est aux coupables qu'il est profondĂ©ment dĂ©diĂ©, et parmi eux, plus particuliĂšrement, Ă  ceux qui font l'objet d'un rejet unanime, d'un vomissement social, d'une sortie de la communautĂ© humaine : les grands assassins, les condamnĂ©s Ă  mort, les bagnards, les traĂźtres, les bourreaux, les miliciens, Hitler lui-mĂȘme. Genet ne les justifie pas, ne les absout pas. » Il y a dans le Saint Genet de Sartre de multiples notations concernant cette façon politique d’effacer la frontiĂšre entre l'innocence et la culpabilitĂ©.

Mais on peut aussi parler, selon Georges Bataille[40], d’une mĂ©taphysique manichĂ©enne oĂč le Bien et le Mal s’affronteraient dans le Monde, d’une pensĂ©e thĂ©ologienne parce qu’ancrĂ©e sur des lectures prĂ©cises des Écritures. Genet le dit, par exemple en Ă©voquant Erik, le tankiste allemand de Pompes funĂšbres : « Erik, sorte de dĂ©lĂ©guĂ© du mal parmi nous
[41] »

Et il y a un lien subtil entre thĂ©ologie et politique dans l’Ɠuvre de Genet. Ainsi Pompes funĂšbres est rythmĂ© par la figure pitoyable de la « petite bonne, fiancĂ©e de Jean » et l’enterrement de sa fillette. Genet insiste sur cette petite bonne qu’il appelle « la boniche ». Le livre commence par la mort de la fillette et se clĂŽt sur la fin du voyage de la petite bonne qui regagne sa chambre aprĂšs l’enterrement de sa fillette, contrepoint misĂ©rable de l’enterrement de Jean Decarnin. L’itinĂ©raire dĂ©plorable de cette petite bonne pose la question politique du livre : Qui, dans notre sociĂ©tĂ©, va pleurer la mort de la fille de la boniche ? Ce qui n’empĂȘche pas, en mĂȘme temps, une lecture thĂ©ologique de ce livre, car, sans cesse, Ă  la suite de renversements dont il a le secret, Genet nous fait pĂ©nĂ©trer violemment dans l’univers infernal du Mal[42]. Au cƓur du livre, surgit Hitler en personne, image du pouvoir absolu sur le monde, flamboyant, sodomite et castrĂ© :

« Cette queue, c'Ă©tait aussi l'arme de l'ange, son dard. Elle faisait partie de ces engins terribles dont il Ă©tait bardĂ©, c'Ă©tait son arme secrĂšte, le V1 derriĂšre quoi se repose le FĂŒhrer. »

Cet ange ne peut ĂȘtre que l’archange noir, Satan, qui s’est opposĂ© Ă  Dieu et a Ă©tĂ© chassĂ© du Paradis. Et prĂ©cĂ©dant et annonçant cet Hitler satanique, Erik, le beau tankiste allemand, incarne la rĂ©alitĂ© du Mal, dans une terrible scĂšne oĂč il assassine « pour rien » un enfant. On peut dire que l’univers infernal double la rĂ©alitĂ© quotidienne chez Genet et que c’est sans transition qu’on passe de l’un Ă  l’autre. Colette Piquet pose cette question : « Genet politique est-il moins crĂ©dible parce que discrĂ©ditĂ© par les fulgurances lucifĂ©riennes de son Ɠuvre ? »

Dans une page trÚs controversée du Captif amoureux, Genet évoque encore la figure de Hitler :

« Et sauf — c'est le mot, ici —, sauf cela, quoi ? Hitler est sauf d'avoir brĂ»lĂ© ou fait brĂ»ler des juifs et caressĂ© un berger allemand. »

La figure de Hitler surgit de l’équivoque signifiante du mot « sauf ». Sa nature satanique nous emporte sans transition du cĂŽtĂ© du monde infernal. Hitler, c’est le Mal qui mĂšne la danse du monde. Nulle adhĂ©sion pour autant de Genet Ă  la cause nazie


De nombreuses pages disent l’admiration de Genet pour IsraĂ«l, son Mossad, son armĂ©e, son peuple. Mais, selon Genet, IsraĂ«l est passĂ© du cĂŽtĂ© du pouvoir, Genet pose alors la question :

« Si elle ne se fĂ»t battue contre le peuple qui me paraissait le plus tĂ©nĂ©breux, celui dont l'origine se voulait Ă  l'origine, qui proclamait avoir Ă©tĂ© et vouloir demeurer l'Origine, le peuple qui se dĂ©signait Nuit des Temps, la rĂ©volution palestinienne m'eĂ»t elle, avec tant de force, attirĂ© ? En me posant cette question je crois donner la rĂ©ponse. Qu'elle se dĂ©coupĂąt sur un fond de Nuit des Commencements — et cela, Ă©ternellement — la rĂ©volution palestinienne cessait d'ĂȘtre un combat habituel pour une terre volĂ©e, elle Ă©tait une lutte mĂ©taphysique. Imposant au monde entier sa morale et ses mythes, IsraĂ«l se confondait avec le Pouvoir. Il Ă©tait le Pouvoir. »

Genet, toujours du cĂŽtĂ© des coupables, des maltraitĂ©s de ce monde, se rĂ©volte contre cette puissance d’IsraĂ«l qui s’exerce au nom du Bien, au nom du Dieu unique qu’il se serait appropriĂ© :

« L'État d'IsraĂ«l au Moyen Orient est un bleu, une ecchymose qui s'Ă©ternise sur l'Ă©paule musulmane. »

Colette Piquet propose cette interprĂ©tation : « IsraĂ«l a l’origine et l’éternitĂ© pour lui, Ă©crit clairement Genet, qui se met et met les Palestiniens dans une position caĂŻnique de rivalitĂ© fratricide. Aucun des textes politiques de Genet ne peut ĂȘtre lu hors de cette lutte mĂ©taphysique qui les sous-tend[43]. »

Influence en art

Littérature

Jean Genet, dans sa jeunesse, a Ă©tĂ© profondĂ©ment inspirĂ© par Les Nourritures terrestres d'AndrĂ© Gide, il a d'ailleurs cherchĂ© Ă  rencontrer l'Ă©crivain. C'est en partant de ce modĂšle qu'il a crĂ©Ă© certains de ses personnages. Il souligne Ă©galement que les textes de Marcel Jouhandeau, notamment son conte Prudence Hautechaume, l'ont dĂ©cidĂ© Ă  se consacrer Ă  l'Ă©criture[44]. La vie de Jean Genet — et sa mise en scĂšne — telle que dĂ©crite notamment dans Le Journal du voleur, oĂč il se prĂ©sente sous les traits d'un vagabond asocial et mystique, a servi d'inspiration aux auteurs de la Beat Generation. On le trouve citĂ© dans l'Ɠuvre de Charles Bukowski, et de façon Ă©logieuse dans la correspondance de Jack Kerouac.

Par ailleurs, bien que leurs théùtres soient différents, il a déclaré lors d'une interview : « Vous pouvez tout détruire par le feu mais sauvez à tout prix Capitaine Bada de Vauthier[45]. »

Le personnage principal de Querelle de Roberval, deuxiÚme roman de Kevin Lambert, est inspiré du personnage central de Querelle de Brest.

Musique

  • La compositrice et interprĂšte française HĂ©lĂšne Martin, nĂ©e en 1928, a consacrĂ© sa carriĂšre Ă  la mise en musique de la poĂ©sie. Elle est la premiĂšre Ă  mettre Genet en musique, et ce dĂšs 1962. Elle lui en demande l'autorisation ; il lui rĂ©pond : « Chantez Le CondamnĂ© Ă  mort tant que vous voudrez et oĂč vous voudrez[46]. » Elle enregistre en 1962 un extrait du CondamnĂ© Ă  mort. Étienne Daho chante cet extrait sous le nom Sur mon cou en 1996 et le reprend rĂ©guliĂšrement lors de ses concerts. Puis en 1966, elle enregistre OĂč sans vieillir
 ; en 1970, Pardonnez-moi ; et en 2000 pour l'album La Douceur du bagne, O la douceur du bagne et Le ciel disait sa messe. En 1970, elle adapte l'ensemble du poĂšme Le CondamnĂ© Ă  mort qui est dit et chantĂ© par Marc Ogeret[47]. En 1984/85, elle met en scĂšne sous forme d'opĂ©ra-poĂšme Le CondamnĂ© Ă  mort. HervĂ© Villard dans son disque Cri du coeur en 2004, chante un extrait du CondamnĂ© Ă  mort.
  • Le chanteur japonais d'acid-folk Kazuki Tomokawa a Ă©crit une chanson en hommage Ă  Jean Genet sur son album Erise No Me (en français : Les Yeux d'Élise) ; il s'agit de la chanson Jean Genet ni Kike.
  • Mansfield.TYA[48] refait la bande son du film Un chant d'amour Ă  l'occasion d'un cinĂ©-concert en 2004. On retrouve aussi un hommage Ă  Jean Genet dans leur discographie sur le titre La Cour de l'est (extrait du 7 titres Fuck).
  • Le titre de la chanson The Jean Genie de David Bowie, issue de l'album Aladdin Sane (1973) Ă©tait, selon Bowie lui-mĂȘme, « un jeu de mots maladroit sur Jean Genet »[49].
  • Christian Caujolle a Ă©crit plusieurs chansons inspirĂ©es de l'Ɠuvre de Genet dont À Maurice Pilorge pour le groupe Casse-Pipe qui l'interprĂšte sur l'album La Part des anges.
  • La chanson Stilitano, a Ă©tĂ© Ă©crite et composĂ©e par Louis-Pierre Guinard et Philippe Onfray (de Casse-Pipe) en s'inspirant directement de la lecture de Journal du voleur; elle est considĂ©rĂ©e comme un standard du groupe, a Ă©tĂ© enregistrĂ©e sur leur premier album, Chansons Noires - Tome 1, et a Ă©tĂ© jouĂ©e trĂšs assidĂ»ment sur scĂšne. De façon gĂ©nĂ©rale, Jean Genet est une des figures marquantes inspirant le concept du groupe, tant pour les engagements politiques que pour l'ambivalence du personnage.
  • Le chanteur Nicolas Bacchus (Nicolas Bages) a mis en musique le poĂšme Cayenne de Genet, Ă©crit en 1939 Ă  la prison de St Brieuc. Le titre figure sur le premier album Coupe d'immondes, les paroles sont lisible sur le site du chanteur[50].
  • Il est fait rĂ©fĂ©rence Ă  Jean Genet dans la chanson des Pogues Hell's Ditch (Shane MacGowan/Jem Finer).
  • Il est Ă©galement fait rĂ©fĂ©rence Ă  Jean Genet dans la chanson We Were Lovers de Daniel Darc et Bill Pritchard, parue sur leur vinyle Parce que en 1988.
  • Jean Genet est une des influences majeures de Douglas Pearce, leader du groupe de nĂ©ofolk Death in June.
  • Dire Straits fait une brĂšve mention de Jean Genet dans la chanson Les Boys.
  • Le chanteur anglais Pete Doherty cite Jean Genet dans son album Grace/Wastelands (2009). À la fin du morceau Last of the English Roses, il lit un court passage de Notre-Dame-des-Fleurs (1944).
  • L'album Elegy du saxophoniste et compositeur amĂ©ricain John Zorn rend hommage Ă  Jean Genet. (1992)
  • La chanson Lady of the Flowers de Placebo fait rĂ©fĂ©rence Ă  Notre-Dame-des-Fleurs (1944).
  • Jean-Louis Murat dans sa tournĂ©e Muragostang de 2000 utilise sur le titre Polly Jean un rĂ©cit imaginaire sur Jean Genet diffusĂ© alternativement avec la chanson originale. Cette performance est enregistrĂ©e sur l'album en concert du mĂȘme nom publiĂ© en 2001.
  • Le compositeur hongrois PĂ©ter Eötvös a mis en musique Le Balcon en 2002 (rĂ©visĂ© en 2004).
  • Jeanne Moreau et Étienne Daho enregistrent l'intĂ©grale du CondamnĂ© Ă  mort en 2010.
  • Les NĂšgres, opĂ©ra en 3 actes (2004) de MichaĂ«l Levinas.
  • Le groupe CocoRosie des deux sƓurs Sierra et Bianca Cassidy lui dĂ©die en 2004 une chanson, initialement appelĂ©e 1910, la chanson sera ensuite rebaptisĂ©e Beautiful Boyz et sortira sur un EP puis sur l'album Noah's Ark sorti en 2005, elles l’interprĂštent avec Anohni.
  • Le groupe TĂȘtes Raides met en musique le CondamnĂ© Ă  mort sur leur album Corps de mots qui fait suite Ă  une sĂ©rie de spectacles de poĂ©sies au ThĂ©Ăątre des Bouffes-du-Nord et au Lavoir moderne parisien (2013).
  • Le groupe Les chevals hongrois, qui se dĂ©finit comme un "ensemble d'individus scandant des juxtapositions sur des rythmes binaires: du rap nĂ©faste Ă  tendance tropicale", enregistre en l'album Le condamnĂ© Ă  mort[51], reprise du poĂšme sur un rap. Ils accompagnent leur album d'un film en noir et blanc.
  • Le chanteur Babx compose et interprĂšte l'extrait sur mon cou du CondamnĂ© Ă  mort dans son album Cristal automatique 1 (2015).

Danse

  • C'est aprĂšs avoir dĂ©couvert, Ă  la fin de l'occupation amĂ©ricaine, Ă  Tokyo, l'Ɠuvre de Jean Genet, que le danseur japonais Tatsumi Hijikata (1928-1986), fondateur du butƍ, prit son nom pour pseudonyme. En japonais, "hijikata" signifie "genĂȘt".
  • En 2009, le danseur et chorĂ©graphe français Angelin Preljocaj crĂ©e le solo Le Funambule d'aprĂšs le poĂšme Ă©ponyme de Jean Genet qu'il rĂ©cite lui-mĂȘme en dansant. InterprĂ©tĂ© pendant deux saisons par Preljocaj, le ballet est ensuite dansĂ© Ă  partir de 2011 par Wilfried Romoli[52].

Cinématographe

  • R. W. Fassbinder, Querelle, 1982.
  • Tony Richardson, Mademoiselle, 1966. Film rĂ©alisĂ© Ă  partir du scĂ©nario de Jean Genet Les RĂȘves interdits.
  • Poison, 1991. RĂ©alisĂ© par Todd Haynes. AdaptĂ© des nouvelles de Jean Genet Notre-Dame-des-Fleurs, Miracle de la rose et Journal du voleur.
  • Madame est bonne, 2015. Les Bonnes a inspirĂ© le scĂ©nario du film.
  • Jean Genet, un captif amoureux, parcours d'un poĂšte combattant, documentaire de MichĂšle Collery, 2017[53] - [54].
  • Jean Genet, notre pĂšre des fleurs, film posthume de Dalila Ennadre, 81 minutes, 2021, La cinĂ©mathĂšque française « Sous l'ombre bienveillante de Jean Genet, enterrĂ© au Maroc, ce film est un dialogue entre les vivants et les morts, une invitation Ă  tenir les mondes ensemble, entre sourde rĂ©volte humaniste et Ă©lĂ©gie poĂ©tique. » (Dalila Ennadre)

ƒuvre

Théùtre

  • Les Bonnes, L'ArbalĂšte, 1947, no 12 (mai). Bien que jouĂ© en 1947, Les Bonnes est republiĂ© en 1954 chez Jean-Jacques Pauvert, Ă  Sceaux, dans un ouvrage s’intitulant Les Bonnes, les deux versions prĂ©cĂ©dĂ©es d’une Lettre de l’auteur. La premiĂšre version correspond Ă  la piĂšce publiĂ©e dans L'ArbalĂšte en 1947 et jouĂ©e en 1954 par Tania Balachova, la seconde est postĂ©rieure aux rĂ©pĂ©titions avec Louis Jouvet au thĂ©Ăątre de l’AthĂ©nĂ©e en 1947. Les Bonnes a eu le prix de la PlĂ©iade en 1947.
  • Haute Surveillance, Gallimard, Paris, 1949. Une version sera jouĂ©e Ă  New York sur la base d’une traduction de Frechtman effectuĂ©e Ă  partir d’un texte jouĂ© au thĂ©Ăątre des Mathurins, version diffĂ©rente de celle publiĂ©e cette annĂ©e-lĂ . En 1957, une troisiĂšme version est jouĂ©e Ă  Hambourg, version publiĂ©e en 1968 dans les ƒuvres complĂštes, tome IV, Paris, Gallimard. Haute Surveillance a eu Ă©galement le prix de la PlĂ©iade la mĂȘme annĂ©e que Les Bonnes.
  • Le Balcon, L'ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1956. Il s’agit de la version originelle en quinze tableaux. Chez le mĂȘme Ă©diteur, en 1960, est publiĂ©e une deuxiĂšme version en neuf tableaux puis, deux ans plus tard, une troisiĂšme version dĂ©finitive, toujours chez le mĂȘme Ă©diteur. Cette version dĂ©finitive sera reprise dans les ƒuvres complĂštes chez Gallimard, en 1968, tandis que la version anglaise due Ă  la traduction de Frechtman fut Ă©tablie sur la base d’une quatriĂšme version.
  • Les NĂšgres, L'ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1958.
  • Les Paravents, L'ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1961. Les dessins Ă©voquĂ©s par Jean Genet dans ses « indications » sont reproduits dans l’édition numĂ©rotĂ©e. Suit une deuxiĂšme version, The Screens, toujours d’aprĂšs une traduction de Frechtman, et une troisiĂšme, en seize tableaux au lieu de dix-sept, qui prendra place dans le tome V des ƒuvres complĂštes, Gallimard, Paris, 1979.
  • « Elle » L'ArbalĂšte, 1989.
  • Splendid's L'ArbalĂšte, 1993.
  • Le Bagne L'ArbalĂšte, 1994.
Chants secrets, publiĂ© en 1945 par L'ArbalĂšte, couverture avec une lithographie d'Émile Picq.

Poésie

  • Le CondamnĂ© Ă  mort, Ă©dition hors commerce, Fresnes,
  • La GalĂšre, 1944
  • Chants secrets (Le CondamnĂ© Ă  mort, Marche funĂšbre), L'ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1945 - illustrĂ© d'une lithographie d'Émile Picq
  • Un chant d'amour, 1946
  • Le PĂȘcheur du Suquet, 1946
  • Le CondamnĂ© Ă  mort/Marche funĂšbre/La GalĂšre/La Parade/Un chant d’amour/Le PĂȘcheur du Suquet, L'ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1948

Romans et autres textes

Articles, entretiens

  • « Je ne peux pas le dire », lettre de 1960 Ă  Bernard Frechtman, publiĂ©e en partie dans LibĂ©ration,
  • « To a Would Be Producer », in Tulane Drama Review, no 7, 1963, p. 80-81
  • « What I like about the English is that They Are such Liars
 », in Sunday Times, 1963, p. 11
  • « Jean Genet », entretien pour Playboy, , p. 45-55
  • « Ce qui est restĂ© d’un Rembrandt dĂ©chirĂ© en petits carrĂ©s bien rĂ©guliers, et foutu aux chiottes », in Tel Quel 29,
  • « L'Ă©trange mot d'
 », in Tel Quel 30,
  • « Les maĂźtresses de LĂ©nine », in Le Nouvel Observateur, no 185,
  • « Les membres de l’AssemblĂ©e nationale », in Esquire, no 70,
  • « Un salut aux cent mille Ă©toiles », in Evergreen Review,
  • « Les PĂątres du dĂ©sordre », in Pas Ă  pas, , pp. vi-vii
  • « Français encore un effort », in L’Idiot international, no 4, 1970, p. 44
  • « Il me paraĂźt indĂ©cent de parler de moi », confĂ©rence, Cambridge,
  • « Lettres aux intellectuels amĂ©ricains », confĂ©rence prononcĂ©e le , universitĂ© du Connecticut
  • « Bobby Seale, the Black Panthers and Us White People », in Black Panther Newspaper,
  • « Introduction », prĂ©face au livre de Georges Jackson, Soledad Brother, World Entertainers, New York, 1970
  • « May Day Speech », discours prononcĂ© Ă  New Haven le
  • « Jean Genet chez les PanthĂšres noires », entretien avec MichĂšle Manceau, in Le Nouvel Observateur, no 289,
  • « Angela et ses frĂšres », in Le Nouvel Observateur, no 303, (ce texte fut aussi publiĂ© sous le titre « L’Homme qui se croyait juge »)
  • « Un appel de M. Jean Genet en faveur des Noirs amĂ©ricains », in Le Monde,
  • « Jean Genet chez les PanthĂšres noires », entretien avec F.-M. Banier, in Le Monde,
  • « Angela Davis est entre vos pattes », texte lu le , diffusĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision lors de l’émission L’InvitĂ© du dimanche, le suivant
  • « Jean Genet tĂ©moigne pour les Soledad Brothers », in La Nouvelle Critique,
  • « Pour Georges Jackson », manifeste imprimĂ© et envoyĂ© par voie postale Ă  quelques centaines de personnes en
  • « AprĂšs l’assassinat », Ă©crit en 1971, non publiĂ© avant 1991
  • « L’AmĂ©rique a peur », in Le Nouvel Observateur, no 355, 1971
  • « Les Palestiniens », commentaire de dix photographies de B. Barbey publiĂ©es dans Zoom, no 4, 1971
  • « The Americans kill off Blacks », in Black Panther Newspaper,
  • « The Black and the Red », in Black Panther Newspaper,
  • « L’Assassinat de Georges Jackson », in L’IntolĂ©rable, brochure du GIP, Paris, Gallimard,
  • « Une lettre de Jean Genet », in Les Lettres Françaises,
  • « Faites connaissance avec les Guaranis », in Le DĂ©mocrate vĂ©ronais,
  • « Les Palestiniens », publiĂ© sous le titre Shoun Palestine, Beyrouth, 1973, puis dans Genet Ă  Chatila, Actes Sud, Arles, 1994
  • « Sur deux ou trois livres dont personne n’a jamais parlĂ© », texte radiophonique pour France Culture lu le puis repris pour L’HumanitĂ© sous le titre « Jean Genet et la condition des immigrĂ©s », le
  • « Quand le pire est toujours sĂ»r », inĂ©dit Ă©crit en 1974
  • « Mourir sous Giscard d’Estaing », in L’HumanitĂ© ,
  • « Et pourquoi pas la sottise en bretelle ? », in L’HumanitĂ©,
  • « Les Femmes de Djebel Hussein », in Le Monde diplomatique,
  • « Un hĂ©ros littĂ©raire : le dĂ©funt volubile », in La Nouvelle Critique, juin-
  • Dialogues avec Hubert Fichte (1975) — publiĂ© Ă  Grenoble, Cent pages, 2002.
  • « Entretien avec Angela Davis », in L’UnitĂ©,
  • « Des esprits moins charitables que le mien pourraient croire dĂ©celer une piĂštre opĂ©ration politique », in L’HumanitĂ©,
  • « Les FrĂšres Karamazov », in La Nouvelle Revue française,
  • « Entretien avec Hubert Fichte », in Die Zeit, no 8,
  • La Nuit venue, scĂ©nario, fonds IMEC, 1976
  • « La tĂ©nacitĂ© des Noirs amĂ©ricains », in L’HumanitĂ©,
  • « CathĂ©drale de Chartres, vue cavaliĂšre », in L’HumanitĂ©,
  • « Violence et brutalitĂ© », in Le Monde, , ce texte est aussi la prĂ©face aux Textes des prisonniers de la Fraction ArmĂ©e rouge et derniĂšres lettres d’Ulrike Meinhof, Maspero, Cahiers libres, Paris, 1977
  • « PrĂšs d’Ajloun » in Per un Palestine, dediche a piu voci a Wael Zouateir, Mazzota, Milan, 1979
  • Le Langage de la muraille, fiction historique, inĂ©dit, fonds IMEC, 1981
  • « Entretien avec Antoine Bourseiller » et « Entretien avec Bertrand Poirot-Delpech », reportage vidĂ©o, collection « TĂ©moin », rĂ©alisĂ© entre et , extraits parus dans Le Monde en 1982 et Le Nouvel Observateur en 1986
  • « Quatre heures Ă  Chatila », in Revue d’études palestiniennes,
  • « N° Matricule 1155 », catalogue de l’exposition « La Rupture », Le Creusot,
  • « Entretien avec Nigel Williams », texte radiophonique, BBC, Royaume-Uni,
  • « Une rencontre avec Jean Genet », in Revue d’études palestiniennes, automne 1985
  • « L’art est le refuge », in : Les NĂšgres au port de la lune, Paris : Éditions de la DiffĂ©rence, 1988, p. 99-103
  • « Saint Genet, Palestinien et poĂšte », L'Autre Journal, no 18, juin-. Traduction d'un entretien entre Jean Genet et Saadalah Wannous, originellement publiĂ© dans la revue Al Karmil qu'anime le poĂšte palestinien Mahmoud Darwich.
  • Dialogues, avec Hubert Fichte (1975) et Bertrand Poirot-Delpech (1982). Grenoble, Éditions Cent Pages, 1989, rĂ©Ă©dition en 2002 (ISBN 2-906724-24-6)

Film

  • Un chant d'amour, film, noir et blanc, muet, 25 min, mise en scĂšne de Jean Genet, 1950

Posthumes

  • Un captif amoureux, Gallimard, Paris, 1986
  • Lettres Ă  Roger Blin, Gallimard, Paris, 1986
  • « ChĂšre Madame », correspondance avec Ann Bloch, Merlin-Verlag, Hambourg, 1988
  • Lettres Ă  Olga et Marc Barbezat, L’ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1988
  • Elle, L’ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1988
  • L’Ennemi dĂ©clarĂ©, recueil de textes et entretiens, Gallimard, Paris, 1991
  • Splendid’s, L’ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1993
  • Le Bagne, L’ArbalĂšte, DĂ©cines (Lyon), 1994
  • Lettres Ă  Ibis, L’ArbalĂšte, Gallimard, Paris, 2010

Inédits mais répertoriés

  • La Lettre Ă  Decimo, (premiĂšre version de Fragments
, archives Bernard Frechtman)
  • C’est par un autre, plus subtil, (texte sur la rĂ©partition des droits d’auteur)
  • Les RĂȘves interdits, (scĂ©nario de Mademoiselle)
  • Le Bleu de l’Ɠil, (scĂ©nario, autre titre de La nuit venue )
  • Le Langage de la Muraille (scĂ©nario)
  • Correspondance Genet-Frechtman
  • Correspondance Genet-Antoine Bourseiller. Deux lettres adressĂ©es Ă  Christophe Bourseiller sont reproduites dans la revue Continent

Le contenu des deux petites valises

Les deux valises confiĂ©es Ă  Roland Dumas sont, selon le tĂ©moignage du commissaire d'exposition Albert Dichy, une « petite grotte d’Ali Baba, un foutoir de brouillons de toutes sortes, de cahiers d’écoliers, de coupures de presse annotĂ©es, (
) d’affiches, de tracts, de journaux des Black Panthers. Et puis toutes ces notes, une infinitĂ© de notes
 (
) cette matiĂšre autobiographique dont il fait ses livres. »

Ce sont des projets de livres sur la Fraction armĂ©e rouge, la rĂ©volte dans les prisons, les Black Panthers, plusieurs manuscrits prĂ©paratoires d'Un captif amoureux, deux scĂ©narios de films inĂ©dits, La Nuit et Divine[59], une adaptation pour le cinĂ©ma de Notre-Dame-des-Fleurs rĂ©digĂ©e au milieu des annĂ©es 1970 Ă  la demande de David Bowie « qui rĂȘvait d’interprĂ©ter le rĂŽle du hĂ©ros du roman[19]. »

Ses valises font l'objet d'une premiĂšre exposition en 2020 en Normandie, organisĂ©e par l'IMEC et rapidement interrompue par les restrictions dues Ă  la pandĂ©mie de Covid-19, avant d'ĂȘtre reprise en 2023 Ă  l'Institut du monde arabe dans le cadre d'une exposition dĂ©diĂ©e Ă  la Palestine, dont l'Ă©crivain fut un ardent dĂ©fenseur[60].

Expositions

  • « Jean Genet, l'ÉchappĂ©e Belle »[61], au MuCEM, Marseille (15 avril - 18 juillet 2016)
  • « Les valises de Jean Genet »[20], organisĂ©e par l'IMEC Ă  l'abbaye d'Ardenne (30 octobre 2020 – 25 avril 2021) puis Ă  l'Institut du monde arabe (31 mai 2023 - 19 Novembre 2023)

Notes et références

  1. Guy Thuillier, Les auteurs nivernais de 1915 à 2005, Société académique du Nivernais, , p. 153.
  2. NĂ©e du remariage de son pĂšre, Camille Gabrielle Genet est la demi-sƓur de l'artiste Alice Martin de Voos.
  3. (en) Stephen Barber, Jean Genet, Reaktion Books, , p. 18.
  4. Geir UvslĂžkk, Jean Genet. Une Ă©criture des perversions, Rodopi, , p. 17.
  5. Caroline Daviron, Jean Genet, une passion méditerranéenne, Encre d'Orient, , p. 54.
  6. Anne Laurent, Jean Genet aujourd'hui, Service Information de la Maison de la Culture d'Amiens, , p. 41.
  7. (en) Stephen Barber, Jean Genet, Reaktion Books, , p. 30.
  8. « Des mots trop beaux » a Ă©tĂ© l’intitulĂ© d’une section de clinique Ă  l’École lacanienne de psychanalyse en 2001.
  9. cf. Colette Piquet, « Un assassin si beau qu’il fait pĂąlir le jour », L’UnebĂ©vue no 19, Follement extravagant. Le psychanalyste, un cas de nymphe ?, p. 131-148
  10. Pompes funĂšbres, p. 164-165.
  11. Cf. Colette Piquet, op. cit.
  12. Il existe Ă  ce sujet une lettre de remerciement de Genet adressĂ©e Ă  AndrĂ© Breton et Benjamin PĂ©ret pour avoir signĂ© la pĂ©tition pour lui Ă©viter le relĂ©gation (lettre dans le fonds Breton de la bibliothĂšque littĂ©raire Jacques Doucet Ă  Paris). Cette lettre a Ă©tĂ© publiĂ©e par Fabrice Flahutez dans « Jean Genet dessinateur », Toutes les images du langage. Jean Genet, textes Ă©ditĂ©s par Frieda Ekotto, AurĂ©lie Renaud, AgnĂšs Vannouvong, Fasano, Schena Editore / Paris, Presses de l’UniversitĂ© de Paris-Sorbonne, coll. « Biblioteca della ricerca », sĂ©rie Transatlantique, 2008.
  13. Juan José SAER, «Genet fut un remarquable stimulant intellectuel», sur Libération, (consulté le )
  14. L'Ennemi déclaré - Textes et entretiens, Gallimard, 1991.
  15. En fait la confidence de Genet au journaliste est partiellement fausse, Genet l’a avouĂ© : il a favorisĂ© l’écriture du livre en le nourrissant de ses conversations et correspondances avec Sartre : une psychanalyse sans psychanalyste. Et puis il n’a jamais lu entiĂšrement Saint Genet qu’il trouvait assommant. Et surtout il a dit ailleurs avoir cessĂ© d’écrire des romans aprĂšs le Journal du voleur : il avait Ă©puisĂ© sa veine romanesque du temps de ses prisons et il passait Ă  autre chose, Ă  des Ɠuvres thĂ©Ăątrales, Ă  des Ă©crits sur l’art et la littĂ©rature, avant sa participation Ă  des mouvements politiques
  16. HélÚne Combis, « Jean Genet, funambule et boutefeu littéraire », sur France Culture, (consulté le )
  17. Jefferson, Ann, et CĂ©cile Dudouyt. « Le chant d’amour de Genet et la vie du hĂ©ros », , Le dĂ©fi biographique. traduit de l'anglais par Dudouyt CĂ©cile. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 321-343. [https://www-cairn-info.wikipedialibrary.idm.oclc.org/le-defi-biographique--9782130566908-page-321.htm lire en ligne]
  18. Frédéric Martel, « Jean Genet dans la Pléiade : un poÚte fabuleux et périlleux », sur France Culture, (consulté le )
  19. Laure Narlian, « Les valises secrĂštes de Jean Genet s'apprĂȘtent Ă  rĂ©vĂ©ler tous leurs trĂ©sors », sur francetvinfo.fr, (consultĂ© le ).
  20. Exposition « Les Valises de Jean Genet », 30 octobre 2020 – 25 avril 2021, sur imec-archives.com.
  21. Jean Genet par Stephen Barber, Reaktion Books, 2004 (ISBN 9781861891785), p. 11-13.
  22. Archives de Paris 13e, acte de décÚs no 965, année 1986 (vue 8/11).
  23. Abdellah TaĂŻa Ă©voque cette tombe dans Le Rouge du tarbouche, Points, 2012.
  24. François Ewald dans sa prĂ©sentation du dossier sur l'individualisme du Magazine littĂ©raire, n° 264, avril 198, citĂ© par Nathalie Fredette « À propos de la fiction biographique : lire Jean Genet aujourd'hui », Études françaises, volume 26, numĂ©ro 1, printemps 1990, p. 123 (lire en ligne).
  25. Nathalie Fredette, « À propos de la fiction biographique : lire Jean Genet aujourd'hui », Études françaises, vol. 26, no 1,‎ , p. 132
  26. Ibid.
  27. Quatre heures Ă  Chatila.
  28. Basma El Omari, « ‘‘La derniĂšre image du monde’’ ou l’écriture de Jean Genet sur les Palestiniens », Études françaises, vol. 37, no 3,‎ , p. 129-146 (lire en ligne)
  29. Dans Dits et Écrits II
  30. Pompes funĂšbres, p. 133-134.
  31. op. cit., p. 262.
  32. Cf. Jean-Luc A. d'Asciano, Petite Mystique de Jean Genet, L'ƒil d'or, 2007, p. 79-88, sur les liens de Genet avec la RĂ©sistance (il porta des messages de Lily Pringsheim Ă  Wilhelm Leuschner, qu'il rencontra en juin-juillet 1937), ou encore Edmund White, Jean Genet, Gallimard, 1993, p. 143.
  33. Ces confidences peuvent ĂȘtre Ă©coutĂ©es sur dailymotion.com, citĂ© par Colette Piquet, « Jean Genet, perversalitĂ©s », in Saint Foucault un miracle ou deux ?, Mayette Viltard (dir.), Cahiers de l’UnebĂ©vue, 2013, pp. 217-256.
  34. Éric Marty, « Jean Genet Ă  Chatila », in Bref sĂ©jour Ă  JĂ©rusalem, Gallimard, 2003.
  35. Albert Dichy et Patrick Kechichian, « Genet maintient le dernier lien des coupables avec le monde », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  36. RenĂ© De Ceccatty, « Jean Genet antisĂ©mite ? Sur une tenace rumeur », Critique (revue), no 714,‎ , p. 895 - 911 (lire en ligne)
  37. RenĂ© De Ceccatty, « Pourquoi caricaturer la pensĂ©e de Jean Genet ? », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne).
  38. AgnĂšs Vannouvong, Jean Genet, les revers du genre, Presses du RĂ©el, , p. 179.
  39. Cité par Edmund White dans sa biographie.
  40. In : La Littérature et le Mal.
  41. Selon Colette Piquet, « Un assassin si beau qu’il fait pĂąlir le jour », op. cit. : Joachim l’ArmĂ©nien et Querelle dans Querelle de Brest sont des incarnations inversĂ©es de Jean-Baptiste et de JĂ©sus.
  42. Cf. Colette Piquet, « Jean Genet, Perversalités », op. cit. :
    « Par delĂ  les masques et les faux-semblants, les aveux mensongers et les retournements pĂ©rilleux, il y a la rĂ©alitĂ© du Mal, toujours prĂ©sent dans l’Ɠuvre, tapi derriĂšre les mots trop beaux. Le Mal qui affleure souvent au dĂ©tour d’une image, s’incarne parfois dans des personnages lucifĂ©riens, surgit et s’épanouit dans des scĂšnes infernales. »
  43. Colette Piquet, op. cit.
  44. Martin HervĂ©, « Jean Genet et les idoles », Europe, no 1103,‎ , p. 54-65
  45. BNF, Fonds Chaillot/Vitez 106,1 : Capitaine Bada.
  46. Jean Genet, un chant d'amour, p. 69, Livre-DVD-CD, EPM/SWPRODUCTIONS, 2006
  47. « Jean Genet - Le Condamné à mort », sur www.encyclopedisque.fr, Encyclopédisque (consulté le )
  48. Mansfield.TYA.
  49. « The title, of course, was a clumsy pun upon Jean Genet » in David Bowie & Mick Rock, Moonage Daydream, New York:Universe Publishing, 2005, p. 140-146.
  50. « Cayenne :les paroles de la chanson » (consulté le )
  51. « LE CONDAMNE A MORT (Jean Genet), by LES CHEVALS HONGROIS & KORBAK PROD. », sur les chevals hongrois (consulté le )
  52. Wilfried Romoli dans l'exercice de risque du "Funambule" par Rosita Boisseau dans Le Monde du 13 mai 2011.
  53. « Jean Genet, un captif amoureux, parcours d'un poÚte combattant », sur lussasdoc.org, (consulté le ).
  54. « Jean Genet, un captif amoureux, parcours d'un poÚte combattant », sur film-documentaire.fr, (consulté le ).
  55. Paru ensuite en Ă©dition rĂ©visĂ©e dans les ƒuvres complĂštes, tome II, Ă©ditions Gallimard, Paris, 1951.
  56. Paru ensuite en Ă©dition rĂ©visĂ©e dans les ƒuvres complĂštes, tome III, Gallimard, Paris, 1953 et en Ă©dition complĂšte (texte originel) la mĂȘme annĂ©e dans la collection « L’Imaginaire », Gallimard
  57. RepubliĂ© dans les ƒuvres complĂštes, tome V, Gallimard, Paris, 1979.
  58. Le Funambule et L'Enfant criminel, lus par Marie Trintignant, éditions des femmes, coll. « BibliothÚque des voix », 1991.
  59. Qui pourraient ĂȘtre Ă©ditĂ©s bientĂŽt si Jacky Maglia, son exĂ©cuteur testamentaire, donne son accord.
  60. « Les valises de l'écrivain Jean Genet, ouvertes à Paris, sont à découvrir à l'IMA », sur Franceinfo, (consulté le )
  61. « Voir sur mucem.org. »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)

Voir aussi

Bibliographie

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    • Beckett et Genet, un thĂ© Ă  Tanger (piĂšce de thĂ©Ăątre), Paris, Gallimard, 2010
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  • Sylvain Dreyer
    • « Jean Genet : l’antisĂ©mitisme en question », Esprit, dĂ©cembre 2004
    • « Une blessure encore Ă  vif : lire le Captif aujourd'hui », in Jean Genet : lectures en hĂ©ritage, dir. Eden Viana-Martin, UniversitĂ© de Pau - Vallongues, 2010
    • « Les MaĂźtres fous au Balcon : Jean Genet spectateur de Jean Rouch », in Classicisme et modernitĂ© dans le thĂ©Ăątre des XXe et XXIe siĂšcles. MĂ©langes offerts Ă  Marie-Claude Hubert, dir. F. Bernard, M. Bertrand, H. Laplace-Claverie, P.U. de Provence, 2014
  • Frieda Ekotto, L’Écriture carcĂ©rale et le discours juridique : Jean Genet, Paris, Ă©ditions L’Harmattan, 2001
  • Didier Eribon, Une morale du minoritaire. Variations sur un thĂšme de Jean Genet, Paris, Fayard, 2001
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  • Florence Richter, Ces fabuleux voyous. Crimes et procĂšs de Villon, Sade, Verlaine, Genet, Paris, Éditions Hermann, 2010 (avec une prĂ©face de François Ost)
  • Guillaume de Sardes, Genet Ă  Tanger, Paris, Hermann, 2018
  • Jean-Paul Sartre, Saint Genet, comĂ©dien et martyr, Paris, Gallimard, 1952
  • Patrick Schindler, Jean Genet. Traces d’ombres et de lumiĂšres, Ă©ditions Libertaires, 2016
  • AgnĂšs Vannouvong, Jean Genet, les revers du genre, Dijon, Les presses du rĂ©el, , 396 p. (ISBN 978-2-84066-381-2)
  • AgnĂšs Vannouvong (dir.), Genet et les arts, avec des textes de Michel Corvin, Ralph Heyndels, Panayota Volti, RenĂ© de Ceccatty, Fabrice Flahutez, Frieda Ekotto, Thierry DufrĂȘne, Antoine Bourseiller, Dijon, Les Presses du rĂ©el, 2016, 191 p. (ISBN 978-2-84066-683-7)
  • Yvette Went-Daoust, Le symbolisme des objets et l'espace mythique dans le thĂ©Ăątre de Jean Genet, Oegstgeest, De Kempenaer, 1980
  • Edmund White, Jean Genet, trad. Philippe Delamare, Paris, Gallimard, coll. « Biographie », 1993 (ISBN 9782070730162)
  • Toutes les images du langage. Jean Genet, textes Ă©ditĂ©s par Frieda Ekotto, AurĂ©lie Renaud, AgnĂšs Vannouvong, Fasano, Schena Editore / Paris, Presses de l’UniversitĂ© de Paris-Sorbonne, coll. « Biblioteca della ricerca », sĂ©rie Transatlantique, 2008
  • Alexis Lussier, L'obscur objet d'un film. Jean Genet et les images de cinĂ©ma, Paris, L'extrĂȘme contemporain, 2022.

Articles connexes

Liens externes

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