Patrick Autréaux

Après une expérience d'un cancer, il écrit trois premiers livres sur la maladie: Dans la vallée des larmes, Soigner et Se survivre. Dans la vallée des larmes relate l'expérience d'un médecin de 35 ans qui combat un lymphome diagnostiqué brutalement[3] - [4]. Soigner évoque le cheminement d'un patient guéri qui reprend son rôle de médecin, et notamment le temps passé « au chevet de son grand-père, tant aimé, qu'il accompagne dans son agonie »[5] - [6]. Et Se survivre comporte « sept méditations dont la succession trace un parcours, raconte une expérience intime et essentielle » de la maladie[7] - [8] - [9].

Depuis, son travail s'est élargi et traite d'expériences intérieures: l'expulsion d'un sans-papiers en France (Les Irréguliers[10]), le combat d'un arbre secoué par une tempête (Le Grand Vivant) et un récit retraçant son cheminement entre médecine et littérature (La Voix écrite). Les Irréguliers est né de l’expérience de l'auteur allant prendre des nouvelles d'un ami retenu dans un centre de rétention[11] - [12] (talk in English, WBUR[13]). Le Grand Vivant se veut un «poème debout» qui « met en scène les derniers instants d’un grand-père aimé. Qui, jusque dans son dernier souffle, a abrité la présence de sa défunte femme et faisait figure de protecteur aux yeux de son petit-fils »[14]. Le Grand Vivant a été créé en 2015 au festival d’Avignon (avec Vincent Dissez et Thierry Thieû Niang)[15]. Enfin La Voix écrite est un récit autobiographique sur son cheminement vers l’écriture[16] - [17]. Ce récit évoque en particulier la relation de l'auteur et de son ancien éditeur « Max » derrière lequel « on devine la figure tutélaire de J.-B. Pontalis, grand psychanalyste et éditeur chez Gallimard »[18] - [19]. Par ailleurs, une adaptation scénique de Le Dedans des choses[20] - [21] a été créée à La Rose des vents (avec Nadia Ghadanfar et Arthur Sidoroff, dans une mise en scène de Pascaline Verrier et Didier Cousin) en octobre 2017[22] - [23].

Son roman Quand la parole attend la nuit (Verdier, 2019)[24] - [25] a été sélectionné pour les prix Décembre et prix Femina[26]. Dans AOC, C. Kantcheff écrit à son sujet : « L’apprentissage dont il est question ici est bien plus vaste que celui de devenir un praticien. L’art de la médecine pour Patrick Autréaux relève de l’art d’être au monde ou, pour reprendre un de ses termes, d’être au "cosmos"[27]. » Pussyboy (Verdier, 2021), « récit fort, troublant, osé sans être jamais cru, radical dans tout ce qu’il révèle[28] », et selon Johan Faerber (Diacritik) «  un des récits les plus importants de ces dernières années[29] » s'impose comme une inflexion nouvelle dans son travail[30].

En 2023, il annonce l'ouverture d'un cycle autobiographique, Constat[31] - [32], avec la parution de La Sainte de la famille. A son propos, Eric Loret écrit dans Libération : « C’est un texte sur la foi écrit par un athée et dont le moteur est le "soin" au sens fort : un souci, une responsabilité généreuse autant qu’une intervention thérapeutique.»[33] Dans Zone critique[34], Rodolphe Perez note : «La sainte de la famille n’est autre que Thérèse, Martin ou de Lisieux, bref Sainte Thérèse... Ici, elle se fait presque amie imaginaire de l’enfant du récit... Aucune enquête familiale, pas de motifs cachés ou de vindictes hargneuses, mais bien le constat d’une réalité qui fut et sa compréhension progressive sous le regard averti du lecteur. Si le texte déploie une tentative de démasquer, ce n’est pas pour révéler un quelconque mystère donc, mais pour considérer l’autre face de la pièce, l’envers de l’histoire. » Et Christophe Kantcheff dans AOC : «Ce que décrit La Sainte de la famille est un cheminement au long duquel les illusions tombent, l’inessentiel s’efface et le sens des choses se précise.»[35]

Il a par ailleurs publié des poèmes dans les revues : Phréatique, Poésie 91, Van (Ho Chi Minh City), MuseMedusa[36] (Canada), Sarrazine, Noto, REVU, Catastrophes[37].

Prises de position :

L'Institut Diderot[38] a publié en 2016 son texte, Je suis Charlie, un an après, écrit pour une table ronde à la Boston University[39]. Ce texte, initialement prononcé lors d'une conférence conjointement à Harvard et Boston University, « développe un point de vue éminemment critique »[14] sur l'après-attentat.

L’hebdomadaire Politis a en outre publié une lettre ouverte à la députée LREM en janvier 2019 au moment de la crise dite des gilets jaunes[40].

• Lauréat de la Villa Marguerite-Yourcenar 2011
• Prix Amic, Prix de l'Académie française 2012
• Lauréat de la Bourse Paris-Québec 2012
• Prix de la résidence d’auteur de la Fondation des Treilles 2015
• Prix Coupleux-Lassalle 2016
• Bourse de traduction Hemingway Grants (Institut français de New York) 2018
• Writer-in-residence à la Boston University (Boston, USA) 2018-2019
• Dora Maar House fellow (Brown Foundation Inc) 2022
• Auteur en résidence à Passa Porta (Bruxelles) 2023

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