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Angela Davis

Angela Davis /ˈÊndÍĄÊ’É™ləˈdeÉȘvÉȘs/[4], nĂ©e le Ă  Birmingham en Alabama, est une militante, professeure de philosophie et Ă©crivaine amĂ©ricaine. Militante communiste, pacifiste et fĂ©ministe, elle dĂ©fend les droits humains, notamment ceux des minoritĂ©s.

Angela Davis
Angela Davis au CCCB de Barcelone en 2017.
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Étoile de l'amitiĂ© des peuples ()
Citoyen d'honneur de Magdebourg (d) ()
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Ordre de Playa GirĂłn (en) ()
Prix LĂ©nine pour la paix ()
American Book Awards ()
Prix Thomas-Merton ()
Prix de la planĂšte bleue (d) ()
Docteur honoris causa de l'université Pompeu Fabra ()
Docteure honoris causa de l'université Paris-Nanterre
Docteure honoris causa de l'universitĂ© d'État de Moscou
Archives conservées par
Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library (d)[2]
Schlesinger Library[3]
ƒuvres principales
Women, Race and Class (d)

Militante du Mouvement amĂ©ricain des droits civiques, membre du Black Panther Party, elle fut poursuivie par la justice Ă  la suite de la tentative d’évasion de trois prisonniers, qui se solda par la mort d’un juge californien aprĂšs sa prise en otage en , tuĂ© par un des fusils qu'elle avait achetĂ©s deux jours auparavant. EmprisonnĂ©e vingt-deux mois Ă  New York, puis en Californie, elle fut finalement acquittĂ©e et poursuivit une carriĂšre universitaire qui la mena au poste de directrice du dĂ©partement d’études fĂ©ministes de l’universitĂ© de Californie de Santa Cruz. Ses centres d’intĂ©rĂȘt sont la philosophie fĂ©ministe, notamment le Black feminism, les Ă©tudes afro-amĂ©ricaines, la thĂ©orie critique, le marxisme et le systĂšme carcĂ©ral. En 1998, elle fait son coming out en tant que lesbienne[5].

Elle est Ă  deux reprises, en 1980 et en 1984, candidate Ă  la vice-prĂ©sidence des États-Unis pour le Parti communiste amĂ©ricain, en tandem avec Gus Hall.

Biographie

Enfance

Angela Yvonne Davis[6] /ˈÊndÍĄÊ’É™lə iˈvɑn ˈdeÉȘvÉȘs/[4] est nĂ©e dans une famille afro-amĂ©ricaine du quartier surnommĂ© « Dynamite Hill Â»[7] de Birmingham[8] dans l'Alabama[9] des annĂ©es 1940, alors que les lois Jim Crow imposaient toujours la sĂ©grĂ©gation raciale dans le Sud des États-Unis. Son pĂšre Ă©tait diplĂŽmĂ© de St Augustine’s College, une institution rĂ©servĂ©e aux Noirs AmĂ©ricains situĂ©e Ă  Raleigh en Caroline du Nord. Il fut briĂšvement professeur d’histoire dans l’enseignement secondaire mais, estimant son salaire insuffisant, il quitta son emploi de professeur pour acquĂ©rir une station service dans le quartier noir de Birmingham. Sa mĂšre, qui mena aussi ses Ă©tudes jusqu’au supĂ©rieur, Ă©tait professeur au primaire. La famille Davis occupe, dans un premier temps, les logements sociaux de Birmingham. En 1948, elle quitte les petites maisons uniformes en briques rouges qui composent le logement social de la ville pour une vaste maison en bois[10], dans un quartier qu’elle est la premiĂšre famille noire Ă  occuper[11]. Rapidement aprĂšs son arrivĂ©e, elle est suivie par de nombreuses autres familles noires. Cette mixitĂ© nouvelle exacerbe les tensions raciales. En 1949 a lieu le premier attentat contre une des maisons nouvellement construites par des Noirs. C'est le premier d’une longue sĂ©rie qui donne au quartier son surnom de « Dynamite Hill »[12].

Durant sa jeunesse, Davis est profondĂ©ment marquĂ©e par son expĂ©rience du racisme, des humiliations de la sĂ©grĂ©gation raciale et du climat de violence qui rĂšgne dans son environnement quotidien[13]. Cette expĂ©rience s’accompagne des premiers Ă©lĂ©ments de socialisation politique. La famille d’Angela y joue un rĂŽle important. Ses deux parents possĂšdent une expĂ©rience militante : Ă  l'Ă©cole secondaire, sa mĂšre a participĂ© Ă  des mouvements antiracistes, militant notamment pour la libĂ©ration des Scottsboro Boys[12]. Ses deux parents sont par ailleurs membres de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Sa grand-mĂšre maternelle, nĂ©e quelques annĂ©es aprĂšs la Proclamation d'Ă©mancipation, lui parle de l’esclavage qu’avaient connu ses propres parents[14]. Ses premiĂšres vacances Ă  New York, oĂč elle goĂ»te aux joies d’une vie non sĂ©grĂ©guĂ©e dans la famille de son amie Margaret Burnham (en), sa future avocate, avive encore sa conscience des humiliations quotidiennes qu’impose la sĂ©grĂ©gation[15]. Plusieurs nouveaux Ă©pisodes lors de ses visites ultĂ©rieures ― entre six et dix ans, elle passe la plus grande partie de ses Ă©tĂ©s Ă  New York ―, viendront rĂ©viser son jugement sur la situation idĂ©ale des Noirs dans le Nord[16].

Elle frĂ©quente l’école primaire de Birmingham rĂ©servĂ©e aux Noirs. AbritĂ©e dans des bĂątiments vĂ©tustes, elle est moins bien dotĂ©e financiĂšrement que l’école rĂ©servĂ©e aux Blancs[17]. Davis note toutefois que la sĂ©grĂ©gation avait aussi pour effet de laisser aux enseignants noirs une marge de libertĂ© qui leur permettait d’orienter le contenu de leur enseignement dans un sens qui favorisait l’émergence d’une identitĂ© spĂ©cifiquement noire. Outre The Star-Spangled Banner, l’hymne national amĂ©ricain, les enfants apprenaient et chantaient en classe l’Hymne national noir de James Weldon Johnson. Ils se voyaient enseigner la vie des personnages historiques noirs qui avaient marquĂ© la vie du pays comme Frederick Douglass, Sojourner Truth ou Harriet Tubman[18]. Le modĂšle de rĂ©ussite qui Ă©tait proposĂ© aux enfants noirs par les enseignants s’appuyait nĂ©anmoins selon elle sur une morale de la rĂ©ussite individuelle qui masquait la dimension collective de la lutte qu’elle pensait devoir ĂȘtre mise en Ɠuvre pour renverser le systĂšme raciste et libĂ©rer les Noirs de leur oppression[19].

À quatorze ans, alors qu’elle se dit ennuyĂ©e par « le provincialisme de Birmingham »[20], elle doit choisir son orientation pour l'Ă©cole secondaire. Deux opportunitĂ©s s’offrent Ă  elle : elle est acceptĂ©e dans l’école prĂ©paratoire de l'UniversitĂ© Fisk de Nashville, une des institutions rĂ©servĂ©es aux Noirs les plus prestigieuses du pays, et au sein d’un programme expĂ©rimental de l’organisation quaker American Friends Service Committee qui place des Ă©tudiants noirs du Sud dans des Ă©coles mixtes du Nord[20]. IntĂ©grer l’UniversitĂ© Fisk lui ouvrirait la voie des Ă©tudes mĂ©dicales auxquelles elle se destine alors pour devenir pĂ©diatre. La seconde option lui permettrait de rejoindre l'Ă©cole secondaire Elisabeth-Irwin, une Ă©cole privĂ©e de Greenwich Village (New York) dĂ©fendant les principes de l’éducation nouvelle. AprĂšs de longues hĂ©sitations, elle finit par choisir New York.

Les années new-yorkaises

Son arrivĂ©e Ă  New-York marque une nouvelle Ă©tape dans sa socialisation politique. Elle est logĂ©e chez le rĂ©vĂ©rend William Howard Melish. Pasteur de la plus grande Ă©glise Ă©piscopale de Brooklyn dans les annĂ©es 1950, il avait perdu ses fonctions au terme d'un long bras de fer avec sa hiĂ©rarchie Ă  cause de ses prises de position contre le maccarthysme et son affiliation Ă  la Soviet-American Friendship Organization (Organisation de l’amitiĂ© amĂ©ricano-soviĂ©tique)[21]. Le corps enseignant de l'Ă©cole secondaire Elisabeth Irwin que Davis a rejoint est dans sa grande majoritĂ© interdit d’enseignement dans le secteur public Ă  cause de son positionnement politique marquĂ© Ă  gauche[22]. C’est dans ce nouvel environnement qu’elle entend pour la premiĂšre fois parler du socialisme, s’avouant notamment fascinĂ©e par les expĂ©riences utopiques, comme celle de Robert Owen[13]. Elle lit le Manifeste communiste qui la conduit « Ă  replacer les problĂšmes du peuple noir dans le contexte plus large d’un mouvement de la classe ouvriĂšre »[13].

Elle entre dans une organisation de jeunesse marxiste-lĂ©niniste nommĂ©e Advance. C’est sa premiĂšre expĂ©rience du militantisme. Elle y cĂŽtoie des amies de longue date comme Margaret Burnham ou Mary Lou Patterson mais retrouve aussi Ă  cette occasion Bettina Aptheker, la fille de l’historien communiste Herbert Aptheker dont le domicile accueille la plupart des rĂ©unions du groupe[23]. Elle participe aux manifestations de soutien au mouvement des droits civiques qui connaĂźt un nouvel Ă©lan avec la campagne de sit-in initiĂ©e le Ă  Greensboro. Davis a cependant le sentiment d’avoir quittĂ© le Sud au moment oĂč le mouvement prenait vĂ©ritablement de l’ampleur et en Ă©prouve une vive frustration. Elle se range nĂ©anmoins Ă  l’avis de ses parents qui lui enjoignent de finir son annĂ©e scolaire Ă  New York[23].

Études supĂ©rieures

En 1962, elle obtient une bourse pour Ă©tudier Ă  l’universitĂ© Brandeis[24] dans le Massachusetts. Elle est l’une des trois Ă©tudiantes noires de premiĂšre annĂ©e[25]. Davis dĂ©crit cette premiĂšre annĂ©e comme une annĂ©e d’isolement qu’elle « cultive de façon quelque peu romantique »[25], se plongeant notamment dans les Ɠuvres des existentialistes français (Jean-Paul Sartre, Albert Camus
). Son annĂ©e universitaire est marquĂ©e par une sĂ©rie de confĂ©rences de l'Ă©crivain afro-amĂ©ricain James Baldwin sur la littĂ©rature qui est interrompue par la crise des missiles de Cuba ; Baldwin refuse de poursuivre son exposĂ© mais s’exprime sur le conflit lors d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, aux cĂŽtĂ©s du philosophe Herbert Marcuse, que Davis entend alors pour la premiĂšre fois et avec qui elle Ă©tudiera par la suite[26]. Elle occupe divers emplois pour financer un voyage en Finlande oĂč se dĂ©roule le Festival mondial de la jeunesse et des Ă©tudiants[27]. Elle s’arrĂȘte Ă  Londres et passe quelques jours Ă  Paris et Ă  Lausanne. À Helsinki, elle se montre particuliĂšrement impressionnĂ©e par l’énergie dĂ©gagĂ©e par la reprĂ©sentation que donne la dĂ©lĂ©gation cubaine[28].

Lors de sa deuxiĂšme annĂ©e Ă  Brandeis, elle Ă©tudie la littĂ©rature et la philosophie française contemporaine ; Sartre en particulier continue de susciter son intĂ©rĂȘt. Elle voit Malcolm X haranguer un amphithĂ©Ăątre composĂ© presque exclusivement d’étudiants blancs, en leur annonçant la prochaine punition divine de leurs pĂ©chĂ©s envers les Noirs[29].

À l'issue de son cursus, Davis obtient une prolongation de sa bourse pour suivre le programme français de troisiĂšme annĂ©e du Hamilton College. En , elle passe ainsi un mois Ă  Biarritz[30]. C’est dans la station balnĂ©aire française qu’elle apprend l’attentat qui a frappĂ© l’église baptiste de sa ville natale de Birmingham oĂč quatre jeunes filles sont tuĂ©es. Trois Ă©taient de proches connaissances. Refusant d’y voir le rĂ©sultat d’un comportement extrĂ©miste isolĂ©, elle analyse « cet Ă©vĂ©nement violent et spectaculaire » comme l’expression paroxystique de « la routine quotidienne, souvent monotone, de l’oppression raciste »[31]. Elle passe novembre Ă  Paris (suivant un cours de littĂ©rature contemporaine Ă  la Sorbonne[32]), puis l’étĂ© Ă  Francfort oĂč elle assiste Ă  des confĂ©rences de Theodor W. Adorno. Sa formation intellectuelle se poursuit : elle lit Marcuse et de retour Ă  Brandeis se rapproche du philosophe aprĂšs avoir assistĂ© Ă  sa sĂ©rie de confĂ©rences sur la pensĂ©e politique europĂ©enne depuis la RĂ©volution française[33]. Sur ses conseils, elle dĂ©cide de partir Ă©tudier la philosophie Ă  Francfort. Elle quitte ainsi les États-Unis en 1965, au milieu des Ă©meutes de Watts.

En Allemagne, elle Ă©tudie avec Marcuse, une des figures principales de l'Ă©cole de Francfort, dont elle affirmera en 2007 qu'il « [lui] a appris qu'il Ă©tait possible d'ĂȘtre une universitaire, une activiste, une chercheuse, et une rĂ©volutionnaire »[34]. Elle cĂŽtoie des Ă©tudiants allemands membres de l’Union socialiste allemande des Ă©tudiants (SDS), participe Ă  des manifestations contre l'intervention militaire amĂ©ricaine au ViĂȘt Nam ou contre la projection du film documentaire italien pro-colonisation Africa Addio et visite rĂ©guliĂšrement Berlin-Est[35].

Pendant son sĂ©jour, le mouvement de libĂ©ration des Noirs connaĂźt de profondes Ă©volutions et tend Ă  se radicaliser dans le sillage du Black Arts Movement et du mouvement Black Power. FrustrĂ©e de ne pouvoir participer Ă  l’effervescence militante qui semble rĂ©gner dans son pays, elle dĂ©cide de rentrer aux États-Unis Ă  l’issue de sa deuxiĂšme annĂ©e en Allemagne. Marcuse, dĂ©sormais en poste Ă  l’UniversitĂ© de San Diego, accepte de reprendre la direction de sa thĂšse, initialement dirigĂ©e par Adorno[36].

Prise d'otages du comté de Marin, cavale et procÚs

Angela Davis, rebelle à la politique de son propre pays[37], enseigne aujourd'hui l'histoire de la prise de conscience (en) dans une université californienne.

Son adhĂ©sion au parti communiste amĂ©ricain et au mouvement des Black Panthers lui vaut d'ĂȘtre surveillĂ©e par le FBI, dans le cadre du programme COINTELPRO. Elle enseigne en 1969 Ă  l'universitĂ© de Californie Ă  Los Angeles mais en est renvoyĂ©e Ă  cause de son activisme politique.

La prise d'otages

Angela Davis s'investit dans le comité de soutien aux FrÚres de Soledad (en), trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir assassiné un gardien de la prison de Soledad (en)[38] en représailles de l'assassinat de trois de leurs codétenus[39]. Dans le cadre de cet activisme, elle est accusée d'avoir organisé une prise d'otages dans un tribunal dont l'issue a été meurtriÚre.

Le , Jonathan Jackson (en), adolescent afro-amĂ©ricain de 17 ans et jeune frĂšre de George Jackson, l'un des FrĂšres de Soledad, prend d'assaut une salle de tribunal dans le comtĂ© de Marin (Californie). Il y arme les prĂ©venus, Ă©galement afro-amĂ©ricains, et prend en otage le juge Harold Haley, le procureur et trois jurĂ©es[39] - [40]. Alors que Jonathan Jackson s'enfuit avec le groupe dans une camionnette, celle-ci est la cible de tirs de la police. Dans la fusillade qui en rĂ©sulte, le juge, Jonathan Jackson, et les deux prĂ©venus afro-amĂ©ricains sont tuĂ©s, et l'une des jurĂ©es est blessĂ©e. Le juge est tuĂ© par une balle de fusil, et est blessĂ© Ă  la poitrine par une balle qui aurait pu ĂȘtre tirĂ©e de l'extĂ©rieur de la camionnette. L'un et l'autre tirs auraient pu lui ĂȘtre fatals, selon les Ă©lĂ©ments prĂ©sentĂ©s lors du procĂšs[41]. Angela Davis avait achetĂ© plusieurs des armes utilisĂ©es par Jonathan Jackson lors de l'attaque[42], dont le fusil utilisĂ© pour faire feu sur le juge Haley, qu'elle avait acquis deux jours auparavant dans une boutique de prĂȘt sur gage Ă  San Francisco[40] - [43]. Il est aussi Ă©tabli qu'elle a correspondu avec l'un des dĂ©tenus impliquĂ©s[44].

Cavale et procĂšs

À la suite de la prise d'otage ratĂ©e, Angela Davis se met en cavale Ă  travers les États-Unis, et apparaĂźt sur la liste des dix fugitifs les plus recherchĂ©s par le FBI. AprĂšs deux semaines de cavale, elle est arrĂȘtĂ©e dans un hĂŽtel le et placĂ©e en dĂ©tention puis emprisonnĂ©e pendant seize mois[45] Ă  New York puis en Californie, dans le comtĂ© de Marin puis Ă  San JosĂ©, avant d'ĂȘtre jugĂ©e et acquittĂ©e[46]. À New York, elle est d'abord placĂ©e dans une cellule d’isolement amĂ©nagĂ©e spĂ©cialement pour elle au sixiĂšme Ă©tage de la prison[47]. Elle entame une grĂšve de la faim pour exiger son placement avec les autres dĂ©tenues[48] et, au dixiĂšme jour de grĂšve, une dĂ©cision du tribunal fĂ©dĂ©ral enjoint aux autoritĂ©s pĂ©nitentiaires de suspendre son isolement, jugeant injustifiĂ© un rĂ©gime exceptionnel motivĂ© par les opinions politiques d’un dĂ©tenu[49].

Le , elle est officiellement inculpĂ©e par l’État de Californie de meurtre, enlĂšvement et conspiration. TransfĂ©rĂ©e en Californie, elle comparaĂźt avec Ruchell Magee, le seul survivant de la fusillade[50].

Son affaire connaßt un retentissement international. En France, Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Jacques Prévert, Jean Genet, Gerty ArchimÚde, Pierre Perret et des milliers de manifestants la soutiennent.

CarriÚre académique

DĂšs sa sortie de prison, en 1972, Angela Davis se met Ă  publier[51]. Ses essais autant que ses discours vĂ©hĂ©ments font d'elle l'une des intellectuelles radicales les plus connues de l'Ă©poque : la paix au ViĂȘt Nam, l'antiracisme, le fĂ©minisme constituent ses thĂšmes de recherches.

En 1980 et en 1984, Angela Davis se prĂ©sente aux Ă©lections prĂ©sidentielles amĂ©ricaines comme candidate Ă  la vice-prĂ©sidence aux cĂŽtĂ©s du leader du Parti communiste des États-Unis d'AmĂ©rique, Gus Hall.

Jusqu'Ă  ses 68 ans, Angela Davis a Ă©tĂ© professeure d'« histoire de la prise de conscience Â»[52] Ă  l'universitĂ© de Californie Ă  Santa Cruz. Elle a fait campagne contre la guerre d'Irak. Elle a reçu le prix Thomas Merton en 2006. Elle a rejoint le « ComitĂ© international de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange et au procĂšs de New York » (CIS) conduit par AndrĂ© Bouny. Elle lutte contre l'industrie carcĂ©rale et la peine de mort aux États-Unis et dans le monde.

Positionnement politique

Erich Honecker, secrétaire général du Parti socialiste unifié d'Allemagne, avec Angela Davis à Berlin-Est en 1972.
Angela Davis Ă  Moscou en 1981.

À son arrivĂ©e Ă  San Diego, elle est privĂ©e de tout contact au sein du mouvement noir californien (Black Panther Party) et adhĂšre en dĂ©sespoir de cause Ă  l’organisation radicale des Ă©tudiants du campus dont l’action se tourne principalement vers la lutte contre la guerre du ViĂȘt Nam[53]. Elle subit Ă  cette occasion sa premiĂšre arrestation Ă  la suite d'une distribution de tracts[54]. Souhaitant s’impliquer dans une action spĂ©cifique Ă  destination des Noirs, elle travaille Ă  organiser un conseil des Ă©tudiants noirs de l’universitĂ© de San Diego, jusqu’alors inexistant. Sa premiĂšre action est de participer Ă  un comitĂ© de soutien Ă  Ed Lynn, un soldat qui avait lancĂ© une pĂ©tition contre la discrimination raciale dans l’armĂ©e[55].

Son implication militante lui rĂ©vĂšle la profonde dĂ©sunion du mouvement de libĂ©ration des Noirs et les trĂšs fortes rivalitĂ©s qui le traversent. Elle-mĂȘme occupe une position trĂšs minoritaire au sein du mouvement.

Sur le plan des objectifs, elle s’oppose au sĂ©paratisme de certaines des organisations du Black Nationalism, qui pensent que la libĂ©ration du peuple noir doit passer par une sĂ©paration de la sociĂ©tĂ© blanche et la fondation d’une Nation Noire sur le sol amĂ©ricain ou africain. Sur le plan des moyens, elle refuse la mĂ©thode consistant Ă  exacerber les antagonismes entre Noirs et Blancs dans le but de provoquer des soulĂšvements spontanĂ©s similaires aux Ă©meutes de Watts ou de Detroit, dans lesquelles certaines organisations voyaient les prĂ©mices d’un soulĂšvement gĂ©nĂ©ralisĂ© du peuple afro-amĂ©ricain[56].

Elle n’en refuse pas moins l’intĂ©grationnisme qui fut la position de Martin Luther King. Le marxisme constitue un des Ă©lĂ©ments centraux de son positionnement : elle pense que la lutte de libĂ©ration des Noirs doit s’insĂ©rer dans le mouvement rĂ©volutionnaire dont le socialisme constitue l’horizon[57]. Or le marxisme est rejetĂ© par une grande partie des organisations nationalistes qui le dĂ©signent, Ă  l’image de Stokely Carmichael, le leader du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), comme Ă©tant « la chose de l’homme blanc »[58]. Les Blancs ont d’ailleurs Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s des leviers de commande du SNCC Ă  partir du printemps 1966. Pour les nationalistes, les Noirs ne doivent compter que sur leurs propres valeurs, leurs propres analyses et leurs propres forces pour se libĂ©rer.

Si Davis affiche son marxisme, elle hĂ©site plus longuement avant de s’affilier au mouvement communiste. Elle met cette rĂ©ticence initiale sur le compte de son parcours militant. En Allemagne notamment, elle s’est imprĂ©gnĂ©e d’un discours libertaire trĂšs critique Ă  l’égard du communisme soviĂ©tique. Elle finit par adhĂ©rer en 1968 au Che-Lumumba Club, une section du Parti communiste USA rĂ©servĂ©e aux Noirs. Elle rejoint aussi le Black Panther Party, dont la position rĂ©volutionnaire se caractĂ©rise par un Ă©gal refus de l’intĂ©grationnisme et du sĂ©paratisme.

Une autre composante de son identitĂ© militante est son fĂ©minisme. Ce dernier est en partie nourri par son parcours militant, au cours duquel elle s'est heurtĂ©e au sexisme d’une partie du mouvement nationaliste noir voire d’une partie des organisations auxquelles elle appartient. On lui reproche notamment le rĂŽle de leader qu’elle est amenĂ©e Ă  assumer au sein du mouvement. Pour l’organisation United Slaves (en) de Ron Karenga ou le poĂšte Amiri Baraka (alors nommĂ© Leroi Jones), le leadership masculin est un moyen pour les hommes noirs de regagner leur dignitĂ© face aux Blancs. Par consĂ©quent, la place des femmes au sein du mouvement ne peut ĂȘtre que subordonnĂ©e Ă  celle des hommes : les tĂąches domestiques et l’inspiration des leaders masculins sont les rĂŽles qui leur sont dĂ©volus. Davis estime au contraire qu’un authentique mouvement de libĂ©ration doit lutter contre toutes les formes de domination : l’homme noir ne peut se libĂ©rer s’il continue d’asservir sa femme et sa mĂšre[59].

En France, Angela Davis dénonce ce qu'elle considÚre comme un acharnement contre le voile musulman, qui le transforme en outil de résistance, et rend certaines femmes voilées « plus féministes » que celles qui ont entrepris de les dévoiler[60]. En , lorsque François Hollande fait part de sa volonté d'interdire les signes religieux aux personnels des crÚches, elle se joint à des femmes musulmanes et des intellectuelles pour dénoncer une « loi raciste » qui « vise d'abord les femmes, et devrait aboutir à exclure les plus vulnérables d'entre elles du monde du travail et de l'éducation. »[61]

En , elle participe à la conférence internationale « Bandung du Nord », organisée par le Decolonial International Network afin de « questionner la mémoire coloniale »[62], à laquelle participe aussi le militant antiraciste Fred Hampton Jr. (en) et le journaliste Muntadhar al-Zaidi.

Vie privée

Angela Davis a fait son coming out en tant que lesbienne en 1998 dans le magazine Out[5] - [63] - [64].

En 2012, elle dĂ©clare, lors d'une discussion publique avec l'autrice et activiste Grace Lee Boggs, ĂȘtre vĂ©gane et considĂ©rer que la question alimentaire sera l'« une des prochaines arĂšnes majeures de la lutte »[65].

Angela Davis parle couramment français[66].

Controverse et critiques

Angela Davis en 2019.

En , l'Institut des droits civils de Birmingham (en) dĂ©cide de rĂ©voquer la rĂ©compense d'honneur que devait recevoir Angela Davis pour son engagement pour les droits de l'homme, en raison de son soutien Ă  BDS, une campagne de boycott d’IsraĂ«l[67].

Dans un article publiĂ© dans The Forward, la journaliste Cathy Young qui Ă©crit surtout sur "Reason Magazine" une revue libertarienne d'extreme-droite https://majorityreportradio.com/tag/reason-magazine se montre critique Ă  l'Ă©gard du statut d’« icĂŽne des droits de l'homme » d'Angela Davis. Elle rappelle qu'elle a Ă©tĂ© un soutien du gourou Jim Jones mais lui reproche principalement sa complaisance Ă  l'Ă©gard des rĂ©gimes communistes. Elle note qu'« en ce qui concerne les rĂ©gimes communistes, Davis a montrĂ© un manque de prĂ©occupation notable pour les causes qu’elle a dĂ©fendues aux États-Unis, telles que les droits des homosexuels et les droits des femmes », alors qu'elle a reçu plusieurs rĂ©compenses d'honneur en URSS, en RDA et Ă  Cuba (rĂ©gimes rĂ©pressifs Ă  l'encontre des homosexuels et des mouvements fĂ©ministes) et y a rendu hommage Ă  ses hĂŽtes. Cathy Young cite Ă©galement l'activiste Charlene Mitchell (en), amie de Davis, selon laquelle Davis a refusĂ© d'apporter son soutien Ă  la libĂ©ration de prisonniers politiques d'Europe de l'Est, car « [elle] ne pensait pas que les gens devaient quitter les pays communistes pour retourner dans le systĂšme capitaliste [sic][68]. »

Hommages

ƒuvres

Éditions anglophones

  • (en-US) If They Come in the Morning: Voices of Resistance, The Third Press, 1971, rĂ©Ă©d. 1 janvier 2001, 288 p. (ISBN 9780893882174),
  • (en-US) An Autobiography, New York, International Publishers, 1 septembre 1974, rĂ©Ă©d. 4 novembre 2013, 428 p. (ISBN 9780717806676, lire en ligne),
  • (en-US) Women, Race & Class, Penguin Classics, 12 fĂ©vrier 1983, rĂ©Ă©d. 3 octobre 2019, 256 p. (ISBN 9780241408407, lire en ligne),
  • (en-US) Violence Against Women and the Ongoing Challenge to Racism, Kitchen Table, , 18 p. (ISBN 9780913175118),
  • (en-US) Women, Culture, and Politics, Random House, , 238 p. (ISBN 9780394569765),
  • (en-US) Feminist Family Values (En collaboration avec Gloria Steinhem, Maria Jimenez, Milani Trask), Austin, Texas, Plain View Press, , 136 p. (ISBN 9780911051865, lire en ligne),
  • (en-US) Blues Legacies and Black Feminism: Gertrude "Ma" Rainey, Bessie Smith, and Billie Holiday, New York, Pantheon Books, , 466 p. (ISBN 9780679450054, lire en ligne),
  • (en-US) Joy James (dir.), The Angela Y. Davis Reader, Wiley-Blackwell, , 380 p. (ISBN 9780631203612),
  • (en-US) Are Prisons Obsolete?, New York, Seven Stories Press, , 132 p. (ISBN 9781583225813, lire en ligne),
  • (en-US) Abolition Democracy: Beyond Prisons, Torture, and Empire, New York, Seven Stories Press, , 132 p. (ISBN 9781583226957, lire en ligne),
  • (en-US) The Meaning of Freedom: And Other Difficult Dialogues, San Francisco, City Lights Publishers, 1 octobre 2009, rĂ©Ă©d. 14 aoĂ»t 2012, 212 p. (ISBN 9780872865808, lire en ligne),
  • (en-US) Freedom Is a Constant Struggle, Haymarket Books, 17 aoĂ»t 2015, rĂ©Ă©d. 25 janvier 2016, 145 p. (ISBN 9781608465644),


Éditions francophones

  • Angela Davis parle, traduction et introduction de Jacques Hily, Paris, Éditions Sociales (collection Notre temps), 1971, 95 p.
  • S’ils frappent Ă  l’aube
, textes choisis et prĂ©sentĂ©s par Angela Davis et Bettina Aptheker, trad. RenĂ© Baldy, Paris, Gallimard (collection TĂ©moins), 1972, 322 p.
  • Femmes, culture et politique, trad. Gilberte Alleg-Salem, prĂ©face de Jean Daniel Simon, Paris, Messidor-Editions Sociales, 1989, 243 p.
  • Les Goulags de la dĂ©mocratie : rĂ©flexions et entretiens, entretiens recueillis par Eduardo Mendieta, trad. Louis de Bellefeuille, Au diable vauvert, 2006, 156 p. (ISBN 2-84626-115-6)
  • Femmes, race et classe, trad. Dominique Taffin-Jouhaud et le collectif des femmes, 2e Ă©d., Paris, Des femmes ; Antoinette Fouque, 2007 (ISBN 978-2-7210-0552-6), 3e Ă©d., Paris, Des femmes ; Antoinette Fouque, 2013
  • Autobiographie, trad. Cathy Bernheim, Ă©d. Albin Michel, 1975 ; Livre de poche, 1977 ; rĂ©Ă©dition augmentĂ©e d’un entretien, Bruxelles, Éditions Aden, 2013, 468 p.
  • La prison est-elle obsolĂšte ?, trad. Nathalie Peronny, Au diable vauvert, 2014, 154 p.
  • Sur la libertĂ© : petite anthologie de l'Ă©mancipation, trad. Cihan Gunes et Julie Paquette, Éditions Aden, 2016, 141 p.(premiĂšre livraison d'une sĂ©rie de plusieurs volumes anthologiques Ă  paraĂźtre)
  • Une lutte sans trĂȘve, trad. FrĂ©derique Popet, Paris, La Fabrique Editions, 2016, 180 p. (recueil d'entretiens et de textes inĂ©dits)
  • Blues et fĂ©minisme noir, Gertrude "Ma" Rainey, Bessie Smith et Billie Holiday, Paris, Libertalia, 2017, 407 p.

Notes et références

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  70. Ilyes Ramdani, « Au nom de la « laïcité », Valérie Pécresse veut renommer le lycée Angela-Davis! », sur mediapart.fr, (consulté le )
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Voir aussi

Essais

  • Bettina Aptheker, The Morning Breaks: The Trial of Angela Davis, Cornell University Press, (ISBN 0801485975) (date de premiĂšre parution 1975)
  • Alice Kaplan, Trois AmĂ©ricaines Ă  Paris : Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag, Angela Davis, Gallimard, (ISBN 978-2070136650)
  • Dina Hampton, Little Red: Three Passionate Lives through the Sixties and Beyond, PublicAffairs,
  • Elsa Solal, Angela Davis : "Non Ă  l'oppression", Actes Sud Junior, (ISBN 978-2330081973)
  • Sybille Titeux de la Croix (auteur), Amazing Ameziane (illustrations), Miss Davis, Éditions du Rocher, (ISBN 978-2268102658)

Articles en français

  • « Journal Ă  plusieurs voix : Daniel Berrigan et Angela Davis. Le procĂšs des “dossiers noirs de la police” », Esprit. Nouvelle sĂ©rie, no 7-8, juillet-aoĂ»t-, Paris, Seuil
  • Nassira Hedjerassi, « Angela Davis : la formation d'une philosophe fĂ©ministe radicale, au croisement des oppressions de classe, de race et de sexe » in Former envers et contre le genre, 2014
  • Nassira Hedjerassi, « Du cĂŽtĂ© de trois fĂ©ministes
 Africaine-AmĂ©ricaine : Ă  l'intersection du sexisme, du racisme et du classisme » (lire en ligne)

Presse

Entretiens

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Articles connexes

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