Prisonnier politique
Un prisonnier politique est une personne emprisonnée (ou en résidence surveillée) pour des motifs politiques qui font eux-mêmes l'objet d'évaluations subjectives pour chaque situation.
Amnesty International, considère que « La catégorie des prisonniers politiques comprend aussi bien celle des prisonniers d’opinion - les seuls prisonniers dont AI exige la relaxe immédiate et inconditionnelle - que celle des personnes qui ont recours à une violence criminelle pour des motifs politiques »[1].
DĂ©finition selon diverses organisations
Conseil de l'Europe
Le Conseil de l'Europe considère qu'une personne est prisonnier politique si sa situation répond à un de ces critères :
- La détention a été imposée en violation de l’une des garanties fondamentales, en particulier la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression et d’information et la liberté de réunion et d’association.
- La détention a été imposée pour des raisons purement politiques sans rapport avec une infraction quelle qu’elle soit.
- Pour des raisons politiques, la durée de la détention ou ses conditions sont manifestement disproportionnées par rapport à l’infraction dont la personne a été reconnue coupable ou qu’elle est présumée avoir commise.
- Pour des raisons politiques, la personne est détenue dans des conditions créant une discrimination par rapport à d’autres personnes.
- La détention est l’aboutissement d’une procédure qui était manifestement entachée d’irrégularités et que cela semble être lié aux motivations politiques des autorités[2].
Amnesty International
Pour l'organisation non gouvernementale, un prisonnier politique est une personne emprisonnée pour des motifs politiques, c'est-à -dire pour s'être opposés par des actions (violentes ou non) au pouvoir en place (autoritaire ou moins) de leur pays (internationalement reconnu ou non)[3].
Human Rights Watch
L'organisation considère comme prisonnier politique toutes les personnes détenues pour leurs opinions politiques ou pour leur participation à des activités politiques pacifiques[4].
Exemples de personnalités parfois présentées comme prisonniers politiques
- Nelson Mandela
- Mahatma Gandhi
- AndreĂŻ Sakharov
- Alexandre Soljenitsyne
- Aung San Suu Kyi
- Leonora Christina Ulfeldt
- Nasser Zefzafi
- Bobby Sands, membre du groupe paramilitaire nord-irlandais l'Armée républicaine irlandaise provisoire (l'IRA), condamné pour possession d'une arme à feu ayant servi lors d'une fusillade contre des policiers. Il n'obtiendra jamais le statut de prisonnier politique, et entame deux grèves de la faim, dont une lui sera fatale le , à l'âge de 27 ans.
- Leonard Peltier, condamné pour le meurtre de deux agents du FBI. L'organisation Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui « devrait être libéré immédiatement et sans condition ».
- AlexeĂŻ Navalny [5] - [6]
- Julien Assange
- Carme Claramunt
- Conrad Miret i Musté
- Tomasa Cuevas
- MarĂa Salvo
- Maria Kolesnikova, musicienne et femme politique biélorusse, activiste et actuellement prisonnière politique en Biélorussie [7]
Notes et références
- AI Handbook, Prisonniers politiques (en anglais).
- « APCE - Résolution 1900 (2012) - La définition de prisonnier politique », sur assembly.coe.int (consulté le )
- « Qu’est-ce qu’un prisonnier d’opinion ? », sur Amnesty France (consulté le )
- « RD Congo : Les prisonniers politiques doivent être libérés », sur Human Rights Watch, (consulté le )
- « Après la condamnation d’Alexeï Navalny, l’Occident au défi de la répression russe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Amnesty International rétablit le statut de prisonnier d’opinion pour Alexeï Navalny en juin 2021« Notre déclaration sur le statut de prisonnier d'opinion d’Alexeï Navalny », sur Amnesty France (consulté le )
- ,Pour une juste cause – „Maria Kalesnikava“ emprisonné depuis plus de 1000 jours (11 juin 2023) (dernière consultation 01.07.2023)