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George Jackson (Black Panther)

George Jackson (né le à Chicago dans l'Illinois et mort le abattu dans la cour de la prison de San Quentin) était un militant noir américain qui devint en prison (où il a passé les 12 dernières années de sa vie) membre du Black Panther Party, un parti politique afro-américain de type marxiste-léniniste. Il était l'un des Soledad Brothers. La publication de ses lettres a accru sa renommée. Sa mort fut un élément déclencheur de la mutinerie de la prison d'Attica.

George Jackson
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  29 ans)
San Quentin (en)
Nationalité
Fratrie
Jonathan P. Jackson (en)
Autres informations
Membre de

Biographie

NĂ© Ă  Chicago, George Jackson a eu dans sa jeunesse plusieurs condamnations qui l'ont menĂ© dans un centre de redressement pour jeunes dĂ©linquants Ă  Paso Robles. En 1956, sa famille dĂ©mĂ©nage de Chicago dans l'Illinois pour Los Angeles en Californie. Pour avoir conduit la voiture pendant le braquage d'une station-service, il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  un an de prison minimum (mais il n'y a pas de maximum, c'est-Ă -dire que chaque annĂ©e une commission se rĂ©unit pour voir si on peut le libĂ©rer) Ă  l'âge de 18 ans. EmprisonnĂ© Ă  la prison d'État de San Quentin en 1966, il a fondĂ© la Black Guerrilla Family, un groupe se rĂ©clamant du marxisme aux objectifs politiques : supprimer le racisme, maintenir la dignitĂ© en prison et renverser le gouvernement des États-Unis.

Le , avec Fleeta Drumgo et John Clutchette, il a été accusé d'avoir assassiné un gardien en représailles du massacre de trois activistes noirs par un gardien de la prison de Soledad en Californie (le gardien de San Quentin avait été acquitté, le Grand jury ayant estimé que les homicides étaient commis en état de légitime défense). Il a alors été incarcéré dans une cellule de haute sécurité à la prison de Soledad. Jackson et les deux autres détenus sont devenus célèbres sous le nom des « frères de Soledad ». Placé en isolement 23 heures par jour, Jackson a étudié l'économie politique, les théories radicales, et a écrit deux livres : Blood in My Eye (Du sang dans mes yeux) et Soledad Brother (Frère de Soledad), qui sont devenus des best-sellers et ont attiré sur lui l'attention du monde entier.

Le , le frère de George Jackson, Jonathan, a fait irruption dans la salle d'audience du tribunal du comté de Marin avec une arme automatique, a libéré trois prisonniers de San Quentin, a pris le juge Harold Haley en otage exigeant la mise en liberté des trois « frères de Soledad ». Haley, les détenus William Christmas et James McClain ainsi que Jonathan Jackson furent tués alors qu'ils essayaient de fuir du tribunal en voiture. L'évènement fit alors la une des quotidiens américains.

Des témoignages oculaires indiquaient que le juge Haley avait été tué par un coup de feu tiré à l'intérieur du véhicule. L'analyse de l'arme permit de remonter à l'activiste Angela Davis. Gary Thomas, alors procureur (il devint ensuite juge) qui avait été également pris en otage (il restera paralysé des suites d'un tir de la police), témoigna que « le fusil à canon-scié était tenu sous le menton du juge par Magee ». Le rapport précise que la tête du juge a presque été séparée de son corps par la violence du tir.

Ruchell Magee, le seul survivant parmi les militants qui avaient attaquĂ© le tribunal, fut condamnĂ© pour enlèvement et meurtre Ă  la prison Ă  vie, peine qu'il purge Ă  la prison d'État de Corcoran. Ă‚gĂ© de 56 ans, il s'est vu refuser plusieurs demandes de remise en libertĂ© conditionnelle.
Il existe une théorie selon laquelle le FBI aurait eu préalablement connaissance de l'action prévue le , mais ne l'aurait pas empêchée de façon à provoquer une confrontation avec les Black Panthers qui aurait permis de les discréditer, d'en éliminer certains et de réunir les charges suffisantes contre Angela Davis et d'autres militants.

Le , trois jours avant de passer en jugement, Jackson fut tué dans la cour de la prison de San Quentin au cours de ce que les autorités ont décrit comme étant une tentative d'évasion.

La version officielle prĂ©cise que Jackson aurait eu en sa possession un pistolet automatique mm qui lui aurait Ă©tĂ© fourni dans la prison par l'avocat Stephen Bingham (Bingham a Ă©tĂ© acquittĂ© de cette allĂ©gation en 1984 ; il avait passĂ© 13 ans Ă  l'Ă©tranger en vivant sous une fausse identitĂ©). Selon les gardiens de Soledad, l'arme aurait Ă©tĂ© mise au rebut après la tentative d'Ă©vasion ; il n'existe pourtant aucune trace de sa destruction. Selon d'autres dĂ©tenus tĂ©moins de l'Ă©vènement, Jackson ne possĂ©dait pas d'arme et ne planifiait aucune Ă©vasion ni rĂ©bellion. La version officielle accuse Jackson d'avoir participĂ© Ă  une Ă©meute plus tĂ´t dans la journĂ©e, impliquant deux douzaines de dĂ©tenus au cours de laquelle trois gardiens et deux dĂ©tenus auraient Ă©tĂ© torturĂ©s et tuĂ©s.

La version officielle

Selon l'État de Californie, l'avocat-activiste Stephen Bingham avait fait passer Ă  Jackson un pistolet cachĂ© dans un magnĂ©tophone, lorsque celui-ci Ă©tait Ă  San Quentin oĂą il attendait le jugement pour le meurtre du gardien de prison. Le , Jackson aurait utilisĂ© ce pistolet, un Astra 9 millimètres semi-automatique. Dans sa tentative d'Ă©vasion avortĂ©e, six personnes auraient Ă©tĂ© tuĂ©es, Ă  savoir George Jackson, trois gardiens de prison et deux prisonniers blancs. Les gardiens de prison Ă©taient Jere Graham, Frank DeLeon et Paul Krasnes. Les tĂ©moins prĂ©tendirent que Graham Ă©tait la première victime abattue dans le dos par Jackson, qui aurait dit : « Voyons si ce pistolet fonctionne. » DeLeon et Krasenes ont Ă©tĂ© battus, poignardĂ©s et Ă©gorgĂ©s (ils ont succombĂ© Ă  leurs blessures après une demi-heure d’hĂ©morragie). Deux autres gardiens ont subi le mĂŞme sort et ont abondamment saignĂ© avant d'ĂŞtre sauvĂ©s par l'arrivĂ©e des autres gardiens (qui avaient finalement rĂ©ussi Ă  se frayer un chemin jusqu’à eux avec leurs armes). En plus des gardes, deux prisonniers blancs qui livraient de la nourriture au centre ont Ă©tĂ© assassinĂ©s par les « Ă©meutiers ». Ils Ă©taient ligotĂ©s avec des draps de lit et ont Ă©tĂ© mortellement poignardĂ©s.

Théories alternatives

La presse alternative et des commentateurs de gauche prétendent que l'administration pénitentiaire, avec la complicité du FBI, aurait permis à Jackson de se procurer un pistolet de façon à causer un incident qui aurait permis son élimination. Ce plan aurait fait partie d'une conspiration du gouvernement pour détruire les Black Panthers et pour détruire le mouvements des droits civiques dans son ensemble.

D'autres observateurs indiquent que Jackson et le fondateur des Black Panthers, Huey P. Newton, étaient engagés dans une lutte pour le pouvoir au sein de l’organisation au moment de la mort de Jackson (Newton ayant tiré bénéfice de la mort de Jackson). Jackson, devenu le premier martyr des Black Panther, fut l'un des principaux rivaux que Newton avait éliminés. De plus, le trésor des Black Panthers avait été enrichi en héritant des bénéfices de la vente du livre de Jackson, « Frère de Soledad ». Certains ont prétendu que Newton était à l’origine de la manipulation. La propre sœur de Jackson, Penny Jackson, était de ceux qui pensaient que Jackson avait été éliminé par son parti. Elle fit le voyage jusqu’au quartier général du Black Panther Party à Oakland pour les dénoncer et les rendre responsables de la mort de son frère.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • George Jackson (Blood in my eyes, Random House, 1972) Devant mes yeux la mort..., Gallimard Collection TĂ©moins, 1972
    • George Jackson "Les frères de Soledad" Gallimard Folio (prĂ©face de Jean Genet)

    Hommages

    • Une clinique gratuite crĂ©Ă©e en 1971 Ă  Berkeley (Californie), limitrophe de la municipalitĂ© d'Oakland, par le Black Panther Party, fut nommĂ©e « George Jackson free clinic » en sa mĂ©moire, peu après sa mort.
    • Il existe un album non publiĂ© de Bob Dylan sur la vie et la mort de George Jackson (voir )
    • Steel Pulse, qui a enregistrĂ© la composition de Bob Dylan George Jackson sur l'album African Holocaust, a aussi chantĂ© sur George Jackson, Soledad brother dans la chanson Uncle George, sur l'album Tribute to the Martyrs.
    • The Dicks, un groupe punk d'Austin au Texas rend hommage Ă  Jackson dans la chanson George Jackson.
    • Le saxophoniste Archie Shepp, rĂ©fĂ©rence du free jazz de la fin des annĂ©es 1960, a enregistrĂ© Blues for Brother George Jackson, sur l'album Attica Blues de 1972.
    • Stanley Williams a consacrĂ© son livre Life in Prison (1978) en partie Ă  George Jackson.
    • Dead prez, le duo de rap alternatif mentionne George Jackson dans ses chansons. : « Anything can happen if you make it so, I'm like George Jackson .45 in my afro ».
    • La composition Soulja Story de Tupac Shakur, sur l'album 2Pacalypse Now, est dĂ©diĂ©e Ă  George et Jonathan Jackson.
    • Le groupe breton Storlok a composĂ© une chanson en hommage Ă  Georges Jackson, Gwerz Marv Jorj Jackson, en 1977.

    Filmographie

    Articles connexes

    Liens externes

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