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Ladislas Kijno

Ladislas Kijno (né le à Varsovie[1] et mort le à Saint-Germain-en-Laye[2]), est un peintre français. Il s'installe en 1925 à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais). Il vit, depuis les années 1980, à Saint-Germain-en-Laye, près de Paris, où il meurt trente ans plus tard.

Ladislas Kijno
Ladislas Kijno
(capture d'écran d'une vidéo de l’Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain).
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Activité
Vue de la sépulture.

Il est une figure majeure du mouvement de la peinture informelle.

Parcours artistique

Après une enfance dans un milieu modeste, Ladislas Kijno étudie la philosophie, avec notamment Jean Grenier, puis fréquente l'atelier de Germaine Richier dans l'après-Seconde Guerre mondiale. Installé en région parisienne depuis la fin des années 1950, il a, au fil des décennies, multiplié les vaporisations en peinture et s'est imposé comme l'un des maîtres de la technique dite du froissage.

Sa rencontre avec Louis Aragon et Francis Ponge en 1943 l'a également amené à beaucoup œuvrer en collaboration avec des poètes. D'innombrables hommages habitent ses créations : Nicolas de Staël, Nelson Mandela, Galilée puis Gagarine ; mais encore les combats aux côtés des peuples algériens ou vietnamiens, mais aussi Tahiti, la Chine et l'île de Pâques.

Kijno participe à la biennale de Venise en 1980. Dans les années 1990, il travaille à la rose du portail de Notre-Dame de la Treille de Lille. Elle sera achevée 9 ans plus tard…

En 1991, un numéro de la revue L'Amateur d'art lui est en partie consacré, avec en particulier un entretien avec Jean-Pierre Thiollet, intitulé : « Ladislas Kijno : Je suis un moine de l'Art ! »[3].

Centre d'art sacré contemporain de Lille

En 1996, Kijno suggère Ă  Monseigneur Vilnet, Ă©vĂŞque de Lille, l’idĂ©e de dĂ©dier cette partie « moderne Â» de la crypte Ă  un espace d’exposition d’œuvres contemporaines sur le thème de la Passion du Christ. Sept annĂ©es plus tard, le Centre d'art sacrĂ© contemporain voit le jour, grâce au soutien du conseil rĂ©gional et de l’association pour la RĂ©novation du site de la Treille Ă  l’origine de la façade actuelle, accueillant environ une cinquantaine d’œuvres de la collection Delaine.

Inauguré le , au lendemain du lancement officiel de Lille 2004, Capitale européenne de la culture et dans le cadre de la célébration – anniversaire – des 90 ans du diocèse de Lille, il accueillera quelques grands noms de la création artistique contemporaine : Georg Baselitz, Lucio Fontana, Robert Combas, Kijno ou Andy Warhol.

Repères biographiques

  • 1943 - il commence une longue correspondance avec Paul Claudel. Il dĂ©couvre BrocĂ©liande d'Aragon et Le Parti-pris des choses de Francis Ponge.
  • 1946 - il expĂ©rimente les premiers papiers froissĂ©s qui le feront connaĂ®tre internationalement.
  • 1949 - il participe avec quelques-uns des plus grands artistes de la première moitiĂ© du XXe siècle - Henri Matisse, Georges Braque, Fernand LĂ©ger, Georges Rouault, Jean Bazaine, Germaine Richier, entre autres - Ă  la dĂ©coration de l'Église d'Assy (Haute-Savoie) : il peint une Cène pour la crypte.
  • 1954 - Ă  Paris, première exposition personnelle Ă  la galerie Saint-Placide.
  • 1955 - brĂ»le la totalitĂ© de ce qu'il a peint depuis deux ans (250 toiles) et part s'Ă©tablir Ă  Antibes.
  • 1957 - Dor de la Souchère, ami de Nicolas de StaĂ«l et de Pablo Picasso, prend l'initiative d'organiser la première grande exposition Kijno, au MusĂ©e d'Antibes.
  • 1958 - expose sa sĂ©rie des galets d'Antibes et ses toiles et papiers froissĂ©s de Funchal Ă  Paris, Ă  la galerie Henri BĂ©nĂ©zit. PrĂ©face de Nikos Kazantzakis.
  • 1962 - première exposition Ă  la galerie Henri Dupont, Ă  Lille. Kijno rĂ©alise de nombreux projets d'art mural.
  • 1966 - Fondation Maeght, Saint-Paul, 10 ans d'art vivant.
  • Gymnase Buchet Ă  Juvisy-sur-Orge, en 1967 après rĂ©alisation de l’œuvre de Ladislas Kijno
    1967 - Façades nord et sud, Gymnase Buchet, Juvisy-sur-Orge.
  • 1968 - rĂ©alisation d'une grande mosaĂŻque avec Luigi Guardigli pour le collège Louise-Michel de Saint-Étienne-du-Rouvray.
  • 1969 - le combat pour Angela Davis inspire Ă  Kijno une longue sĂ©rie de thĂ©matiques sur La femme debout.
  • 1971 - rĂ©trospective au musĂ©e du Havre. RĂ©trospective Ă  la maison de la culture de Rennes.
  • 1972 - GĂ©rard et Georgette Gosselin prĂ©sentent une exposition de Ladislas Kijno (peintures) et Albert FĂ©raud (sculptures) dans le cadre du Xe Festival culturel de Saint-Étienne-du-Rouvray (prĂ©face de Raoul-Jean Moulin.
  • 1973 - Ă  la galerie Motte, Ă  Genève, Hommage Ă  AndreĂŻ Roublev, peintures et sculptures intĂ©grĂ©es de FĂ©raud et Kijno.
  • 1974 - Sculptures en montagne au plateau d'Assy sur un poème de Jean-Pierre Lemesle, Kijno participe Ă  la rĂ©alisation de grandes structures colorĂ©es avec Albert FĂ©raud, Pierre Gastaud et Michel Guino.
  • 1975 - Façade Gymnase LĂ©on Cheymol Ă  Savigny-sur-Orge.
  • 1980 - Ă  la Biennale de Venise, Kijno prĂ©sente 30 toiles froissĂ©es monumentales sous le titre Théâtre de NĂ©ruda. Cet ensemble sera ensuite exposĂ© au Palais Royal de Caserte, Ă  l'Arrengario de Milan, au musĂ©e d'art contemporain de Dunkerque, au centre NoroĂ®t d'Arras, Ă  la fondation Pernod, au musĂ©e de Toulon et Ă  la maison de la culture de MontbĂ©liard avant d'ĂŞtre dĂ©finitivement installĂ© au Grand Palais de Lille.
  • 1981-82 - rĂ©alise 70 variations sur Les bronzes de Riace, toiles et papiers froissĂ©s lors de son sĂ©jour chez Antonio Sapone, au Centro Umanistico Incontri Internazionali, Ă  Bellona, en Italie. Suivra en l'exposition I bronzi di Riace au MusĂ©e municipal de Numana (AncĂ´ne), Italie ; exposition reconduite de Ă  au Palazzo Reale de Bellona.
  • 1982 - sĂ©jour en Chine avec Chu Teh Chun : il commence son grand cycle thĂ©matique Retour de Chine qui sera prĂ©sentĂ© au manège royal de Saint-Germain-en-Laye, au château de VascĹ“uil et au PrieurĂ© d'Airaines.
  • 1985 - Ă  la demande de Jean-Claude Casadesus, Kijno rĂ©alise une sĂ©rie de dessins sur Carmen que le chef d'orchestre dirige au théâtre d'Orange. VoilĂ  près de trente ans que les deux hommes entretiennent d'Ă©troits rapports sur les thèmes des pulsions crĂ©atrices et des relations entre la gestique en musique et la gestuelle en peinture.
  • 1987 - prĂ©sentation de Cris et silence Ă  la galerie Antonio Sapone, Ă  Nice.
  • 1988 - installation de dix visages monumentaux de Bouddha dans le colombier du château de VascĹ“uil Ă  l'occasion de l'exposition Ă  la fondation du château.
  • 1989 - Ă  la Biennale de Los Angeles Kijno est prĂ©sentĂ© par Marguerite Motte. SĂ©rie des grandes toiles sur les statues de l'Ă®le de Pâques. SĂ©jour Ă  Tahiti dans le cadre de L'Atelier des tropiques. RĂ©alise une sĂ©rie Retour de Thahiti prĂ©sentĂ©e Ă  la galerie Trigano Ă  Paris et Ă  la galerie Sapone Ă  Nice.
  • 1991 - expĂ©rimentation avec le professeur David Khayat, Ă  l'hĂ´pital de la SalpĂŞtrière sur la possible influence bĂ©nĂ©fique de l'art sur les traitements de longues maladies.
  • 1993 - exposition au Val FourrĂ© avec Tal-Coat et Daniel Mohen.
  • 1994 - exposition itinĂ©rante au Canada : Signes premiers dans l'esprit du mĂ©tissage des cultures, avec Riopelle et Chu Teh-chun.
  • 1999 - Kijno voit enfin rĂ©alisĂ©e sa grande rosace de la cathĂ©drale de Lille dans une structure mĂ©tallique de Peter Rice ; rĂ©trospective au musĂ©e de Cagnes-sur-Mer.
  • 2000 - grande rĂ©trospective au musĂ©e des beaux-arts de Lille.
  • 2001 - musĂ©e Paul-ValĂ©ry, Ă  Sète.
  • 2002 - ensemble de 70 papiers froissĂ©s, Variations psychanalytiques sur Tristan Tzara prĂ©sentĂ©s au château des Stuarts, Ă  Aubigny-sur-Nère, Ă  L'Espace 1989 de Saint-Ouen et Ă  la Maison Elsa Triolet-Aragon, Ă  Saint-Arnoult-en-Yvelines oĂą il sera dĂ©finitivement installĂ©. Suivent Les Ă©critures blanches, sĂ©rie de 60 Ă©tudes sur Bouddha avec le sculpteur Jean-Pierre Rives prĂ©sentĂ©es Ă  la Fiera d'arte et Ă  la Galerie 92.
  • 2004 - Chemin de croix de l'amour, peintures et dessin sur des textes et poèmes de Bernard NoĂ«l.
  • 2005 - Variations sur l'Oiseau de feu de Stravinsky prĂ©sentĂ©es Ă  la galerie HĂ©lène Trintignan, Montpellier.
  • 2006 - rĂ©trospective prĂ©sentĂ©e au château Saint-Michel (musĂ©e d'Ă©tat russe), Ă  Saint-PĂ©tersbourg - Kijno et Jean-Pierre Le Boul'ch (†) sont les invitĂ©s d'honneur de l'exposition Art SĂ©nat Ă  l'orangerie du Luxembourg Ă  Paris.
  • 2008 - exposition du Chemin de Croix, Ĺ“uvre commune avec Robert Combas et prĂ©sentĂ©e Ă  la Chapelle Saint-Louis des Gobelins, Ă  Paris.
  • 2012 - Ladislas Kijno, les grandes Ĺ“uvres, au Centre d’art La Malmaison Ă  Cannes.
  • 2013 - exposition Combas-Kijno au Centre d'Art et d'histoire du château de VascĹ“uil[4].
  • 2014 - exposition du Chemin de Croix, Ĺ“uvre commune avec Robert Combas et prĂ©sentĂ©e Ă  l'Espace Dominique Bagouet, Ă  Montpellier[5].
  • 2017 - La grande utopie de Kijno, expositions prĂ©sentĂ©es au Manège royal, Ă  l'Espace Vera, Ă  la Bibliothèque multimĂ©dia et Ă  la CLEF, Saint-Germain-en-Laye[6].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Livres d'artiste

En 2005 paraît Le Berceau de Phénicie, un long poème de François Xavier dans lequel le peintre propose deux versions enlacées dans les vers (l'une proche du style naïf, l'autre plus aérienne et sœur de la calligraphie japonaise) ; livre monumental imprimé sur vélin Johannot, au format italien (250 × 330) à 70 exemplaires numérotés, Jean-Pierre Huguet Éditeur, en 2005. Dans son coffret, il abrite aussi une gravure originale au carborundum réalisée par l’atelier Pasnic et signée au feutre noir.

Radio, télévision et cinéma

L'œuvre de Kijno a fait l'objet de plusieurs films, en particulier de Gérard Szabatura, Dominik Rimbault, Daniel Le Comte, Raoul Sangla, Agostini et Georges Marti, et a été présenté de nombreuses fois à la télévision et à la radio par Micheline Sandrel, Michel Lancelot, Jacques Chancel, Yves Mourousi, Jean Bertho, Bruno Vouters et José Artur…

Notes et références

  1. Marc Semo, « Portrait : Les raisons de la couleur », sur Libération, (consulté le ).
  2. « Le peintre engagé Ladislas Kijno s'est éteint », sur La Voix du Nord, (version du 2 juin 2016 sur Internet Archive) (consulté le ).
  3. Jean-Pierre Thiollet et Jacques Dubois, « Kijno : je suis un moine de l'art ; … un message de sagesse en signes et couleurs », L'Amateur d'art, Paris, no 778,‎ , p. 12-17 (résumé).
  4. Tristan Gauthier, « Combas et Kijno : partition à quatre mains au château de Vascœuil », sur Culturebox / France Info, (version du 1 avril 2016 sur Internet Archive) (consulté le ).
  5. « Kijno / Combas », sur Ville de Montpellier, (consulté le ).
  6. Philippe Roudeillat, « La grande utopie de Kijno dans les lieux culturels », sur Actu.fr, (consulté le ).
  7. « Donation Ladislas Kijno », sur Communauté de communes de Nœux et environs, (version du 22 septembre 2013 sur Internet Archive) (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • RenĂ© de Solier, Ladislas Kijno, Le MusĂ©e de poche, Paris, 1972.
  • L'Amateur d'art, .
  • Raoul-Jean Moulin, Kijno, Éditions Cercle d’Art, 1994.
  • RĂ©manences, revue de crĂ©ation littĂ©raire et artistique, no 3 - Dir. : Yvan MĂ©cif, 1994.
  • Lucien Wasselin, Kijno, une donation, Les Ă©ditions du LittĂ©raire, coll. « La Bibliothèque d'Alexandrie », .
  • François Xavier, Kijno e(s)t l'art d'aimer, Les Ă©ditions du LittĂ©raire, coll. « La Bibliothèque d'Alexandrie », .
  • Renaud Faroux, Dans l'intimitĂ© de Kijno, photographies d'Alkis Voliotis, Éditions MĂ©lis, 2015.

Liens externes

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