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Hôpital de la Salpêtrière

L'hôpital de la Pitié-Salpêtrière est un hôpital de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) situé 47-83, boulevard de l'Hôpital dans le 13e arrondissement de Paris.

Hôpital de la Salpêtrière
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Coordonnées
48° 50â€?nbsp;13â€?nbsp;N, 2° 21â€?nbsp;54â€?nbsp;E
Carte

Historique

L'hospital de la Salpeterière sur le plan de Jouvin de Rochefort, en 1672.
L'hospital de la Salpeterière sur le plan de Turgot, en 1739.

En 1656, Louis XIV confia à l'architecte Libéral Bruant la construction d'un hôpital à l'emplacement du petit arsenal, où l'on fabriquait la poudre pour les munitions, surnommé la « Salpêtrière ». Les travaux de construction débutèrent en 1658, et en 1666, faute d'argent, ils furent interrompus. En 1669, ils furent repris sous les ordres de Louis Le Vau.

La Salpêtrière fut le premier et le plus grand des établissements de l'Hôpital général de Paris, institution voulue par les dévots du Saint-Sacrement, et destinée au « renfermement » des mendiants.

Entre 1663 et 1673 plus de 770 jeunes femmes parties de France débarquèrent à Québec, envoyées par Louis XIV pour prendre mari et contribuer au peuplement de la Nouvelle-France. On les appela « Les Filles du Roi ». 240 d'entre elles parmi les 327 de Paris et sa région quittèrent l'enclos de la Salpêtrière.

En 1684, on ajouta à cet établissement une maison de force, une prison, destinée à 300 femmes, condamnées pour faits de droit commun et femmes d'une débauche et d'une prostitution publique et scandaleuse qui attendaient leur départ pour les Amériques. Ce lieu fait pour loger les femmes, fit de la Salpêtrière un lieu de concentration, de répression et de détention pour femmes. L'endroit est un lieu-dit « des Deux-Moulins », situé sur la commune d'Ivry, qui deviendra un hameau qui prendra le nom de « village des Deux-Moulins ».

La supérieure de la Salpêtrière, en général une femme proche des milieux parlementaires jansénistes, était également l'éminente de l'Hôpital général. La nomination, en 1749, d'une femme proche de l'archevêque de Paris, entraîna l'affaire de l’Hôpital général, une révolte des magistrats laïcs du Parlement de Paris qui n'eurent de cesse de retrouver la mainmise exclusive sur l'établissement[1].

À la veille de 1789, l'hôpital, qui était le plus grand hospice du monde, abritait dix mille personnes ; la prison comptait plus de trois cents détenus. Jusqu'à la Révolution française, la Salpêtrière n'eut aucune fonction médicale : ses malades étaient envoyées à l'Hôtel-Dieu. Durant la Révolution, en particulier les 3 et , des scènes sanglantes se déroulèrent dans la prison où les aliénées indigentes avaient été entassées. Voir Massacres de Septembre.

De 1882 à 1892, l'École de la Salpêtrière, menée par Jean-Martin Charcot, fut, avec l'École de Nancy, l'une des deux grandes écoles de l'« âge d'or » de l'hypnose en France.

À la fin du XIXe siècle, au moment de la Mi-Carême, était organisé chaque année à l'hospice de la Salpêtrière un célèbre bal : le bal des folles, ainsi qu'un bal des enfants épileptiques. De nombreuses personnalités y assistaient et la presse parisienne en rendait compte.

Quelques documents historiques
  • Conduite des filles de joie à la Salpêtrière par Jeaurat, 1755.
    Conduite des filles de joie à la Salpêtrière par Jeaurat, 1755.
  • Inauguration des nouveaux bâtiments de la Pitié-Salpêtrière le 19 mars 1913.
    Inauguration des nouveaux bâtiments de la Pitié-Salpêtrière le .

Après la démolition en 1896 de l'ancien hôpital de la Pitié, le nouveau fut installé en 1911 sur un site jouxtant celui de la Salpêtrière (sur l'ancien site se trouve aujourd'hui la grande mosquée de Paris)[2]. Les deux hôpitaux fusionnèrent en mars 1964. Ils forment aujourd'hui l'hôpital Pitié-Salpêtrière, faisant partie du groupement hospitalier Pitié-Salpêtrière—Charles-Foix depuis 2012.

Le , l'hôpital fait l'objet d'une double protection au titre des monuments historiques : un classement pour le pavillon d'entrée et les bâtiments Hemey, Jacquart, Lassey, Mazarin, Montyon, ancienne Force, lingerie, pharmacie, bâtiment des Archers, pavillon Chaslin, pavillon de la prothèse dentaire de la section Pinel ; une inscription pour Les sols des cours Mazarin, Lassey, Saint-Louis, Sainte-Claire, des Quinconces et de la rue des Archers[3].

L'hôpital accueille l'Institut du cerveau et de la moelle épinière depuis sa création en .

Description

Cet ensemble hospitalier dispose d'une chapelle dédiée, la chapelle Saint-Louis, construite sous Louis XIV.

Chapelle Saint-Louis
  • Vue Sud.
    Vue Sud.
  • Vue Nord-Est.
    Vue Nord-Est.
  • Orgue de la chapelle.
    Orgue de la chapelle.
  • Parc de la Hauteur, chapelle de la Pitié-Salpêtrière avec sculptures de Roger Vène, acquises pour la commémoration des 400 ans de l'hôpital en 2013.
    Parc de la Hauteur, chapelle de la Pitié-Salpêtrière avec sculptures de Roger Vène, acquises pour la commémoration des 400 ans de l'hôpital en 2013.

Architectes de la Salpêtrière

Médecins célèbres

Pinel délivrant les aliénés à la Salpêtrière en 1795 par Tony Robert-Fleury.
La Salpêtrière avec, au premier plan, un monument à Philippe Pinel.
Jean-Martin Charcot, l'un des fondateurs de la neurologie et le médecin le plus célèbre de l'hôpital. Tableau Une leçon clinique à la Salpêtrière.

Plusieurs médecins de renom ont exercé à la Salpêtrière, parmi lesquels :

Cinéma

La Salpêtrière a servi de lieu de tournage pour les films :

En 2021 : Le Bal des folles de Mélanie Laurent se déroule dans cet hôpital à la fin du XIXe siècle, mais c'est l'hôpital de la Marine à Rochefort qui a servi de lieu de décor.

Télévision

Romans

  • Le bal des folles, Victoria Mas, éditions Albin Michel, 2019.
  • Blanche et Marie, Per Olov Enquist, Actes sud, 2005.
  • Réparer les vivants, Maylis de Karengal, éditions Verticales, 2014.

Accès

Ce site est desservi par les stations de métro Saint-Marcel et Chevaleret.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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