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HĂ´pital de la Marine de Rochefort

L'hôpital de la Marine de Rochefort, ou hôpital maritime, est un ancien hôpital militaire du XVIIIe siècle formant un ensemble monumental de bâtiments, de cours et de jardins ouvrant sur l'avenue Camille-Pelletan et le cours d'Ablois à Rochefort, dans le département français de Charente-Maritime. Il est le premier hôpital de France de conception pavillonnaire.

HĂ´pital de la Marine de Rochefort
HĂ´pital maritime
Porte principale de l'enceinte, avenue Camille-Pelletan
Présentation
Type
complexe immobilier
Destination initiale
hĂ´pital
Ă©cole d'anatomie et de chirurgie
Destination actuelle
logements (pavillon sud-est)
musée (pavillon sud-ouest)
Style
hôpital pavillonnaire XVIIIe siècle
Architecte
Construction
Propriétaire
société immobilière Egete
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1965, 2015)
Logo monument historique ClassĂ© MH (2022, pavillon de l’école de mĂ©decine navale)
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
50, avenue Camille Pelletan, 17300 Rochefort, France
Coordonnées
45° 56â€?nbsp;35â€?nbsp;N, 0° 57â€?nbsp;49â€?nbsp;O
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Localisation sur la carte de la Charente-Maritime
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L'hĂ´pital de la Marine est d'abord implantĂ© Ă  Tonnay-Charente en 1666. En 1683, il est transfĂ©rĂ© sur le quai aux Vivres de Rochefort. En 1788, il trouve son site dĂ©finitif au lieu-dit la Butte. Le pavillon sud-ouest du nouvel Ă©tablissement accueille l'Ă©cole de mĂ©decine navale de Rochefort, fondĂ©e 66 ans plus tĂ´t, la première au monde. Elle devient en 1890 une Ă©cole annexe, prĂ©parant au concours de l'Ă©cole principale de Bordeaux. Elle ferme en 1964.

L'hôpital ferme à son tour en 1983. Il est acheté en 1989 par une société immobilière. En 1998, le pavillon sud-ouest devient le musée national de l'Ancienne École de médecine navale.

Cet ancien hôpital de la Marine ne doit pas être confondu avec l'établissement voisin, l'ancien hôpital civil Saint-Charles, construit lui aussi au XVIIIe siècle, démoli, reconstruit de façon moderne en 1972, et désaffecté en 2011.

Histoire

Dans le prieuré Saint-Éloi, à Tonnay-Charente (1666-1683)

Dès la création de l'arsenal de Rochefort voulu par Louis XIV, un hôpital royal de la Marine est fondé[1] pour soigner les ouvriers chargés des travaux[2]. Il ouvre le dans le prieuré Saint-Éloi, à Tonnay-Charente. Ce lieu exigu étant éloigné de Rochefort, l'ordonnance du prescrit la création d'un hôpital à Rochefort même[3] - [4].

Transformé par la suite en logis, le bâtiment du prieuré Saint-Éloi existe toujours, rue De-Lattre-de-Tassigny, à Tonnay-Charente[2].

L'hĂ´pital-Charente, sur le quai aux Vivres (1683-1788)

Bâtiments anciens alignés sur un quai. Au premier plan, bateaux de plaisance amarrés au quai.
Le quai aux Vivres. Le bâtiment de l'hôpital-Charente est le dernier de l'alignement.

Ce n'est que dix ans après l'ordonnance, en , que le transfert s'effectue[3]. Le nouvel Ă©tablissement, appelĂ© hĂ´pital-Charente, ouvre Ă  Rochefort sur le quai aux Vivres, dans le prolongement du magasin aux vivres[1], au bord d'un chenal alors malsain[5]. Il se compose au dĂ©part d'un corps de logis et de deux petits pavillons. Ă€ sa tĂŞte se trouve un commissaire, dĂ©signĂ© par l'intendant de la Marine. En 1693, il a une capacitĂ© de 400 lits, rĂ©partis en quatre salles[3]. De 1697 Ă  1710, il est dotĂ© d'un premier jardin botanique[6]. Les soins infirmiers sont alors dispensĂ©s par des religieuses de l'ordre de Saint Vincent de Paul[7].

L'intendant Michel Bégon recrute en 1704 un jeune médecin, Jean Cochon-Dupuy, qui devient deuxième médecin de l'hôpital, et, en 1712, premier médecin. La Marine royale compte alors trois sortes d'officiers de santé : les médecins, les chirurgiens et les apothicaires[8]. Elle est confrontée à la difficulté de recruter et de former ses chirurgiens-majors embarqués, qui doivent assumer à bord, en plus de celle de chirurgien, les fonctions de médecin et d'apothicaire[1]. C'est Cochon-Dupuy qui a l'idée d'une école de médecine navale. Le , dans un rapport, il imagine un avenir où « les hôpitaux de la marine deviendraient des asiles pour malades et des écoles pour les jeunes chirurgiens, où ils pourraient s’instruire non seulement sur l’anatomie et les opérations de chirurgie, mais encore acquérir des connaissances sur les maladies internes et sur la composition des remèdes et sur les doses auxquelles on les administre. Il ne suffit pas, en effet, aux chirurgiens-majors des vaisseaux de savoir la pure chirurgie, puisqu’ils sont obligés de servir aussi comme médecins et comme apothicaires[8]. »

Son vœu est exaucé. Une école d'anatomie et de chirurgie commence à fonctionner dans son hôpital en 1720[1]. Elle ouvre officiellement début , lorsqu'est inauguré son amphithéâtre[8]. Elle bénéficie de la proximité de l'hôpital et commence à se doter d'une bibliothèque[1]. Elle est la première école de médecine militaire d'Europe[5], et la première école de médecine navale au monde[9] - [5]. C'est un tournant décisif pour le corps de santé de la Marine[8].

Tableau. Vaste panorama. Au premier plan, l'activité du port. À gauche, la Charente, avec vaisseaux au mouillage. Grand feu sur la rive opposée. À droite, le long de la rivière, la corderie.
Le port de Rochefort au XVIIIe siècle, par Joseph Vernet. À droite, derrière la corderie, émergent les arbres du jardin botanique.

En 1738, l'hôpital est doté d'un nouveau jardin botanique (l'actuel jardin de la Marine), le long de la corderie. Cochon-Dupuy le juge en effet indispensable à l'instruction des élèves[6]. Il permet d'acclimater les plantes rapportées des campagnes. Il fournit la pharmacopée qui, à l'époque, est presque toujours d'origine végétale[10]. Un jardinier de la Marine est chargé d’entretenir les plantations, et, à l'occasion, d’enseigner[8].

L'hĂ´pital accueille en 1765 des Acadiens rĂ©fugiĂ©s. Le bagne de Rochefort est crĂ©Ă© l'annĂ©e suivante. Il est dotĂ© de son propre hĂ´pital, que dirige un mĂ©decin en chef. Les Ă©lèves de l'Ă©cole d'anatomie et de chirurgie y effectuent des stages[8]. Des forçats sont affectĂ©s au service de l'hĂ´pital-Charente comme infirmiers[10]. Le taux de mortalitĂ© des bagnards est plus Ă©levĂ© Ă  Rochefort qu'Ă  Brest ou qu'Ă  Toulon[11]. Ainsi, en 1780, sur 1 032 forçats, il en meurt 533[12]. Cette situation dĂ©sastreuse, dit Yannick Romieux, fait bĂ©nĂ©ficier l'Ă©cole d'un « formidable laboratoire d’expĂ©rimentation » et d'une « manne exceptionnelle de cadavres[13] » pour les cours d'anatomie et les travaux pratiques de chirurgie[11].

L'hygiène navale, dans ces années-là, devient une préoccupation importante. Elle fait l'objet de règlements[3].

Mais l'hĂ´pital-Charente se rĂ©vèle Ă  son tour trop petit, en raison de l'afflux des victimes des conflits (guerre de Succession d'Autriche de 1740 Ă  1748, guerre de Sept Ans de 1756 Ă  1763, guerre d'AmĂ©rique de 1778 Ă  1783) et des Ă©pidĂ©mies (typhus et scorbut rapportĂ©s par les escadres et contaminant la population en 1745, 1746, 1757 et 1779, paludisme local de 1778 Ă  1782)[3]. On doit ouvrir des annexes[10], qui permettent de porter le nombre de lits Ă  1 200[7]. On envoie par exemple les malades du paludisme Ă  Saint-Jean-d'AngĂ©ly. Et l'Ă©cole de mĂ©decine prend de plus en plus d'importance. Un projet d'aile nouvelle pour l'hĂ´pital n'aboutit pas. Charles de Castries, secrĂ©taire d'État Ă  la Marine, lance Ă  la fin de l'annĂ©e 1782 un projet de nouvel hĂ´pital[12]. Il fait appel pour les plans Ă  Pierre Toufaire, ingĂ©nieur des travaux du port de Rochefort depuis 1774[14]. Le , Louis XVI signe l'ordre d'exĂ©cution[12].

Le bâtiment de l'hôpital-Charente devient par la suite une caserne. Vendu en 1980, transformé en logements et en locaux d'administrations, il existe toujours, à l'angle du quai aux Vivres et de l'esplanade Pierre-Soumet[15].

XVIIIe siècle

Plan d'époque. Deux boucles de la Charente. À gauche, la ville entre ses remparts. Plus à gauche encore, le faubourg ouest. L'hôpital est en forme de H dont les fûts sont prolongés vers le sud-ouest de quatre pavillons.
Rochefort au XVIIIe siècle. L'hôpital se trouve à l'extérieur des remparts, au nord-ouest (désigné par la lettre A).

Le nouvel hĂ´pital de la Marine est construit en une seule campagne, de 1783 Ă  1788[16]. Son approvisionnement en eau pose problème. Rochefort manque d'eau potable en raison de l'absence de sources et de possibilitĂ© de forer des puits. Pierre Toufaire fait construire une pompe Ă  feu qu'il Ă©tablit sur le bord de la Charente. Elle peut donner jusqu'Ă  8 000 muids d'eau en 24 heures. « L'eau de la rivière doit arriver de deux cĂ´tĂ©s, par le rĂ©servoir revĂŞtu en pierres sèches oĂą elle se clarifiera avant d'ĂŞtre aspirĂ©e par la pompe qui la portera ainsi dans des tuyaux de fer jusqu'au nouvel hĂ´pital. Vers le milieu de la distance, on a fait un embranchement pour la distribution de ces eaux dans la ville[17]. »

Le nouvel Ă©tablissement est inaugurĂ© le [3]. AppelĂ© hĂ´pital de la Butte, il est prĂ©vu pour recevoir 800 malades en pĂ©riode normale, 1 200 en cas d'affluence[18]. L'hĂ´pital est rĂ©servĂ© aux militaires, aux marins et aux ouvriers du port. Les femmes sont exclues des soins[5]. Le pavillon sud-ouest est affectĂ© Ă  l'Ă©cole d'anatomie et de chirurgie[10]. De nombreuses autopsies y sont rĂ©alisĂ©es sur les patients morts Ă  l'hĂ´pital, malgrĂ© des locaux mal isolĂ©s entraĂ®nant l'arrĂŞt des dissections en pĂ©riodes de fortes chaleurs. L'autopsie est un des enseignements les plus tĂ´t formalisĂ©s Ă  l'Ă©cole de chirurgie de Rochefortâ€? un registre autopsique sera d'ailleurs mis en place en 1814. Ă€ partir de 1837, un pavillon sera consacrĂ© exclusivement Ă  la dissection[19].

L'hôpital change de nom sous la Révolution. Il devient l'hôpital de la Fraternité. Les concours qui sanctionnaient la progression des élèves sont supprimés, les brevets des chirurgiens sont détruits : l'avancement se fait par nomination, au gré de décideurs nationaux[10]. En 1798, les écoles d'anatomie et de chirurgie prennent le nom d'école de médecine navale, et les apothicaires deviennent les pharmaciens. (La séparation en deux corps distincts, médecine et pharmacie, ne se fera qu'en 1866, sous Napoléon III[10].)

La bibliothèque est officiellement instituĂ©e en 1798 avec dĂ©jĂ  12 000 volumes, nombre qui atteindra les 25 000 deux siècles plus tard[20].

XIXe siècle

Gravure ancienne noir et blanc. Ensemble de l'hĂ´pital en vue plongeante. Au premier plan, le cours d'Ablois avec ses arbres.
L'hôpital, vu du cours d'Ablois. L'école de médecine occupe le premier pavillon de gauche.

En 1827, le jardin botanique, le long de la corderie, est agrandi. En 1865, un forage révèle l'existence d'une source thermale dans l'enceinte de l'hôpital. Elle produit une eau « minéralisée chloro-sulfatée ferrugineuse qui aura de nombreuses applications thérapeutiques[3] ». En 1868, l'hôpital devient hôpital thermal pour les marins et les soldats de la Marine. Mais, en 1888, la canalisation du forage se bouche accidentellement. Quatre ans plus tard, la source est abandonnée. En 1953, un nouveau forage fructueux, non loin de là, permettra à la municipalité d'ouvrir la station thermale de Rochefort, voisine de l'hôpital de la Marine[21].

En 1890, une École principale du service de santé de la Marine s'ouvre à Bordeaux. L'école de Rochefort devient alors une école annexe, où les futurs médecins suivent leur première année d'étude et préparent le concours d'entrée à l'école de Bordeaux, et où les futurs pharmaciens effectuent leur stage[22]. En 1896, le jardin botanique est abandonné[6].

XXe siècle

L'école annexe de Rochefort est fermée en 1963 pour ce qui concerne la médecine, en 1964 pour ce qui concerne la pharmacie. L'hôpital quant à lui continue de fonctionner[22]. En 1981, il prend le nom d'hôpital des armées Amédée-Lefèvre[23], en hommage à l'un de ses enseignants (1798-1869), médecin de la marine qui a eu « un rôle fondamental en médecine du travail et en histoire de la médecine[24] ». On lui doit l'éradication du saturnisme dans la marine[25].

Fin de l'hĂ´pital

Derrière une végétation sauvage, on aperçoit la lanterne de la chapelle, les étages du bâtiment principal et, à droite, le pavillon nord. Au premier plan, brèche dans le mur d'enceinte, que colmate un grillage en mauvais état.
L'hĂ´pital vu du nord, en 2010.

En 1983, le gouvernement ferme l'hĂ´pital[3]. En janvier 1989, celui-ci est vendu Ă  la bougie pour 11 millions de francs (l'Ă©quivalent de 2,57 millions d'euros en 2015) Ă  la sociĂ©tĂ© immobilière parisienne Egete[26].

Le pavillon sud-ouest est transformé en musée. Le pavillon sud-est est aménagé en appartements, qui sont vendus en copropriété. Le reste est livré au vent, au lierre, aux squatters et aux pigeons[27]. Les bâtiments subissent des infiltrations d'eau, puis un incendie ravage une aile en 1996[28].

L'hĂ´pital sert de lieu de tournage pour plusieurs films[29], dont Suzie Berton (2004) et La TĂŞte en friche (2010).

En 2012, Edgar Cohn, gérant d'Egete, dépose une demande de permis de construire pour créer un hôtel et des logements dans la partie sud du parc (la partie bâtie). Restent trois hectares au nord, qui étaient constructibles lors de l'achat par Egete en 1989, et qui ne le sont plus depuis une révision du plan local d'urbanisme en 2000[27]. En 2014, selon Sud Ouest, « le bâtiment se dégrade[30] ». En 2015, un projet de réhabilitation est annoncé, avec création de logements et d'un établissement thermal sur le site[31].

Le , la ville acquiert pour un euro symbolique 13 385 m2 de terrain Ă  l'arrière de l'hĂ´pital. Plus de 9 000 m2 sont destinĂ©s Ă  la construction d'un nouvel Ă©tablissement thermal, qui remplacerait l'ancien. Le bâtiment principal de l'hĂ´pital deviendrait un hĂ´tel pour les touristes thermaux et une rĂ©sidence pour les curistes[32].

Site

Vue de face d'une longue pelouse flanquée d'arbres de chaque côté. Au fond, derrière ses grilles, l'hôpital est vu de face.
Le cours d'Ablois. À son extrémité nord, l'hôpital.

L'incendie de l'Hôtel-Dieu de Paris en 1772 incite à déplacer les hôpitaux hors la ville. Onze ans plus tard, le nouvel hôpital de la Marine de Rochefort est donc construit à l'extérieur des remparts[18], en un lieu sain et aéré[5] : sur un promontoire dit la Butte (car il servait de butte de tir[12]). Le terrain couvre environ sept hectares[18].

L'entrée principale, au sud, donne sur l'avenue Camille-Pelletan et le cours d'Ablois. L'ancien hôpital civil Saint-Charles, fermé en 2011, est voisin de l'hôpital de la Marine. Il se trouve le long du cours d'Ablois, à l'est.

Le parc et la cour de l'hĂ´pital de la Marine ouvrent la large perspective des cours d'Ablois et Roy-Bry. Cette trouĂ©e longue de près de 700 mètres donne son caractère Ă  la ville de Rochefort, sĂ©parant nettement l'ancienne ville fortifiĂ©e (Ă  l'est) du faubourg de La Rochelle (paroisse Notre-Dame, Ă  l'ouest), et conduisant jusqu'Ă  l'Ă©glise de la Vieille Paroisse.

Architecture

Plan d'ensemble très simple, conforme à la description du texte. Le pavillon tout en bas à gauche est désigné comme l'école d'anatomie et de chirurgie.
L'hôpital au XVIIIe siècle.

La structure s'inspire de celle du Royal Navy Hospital de Stonehouse (près de Plymouth), un des premiers hĂ´pitaux pavillonnaires d'Angleterre, construit de 1758 Ă  1762[18] - [33]. Cet agencement traduit en architecture les derniers dĂ©veloppements de la mĂ©decine du XVIIIe siècle en matière de prophylaxie : l'organisation en pavillons permet de mieux rĂ©partir et isoler les patients en fonction des pathologies, pour limiter la contagion[4]. L'hĂ´pital de la Marine de Rochefort est le premier hĂ´pital pavillonnaire de France[18]. Il compte neuf corps de bâtiment, pouvant abriter 1 200 lits[4]. Ce type d'organisation va se rĂ©pandre largement au XIXe siècle, et rester en faveur jusque dans les annĂ©es 1920.

Vue de face d'un bâtiment à deux étages, dont un sous le comble brisé. Le corps central est surmonté d'une lanterne. Au premier plan, pelouses et arbres de la cour.
Le bâtiment principal.

Ouvrant au sud, le long bâtiment principal est construit au fond d'une cour de 13 000 m2[34]. Il est flanquĂ© de quatre pavillons qui lui sont perpendiculaires, deux en avancĂ©e, deux en retrait. L'ensemble prĂ©sente donc un plan en H. Ă€ l'origine, chaque pavillon n'est reliĂ© au bâtiment principal que par une Ă©troite galerie en arc de cercle[18].

Chacun des deux pavillons sud est prolongé de deux pavillons isolés (dépourvus de galerie de communication), l'un de même orientation, l'autre perpendiculaire. L'ensemble de l'hôpital, de composition symétrique, a un aspect simple, mais imposant[12].

Il s'agit de bâtiments d'une qualitĂ© exceptionnelle, tant pour le gros Ĺ“uvre que pour le second Ĺ“uvre â€?Ă©lĂ©ments de dĂ©cor et d'Ă©quipement, qui ont en partie Ă©tĂ© conservĂ©s. Les bâtiments ont 20 000 m2 de plancher[27]. Ils sont pourvus dès l'origine de l'eau courante et d'une Ă©vacuation des eaux usĂ©es[5]. Ils ont deux Ă©tages, le second Ă©tant mansardĂ©. De vastes ouvertures laissent entrer l'air et la lumière[18].

La chapelle en rotonde se trouve au premier étage du corps central du bâtiment principal, au-dessus du hall d'entrée. Au deuxième étage, une galerie circulaire permet aux malades d'assister à la messe[35]. Le dôme à pans du corps central est coiffé d'une lanterne.

Protection

L'ancien hôpital de la Marine de Rochefort bénéficie d'une protection au titre de l'inscription aux Monuments historiques par arrêté du pour ce qui concerne « façades et toitures des bâtiments anciens, y compris l'entrée et les pavillons attenants� vestibule d'entrée et ses escaliers� chapelle centrale en rotonde et galerie la surmontant[34] ». Cette protection est complétée par une deuxième inscription en 2015. Le jardin fait l'objet en 1990 d'une pré-enquête de la part du ministère de la Culture[36].

Le pavillon de l’école de médecine navale bénéficie d'une inscription en avril 2021, suivi l'année suivante par un arrêté de classement[37].

Visite du jardin, musée

L’accès au jardin est autorisé. En dehors du musée, les bâtiments sont fermés, sauf visites organisées exceptionnelles[5].

Le pavillon sud-ouest, qui abritait l'Ă©cole de mĂ©decine navale, est confiĂ© en 1986 aux soins du musĂ©e national de la Marine de Rochefort. Il est restaurĂ© en son Ă©tat du milieu du XIXe siècle[9], et transformĂ© en musĂ©e. Il ouvre au public en 1998 sous le nom d'Ancienne École de mĂ©decine navale. Il permet de dĂ©couvrir la bibliothèque de 25 000 volumes (oĂą l'on trouve notamment les trois volumes de cours de Cochon-Dupuy), les instruments de mĂ©decine, les prĂ©parations anatomiques, le cabinet d'histoire naturelle[3], les collections de dessins rapportĂ©s d'expĂ©ditions autour du monde par les chercheurs embarquĂ©s[5]. Une menace de fermeture plane sur ce musĂ©e[38].

Ă€ l'Ă©cran

En 2020, les lieux sont choisis pour récréer La Pitié Salpêtrière pour les besoins du film Le Bal des folles de Mélanie Laurent prévu pour 2021[39].

Notes et références

  1. Vergé-Franceschi 2002, p. 531
  2. « Prieuré Saint-Éloy de la Pierrière », sur tonnay-charente.fr (consulté le ).
  3. « Les hôpitaux maritimes », sur asnom.org, (consulté le ).
  4. Philippe Bleuse, « La série climatologique ancienne de Rochefort », La Météorologie, INIST-CNRS, vol. 8, no 68,�/span> , p. 41 (ISSN 0026-1181, DOI 10.4267/2042/31995, lire en ligne).
  5. « Hôpital maritime de Rochefort », sur Beneze17 (consulté le ).
  6. « Jardin de la Marine », sur corderie-royale.com (consulté le ).
  7. Evelyne Diebolt, « Prémices de la profession infirmière : de la complémentarité entre soignantes laïques et religieuses hospitalières aux XVIIe et XVIIIe siècles en France », Recherche en soins infirmiers, Cairn, vol. 113, no 2,�/span> , p. 6 (ISSN 0297-2964, DOI 10.3917/rsi.113.0006, lire en ligne).
  8. « Historique du service de santé de la Marine », sur Association Amicale Santé Navale et Outremer (consulté le ).
  9. « Ancienne École de médecine navale », sur Musée national de la Marine (consulté le ).
  10. Vergé-Franceschi 2002, p. 532.
  11. Jean-Claude Vimont, « Phrénologie à Rochefort, l’école de médecine navale et le bagne », sur Crimonocorpus, (consulté le ).
  12. Docteur Ardouin, L'école de médecine navale de Rochefort : thèse, t. XXX, Rochefort, Bulletin de la Société de géographie de Rochefort-sur-mer, (lire en ligne).
  13. Yannick Romieux, « Histoire de l’école d’anatomie et de chirurgie navale de Rochefort : 1722-1964 », Revue d’histoire de la pharmacie, vol. 89, no 332,�/span> , p. 489-500.
  14. Jacques Charpy, Un ingénieur de la Marine au temps des Lumières : Les carnets de Pierre Toufaire (1777-1794), Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 628 p. (ISBN 978-2-7535-1724-0, lire en ligne).
  15. Plan du centre-ville de Rochefort, L'Arsenal maritime de Rochefort, dépliant touristique, Rochefort, 2012.
  16. Guillaume-Léonce Duprat, Monographie historique de Rochefort du Xe siècle à 1900, Paris, Jouve, , p. 41-44.
  17. Bonnamy de Bellefontaine, Établissement de la Marine à Rochefort, , ANP Marine.
  18. Hélène Récalde, « L'ancien hôpital de la Marine de Rochefort et son école de médecine navale », sur Patrimoine hospitalier, (consulté le ).
  19. Grégory Beriet, « L’autopsie à l’école de médecine navale de Rochefort », Frontières, Consortium Érudit, vol. 23, no 1,�/span> , p. 60 (ISSN 1180-3479, DOI 10.7202/1004024ar, lire en ligne).
  20. Michel Sardet, « Activités et statistiques médicales de l'hôpital maritime de Rochefort au XIXe siècle », dans Élisabeth Belmas, Serenella Nonnis-Vigilante, La Santé des populations civiles et militaires, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 9782757401620, lire en ligne).
  21. Charles Marteau, dit « Chamart », Rochefort, ville thermale : Carrefour du tourisme en Aunis-Saintoge, Delavaud, (ASIN B0044T57XS), p. 44-48.
  22. Vergé-Franceschi 2002, p. 533.
  23. Décision n° 202/DEF/DCSSA/ETG du 17 août 1981. Jean Riotte, « Appellations de tradition d'hôpitaux des armées », (consulté le ), p. 14-18.
  24. Michel Valentin et Pierre-Marie Niaussat, « Le rôle fondamental d'Amédée Lefèvre en médecine du travail et en histoire de la médecine », sur Biu Santé (consulté le ).
  25. Kharinne Charov, « Il a sauvé la vie de milliers de marins », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  26. Alain Castel, « Les sociĂ©tĂ©s immobilières de l'hĂ´tel de la Marine doivent restituer 700 000 euros », sur sudouest.fr, (consultĂ© le ).
  27. Benoît Martin, « En perdition, l'hôpital de la Marine reprend espoir », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  28. Jean-Luc Ricaud-Dussarget, « Restructuration de la Marine à Rochefort. Les nouveaux enjeux liés au patrimoine et à l'image urbaine », Norois, PERSEE Program, vol. 189, no 1,�/span> , p. 73-80 (ISSN 0029-182X, DOI 10.3406/noroi.2002.7057, lire en ligne).
  29. Agnès Lanoëlle, « Rochefort : l'’ancien hôpital de la Marine a ouvert ses portes », sur Sud Ouest (consulté le ).
  30. « Rochefort : l'hôpital de la Marine revient sur le tapis », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  31. « Vaste projet immobilier sur le site de l’ancien hôpital de la marine à Rochefort : des thermes et 200 logements », (consulté le ).
  32. « Les thermes et l’hôpital de la Marine », sur ville-rochefort.fr, octobre 2018 (consulté le 14 mai 2019).
  33. (en) « Millfields Conservation Area Appraisal and management plan », sur Plymouth City Council, (consulté le ), p. 9.
  34. Notice no PA00104867, base Mérimée, ministère français de la Culture, 13 octobre 2015 (consulté le 28 janvier 2016).
  35. « L'hôpital de la Marine », sur Forbidden Places, (consulté le ).
  36. Notice no IA17008875, base Mérimée, ministère français de la Culture, 22 mai 2003 (consulté le 27 janvier 2016).
  37. « Pavillon de l’école de médecine navale », notice no PA17000108, base Mérimée, ministère français de la Culture, 22 mai 2003 (consulté le 27 janvier 2016).
  38. David Briand, « Le musée de l’école de médecine navale en sursis », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  39. « Rochefort fait son cinéma avec "Le bal des folles" de Mélanie Laurent », sur France 3 Régions, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • AmĂ©dĂ©e Lefèvre, Histoire du service de santĂ© de la marine militaire et des Ă©coles de mĂ©decine navale en France, Paris, Baillière, .
  • Raymond Riveau, « La naissance de l'hĂ´pital maritime de Rochefort », dans Rochefort 1666-1966 : mĂ©langes historiques, Rochefort, Ville de Rochefort, , p. 145-154.
  • Pierre Pluchon, Histoire des mĂ©decins et des pharmaciens de marine et des colonies, Toulouse, Privat, .
  • Michel Sardet, L'École d'anatomie et de chirurgie du port de Rochefort sous l'Ancien RĂ©gime : 1722-1789 (mĂ©moire de maĂ®trise), Paris, Paris IV-Sorbonne, .
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