Marie Trintignant
Marie Trintignant (/maÊi tÊÉÌtiÉČÉÌ/[alpha 1] ), nĂ©e le Ă Boulogne-Billancourt et morte le Ă Neuilly-sur-Seine, est une actrice française.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 41 ans) Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine, France) |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Marie Trintignant-Corneau |
Nationalité | |
Activités | |
Période d'activité |
- |
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MĂšre | |
Fratrie | |
Conjoints |
Samuel Benchetrit (de Ă ) Bertrand Cantat (de Ă ) |
Enfants |
Roman Kolinka Jules Benchetrit Paul Cluzet (d) LĂ©on Othenin-Girard (d) |
Sa carriÚre de comédienne a commencé trÚs tÎt et devient fructueuse durant les années 1990 notamment grùce à sa prestation dans le film Une affaire de femmes[1]. Elle reçoit cinq nominations aux César.
Elle meurt tuée par son compagnon Bertrand Cantat.
Biographie
Famille
Marie Trintignant est la fille de l'acteur Jean-Louis Trintignant et de la réalisatrice Nadine Trintignant.
Installée tantÎt à UzÚs, tantÎt à Paris[2], Marie Trintignant a quatre enfants : Roman, né en 1986 de Richard Kolinka, Paul né en 1993 de François Cluzet, Léon né en 1996 de Mathias Othnin-Girard, et Jules né en 1998 de Samuel Benchetrit.
En 1998, sa mÚre, Nadine Trintignant, épouse son compagnon de longue date, le réalisateur Alain Corneau, qui adopte dans la foulée Marie et son frÚre Vincent, avec le consentement de leur pÚre biologique, Jean-Louis Trintignant[3].
CarriĂšre
Elle commence sa carriÚre d'actrice en 1966, à l'ùge de quatre ans, dans Mon amour, mon amour de sa mÚre, aux cÎtés de son pÚre, puis enchaßne d'autres films avec sa mÚre.
En 1978, à 16 ans, elle tourne dans Série noire[alpha 2] d'Alain Corneau, qui entre dans les annales du film noir grùce à l'ambiance sombre et désespérée qui en émane et surtout l'interprétation de Patrick Dewaere sans qui le film « n'aurait pas existé », selon le réalisateur.
Dans les annĂ©es 1980, sa notoriĂ©tĂ© bondit grĂące Ă Ătienne PĂ©rier, qui rĂ©alise La Garçonne, tĂ©lĂ©film en deux parties pour France 2 d'aprĂšs le roman de Victor Margueritte en 1922, et Ă Claude Chabrol avec Une affaire de femmes â film dans lequel elle incarne une prostituĂ©e, amie du personnage principal interprĂ©tĂ© par Isabelle Huppert â puis Betty, en 1992, dans lequel elle tient le premier rĂŽle, une alcoolique en rupture avec sa famille bourgeoise qui provoque le dĂ©sordre dans le couple qui la recueille. Dans les deux Ćuvres son timbre de voix grave et son regard profond sont mis en avant.
Dans les annĂ©es 1990, elle tient le premier rĂŽle dans Nuit d'Ă©tĂ© en ville de Michel Deville. Elle joue dans des comĂ©dies comme Cible Ă©mouvante et ⊠Comme elle respire, deux films de Pierre Salvadori oĂč elle donne la rĂ©plique Ă Jean Rochefort et Ă Guillaume Depardieu.
En 2000, sous la direction de sa mĂšre Nadine Trintignant, elle a le rĂŽle d'une militante du droit Ă l'avortement dans le tĂ©lĂ©film Victoire ou la Douleur des femmes. La mĂȘme annĂ©e, elle est membre du jury du Festival du cinĂ©ma amĂ©ricain de Deauville.
Elle est nommée cinq fois aux César du cinéma (1989 pour Une affaire de femmes, 1994 pour Les Marmottes, 1997 pour Le Cri de la soie, 1998 pour Le Cousin et 1999 pour ⊠Comme elle respire), sans obtenir le trophée.
Mort
Dans la nuit du 26 au dans la chambre d'hĂŽtel du Domina Plaza de Vilnius en Lituanie oĂč elle tourne le tĂ©lĂ©film Colette, une femme libre, une dispute au sujet d'un message envoyĂ© par son mari Samuel Benchetrit, dont elle est sĂ©parĂ©e, Ă©clate avec son compagnon le chanteur Bertrand Cantat. Ce dernier et Marie Trintignant ont une relation tumulteuse depuis 18 mois[4]. Bertrand Cantat la frappe Ă plusieurs reprises, « une vingtaine de traces de coups sont apparentes »[5]. La comĂ©dienne tombe au sol, inanimĂ©e[6]. Bertrand Cantat la porte dans son lit, sans appeler les secours. Plus tard dans la nuit, il appelle au tĂ©lĂ©phone Vincent Trintignant, le frĂšre de Marie. Celui-ci rejoint le chanteur, mais ne mesure pas la gravitĂ© de la situation, et Bertrand Cantat le dissuade Ă plusieurs reprises d'appeler un mĂ©decin. Au matin Ă 7 h 15, Vincent Trintignant voit que sa sĆur ne rĂ©agit pas et appelle les secours. Marie Trintignant est admise Ă l'hĂŽpital universitaire de Vilnius dans un coma profond[7].
Ă deux reprises, les chirurgiens opĂšrent la jeune femme pour dĂ©compresser le cerveau. Elle est rapatriĂ©e en France le en Ă©tat de mort cĂ©rĂ©brale, Ă la suite d'un ĆdĂšme cĂ©rĂ©bral suivi d'un coma profond provoquĂ© par les coups portĂ©s[8]. Une opĂ©ration de la derniĂšre chance est tentĂ©e par le neurochirurgien StĂ©phane Delajoux[9], mais elle meurt le lendemain, le , Ă Neuilly-sur-Seine.
Marie Trintignant est inhumĂ©e au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise (45e division) le , en prĂ©sence d'une assistance vĂȘtue de blanc comme lâa demandĂ© la famille. Son cercueil est recouvert de tournesols, sa fleur favorite[alpha 3]. Le matin, un hommage rĂ©unit des proches au thĂ©Ăątre Ădouard VII pour des lectures de textes et chansons jouĂ©s ou apprĂ©ciĂ©s par Marie Trintignant.
Le , son pĂšre adoptif Alain Corneau est inhumĂ© auprĂšs d'elle. Leur sĂ©pulture porte en Ă©pitaphe une phrase de Percy Shelley : « Paix, paix, ils ne sont pas morts, ils ne sont pas endormis, ils se sont rĂ©veillĂ©s du rĂȘve de la vie. »
Hommages
Le , Bertrand Delanoë, maire de Paris, inaugure le square Marie-Trintignant (ou jardin Marie-Trintignant) situé entre l'hÎtel de Sens et la Seine, rue de l'Ave-Maria, dans le 4e arrondissement[10]. Il existe également une rue Marie-Trintignant à Brest et une allée Marie-Trintignant à Rezé (Loire-Atlantique).
Samuel Benchetrit, son ex-mari, lui rend hommage Ă travers son livre La Nuit avec ma femme[11].
Filmographie
Longs métrages
- 1967 : Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant : la petite fille
- 1971 : Ăa n'arrive qu'aux autres de Nadine Trintignant
- 1973 : DĂ©fense de savoir de Nadine Trintignant : Marie
- 1976 : Le Voyage de noces de Nadine Trintignant : la jeune fille au mariage
- 1979 : SĂ©rie noire d'Alain Corneau : Mona
- 1980 : Premier Voyage de Nadine Trintignant : Marie Lambert
- 1980 : La Terrasse (La Terrazza) d'Ettore Scola : Isabella
- 1981 : Un matin rouge de Jean-Jacques Aublanc : Marie
- 1983 : Les Ăles d'Iradj Azimi : Nathalie
- 1985 : L'ĂtĂ© prochain de Nadine Trintignant : Sidonie
- 1987 : Noyade interdite de Pierre Granier-Deferre : Isabelle
- 1988 : La Maison de Jeanne de Magali Clément : Martine
- 1988 : Une affaire de femmes de Claude Chabrol : Lucie/Lulu
- 1990 : Les Ailes de la renommée (Wings of Fame) d'Otovar Votocek : Bianca
- 1990 : Nuit d'Ă©tĂ© en ville de Michel Deville : Ămilie/femme
- 1990 : Alberto Express d'Arthur Joffé : Clara
- 1991 : Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax : voix uniquement
- 1991 : Contre l'oubli de Chantal Akerman â Documentaire pour Amnesty International
- 1992 : Betty de Claude Chabrol : Ălisabeth Ătamble dite Betty
- 1993 : L'Instinct de l'ange de Richard Dembo : la jeune veuve
- 1993 : Cible émouvante de Pierre Salvadori : Renéé Andrieux
- 1993 : Les Marmottes d'Ălie Chouraqui : Lucie
- 1993 : Hoffman's Honger de Leon de Winter : Irena Nova
- 1995 : Les Apprentis de Pierre Salvadori : Lorette
- 1995 : Fugueuses de Nadine Trintignant : Marina
- 1996 : Des nouvelles du bon Dieu de Didier Le PĂȘcheur : Ăvangile
- 1996 : Le Cri de la soie d'Yvon Marciano : Marie Benjamin
- 1996 : Ponette de Jacques Doillon : la mĂšre
- 1996 : Portraits chinois de Martine Dugowson : Nina
- 1997 : Les DĂ©mons de JĂ©sus de Bernie Bonvoisin : Levrette
- 1997 : Le Cousin d'Alain Corneau : juge Lambert
- 1998 : ⊠Comme elle respire de Pierre Salvadori : Jeanne
- 2000 : Promenons-nous dans les bois de Lionel Delplanque : la mĂšre
- 2000 : Le Prince du Pacifique d'Alain Corneau : Moeata
- 2000 : Harrison's Flowers d'Ălie Chouraqui : Cathy
- 2001 : Sur la pointe du cĆur d'Anne LĂ©vy-Morelle - Documentaire : voix uniquement
- 2002 : Une longue, longue, longue nuit d'amour (Una lunga, lunga, lunga notte d'amore) de Luciano Emmer ; IrĂšne
- 2002 : Petites MisĂšres de Philippe Boon et Laurent Brandenbourger : Nicole
- 2002 : Total Khéops d'Alain Bévérini : Lole
- 2002 : Corto Maltese, la cour secrĂšte des arcanes de Pascal Morelli : La Duchesse Marina Seminova (voix)
- 2002 : Lo, un jour oĂč il y aura la nuit d'Olivier Brut : voix uniquement
- 2002 : Ce qu'ils imaginent d'Anne Théron : Juliette
- 2003 : Les Marins perdus de Claire Devers : Mariette
- 2003 : Janis et John de Samuel Benchetrit : Brigitte Sterni
Courts métrages
- 1985 : Femme fidĂšle de Dominique Maillet
- 1986 : Paulette et son prince de Thierry Barrier
- 1996 : Gorille, mon ami d'Emmanuel Malherbe
- 1999 : Elle grandit si vite d'Anne Théron
Télévision
- 1977 : Madame le juge (série TV) : Corinne
- 1984 : Cinéma 16 (série TV) : Sophie
- 1988 : Médecins des hommes (série TV) : Anne
- 1988 : Sueurs froides (série TV) : Laurence
- 1988 : La garçonne (téléfilm) : Monique L'Herbiers
- 1989 : Les Jupons de la Révolution : Marat (série TV) : Charlotte Corday
- 1993 : RĂȘveuse jeunesse (tĂ©lĂ©film) : Ramona
- 1994 : ArrĂȘt d'urgence (tĂ©lĂ©film) : Louison
- 1994 : Le Misanthrope (téléfilm) : Arsinoë
- 1996 : L'Insoumise de Nadine Trintignant (téléfilm) : Claire
- 1996 : Le Secret d'Iris (téléfilm) : Iris
- 1997 : La Famille Sapajou (série TV) : Marianne Sapajou
- 2000 : Victoire ou la Douleur des femmes de Nadine Trintignant (série TV) : Victoire
- 2003 : Corto Maltese (série TV) : Bouche Dorée (voix)
- 2003 : Colette, une femme libre de Nadine Trintignant (série TV) : Colette
Théùtre
- 1981 : Les Nuits blanches de Dostoïevski, mise en scÚne Alain Gambin, avec Jean-Luc Battini en tournée à travers la France
- 1990 : Y'a pas que les chiens qui s'aiment de et avec Marie Trintignant et François Cluzet, Théùtre national de Chaillot
- 1992 : Belgicae d'Anita Van Belle, mise en scĂšne Pierre Pradinas, lecture au Festival d'Avignon
- 1994 : Pour Roland Dubillard, lecture au Festival d'Avignon
- 1994 : Le Retour d'Harold Pinter, mise en scÚne Bernard Murat, théùtre de l'Atelier
- 1995 : Néron de Gabor Rassov, mise en scÚne Pierre Pradinas, Théùtre de la Bastille ; reprise au théùtre Le Trianon en 1997
- 1999 : PoÚmes à Lou de Guillaume Apollinaire, mise en scÚne Samuel Benchetrit, avec Jean-Louis Trintignant, théùtre de l'Atelier
- 2002 : Comédie sur un quai de gare de Samuel Benchetrit, avec Jean-Louis Trintignant, théùtre Hébertot
Enregistrements
En 1990, elle incarne Bianca, une chanteuse pop au purgatoire dans le film d'Otakar Votocek Wings of Fame (« Les Ailes de la renommée ») ; l'enregistrement de la chanson qu'elle y interprÚte n'est pas disponible.
En , elle chante Je suis dev'nue la bonne en duo avec Thomas Fersen, lors de l'émission en public Absolument fabuleux sur France Inter. En 2003, toujours avec Thomas Fersen, elle enregistre PiÚce montée des grands jours, chanson éponyme de l'album de ce dernier.
En 2003, dans le film Janis et John de Samuel Benchetrit, elle joue une femme qui se fait passer pour Janis Joplin ; elle y chante aussi.
Distinctions
RĂ©compenses
- Festival du film de Taormine 1992 : Meilleure actrice pour Betty
- Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz 2000 : Meilleure actrice pour Victoire ou la Douleur des femmes
- Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz 2004 : Meilleure actrice pour Colette, une femme libre
Nominations
- CĂ©sar 1989 : CĂ©sar de la meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Une affaire de femmes
- CĂ©sar 1994 : CĂ©sar de la meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Les Marmottes
- CĂ©sar 1997 : CĂ©sar de la meilleure actrice pour Le Cri de la soie
- CĂ©sar 1998 : CĂ©sar de la meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Le Cousin
- César 1999 : César de la meilleure actrice pour ⊠Comme elle respire
Notes et références
Notes
- Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
- Le scénario est tiré d'un livre de Jim Thompson, A Hell of a woman, et les dialogues sont de l'écrivain oulipien Georges Perec.
- La tombe de Marie Trintignant se trouve à cÎté de celle du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier à sa gauche et de celle du chanteur de variété Gilbert Bécaud à sa droite.
Références
- « marie_trintignant », sur gala.fr
- Bastide et Durand 1999.
- Romain Clergeat, « Alain Corneau: Nadine Trintignant, la femme de sa vie », Paris-Match, 3 septembre 2010.
- Eric Pelletier et Laurent Chabrun, « Cantat-Trintignant: les clefs du procĂšs », L'Express,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- ce-que-laffaire-cantat-nous-apprend-sur-les-feminicides-enquete-exclusive-m6-marie-trintignant
- Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard, « La justice lituanienne », Le Parisien, 20 février 2004.
- Stéphane Bouchet, Frédéric Vézard, Bertrand Cantat, Marie Trintignant : l'amour à mort, Archipel, , p. 127.
- « Causes de la mort de Marie Trintignant », La Voix du Nord, 18 octobre 2007 (lien brisé, uniquement accessible via archive.is).
- Agathe Fourgnaud, « Le drame de Marie Trintignant », Le Point, 18 janvier 2007.
- « Les nouveaux jardins et équipements », dossier de presse Jardins et Nature à Paris, 1er semestre 2007, sur le site web de la Mairie de Paris.
- Nathalie Dupuis, « Samuel Benchetrit se livre dans un roman sur Marie Trintignant - Elle », Elle,â (lire en ligne, consultĂ© le )
Voir aussi
Documentaires télévisés
- Secrets d'actualité : L'Affaire Marie Trintignant (2003), M6.
- « L'affaire Trintignant » (deuxiÚme reportage) dans « Spéciale meurtres chez les célébrités » le dans Crimes sur NRJ 12.
Bibliographie
- [Bastide et Durand 1999] « Trintignant, Marie », dans Bernard Bastide et Jacques-Olivier Durand, Dictionnaire du cinéma dans le Gard, Montpellier, Les Presses du Languedoc, (ISBN 2-85998-215-9), p. 260-262.
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- César du cinéma
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) IMDb
- (en) Rotten Tomatoes
- Ressources relatives Ă la musique :
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