Ettore Scola
Ettore Scola, né le à Trevico et mort le à Rome[1], est un réalisateur et scénariste italien.
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Distinctions | Liste détaillée Prix de la mise en scène du Festival de Cannes () César du meilleur film étranger ( et ) Prix du scénario du Festival de Cannes () Prix Sikkens (d) () César du meilleur réalisateur () Ours d'argent du meilleur réalisateur () Georges d'argent du meilleur réalisateur (d) () Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne |
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Biographie
Le goût de la littérature lui vient des livres classiques qu'il lisait, enfant, à son grand-père aveugle. Ettore Scola étudie le droit avant de travailler comme dessinateur de presse de 1947 à 1952 en participant à divers journaux humoristiques, dont l'hebdomadaire satirique Marc'Aurelio[2] - [3]
En 1950, il Ă©crit pour la radio Ho-lĂ , Rosso e nero et Il teatrino de Alberto Sordi.
Il débute dans l'industrie du cinéma en 1953 comme script doctor[4] puis scénariste, coécrivant entre autres Le Fanfaron et Les Monstres de Dino Risi[2]. En tout, il rédige une vingtaine de scénarios, surtout des comédies, notamment pour l'acteur Totò.
Il réalise son premier long métrage Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne), en 1964, sur l'insistance de Vittorio Gassmann. Il commence à être reconnu avec le tragi-comique Drame de la jalousie (Dramma della gelosia - tutti i particolari in cronaca) pour lequel Marcello Mastroianni est récompensé au Festival de Cannes 1970[5]. En 1974, Scola connaît un succès international avec Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati), une vaste fresque de la société italienne après la Seconde Guerre mondiale, dédiée au cinéaste Vittorio De Sica, son ami. Scola connaît un nouveau succès avec Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi), une satire grinçante de la société romaine quart-mondiste qui l'impose comme nouveau maître de la comédie à l'italienne. Il reçoit le Prix de la mise en scène au 29e Festival de Cannes pour ce film. Dans un registre plus intimiste, sort Une journée particulière (Una giornata particolare) l'année suivante, son œuvre la plus connue, interprétée par Sophia Loren et Marcello Mastroianni[5]. Ce long métrage narre la rencontre furtive mais déterminante de deux voisins exclus du modèle fasciste, une femme au foyer et un intellectuel homosexuel, au moment où tout Rome assiste à la rencontre du Duce avec Adolf Hitler en 1938. En 1980, il revient à la chronique satirique avec La Terrasse (Prix du scénario à Cannes), tableau tragi-comique de l'intelligentsia de gauche italienne et de ses désillusions. Il se tourne ensuite vers la France et réalise La Nuit de Varennes sur la Révolution française et Le Bal qui traverse cinquante ans d'histoire hexagonale du point de vue de danseurs de salon. Ce dernier film reçoit trois Césars en 1984 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Par la suite, Scola dirige plusieurs comédiens français comme Vincent Pérez et Emmanuelle Béart (Le Voyage du capitaine Fracasse) ou encore Fanny Ardant (La Famille, Le Dîner)[2].
Ettore Scola a réalisé près de quarante films en quarante ans[6]. Son style est reconnu pour son audace et sa singularité[6]. Il mêle acuité de l'analyse psychologique, caricature féroce des sociétés modernes, ironie, farce, désenchantement, mélancolie et recherches narratives et formelles inédites[6]. Son œuvre ouvre une interrogation sur la place de l'individu et du peuple dans l'histoire en explorant la mémoire intime et sociale, confrontée à l'épreuve du temps[6].
En 2009, il crée le Bari International Film Festival.
Il annonce le 29 août 2011 la fin de sa carrière de réalisateur au quotidien Il Tempo, souhaitant ne pas faire le film de trop. Il déclare sentir ne plus faire partie du monde du cinéma d'aujourd'hui : « Les logiques de production et de distribution ne me ressemblent plus. [...] Aujourd'hui, seul le marché décide[7]. »
En 2013, il présente à la Mostra de Venise Qu'il est étrange de s'appeler Federico, un film entre fiction et documentaire sur sa relation avec Federico Fellini[8].
Le 19 janvier 2016, Ettore Scola meurt à l'âge de 84 ans d'une chirurgie cardiaque à Rome. Il avait été admis au service de chirurgie cardiaque de la polyclinique de Rome, et avait sombré dans le coma deux jours avant son décès. Sa femme est morte en 2022 à 93 ans.
Politiquement, il était très proche du Parti communiste italien[9].
Filmographie
Scénariste
- 1953 : Chansons, chansons, chansons (Canzoni, canzoni, canzoni) de Domenico Paolella
- 1953 : Deux Nuits avec Cléopâtre (Due notti con Cleopatra) de Mario Mattoli
- 1953 : Fermi tutti... arrivo io! de Sergio Grieco
- 1954 : Ridere! Ridere! Ridere! d'Edoardo Anton
- 1954 : Gran varietĂ de Domenico Paolella
- 1955 : Le CĂ©libataire (Lo scapolo) d'Antonio Pietrangeli
- 1956 : Nos plus belles années (I giorni più belli) de Mario Mattoli
- 1956 : Guardia, guardia scelta, brigadiere e maresciallo, de Mauro Bolognini
- 1958 : Je ne suis plus une enfant (Non sono piĂą guaglione) de Domenico Paolella
- 1960 : L'Homme aux cent visages (Il mattatore) de Dino Risi
- 1960 : Adua et ses compagnes (Adua e le compagne) d'Antonio Pietrangeli
- 1962 : Le Fanfaron (Il sorpasso) de Dino Risi
- 1962 : Haute Infidélité (Alta infedeltà ) de Franco Rossi, Elio Petri, Luciano Salce et Mario Monicelli
- 1962 : Les Années rugissantes (Gli anni ruggenti) de Luigi Zampa
- 1965 : Il gaucho de Dino Risi
- 1967 : À l'italienne (Made in Italy) de Nanni Loy
- 1968 : Pas folles, les mignonnes de Luigi Zampa
- 2021 : Un dragon en forme de nuage (Il materiale emotivo) de Sergio Castellitto
RĂ©alisateur
Scola est également scénariste ou co-scénariste de l'ensemble des films qu'il a réalisés.
- 1964 : Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne)
- 1964 : Cent millions ont disparu (La congiuntura)
- 1965 : Thrilling, segment Il vittimista
- 1966 : Belfagor le Magnifique (L'arcidiavolo)
- 1968 : Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?
(Riusciranno i nostri eroi a ritrovare l'amico misteriosamente scomparso in Africa?) - 1969 : Le Commissaire Pepe (Il commissario Pepe)
- 1970 : Drame de la jalousie (Dramma della gelosia)
- 1971 : Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo)
- 1972 : La Plus Belle Soirée de ma vie (La più bella serata della mia vita)
- 1973 : Voyage dans le Fiat-nam (Trevico-Torino: viaggio nel Fiat-Nam)
- 1974 : Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati)
- 1976 : Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi)
- 1977 : Mesdames et messieurs bonsoir (Signore e signori, buonanotte)
- 1977 : Une journée particulière (Una giornata particolare)
- 1978 : Les Nouveaux Monstres (I nuovi mostri)
- 1980 : La Terrasse (La terrazza)
- 1981 : Passion d'amour (Passione d'amore)
- 1982 : La Nuit de Varennes
- 1983 : Le Bal (Ballando ballando)
- 1985 : Macaroni (Maccheroni)
- 1987 : La Famille (La famiglia)
- 1989 : Splendor
- 1989 : Quelle heure est-il ? (Che ora è?)
- 1990 : Le Voyage du capitaine Fracasse (Il viaggio di Capitan Fracassa)
- 1993 : Mario, Maria et Mario (Mario, Maria e Mario)
- 1995 : Le Roman d'un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero)
- 1998 : Le Dîner (La cena)
- 2001 : Concurrence déloyale (Concorrenza sleale)
- 2003 : Gente di Roma
- 2013 : Qu'il est Ă©trange de s'appeler Federico (Che strano chiamarsi Federico: Scola racconta Fellini)
Distinctions
- 1966 : Ruban d'argent du meilleur scénario pour L'Amour tel qu'il est (Io la conoscevo bene)
- 1975 : Prix d'or au Festival international du film de Moscou pour Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati)
- Festival de Cannes 1976 : Prix de la mise en scène pour Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi)
- Césars 1977 : César du meilleur film étranger pour Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati)
- Césars 1978 : César du meilleur film étranger pour Une journée particulière (Una giornata particolare)
- 1978 : Ruban d'argent du meilleur scénario pour Une journée particulière (Una giornata particolare)
- 1983 : David di Donatello du meilleur réalisateur pour Une journée particulière (Una giornata particolare)
- Festival de Cannes 1980 : Prix du scénario et des dialogues pour La Terrasse (La terrazza)
- 1980 : Ruban d'argent du meilleur scénario pour La Terrasse (La terrazza)
- 1981 : Ruban d'argent du meilleur scénario pour Passion d'amour (Passione d'amore)
- 1983 : David di Donatello du meilleur scénario pour La Nuit de Varennes (Il mondo nuovo)
- CĂ©sars 1984 :
- meilleur film pour Le Bal (Ballando ballando), ex-æquo avec À nos amours de Maurice Pialat
- meilleur réalisateur pour Le Bal (Ballando ballando)
- Berlinale 1984 :
- Ours d'argent du meilleur réalisateur pour Le Bal (Ballando ballando)
- Jury des lecteurs du Berliner Morgenpost pour Le Bal (Ballando ballando)
- David di Donatello 1984 :
- meilleur film pour Le Bal (Ballando ballando), ex-æquo avec Et vogue le navire… (E la nave va) de Federico Fellini
- meilleur réalisateur pour Le Bal (Ballando ballando)
- Prix Alitalia pour Le Bal (Ballando ballando)
- 1986 : MĂ©daille d'or de la ville de Rome pour le 30e anniversaire des David di Donatello
- David di Donatello 1987 :
- meilleur film pour La Famille (La famiglia)
- meilleur réalisateur pour La Famille (La famiglia)
- meilleur scénario pour La Famille (La famiglia)
- Ruban d'argent 1987 :
- meilleur réalisateur pour La Famille (La famiglia)
- meilleur scénario pour La Famille (La famiglia)
- Mostra de Venise 1990 : Prix Pietro Bianchi
- 1995 : Prix pour la carrière au Festival du film Flaiano
- 2001 : Saint-Georges d'argent au Festival international du film de Moscou pour Concurrence déloyale (Concorrenza sleale)
- 2001 : Prix artistique de Taormine au Festival du film de Taormine
- Mostra de Venise 2013 : Prix Jaeger-LeCoultre Glory to the Filmmaker
Notes et références
- Thomas Sotinel, « Mort d’Ettore Scola, maître du grotesque et des regrets », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- Ettore Scola sur le site d'Allociné.fr
- « E VIVA L'ITALIA! », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ): « En 1948, Scola, 16 ans, pousse la même porte, fait la connaissance des mêmes écrivains, qui l'engagent comme nègre ».
- Interview d'Ettore Scola par Thierry Ardisson (2004) sur ina.fr, consulté le 25 mai 2014.
- Ettore Scola sur le site de l'encyclopédie Larousse, consulté le 25 juin 2014.
- Ettore Scola sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 25 juin 2014.
- Ettore Scola fait ses adieux au 7e art
- Franck Nouchi, « Ettore Scola : "Fellini mentait, oui, mais avec philosophie" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Décès du réalisateur italien Ettore Scola. « Cinéaste politique », L'Express, 19 janvier 2016
Voir aussi
Bibliographie
- Charles Beaud, L'Histoire de l'Italie Ă travers l'Ĺ“uvre d'Ettore Scola, LettMotif, 2013, 180 p.
- (it) Ennio Bispuri, Ettore Scola : un umanista nel cinema italiano, Bulzoni, Roma, 2006, 417 p. (ISBN 88-7870-103-3)
- Catherine Brunet, Le monde d'Ettore Scola : la famille, la politique, l'histoire, l'Harmattan, Paris, 2012, 379 p. (ISBN 978-2-296-96766-3) (texte remanié d'une thèse)
- Michel Sportisse, préface de Jean Antoine Gili, La Rome d'Ettore Scola, Éditions Le Clos Jouve, 2019, 138 p. (ISBN 978-2-9569413-1-6)
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives Ă la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :