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Ettore Scola

Biographie

Le goût de la littérature lui vient des livres classiques qu'il lisait, enfant, à son grand-père aveugle. Ettore Scola étudie le droit avant de travailler comme dessinateur de presse de 1947 à 1952 en participant à divers journaux humoristiques, dont l'hebdomadaire satirique Marc'Aurelio[2] - [3]

En 1950, il Ă©crit pour la radio Ho-lĂ , Rosso e nero et Il teatrino de Alberto Sordi.

Il débute dans l'industrie du cinéma en 1953 comme script doctor[4] puis scénariste, coécrivant entre autres Le Fanfaron et Les Monstres de Dino Risi[2]. En tout, il rédige une vingtaine de scénarios, surtout des comédies, notamment pour l'acteur Totò.

Il réalise son premier long métrage Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne), en 1964, sur l'insistance de Vittorio Gassmann. Il commence à être reconnu avec le tragi-comique Drame de la jalousie (Dramma della gelosia - tutti i particolari in cronaca) pour lequel Marcello Mastroianni est récompensé au Festival de Cannes 1970[5]. En 1974, Scola connaît un succès international avec Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati), une vaste fresque de la société italienne après la Seconde Guerre mondiale, dédiée au cinéaste Vittorio De Sica, son ami. Scola connaît un nouveau succès avec Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi), une satire grinçante de la société romaine quart-mondiste qui l'impose comme nouveau maître de la comédie à l'italienne. Il reçoit le Prix de la mise en scène au 29e Festival de Cannes pour ce film. Dans un registre plus intimiste, sort Une journée particulière (Una giornata particolare) l'année suivante, son œuvre la plus connue, interprétée par Sophia Loren et Marcello Mastroianni[5]. Ce long métrage narre la rencontre furtive mais déterminante de deux voisins exclus du modèle fasciste, une femme au foyer et un intellectuel homosexuel, au moment où tout Rome assiste à la rencontre du Duce avec Adolf Hitler en 1938. En 1980, il revient à la chronique satirique avec La Terrasse (Prix du scénario à Cannes), tableau tragi-comique de l'intelligentsia de gauche italienne et de ses désillusions. Il se tourne ensuite vers la France et réalise La Nuit de Varennes sur la Révolution française et Le Bal qui traverse cinquante ans d'histoire hexagonale du point de vue de danseurs de salon. Ce dernier film reçoit trois Césars en 1984 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Par la suite, Scola dirige plusieurs comédiens français comme Vincent Pérez et Emmanuelle Béart (Le Voyage du capitaine Fracasse) ou encore Fanny Ardant (La Famille, Le Dîner)[2].

Ettore Scola en 2007.

Ettore Scola a réalisé près de quarante films en quarante ans[6]. Son style est reconnu pour son audace et sa singularité[6]. Il mêle acuité de l'analyse psychologique, caricature féroce des sociétés modernes, ironie, farce, désenchantement, mélancolie et recherches narratives et formelles inédites[6]. Son œuvre ouvre une interrogation sur la place de l'individu et du peuple dans l'histoire en explorant la mémoire intime et sociale, confrontée à l'épreuve du temps[6].

En 2009, il crée le Bari International Film Festival.

Il annonce le 29 août 2011 la fin de sa carrière de réalisateur au quotidien Il Tempo, souhaitant ne pas faire le film de trop. Il déclare sentir ne plus faire partie du monde du cinéma d'aujourd'hui : « Les logiques de production et de distribution ne me ressemblent plus. [...] Aujourd'hui, seul le marché décide[7]. »

En 2013, il présente à la Mostra de Venise Qu'il est étrange de s'appeler Federico, un film entre fiction et documentaire sur sa relation avec Federico Fellini[8].

Le 19 janvier 2016, Ettore Scola meurt à l'âge de 84 ans d'une chirurgie cardiaque à Rome. Il avait été admis au service de chirurgie cardiaque de la polyclinique de Rome, et avait sombré dans le coma deux jours avant son décès. Sa femme est morte en 2022 à 93 ans.

Politiquement, il était très proche du Parti communiste italien[9].

Filmographie

Scénariste

RĂ©alisateur

Scola est également scénariste ou co-scénariste de l'ensemble des films qu'il a réalisés.

Distinctions

Notes et références

  1. Thomas Sotinel, « Mort d’Ettore Scola, maître du grotesque et des regrets », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  2. Ettore Scola sur le site d'Allociné.fr
  3. « E VIVA L'ITALIA! », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ): « En 1948, Scola, 16 ans, pousse la même porte, fait la connaissance des mêmes écrivains, qui l'engagent comme nègre ».
  4. Interview d'Ettore Scola par Thierry Ardisson (2004) sur ina.fr, consulté le 25 mai 2014.
  5. Ettore Scola sur le site de l'encyclopédie Larousse, consulté le 25 juin 2014.
  6. Ettore Scola sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 25 juin 2014.
  7. Ettore Scola fait ses adieux au 7e art
  8. Franck Nouchi, « Ettore Scola : "Fellini mentait, oui, mais avec philosophie" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Décès du réalisateur italien Ettore Scola. « Cinéaste politique », L'Express, 19 janvier 2016

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles Beaud, L'Histoire de l'Italie Ă  travers l'Ĺ“uvre d'Ettore Scola, LettMotif, 2013, 180 p.
  • (it) Ennio Bispuri, Ettore Scola : un umanista nel cinema italiano, Bulzoni, Roma, 2006, 417 p. (ISBN 88-7870-103-3)
  • Catherine Brunet, Le monde d'Ettore Scola : la famille, la politique, l'histoire, l'Harmattan, Paris, 2012, 379 p. (ISBN 978-2-296-96766-3) (texte remaniĂ© d'une thèse)
  • Michel Sportisse, prĂ©face de Jean Antoine Gili, La Rome d'Ettore Scola, Éditions Le Clos Jouve, 2019, 138 p. (ISBN 978-2-9569413-1-6)

Liens externes

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