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Les FrĂšres Karamazov

Les FrĂšres Karamazov (en russe : Братья ĐšĐ°Ń€Đ°ĐŒĐ°Đ·ĐŸĐČы) est le dernier roman de l'Ă©crivain russe Fiodor DostoĂŻevski.

Les FrĂšres Karamazov
Image illustrative de l’article Les Frùres Karamazov
PremiĂšre page de la premiĂšre Ă©dition des FrĂšres Karamazov

Auteur Fiodor DostoĂŻevski
Pays Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Genre Roman
Version originale
Langue Russe
Titre Братья ĐšĐ°Ń€Đ°ĐŒĐ°Đ·ĐŸĐČы
Éditeur Le Messager russe
Date de parution 1879-1880

Publié sous forme de feuilleton dans Le Messager russe de janvier 1879 à novembre 1880 (la premiÚre édition séparée date de 1880), le roman connut un trÚs grand succÚs public dÚs sa parution[1].

Le roman explore des thĂšmes philosophiques et existentiels tels que Dieu, le libre arbitre ou la moralitĂ©. Il s'agit d'un drame spirituel oĂč s'affrontent diffĂ©rentes visions morales concernant la foi, le doute, la raison et la Russie moderne.

Dostoïevski a composé une grande partie du roman à Staraïa Roussa, qui est aussi le cadre principal du roman (sous le nom de Skotoprigonievsk). Au début de l'année 1881, Dostoïevski songeait à donner une suite au roman, dont l'action se déroulerait vingt ans plus tard[2] - [3].

Depuis sa publication, le livre est considĂ©rĂ© comme un chef-d'Ɠuvre de la littĂ©rature mondiale et a Ă©tĂ© acclamĂ© par des Ă©crivains comme Albert Camus[4], William Faulkner ou Orhan Pamuk[5] et des personnalitĂ©s comme Sigmund Freud[6] et Albert Einstein[7].

ThĂšme

L'intrigue principale tourne autour des trois fils de Fiodor Pavlovitch Karamazov, homme impudique, vulgaire et sans principes, et du parricide commis par l'un d'entre eux. En rĂ©alitĂ©, les enfants sont au nombre de quatre puisque le pĂšre donne naissance Ă  un bĂątard qu'il nommera Smerdiakov. Chacun des trois fils reprĂ©sente un idĂ©al-type de la sociĂ©tĂ© russe de la fin du XIXe siĂšcle : Aliocha, le benjamin, est un homme de foi ; Ivan, le deuxiĂšme fils, est un intellectuel matĂ©rialiste qui cherche Ă  savoir si tout est permis, dans la mesure oĂč Dieu n'existe pas ; Dmitri, leur trĂšs exaltĂ© demi-frĂšre aĂźnĂ©, est un homme impĂ©tueux en qui le vice et la vertu se livrent une grande bataille : ce dernier incarne, selon l'auteur lui-mĂȘme, « l'homme russe ».

GenĂšse du roman

En octobre 1877, Fiodor DostoĂŻevski, en petite santĂ©, annonce le prochain arrĂȘt du Journal d'un Ă©crivain, pĂ©riodique qu'il publie, plus ou moins rĂ©guliĂšrement, depuis 1873 et qui connaĂźt un certain succĂšs. MalgrĂ© les protestations de ses lecteurs, dans le numĂ©ro de , il annonce qu'il s'agit de la derniĂšre livraison de la revue.

Le 27 dĂ©cembre 1877 ( dans le calendrier grĂ©gorien), mort du poĂšte et critique NikolaĂŻ Nekrassov, celui-lĂ  mĂȘme qui avait rĂ©vĂ©lĂ© le talent du jeune DostoĂŻevski en 1845 et fait connaĂźtre son premier roman, Les Pauvres Gens. C'est l'occasion pour DostoĂŻevski de se souvenir du rĂŽle essentiel de Nekrassov dans sa vie et de relire l'ensemble de l'Ɠuvre de Nekrassov. Dans le rĂ©cit qu'il donne de son dernier entretien avec le poĂšte mourant (mi-), DostoĂŻevski Ă©voque la fameuse nuit blanche de :

« Et voilà que trente ans aprÚs, je me suis souvenu à nouveau de cette minute, et ce fut comme si je la vivais à nouveau, assis au chevet de Nekrasov malade... Et nous avons vécu toute notre vie séparés. Sur son lit de douleur, il se souvient maintenant de ses amis disparus. »

— Fiodor Dostoïevski[8].

DostoĂŻevski habite la rue IamskaĂŻa lorsqu'il rĂ©dige ses premiĂšres notes pour un « grand roman » en avril 1878. En , il a assistĂ© au procĂšs de la rĂ©volutionnaire VĂ©ra Zassoulitch et y puise des Ă©lĂ©ments factuels pour le procĂšs de Dimitri Karamazov[9] - [10]. Le , l'auteur perd son fils de trois ans, Alexis, mort d'Ă©pilepsie, affection qu'il a hĂ©ritĂ©e de son pĂšre. Le travail prĂ©paratoire du roman est trĂšs probablement arrĂȘtĂ©. L'Ă©crivain est trĂšs affectĂ© et dĂ©cide de se rendre au MonastĂšre d'Optina, un centre de la spiritualitĂ© russe, avec Vladimir Soloviev[9] avec lequel il s'entretient de son roman :

« L'Église en tant qu'idĂ©al social positif devant ĂȘtre l'idĂ©e centrale du nouveau roman ou de la nouvelle sĂ©rie de romans dont seul a vu le jour Les FrĂšres Karamazov. »

— Vladimir Soloviev[11].

Il quitte PĂ©tersbourg le 18 juin et arrive le 25 juin au monastĂšre, oĂč il passe deux jours et s'entretient de son projet de roman avec le starets Ambroise, prototype du starets Zosime[9]. À la fin juillet, en mauvaise santĂ©. il part se soigner Ă  Ems, oĂč il retourne en septembre.

En , les deux premiers chapitres sont achevés ; en novembre, l'écrivain les envoie au Messager russe, qui en annonce la future parution (à partir de ) en décembre. En janvier et , rédaction des troisiÚme et quatriÚme livres. En , lectures publiques des FrÚres Karamazov et de Crime et Chùtiment. Dostoïevski reçoit beaucoup de témoignages d'admiration. En , il termine le chapitre « La légende du Grand Inquisiteur »[12].

En , la rĂ©daction est interrompue par l'invitation qu'il a reçue pour l'inauguration du monument d'Alexandre Pouchkine. À cette occasion, il prononce le Discours sur Pouchkine.

Le 8 novembre 1880 ( dans le calendrier grégorien), Dostoïevski envoie l'épilogue du roman au Messager russe et écrit : « Mon roman est terminé. Voici trois ans que j'y travaille, deux ans qu'on le publie. C'est pour moi une minute significative... Permettez-moi de ne pas prendre congé de vous. J'ai l'intention de vivre et d'écrire encore vingt ans. Ne gardez pas un mauvais souvenir de moi[13]. »

En : Parution en Ă©dition sĂ©parĂ©e, tirĂ©e Ă  3000 exemplaires, c'est un Ă©norme succĂšs. L'Ă©crivain porte lui-mĂȘme un exemplaire au tsarĂ©vitch[3].

Fiodor Dostoïevski meurt le 28 janvier 1881 ( dans le calendrier grégorien).

Résumé

Note de l’auteur

DostoĂŻevski entame son roman par une brĂšve introduction dans laquelle il joue avec son lecteur et tente de justifier l’intĂ©rĂȘt qu’il porte au « hĂ©ros » du livre, AlexeĂŻ Fiodorovitch, alias Aliocha. Il y indique qu’il y a en fait deux romans, l’essentiel Ă©tant le second. Pour lui, le « premier roman » s’est dĂ©roulĂ© il y a treize annĂ©es, dans la premiĂšre jeunesse du hĂ©ros. Il termine par un pied-de-nez : « Bon voilĂ  toute l’introduction. J’en conviens parfaitement, elle ne sert Ă  rien du tout, mais, puisqu’elle est Ă©crite, qu’elle reste. Sur ce, au fait[14]. »

Fiodor Pavlovitch Karamazov

Fiodor Pavlovitch Karamazov est un riche propriĂ©taire terrien, dĂ©pravĂ© et incohĂ©rent, Il a Ă©tĂ© mariĂ© deux fois et a eu trois fils : Dimitri Fiodorovitch du premier lit et Ivan et Alexis du second. Sa premiĂšre femme, AdĂ©laĂŻde Ivanovna Mioussov, Ă©tait issue d’une famille de nobles assez riches et bien nĂ©s, belle et d’une intelligence vive. Elle quitte son mari pour un sĂ©minariste et meurt de la typhoĂŻde (ou de faim) quand son fils Dimitri n’a que trois ans.

Il se débarrasse de son premier fils

Fiodor dĂ©laisse son fils Dimitri dont s’occupe alors Grigori, son domestique. L’enfant est ensuite recueilli par le cousin de sa mĂšre, Pierre Alexandrovitch Mioussov, puis change quatre fois de foyer en allant Ă  chaque fois chez des parents.

Dimitri grandit convaincu d’avoir hĂ©ritĂ© d’une certaine fortune de sa mĂšre et de connaĂźtre l’indĂ©pendance Ă  sa majoritĂ©. Il vit une adolescence et une jeunesse dĂ©sordonnĂ©es puis retourne chez son pĂšre Ă  sa majoritĂ© aprĂšs avoir accumulĂ© beaucoup de dettes. Chez son pĂšre, il rĂ©alise vite qu’il n’y a en fait plus rien des biens que lui avait laissĂ©s sa mĂšre.

Second mariage et nouveaux enfants

Fiodor Pavlovitch Karamazov se remarie quelques annĂ©es plus tard Ă  Sophie Ivanovna. Sophie Ivanovna est orpheline et sans famille depuis l’enfance et a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e par la veuve d’un gĂ©nĂ©ral. Elle se marie contre l’avis de celle-ci qui, en consĂ©quence, lui refuse une dot. Deux enfants, Ivan et Alexis, naissent un an et trois ans aprĂšs le mariage. À la mort de leur mĂšre, Ivan a sept ans et Alexis quatre.

Les enfants sont Ă  nouveau recueillis par Grigori puis la veuve du gĂ©nĂ©ral qui avait Ă©levĂ© leur mĂšre les rĂ©cupĂšre. La veuve meurt vite en laissant un pĂ©cule aux deux enfants, pĂ©cule que fait fructifier son hĂ©ritier Efim Petrovitch Polenov qui Ă©lĂšve les enfants Ă  son tour. Ivan est un enfant renfermĂ© et brillant. Il frĂ©quente plus tard l’universitĂ© en Ă©crivant dans des revues littĂ©raires.

Ivan revient chez son pĂšre en partie sur la demande et pour les affaires de Dimitri qu’il rencontre pour la premiĂšre fois Ă  l’ñge adulte mĂȘme s’il est dĂ©jĂ  entrĂ© en correspondance avec son demi-frĂšre.

Le troisiĂšme fils : Alexis

Alexis, altruiste prĂ©coce, a choisi Ă  dix-neuf ans la voie monastique aprĂšs avoir rencontrĂ© le starets Zosime. Enfant, Ă  l’école, il ne cherchait jamais Ă  se mettre en avant. Il ignorait la rancune, il Ă©tait pur et pudique. Taciturne, il a montrĂ© trĂšs jeune de l’amour pour ses semblables et une foi absolue dans l’homme. La voie monacale s’impose Ă  lui et offre une solution idĂ©ale Ă  son Ăąme.

Il arrive Ă  vingt ans chez son pĂšre, sans finir ses Ă©tudes au lycĂ©e, sur une impulsion, dans une maison qui est un repaire de dĂ©bauche. Il a le don particulier d’inspirer l’affection et tout le monde l’aime, mĂȘme son pĂšre. Un jour il cherche Ă  retrouver la tombe de sa mĂšre, son pĂšre ignore oĂč elle est mais le domestique Grigori la lui indique. C’est Grigori qui a posĂ© la pierre tombale. C’est aprĂšs avoir vu la tombe de sa mĂšre qu’il annonce Ă  son pĂšre sa volontĂ© de rentrer au monastĂšre.

Les starets

Alexis s’engage dans la voie monastique en tant que novice. Au monastĂšre il a rencontrĂ© le starets Zosime. Il comprend que celui qui se voue au starets abdique sa propre volontĂ© et la lui remet en obĂ©issance complĂšte avec un renoncement total de soi-mĂȘme. Le starets est investi d’un pouvoir dans certains cas illimitĂ©. Alexis a une foi absolue dans la force spirituelle de son maĂźtre, dĂ©positaire de la vĂ©ritĂ© de Dieu.

L’arrivĂ©e au monastĂšre

Une rĂ©union familiale se prĂ©pare dans la cellule du starets entre tous les membres de la famille pour trouver une mĂ©diation entre Dimitri et son pĂšre au sujet de l’hĂ©ritage. C’est Fiodor Pavlovitch qui a suggĂ©rĂ© ce lieu de rĂ©union. Pierre Alexandrovitch Mioussov y participe Ă©galement et arrive au monastĂšre avec un parent Ă©loignĂ©, Pierre Fomitch Kalganov. Arrivent ensuite Fiodor et Ivan.

Le vieux bouffon

Dimitri n’étant pas arrivĂ©, Fiodor entame la conversation avec le starets d’une attitude provocatrice qui choque Mioussov. Le starets ne s’en inquiĂšte pas. Il demande Ă  Fiodor de ne pas se mentir Ă  lui-mĂȘme et de ne pas Ă©couter ses mensonges. D’aprĂšs le starets, celui qui se ment Ă  lui-mĂȘme et Ă©coute ses propres mensonges ne distingue plus aucune vĂ©ritĂ© ni en lui, ni autour de lui, et il perd le respect de lui et des autres. Ne respectant personne il cesse d’aimer et pour s’occuper et se distraire en l’absence d’amour s’adonne aux passions et aux grossiĂšres dĂ©lices, il en arrive Ă  une bestialitĂ© dans ses vices par mensonge incessant Ă  l’égard des autres et de lui-mĂȘme. Celui qui se ment Ă  lui-mĂȘme est le premier Ă  s’offenser pour enjoliver, il exagĂšre pour complĂ©ter le tableau, chicane sur les mots, fait une montagne d’une souris. Il s’offense jusqu’au plaisir, jusqu’à en Ă©prouver une grande satisfaction et par lĂ -mĂȘme dĂ©clenche une vĂ©ritable rancune.

Les femmes croyantes

Dans l’ermitage, des femmes attendent pour voir le starets, des femmes du peuple et une femme distinguĂ©e, Madame Khokhlakov, accompagnĂ©e de sa fille, Lise, ĂągĂ©e de quatorze ans et paralysĂ©e des jambes. Parmi les femmes, quelques « possĂ©dĂ©es », une femme ayant perdu ses quatre enfants et une femme ayant souhaitĂ© la mort de son mari viennent chercher une bĂ©nĂ©diction. Le starets leur accorde le pardon ou les bĂ©nit.

Une dame de peu de foi

Madame Khokhlakov observe la conversation des femmes et la bĂ©nĂ©diction avec le peuple. Elle confie au starets que sa fille Lise va mieux grĂące Ă  Alexis. La mĂšre avoue au starets son manque de foi. Le starets lui prodigue des conseils en retour afin d’y remĂ©dier. Enfin l’assistance rĂ©alise qu’Alexis est trĂšs troublĂ© par la jeune Lise.

Ainsi soit-il

Le starets s’absente. Dimitri pour qui tout le monde s’est rĂ©uni n’est toujours pas arrivĂ©. Ivan, deux moines et Mioussov discutent des tribunaux ecclĂ©siastiques sur lesquels Ivan a Ă©crit, arguant de la nĂ©cessitĂ© de sĂ©parer l’Etat et l’Eglise. Tandis que le starets argumente que l’Etat devrait se transformer en Eglise pour le bien de la sociĂ©tĂ©, Mioussov voit en le starets un socialiste chrĂ©tien qu’il tient comme bien plus redoutable qu’un socialiste athĂ©e. Dimitri arrive enfin.

Pourquoi un tel homme vit-il ?

Dimitri finit par arriver Ă  la rĂ©union. La conversation continue sur la comparaison entre les buts finaux du socialisme et du christianisme et sur la disparition chez les hommes de la croyance en l’immortalitĂ© de leur Ăąme.

Dimitri revient sur le sujet de la rĂ©union : la spoliation de l’hĂ©ritage de sa mĂšre par son pĂšre. En rĂ©ponse, son pĂšre accuse Dimitri de vouloir lui soutirer de l’argent, d’avoir sĂ©duit une jeune femme Katerina Ivanovna et de lui avoir promis le mariage tout en frĂ©quentant une autre femme, une « sĂ©ductrice », Grouchenka.

Dimitri accuse Ă  son tour son pĂšre d’utiliser cette femme dont il est aussi tombĂ© amoureux pour le faire mettre en prison. Le starets interrompt la dispute entre les deux hommes en se prosternant devant Dimitri pour le faire taire.

Le séminariste arrive

Alexis retrouve le starets dans sa chambre. Celui-ci lui enjoint de quitter le monastùre pour s’occuper de sa famille.

Rakitine, qui est sĂ©minariste au monastĂšre avec Alexis, le rejoint et parle de la prosternation du starets devant Dimitri qu’il interprĂšte comme un prĂ©sage d’un drame entre le pĂšre et le fils. Rakitine revient sur Katerina Ivanovna et Grouchenka, apprenant Ă  Alexis que son frĂšre Ivan est amoureux de Katerina Ivanovna qui est aussi trĂšs bien dotĂ©e. Alexis interroge Rakitine sur Grouchenka qu’il semble bien connaĂźtre, pensant qu’elle est sa parente. Rakitine est outrĂ© et dit d’elle qu’elle est une fille de joie, mais Alexis comprend qu’il passe tout de mĂȘme beaucoup de temps avec elle.

Le scandale

Les membres de la rĂ©union se prĂ©parent Ă  aller dĂ©jeuner. AprĂšs s’ĂȘtre fait excuser pour le dĂ©jeuner, Fiodor revient sur sa dĂ©cision et y participe. Au sortir du dĂ©jeuner Fiodor, Ă  son tour, ordonne Ă  Alexis de revenir chez lui et de quitter le monastĂšre.

A l’office

Il y a plusieurs annĂ©es de cela, Fiodor Pavlovitch vivait dans sa maison avec son fils Ivan et son couple de domestiques, Grigori Vassilievitch Koutouzov et Martha Ignatievna. Le couple n’avait eu qu’un seul enfant qui Ă©tait mort Ă  quinze jours de la fiĂšvre aphteuse. Un soir oĂč Grigori entendit des cris de bĂ©bĂ©, il rĂ©alisa que Elisabeth Smerdiachtchaia, l’innocente du village, avait accouchĂ© dans leur jardin.

Elisabeth Smerdiachtchaia

Elisabeth Ă©tait une innocente du village qui ne parlait mĂȘme pas. Elle vivait de la charitĂ© des habitants du village et avait Ă©tĂ© violĂ©e un soir alors que traĂźnait une demi-douzaine d’hommes dont faisait partie Fiodor Pavlovitch. C’était peu aprĂšs le mort de la premiĂšre femme de ce dernier. Bien que rien ne put prouver que Fiodor Ă©tait le pĂšre de l’enfant, l’innocente vint accoucher dans son jardin et mourut dans la foulĂ©e. Grigori accueillit l’enfant et l’éleva. Fiodor le surnomma Smerdiakov et il devint le deuxiĂšme domestique de la maison, travaillant en tant que cuisinier.

Confession d’un cƓur ardent en vers

Alexis est chez son pùre et il reçoit une lettre de Katerina Ivanovna. Il confie à Dimitri qu’il a reçu cette missive et Dimitri exprime en vers son amour pour Katerina Ivanovna.

Confession d’un cƓur ardent par anecdotes

Dimitri raconte Ă  Alexis comment il s’est fait de Katerina Ivanovna sa crĂ©anciĂšre puis sa dĂ©bitrice. Dimitri travaillait alors Ă  l’armĂ©e sous les ordres du pĂšre colonel de Katerina Ivanovna. Dans le besoin, le pĂšre colonel Ă©tait soupçonnĂ© d’irrĂ©gularitĂ©s : dĂ©positaire pour l’armĂ©e de quatre mille cinq cent roubles, il les prĂȘtait rĂ©guliĂšrement pour des pĂ©riodes de quelques jours. Un jour, les fonds ne lui furent pas rendus et le colonel fut sommĂ© de rembourser le montant empruntĂ©. Dimitri l’apprĂźt et fit part Ă  sa fille Katerina Ivanovna de sa capacitĂ© Ă  l’aider en lui donnant une lettre au porteur de cinq mille roubles.

Confession d’un cƓur ardent «Cul par-dessus tĂȘte»

Peu aprĂšs, la principale parente de Katerina Ivanovna dĂ©cida de la doter largement. Katerina Ivanovna remboursa Dimitri illico en lui faisant une dĂ©claration d’amour et lui demandant de l’épouser. Dimitri demanda alors Ă  Ivan d’aller voir Katerina Ivanovna et celui-ci en tomba amoureux. MalgrĂ© cela, Dimitri se fiança Ă  Katerina Ivanovna. Peu aprĂšs, Katerina Ivanovna lui confia trois mile roubles en lui demandant de les envoyer discrĂštement Ă  sa sƓur Ă  Moscou. Dimitri rencontra peu aprĂšs Grouchenka, en tomba follement amoureux et dĂ©pensa avec elle les trois mille roubles confiĂ©s par Katerina Ivanovna qu’il ne put donc envoyer Ă  sa sƓur.

Dimitri apprit peu aprÚs que son pÚre Fiodor était aussi tombé amoureux de Grouchenka et avait préparé une enveloppe avec trois mille roubles à la disposition de Grouchenka si elle acceptait de venir avec lui. Smerdiakov était aussi au courant de la proposition.

AprĂšs avoir racontĂ© cette histoire Ă  Alexis, Dimitri lui annonce qu’il veut briser ses fiançailles avec Katerina Ivanovna et Ă©pouser Grouchenka.

Smerdiakov

Smerdiakov a maintenant vingt-quatre ans. ÉlevĂ© par Grigori, il a Ă©tĂ© formĂ© Ă  la cuisine Ă  Moscou avant de revenir travailler chez Fiodor. Taciturne, il est atteint de frĂ©quentes et violentes crises d’épilepsie. Il a aussi appris Ă  lire tout seul et fait preuve d’une remarquable intelligence.

Une controverse

Dans une boutique, Smerdiakov est entrainĂ© dans une discussion sur le sort d’un soldat sommĂ© par des musulmans de renoncer au christianisme Ă  moins d’ĂȘtre tuĂ©. Smerdiakov argumente que le soldat aurait pu renoncer au christianisme pour sauver sa vie puis revenir sur sa dĂ©cision sans renier sa foi. Fiodor, Alexis, Ivan et Grigori s’opposent sur la question.

En dégustant le cognac

Fiodor demande aux domestiques de partir puis devise avec ses fils sur l’existence de Dieu et sur l’immortalitĂ©. Fiodor se fait alors dĂ©sobligeant pour les femmes et sa deuxiĂšme femme, la « possĂ©dĂ©e », en prĂ©sence d’Alexis et d’Ivan.

Les luxurieux

Dimitri rentre comme une furie dans la piĂšce oĂč se trouve Fiodor, persuadĂ© de la prĂ©sence de Grouchenka. Ils se battent et sont sĂ©parĂ©s par Ivan et Alexis.

Fiodor confie à Alexis avoir peur de Dimitri mais encore bien plus d’Ivan. Il lui demande aussi de parler à Grouchenka pour comprendre qui de Fiodor ou de Dimitri elle choisira.

Les deux ensemble

Alexis va chez Katerina Ivanovna, envoyĂ© par Dimitri pour casser leurs fiançailles. Katerina Ivanovna se raccroche Ă  son amour pour Dimitri et affirme vouloir le sauver. Elle ne croit pas Ă  l’amour qu’il porte Ă  Grouchenka qu’elle voit comme une passion qui ne peut durer. Par derriĂšre, elle a fait venir Grouchenka et l’introduit dans la conversation. Grouchenka lui a fait comprendre qu’elle a aimĂ© un fonctionnaire rencontrĂ© des annĂ©es auparavant. Alors que Katerina Ivanovna comprend que Grouchenka ne s’intĂ©resse pas Ă  Dimitri, cette derniĂšre revient sur ses mots et redit son intĂ©rĂȘt pour Dimitri, accusant Katerina Ivanovna de vendre sa beautĂ©. Katerina Ivanovna se sent trahie.

Encore une réputation de perdue

Une servante remet à Alexis un billet de Lise Khokhlakov qui lui déclare alors son amour.

Le pÚre Théraponte

Le starets Zosime est en train de mourir quand Alexis vient le voir. Dans le monastĂšre vit aussi le pĂšre ThĂ©raponte, adversaire du starets, ermite et silenciaire. Il dĂ©taille Ă  Alexis sa vie d’ermite et les bienfaits du jeĂ»ne extrĂȘme dans lequel il vit. Le starets Zosime rĂ©clame Alexis puis lui enjoint de rejoindre son pĂšre et ses frĂšres auprĂšs de qui il a des choses Ă  accomplir. Le starets promet Ă  Alexis de ne pas mourir avant de l’avoir revu une derniĂšre fois.

Chez le pĂšre

Alexis passe chez son pĂšre qui comprend que Dimitri voudrait Ă©pouser Grouchenka, laissant Katerina Ivanovna Ă  son frĂšre Ivan. Mais Fiodor ne se rĂ©sout pas Ă  laisser tomber Grouchenka qu’il pense pouvoir Ă©pouser grĂące Ă  son argent. Alexis lui confie que Katerina Ivanovna ne veut pas lĂącher Dimitri de son cĂŽtĂ©.

Il se commet avec des Ă©coliers

Alors qu’Alexis se dirige vers la maison des Khokhlakov, il est pris sur le chemin au milieu d’une bataille d’enfants qui jettent des pierres Ă  l’un d’entre eux, un petit garçon en disgrĂące. Alexis essaie de les raisonner. Alors qu’il n’obtient rien des enfants qui continuent Ă  se jeter des pierres, l’enfant en disgrĂące lui mord profondĂ©ment la main. Il essaie de comprendre pourquoi l’enfant l’a attaquĂ© sans raison, n’y parvient pas mais se promet d’élucider la question.

Chez les Khokhlakov

Alexis arrive chez les Khokhlakov. Lise le supplie immĂ©diatement de lui rendre la lettre d’amour qu’elle lui a envoyĂ©e la veille mais il ne l’a pas sur lui. Il lui promet de le la lui rendre aprĂšs ĂȘtre repassĂ© au monastĂšre. Il lui promet aussi de l’épouser, ne voyant pas comment il pourrait trouver meilleure Ă©pouse et persuadĂ© qu’il pourrait l’aimer. Lise devient tout Ă  coup irritable et s’inquiĂšte qu’il n’ait attrapĂ© la rage de la morsure infligĂ©e par le garçon. Alexis part car il veut voir Katerina Ivanovna avant de retourner au monastĂšre.

Le déchirement dans le salon

Alexis se persuade que Katerina Ivanovna aime Ivan mais s’est convaincue de son amour pour Dimitri. Katerina Ivanovna raconte comment, dans un accĂšs de rage, Dimitri a frappĂ© et humiliĂ© Sneguirev, un officier Ă  la retraite. Des enfants assistaient Ă  la scĂšne et ont implorĂ© Dimitri de laisser Sneguirev qui est le pĂšre de l’un d’entre eux. Katerina Ivanovna, se sentant trahie comme Sneguirev par Dimitri, propose de donner Ă  Sneguirev deux cents roubles pour l’aider dans son extrĂȘme pauvretĂ©.

Le dĂ©chirement dans l’isba

Alexis passe voir la famille Sneguirev pour proposer rĂ©paration de la part de Dimitri qui regrette son geste. Le pĂšre Sneguirev prĂ©sente sa famille, sa femme handicapĂ©e, ses trois filles et son fils, le garçon qui a mordu Alexis un peu plus tĂŽt dans la journĂ©e. L’enfant est fiĂ©vreux.

Et en plein air

Sneguirev explique comment, harcelĂ© Ă  l’école par les autres enfants du fait du dĂ©shonneur subi par son pĂšre, son fils Ilioucha a voulu le venger en mordant Alexis. Sneguirev explique aussi comment la pauvretĂ© l’a empĂȘchĂ© de provoquer en duel ou de traduire en justice Dimitri aprĂšs son agression. Alexis lui propose enfin les deux cents roubles de Katerina Ivanovna. Sneguirev imagine d’abord combien cette manne va changer sa vie mais y renonce finalement pour ne pas trahir son honneur.

Les accordailles

Smerdiakov discute avec Maria Kondratieva qu’il frĂ©quente. Il s’insurge des idĂ©es reçues et des stigmates liĂ©s Ă  sa naissance qu’on lui rappelle sans cesse. Il constate que Dimitri Fiodorovitch se tient mal, ne sait rien faire et est pourtant honorĂ© par tous. Smerdiakov aimerait ouvrir un cafĂ©-restaurant Ă  Moscou. Alexis les interrompt et s’enquiert auprĂšs de Smerdiakov de Dimitri. Smerdiakov indique que Dimitri et lui doivent se voir au cabaret.

Smerdiakov avec la guitare

Alors qu’Alexis se rend chez son pĂšre pour surprendre Dimitri en escaladant les murs de la propriĂ©tĂ©, il tombe sur Smerdiakov chantant Ă  la guitare et discutant avec une femme, Maria Kondratievna. Smerdiakov dit son amertume de ses origines. Alexis soudain Ă©ternue et Smerdiakov s’étonne qu’Alexis soit lĂ  alors que la porte est verrouillĂ©e. Smerdiakov se plaint Ă  Alexis que Dimitri est excessivement dur avec lui.

Les frĂšres font connaissance

Alexis et Ivan se retrouvent au cabaret. Depuis trois mois qu’ils vivent l’un prĂšs de l’autre, ils n’ont pas vraiment discutĂ© et Ivan dĂ©clare Ă  Alexis combien il a envie de mieux le connaĂźtre. Ils discutent de l’existence de Dieu.

La rébellion

Ivan et Alexis discutent de l’amour du prochain. Ivan ne voit pas l’amour du prochain autour de lui car le monde a Ă©tĂ© construit sur la base de la souffrance, entre adultes mais surtout vis-Ă -vis des enfants parfois cruellement traitĂ©s dans certaines familles. Ivan confie Ă  Alexis qu’il a imaginĂ© un long poĂšme intitulĂ© le grand inquisiteur.

Le Grand Inquisiteur

Dans son poĂšme, Ivan imagine la rencontre Ă  SĂ©ville entre un Inquisiteur et JĂ©sus qui serait de retour 1500 ans aprĂšs sa mort. L’Inquisiteur accuse JĂ©sus d’avoir infligĂ© Ă  l’espĂšce humaine le fardeau de la libertĂ© et veut le faire brĂ»ler. AprĂšs un long inquisitoire, JĂ©sus s’avance en silence vers l’Inquisiteur et l’embrasse sur les lĂšvres. L’Inquisiteur, surpris et Ă©mu, lui demande de ne jamais plus revenir et le laisse partir.

Alexis, aprÚs avoir écouté le poÚme, et Ivan se quittent avec respect et affection.

Fort obscur encore

Ivan rencontre Smerdiakov et les deux initient une longue conversation. Ivan est conscient de l’intelligence de Smerdiakov qui lui confie son malaise d’ĂȘtre pris en conflit entre Fiodor et Dimitri sur Grouchenka, les deux hommes lui demandant d’intervenir auprĂšs de la jeune femme. Fiodor a mis au point un stratagĂšme avec Smerdiakov pour ĂȘtre prĂ©venu de l’arrivĂ©e de Grouchenka. Smerdiakov confie Ă  Ivan que, Fiodor n’ayant pas fait de testament, Grouchenka pourrait mettre la main sur l’argent de Fiodor et dĂ©shĂ©riter ainsi les trois fils.

Il est toujours curieux de causer avec un homme intelligent

Ivan passe la nuit chez son pĂšre et l’espionne : il regarde comment Fiodor vit et bouge dans sa maison. Le lendemain matin, Fiodor Ă©carte Ivan en lui demandant d’aller Ă  Tchermachnia pour ses affaires. Tandis que ce dernier se prĂ©pare Ă  ce long voyage en train et en voiture Ă  cheval, Smerdiakov fait une crise d’épilepsie. Fiodor lui se prĂ©pare Ă  la visite de Grouchenka le soir mĂȘme.

Le starets Zosime et ses visiteurs

Alexis rend visite au starets entourĂ© de ses proches. À l’aube de la mort, il se promet de ne pas mourir avant d’avoir eu une derniĂšre longue conversation avec ses plus proches, quatre moines et Alexis. Le starets veut leur raconter ce qui l’a menĂ© Ă  son apostolat monastique.

Fragments de la vie du starets Zosime, endormi dans le Seigneur, rĂ©digĂ©s d’aprĂšs ses propres paroles par Alexis Fiodorovitch Karamazov

Sur son lit de mort, le starets Zosime raconte son enfance. ÉlevĂ© par sa mĂšre veuve, il voit son frĂšre de huit ans son aĂźnĂ© mourir Ă  dix-sept ans, touchĂ© quelques mois avant sa mort par la beautĂ© de la vie qui l’entoure. À l’adolescence il entre dans une Ă©cole de cadets dont il sort quelques annĂ©es plus tard, reconnu pour sa grande force de caractĂšre et aurĂ©olĂ© d’avoir renoncĂ© au tir qu’il Ă©tait en droit de porter Ă  son adversaire lors d’un duel.

C’est en brutalisant un jour son aide de camp fidĂšle, Athanase, qu’il dĂ©cide de devenir moine et de se donner Ă  une vie de don et de partage.

Plus tard, il se lie d’amitiĂ© avec un homme reconnu bien plus ĂągĂ© qui lui avoue avoir tuĂ© par passion quatorze annĂ©es auparavant. Contre toute attente, il l’amĂšne Ă  se dĂ©noncer.

Extraits des entretiens et des enseignements du starets Zosime

Zosime revient sur son rĂŽle de moine dans la sociĂ©tĂ©. Il prĂȘche le pardon, l’humilitĂ©, l’égalitĂ© entre les hommes et la force de l’amour avant de mourir.

L’odeur dĂ©lĂ©tĂšre

La dĂ©pouille du moine Zosime, moine et ascĂšte, est prĂ©parĂ©e pour les obsĂšques mais elle dĂ©gage trĂšs vite une odeur pestilentielle. Or, la putrĂ©faction est associĂ©e au refus de Dieu d’accorder le salut au mort. TrĂšs vite, en raison de l’odeur du cadavre, le respect Ă©prouvĂ© pour le starets est remis en cause et des reproches se mettent Ă  pleuvoir sur le dĂ©funt : sur sa gourmandise, sur son abus du sacrement de confession que viendrait confirmer la vitesse de putrĂ©faction de son corps.

Un pareil moment

Alexis est dĂ©sabusĂ© et Ă©prouvĂ© par le mouvement de dĂ©sapprobation aprĂšs la mort du starets. Rakitine essaie de le faire revenir Ă  la raison. Il lui offre Ă  manger et lui propose d’aller voir Grouchenka.

L’oignon

Alexis se rend avec Rakitine chez Grouchenka. Jolie fille de vingt-deux ans, protĂ©gĂ©e du marchand Somsonov, elle a peu Ă  peu acquis sa libertĂ© par sa dĂ©brouillardise et son sens des affaires. Alexis se rend vite compte que c’est Grouchenka qui voulait le voir et a demandĂ© Ă  Rakitine de le faire venir moyennant rĂ©munĂ©ration.

Grouchenka relate la lĂ©gende de l’oignon : une vielle femme mĂ©chante Ă©tait morte et avait Ă©tĂ© jetĂ©e par le diable dans un Ă©tang. Son ange gardien en parla Ă  Dieu en relatant qu’elle aurait donnĂ©, quand elle Ă©tait vivante, un oignon Ă  une mendiante. Dieu demanda Ă  l’ange gardien de tendre Ă  la veille femme dans l’étang un oignon, qu’elle s’y accroche et qu’elle aille au paradis si l’oignon tient, mais qu’elle reste dans l’étang si l’oignon se casse. L’ange gardien fit ce que lui demandait Dieu et alors qu’il l’avait presque sortie de l’étang, les autres damnĂ©s de l’étang s’accrochĂšrent Ă  la vieille femme. La vielle femme se mit Ă  leur donner des coups de pied pour s’en dĂ©barrasser et tout Ă  coup l’oignon cassa. La bonne femme retomba dans l’étang pour l’éternitĂ©, punie par son manque de gentillesse.

Grouchenka reconnaĂźt que de toute sa vie elle n’a donnĂ© qu’un seul oignon, qu’elle est une femme mĂ©chante et aspire Ă  devenir meilleure. Elle se rapproche d’Alexis.

Les noces de Cana

Alexis fait une visite au monastÚre pour prier une derniÚre fois le starets Zosime. Trois jours aprÚs, régénéré par cette derniÚre visite, il le quitte conformément au désir exprimé par le starets qui lui avait ordonné de séjourner dans le monde.

Kouzma Samsonov

Dimitri est Ă©cartelĂ© entre son amour pour Grouchenka et l’argent qu’il doit trouver pour pouvoir lui proposer de s’enfuir. Or, il doit toujours trois mille roubles Ă  Katerina Ivanovna et ne peut envisager de s’enfuir avec Grouchenka avant d’avoir essuyĂ© ses dettes. Par peur de passer pour un voleur. Il se met en quĂȘte de la somme d’argent. Il essaie tout d’abord avec Kouzma Somsonov, le protecteur de Grouchenka. Celui-ci l’envoya chez un autre homme, Liagavy, qui tente de faire des affaires dans le domaine du bois avec son pĂšre.

Liagavy

Dimitri n’a pas plus de succĂšs avec Liagavy qu’avec Samsonov, il revient sans argent. Avec le pressentiment que quelque chose peut arriver Ă  Grouchenka, il dĂ©cida de rentrer prĂ©maturĂ©ment, horrifiĂ© Ă  l’idĂ©e qu’elle puisse Ă©pouser son pĂšre pour sa fortune.

Les mines d’or

Dimitri retourne chez Grouchenka et Samsonov mais Grouchenka n’est pas chez elle. Il va mettre ses pistolets en gage auprĂšs d’un fonctionnaire passionnĂ© d’armes, Pierre Ilitch Perkhotine, pour dix roubles, puis se rend chez Madame Khokhlakov Ă  qui il tente d’emprunter trois mille roubles. Madame Khokhlakov lui fait miroiter bien plus de trois mille roubles s’il rejoignait le commerce des mines d’or. Il pourrait y faire fortune puis revenir Ă©pouser une femme de bonne famille, mais il lui faudrait partir seul, il n’est pas question d’y emmener Grouchenka. Madame Kolkhakov n’a rien d’autre Ă  lui offrir que cette idĂ©e. Dimitri quitte la maison en fourrant dans sa poche un pilon de cuivre.

Dans l’obscuritĂ©

Dimitri se prĂ©cipite chez son pĂšre, persuadĂ© d’y retrouver Grouchenka. Il s’introduit dans la propriĂ©tĂ©, repĂšre son pĂšre qui semble seul et Ă©met le signal secret que doit Ă©mettre Smerdiakov Ă  l’arrivĂ©e de Grouchenka. Son pĂšre immĂ©diatement s’excite, croyant qu’elle s’approche.

Le chapitre s’interrompt.

Lorsque le rĂ©cit recommence, Grigori poursuit Dimitri et l’accuse de parricide. Dimitri lui assĂšne un coup de pilon sur le crĂąne qui se met Ă  saigner abondamment.

Une décision subite

Dimitri s’échappe et erre dans les rues. Il retourne Ă  nouveau chez Grouchenka. Il apprend qu’elle est partie quelques heures auparavant pour aller retrouver un homme qu’elle a aimĂ© cinq ans auparavant et qui l’avait alors quittĂ©e.

Il commence alors Ă  avoir un comportement irrationnel. Il retourne chez le prĂȘteur Ă  qui il avait empruntĂ© le matin mĂȘme dix roubles en mettant en gage ses pistolets pour le rembourser : le prĂȘteur, Pierre Ilitch Perkhotine, rĂ©alise que Dimitri a les mains pleines de sang et des liasses de billets alors que, quelques heures plus tĂŽt, il Ă©tait venu chercher dix roubles. Il l’interroge. Dimitri n’est pas blessĂ©, le sang n’est pas de lui. Dimitri se met aussitĂŽt Ă  dĂ©penser inconsidĂ©rĂ©ment l’argent qu’il dĂ©tient.

C’est moi qui arrive

Dimitri se rend Ă  l’auberge oĂč Grouchenka a trouvĂ© refuge avec son premier amour. En soudoyant un cocher et l’aubergiste oĂč loge Grouchenka, il parvient Ă  l’apercevoir alors qu’elle passe du temps avec l’autre homme, un trĂšs joli et jeune officier Polonais.

L’ancien et l’incontestable

Dimitri lance une orgie avec Grouchenka et les Polonais avec lesquels elle est. Les sentiments de Grouchenka se transforment peu Ă  peu.

Le délire

Grouchenka rĂ©alise qu’elle n’est plus amoureuse de l’officier polonais. Il l’ennuie tout Ă  coup. Elle se rapproche de Dimitri Ă  qui elle dĂ©clare son amour, lui expliquant qu’elle s’est rapprochĂ©e de son pĂšre uniquement par rancune mais qu’il n’est rien pour elle. Dimitri est fou d’amour et veut fuir avec elle. Il lui confie devoir de l’argent, Grouchenka lui promet de l’aider Ă  payer ses dettes. Mais il pressent aussi que le sang sur ses mains va venir troubler leurs plans. Les projets d’avenir que Dimitri et Grouchenka Ă©chafaudent sont interrompus par l’arrivĂ©e du chef de police de district, du substitut du procureur, du juge d’instruction, du commissaire de police du canton, et puis d’autres.

DĂ©but de la carriĂšre du fonctionnaire Perkhotine

Le fonctionnaire Pierre Ilitch Perkhotine, auprĂšs duquel Dimitri avait engagĂ© ses pistolets pour dix roubles, entre chez Madame Kolkhakov. Il veut comprendre oĂč Dimitri a trouvĂ© l’argent qu’il a dĂ©ployĂ© avant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la police. Madame Kolkhakov jure que ce n’est pas elle qui le lui a prĂȘtĂ©.

L’alarme

Le corps de Fiodor Petrovitch a Ă©tĂ© dĂ©couvert quelques heures plus tĂŽt par Grigori. Celui-ci a d’ailleurs Ă©tĂ© frappĂ© avec un pilon et c’est une fois qu’il a eu repris ses esprits qu’il a dĂ©couvert le corps. C’est sa femme Martha, ne voyant plus son mari au lit, qui s’était levĂ©e, l’avait vu sonnĂ© et l’avait ranimĂ©. Au mĂȘme moment dans la maisonnĂ©e, Smerdiakov essuyait une grave et longue crise d’épilepsie. Les Ă©vĂ©nements se sont enchaĂźnĂ©s et Grigori a prĂ©venu les hommes de loi du meurtre de Fiodor. À cĂŽtĂ© du cadavre, une enveloppe contenant trois mille roubles Ă  l’attention de Grouchenka a Ă©tĂ© trouvĂ©e ouverte et vidĂ©e de son contenu.

Les tribulations d’une ñme, premiùre tribulation

Dimitri nie avoir tuĂ© son pĂšre. Il reconnaĂźt avoir frappĂ© Grigori - qu’il croit mort avant qu’on ne le rassure du contraire -, avoir dĂ©testĂ© son pĂšre, avoir enviĂ© son argent, mais il persiste Ă  nier son meurtre.

DeuxiĂšme tribulation

L’interrogatoire menĂ© par le juge d’instruction Nicolas Partenovitch continue : Dimitri raconte les Ă©vĂ©nements les uns aprĂšs les autres : la mise en gage de ses pistolets auprĂšs de Perkhotine puis la visite Ă  Samsonov pour lui emprunter de l’argent. Dimitri refuse d’expliquer pourquoi il avait besoin de cet argent. Puis il dĂ©roule le reste de la journĂ©e. Il en arriva Ă  son retour en ville et raconte en dĂ©tail les affres de sa jalousie pour Grouchenka. Il explique comment il avait dessinĂ© un poste d’observation chez son pĂšre pour y tracer l’arrivĂ©e de Grouchenka. Enfin, il narre sa visite chez Madame Kolkhakov pour trouver Ă  nouveau de l’argent, comment il a Ă©tĂ© Ă©conduit et comment il a pris un pilon avant de sortir. Il n’est pas en mesure d’expliquer ce dernier geste.

TroisiĂšme tribulation

Dimitri se souvient bien ne pas avoir tuĂ© son pĂšre : celui-ci l’a reconnu lorsqu’il a Ă©mis le signal qui devait indiquer l’arrivĂ©e de Grouchenka sous ses fenĂȘtres. Seuls Dimitri et Smerdiakov connaissaient ce signal, les soupçons d’assassinat se portent alors sur Smerdiakov mais celui-ci Ă©tait alors victime d’une violente crise d’épilepsie. Dimitri confie ensuite comment il a voulu se tuer aprĂšs avoir appris que Grouchenka Ă©tait partie rejoindre son ancien amour : il est allĂ© rechercher ses pistolets chez Perkhotine et a fait la nuit mĂȘme une orgie terrible. Perkhotine a bien remarquĂ© que Dimitri avait les mains pleines d’argent sans que Dimitri explique d’oĂč il le tenait. Nicolas Partenovitch fait un calcul rapide des sommes dĂ©pensĂ©es et en dĂ©duit que Dimitri devait avoir eu mille cinq cents roubles entre les mains. Pour finir l’interrogatoire, il demande Ă  Dimitri Ă  faire une fouille corporelle.

Le procureur pince Dimitri

Dimitri se sent humiliĂ© d’ĂȘtre intĂ©gralement fouillĂ©. Le juge d’instruction l’empĂȘche de se rhabiller et garde ses vĂȘtements comme piĂšces Ă  conviction. Le juge d’instruction lui rĂ©vĂšle que l’enveloppe de trois mille roubles destinĂ©e Ă  Grouchenka a Ă©tĂ© vidĂ©e et l’en accuse. Dimitri renvoie l’accusation vers Smerdiakov qui seul savait oĂč l’enveloppe Ă©tait cachĂ©e.

Le grand secret de Dimitri. On le siffle

Le juge d’instruction Nicolas Partenovitch continue d’interroger Dimitri sur l’argent qu’il a dĂ©pensĂ© ce soir-lĂ . Dimitri raconte comment il a obtenu de Katerina Ivanovna les trois mille roubles, comment il en avait dĂ©pensĂ© la moitiĂ© lors de sa premiĂšre rencontre avec Grouchenka et comment il cousit le reste dans un cotillon avec l’intention de le rendre Ă  Katerina Ivanovna.

Les dépositions des témoins. Le petiot

Tous les tĂ©moignages recueillis par la suite par Nicolas Partenovitch pointent l’accusation vers Dimitri.

On emmĂšne Dimitri

AccablĂ© de toutes parts, Dimitri est arrĂȘtĂ© et emmenĂ© en prison en attente de son procĂšs pour meurtre.

Kolia Krassotkine

Kolia Krassotkine fait partie de la bande de garçons qui se jetaient des pierres et qui avaient croisĂ© Alexis. ÂgĂ© de quatorze ans, il a gagnĂ© le respect des autres enfants de son entourage en s’allongeant sur une voie ferrĂ©e alors que passait un train et en sortant sauf.

La marmaille

Kolia garde deux petits voisins, Nastia et Kostia, le temps que la servante de leur mÚre revienne du marché.

Le potache

Kolia sort enfin et rencontre Smourov, un autre enfant qui Ă©tait prĂ©sent lors de la rixe entre enfants et Alexis. Ils parlent d’Ilioucha qui est en train de mourir de phtisie. Kolia se dit socialiste. Kolia et Smourov se dirigent tous les deux vers la maison d’Ilioucha pour lui rendre visite.

Joutchka

Kolia et Alexis, qui se rendait aussi chez Ilioucha, font connaissance avant d’entrer dans la maison des parents de l’enfant. Kolia raconte que, sur la suggestion de Smerdiakov, Ilioucha a donnĂ© Ă  manger Ă  une chienne affamĂ©e, Joutchka, un morceau de pain percĂ© d’une aiguille pour voir sa rĂ©action Ă  la douleur, et qu’Ilioucha en a eu terriblement mauvaise conscience. Kolia est accompagnĂ© de son propre chien Pereczon.

Au chevet d’Ilioucha

Ilioucha est dĂ©jĂ  trĂšs entourĂ© d’autres enfants quand Alexis et Kolia entrent. Il leur est reconnaissant d’ĂȘtre lĂ . Kolia a Ă©normĂ©ment d’ascendant sur Ilioucha. Kolia et les enfants discutent de sujets divers pour distraire l’enfant malade : Kolia fait croire Ă  Ilioucha que son chien Pereczon est en fait Joutchka, qu’elle est sauve et qu’il a, en plus, pu lui apprendre des tours. Les enfants offrent un chiot molosse qui plait car il promet d’ĂȘtre bien mĂ©chant plus tard. Ils discutent de l’école quand arrive un mĂ©decin de Moscou Ă  qui ils laissent la place : Katerina Ivanovna a rĂ©ussi Ă  faire accepter la charitĂ© Ă  la famille qui reçoit rĂ©guliĂšrement la visite d’un mĂ©decin pour Ilioucha.

Une nature précoce

Kolia discute avec Alexis pendant la visite du mĂ©decin. Kolia sort des poncifs sur le socialisme, la religion chrĂ©tienne ou l’émigration en AmĂ©rique. Alexis rĂ©fute ses poncifs et Kolia reconnaĂźt qu’il est ridicule dans ses opinions. Il avoue Ă  Alexis la grande admiration qu’il lui porte.

Ilioucha

AprĂšs avoir auscultĂ© Ilioucha, le mĂ©decin donne son diagnostic. A moins de pouvoir partir en GrĂšce chercher un climat plus chaud, l’enfant mourra rapidement. Le pĂšre est stupĂ©fait de l’extravagance de la suggestion du mĂ©decin compte tenu de la misĂšre du logement dans lequel la famille habite. Ilioucha comprend qu’il est condamnĂ© et demande Ă  son pĂšre, aprĂšs sa mort, d’adopter un autre garçon qu’il appellera Ilioucha et qu’il aimera comme il a aimĂ© son fils.

Chez Grouchenka

Alexis va chez Grouchenka la veille du procĂšs de Dimitri. Depuis deux mois, elle va le voir tous les jours en prison et a notĂ© son irritabilitĂ©. Il est dĂ©fendu par un avocat payĂ© par ses deux frĂšres et Katerina Ivanovna, Katerina Ivanovna rĂ©munĂšre aussi un mĂ©decin pour plaider la folie de Dimitri et le sauver. Grouchenka confie Ă  Alexis qu’Ivan a rendu visite deux fois Ă  Dimitri en prison pour lui confier un secret.

Le petit pied malade

Alexis passe chez Madame Kolkhakov avant d’aller voir Lise. Madame Khokhlakov, devenue trĂšs coquette depuis qu’elle reçoit rĂ©guliĂšrement le fonctionnaire PĂ©tro Perkhotine, lui confie qu’Ivan est venu voir Lise quelques jours auparavant mais sans savoir pourquoi. Alexis promet de trouver la raison.

Un petit démon

Alexis passe chez Lise qui est trĂšs exaltĂ©e. Ils discutent, puis Lise avoue avoir fait venir Ivan pour une raison anodine. Il n’est restĂ© que cinq minutes. Avant qu’Alexis reparte, elle lui glisse dans la main un courrier pour Ivan.

L’hymne et le secret

Alexis passe voir Dimitri en prison. Dimitri est persuadĂ© d’ĂȘtre dĂ©clarĂ© coupable et condamnĂ© au bagne le lendemain. Il refuse de plaider la folie comme l’y incite Katerina Ivanovna. Il finit par confier Ă  Alexis sous le sceau du secret qu’Ivan veut le faire Ă©chapper de prison, puis le faire fuir en AmĂ©rique une fois sa condamnation prononcĂ©e. Ivan croit Dimitri coupable tandis qu’Alexis le croit encore innocent.

Ce n’est pas toi, pas toi !

Alexis passe chez Katerina Ivanovna oĂč il trouve Ivan. Il lui donne la lettre de Lise qu’Ivan dĂ©chire sans mĂȘme la lire, prĂ©tendant que Lise se jette dans ses bras. Ivan affirme aussi que Katerina Ivanovna a une preuve Ă©crite pour faire accuser Dimitri le lendemain. Les deux frĂšres qui vivent dorĂ©navant sĂ©parĂ©ment de chez leur pĂšre se quittent et Ivan se dirige vers la maison de Maria Kondratieva qui hĂ©berge dorĂ©navant Smerdiakov.

PremiĂšre visite Ă  Smerdiakov

AprĂšs l’enterrement de son pĂšre, Ivan Ă©tait passĂ© chez Smerdiakov qu’il avait interrogĂ© sur la nuit du meurtre. AprĂšs l’avoir soupçonnĂ© du meurtre de son pĂšre, il avait convaincu de l’innocence de Smerdiakov.

DeuxiĂšme visite Ă  Smerdiakov

Ivan retourne pour la deuxiĂšme fois chez Smerdiakov afin de l’interroger Ă  nouveau. Smerdiakov lui affirme que les trois frĂšres avaient intĂ©rĂȘt Ă  voir leur pĂšre mourir pour toucher l’hĂ©ritage. Il ajoute qu’Ivan avait mĂȘme intĂ©rĂȘt Ă  ce que Dimitri soit le meurtrier car Dimitri serait alors, de facto, exclu de l’hĂ©ritage qui n’aurait plus Ă©tĂ© partagĂ© qu’en deux, avec plus d’argent Ă  la clĂ©.

AprĂšs cette deuxiĂšme visite chez Smerdiakov, Ivan se rend chez Katerina Ivanovna qui lui montre une lettre reçue de Dimitri avant le meurtre de leur pĂšre : ivre, Dimitri lui Ă©crivait son intention d’assassiner son pĂšre pour lui voler les trois mille roubles prĂ©vus pour Grouchenka et rembourser ainsi Katerina Ivanovna.

Ivan ne se sent pas bien et a vu le mĂ©decin de Moscou qu’a fait venir Katerina pour Ilioucha. Ivan continue Ă  voir Katerina, mais leurs relations sont difficiles alors que Katerina Ă©voque ici et lĂ  son amour pour Dimitri.

Ivan a mauvaise conscience de voir Dimitri en prison et d’hĂ©riter bien plus du fait que son aĂźnĂ© a Ă©tĂ© dĂ©shĂ©ritĂ©, si bien qu’il fomente son Ă©vasion avec l’argent reçu Ă  la mort de son pĂšre.

TroisiĂšme et derniĂšre rencontre avec Smerdiakov

Ivan passe voir Smerdiakov une derniĂšre fois. Smerdiakov finit par avouer avoir tuĂ© Fiodor mais tient Ivan comme rĂ©el responsable de son acte, Ivan lui ayant toujours dit que « tout est permis », et Smerdiakov a pris les mots d’Ivan Ă  la lettre.

Smerdiakov raconte comment, le soir du meurtre, il a feint une crise d’épilepsie avant qu’une crise rĂ©elle se dĂ©clenche, ce qui lui a permis Ă  la fois de tuer Fiodor et d’avoir un alibi au moment du meurtre. Smerdiakov s’attendait bien Ă  ce que Dimitri entre dans la propriĂ©tĂ© de Fiodor le soir du meurtre pour venir chercher des nouvelles de Grouchenka.

Pour tuer Fiodor, Smerdiakov a feint le signal qui devait annoncer l’arrivĂ©e de Grouchenka, Fiodor est sorti et Smerdiakov l’a tuĂ© et mis la main sur les trois mille roubles destines Ă  la jeune femme.

Ivan est excessivement agitĂ© en Ă©coutant Smerdiakov, il se sent partiellement coupable d’avoir effectivement souhaitĂ© la mort de son pĂšre.

Ivan intime à Smerdiakov de passer aux aveux le lendemain au tribunal mais Smerdiakov refuse, il laissera accuser Dimitri. Il donne à Ivan les trois mille roubles volés à Fiodor.

Le diable, le cauchemar

Ivan se sent toujours plus mal. Il a la fiĂšvre chaude et est l’objet d’hallucinations : sa personnalitĂ© se dĂ©double et il discourt de religion, d’amour, de physique avec un interlocuteur imaginaire, incarnation du diable.

Il est interrompu par Alexis qui vient lui annoncer le suicide de Smerdiakov

C’est lui qui l’a fait

Smerdiakov suicidĂ©, il ne pourra pas venir tĂ©moigner Ă  la barre et le sort de Dimitri semble scellĂ©. Ivan continue de dĂ©lirer cette fois ci avec Alexis comme tĂ©moin. Il pense que c’est le diable qui est venu le disputer dans ses pensĂ©es. Ivan finit par s’endormir.

Le jour fatidique

Le procĂšs de Dimitri commence le lendemain. La salle d’audience est pleine de badauds venus de toute la Russie et majoritairement fĂ©minins. Sont prĂ©sents aussi le cĂ©lĂšbre avocat Fetukovitch, un prĂ©sident de cour plutĂŽt humaniste et douze jurĂ©s qui font s’interroger sur leur capacitĂ© Ă  juger un cas si complexe, subtile et psychologique. La plupart des protagonistes de l’histoire sont convoquĂ©s et tĂ©moigneront. DĂšs la premiĂšre lecture des chefs d’accusation, Dimitri se dĂ©clare non coupable.

Les témoins dangereux

DĂšs le dĂ©but du procĂšs, la force de l’accusation paraĂźt extraordinaire face Ă  la dĂ©fense. L’avocat Fetukovitch dĂ©cortique chacun des tĂ©moignages en cherchant ce qui pourrait les discrĂ©diter. C’est ainsi que l’on apprend que Grigori Ă©tait ivre le soir du meurtre, que Rakitine avait fait preuve d’arrivisme en s’étant fait rĂ©munĂ©rer par Grouchenka pour lui faire rencontrer Alexis, et Sneguirev Ă©tait ivre Ă  l’audience.

L’expertise mĂ©dicale et une livre de noisettes

Trois mĂ©decins sont appelĂ©s pour s’exprimer sur l’état psychologique de Dimitri mais sans trouver de consensus. L’un des trois mĂ©decins, le docteur Herzenstube, et aussi l’un de plus vieux habitants de la ville, tĂ©moigne du dĂ©nuement dans lequel vivait Dimitri enfant : il raconte comment il lui avait offert des noisettes et la vive reconnaissance que celui-ci lui avait montrĂ©e. L’histoire des noisettes vient apporter une impression favorable Ă  Dimitri.

La chance sourit Ă  Dimitri

À l’audience, Alexis redit sa confiance en son frĂšre et suggĂšre que Smerdiakov a pu ĂȘtre le meurtrier. Il insinue que Dimitri considĂ©rait les trois mille roubles comme un dĂ» de Fiodor compte tenu de la spoliation dont Dimitri avait Ă©tĂ© la victime sur les biens de sa mĂšre.

Katerina Ivanovna tĂ©moigne Ă  son tour, avançant que les trois mille roubles envoyĂ©s Ă  sa sƓur Ă©taient un prĂȘt dĂ©guisĂ© Ă  Dimitri qui avait besoin d’argent, Grouchenka confirme elle aussi qu’elle ne croit pas Dimitri coupable car incapable de mensonge. Elle reconnaĂźt cependant avoir jouĂ© des deux hommes, le pĂšre et le fils.

Catastrophe soudaine

Ivan Ă  son tour tĂ©moigne et accuse Smerdiakov du meurtre de Fiodor, dĂ©clarant avoir reçu sa confession. Il prĂ©sente les trois mille roubles reçus de Smerdiakov Ă  titre de preuve. Mais atteint de la fiĂšvre chaude, il dĂ©lire et son tĂ©moignage n’est pas pris au sĂ©rieux. Il est sorti du tribunal en raison de son Ă©tat de santĂ© mentale.

Dans la foulĂ©e, Katerina Ivanovna revient sur sa dĂ©position et prĂ©sente la lettre reçue de Dimitri, Ă©crite alors qu’il Ă©tait ivre, et dans laquelle il se jure de tuer son pĂšre. Katerina Ivanovna accable l’accusĂ© de reproches alors qu’elle le tenait innocent quelques heures plus tĂŽt.

Le rĂ©quisitoire, portrait de l’accusĂ©

Le procureur commence son rĂ©quisitoire en exposant les relations du pĂšre et du fils que l’instruction connait dĂ©jĂ . Il reconnaĂźt que, dans l’histoire d’hĂ©ritage, il reste impossible de dĂ©cider qui est le profiteur et la victime entre le pĂšre et le fils.

Historique de l’affaire

Le procureur continue son réquisitoire en revenant sur tous les instants précédant le meurtre.

Dissertation sur Smerdiakov

Le procureur s’étend sur Smerdiakov pour Ă©liminer tous les soupçons d’assassinat dirigĂ©s contre lui et pour en finir avec l’idĂ©e.

Psychologie Ă  toute vapeur. La troĂŻka galopante. PĂ©roraison

Le procureur finit son rĂ©quisitoire en faisant appel Ă  la psychologie de Dimitri et insiste sur le mobile de Dimitri, le vol. L’audience attend maintenant l’intervention de l’avocat de l’accusĂ©.

La plaidoirie. L’arme à deux tranchants

L’avocat Fetukovitch commence sa plaidoirie en ironisant sur l’utilisation excessive faite par le procureur de la psychologie, et montre comment elle peut amener à des conclusions divergentes.

Il n’y avait pas d’argent. Il n’y a pas eu vol

L’avocat dans sa plaidoirie Ă©voque l’idĂ©e qui n’y ait pas eu d’argent dans le meurtre et donc pas de vol possible. Il dĂ©montre que, finalement, personne n’a jamais vu les trois mille roubles au centre de l'accusation.

Il n’y a pas eu assassinat

L’avocat dĂ©fend que rien dans l’assassinat ne prouve la prĂ©mĂ©ditation, que prendre un pilon ne veut pas dire qu’on souhaite s’en servir, qu’on peut dire qu’on va tuer quelqu’un sous le coup de la colĂšre ou de l’ivresse sans jamais passer Ă  l’acte. L’avocat enjoint Ă  l'assemblĂ©e d’admettre la sincĂ©ritĂ© de la dĂ©claration de l’accusĂ©. Il l’interroge sur les raisons qui la pousse Ă  accepter l’idĂ©e que Dimitri aime Grouchenka mais pas que Dimitri n’a pas commis le crime, le tout sans aucune preuve. Il revient sur l’intervention d’Ivan et insiste sur la possibilitĂ© que Smerdiakov ait pu tuer le pĂšre.

Les faussaires de la pensée

L’avocat revient sur la personnalitĂ© de Fiodor et sur le pĂšre indigne qu’il a Ă©tĂ©. Il insiste sur les sĂ©quelles laissĂ©es sur ses fils pendant leur enfance oĂč il n’en a eu que faire et sur tout ce qu’un pĂšre doit faire et que Fiodor n’a pas fait : initier au savoir, ouvrir l’esprit, donner de l‘affection. Il Ă©voque aussi l’amour que Fiodor a conçu pour celle que son fils aimait dĂ©jĂ  et qu’il espĂ©rait convaincre avec de l’argent. Il conclut que Dimitri a pu brandir le pilon par rĂ©pulsion et indignation mais qu’il n’a finalement pas tuĂ©.

Les braves paysans ont eu le dernier mot

Le procureur, l’avocat et Dimitri reprennent la parole tour Ă  tour. Dimitri remercie le procureur et l’avocat desquels il a appris des choses sur lui-mĂȘme, mais il crie Ă  nouveau son innocence. Les jurĂ©s se rĂ©unissent et le dĂ©clarent coupable avec, comme mobile, la prĂ©mĂ©ditation du vol, et sans aucune circonstance attĂ©nuante.

Projets pour sauver Dimitri

Avant de tomber dans la maladie, Ivan a dĂ©bloquĂ© dix mille roubles pour faire Ă©chapper Dimitri des vingt ans de travaux forcĂ©s en SibĂ©rie auxquels il est condamnĂ©. Katerina Ivanovna s’occupe de prĂ©parer l’évasion.

Pour un instant, le mensonge devient vérité

Alexis, Dimitri, Katerina Ivanovna et Grouchenka se retrouvent dans la cellule de Dimitri. Celui-ci Ă©voque son Ă©vasion, comment ensuite il se rĂ©fugiera avec Grouchenka aux États-Unis, prendra la nationalitĂ© amĂ©ricaine et reviendra incognito en Russie. Katerina Ivanovna reconnait, de son cĂŽtĂ©, aimer Ivan qui, elle s’en persuade, guĂ©rira de sa fiĂšvre chaude.

L’enterrement d’Ilioucha

A l’enterrement d’Ilioucha, Alexis est entourĂ© de tous les camarades de l’enfant. Il leur rappelle combien les beaux souvenirs d’enfance aident Ă  vivre et leur enjoint d'ĂȘtre courageux, gĂ©nĂ©reux, modestes et gentils en souvenir d’Ilioucha. Tous ensuite vont partager des crĂȘpes aprĂšs l’enterrement.

Personnages principaux

Fiodor Pavlovitch Karamazov

Cinquante-cinq ans, mariĂ© deux fois, il est le pĂšre de trois fils (Dmitri, Ivan et AlexeĂŻ) et le pĂšre illĂ©gitime de Smerdiakov, dont il fait son domestique. C'est un homme impudique, vulgaire et sans principe, qui n'Ă©lĂšve aucun de ses fils. Il les oublie mĂȘme jusqu'Ă  ce que ceux-ci se rappellent Ă  son bon souvenir. Le meurtre de Fiodor par l'un d'eux sert de base Ă  l'intrigue du roman.

Dimitri Fiodorovitch Karamazov

Fils aßné, issu du premier mariage raté de Fiodor, Dimitri (nommé aussi Mitia, Mitka, Mitenka ou Mitri), 28 ans, est exalté, impétueux et dépensier. Il participe à de nombreuses soirées de débauche avec abondance de champagne et de femmes, pour lesquelles il dépense tout son argent. Il entre en conflit avec son pÚre au sujet d'un héritage dont il a été spolié et d'une femme, Grouchenka, que les deux hommes désirent. Pour ces deux raisons, et à cause de sa menace, devant témoins, de tuer son pÚre, il sera accusé du meurtre de son pÚre.

Ivan Fiodorovitch Karamazov

Ivan Karamazov (nommé aussi Vanka, ou Vanechka) est le premier fils du deuxiÚme mariage de Fiodor Pavlovitch. Fervent rationaliste de 24 ans, il est solitaire, marqué par la souffrance qui existe dans le monde, et tout particuliÚrement celle des enfants. Il voue à son pÚre, Fiodor, une haine qui n'est pas ouvertement exprimée, mais qui finit par le ronger intérieurement aprÚs l'assassinat de celui-ci. Influencé par Smerdiakov et en proie à une santé mentale qui se dégrade, Ivan devient peu à peu convaincu de sa propre culpabilité dans l'affaire.

Certains des passages les plus mémorables du roman impliquent Ivan, comme dans les chapitres: « La rébellion », « Le Grand Inquisiteur » et son remarquable cauchemar avec le diable dans (« Le Cauchemar »).

AlexeĂŻ Fiodorovitch Karamazov

AlexeĂŻ (nommĂ© aussi Aliocha, Aliochka ou Aliochenka ou Alexis), 19 ans, est le plus jeune des frĂšres Karamazov. Dans le premier chapitre, le narrateur affirme que le jeune homme est le hĂ©ros du roman, et le dĂ©crit comme un ĂȘtre sympathique. Au dĂ©but des Ă©vĂ©nements, AlexeĂŻ est novice au monastĂšre local, sous la coupe du starets Zosime. Ce dernier est le patriarche du monastĂšre et joue le rĂŽle de maĂźtre spirituel. À la mort de Zosime, AlexeĂŻ est envoyĂ© de par le monde et se trouve mĂȘlĂ© aux disputes de ses frĂšres et de son pĂšre. Il est trĂšs proche de Dimitri, mais beaucoup moins d'Ivan, dont les convictions athĂ©es s'opposent aux siennes.

Pavel Fiodorovitch Smerdiakov

Pavel Smerdiakov, fils de Lizaveta, une femme muette de la rue, et probablement fils illĂ©gitime de Fiodor Pavlovitch, est nommĂ© d'aprĂšs le nom de famille de sa mĂšre « Smerdiakov », du verbe smerdit (« puer», en russe). Il est le domestique et le cuisinier de Fiodor Pavlovitch. Morose et (comme DostoĂŻevski lui-mĂȘme) Ă©pileptique, Smerdiakov est distant avec la plupart des personnes, mais voue une admiration particuliĂšre Ă  Ivan, partageant ses idĂ©es sur l'athĂ©isme. Il avouera plus tard Ă  ce dernier qu'il est le meurtrier de Fiodor et prĂ©tend avoir agi sur les instructions plus ou moins explicites d'Ivan.

Agrafena Alexandrovna Svietlova (Grouchenka)

Femme de bon plaisir, Grouchenka (nommĂ©e Ă©galement Groucha, et Grouchka) a 22 ans. Elle a Ă©tĂ© abandonnĂ©e par un officier polonais dans sa jeunesse et vit dĂ©sormais sous la protection d'un avare tyrannique. Grouchenka charme Ă  la fois Fiodor et Dimitri Karamazov. Profitant de leur rivalitĂ©, elle cherche Ă  tourmenter et ridiculiser les deux hommes, une façon d'infliger Ă  d'autres la douleur qu'elle-mĂȘme a endurĂ©e plus jeune.

Katerina Ivanovna Verkhovtseva

Katerina Ivanovna (nommĂ©e aussi Katia, Katka, et Katenka) est la fiancĂ©e de Dimitri. Elle est liĂ©e Ă  Dimitri depuis que celui-ci a effacĂ© les dettes de son pĂšre. ExtrĂȘmement fiĂšre, Katia est dĂ©crite comme une personne de noblesse, avec de la gĂ©nĂ©rositĂ© et une grandeur d'Ăąme. Si elle reste fidĂšle Ă  Dimitri, elle est troublĂ©e par l'amour que lui porte Ivan.

Zosime

Zosime, starets du monastÚre, est le pÚre spirituel d'Aliocha. Ses capacités prophétiques et guérisseuses supposées font de lui une personne vénérée par les habitants de la ville. Sa popularité inspire autant d'admiration que de jalousie parmi les moines du monastÚre. Gravement malade, il meurt au cours de la seconde partie : l'exposé de sa biographie et de sa doctrine forment en quelque sorte la réponse de Dostoïevski au récit du « Grand Inquisiteur ».

Ilioucha

L'écolier Ilioucha (aussi nommé Ilouchechka) est la figure centrale d'une histoire dans l'histoire du roman. Son pÚre, le capitaine Snegiriov, est un officier ruiné qui est insulté par Dmitri. Le lecteur est mené à croire que c'est partiellement à cause de cela qu'Ilioucha tombe malade et meurt finalement. Ses funérailles couvrent le dernier chapitre du roman.

Analyse

Contexte

De nombreuses influences semblent ĂȘtre Ă  l'origine du roman. Tout d'abord, celle du philosophe russe NikolaĂŻ Fiodorov. Fiodorov prĂŽne un christianisme dans lequel la RĂ©demption et la rĂ©surrection passeraient par le rachat par les fils des pĂ©chĂ©s de leurs pĂšres, afin de favoriser l'unitĂ© des ĂȘtres humains au sein d'une famille universelle. Or, la tragĂ©die du parricide dans ce roman reprĂ©sente exactement le contraire de cette idĂ©e, oĂč, loin de racheter les fautes de leur pĂšre, les fils Karamazov deviennent acteurs, sinon complices, de son meurtre. DostoĂŻevski y voit la personnification de la dĂ©sunion de l'humanitĂ©.

Bien que la religion et la philosophie aient profondément influencé Dostoïevski dans sa vie, prenant une place importante dans Les FrÚres Karamazov, une tragédie beaucoup plus intime a changé le cours de son travail : Le décÚs de son fils. Le chagrin de Dostoïevski pour son jeune fils transparait tout au long du roman, notamment à travers le héros qu'il nomme aussi Aliocha et à qui il attribue des qualités chÚres à ses yeux. Ce déchirement se retrouve également avec l'histoire du capitaine Snegiriov et de son jeune fils Ilyoucha.

Une autre expérience personnelle a influencé l'auteur dans le choix du parricide comme intrigue principale. Au cours des années 1850, alors qu'il purgeait sa condamnation au katorga Omsk en Sibérie, Dostoïevski y a rencontré un jeune homme qui avait été condamné pour avoir assassiné son pÚre et acquis son héritage. Presque dix ans aprÚs cette rencontre, il apprit que l'homme en question, aprÚs avoir été fallacieusement condamné dans un premier temps, avait été plus tard disculpé quand le meurtrier réel eut avoué le crime. L'impact de cette rencontre sur l'auteur est évident dans le roman, dans lequel beaucoup des traits de l'accusé sont repris dans la description de Dmitri Karamazov.

DostoĂŻevski se livre entiĂšrement dans ce roman. Il y exprime les doutes, les contradictions de son esprit. Il ne cache rien de ce qui se passe dans son ĂȘtre profond. Le destin de ses hĂ©ros, c’est son propre destin, leurs doutes, leurs tentatives criminelles sont les crimes cachĂ©s de son esprit. L’originalitĂ© de son gĂ©nie est telle qu’il a pu, en analysant jusqu’au bout son propre destin, exprimer en mĂȘme temps le destin universel de l’homme, perpĂ©tuellement dĂ©chirĂ© entre le Bien et le Mal.

Il ne coupe pas les racines qui l’attachent au sol natal. Mais c’est un Russe errant dans le monde de l’esprit. Il ne possĂšde ni terres, ni demeure. Il n’est liĂ© Ă  aucune forme stable de l’existence : tout dans sa nature est dynamisme, inquiĂ©tude, esprit de rĂ©volution. Il incarne avant tout le destin du nomade et du rĂ©voltĂ©. Il est le partisan de l’Europe, le chantre de Saint-PĂ©tersbourg. Il ne conçoit rien en dehors de la littĂ©rature.

Écriture

Les notes de DostoĂŻevski pour le chapitre 5 des FrĂšres Karamazov

Bien qu'il ait été écrit au XIXe siÚcle, Les FrÚres Karamazov contient un certain nombre d'éléments d'écriture modernes. Dostoïevski a composé le livre avec une variété de techniques littéraires qui ont mené beaucoup de ses critiques à caractériser son travail comme « négligé ». L'exemple le plus visible est l'utilisation du narrateur omniscient. Bien qu'il connaisse nombre de pensées et de sentiments des protagonistes, le narrateur se proclame auteur du récit, au point de distiller ses propres commentaires et états d'ùme au fil du roman, devenant pratiquement un personnage à part entiÚre. Par ses descriptions, le narrateur et la voix fusionnent imperceptiblement, une technique qui favorise l'impression de vécu dans la narration de l'histoire, tout en la rendant complÚtement subjective[15].

DostoĂŻevski utilise les variations de discours pour donner Ă  chaque personnage une maniĂšre propre de s'exprimer, permettant d'entrevoir une grande partie de leur personnalitĂ©. D'autre part, plusieurs digressions dans le rĂ©cit finissent par tresser un enchevĂȘtrement de personnalitĂ©s, apparemment mineures, mais dont les trajectoires sont riches en symboles. Par exemple, le livre six est presque entiĂšrement consacrĂ© Ă  la vie du starets Zosime, histoire qui ne semble pourtant pas ĂȘtre liĂ©e avec les Ă©vĂ©nements de l'intrigue principale.

IdĂ©es principales de l'Ɠuvre

ConsidĂ©rĂ© par son auteur comme son Ɠuvre la plus aboutie, Les FrĂšres Karamazov constitue l'expression la plus achevĂ©e de son art romanesque. DostoĂŻevski y fait la synthĂšse des problĂšmes philosophiques, religieux et moraux qui ont hantĂ© son univers. Il aborde la question ultime de l'existence de Dieu, qui l'a tourmentĂ©e toute sa vie. De nombreux thĂšmes chers Ă  l'auteur y sont dĂ©veloppĂ©s : l'expiation des pĂ©chĂ©s dans la souffrance, l'absolue nĂ©cessitĂ© d'une force morale au sein d'un univers irrationnel et incomprĂ©hensible, la lutte Ă©ternelle entre le bien et le mal, la valeur suprĂȘme confĂ©rĂ©e Ă  la libertĂ© individuelle.

La question centrale de la libertĂ© humaine et de sa responsabilitĂ© vis-Ă -vis de Dieu est notamment dĂ©veloppĂ©e dans un chapitre entier (livre V, chapitre 5) intitulĂ© « Le Grand Inquisiteur ». Celui-ci relate une rencontre en Espagne, Ă  la Renaissance, entre un haut dignitaire de l'Inquisition espagnole et JĂ©sus, le premier reprochant au second sa venue, qui vient « dĂ©ranger » l'Église Ă©tablie. Ce rĂ©cit racontĂ© par Ivan Ă  son frĂšre Aliocha, expose la thĂšse selon laquelle JĂ©sus, en rĂ©sistant Ă  la tentation de la puissance, et laissant ainsi l'homme libre de choisir de croire ou non, s'est trompĂ© sur la nature humaine et a rendu l'homme malheureux. En effet, selon lui, l'homme n'est pas un Dieu, et, Ă  cause de cela, il ne dĂ©teste rien tant que la libertĂ©.

Pour le Grand inquisiteur, la libertĂ© reconnue par Dieu n'a pas apportĂ© le bonheur aux hommes. L'Ă©vĂȘque du rĂ©cit reprĂ©sente l'Église toute-puissante qui a continuĂ© l'Ɠuvre du Christ mais en la dĂ©voyant, c'est-Ă -dire en reprenant cette libertĂ© Ă  l'homme qui, selon lui, s'en trouve bien plus heureux. Dans ce chapitre essentiel de son Ɠuvre, DostoĂŻevski signale aussi les limites de l'humanisme athĂ©e et pressent les dĂ©rives du socialisme matĂ©rialiste: "Nous les persuaderons qu'ils ne deviendront libres qu'en renonçant Ă  leur libertĂ© et en s'en remettant Ă  nous" , "nous leur donnerons un bonheur silencieux, humble, le bonheur qui convient aux crĂ©atures faibles qu'ils sont...Certes nous les ferons travailler, mais durant leurs heures de loisirs, nous organiserons leur vie Ă  la maniĂšre d'un jeu d'enfant, avec des chansons enfantines, des chƓurs, des danses innocentes." [16] Nicolas Berdiaev, qui dĂ©veloppe cette lecture, voit dans le Grand Inquisiteur celui qui "est sĂ©duit par le mal qui a empruntĂ© le masque du bien." [17]

Le roman permet ainsi au grand Ă©crivain russe de dĂ©velopper sa conception de l'Ăąme humaine Ă  travers l'opposition entre les personnages athĂ©es (principalement Ivan, mais aussi Kolia Krassotkine - au moins au dĂ©but - et Rakitine) et ceux qui croient pieusement (Aliocha, Zosime et les hiĂ©romoines du monastĂšre). Tout le raisonnement des premiers se termine par la conclusion que Dieu n’existant pas, il s'ensuit que l'homme est livrĂ© Ă  lui-mĂȘme. Il n'y a plus de morale et chacun peut se comporter comme il l'entend, puisqu'il devient lui-mĂȘme Dieu. Pour DostoĂŻevski, le scepticisme d'Ivan ainsi que le matĂ©rialisme socialiste sont Ă  condamner. En effet, le socialisme censĂ© satisfaire les besoins et le bien-ĂȘtre de l'humanitĂ© entraĂźne en fait une insatisfaction constante (l'homme est tentĂ© d'obtenir toujours plus que ce qu'il a). Cette perversion se retrouve chez des personnages violents comme Fiodor Karamazov, qui sombre dans l'alcoolisme et le dĂ©sir sexuel. Au contraire, seul un retour Ă  Dieu peut sauver l'humanitĂ© : Aliocha incarne cet espoir face Ă  ses frĂšres dĂ©pravĂ©s. Ivan est donc le contradicteur de la pensĂ©e de DostoĂŻevski qui, lui, ne voit le salut que dans le Christ et l'Église orthodoxe. Pour l'auteur, il existe bien un espoir de rĂ©demption pour l'humanitĂ©.

Comme DostoĂŻevski l’annonce dans la PrĂ©face, ce roman n’aurait dĂ» constituer que le premier volet d’un diptyque consacrĂ© Ă  la vie d’Aliocha Karamazov, ce jeune homme pur et gĂ©nĂ©reux, se prĂ©parant Ă  entrer dans les ordres. Pourtant, si la seconde partie du roman avait Ă©tĂ© Ă©crite, il est probable que notre impression aurait Ă©tĂ© tout autre. DostoĂŻevski voulait en fait reprĂ©senter Ă  travers la figure d’Aliocha la tragĂ©die, mais aussi les espĂ©rances de la jeune Russie, de « la gĂ©nĂ©ration nouvelle ». Aliocha devait, d’aprĂšs les Carnets, parcourir un long et pĂ©nible cheminement spirituel qui l’aurait conduit entre autres choses Ă  l’action rĂ©volutionnaire. Il est probable que celui qui inspira le personnage d’Aliocha n’était autre que le fameux terroriste Karakasov, auteur d’un attentat manquĂ© contre Alexandre II. Étrange cheminement que celui qui aurait menĂ© le pieux novice de la cellule de son maitre Zosime Ă  celle de la prison politique !

Ceci permet de comprendre les intentions qui furent Ă  l’origine de l’élaboration des FrĂšres Karamazov. Bien qu’en apparence, la rĂ©flexion sur les problĂšmes politiques et sociaux n’y ait pas la premiĂšre place, elle reste toujours en filigrane. Dans une vaste premiĂšre partie, l'auteur s’interroge sur les causes profondes des problĂšmes qui l’obsĂšdent depuis toujours, afin de mieux en dĂ©ployer les consĂ©quences dans la seconde partie.

Postérité

Tombe de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg. Les premiers mots des FrÚres Karamazov y sont gravés

Les FrĂšres Karamazov a eu une influence profonde sur beaucoup d'auteurs et de penseurs. C'Ă©tait notamment le livre de chevet de LĂ©on TolstoĂŻ sur son lit de mort[18].

L'Ă©crivain Franz Kafka fut aussi sensible aux thĂšmes du roman Les FrĂšres Karamazov et s'en inspira en partie dans son Ɠuvre. Les deux hommes ont d'ailleurs en commun d'avoir eu des rapports tendus avec leur pĂšre. Kafka fut touchĂ© par la haine des frĂšres pour leur pĂšre Fiodor. Le thĂšme des relations pĂšre et fils a Ă©tĂ© traitĂ© dans plusieurs de ses travaux, le plus explicitement dans la nouvelle Le Verdict.

Sigmund Freud dit de cet ouvrage qu'il s'agit du « roman le plus imposant qu'on ait jamais Ă©crit »[19]. En 1928, Freud publie un article intitulĂ© DostoĂŻevski et le parricide, dans lequel il traite des propres nĂ©vroses de l'auteur et de leur influence sur l'intrigue du roman. Ainsi, l'assassinat de son pĂšre aurait Ă©tĂ© mal vĂ©cu par DostoĂŻevski, qui, selon la thĂ©orie du complexe d'ƒdipe, aurait involontairement souhaitĂ© la mort de son pĂšre. Freud pense que cette culpabilitĂ© inconsciente aurait dĂ©clenchĂ© les crises d'Ă©pilepsie de l'auteur et se retrouverait dans le roman Ă  travers les thĂšmes du parricide et de la culpabilitĂ©.

En 1954, le roman est également compté parmi les dix plus grands par William Somerset Maugham dans son essai Ten Novels and Their Authors.

Dans La Cité de la peur, Alain Chabat incarne un certain Serge Karamazov. Tout au long du film, il fait référence au roman en se présentant : « Serge Karamazov, aucun lien, je suis fils unique. ».

Le début du film Jésus de Montréal de Denys Arcand présente la scÚne finale du livre.

Dans le jeu de figurines Warhammer 40,000, l'un des hĂ©ros membre des Chevaliers Gris porte le nom d'Inquisiteur Karamazov, sans doute un clin d'Ɠil au roman Les FrĂšres Karamazov contenant le rĂ©cit Le Grand Inquisiteur.

Au cinéma

À la tĂ©lĂ©vision

Au théùtre

Au ballet

  • 1995 — crĂ©ation du ballet Les Karamazov par Boris Eifman suivant le roman de DostoĂŻevski sur une musique de SergueĂŻ Rachmaninov, Richard Wagner et Modeste Moussorgski
  • 2013 — Boris Eifman crĂ©e un nouveau ballet « Karamazov » en 1995 sous le nom « De ce cĂŽtĂ© lĂ  du pĂ©chĂ© » d'aprĂšs le roman de DostoĂŻevski Les FrĂšres Karamazov sur la musique de Rachmaninov, Wagner et Moussorgski[21]

Éditions en langue française

Éditions imprimĂ©es

  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Ely HalpĂ©rine-Kaminsky et Charles Morice), Paris, Plon, Nourrit et Cie, , 1457 p. (BNF 30350556) Fac-similĂ© disponible sur Wikisource TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format ePub TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format PDF (Wikisource) — Version trĂšs Ă©courtĂ©e, incomplĂšte et adaptĂ©e.
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par J.-Wladimir Bienstock et Charles Torquet), Paris, E. Fasquelle, , 494 p. (BNF 30350557) — Version Ă©courtĂ©e et adaptĂ©e.
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Henri Mongault et Marc Laval), Paris, Éditions Bossard, , in-8 (BNF 32040664) — PremiĂšre traduction intĂ©grale en trois tomes (422, 388 et 305 p.).
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Boris de SchlƓzer, ill. Alexandre AlexeĂŻeff (lithographies)), Paris, Éditions de la PlĂ©iade - J. Schiffrin, , in-4 (BNF 32040667) — Traduction intĂ©grale en trois tomes (278, 288 et 291 p.).
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Henri Mongault), Paris, Gallimard, coll. « Les classiques russes », , in-16 (BNF 32040665) — Traduction intĂ©grale en deux tomes (375 et 378 p.) ; reprise du fonds des Ă©ditions Bossard.
  • Les FrĂšres Karamazoff (trad. du russe par Marc Chapiro), Lausanne, Suisse, Henry-Louis Mermod, coll. « Les grands romans Ă©trangers » (no 5), , 1457 p. (BNF 32040668)
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Élisabeth Guertik), Paris, Fernand Hazan, coll. « Les Classiques du monde », , 1001 p. (BNF 32040672)
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Rostislav Hofmann, prĂ©f. Edmond Jaloux, annotations de Modeste Hofmann), Paris, Bordas, coll. « Les Grands maĂźtres », , 885 p. (BNF 32040670)
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Henri Montgault, prĂ©f. Pierre Pascal), Gallimard, coll. « BibliothĂšque de la PlĂ©iade » (no 91), , 1270 p. (ISBN 978-2-07-010175-7)[22]
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Kyra Sanine), Paris, Garnier FrĂšres, coll. « Classiques Garnier », , 1107 p. (BNF 35211694) — RĂ©Ă©ditĂ© en 2014 dans la coll.« Classiques jaunes » (no 523), (ISBN 978-2-8124-1874-7)
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par Henri Montgault prĂ©cĂ©dĂ© du texte de Sigmund Freud : "DostoĂŻevski et le parricide" Ă©dition Gallimard 1973 pour ce texte de S. Freud traduit par J-B Pontalis), Gallimard, coll. « Folio », , 998 p.
  • Les FrĂšres Karamazov (trad. du russe par AndrĂ© Markowicz), Arles, Actes Sud, coll. « Babel » (no 526-527), , 1373 p. (ISBN 2-7427-3703-0 et 2-7427-3704-9) — Deux volumes (583 et 790 p.) ; publication conjointe Ă  MontrĂ©al, LemĂ©ac (ISBN 2-7609-2270-7 et 2-7609-2269-3)

Livres audio

Notes et références

  1. Sylvie Luneau 1952, p. XXIV.
  2. Anna Dostoïevskaïa, Dostoïevski, mémoires d'une vie, p. 460.
  3. Sylvie Luneau 1952, p. XXIII.
  4. DostoĂŻevski, Camus et le Grand Inquisiteur : Au-delĂ  d’un mythe par Jean-Louis BenoĂźt sur le site de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Chicoutimi
  5. Cinq Ă©crivains occidentaux pour qui Fiodor DostoĂŻevski fut une source d’inspiration sur le site Russia Beyond, 2018
  6. Sigmund Freud,Writings on Art and Literature
  7. The Collected Papers of Albert Einstein, Volume 9: The Berlin Years: Correspondence, January 1919 - April 1920
  8. Cité par Leonid Grossman 2003, p. 459.
  9. Sylvie Luneau 1952, p. XIX.
  10. Leonid Grossman 2003, p. 461.
  11. Leonid Grossman 2003, p. 487.
  12. Sylvie Luneau 1952, p. XX.
  13. Fiodor DostoĂŻevski, Lettre no 907 2003, p. 900.
  14. Les FrĂšres Karamazov, Note de l'auteur, p. 12.
  15. Cf. Mikhaïl Bakhtine, ProblÚmes de la poétique de Dostoïevski (1929), pour plus de détails sur le rapport entre Dostoïevski et ses personnages.
  16. (ru) Fiodor Dostoievski, Les FrĂšres Karamazov, Moscou, Pravda, , Partie II, livre v, ch v
  17. Nicolas Berdiaev, L'esprit de Dostoievski, Paris, Stock, , 289 p., p. 251
  18. Notice de l'Encyclopédie Agora
  19. DostoĂŻevski et le parricide, 1928.
  20. (en) Les Frùres Karamazov sur l’Internet Movie Database
  21. (ru) « ĐŸĐŸ ту ŃŃ‚ĐŸŃ€ĐŸĐœŃƒ грДха », ĐĄĐ°ĐœĐșт-ĐŸĐ”Ń‚Đ”Ń€Đ±ŃƒŃ€ĐłŃĐșĐžĐč ĐłĐŸŃŃƒĐŽĐ°Ń€ŃŃ‚ĐČĐ”ĐœĐœŃ‹Đč Đ°ĐșĐ°ĐŽĐ”ĐŒĐžŃ‡Đ”ŃĐșĐžĐč тДатр балДта Đ‘ĐŸŃ€ĐžŃĐ° Đ­ĐčŃ„ĐŒĐ°ĐœĐ° (consultĂ© le )
  22. Bien que le texte donnĂ© en » Lien externe » ne donne pas le nom de son traducteur, Il s'agit apparemment de la mĂȘme traduction d'Henri Mongault que celle parue dans la BibliothĂšque de la PlĂ©iade en 1952.

Annexes

Bibliographie

  • Fiodor DostoĂŻevski (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard, prĂ©f. Jacques Catteau), Correspondance : 1874-1881, t. 3 : 1874-1881, Paris, Bartillat, , 966 p. (ISBN 978-2-84100-312-9)
  • Anna G. DostoĂŻevskaĂŻa (trad. du russe par AndrĂ© Beucler, prĂ©f. Jacques Catteau), DostoĂŻevski : MĂ©moires d'une vie, Paris, MĂ©moire du Livre, (1re Ă©d. 1930), 520 p. (ISBN 2-913867-21-9)
  • Sigmund Freud (trad. de l'allemand, (1928)), DostoĂŻevski et la mise Ă  mort du pĂšre, Paris, PUF, coll. « OCF.P » (no XVIII), , 408 p. (ISBN 2-13-046576-5), p. 205-225
  • Jean-Marie Delcour, « DostoĂŻevski et le parricide : Analyse du texte de Sigmund Freud », Les Cahiers, Paris, L'Herne, no 24 « Fiodor Dostoievski (dirigĂ© par Jacques Catteaux) »,‎ , p. 270-275 (ISBN 978-2-85197-018-3)
  • Annie Miriel, « DostoĂŻevski et le parricide : du fantasme de l'amour du pĂšre au fantasme du meurtre du pĂšre », L'en-je lacanien, vol. 2/2007, no 9,‎ , p. 119-137 (DOI 10.3917/enje.009.0119, lire en ligne)
  • Leonid Grossman (trad. MichĂšle Kahn, prĂ©f. Michel Parfenov), DostoĂŻevski, Paris, Parangon, coll. « Biographies », , 520 p. (ISBN 2-84190-096-7)
  • Virgil Tănase, DostoĂŻevski, Paris, Gallimard, coll. « Folio biographies » (no 92), , 425 p. (ISBN 978-2-07-043902-7)
  • MikhaĂŻl Bakhtine (trad. du russe par Isabelle Kolitcheff, prĂ©f. Julia Kristeva), La PoĂ©tique de DostoĂŻevski, Paris, Le Seuil, coll. « Points Essai » (no 372), (1re Ă©d. 1970), 366 p. (ISBN 978-2-02-035337-3)

Article connexe

DostoĂŻevski et le parricide (Freud)

Liens externes

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