Jacques Schiffrin

Passionné de littérature, il crée à Paris les éditions de la Pléiade/J. Schiffrin & Co. en 1923, situées au 6 de la rue Tournefort[2]. En novembre 1925, il fonde avec Joseph Poutermann, son beau-frère, et Alexandre Halpern, la Société des amis de la Pléiade. En 1931, il lance une édition de luxe des grands auteurs français et étrangers, la « Bibliothèque reliée de la Pléiade » dans laquelle paraissent une douzaine de volumes dont les œuvres de Baudelaire, Racine, Voltaire, Edgar Allan Poe, Laclos, Musset et Stendhal[2].

Il se lie d'amitié avec de nombreux grands auteurs de cette période et tout particulièrement avec André Gide, avec qui il fait la traduction des Nouvelles de Pouchkine, et dont il devient un ami intime avec lequel il entretiendra une très importante correspondance durant 30 ans[3]. C'est André Gide qui pousse Gaston Gallimard, propriétaire des éditions de la N.R.F., à intégrer la Bibliothèque de la Pléiade aux éditions Gallimard, chose qui sera réalisée le 31 juillet 1933[2]. Jacques Schiffrin devient alors le premier directeur de cette collection.

En 1936, Jacques Schiffrin accompagne, en tant qu'interprète[4], André Gide dans un voyage de découverte de l'U.R.S.S. à l'invitation des Soviétiques.

Naturalisé français en 1937, Jacques Schiffrin est mobilisé en 1939 dans l'armée française[5].

Le 5 novembre 1940, à la suite des lois anti-juives, il est licencié subitement par Gaston Gallimard et part se réfugier aux États-Unis avec sa famille en 1941, via Marseille, Casablanca et Lisbonne avec l'aide financière d'André Gide[1] - [4].

Il s'installe à New York pour continuer son métier d'éditeur en fondant les éditions Pantheon Books avec, notamment, le couple d'éditeurs allemands Helen et Kurt Wolff. Il ne reviendra jamais en France et mourra à New York des suites d'une maladie respiratoire[5].

Jacques Schiffrin a traduit en français des auteurs russes (Tourgueniev, Pouchkine, Gogol, Dostoïevski), qui ont été publiés, dès 1929, par sa première maison d'édition, et, après guerre par le Club français du livre[6].

Jacques Schiffrin est le frère du producteur de cinéma Simon Schiffrin.

Il a été marié, de 1921 à 1927, à la pianiste française Youra Guller, avant le départ de celle-ci pour Shanghai. Il s'est remarié à Simone Heymann avec laquelle il a eu deux enfants, dont André Schiffrin (1935[7]-2013).

• Amos Reichman, « De Bakou à New York, sur les traces de Jacques Schiffrin », Les Temps Modernes, vol. 686, n^o 5,‎ 2015, p. 55-79 (DOI 10.3917/ltm.686.0055, lire en ligne)
• Amos Reichman (préf. Robert Paxton), Jacques Schiffrin. Un éditeur en exil. La vie du fondateur de la "Pléiade", Seuil, octobre 2021, 288 p. (ISBN 978-202-144950-1, présentation en ligne)

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• Œuvres et traduction de Jacques Schiffrin (domaine public au Canada)
• Jacques Schiffrin et les éditions de La Pléiade