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Les Temps modernes (revue)

Les Temps modernes était une revue politique, littéraire et philosophique française, fondée en 1945 par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, publiée par les éditions Gallimard. Elle disparaît en 2018 à la suite de la mort de Claude Lanzmann qui en avait repris la direction.

Fondation d'une revue engagée

Le comité directeur d'origine comprenait Raymond Aron, Simone de Beauvoir, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty, Albert Ollivier, Jean Paulhan et Jean-Paul Sartre. André Malraux et Albert Camus refusèrent d'y participer, chacun pour des raisons différentes.

Dans les années 1940-1950, la revue n'était pas éloignée du Parti communiste français, oscillant « de la critique courtoise au compagnonnage le plus solidaire »[1].

À partir de 1955, la revue s'élève contre la guerre d'Algérie et dénonce l'usage de la torture. Elle sera saisie cinq fois par les autorités[2].

Après la disparition des fondateurs

Après le dĂ©cès de Simone de Beauvoir en 1986, la revue est dirigĂ©e par Claude Lanzmann, jusqu'Ă  son dĂ©cès en 2018. Dans Le Monde du , tous les membres du comitĂ© de rĂ©daction (Jean Bourgault, Michel Deguy, Liliane Kandel, Jean Khalfa, Patrice Maniglier, Jean-Pierre Martin, Éric Marty, Anne MĂ©lice, Juliette Simont) publient une tribune dans laquelle ils s'interrogent sur la manière de poursuivre le projet des fondateurs de la revue, après la dĂ©cision de Gallimard de mettre fin Ă  celle-ci[3]. Le , Antoine Gallimard, parlant seulement de « plusieurs membres du comitĂ© de rĂ©daction Â», se justifie dans un droit de rĂ©ponse : c'est principalement la disparition de Claude Lanzmann qui a entĂ©rinĂ© la fin de la revue, dont il « Ă©tait l’âme et la charpente ; il en Ă©tait aussi l’histoire, par les liens qui l’unissaient aux fondateurs et dont il s’est toujours, Ă  très juste titre, revendiquĂ© » ; il invoque aussi le changement du public et les lanceurs d'alerte qui se manifestent de moins en moins Ă  travers les institutions universitaires ou savantes[4]. Dans LibĂ©ration du , un an après le dĂ©cès de Claude Lanzmann, le comitĂ© de rĂ©daction publie une tribune qui cite un document notariĂ© du dans lequel Lanzmann dĂ©clarait souhaiter que la revue continue d'exister après lui, faire « toute confiance Ă  Antoine Gallimard pour qu'il persiste Ă  la soutenir et Ă  lui permettre de demeurer une des plus originales et prestigieuses revues françaises, » et demandait qu'Ă  son dĂ©cès Juliette Simont lui succède en tant que directrice[5].

Références

  1. Pascale Goetschel et Emmanuelle Loyer, Histoire culturelle de la France, de la Belle Ă©poque Ă  nos jours, Cursus, Armand Colin, 2014, 4e Ă©dition, p. 144.
  2. Anne Mathieu, « Jean-Paul Sartre et la guerre d’Algérie », sur Le Monde diplomatique,
  3. Collectif, « Le but des “Temps Modernes” était d’apporter une intelligence globale du monde », sur Le Monde, .
  4. Antoine Gallimard, « Antoine Gallimard : « Pourquoi j’ai pris la décision d’arrêter les “Temps modernes” », sur Le Monde, .
  5. « Claude Lanzmann et «les Temps modernes» Â», LibĂ©ration.fr du 4 juillet 2019.

Annexes

Bibliographie

  • Anna Boschetti, Sartre et Les Temps Modernes : une entreprise intellectuelle, Paris, Éditions de Minuit, , 328 p. (ISBN 2707310514)
  • JĂ©rĂ´me Melançon, "Anticolonialisme et dissidence : Tran Duc Thao et Les Temps modernes ", in Jocelyn Benoist et Michel Espagne (dir.), L'ItinĂ©raire de Tran Duc Thao. PhĂ©nomĂ©nologie et transferts culturels, Paris, Armand Colin, 2013, p. 201-215.
  • Fabrice Thumerel, " Les Temps Modernes", in François Noudelmann et Gilles Philippe (dir.), Dictionnaire Sartre, Paris, Champion, 2004, p. 485-486.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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