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Apostrophes

Apostrophes est une émission de télévision littéraire française produite et animée par Bernard Pivot, diffusée en direct sur Antenne 2 entre le et le [1], chaque vendredi soir à 21 h 40.

Apostrophes

Genre Magazine littéraire
Périodicité Hebdomadaire
Création Bernard Pivot
Réalisation François Châtel, Roger Kahane, Jean Cazenave, Jean-Luc Leridon
Présentation Bernard Pivot (avec, à ses débuts, Gilles Lapouge)
Thème du générique Concerto pour piano nº 1 de Rachmaninov
Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Nombre d’émissions 724
Production
Format d’image 4/3 couleur
Format audio Mono
Diffusion
Diffusion Antenne 2
Date de première diffusion
Date de dernière diffusion
Statut Arrêtée
Public conseillé Tout public
Chronologie

Définie par Bernard Pivot comme un « magazine d'idées à partir des livres »[2], l'émission devient progressivement un magazine culturel consacré à l'actualité éditoriale, sinon à la littérature prise dans son acception la plus large[3].

L'émission proposait des discussions ouvertes entre quatre ou cinq auteurs autour d’un sujet commun, mais également des entrevues individuelles (appelés « Grands entretiens ») avec un seul auteur lorsque celui-ci avait acquis une place importante dans le champ académique ou littéraire.

En février 1975, Bernard Pivot déclare au sujet d'Apostrophe : « L'idée m'en a été donnée par Françoise Giroud (alors Secrétaire d'État à la Condition féminine). C'était au cours d'une émission consacrée aux femmes en octobre dernier. Un certain moment elle s'était plainte, elle avait dit « mais monsieur, vous m'avez apostrophé ! ». Ho, mais j'ai dit c'est merveilleux, apostrophe c'est un terme d'imprimerie, donc nous restons dans les livres, et puis apostrophe, eh bien c'est un échange d'idées, parfois vif, à quoi je convie les écrivains que j'invite. Apostrophe n'est pas à proprement dire un magazine littéraire, je dirai plutôt que c'est un magazine d'idées. À savoir qu'il puise sa substance dans les livres qui viennent de paraître. J'ai envie que les intellectuels, les écrivains, les professeurs, les journalistes, enfin tous ceux qui véhiculent la parole aujourd'hui puissent échanger, et parfois d'une manière très vive »[4]. Bernard Pivot faisait peut-être allusion à Lettres ouvertes, auquel Françoise Giroud était l'invitée, et animée par Michel Bassi et Alain Duhamel pour le premier numéro de cette nouvelle émission, diffusée en direct le 2 octobre 1974 sur l'ORTF[5] - [6].

En quinze ans d’existence, Apostrophes est devenue l'émission littéraire emblématique de la télévision française à cette période, presque à rebours du projet initial. Elle le doit à une conjonction de facteurs favorables : une programmation avantageuse à une heure de grande écoute, un soutien continu des directeurs de la chaîne Antenne 2[7] et un paysage audiovisuel français quasi-neuf à la création du programme[8].

La personnalité de son présentateur, le choix initial de la formule de l'émission (débat autour d'un thème qui change chaque semaine), l'hétérogénéité de ses intervenants jouent en outre un rôle prépondérant dans la reconnaissance d'Apostrophes auprès du grand public, des professionnels du livre mais aussi du « tout-Paris » littéraire.

L'aura de l'émission éclipse quelque peu ses devancières (Lectures pour tous) ou celles qui lui succéderont (La Grande Librairie), autant qu'elle a estompé les critiques qui lui ont été adressées quant à son emprise sur la production éditoriale, voire au caractère factice des polémiques alimentées par Bernard Pivot au cours de l'émission.

Historique

Concept

Durant les premiers numéros d’Apostrophes, le présentateur Bernard Pivot a à ses côtés Gilles Lapouge, un ancien chroniqueur de l'émission Ouvrez les guillemets ; à partir du 24 octobre 1975, Pivot présente seul, ce qui en soi rompt avec la tradition établie des émissions littéraires où le producteur est entouré de chroniqueurs[9].

L'émission, d'une durée d'une heure dix, est consacrée à un thème choisi selon l'actualité éditoriale pour les émission en plateau, ou bien sur un auteur reconnu faisant alors l'objet d'un entretien diffusé en différé. Le format varie en effet entre des discussions ouvertes entre quatre ou cinq auteurs[10] - [11] ou des entrevues individuelles avec un seul auteur[10].

Le rituel de l'émission est bien rodé[12]. Il exige que les personnes invitées se plient à la lecture préalable des ouvrages rédigés par les autres invités, afin de pouvoir en discuter sur le plateau[13] - [14].

Générique

L'indicatif musical du générique de l'émission est tiré du concerto pour piano no 1 de Rachmaninov, interprété au piano par Byron Janis.

Personnalités invitées

Parmi les auteurs notables qui sont apparus dans l'émission, on peut citer : Vladimir Nabokov, Norman Mailer, Alexandre Soljenitsyne, Marguerite Yourcenar, Susan Sontag, Neil Sheehan, Milan Kundera, Georges Simenon, William Styron[15], John Le Carré, Tom Wolfe[11], Umberto Eco ou Marguerite Duras.

L'apparition de Charles Bukowski dans l'émission du est restée célèbre car l'écrivain, visiblement ivre, insulta le présentateur avant de partir au milieu de l'émission[16].

L'émission a également eu comme invités des personnalités politiques (tels Valéry Giscard d’Estaing, le Dalai Lama, Robert Badinter ou François Mitterrand), des intellectuels, historiens, sociologues et linguistes (par exemple Pierre Bourdieu, Claude Lévi-Strauss ou Claude Hagège), des acteurs et réalisateurs (comme Marcello Mastroianni, Roman Polanski, François Truffaut ou Jean-Luc Godard) mais aussi des auteurs-compositeurs-interprètes (à l'image de Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Guy Béart, Pierre Perret ou encore Renaud) pour discuter de leurs livres et de la littérature en général.

Accueil et influence

La personnalité du présentateur d'Apostrophes, Bernard Pivot, ainsi que la variété des personnages présents ont fait de l'émission l'un des programmes culturels les plus regardés à la télévision française (avec une moyenne de trois à cinq millions de téléspectateurs[17] et des pointes à six millions[11]).

On parle ainsi de l'« effet Pivot »[18] qui se définit par une audience supérieure aux émissions littéraires télévisées de la même époque (Ex-Libris, Boite aux lettres, Océaniques), une augmentation rapide des ventes de certains ouvrages présentés durant l'émission et une renommée internationale de l'émission, vendue et diffusée dans l'espace nord-américain notamment[19]. Loin d'être uniforme et automatique, cet effet est fluctuant.

Meneur de jeu, Bernard Pivot a exercé un grand ascendant sur la production éditoriale de son temps (on trouve ainsi des « rayons Apostrophes »[20] dans les librairies et FNAC où les ouvrages des invités sont présentés). Cet ascendant sur la vie culturelle française reste cependant inégal et sujet à controverses (voir ci-après). Il s'appuie également sur la création la même année qu’Apostrophes de la revue Lire, qui propose des extraits d'ouvrages et des aides à la lecture. Lire, dirigé également par Bernard Pivot, permet un premier tri des ouvrages susceptibles d'être présentés à Apostrophes[21].

En même temps, il y avait un phénomène curieux que toutes les personnes liées (ou qui voulaient se rapporter) à la culture devaient suivre l'émission pour parler de ce qui, dans les jours suivants, serait le thème littéraire à la mode. Aussi, les auteurs durent aller dans l'émission s'ils voulaient obtenir la reconnaissance du grand public littéraire[17]. L'« effet Pivot » ne bénéficiait pas à tous et le bénéfice n'était pas nécessairement renouvelable pour ceux qui revenaient dans l’émission, s'adressant principalement aux auteurs novices et/ou à leur premier passages dans l'émission.

D'autre part, Bernard Pivot a toujours montré qu'il n'admettait aucune forme de censure de la part de la télévision publique française, ce qui lui donnait une grande crédibilité auprès du public.

Ce magistère ainsi exercé par Bernard Pivot n'allait pas sans remises en question ou simple interrogation.

Un an après son passage à Apostrophes, Annie Ernaux s'interroge sur la nature de l'« effet Pivot » :

« Le public suppose qu’une sélection des meilleurs livres a été opérée, et l’écrivain est conscient de cette attitude qui ressent son absence de passage à Apostrophes comme une injustice et une indignité : il n’a pas été élu. Le spectateur est aussi persuadé de choisir lui-même sans intermédiaire. Un certain langage est apparu dans les milieux littéraires, on parle de “carrière” à la place de l’œuvre, de “public” de préférence à “lecteurs” […] Il y a comme un renoncement progressif et quasi généraliste aux questions que la littérature s’est toujours plus ou moins posée sur son rôle, sa finalité, son rapport au réel, à la société, fût-ce pour le nier. L’écrivain, catégorie à définir, ne devrait-il pas se “situer” dans tous les domaines — social, économique, linguistique et artistique — et pas seulement dans la liste des meilleures ventes de L’Express ? Enfin, est-il possible que, par un étrange sens des limites latent sous la dérision ambiante, la littérature renonce à des pouvoirs autres que ceux de plaisir et de distraction[22]. »

En 1982-1983, une controverse surgit entre Bernard Pivot et Régis Debray, alors conseiller de François Mitterrand, président de la République française ; Debray dénonce l’ascendant pris par Apostrophes sur la vie intellectuelle en France, parlant de « l'arbitraire d'un seul homme »[17]. Pivot, qui songeait alors à arrêter l’émission après quelques signes de lassitude, contre-attaque et décide de poursuivre l’aventure[17]. L'année 1983 correspondra à l’apogée d’Apostrophes en termes d’audience (avec des parts de marché dépassant les 12 % de téléspectateurs dans son créneau horaire), mais aussi à celle d’Antenne 2, devenue cette année-là la chaîne de télévision la plus regardée de France devant TF1[23].

Remplacement et longévité

L’émission dura 724 numéros jusqu'en ; en quinze ans d'existence, elle établit à l'époque un record de longévité pour une émission culturelle en France[24].

Elle fut remplacée par l’émission Caractères produite par Bernard Rapp et diffusée à partir de septembre 1990 sur Antenne 2[25] puis par Bouillon de culture, produite et également présentée par Bernard Pivot et diffusée du au [26].

En , l’émission Ce soir (ou jamais !) égalise et bat le record d’Apostrophes après neuf années d’existence, devenant l'émission avec la plus grande longévité de la télévision française. Celle-ci était cependant diffusée quotidiennement au cours de ses cinq premières années, à la différence de l'émission de Bernard Pivot qui l'était de façon hebdomadaire[24].

Quelques moments forts de l'Ă©mission

Années 1970

  • : François Mitterrand surprend son auditoire par sa veine littĂ©raire[27].
  • : l’auteur-compositeur-interprète Georges Brassens, au cĂ´tĂ©, entre autres, du gĂ©nĂ©ral Bigeard, explique sa haine de la discipline et son antimilitarisme[27].
  • : l'Ă©crivain Alexandre Soljenitsyne reçoit Bernard Pivot pour un entretien dans sa propriĂ©tĂ© du Vermont. Dans cette Ă©mission qui lui est entièrement consacrĂ©e, Soljenitsyne y tĂ©moigne notamment de la genèse de son Ĺ“uvre au goulag[27]. Selon Bernard Pivot, l’ambassade d’URSS tenta d’empĂŞcher la diffusion de l’émission en demandant son annulation au prĂ©sident d’Antenne 2, Marcel Jullian.
  • : Bernard Pivot reçoit Vladimir Nabokov. Pour les besoins de cette Ă©mission spĂ©ciale, le dĂ©cor est rĂ©amĂ©nagĂ©. L’auteur apparaĂ®t assis Ă  un bureau, derrière une ribambelle de livres Ă©pars. Vladimir Nabokov Ă©tait en effet incapable de s'exprimer sans un support Ă©crit. Aussi l'animateur avait-il acceptĂ© de lui fournir les questions Ă  l'avance, afin que l'Ă©crivain pĂ»t en prĂ©parer les rĂ©ponses. Ses notes Ă©taient dissimulĂ©es par l'amas de livres disposĂ© sur la table[1] - [27].
  • : Bernard Pivot invite Gabriel Matzneff pour son livre Les moins de seize ans. Au cours de cette Ă©mission, une enseignante (professeur de lycĂ©e) qui venait de fonder une association pour la dĂ©fense des droits de l’enfant, Jeanne Delais, tout en s’efforçant d'Ă©pargner l’amour-propre d’écrivain de Gabriel Matzneff, se met Ă  contester fermement les thèses de son livre. Elle accuse Matzneff de ne pas respecter les enfants et les adolescents, d’attenter Ă  leur dignitĂ©, en les utilisant Ă  son profit.
  • : un dĂ©bat opposa Han Suyin Ă  Lucien Bodard. Han Suyin dĂ©nonça la fascination « schizophrène » de Bodard pour l'ancienne Chine, alors qu'elle loua le modèle Ă©conomique du Grand Bond en avant crĂ©Ă©, selon elle, par de « vrais Ă©conomistes » pour un pays sous dĂ©veloppĂ©. Ils s'opposèrent Ă©galement sur la personnalitĂ© de Mao Zedong, celle de l'empereur Puyi, le communisme et ses mĂ©thodes, la dictature du prolĂ©tariat[28].
  • 1975 : violente empoignade entre Jean Daniel et Jean d'Ormesson Ă  propos des goulags devant les yeux mĂ©dusĂ©s d'Alexandre Soljenitsyne.
  • 1976 : Ă©change tendu entre Mohamed Ali et le reste de l'auditoire, dont Jean Cau, Ă  propos de son silence sur IsraĂ«l dans son livre.
  • 1977 : l'Ă©crivain Jacques Robert lance une diatribe contre quatre critiques littĂ©raires : « depuis quatre siècles vous ĂŞtes les juges et, nous, nous Ă©crivons les livres dont vous vivez ! »
  • : Charles Bukowski, ivre mort, caresse le genou de Catherine Paysan et tient des propos incohĂ©rents, tandis que Cavanna tente vivement de le faire taire. Bukowski quitte ensuite le plateau en titubant et, hors camĂ©ra, sort un couteau et menace (« pour rire », selon lui), une personne chargĂ©e de la sĂ©curitĂ©[27] - [29].
  • 1977 : Bernard Henri-LĂ©vy et AndrĂ© Glucksmann proclament la mort de Marx, ce Ă  quoi François Aubral et Xavier Delcourt rĂ©pondent que c'est la nouvelle philosophie qui est morte et traitent Maurice Clavel de « crĂ©tin »[30]. Cependant ils Ă©pargnent AndrĂ© Glucksmann en qui ils voient Ă  la diffĂ©rence de Bernard-Henri Levy un esprit ouvert Ă  la dicussion. En rĂ©ponse celui-ci les met en garde contre les invectives et les chasse aux sorcières puis se tourne vers son ami pour lui dire : « toi aussi, Bernard-Henri Levy, tu en as un peu trop fait ». L'Ă©mission sera rediffusĂ©e dans les annĂ©es 1980.
  • : l'Ă©mission, centrĂ©e autour du livre Rue du prolĂ©taire rouge, occasionne un scandale Ă  l'intĂ©rieur du parti communiste français (PCF). Lors de l'Ă©mission, Ă©taient prĂ©sents le dissident soviĂ©tique Vladimir Boukovski, ainsi que Claude Frioux et Alexandre Adler, deux des cinq auteurs de L'URSS et nous, ouvrage collectif qui avait Ă©tĂ© saluĂ© par le bureau politique du PCF. Lors de l'Ă©mission, C. Frioux et A. Adler affirmaient deux principes : la rĂ©habilitation du militant bolchevick Boukharine exĂ©cutĂ© en 1936 (et non rĂ©habilitĂ© par Khrouchtchev) et l'engagement Ă  la fermetĂ© sur la question des libertĂ©s dans leurs rapports avec leurs camarades du parti communiste de l'Union soviĂ©tique (PCUS) — tout en se montrant assez critiques vis-Ă -vis du livre des KĂ©hayan —. De ce fait, l'ouvrage fit dĂ©bat au sein du PCF et fut dĂ©noncĂ© en termes diffĂ©rents par L'HumanitĂ© et l'Agence Tass. Le livre connut un très grand succès de librairie.
  • : Lucien Combelle et Henri Amouroux dĂ©battent sur Drieu la Rochelle.
  • : le prĂ©sident de la RĂ©publique ValĂ©ry Giscard d’Estaing se confie sur sa passion pour Guy de Maupassant. C’est la première fois qu’un prĂ©sident de la RĂ©publique française en activitĂ© se prĂŞte Ă  un tel exercice.
  • : Bernard Pivot reçoit Alain de Benoist Ă  propos de la Nouvelle Droite[31].
  • 5 octobre 1979 : dès l'ouverture de l'Ă©mission, le journaliste du Figaro, Alfred Fabre-Luce, auteur de Pour en finir avec l'antisĂ©mitisme est accusĂ© d'antisĂ©mitisme par AndrĂ© Harris et Alain Sedouy qui prĂ©sentaient leur livre Juifs et Français. Ils expriment Ă  ce titre leur lourd cas de conscience quant Ă  leur participation Ă  l'Ă©mission. Bernard Pivot leur rĂ©pond qu'ils auraient pu attendre que l'auteur prĂ©sente son livre pour le dire. Evoquant la seconde guerre mondiale Alfred Fabre-Luce expliquait que le rĂ©gime de Vichy avait servi de tampon pour limiter l'extermination des juifs par les Allemands. A un moment il avance : "Sachez qu'Ă  cette Ă©poque nul n'Ă©tait innocent". Un des invitĂ©s rĂ©plique : Oui je connais le truc qui consiste Ă  mettre sur le mĂŞme plan le gazĂ© Ă  Auschwitz et Adolf Hitler...

Années 1980 et 1990

Dans la culture populaire

Littérature

  • L’Assassin d’Apostrophes (1983) : roman-photo / texte de GĂ©rard GuĂ©gan ; photogr. de Maya Sachweh ; avec Pierre Bourgeade (Raymond Dellebourre / Fernand) ; Edith Develeyne (LĂ©a Simonet), Ruth Henry (Mme Dellebourre), Alain Massiot et Bernard Pivot (dans son propre rĂ´le), publiĂ© dans Playboy[36].
  • Le roman La Cadillac blanche de Bernard Pivot d'Alain Beaulieu (2006) raconte l'histoire du complot de Bernard Pivot contre un personnage mystĂ©rieux.

Bande dessinée

  • L'Ă©mission Apostrophes est au centre de l’histoire d’un album de bande dessinĂ©e de PĂ©tillon, Les disparus d’Apostrophes (1982), oĂą le hĂ©ros Jack Palmer enquĂŞte sur l’enlèvement des invitĂ©s d’une Ă©mission sur Paul Claudel.

Humoristes

  • En 1991, le groupe d'humoristes Les Inconnus parodie l'Ă©mission dans un sketch intitulĂ© Apostrofes, censĂ© se dĂ©rouler en 2033 et dans lequel ils mettent en scène le prĂ©sentateur fictif Frank Pivot (jouĂ© par Bernard Campan), petit-fils de Bernard Pivot, qui reçoit l'acadĂ©micien fictif Bob Toison (jouĂ© par Didier Bourdon) pour les cinquante ans de l'Ă©mission. Ce sketch d'anticipation parodie, entre autres, la rĂ©forme de l'orthographe de 1990[37] - [38].

Divers

  • Un panneau du dĂ©cor de l'Ă©mission a Ă©tĂ© remontĂ© Ă  la Fnac de l'avenue des Ternes, Paris 17e, entre le 3e et le 4e Ă©tage. Une version du dĂ©cor, signĂ© Michel Millecamps et Philippe Starck, a Ă©tĂ© vendue aux enchères par Artcurial en 2017[39].
  • La peintre bretonne Marie-RenĂ©e Chevallier-Kervern rĂ©alise sur le vif devant la tĂ©lĂ©vision de nombreux cahiers de dessins et croquis des participants de l'Ă©mission.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Apostrophes (talk show) » (voir la liste des auteurs).
  1. « Apostrophes », sur Toutelatele.com.
  2. « Les apostrophes de Bernard Pivot », Télérama, no 1358,‎ semaine du 17 au 23 janvier 1976, p. 16.
  3. Frédéric Delarue, « Les années 1970 en France au prisme de la médiation littéraire au petit écran », Enthymema,‎ (lire en ligne).
  4. Bernard Pivot à propos du titre de son émission "Apostrophes", émission Vive la télé. 23 février 1975. Institut national de l'audiovisuel
  5. Françoise Giroud à propos de sa participation au gouvernement, émission Lettres ouvertes, 2 octobre 1974. Institut national de l'audiovisuel
  6. Le principe de l'Ă©mission est de traiter des cas particuliers, Le Monde, 5 octobre 1974
  7. Robert Balmet, « Nous avons rencontré Bernard Pivot », Télé-Moustique,‎ semaine du 10 au 16 janvier 1976.
  8. Sophie Bachmann, « La suppression de l'ORTF en 1974 », Vingtième siècle revue d'histoire,‎ , p. 63-72 (lire en ligne).
  9. Frédéric Delarue, « L'émission littéraire a-t-elle vraiment existé ? », Acta Fabula,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « French TV Show on Books Is Ending », Reuters, The New York Times, 5 septembre 1989.
  11. (en) Rone Tempest, « Host Bows Out of French Literary Talk Show 'Apostrophes' », Los Angeles Times, 5 septembre 1989.
  12. Gisèle Gschwind-Holtzer, « "Je vais vous présenter mes invités..." ou Apostrophes et l'acte de présentation », SEMEN,‎ (lire en ligne)
  13. Claude Duneton, « Chronique de la langue parlée : Apostrophes 1/2 : Le compte à rebours », France Culture, 21 octobre 1984.
  14. Claude Duneton, « Chronique de la langue parlée : Apostrophes 2/2 : L'alternative de Maspero », France Culture, 28 octobre 1984.
    Cette source radiophonique offre plusieurs éclairages possibles : sur l'« effet Pivot » dont bénéficia Annie Ernaux après son passage à Apostrophes le et sur la solitude audiovisuelle qui fut celle de François Maspero à la même occasion ; sur les préparatifs des invités durant la semaine précédant l'émission ; sur les préparatifs de l'émission durant la dernière heure précédant le début du direct.
  15. (en) Roger Cohen, « The Media Business; Books Star on TV, but Only in France », The New York Times, 10 septembre 1990.
  16. (en) Howard Sounes (en), Charles Bukowski: Locked in the Arms of a Crazy Life, Grove Press, 1998, pp. 182-3. (ISBN 0-8021-3697-4)
  17. Hervé de Saint Hilaire, « “Apostrophes” : la vie littéraire entre parenthèses », Le Figaro.fr, .
  18. Edouard Brasey, L'effet Pivot, Paris, Ramsay,
  19. Au Québec, Apostrophes était diffusée sur TVFQ 99 puis sur TV5 ; source : Annick Cojean, « T.V.F.Q 99 : Patchwork ou voix de la France ? », Le Monde,‎ , p. 7
  20. Patrick Saffray, « La presse fait-elle vendre le livre ? », Livres Hebdo,‎ , p. 103-107.
  21. Bernard Pivot, Le MĂ©tier de lire, Gallimard, , 616 p.,
    « Pierre Boncenne, alors rédacteur en chef de Lire, très au courant de tout ce qui se passait dans les maisons d’édition, était un informateur précieux auquel j’avais recours pour compléter un plateau ou pour recueillir rapidement un avis sur un livre qu’il avait déjà lu. »
  22. Annie Ernaux, « L'écrivain en terrain miné », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  23. Edouard Brasey, L'Effet Pivot, op. cit., Paris, Ramsay, , 364 p..
  24. Benjamin Locoge, « Frédéric Taddeï : Ce soir plus que jamais », Paris Match.com, .
  25. Philippe Chevilley, « Bernard Rapp, une vie d'élégance », Les Echos, (consulté le ).
  26. « Bouillon de culture », sur toutelatele.com (consulté le ).
  27. « Les grands moments d’"Apostrophes" », Le Monde.fr, .
  28. « La Chine d'hier et d'aujourd'hui », INA.fr.
  29. (en) « Charles Bukowski invité de Bernard Pivot dans l’émission littéraire Apostrophes », sur charlesbukowski.free.fr (consulté le ).
  30. Jérôme Garcin, « La fièvre du vendredi soir », Le Nouvel Observateur n°2562, semaine du 12 décembre 2013, page 118.
  31. « InaMédiaPro.com », sur inamediapro.com via Wikiwix (consulté le ).
  32. Inamediapro.com
  33. Frédéric Lecomte-Dieu, Marais & Cocteau, L’abécédaire, Éditions Jourdan, collection Les Mythiques, 2013, page 27 (ISBN 978-2-87466-272-0)
  34. (en) « Les droits de l’homme », sur video.aol.com (consulté le ).
  35. « Une romancière québécoise raconte le jour où elle a tenté dans "Apostrophes" de briser l'omerta face à l'écrivain Gabriel Matzneff », Francetvinfo.fr, 26 décembre 2019.
  36. Playboy France en , no 112 (vol. 12, no 3), p. 39-43.
  37. « Les Inconnus - Apostrofes » [vidéo], sur YouTube.com, chaîne officielle Vevo, .
  38. « Apostrofes [sic] - Les Inconnus (1991) », sur cavesdumajestic.canalblog.com (consulté le ).
  39. Bertrand Guyard, « Une page se tourne pour les décors d'Apostrophes vendus 16.900 euros », sur Le Figaro.fr, .

Annexes

Sources

Bibliographie

  • Édouard Brasey, L’Effet Pivot, Ramsay, Paris, 1987.
  • AurĂ©lie Barrière, Le livre et la tĂ©lĂ©vision. Les Ă©missions littĂ©raires Ă  la tĂ©lĂ©vision française (1953-2000), mĂ©moire de maĂ®trise d’histoire sous la direction de Jean-Yves Mollier et Diana Cooper-Richet, UniversitĂ© de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, 2001.
  • Tamara Chaplin-Matheson, Turning on the mind : french philosophers on television, Chicago, Chicago University Press, 2007.
  • Patrick Charaudeau (dir.), La TĂ©lĂ©vision. Les dĂ©bats culturels « Apostrophes », Paris, Didier Erudition,  coll. « Langages, Discours, SociĂ©tĂ©s », 1991, 389 p.
  • Sylvain Chavaribeyre, Le moment « Apostrophes », mĂ©moire de DEA d’histoire de l’ Institut d’Etudes Politiques, sous  la direction de Jean-NoĂ«l Jeanneney, 2003.
  • FrĂ©dĂ©ric Delarue, « Ă€ la croisĂ©e des mĂ©diations : les Ă©missions littĂ©raires de la tĂ©lĂ©vision française de 1968 Ă  1990 », thèse de doctorat d’histoire contemporaine sous la direction de Christian Delporte, 2010. (page visitĂ©e le 8 avril 2021).
  • FrĂ©dĂ©ric Delarue, « Les annĂ©es 1970 en France au prisme de la mĂ©diation littĂ©raire au petit Ă©cran », Enthymema, dĂ©cembre 2012, p. 485-512 (page visitĂ©e le 8 avril 2021).
  • Jean-Noel Jeanneney, L’Écho du siècle. Dictionnaire de la radio-tĂ©lĂ©vision, Hachette LittĂ©ratures, Paris, 1999.
[Une bible de l’audiovisuel réalisée par un collectif de chercheurs sous l’égide de l’ancien président de la BNF, rapporteur du projet de loi sur le dépôt légal de l’image animée en 1992 et l’un des pionniers de l’histoire des médias en France. Se reporter, entre autres à la notice consacrée à Bernard Pivot et à la brève synthèse réalisée par Yannick Dehée sur les magazines littéraires à la télévision]
  • NoĂ«l Nel, Ă€ fleurets mouchetĂ©s. 25 ans de dĂ©bats Ă  la tĂ©lĂ©vision française, Paris, Nathan, 1988, 243 p.
  • Priscilla Parkhurst Clark, La France, nation littĂ©raire, Paris, Labor, 1990 (trad. fra).
  • Maria Pourchet, Face et envers des Ă©crans de la littĂ©rature (1950-2007). ArchĂ©ologie d’un Monde du discours : Images, acteurs et publics de tĂ©lĂ©vision, thèse de doctorat de sciences de l’information et de la communication sous la direction de Jacques Walter, UniversitĂ© de Metz, 2007.
  • RĂ©my Rieffel, La tribu des clercs. Les intellectuels sous la Ve RĂ©publique, CNRS Éditions, Paris, 1993.
  • Michel Trebitsch, « Les Intellectuels au micro », Cahiers de l'IHTP, 21, novembre 1992
  • Patrick Tudoret, Vie et mort de l’émission littĂ©raire, Paris, INA/Le Bord de l’eau, 2008.
  • Michel Winock, Jacques Julliard, Dictionnaire des intellectuels français, Le Seuil, Paris, 1998.
Parmi les nombreux articles, se reporter à celui rédigé par Jérôme Bourdon, intitulé : « Télévision : émissions littéraires ».

Article connexe

Liens externes

  • Ressource relative Ă  l'audiovisuel :
  • Apostrophes sur le site de l’INA.fr
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