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Marcel Jullian

Marcel Jullian, né le à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) et mort le à Paris 6e, est un dialoguiste, écrivain, réalisateur scénariste et homme de télévision français. Il fut l'un des fondateurs de la chaine de télévision Antenne 2.

Marcel Jullian
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Fonction
Président-directeur général
Antenne 2
-
Autres informations
Distinctions

Biographie

Famille

Fils de Raymond Jullian, importateur, et d'Yvonne Robelin, il épouse Marguerite Delattre (deux enfants Christine et Michel), Jacqueline Vergé, puis Michèle Petit-Valentin, journaliste à France-Inter[1].

Formation

Marcel Jullian étudie au Lycée Turgot puis à la Faculté des lettres de Paris[2], puis exerce différents métiers, tels que mineur de fond, conducteur de poids lourds, laveur de voitures et pilote d'avion[3].

Engagement

Pendant la seconde guerre mondiale, il s'engage comme pilote dans l'aviation, rejoint le réseau du BCRA, puis est arrêté pendant une mission dans l'est de la France, transféré à la Prison du Luxembourg sur inculpation d'espionnage, condamné à la décapitation par hâche, devant un tribunal allemand, mais sauvé par la Libération intervenue avant l'exécution de la sentence. Membre du comité de soutien du mouvement L’Unité capétienne, avec Reynald Secher, André Castelot, Gonzague Saint-Bris, Jean Dutourd et Georges Bordonove, il présida une association franco-belge pour réhabiliter la mémoire du roi des Belges Léopold III d'avoir trahi les alliés de la Belgique en 1940. Il rédige à ce propos un livre d'entretiens avec l'épouse du monarque, Un couple dans la tempête.

Édition

Auteur d’une anthologie de la poésie, de Mémoire buissonnière, de Louis et Maximilien ou encore du Roman de l’homme, il devient directeur littéraire de la maison Plon, en 1967.

Cinéma

Il est l’auteur du scénario de comédies à succès comme Le Corniaud (1964), La Grande Vadrouille (1966), Le Cerveau (1969) ou encore La Folie des grandeurs (1971), quatre films réalisés par Gérard Oury.

Télévision

Il est nommé directeur des programmes à la tête de l'ORTF après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Jacques Chancel devient son conseiller personnel, nomme Jacques Sallebert à la tête de la première chaîne et Georges Leroy à la tête de la deuxième chaîne[4].

Premier président d’Antenne 2, de à , il anime, avec Yves Derisbourg et Michèle Valentin, l'émission radiophonique Écran total, de 1986 à 1989.

Polémiques

En 1974, alors directeur littéraire des Éditions Julliard, depuis 1971[5], il publie avec Jacques Chancel qui dirige la collection Idée fixe[6] Les Moins de seize ans du pédophile Gabriel Matzneff.

En janvier 1975, Jean-Paul Sartre lui remet un synopsis portant sur dix émissions d'une heure, exigeant une liberté totale afin de "ne pas être encombré par les instances policières, bureaucratiques, financières", qui serait réalisé par la société Scopcolor de Roger Louis, pour un coût de 10 millions de francs, classé "littéraire-dramatique". Jullian lui demande, dans une lettre, de réaliser une émission pilote qualifiée par l'intéressé d'examen, estimant que s'il n'y a pas eu censure à proprement parler, sur un détail, pourtant, le place devant un fait de censure. Il décline donc la proposition[7]. La même année, il est accusé de misogynie, après un entretien avec Anne Sinclair où il déclare que les femmes sont toujours plus agréables à regarder qu'à écouter[8]. Interpellé par des consignes de réserve du porte-parole du gouvernement, André Rossi, au sujet des la violence à la télévision, il répond dans Le Monde, que la violence n'est absente ni chez Homère, ni chez Shakespeare[9].

En 1976, Le Monde lui reproche d'avoir à nouveau censuré son droit de réponse à la suite d'accusations graves de l'écrivain russe, Alexandre Soljenitsyne[10].

Il admet des années plus tard que la télévision l'a rendu "fou"[11].

Mort

Il est mort subitement à Paris dans l’après-midi du lundi , alors qu’il assistait à une cérémonie à la Closerie des Lilas, restaurant de la rive gauche. Il a vécu les dernières années de sa vie à Saint-Martin-de-Crau[12].

Hommages

À sa mort, Jacques Chirac a fait part, dans un communiqué, de son « émotion », appréciant « la haute culture, l'originalité de la pensée, la curiosité et l'indépendance d'esprit » de Marcel Jullian. Il était « un poète, un authentique créateur, un touche-à-tout talentueux, imaginatif et généreux. Il savait regarder le monde, les hommes et leur temps avec une rare intelligence », ajoutait le Président de la République française.

Livres

  • Le Chevalier du ciel : Charles Nungesser, 1953
  • HMS Fidelity, bateau mystère, Amiot-Dumont, 1956
  • Gens de l'air, Le Livre contemporain, 1959
  • Mystique de l’aviation - (Prix Marcelin GuĂ©rin de l'AcadĂ©mie française en 1962)
  • Jean Maridor, chasseur de V1
  • Henri comte de Paris : MĂ©moires d'exil et de combats
  • Ils ont reconquis notre ciel, en collaboration avec Paul Boudier
  • Histoire familiale des hommes politiques français (auteur de la prĂ©face de cet ouvrage collectif), 1997
  • Le maĂ®tre de Hongrie, Éditions de la Table ronde, 1980
  • Histoire de France des commerçants, avec C. Meyer, Robert Laffont, 1983
  • Franchise postale, avec J Chancel, Mazarine, 1983
  • Je suis François Villon, DenoĂ«l, 1987
  • Initiation Ă  l'histoire des rois de France Perrin, 1989
  • L'Heure de Jeanne d'Arc : 1408-1447, avec A. Castelot, A. Decaux, J. Levron, Robert Laffont, 1989
  • Charlemagne ou la jeunesse du monde, Flammarion, 1993
  • De Gaulle, le cherche midi Ă©diteur, 1994
  • Lettre ouverte Ă  mon grand père qui avait le tort d'avoir raison, 1995
  • Le Roman de l'homme, La PrĂ©histoire, Albin Michel, 1997 - (Prix Louis-Barthou de l'AcadĂ©mie française en 1998)
  • Français, collège, France Loisirs, 1999
  • La TĂ©lĂ©vision libre, Gallimard, 1981
  • "Le Secret des Rois de France" (PrĂ©faces de textes Ă©crits par diffĂ©rents auteurs), Ed. France Loisirs, 2004

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Liens externes

Notes et références

  1. « Biographie Marcel Jullian Editeur, Homme de lettres. », sur whoswho.fr (consulté le ).
  2. « Association franco-belge Le Cercle Léopold III », sur onlinehome.fr (consulté le ).
  3. « Marcel jullian (1922-2004) », sur universalis.fr (consulté le ).
  4. Sophie Bachmann, L'Ă©clatement de l'ORTF, , 254 p. (ISBN 978-2-296-33904-0, lire en ligne), p. 166.
  5. Marcel Jullian est mort, Le Nouvel Observateur
  6. Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Qui est qui en France, Jacques Lafitte, 2008, p. 516.
  7. COLETTE GODARD., « M. Jean-Paul Sartre s'explique et polémique avec M. Marcel Jullian », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  8. Anne Sinclair face aux misogynes de la télé en 1975, Brut
  9. C. D., « M. Jullian et les " recommandations " de M. Rossi », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  10. Le Monde, « Le " droit de réponse " à antenne 2 la lettre à m. marcel jullian », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  11. « France - Mort de Marcel Jullian, homme de lettres et de télévision », Le Devoir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  12. « France - Mort de Marcel Jullian, homme de lettres et de télévision », Le Devoir,‎ (lire en ligne).

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