Sénateur français
En France, un sénateur est un élu qui siège au Sénat, chambre haute du Parlement français. Il est élu au scrutin universel indirect et ses fonctions consistent notamment à exercer le pouvoir législatif.
Sénateur | |
Répartition des sénateurs français par groupe en . | |
Création | 1958 (sous la forme actuelle) |
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Durée du mandat | 6 ans |
Titulaire actuel | Liste des sénateurs français (période 2020-2023) depuis le (2 ans, 8 mois et 29 jours) |
En vertu de l'article 24 de la Constitution de la Ve République, il est le représentant des collectivités territoriales. Il siège au palais du Luxembourg.
Histoire
Le terme « sénateur » vient du latin senatus, bâti sur le même radical que senex (« vieillard »), radical qu'on retrouve dans les mots « sénile » ou « sénescence ».
Privilèges et immunités
En application de l'article 26 de la Constitution, le sénateur — comme le député — bénéficie de l'immunité parlementaire, qui peut toutefois être levée par le bureau du Sénat.
Incompatibilité
Les incompatibilités prévues pour les sénateurs français sont de plusieurs ordres : l'article LO 142, du code électoral, a une clause générale qui interdit l'exercice des fonctions publiques non électives parlementaire ; il est une formulation appuyée sur une « jurisprudence administrative sur la notion de « service public » qui permet à peu la rigueur de l'interprète »[1].
Indemnités et prérogatives diverses du sénateur
Le sénateur jouit de moyens matériels et financiers attachés à sa fonction : outre son « indemnité parlementaire » (5 246,81 euros net par mois, 7 100,15 euros brut), il bénéficie aussi d’une « indemnité représentative de frais de mandat » (IRFM, 6 109,89 euros/mois au ), pour payer les frais liés à son mandat, et d’un « crédit collaborateur » (jusqu'à 9 138 euros/mois), pour rémunérer un ou plusieurs assistants en poste au Sénat. Il dispose également d’un bureau personnel, et bénéficie aussi de divers avantages en matière de transports, comme la gratuité des trajets SNCF en première classe, et de communications, d'une couverture sociale, d'une caisse vieillesse et d'une assurance chômage spécifiques.
La réserve parlementaire est une somme fléchée annuellement par les parlementaires d'un montant de base de 130 000 euros sous le contrôle du rapporteur de la commission des Finances. Son montant total est de 90 millions d'euros pour l'Assemblée nationale et 55 millions pour le Sénat en 2006[2]. Le montant par député était jusqu'en 2012 très variable, de quelques milliers d'euros pour les nouveaux membres du Parlement jusqu'à dépasser 1 000 000 euros. L’affectation de cette réserve est à la seule appréciation des parlementaires. Elle est utilisée pour cofinancer des projets de collectivités territoriales ou d'associations[3].
Depuis 2011, les parlementaires peuvent consulter le Déontologue de l'Assemblée nationale pour éviter les conflits d'intérêts. Ce dernier et le président de l'Assemblée nationale proposent d'encadrer et d'assurer la publicité de l'action des clubs parlementaires qui sont animées par des entreprises de relations publiques[4]. Créée en 2013, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) contrôle les déclarations de patrimoine des élus.
Régime de retraite du sénateur
Le régime de retraite du sénateur français n'est pas public. Ce régime serait particulièrement avantageux, avec un cumul possible permettant à un sénateur ayant effectué plusieurs mandats de bénéficier d'une retraite très largement supérieure à 100% de son « indemnité parlementaire » (5 246,81 euros net par mois). Une enquête[5] de l'organe de presse Médiapart a échoué à obtenir des informations sur les règles de ce régime, qui restent non publiques y compris pour ses bénéficiaires, posant ainsi un problème de transparence démocratique.
Notes et références
- Buonomo 2008
- Faure 2006.
- Le Goff 2012.
- Botella 2015.
- Pascale Pascariello, Sarah Brethes, « La retraite de Gérard Larcher, le secret le mieux gardé de la République », sur Mediapart (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Marion Faure, « La manne cachée du Parlement », L'Express, (lire en ligne)
- Samuel Le Goff, « Les réformes de Bartolone », L'Express, (lire en ligne, consulté le )
- Bruno Botella, « Le président de l’Assemblée cible les clubs parlementaires », Acteurs publics, (lire en ligne, consulté le )
- (it) Giampiero Buonomo, Incompatibilità delle cariche politiche tra Stato, Regioni e diritto comparato, Diritto e giustizia on line,