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Thérapie de conversion

Une thérapie de conversion, parfois appelée thérapie de réorientation sexuelle ou bien encore thérapie réparatrice par ses défenseurs, est un ensemble de traitements pseudo-scientifiques d'origines diverses utilisés dans le but controversé de tenter de changer l'orientation sexuelle d'une personne de l'homosexualité ou de la bisexualité à l'hétérosexualité ou de changer l'identité de genre d'une personne de la transidentité à la cisidentité.

Statut légal de la thérapie de conversion dans le monde (2022).
  • IllĂ©gale sur l'orientation sexuelle et l'identitĂ© de genre.
  • IllĂ©gale de facto.
  • LĂ©gale ou illĂ©gale au cas-par-cas.
  • Pas de restriction juridique, lĂ©gifĂ©ration en attente ou proposĂ©e.
  • Pas de restriction juridique.

Il n'existe aucune preuve fiable que l'orientation sexuelle ou l'identitĂ© de genre puissent ĂȘtre changĂ©es, et des Ă©tudes, organisations mĂ©dicales et organisations internationales signalent que ces thĂ©rapies sont potentiellement dangereuses[1] - [2] - [3].

Histoire

L'homosexualité a longtemps été considérée par le corps médical comme une maladie mentale. Afin de la traiter, des thérapies de conversion ont été mises en place un peu partout dans le monde, par exemple par les sexologues William Masters et Virginia Johnson.

L'homosexualité n'est sortie des classifications psychiatriques qu'en 1973 à la suite d'importantes pressions de groupes homophiles[4] - [5] . Elle réapparaßt dans la révision du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)[6] sous le terme de « désordre de l'orientation sexuelle ». Pour des raisons politiques[7] l'Association américaine de psychiatrie a alors proposé de substituer au diagnostic d'homosexualité celui de « perturbation de l'orientation sexuelle » (incluant les personnes perturbées par leur orientation sexuelle, en conflit avec celle-ci ou désirant la modifier). Dans la prise de position initiale de son Conseil d'administration, l'Association précise[8] :

« Whereas homosexuality per se implies no impairment in judgment, stability, reliability, or general social or vocational capabilities, therefore, be it resolved that the American Psychiatric Association deplores all public and private discrimination against homosexuals in such areas as employment, housing, public accommodation, and licensing, and declares that no burden of proof shall be placed upon homosexuals greater than that imposed on any other persons. »

— p. 497

Une nouvelle classification apparaĂźt alors (« homosexualitĂ© ego-dystonique ») avant de disparaĂźtre en 1984 du DSM, Ă  la suite de nombreuses contestations. Un rĂ©fĂ©rendum est tenu sur cette question auprĂšs des psychiatres membres, et la demande de suppression de cette mention l'emporte Ă  58%. Depuis, cette classification n'est plus rĂ©pertoriĂ©e parmi les pathologies du DSM. L'Organisation mondiale de la santĂ© ne retire l’homosexualitĂ© de sa Classification internationale des maladies mentales qu'Ă  la fin des annĂ©es 1980, par la 10e rĂ©vision de la classification adoptĂ©e par l'AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© le 17 mai 1990 et mise en Ɠuvre Ă  partir de 1993. La Chine, qui dĂ©pĂ©nalise l'homosexualitĂ© en 1997[9], la retire Ă©galement des maladies mentales le [10].

En 1983, la théologienne Elizabeth Moberly prétend dans son ouvrage Homosexuality: A New Christian Ethic que l'homosexualité ne dépend pas d'une prédisposition génétique ou d'un déséquilibre hormonal, mais de difficultés dans la relation parent-enfant. Ces difficultés aplanies, il serait possible de réorienter sexuellement les personnes concernées dans un cadre chrétien approprié. Moberly est la premiÚre à lier la thérapie de conversion et la religion chrétienne[11].

À partir de 1976, des organisations laĂŻques, axĂ©es sur des formes de dĂ©veloppement personnel, proposent aussi des thĂ©rapies de conversion, essentiellement aux États-Unis[12].

Les psychologues Ole Ivar LÞvaas, qui utilisa l'ABA (Applied Behavior Analysis) dans la prise en charge de l'autisme, et George Alan Rekers (en), membre de la National Association for Research & Therapy of Homosexuality (en), ont également étudié la thérapie de conversion en cas de « brouillage de l'identité de genre pendant l'enfance » (childhood cross-gender identity)[13].

Principes de la thérapie de conversion

Jusqu'au milieu des années 1990, les techniques utilisées dans les thérapies de conversion ont suivi mimétiquement celles utilisées dans le traitement des paraphilies.

De rares thérapies « douces » ont été utilisées au XIXe et XXe siÚcles (telles que la mise au repos, la priÚre). Le plus souvent selon Haldemant (2002), bien que cette pratique soit peu décrite dans la littérature scientifique, car conduite par des non-médecins, un peu à la maniÚre des alcooliques anonymes mais avec une connotation plus religieuse, des groupes de pratiquants religieux, éventuellement composés d' « ex-gays » recourent à « des interventions spirituelles visant à débarrasser d'autres personnes de leur orientation sexuelle par le biais de la priÚre, du soutien de groupes et de pressions »[14].

D'autres méthodes appliquées étaient fortement contraignantes et intrusives (ex : rencontre obligatoire de prostituées et/ou mariage imposé)[15].

Comme pour certains troubles psychiatriques, des techniques mĂ©dicales agressives telles que la lobotomie et la sismothĂ©rapie auraient Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©es[16], durant la premiĂšre partie du XXe siĂšcle, pour tenter de changer l'orientation sexuelle de patients et de patientes avec sensiblement la mĂȘme inefficacitĂ©. Du cĂŽtĂ© de la psychanalyse, qui a dominĂ© la psychothĂ©rapie durant la mĂȘme pĂ©riode, Sigmund Freud entretenait une ambivalence face Ă  l'homosexualitĂ© car selon son analyse thĂ©orique, l'homosexualitĂ© constituait selon lui une composante normale de la sexualitĂ© humaine et l'attirance exclusive pour les personnes de mĂȘme sexe n'apparaissait pas toujours cliniquement intriquĂ©e dans des conflits prĂ©coces. Cette ambivalence s'exprimait dĂ©jĂ  en 1903 (voir Menahem 2003[17]), mais en 1935, Freud l'Ă©crit de sa propre main dans une lettre, aujourd'hui cĂ©lĂšbre[18], Ă  la mĂšre d'un jeune homosexuel oĂč il dĂ©dramatise explicitement le diagnostic en invitant sa correspondante Ă  ne pas considĂ©rer l'homosexualitĂ© de son fils comme une « maladie ».

Les modalités apparues dans les années 1960 reposent essentiellement sur les techniques aversives qui semblent inspirées des théories pavloviennes et d'expériences de laboratoires sur les animaux.
Il s'agit de coupler un stimulus négatif à tout contenu homosexuel (par exemple des images d'hommes nus). Les stimuli négatifs utilisés sont des sensations déplaisantes (douleur, nausée induite par un médicament[14], etc.). AprÚs un certain nombre de répétitions, le stimulus sexuel à contenu homosexuel est supposé devenir un stimulus conditionnant déclenchant automatiquement une réponse d'anxiété et/ou de stress physique élevé chez le patient. Le stimulus aversif le plus souvent utilisé était l'électrochoc[19] (de faible intensité) administré sur la main[14], les organes génitaux[14] ou le mollet, mais des stimuli olfactifs (ammoniaque) leur sont préférés par certains expérimentateurs[20]. Des techniques aversives ont parfois été combinées à des techniques de rétroaction biologique consistant à équiper le sujet d'un instrument de mesure de son excitation sexuelle et à intercaler un signal lumineux pour avertir le patient que son niveau d'excitation était trop élevé avant de l'exposer au stimulus aversif. De façon concomitante, le procédé consiste ensuite à présenter des stimuli sexuels alternatifs (par exemple des images de femmes nues) et de les associer à des sensations plaisantes soit par simple disparition de la douleur, soit, le plus souvent, en invitant le patient à se masturber jusqu'à l'orgasme. D'autres variantes visant à augmenter l'excitation face à des stimuli hétérosexuels ont été expérimentées, notamment sur les « agresseurs sexuels »[21] - [22].

Efficacité et risques

Au-delà des enjeux éthiques, bioéthiques et déontologiques[23], la mesure de l'efficacité de ces techniques a été trÚs contestée.

En 1970, certains auteurs s'entendent pour reconnaßtre que ces techniques se sont montrées capables de réduire l'excitation sexuelle déclenchée par des stimuli à contenu homosexuel[24] - [25] - [26], mais d'autres études concluent ensuite qu'elles n'ont pas efficacement entraßné d'augmentation de la réponse à des stimuli hétérosexuels et certainement pas transformé des homosexuels exclusifs en hétérosexuels[27].

Les personnes qui promeuvent les thĂ©rapies de conversion s'appuient mĂȘme sur ce qu'elles prĂ©sentent comme un solide argument scientifique, issu de la psychanalyse qui considĂšre les personnes homosexuelles comme bloquĂ©es Ă  un stade infantile et qui n'aurait pas atteint la phase ultime de dĂ©veloppement adulte mature que reprĂ©senterait l'hĂ©tĂ©rosexualitĂ©[28].

Depuis les annĂ©es 1990, de nombreux travaux de recherches ont considĂ©rĂ© ces pseudo-thĂ©rapies comme relevant des pseudosciences[29] et inadaptĂ©es aux problĂšmes des personnes homosexuelles et transgenres[30] (d'autant que le consensus scientifique est maintenant que l'homosexualitĂ© n'est pas une maladie). De plus, elles gĂ©nĂšrent souvent des consĂ©quences nĂ©gatives et durables sur les personnes homosexuelles[31] ( notamment par un taux de suicide encore plus Ă©levĂ©). Enfin, ces traitements, outre le fait qu'ils renforcent le sentiment de honte des personnes qui y sont exposĂ©es, renforcent aussi les prĂ©jugĂ©s d'intolĂ©rance homophobe prĂŽnant l’anormalitĂ© de l’homosexualitĂ©[32].

Risques avérés

Les jeunes se dĂ©finissant comme hĂ©tĂ©rosexuels mais ayant une attirance pour les personnes de mĂȘme sexe ou des conduites sexuelles avec des personnes de mĂȘme sexe ne font pas plus de tentatives de suicide que ceux qui sont exclusivement hĂ©tĂ©rosexuels[33]. On sait en revanche que ce n'est pas le cas pour les jeunes se dĂ©finissant comme gays : en 1989, Gibson a dĂ©montrĂ© que ces derniers prĂ©sentent un risque de tentatives de suicide de 2 Ă  3 fois plus Ă©levĂ© que les jeunes hĂ©tĂ©rosexuels. D'autres Ă©tudes ont ensuite montrĂ© qu'il en va de mĂȘme chez les lesbiennes et les personnes bisexuelles (2 Ă  7 fois plus de risques de rĂ©aliser une tentative de suicide que les hĂ©tĂ©rosexuels selon les auteurs[34] - [35] - [36] - [37] - [38]. Les causes de ces suicides les plus citĂ©es sont les stigmatisations, violences, prĂ©judices et discriminations homophobes, Ă  l'Ă©cole, dans la rue, au travail ou dans la famille mais il apparaĂźt que les thĂ©rapies de conversion peuvent fortement contribuer Ă  ce risque.

Ceci est confirmĂ© par une Ă©tude publiĂ©e en 2019, qui porte sur les effets des traitements dit de conversion sur les personnes trans. C'est la premiĂšre Ă©tude de ce type, et la plus vaste jamais rĂ©alisĂ©e (basĂ©e sur un panel de 28 000 personnes trans interrogĂ©s en 2015). Elle confirme que les thĂ©rapie de l'identitĂ© sexuelle prĂ©sentent de graves risques pour la personne trans quand ces thĂ©rapies tentent de modifier son identitĂ© de genre en l'orientant vers une nouvelle identitĂ© supposĂ©e correspondre au sexe assignĂ©. Un de leurs effets est de pousser une partie de ceux qui les subissent au suicide[39]. Les personnes ayant suivi ou subi une telle thĂ©rapie Ă©taient plus de deux fois plus nombreuses Ă  avoir dĂ©jĂ  tentĂ© de se suicider que leurs pairs ayant suivi ou subi un autre type de traitement[39].

Les patients qui avaient moins de 10 ans lorsque des praticiens ont tentĂ© d'« aligner leur identitĂ© de genre sur le sexe attribuĂ© Ă  la naissance » prĂ©sentent un risque relatif de tentative de suicide quadruplĂ©[39]. En outre, les personnes transgenres ayant dans le passĂ© suivi ou subi une thĂ©rapie de conversion Ă©taient 1,5 fois plus susceptibles que leurs pairs ayant subi une autre forme de thĂ©rapie d’avoir subi une « dĂ©tresse psychologique grave » lors du mois prĂ©cĂ©dant l’enquĂȘte[39]. Cette Ă©tude n'a pas pu identifier de diffĂ©rence significative de risque entre les personnes ayant Ă©tĂ© orientĂ©es vers un traitement de conversion par des conseillers religieux ou celles ayant Ă©tĂ© orientĂ©es par des thĂ©rapeutes sĂ©culiers[39].

En 2019 l'Association pour la prévention de la torture (en) publie un guide de monitoring concernant la sécurité des personnes LGBTIQ privées de liberté indiquant explicitement l'existence d'un consensus mondial reconnaissant la nocivité et l'inefficacité de ces traitements[40].

Dispositions légales contre les thérapies de conversion

Un stand proposant de maniÚre parodique une thérapie de conversion aux personnes hétérosexuelles, dans le cadre de manifestation contre les thérapies de conversion qui ciblent les personnes LGBT.

Ces traitements sont une source de controverse dans de nombreux pays. Depuis 1999, un mouvement vise Ă  interdire dans le monde les thĂ©rapies de conversion[41]. L'Ăźle de Malte[42] - [43], le BrĂ©sil et la Chine l'interdisent dĂ©jĂ , de mĂȘme que certaines provinces canadiennes[44] et certains Ă©tats amĂ©ricains. Le Royaume-Uni[45], l'État fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain[46] et IsraĂ«l[47] dĂ©battent Ă©galement de l'interdiction de ces thĂ©rapies. Elles sont illĂ©gales pour les mineurs en Allemagne[48].

Angleterre et Pays de Galles

À l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire, le discours prononcĂ© par la reine d’Angleterre le mardi , annonce l’interdiction prochaine des thĂ©rapies de conversion en Angleterre et au Pays de Galles aprĂšs consultation afin de prendre en considĂ©ration la libertĂ© religieuse et la protection des professionnels de santĂ© y compris des thĂ©rapeutes[49].

Droit pénal

D'aprÚs Radio-Canada, « le gouvernement Trudeau a déposé un projet de loi, le projet de loi C-6, qui vise à modifier le Code criminel afin d'interdire les thérapies de conversion » [50].

Québec

Le , le ministre de la justice du QuĂ©bec, Simon Jolin-Barrette, prĂ©sente le projet de loi No 70 visant Ă  protĂ©ger les personnes contre les thĂ©rapies de conversion dispensĂ©es pour changer leur orientation sexuelle, leur identitĂ© de genre ou leur expression de genre sous peine d’amende. D'aucuns demandent une dĂ©finition prĂ©cise de ces thĂ©rapies afin d'Ă©viter que sous couvert d'autres appellations, elles soient mises en Ɠuvre en prĂ©tendant ciblier uniquement les comportements et non pas l’identitĂ© ou l’orientation sexuelle[51] - [52].

La loi modifie l'article 2926.1 du Code civil du Québec pour affirmer que la thérapie de conversion constitue une violence subie pendant l'enfance. Cela a comme effet de rendre imprescriptible une poursuite d'une personne LGBT qui a subi une thérapie de conversion[53]. D'autre part, puisque dans cette disposition, la thérapie de conversion est assimilable à un préjudice corporel, il n'est pas possible de limiter sa responsabilité pour le préjudice corporel par un avis de non-responsabilité, en vertu de l'art. 1474 al.2 C.c.Q[54].

La loi statutaire quĂ©bĂ©coise sur les thĂ©rapies de conversion contient des rĂšgles additionnelles qui entre autres limitent les moyens de dĂ©fense d'un dĂ©fendeur ayant menĂ© une telle thĂ©rapie[55]. Toutes les thĂ©rapies de conversion sont rĂ©putĂ©es porter atteinte Ă  la dignitĂ© de la personne qui la subit, ce qui signifie qu'il n'est pas possible d'affirmer qu'une thĂ©rapie de conversion est moins attentatoire qu'une autre. L'utilisation du mot « rĂ©putĂ© » dans la loi crĂ©e une prĂ©somption irrĂ©fragable Ă  cet effet, donc il est impossible d'apporter une preuve contraire Ă  l'atteinte. En outre, la loi prĂ©voit une amende de 5 000 Ă  50 000 $ pour la personne physique qui mĂšne une thĂ©rapie de conversion. Il est interdit de faire de la publicitĂ© pour la thĂ©rapie de conversion et celle-ci ne peut pas ĂȘtre couverte par l'assurance.

Cela dit, dans la dĂ©finition de thĂ©rapie de conversion, la loi statutaire crĂ©e une exception pour «l’accompagnement d’une personne dans le cadre de sa dĂ©marche autonome d’acceptation, d’adaptation et d’affirmation Ă  l’égard de son orientation sexuelle, de son identitĂ© de genre ou de son expression de genre ».

États-Unis

Aux États-Unis, les tentatives de « guĂ©rison » de l'homosexualitĂ© se situent souvent dans le cadre d'associations chrĂ©tiennes charismatiques, liĂ©es Ă  l'Ă©vangĂ©lisme ou au catholicisme, ou encore interconfessionnelles[56]. Parmi ces derniĂšres, Exodus International (1976-2013) Ă©tait l'organisation la plus importante du pays en matiĂšre de thĂ©rapie de conversion[56]. Exodus International a fermĂ© ses portes lorsque ses dirigeants ont reconnu les torts qu'ils avaient causĂ©s, allant de la honte et de la peur jusqu'au suicide des personnes qu'ils entendaient « sauver »[56].

L'Association amĂ©ricaine de psychiatrie a condamnĂ© le « traitement psychiatrique, tel que la thĂ©rapie de rĂ©paration ou de conversion, basĂ© sur l'hypothĂšse que l'homosexualitĂ© en soi est une maladie mentale ou basĂ© sur l'hypothĂšse que le patient doit changer son orientation sexuelle[57] ». Elle ajoute que « les psychanalystes Ă©thiques n'essaient pas de changer l'orientation sexuelle d'un individu[58] ». La Californie vote solennellement en 2019 une rĂ©solution dĂ©nonçant les mĂ©faits psychologiques de la thĂ©rapie de conversion en soulignant qu'elle « est inefficace sur des adolescents, contraire Ă  l'Ă©thique et nuisible ». L'État de Californie rappelle qu'il procĂšde « d'un intĂ©rĂȘt majeur de protĂ©ger le bien-ĂȘtre physique et psychologique des mineurs, y compris les jeunes LGBTQ, et de protĂ©ger ces mineurs contre l'exposition Ă  de graves prĂ©judices causĂ©s par le rejet de la famille et de porter atteinte au changement de l'orientation sexuelle ou l'identitĂ© de genre ». In fine, l'État en appelle aux « chefs religieux Ă  conseiller sur les questions LGBTQ dans l'amour, la compassion et la connaissance des mĂ©faits psychologiques et autres de la thĂ©rapie de conversion » et s'adresse aussi aux Ă©ducateurs, lĂ©gislateurs, universitĂ©s, collĂšges et autres Ă©coles, centres de conseil, groupes d'activistes et centres religieux pour s'attaquer Ă  la stigmatisation des personnes LGBTQ en donnant l'exemple d'un traitement Ă©quitable Ă  tous les habitants de l'État[59] - [60] - [61] - [62].

Une Ă©tude menĂ©e par des chercheurs de Harvard dĂ©montre que tenter de changer l’identitĂ© de genre des jeunes trans augmenterait de prĂšs de trois fois leur risque suicidaire. Lorsque l’enfant est ĂągĂ© de moins de 10 ans, il augmente de quatre fois. Le prĂ©judice causĂ© par les thĂ©rapies de conversion liĂ©es au genre est net sur la santĂ© mentale Ă  l'Ăąge adulte, notamment par une dĂ©tresse psychologique grave, des idĂ©es suicidaires et des tentatives de suicide Ă  vie[63] - [64] (voir plus haut les conclusions similaires pour la France).

France

Ces pratiques ne sont pas condamnées en France avant 2022, et leur implantation reste difficile à évaluer[43]. Décrites comme des dérives sectaires, elles incluent électrochocs, jeûnes sévÚres, injections d'hormones[65] ou pratiques d'exorcisme suivant les cas[66]. Un directeur de la Miviludes, Serge Blisko, a vainement tenté de faire réagir le gouvernement[56].

En , les journalistes Jean-Loup AdĂ©nor et TimothĂ©e de Rauglaudre rĂ©vĂšlent dans le livre Dieu est amour : infiltrĂ©s parmi ceux qui veulent « guĂ©rir » les homosexuels (Flammarion), au terme de deux ans d'enquĂȘte et d'infiltrations, l'existence et la progression des « thĂ©rapies de guĂ©rison » sur le territoire français[67]. ImportĂ©es des États-Unis depuis les annĂ©es 1990, elles prospĂšrent Ă  travers certaines associations comme « Torrents de vie » (protestante Ă©vangĂ©lique), qui propose une « restauration de l'identitĂ© » hĂ©tĂ©rosexuelle, ou « Courage » (catholique), qui s'inspire des Alcooliques anonymes et incite ses participants Ă  vivre dans l'abstinence sexuelle[67].

Une pĂ©tition a Ă©tĂ© lancĂ©e par l'internaute AurĂ©lien Heiligenstein en dĂ©cembre 2016, qui dĂ©note l'urgence de la situation, en exigeant l'interdiction des thĂ©rapies de conversion en France[68]. Il parvient Ă  alerter, en 2018, une dĂ©putĂ©e de La RĂ©publique en marche, Laurence Vanceunebrock du problĂšme, qui s'engage Ă  lĂ©gifĂ©rer lĂ -dessus[68]. Sa pĂ©tition franchit les 90 000 signatures en juillet 2019[69].

Laurence Vanceunebrock et Bastien Lachaud, dĂ©putĂ© de La France Insoumise, rendent publics le leurs travaux dans le cadre d'une mission parlementaire de plusieurs mois[70] sur les pratiques prĂ©tendant modifier l’orientation sexuelle ou l’identitĂ© de genre d’une personne. Une mission d'information a notamment permis Ă  une soixantaine d'auditions de victimes et d'associations LGBT d'ĂȘtre auditionnĂ©s entre octobre et novembre 2019 (AdĂ©nor et Rauglaudre ayant Ă©galement Ă©tĂ© entendus[67]). Les rapporteurs ont notamment Ă©tabli que ces pratiques ne permettent pas de modifier l’orientation sexuelle des participants, mais contribuent en revanche Ă  accentuer leurs souffrances : dĂ©pression, troubles de la personnalitĂ© voire dĂ©velopper des idĂ©es suicidaires. Une centaine de faits concernant ces pratiques ont Ă©tĂ© recensĂ©s[71].

Conséquemment, Vanceunebrock dépose en la proposition de loi prévue par cette mission[66], définissant une nouvelle infraction : « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre vraie ou supposée d'une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ». Le projet de loi prévoit également, entre autres, d'introduire une circonstance aggravante sur des infractions existantes, de renforcer l'enseignement des identités de genre et leur respect dans les établissements scolaires, et de faire produire au gouvernement un état des lieux précis de ces pratiques sur le territoire français - [71]. Le 5 octobre 2021, la loi est examinée à l'Assemblée nationale, et est adoptée à l'unanimité[72]. Le 7 décembre 2021, le Sénat approuve le projet de loi, avec quelques modifications[73].

Le 25 janvier 2022, la loi d'interdiction des thĂ©rapies de conversion est dĂ©finitivement adoptĂ©e, inscrivant dans le code pĂ©nal un dĂ©lit spĂ©cifique, passible de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 â‚Ź d'amende[74].

Suisse

En Suisse, les autorités considÚrent les thérapies de conversion illégales, mais aucune loi spécifique ne les interdit[75] - [76]. Ces thérapies sont reconnues depuis 2016 par le parlement suisse comme contraire au droit de l'enfant et sont illégales pour les mineurs[77].

ONU

L'Organisation des Nations Unies s'est prononcée en 2015 contre les conversions de thérapies et les autres traitements indignes auxquels sont soumises les personnes LGBT[78].

Le dixiĂšme principe des principes de Yogiakarta sur l’application du droit international relatif aux droits de l’Homme en matiĂšre d’orientation sexuelle et d’identitĂ© de genre pour la protection et pour l'interdiction absolue de la discrimination contre les personnes LGBT et intersexuĂ©es selon la DĂ©claration universelle des droits de l'homme stipule que les États se doivent d'interdire toute thĂ©rapie de rĂ©paration ou de conversion non librement consenti par les personnes concernĂ©es[40].

Union européenne

Le rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l'Union européenne adopté en 2018 « se félicite des initiatives interdisant les thérapies de conversion pour les personnes LGBTI »[79].

Liste de pays ou territoires interdisant les thérapies de conversion

Les États et territoires dans la liste suivante interdisent ce type de thĂ©rapie, mais certaines de ces lois/dĂ©crets ne s'appliquent qu'aux professionnels de la santĂ©. D'autres, en revanche, s'Ă©tendent Ă©galement aux groupes religieux. De plus, un grand nombre de villes et comtĂ©s amĂ©ricains et canadiens ont promulguĂ© des ordonnances interdisant les thĂ©rapies de conversion (entre autres, New York, Miami, Philadelphie, Vancouver, Cincinnati, Pittsburgh, Rochester, le comtĂ© d'ÉriĂ©, etc.).

DĂ©ontologie

La dĂ©ontologie des psychologues veut que toute personne ait le droit Ă  une aide psychologique sans discrimination liĂ©e Ă  son identitĂ© raciale, religieuse ou sexuelle. Le thĂ©rapeute informe son patient du fait que l'homosexualitĂ© n'est pas une maladie, mais ce dernier dispose d'un droit Ă  l'autodĂ©termination. Le psychologue est donc parfois confrontĂ© Ă  des individus qui, par exemple pour des raisons religieuses ou spirituelles souhaitent fortement un « traitement » de leur homosexualitĂ© ou de leur identitĂ© transgenre (le traitement qu'ils attentent peut ĂȘtre une thĂ©rapie de conversion)[14].

Pour de telles circonstances, les organisations de santé mentale ont adopté des politiques de conseil[126] en matiÚre de thérapie de conversion. Ces politiques affirment le droit des clients LGB à un traitement impartial en psychothérapie et elles rejettent les traitements fondés sur le principe que l'homosexualité est un trouble mental traitable. « Cependant, ils n'interdisent pas totalement la pratique de la thérapie de conversion par souci de l'individu dont les préoccupations personnelles, spirituelles ou religieuses, peuvent primer son orientation sexuelle »[14].

Haldeman rappelle que toute personne ou organisation prÎnant la coercition des jeunes LGBT ou en questionnement à la thérapie de conversion, est non seulement en situation de probable violation éthique, mais est également susceptible de commettre des abus ou violences sur enfants[14].

Groupes partisans de la thérapie de conversion

Les plus fervents partisans de la thĂ©rapie de conversion sont principalement des groupes de fondamentalistes chrĂ©tiens et d'autres organisations religieuses d'extrĂȘme droite[127]. Lors d'un vote du 1er mars 2018 au Parlement europĂ©en, 29 eurodĂ©putĂ©s français, majoritairement du Front national, n'ont pas votĂ© en faveur de l'interdiction de ces mĂ©thodes (plusieurs eurodĂ©putĂ©s Les RĂ©publicains, dont Nadine Morano et Rachida Dati, se sont abstenus[128]).

Dans les Ɠuvres de fiction

Références

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Filmographie

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