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Orgasme

L'orgasme (du grec : áœ€ÏÎłÎ±ÏƒÎŒÏŒÏ‚ / orgasmĂłs, de áœ€ÏÎłáŸ¶Îœ / orgĂąn, « bouillonner d'ardeur ») est la rĂ©ponse physiologique qui a lieu au maximum de la phase d'excitation sexuelle. L'orgasme libĂšre notamment deux neuropeptides, l'ocytocine et la prolactine, qui provoquent une profonde sensation de bien-ĂȘtre. Il est d'ailleurs souvent synonyme de jouissance extrĂȘme.

Il est généralement associé, chez l'homme, à l'éjaculation et à des contractions musculaires rythmiques des muscles du périnée ; chez la femme, à la rétraction du clitoris, à des contractions musculaires rythmiques périnéales et vaginales ainsi qu'à l'éjaculation.

L'orgasme humain rĂ©sulte le plus souvent de la stimulation du pĂ©nis ou du clitoris, mĂȘme si d'autres zones Ă©rogĂšnes du corps peuvent ĂȘtre sollicitĂ©es. Les recherches contemporaines mettent Ă©galement en Ă©vidence le rĂŽle dĂ©cisif des stimulations psychologiques. Toutes ces stimulations peuvent ĂȘtre appliquĂ©es individuellement, en couple ou en groupe (dans ces diffĂ©rents cas, on peut parler de masturbation, de prĂ©liminaire ou de rapport sexuel).

DĂ©finition

La définition de l'orgasme est assez incertaine. La revue scientifique Clinical Psychology Review (en) recense ainsi 26 acceptions différentes, dont aucune n'est consensuelle[1]. Dans la pratique médicale, on retient une définition assez restreinte : l'orgasme désigne une succession de mouvements musculaires dans le cadre d'une activité sexuelle ; ces mouvements s'accompagnent généralement d'une accélération du rythme cardiaque et du rythme respiratoire. L'orgasme ferait ainsi référence à la libération soudaine d'une importante tension sexuelle.

En dehors de cette définition restreinte, l'identification des phénomÚnes physiologiques liés à l'orgasme est matiÚre à débat. Parmi les points portant à controverse, la communauté médicale s'interroge sur l'existence d'orgasmes féminins causés par la seule stimulation du point G, ou d'orgasmes continuels capables de durer plusieurs minutes, voire une heure[2].

Les définitions psychologiques ou neurologiques de l'orgasme sont encore plus hypothétiques[1] - [3]. Les sensations éprouvées varient grandement d'un individu à l'autre. Il est dÚs lors difficile d'inscrire l'ensemble des observations dans un cadre général. Les recherches contemporaines tendent néanmoins à s'accorder sur les points suivants :

  • l'orgasme procure une sensation de plaisir intense ;
  • cette sensation n'est pas limitĂ©e Ă  une localisation prĂ©cise, mais affecte l'ensemble du corps ;
  • dans le cas spĂ©cifique de l'individu masculin, l'orgasme se distingue nettement de l'Ă©jaculation. Il semblerait d'ailleurs que l'orgasme masculin possĂšde une complexitĂ© similaire Ă  celle de l'orgasme fĂ©minin[1].

Facteurs

L'orgasme résulte généralement d'une succession de stimulations réguliÚres opérées sur les principales zones érogÚnes du corps humain :

Aux facteurs physiques s'ajoutent une multiplicitĂ© de facteurs psychologiques qui ne sont pas encore parfaitement identifiĂ©s par la communautĂ© scientifique. Ces facteurs sont parfois suffisants. Un rĂȘve Ă©rotique peut provoquer un orgasme indĂ©pendamment de toute stimulation physique. Inversement, un contexte psychologique dĂ©favorable n'empĂȘche pas l'Ă©mergence d'un orgasme physique, strictement mĂ©canique.

La plupart des recherches menées sur la psychologie de l'orgasme portent sur l'orgasme féminin. Elles admettent plus ou moins explicitement l'hypothÚse d'un orgasme féminin plus introverti et plus complexe que l'orgasme masculin. Des analyses neurologiques comparées sur les réactions des deux sexes tendent aujourd'hui à infirmer cette hypothÚse, de plus en plus attribuée à certains préjugés sociaux préalables.

Dans les annĂ©es 1950, ce sont des sexologues tchĂ©coslovaques qui ont dĂ©butĂ© les recherches sur l'orgasme fĂ©minin : « Ils se sont concentrĂ©s sur l'importance de l'Ă©galitĂ© entre des hommes et des femmes comme un composant principal de plaisir fĂ©minin. Certains ont mĂȘme dĂ©fendu l'idĂ©e que les hommes devaient partager le mĂ©nage et l'Ă©ducation des enfants, sans quoi il ne pouvait y avoir de sexe de qualitĂ©. » D'aprĂšs une Ă©tude sociologique citĂ©e par le New York Times au sujet du ressenti sexuel des femmes d'Allemagne de l'Est et de l'Ouest aprĂšs la rĂ©unification, les femmes est-allemandes avaient beaucoup plus d'orgasmes que les femmes ouest-allemandes, ce qui serait liĂ© Ă  leur condition plus Ă©galitaire dans la sociĂ©tĂ©[5].

Généralités

L'orgasme est la troisiÚme étape de la stimulation sexuelle, selon le modÚle en quatre phases de la réponse sexuelle de Masters et Johnson.

Il peut ĂȘtre obtenu de deux façons diffĂ©rentes : avec partenaire (rapport sexuel) ou sans partenaire (masturbation).

Il peut se caractĂ©riser par des manifestations involontaires : baisse de la vigilance, dilatation des pupilles, lubrification des organes gĂ©nitaux, vocalisations (rĂąles, cris, soupirs, etc.), respiration accrue — dont l'apport d'oxygĂšne dĂ©cuple les sensations — , spasmes faciaux, contractions musculaires diverses (le coĂŻt Ă©tant physique par nature, de par ses « va-et-vient »), rougissement de la peau, excitation des mamelons, etc., pour aboutir au « point de non-retour » qui dĂ©clenche une intense jouissance physique[6].

La survenue du plaisir conclut la phase en plateau par la relĂąche de la tension sexuelle, accompagnĂ©e d'une sĂ©rie de contractions musculaires rapides entourant les rĂ©gions de l’anus, des muscles du pĂ©rinĂ©e et des organes gĂ©nitaux, avec Ă©jaculation de sperme ou, moins frĂ©quemment, de fluides chez la femme.

Simuler l'orgasme est une pratique fréquente qui peut avoir des objectifs multiples[7].

Une sensation euphorique généralisée est ressentie, qui sera dÚs lors accompagnée de la derniÚre phase : la résolution de la tension sexuelle, puis un apaisement.

Durée de l'orgasme

Contrairement à une idée reçue largement répandue, il n'existe pas de différence de durée significative entre les orgasmes masculins et féminins[8].

Orgasme féminin

Phases de l'excitation sexuelle et de l'orgasme chez la femme
Organes et tissus impliqués dans le déclenchement de l'orgasme féminin.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, quand une femme approche de l’orgasme, le clitoris en Ă©rection se retire sous le prĂ©puce clitoridien, et les petites lĂšvres enflent, deviennent plus foncĂ©es et plus sensibles. Lorsque l’orgasme est imminent, le vagin diminue de volume, environ (30 %), se gorge de sang, comme le rĂ©vĂšle le photoplĂ©thysmographe vaginal, et les muscles de l’utĂ©rus se contractent.

Au moment mĂȘme de l'orgasme, l'utĂ©rus, le vagin et les muscles du bassin subissent une sĂ©rie de contractions musculaires. La lubrification naturelle du vagin est alors intense.

AprÚs l'orgasme, l'afflux de sang disparaßt, ce qui fait que le clitoris sort du prépuce et reprend sa taille normale, en moins de 10 minutes.

Origine physiologique de l'orgasme

L'origine de l'orgasme féminin a suscité de nombreuses études, théories et mythes.

Comme l'orgasme masculin associĂ© Ă  l'Ă©jaculation (il favorise le transfert du sperme et donc des spermatozoĂŻdes dans le corps fĂ©minin) et consistant « en un rĂ©flexe induit par la copulation qui, Ă  l’origine, a jouĂ© un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de l'ovulation », l'orgasme fĂ©minin est un trait homologue avec des racines Ă©volutives trĂšs profondes et serait un rĂ©flexe hormonal ovulatoire associĂ© Ă  la copulation[9] - [10], rĂ©flexe devenu inutile avec la transformation de l'ovulation induite (dĂ©charge d'hormones telles que la prolactine et l'ocytocine lors de la copulation comme chez les chattes et les lapines), en ovulation spontanĂ©e chez les femmes[11]. Pour Thierry LodĂ©[12], le fait que l'orgasme consiste d'abord dans la libĂ©ration brusque des glandes prostatiques et paraurĂ©trales rend crĂ©dible cette hypothĂšse d'une origine archaĂŻque de l'orgasme fĂ©minin liĂ©e Ă  l'ovulation.

Avis divergents des Ă©tudes modernes

Les études modernes ont remis en question la théorie classique. Dans cette quantité de sources, se dégage de plus en plus le rÎle prépondérant du clitoris. En ce qui concerne la place du vagin dans la génération du plaisir sexuel féminin, les avis sont divergents.

Selon une Ă©tude publiĂ©e en 2015 dans Journal of Sex & Marital Therapy (en), seules 18,4 % des femmes parviennent Ă  l’orgasme par la pĂ©nĂ©tration vaginale[13].

Certains psychiatres, comme Philippe Brenot, assurent qu'il n'existe qu'un seul organe du plaisir sexuel chez la femme, le clitoris, et un seul type d'orgasme féminin. Cet orgasme survient par stimulation directe ou indirecte du clitoris[14].

Ainsi, selon Masters et Johnson, l’orgasme obtenu lors du coĂŻt n’a pour origine qu’une stimulation indirecte du clitoris. Il existerait donc une sorte d'unitĂ© mĂ©canique fonctionnelle vagino-labio-prĂ©putio-glandienne transmettant et transformant les mouvements de va-et-vient du pĂ©nis en frottement du capuchon et du prĂ©puce sur le gland clitoridien rĂ©tractĂ©. Cette thĂ©orie s’appuie sur le nombre important de leurs observations (environ dix mille rĂ©ponses sexuelles), mais aussi sur les recherches faites sur l’autostimulation fĂ©minine, ainsi que chez les femmes n'utilisant pratiquement jamais la stimulation vaginale de façon privilĂ©giĂ©e lors de technique d'autostimulation.

Selon d'autres dĂ©couvertes concernant le clitoris faites par le sexologue AndrĂ©e Matteau, l'orgasme dit « vaginal » met toujours en Ɠuvre le clitoris, par l'intermĂ©diaire de ses branches profondes qui encadrent les parois du vagin. La distinction entre orgasme vaginal et orgasme clitoridien n'aurait donc plus lieu d'ĂȘtre, mĂȘme si les composantes psychologiques, affectives, physiologiques, anatomiques s'entremĂȘlent tellement dans ce domaine qu'il est difficile d'isoler une zone ou un organe dans ce mĂ©canisme. Il existe une partie interne de la structure clitoridienne, explique AndrĂ©e Matteau, sexologue :

« La partie extĂ©rieure et visible du clitoris, c'est cette petite perle que tout le monde peut identifier. Mais cette structure comporte Ă©galement des nerfs qui aboutissent Ă  l'intĂ©rieur du vagin, comme des pattes qui se rejoignent dans ces Ă©ponges que le docteur GrĂ€fenberg a bien vaniteusement appelĂ© le point G. Certaines femmes peuvent effectivement ressentir un grand plaisir de la stimulation de ces Ă©ponges qui sont fortement innervĂ©es. Elles peuvent les repĂ©rer par exploration manuelle et s'en servir lors de la pĂ©nĂ©tration pour amplifier les sensations. Mais de lĂ  Ă  prĂ©tendre que le point G. procure l'ultime jouissance
 »

Ainsi, il n'y aurait qu'un seul et unique type d'orgasme fĂ©minin. L'artiste Annie Sprinkle propose sept types d'orgasmes fĂ©minins : pendant le sommeil ; sans stimulation gĂ©nitale (ce qu'elle appelle les « micro-orgasmes ») ; les classiques orgasmes vaginaux et clitoridiens ; liĂ© Ă  l'accĂ©lĂ©ration du rythme respiratoire (obtenu lors de la pratique de certains sports, en riant, en toussant) ; orgasme combinĂ© ; « megagasm » prenant tout le corps, plaisir Ă  la fois Ă©motionnel et physique qui peut durer une Ă  deux heures[15]. Un extrait d'une enquĂȘte de F. Magazine, prĂ©facĂ© de Marie Cardinal en 1980, illustre parfaitement ce point de vue :

« La théorie psychanalytique a créé une séparation nette et sans appel entre deux orgasmes qu'elle veut étrangers l'un à l'autre. L'un symbolise la normalité, l'autre l'immaturité. Or, tout ceci est faux. Malgré les travaux récents et l'importance de la sexologie dans les médias, la confusion reste maintenue. En effet, il n'existe aucune différence entre un orgasme obtenu par une stimulation digitale ou buccale du clitoris et un orgasme provenant de l'excitation provoquée par le frottement du pénis (pendant la pénétration) sur le clitoris. Si dans ce dernier cas, on peut parler d'orgasme vaginal, c'est seulement parce qu'il y a eu, là aussi, stimulation clitoridienne. »

Référence mythologique

Dans Les MĂ©tamorphoses, Ovide rapporte comment TirĂ©sias acquiert le don de divination. Alors qu'il se promĂšne en forĂȘt, il trouble de son bĂąton l'accouplement de deux serpents. AussitĂŽt, il est transformĂ© en femme. TirĂ©sias reste sous cette apparence pendant sept ans. La huitiĂšme annĂ©e, il revoit les mĂȘmes serpents s'accoupler, refait le mĂȘme geste et redevient homme.

À l'occasion d'une querelle entre Jupiter et son Ă©pouse Junon sur le plaisir que prennent les femmes dans l'acte sexuel, ceux-ci interrogent TirĂ©sias qui, par son expĂ©rience, en sait plus que quiconque. MalgrĂ© les signes que lui fait Junon de ne pas rĂ©vĂ©ler le secret, TirĂ©sias affirme que les femmes jouissent sept fois (ou huit fois, selon les versions) plus intensĂ©ment que les hommes. Et Junon, « plus offensĂ©e qu'il ne convenait de l'ĂȘtre pour un sujet aussi lĂ©ger, condamna les yeux de son juge Ă  des tĂ©nĂšbres Ă©ternelles »[16] ; le privant symboliquement de ses deux « testicules » (jeu de mots sur testis, Ă  la fois tĂ©moin et Ă©tymon de "testicule") oculaires. Jupiter, ne pouvant rĂ©parer cette castration symbolique, dĂ©cide alors, pour compenser sa cĂ©citĂ©, d'offrir Ă  TirĂ©sias le bĂąton (substitut phallique) et le don de divination, ainsi qu'une vie longue de sept gĂ©nĂ©rations.

Orgasme masculin

Orgasme phallique

L’orgasme phallique (du phallus) se caractĂ©rise par des contractions rapides et rythmiques de la prostate, de l’urĂštre et des muscles Ă  la base du pĂ©nis. Ces contractions expulsent le sperme par le mĂ©at urĂ©tral du pĂ©nis (l’éjaculation). Ce processus dure de trois Ă  dix secondes[17], et est accompagnĂ© habituellement d'une sensation de plaisir intense.

Orgasme prostatique

Il existe un autre type d'orgasme chez l'homme : l’orgasme prostatique obtenu par massage de la prostate[18] - [19].

Orgasme et Ă©jaculation

Il est aussi possible, pour l’homme adulte, d’avoir un orgasme sans Ă©jaculer (par exemple lorsqu’il a dĂ©jĂ  Ă©jaculĂ© plusieurs fois, mais pas forcĂ©ment). On peut surtout parler des techniques de l’étreinte rĂ©servĂ©e (rĂ©tention de l'orgasme jusqu'Ă  un point d'intensitĂ© maximale, qui peut provoquer une absence d'Ă©jaculation malgrĂ© un orgasme puissant), de techniques tantriques de blocage de l’éjaculat par contraction du pĂ©rinĂ©e (ce qui stoppe l'Ă©jaculation, tout comme cela stoppe ordinairement la miction, mais sans pourtant bloquer l'orgasme), de blocage mĂ©canique de l'Ă©jaculat, ou technique de l'injaculation, en appuyant de maniĂšre soutenue sur la base du corps caverneux situĂ©e entre les testicules et l'anus, au moment de l'orgasme (technique trĂšs simple qui n'empĂȘche pas lĂ  non plus l'orgasme, et qui l'ouvre mĂȘme sur des sensations plus longues et intenses, tout comme la technique tantrique ; les deux techniques agissant sur la mĂȘme zone impliquant le pĂ©rinĂ©e et la prostate), ou Ă  l'inverse d’éjaculer sans orgasme (ce qui peut ĂȘtre le cas pour les Ă©jaculateurs prĂ©coces, mais aussi pour les hommes qui se contentent de l'Ă©jaculation mĂ©canique sans abandon Ă  l'orgasme).

Les orgasmes non Ă©jaculatoires ont une qualitĂ© diffĂ©rente de l'orgasme avec Ă©jaculation. Souvent ressentis comme beaucoup plus intenses et longs par ceux qui les recherchent, ils ne font pas non plus chuter le taux de testostĂ©rone, et permettent de reprendre le coĂŻt sans pĂ©riode rĂ©fractaire. À l'inverse, il n'y a pas de somnolence prononcĂ©e aprĂšs l'orgasme, ni de sensation d'Ă©puisement liĂ©e Ă  la chute de plusieurs neuromĂ©diateurs (testostĂ©rone, mais aussi endorphines et dopamine, sujets Ă  de grandes variations et dĂ©pressions dans les heures qui suivent quand la sexualitĂ© quotidienne est intense) et vitamines (groupe B) aprĂšs Ă©jaculation et reformation du sperme. Ce gain de vitalitĂ© ressenti dans la vie quotidienne est un argument majeur des adeptes des orgasmes sans Ă©jaculation, soutenu par la volontĂ© de vivre des orgasmes plus intenses et rĂ©pĂ©tĂ©s. S'ils se permettent jusqu'Ă  plusieurs orgasmes quotidiens, la plupart disent ne plus pratiquer l'Ă©jaculation qu'une fois par mois tout au plus.

La capacitĂ© de ressentir un orgasme sans Ă©jaculer peut rĂ©sulter d’un entraĂźnement (Ă©treinte rĂ©servĂ©e, contraction du pĂ©rinĂ©e, etc.). En s'entraĂźnant, par la mĂ©thode de l'Ă©treinte rĂ©servĂ©e, Ă  reculer le plus longtemps possible l'Ă©jaculation tout en s'approchant le plus possible du pic orgasmique, certains hommes parviennent Ă  vivre un orgasme sans Ă©jaculation. Cet orgasme est souvent plus fort qu'un orgasme avec Ă©jaculation, mais pas nĂ©cessairement. Il peut aussi durer jusqu’à plusieurs minutes[20].

ContrĂŽle de l'orgasme

L'acte sexuel Ă©tant trĂšs liĂ© Ă  des mĂ©canismes Ă©motionnels inconscients liĂ©s Ă  la valorisation personnelle, il est recommandĂ© aux hommes et femmes qui pratiquent cette technique de prĂ©venir leurs partenaires afin d’éviter chez eux un sentiment de frustration, liĂ© Ă  ce qui pourrait ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une incapacitĂ© Ă  leur faire atteindre l'orgasme.

Aprùs l’orgasme

Période réfractaire

Selon les termes de William Masters et Virginia Johnson, il s'ensuit une pĂ©riode rĂ©fractaire, dite « rĂ©solution », qui peut ĂȘtre plus ou moins longue selon l’ñge et le degrĂ© d’excitation (gĂ©nĂ©ralement de 5 Ă  20 minutes).

Sommeil

La détente post-orgasmique des corps favorise le sommeil qui peut survenir aprÚs, si l'on y consent. Les hommes y sont fréquemment sujets, mais pas toujours. Les femmes y sont sujettes aussi, mais dans une moindre proportion.

Pleurs

Des pleurs peuvent survenir spontanĂ©ment et naturellement aprĂšs un rapport sexuel, la charge Ă©rotique physique et l'excitation sexuelle ayant Ă©tĂ© fortement ressenties durant le coĂŻt, surtout dans les parties gĂ©nitales. Il y a alors une sorte de retour, de relĂąchement de la tension, remontant du bassin vers la tĂȘte, provoquant du mĂȘme coup cette rĂ©action. Il n'y a pas lieu de s'alarmer alors, sauf si la cause est d'origine traumatique et refoulĂ©e dans l'inconscient[21]. Les pleurs peuvent mĂȘme survenir au cours de l'orgasme lui-mĂȘme, de façon incontrĂŽlĂ©e. Il peut tout Ă  fait s'agir de pleurs de joie, quand l'orgasme a Ă©tĂ© particuliĂšrement exceptionnel.

RĂ©actions Ă©motionnelles

DiffĂ©rentes sortes d'Ă©motions, plus ou moins « heureuses », peuvent ĂȘtre ressenties aprĂšs l'orgasme.

  • Un partenaire seul ou le couple entier peut ressentir la plĂ©nitude. Ce sentiment est dĂ» Ă  la sĂ©crĂ©tion d'endorphines dans le cerveau lors de l'orgasme. Cette sensation est souvent comparĂ©e Ă  celle procurĂ©e par les opiacĂ©s, de par leur capacitĂ© analgĂ©sique et Ă  procurer une sensation de bien-ĂȘtre.
  • L'ĂȘtre humain peut, Ă  l'opposĂ©, ressentir un sentiment de tristesse, de mĂ©lancolie et/ou de nostalgie, une sensation de vide (la fatigue et le stress peuvent jouer un rĂŽle) par rapport Ă  ce qu'il vient de faire comme expĂ©rience sexuelle. Il serait normal de ressentir de la tristesse aprĂšs un rapport sexuel, la pensĂ©e reprenant son cours normal, le nĂ©o-cortex ses fonctions, le flot d'hormones sa place. C'est d'ailleurs un des crĂ©neaux (au sens commercial) des auteurs de thĂ©Ăątre dits de boulevard.
  • Il peut y avoir aussi un sentiment nĂ©gatif, voire d'Ă©chec, si le rapport n'a pas Ă©tĂ© satisfaisant pour l'un ou l'autre partenaire, suivant l'attente du couple face au rĂ©sultat Ă  la fin du rapport sexuel, ou s'il y avait un objectif de rĂ©ussite trop ambitieux posĂ© avant celui-ci. Par exemple, certaines personnes considĂšrent l'orgasme comme une expĂ©rience extatique obligatoirement associĂ©e au coĂŻt, voire un aboutissement complet de leur relation affective. Cette approche peut s'avĂ©rer pour certains dĂ©cevante, car aucune relation amoureuse ne peut se baser uniquement sur la relation sexuelle.
  • L'excitation sexuelle et l'orgasme produisent des expressions faciales particuliĂšres, caractĂ©risĂ©es par une contraction interne des sourcils, une ouverture de la bouche et une fermeture des yeux. Cette expression faciale est la plus observĂ©e chez les ĂȘtres humains. ImmĂ©diatement aprĂšs l'orgasme, cette mimique caractĂ©ristique disparaĂźt pour laisser place Ă  des visages souriants ou neutres. Les personnes ouvrent Ă©galement les yeux pour explorer ce qui se passe autour d'elles[22].

SantĂ© et troubles de l’orgasme

Aspects positifs

Une étude indique que le risque de cancer du sein chez les hommes est inférieur chez ceux qui ont fréquemment des orgasmes, en particulier aprÚs 50 ans[23].

D'aprĂšs une autre Ă©tude sur 918 hommes de 45 Ă  59 ans, et suivis durant 10 ans, le risque de mortalitĂ© est infĂ©rieur de 50 % chez ceux qui ont frĂ©quemment des orgasmes (plus de 2 fois par semaine)[24].

Une étude faite par deux chercheurs allemands et un américain (tous trois otorhinolaryngologistes) a montré que les orgasmes décongestionnent efficacement le nez, mais pour une heure environ seulement[25]. Cette étude a reçu le prix Ig Nobel-2021 dans la catégorie médecine[26].

Troubles

L'anorgasmie est le fait de ne pas avoir d'orgasme durant un rapport sexuel, voire ne jamais l'Ă©prouver.

Le syndrome de la maladie post-orgasmique est une condition médicale rare déclenchant systématiquement avec l'orgasme ou l'éjaculation (selon les cas) un ensemble de symptÎmes variables d'un individu à l'autre et variés, notamment physiques et mentaux.

Journée internationale

Afin de sensibiliser les gens aux problÚmes de l'anorgasmie et de la dysorgasmie, deux Américains, Donna Sheehan et Paul Reffell, ont créé la journée mondiale de l'orgasme[27]. Cette journée est fixée chaque année au solstice d'hiver, entre le 20 et le , majoritairement le 21 ou le .

Performance

La performance en matiĂšre sexuelle varie selon les personnes. Pour stimuler leur performance, certains hommes utilisent des aphrodisiaques.

Capacité multiorgasmique

Des recherches ont montrĂ© que la proportion de femmes naturellement multiorgasmiques serait d'environ 14 %, alors que la part des hommes naturellement multi-orgasmiques est Ă©valuĂ©e Ă  environ % (ces derniers ne perdent pas leur Ă©rection aprĂšs un orgasme Ă©jaculatoire, et peuvent continuer le rapport sexuel pour obtenir d'autres orgasmes)[28].

Neurophysiologie de l'orgasme

Les neuromĂ©diateurs impliquĂ©s dans l'orgasme ne sont pas connus avec prĂ©cision. L'ocytocine pourrait ĂȘtre impliquĂ©e dans ce phĂ©nomĂšne, dans la mesure oĂč on observe une libĂ©ration de ce neuromĂ©diateur dans le noyau paraventriculaire durant le coĂŻt. NĂ©anmoins, il n'est pas clair si l'ocytocine provoque l'orgasme ou si elle est uniquement un corollaire du coĂŻt. La stimulation Ă©lectrique ou encore l'injection d'acĂ©tylcholine dans le septum provoque des sensations proches de l’orgasme[29]. Les opioĂŻdes endogĂšnes seraient le meilleur candidat Ă  un rĂŽle clĂ© dans l'orgasme[30].

L'activité électrophysiologique, observée sur quelques patients ayant des électrodes implantées dans les structures sous corticales, correspond à une activité électrophysiologique de type épileptiforme localisée principalement au niveau des noyaux du septum (principalement), de l'amygdale et du thalamus somatosensoriel. Par contre, l'activité électrophysiologique des régions corticales reste quasi inchangée au cours de la phase orgastique. AprÚs l'orgasme, l'activité électrophysiologique observée correspond à un état de relaxation cérébrale. Ces activités électrophysiologiques sont similaires chez les deux sexes[29].

Notes et références

  1. (en) Mah K, Binik YM, « The nature of human orgasm: a critical review of major trends », Clinical Psychology Review, vol. 21, no 6,‎ , p. 823–56 (PMID 11497209, DOI 10.1016/S0272-7358(00)00069-6)
  2. (en) Bob Schwartz, The One Hour Orgasm : A New Approach to Achieving Maximum Sexual Pleasure, Breakthru Publishing, , 179 p. (ISBN 0-942540-07-7)
  3. (en) Kenneth Mah, Yitzchak M. Binik, « Do all orgasms feel alike? Evaluating a two-dimensional model of the orgasm experience across gender and sexual context », The Journal of Sex Research,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  4. (en) « Study of the sexuality of women after a total hysterectomy versus subtotal hysterectomy by laparoscopy in Nantes CHU »
  5. « Le sexe ? C'Ă©tait bien mieux pour les femmes sous le rĂ©gime communiste », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  6. Excitation sexuelle dans le cerveau - Doctissimo Le plaisir sexuel n'aurait pas son siÚge seul dans les parties génitales mais pour une large part dans le cerveau, selon des études récentes
  7. Les femmes ont (parfois) de bonnes raisons de simuler l'orgasme, lefigaro.fr, 2014
  8. (en) « Male and Female Orgasm: Not So Different? », sur psychologytoday.com (consulté le ).
  9. « Un lapin trĂšs excitĂ©, aidĂ© par un harem de lapines sous antidĂ©presseur, pourrait bien avoir rĂ©solu le mystĂšre de l’orgasme fĂ©minin », sur gurumed.org,
  10. (en) Mihaela Pavlicev, Andreja Moset Zupan, Amanda Barry, Savannah Walters, Kristin M. Milano, Harvey J. Kliman & GĂŒnter P. Wagner, « An experimental test of the ovulatory homolog model of female orgasm », PNAS,‎ (DOI 10.1073/pnas.1910295116).
  11. (en) Mihaela Pavlicev, Gunter Wagner, « The Evolutionary Origin of Female Orgasm », Journal of Experimental Zoology, vol. 326, no 6,‎ , p. 326-337 (DOI 10.1002/jez.b.2269).
  12. (en) Thierry LodĂ©, « A brief natural history of the orgasm », All Life, vol. 13, no 1,‎ , p. 34–44 (ISSN 2689-5293 et 2689-5307, DOI 10.1080/21553769.2019.1664642, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. Maïa Mazaurette, « Les hommes au défi du rapport sexuel idéal », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  14. « 10 vérités sur le plaisir féminin - Il n'y a qu'un seul orgasme féminin » dossier Elle.fr
  15. Élisa Brune, Labo sexo. Bonnes nouvelles du plaisir fĂ©minin, Éditions Odile Jacob, , p. 195
  16. Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], III, 316-338.
  17. (en) Joseph G. Bohlen, James P. Held et Margaret Olwen Sanderson, « The male orgasm: Pelvic contractions measured by anal probe », Archives of Sexual Behavior, vol. 9, no 6,‎ , p. 503–521 (ISSN 0004-0002 et 1573-2800, DOI 10.1007/BF01542155, lire en ligne, consultĂ© le )
  18. « L’orgasme prostatique, un vrai bonheur, se rĂ©jouit Binge Audio », sur TĂ©lĂ©rama.fr (consultĂ© le )
  19. « Comment initier un homme au massage prostatique ? », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  20. Mantak Chia et Douglas Abrams Arava, L'homme multi-orgasmique : L'Ă©nergie sexuelle masculine, Tredaniel, , 306 p. (ISBN 978-2-85707-892-0)
  21. Elysa - Les pleurs féminins aprÚs l'orgasme.
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Voir aussi

Sur l'orgasme en général

Sur l'orgasme féminin

Sur l'orgasme masculin

Articles connexes

Liens externes

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