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Lubrification

La lubrification ou le graissage est un ensemble de techniques permettant de réduire le frottement, l'usure entre deux éléments en contact et en mouvement l'un par rapport à l'autre. Elle permet souvent d'évacuer une partie de l'énergie thermique engendrée par ce frottement, ainsi que d'éviter la corrosion… Dans ces situations, les écoulements fluides sont parallèles aux surfaces, ce qui simplifie leur description et leur calcul (théorie de la lubrification).

On parle de lubrification dans le cas oĂą le lubrifiant est liquide et de graissage dans le cas oĂą il est compact[1].

  • En mĂ©canique, on lubrifie gĂ©nĂ©ralement les pièces de mĂ©tal ou de cĂ©ramique avec un corps gras, comme de l'huile ou de la graisse. Les lubrifiants sont des produits liquides, pâteux ou solides d'origine minĂ©rale (hydrocarbures pour l'essentiel), animale, vĂ©gĂ©tale ou synthĂ©tique[2].
  • En biologie, la lubrification intervient sous la forme de production, par les muqueuses concernĂ©es, d'un mucus Ă  base d'eau. Elle intervient Ă©galement dans le fonctionnement des articulations qui comptent parmi les meilleurs mĂ©canismes « glissants » que l'on connaisse (lubrifiant anatomique).
  • Dans les rapports sexuels, la lubrification se pratique naturellement ou avec la salive, l'emploi de gels lubrifiants, etc.

RĂ´les

  • La lubrification permet de changer le coefficient de frottement entre deux Ă©lĂ©ments afin de faciliter le glissement ou le roulement entre ces Ă©lĂ©ments ainsi que d'Ă©viter ou de minimiser l'usure et les Ă©chauffements,
  • les lois physiques qui rĂ©gissent ce domaine (la tribologie) sont très complexes et sont fondĂ©es Ă  la fois sur la rĂ©sistance des matĂ©riaux et la mĂ©canique des fluides. Il est intĂ©ressant de comprendre des phĂ©nomènes tels que :
    • la formation d'un coin d'huile ou d'un film d'huile entre deux pièces en mouvements,
    • la notion d'Ă©pilamen,
    • le changement de propriĂ©tĂ©s physiques des huiles en fonction de la pression et de la tempĂ©rature.
  • Plusieurs fonctions sont rĂ©alisĂ©es grâce Ă  la lubrification :
    • rĂ©duire l’usure des pièces,
    • absorber / attĂ©nuer les chocs,
    • rĂ©duire / contrĂ´ler la tempĂ©rature,
    • protĂ©ger de la corrosion,
    • isoler les composantes de la contamination,
    • nettoyer / enlever les contaminants[3].

Modes

Lubrification ponctuelle

Lubrification à la burette des culbuteurs d'un moteur marin Baudouin DK6 sur la vedette La Horaine. Cette opération est effectuée avant le lancement du moteur, puis toutes les quatre heures en actionnant par pédale une pompe à huile.

La première méthode consiste à mettre le lubrifiant avant le mouvement ou durant le mouvement. Cela peut se faire de manière manuelle, par exemple en déposant des gouttes d'huile avec une burette, en plaçant de la graisse avec les doigts (si celle-ci n'est pas toxique), ou bien en appliquant le lubrifiant avec un pinceau. C'est par exemple le cas de la lubrification d'une chaîne de vélo, des gonds d'une porte… Cette lubrification peut aussi s'effectuer par projection à l'aide d'un aérosol (bombe).

Lubrification continue

Lubrification des moteurs Ă  vapeur. Exposition de la DASA Ă  Dortmund.

La lubrification continue touche tous les mécanismes en mouvement et est constituée par un système de conduites qui amène, par l’intermédiaire d’une pompe, le lubrifiant vers les divers organes (paliers, coussinets, roulement à billes) à lubrifier. Le lubrifiant retourne au bac pour y être réfrigéré puis remonte en traversant un filtre qui retient les impuretés.

  • C'est le cas notamment de l'huile pour un moteur Ă  combustion interne. Le lubrifiant se dĂ©grade, en particulier sous l'effet de la forte chaleur, et se charge en dĂ©bris d'usure : il faut donc vidanger rĂ©gulièrement le rĂ©servoir et le remplir avec du lubrifiant neuf. Dans certains cas (qui a tendance Ă  se gĂ©nĂ©raliser), l’huile passe par un radiateur de refroidissement, avant de retourner lubrifier les organes qui utilisent le mĂŞme fluide (moteur, boĂ®te-pont, turbo).
  • Dans le cas des moteurs Ă  deux temps, sauf pour les moteurs Diesel, le plus souvent le carburant est mĂ©langĂ© avec un pourcentage d’huile spĂ©ciale (appelĂ©e huile 2 temps) qui assure le graissage des organes en mouvement (mais on trouve de plus en plus des moteurs Ă  deux temps Ă  « graissage sĂ©parĂ© »). Il n’y a pas, ensuite, de rĂ©cupĂ©ration d’huile, car celle-ci est brĂ»lĂ©e en mĂŞme temps que le carburant.
  • Sur les machines fixes par rapport au sol, on peut Ă©galement faire tremper la mĂ©canique dans un lubrifiant liquide, on parle alors de bain d'huile ou de barbotage. Comme dans le cas des moteurs thermiques, le carter doit ĂŞtre rempli en respectant les niveaux mini et maxi.
  • Le graissage Ă  bague : le système est utilisĂ© dans les paliers pour le graissage des tourillons et consiste en une bague, posĂ©e librement sur l’arbre, et d’un diamètre suffisamment grand pour tremper dans un rĂ©servoir Ă  la partie infĂ©rieure du palier. Pendant le mouvement de rotation de la bague, l’huile qui y adhère est entraĂ®nĂ©e pour venir graisser le tourillon.
  • L'usinage des pièces mĂ©caniques nĂ©cessite une lubrification afin d'assurer le refroidissement des outils et des pièces et de limiter les efforts de coupe au strict nĂ©cessaire permettant l'enlèvement de matière (copeaux).

Lubrification et réfrigération

Dans le cas d'une lubrification automatique, l'appareil peut être équipé d'un bac de récupération qui permet de retraiter le lubrifiant en excès ou usagé.

Les machines-outils : tour, fraiseuse, etc., outre le lubrifiant pour le fonctionnement du mécanisme, utilisent des huiles de coupe pour faciliter le refroidissement de la pièce usinée et de l’outil, le glissement du copeau sur l’outil, augmenter la vitesse de coupe.

  • Lubrification continue : le lubrifiant est gĂ©nĂ©ralement versĂ© en jet continu et ensuite, rĂ©cupĂ©rĂ© dans un bac sous la machine, filtrĂ© et renvoyĂ© dans le circuit. Le fluide employĂ© est de l’huile de synthèse ou un mĂ©lange, de 5 Ă  10 % d’huile soluble (lubrifiant) et d’eau (rĂ©frigĂ©rant), appelĂ© eau de savon de par sa couleur laiteuse.
  • Lubrification ponctuelle : peut aussi se faire de manière automatique, en gĂ©nĂ©ral sous forme d'aĂ©rosol ; c'est le cas par exemple de l'usinage avec un tour Ă  commande numĂ©rique. Ou avec un pinceau et un fluide spĂ©cifique pour le mĂ©tal Ă  usiner : huile de lin, pĂ©trole (pour l’aluminium), suif.

Surface pré-lubrifiée

Le fabricant peut aussi livrer des organes ou des pièces pré-lubrifiés ou pré-graissés.

  • C'est le cas par exemple de la plupart des prĂ©servatifs,
  • certaines pièces mĂ©caniques :
    • roulement Ă  billes graissĂ© Ă  vie, contient une rĂ©serve de graisse entre deux flasques d’étanchĂ©itĂ©, ou trempĂ© dans une Ă©mulsion de lubrifiant et de solvant avant mise en place dans le mĂ©canisme,
    • coussinet autolubrifiant, en alliage de cuivre frittĂ© dont les microscopiques alvĂ©oles retiennent le lubrifiant introduit sous pression au moment de la fabrication ;
  • cas de certaines machines-outils : les glissières sont « grattĂ©es »[4] par des ouvriers spĂ©cialisĂ©s de manière Ă  crĂ©er des micro-poches de lubrifiant chargĂ©es d'assurer l'existence de l'Ă©pilamen entre les surfaces en frottement.

Graisseurs

Graisseurs Ă  huile

Il existe une multitude de réservoirs mobiles ou burettes pour l’approvisionnement en lubrifiant et également d’éléments, fixés sur les organes mécaniques, qui sont chargés de distribuer le fluide :

  • graisseur Ă  niveau d’huile, rĂ©servoir muni d’une lumière par laquelle on vĂ©rifie le niveau ;
  • graisseur Ă  mèche (en coton), celle-ci trempe dans le liquide qui remonte par capillaritĂ© et coule petit Ă  petit jusqu’à l’organe Ă  lubrifier ;
  • graisseur Ă  couvercle montĂ© sur ressort, simple rĂ©servoir que l’on remplit d’huile qui redescend par gravitĂ© ;
  • graisseur compte-gouttes, muni d’un rĂ©servoir en verre et d’un pointeau pour rĂ©gler le dĂ©bit et une petite lumière pour contrĂ´ler l’écoulement.

Graisseurs Ă  graisse

Par suite de la consistance de la graisse, on est amené à exercer une pression pour l’obliger à s’écouler et à s’interposer entre les surfaces en contact. La graisse est utilisée de préférence pour les mécanismes exposés aux intempéries, où elle assure une protection contre les poussières ou/et lorsque la chaleur assure une fusion partielle, et également lorsqu’il est difficile d’effectuer des graissages fréquents. L'image à droite présente les différents types de graisseurs :

Graissage sous pression

On utilise soit des pompes à graisse dont la dimension dépend des fabricants et surtout du type de graisseurs. Pour les grandes installations de graissage (type garages autos), on utilise des centrales de graissage :

  • 1 : système TĂ©calĂ©mit, oĂą le graisseur prĂ©sente un six pans pour l’accrochage du bec de la pompe ;
  • 2 : système Lub, le graisseur a une cuvette sphĂ©rique dans laquelle on vient appuyer l’embout sphĂ©rique de la pompe. Ces graisseurs prĂ©sentent l’avantage d’être encastrables et ne prĂ©senter aucune aspĂ©ritĂ© sur les mĂ©canismes oĂą ils sont montĂ©s ;
  • 3 : système « hydraulic », les graisseurs ont une tĂŞte sphĂ©rique oĂą la pompe vient s’agrafer instantanĂ©ment par une simple poussĂ©e ;
  • 4 : graisseur miniature ;

Graissage Ă  main

  • 5 : graisseur Stauffer, constituĂ© d’un rĂ©servoir rempli de graisse sur lequel un couvercle, rempli de graisse aussi, vient se visser. Un simple vissage manuel suffit Ă  faire descendre la graisse ;
  • 6 : graisseur Ă  ressort, un peu plus compliquĂ© que le prĂ©cĂ©dent, c’est le ressort qui fait descendre la graisse. Ce graisseur convient aussi pour l’huile ;
  • 7 : graisseur Dubrulle, fonctionnant sur principe du graissage Ă  vis, utilisĂ© sur les premières automobiles. C'est un Ă©lĂ©ment de remplissage et de rĂ©partition de graisse permettant de centraliser la distribution du graissage dans les parties mĂ©caniques. Le rĂ©servoir de graisse est reliĂ© aux organes Ă  lubrifier par des tuyaux[1].

Protection contre agents extérieurs

Il existe, dans la vie courante, des actions de lubrification très banales que l'on opère inconsciemment :

  • lubrification ponctuelle :
    • goutte de suif (ou de savon) dĂ©posĂ©e sur la pointe d'une vis Ă  bois pour faciliter sa pĂ©nĂ©tration dans la matière dure et surtout pour permettre un dĂ©montage aisĂ©, malgrĂ© le temps passĂ© et les intempĂ©ries subies,
    • dĂ©pĂ´t de graisse graphitĂ©e sur les vis et Ă©crous, soumis Ă  de très fortes tempĂ©ratures, pour un dĂ©montage facilitĂ© ;
  • protection contre l'humiditĂ© : comme passer du suif sur les chaussures (de marche ou autre) pour les impermĂ©abiliser et les assouplir ;
  • protection contre l'oxydation : phĂ©nomène normal aux produits exposĂ©s Ă  l'air ;
    • comme la couche de paraffine dĂ©posĂ©e Ă  la surface des confitures mises en verrines pour les isoler de l'air ambiant,
    • la couche de paraffine projetĂ©e sur la carrosserie des voitures neuves pour les protĂ©ger des intempĂ©ries pendant le stockage ou le transport,
    • la couche de graisse dĂ©posĂ©e sur les organes mĂ©caniques inertes exposĂ©s au climat marin (câbles et treuils sur les navires) ;
  • protection contre les ultraviolets : huile et crème solaire passĂ©es sur la peau pour l'isoler des rayons du soleil.

Références

  1. Alpha Auto, Grande Encyclopédie De l'Automobile, mai 1977.
  2. Jean Groff, L'Organisation du graissage dans l'industrie, Paris, Maison de la chimie ; Presses documentaires,
  3. « Lubrification et graissage : Fonctionnement », Mobility Work,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Par exemple P200 lipemec, France, lire en ligne, sur lipemec.com.

Voir aussi

Articles connexes

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