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Homophobie en France

Cet article sur l'homophobie en France concerne l'homophobie institutionnelle et dans la société.

Histoire

Pénalisation de l'homosexualité

Jusqu’à la fin du XVIIIe siĂšcle, les relations homosexuelles sont en principe interdites par la loi, celle-ci Ă©tant appliquĂ©e de maniĂšre plus ou moins zĂ©lĂ©e suivant les Ă©poques et les cas (et souvent utilisĂ©e comme prĂ©texte politique, comme contre les Cathares ou certains intellectuels).

L'homosexualité sera dépénalisée par les constituants à la suite de la révolution de 1789 qui se fonde sur les droits de l'homme (par la loi du 25 septembre - , qui adopta le Code pénal, dont un fait remarquable est l'absence de mention de la sodomie, considérée jusque-là comme un crime, ou tout autre terme désignant les rapports homosexuels[1]) et cette dépénalisation restera constante pour les rapports homosexuels privés entre adultes consentants jusqu'à nos jours.

Le rĂ©gime de Vichy, par la loi du [2] modifiant l’alinĂ©a 1 de l’article 334 du Code pĂ©nal, Ă©tablit une distinction discriminatoire dans l’ñge de consentement entre rapports homosexuels et hĂ©tĂ©rosexuels :

« Sera puni d’un emprisonnement de six mois Ă  trois ans et d’une amende de 2 000 francs Ă  6 000 francs quiconque aura soit pour satisfaire les passions d’autrui, excitĂ©, favorisĂ© ou facilitĂ© habituellement la dĂ©bauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou de l’autre sexe au-dessous de vingt et un ans, soit pour satisfaire ses propres passions, commis un ou plusieurs actes impudiques ou contre nature avec un mineur de son sexe ĂągĂ© de moins de vingt et un ans. »

Cette loi crĂ©e une distinction explicite entre rapports homosexuels et hĂ©tĂ©rosexuels s’agissant de l’ñge Ă  partir duquel un mineur civil peut entretenir une relation sexuelle avec un adulte, sans que cet adulte commette une infraction pĂ©nalement rĂ©primĂ©e (21 ans pour les rapports homosexuels et 13 ans pour les rapports hĂ©tĂ©rosexuels puis 15 ans Ă  partir de 1945[3]). À la LibĂ©ration, François de Menthon, ministre de la Justice dans le Gouvernement provisoire de la RĂ©publique française du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, signe l’ordonnance du , qui transfĂšre l’alinĂ©a 1 de l’article 334 et l’ajoute Ă  l’article 331 comme un troisiĂšme alinĂ©a :

« Sera puni d’un emprisonnement de six mois Ă  trois ans et d’une amende de 60 francs Ă  15 000 francs quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans. »

— Article 331 de l’Ancien code pĂ©nal[4]

Ce transfert est justifié ainsi[5] :

« L’acte de l’autoritĂ© de fait dit loi no 744 du modifiant l’article 334 du Code pĂ©nal a rĂ©primĂ© les actes homosexuels dont serait victime un mineur de vingt et un ans. Cette rĂ©forme inspirĂ©e par le souci de prĂ©venir la corruption des mineurs ne saurait, en son principe, appeler aucune critique. Mais en la forme une telle disposition serait mieux Ă  sa place dans l’article 331. »

En 1974, l’ñge de majoritĂ© sexuelle pour les rapports homosexuels est abaissĂ© Ă  18 ans (la loi change l’ñge de majoritĂ© de 21 ans Ă  18 ans dans tous les articles du Code civil et du Code pĂ©nal[6]). Avec cette modification, l’alinĂ©a 3 de l’article 331 reste dans le Code pĂ©nal jusqu’au [7], date oĂč entre en vigueur la loi Raymond Forni, rapportĂ©e par GisĂšle Halimi et soutenue par Robert Badinter, adoptĂ©e le [8] - [9].

En plus de l’article 331 du Code pĂ©nal, une seconde loi faisait mention explicitement de l’homosexualitĂ© : l’ordonnance du [10] (crĂ©ant l’alinĂ©a 2 de l’article 330 du Code pĂ©nal), prise Ă  la suite de l’amendement Mirguet, qui doublait la peine minimum pour outrage public Ă  la pudeur quand il s’agissait de rapports homosexuels. Cette disposition a Ă©tĂ© supprimĂ©e en 1980[11] sur proposition du gouvernement Raymond Barre (prĂ©sentĂ©e[12] par Monique Pelletier, secrĂ©taire d’État, reprenant la proposition de loi no 261 du d’Henri Caillavet[13]).

Fichage policier

MalgrĂ© la dĂ©pĂ©nalisation de l'homosexualitĂ©, une police administrative est mise en place dĂšs avant la RĂ©volution et s’intensifie sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire autour des groupes d’homosexuels, notamment parisiens[14]. Elle se caractĂ©rise par un recensement Ă©crit, sous forme de fiches, des homosexuels identifiĂ©s, des prostituĂ©s homosexuels et travestis, le tout compilĂ© dans les « registres des pĂ©dĂ©rastes ». Le but de ce fichage systĂ©matique Ă©tait essentiellement de prĂ©venir les chantages et les scandales publics tout en contrĂŽlant la prostitution. Le fichage des homosexuels par la police s’est poursuivi jusqu’en 1981[15].

Refus de l'égalité des droits

Le , 100 000 personnes dĂ©filent Ă  Paris contre le PACS ; Ă  l'instigation de la dĂ©putĂ©e UDF Christine Boutin, par le collectif GĂ©nĂ©ration Anti-PacS composĂ©e d'organisations familiales et religieuses[16]. C'est une des rares manifestations oĂč l'on a pu voir pĂȘle-mĂȘle des hommes politiques de droite voire d'extrĂȘme droite et des croyants de diffĂ©rentes confessions (catholique, juive, musulmane
) faire marche commune.

Pratiques discriminatoires par les institutions

Don du sang

Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont officiellement Ă©cartĂ©s du don du sang jusqu'en 2016, date Ă  laquelle leur a Ă©tĂ© imposĂ© un dĂ©lai d'abstinence de 12 mois. Ce dĂ©lai devrait passer Ă  4 mois en 2020[17]. Si cette diffĂ©rence est rĂ©guliĂšrement qualifiĂ©e de discriminatoire[18] - [19], l'association AIDES rappelle quant Ă  elle que « le don du sang n’est pas un droit et qu’il n’a pas Ă  rĂ©pondre Ă  une demande sociale des donneurs mais aux besoins des receveurs »[20] et que « ces critĂšres d’exclusion ne constituent pas des motifs de discrimination dĂšs lors qu’ils reposent sur des donnĂ©es scientifiques et une certaine proportionnalitĂ© »[20].

La plupart des associations de défense des LGBTI militent pour que ne soit retenue que la notion de « pratiques à risques et non l'appartenance à un groupe jugé à risque »[21].

Aide à la procréation

L'aide à la procréation ou procréation médicalement assistée (PMA) n'était pas accessible aux lesbiennes jusqu'en 2020, comme c'était déjà le cas en Belgique ou en Espagne[22] - [23] - [24] - [25]. AprÚs 2020, des discriminations hospitaliÚres sont par ailleurs rapportées[26].

Adoption

Selon l'Association des parents gays et lesbiens en 2018, les LGBTI sont discriminés pour l'adoption[27].

DĂ©sapprobation sociale

Si l'homosexualité est tolérée chez de nombreux grands personnages historiques, elle n'en est pas moins raillée par certains auteurs moralistes. Par exemple, le Duc de Saint-Simon ne manque pas une occasion dans ses Mémoires de fustiger l'apparence de Philippe d'Orléans (alias Monsieur, frÚre du Roi Louis XIV) :

« C'Ă©tait un petit homme ventru, montĂ© sur des Ă©chasses tant ses souliers Ă©taient hauts, toujours parĂ© comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute Ă©talĂ©e devant, noire et poudrĂ©e et des rubans partout oĂč il en pouvait mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propretĂ© mĂȘme
 »

— Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, MĂ©moires[28].

Au dix-huitiÚme siÚcle, Voltaire qualifie l'homosexualité d'« abomination dégoûtante » et d'« attentat infùme contre la nature »[29]. Son contemporain Claude-Joseph de FerriÚre définit en 1769 la « luxure abominable » « qui mérite peine de mort » par ces mots :

« On appelle luxure abominable celle qui consiste dans la bestialitĂ©, l’inceste, la sodomie, le commerce impudique des femmes luxuriant avec elles-mĂȘmes, qui sont tous crimes exĂ©crables qui proviennent de l’impiĂ©tĂ© & de l’irrĂ©ligion, & qui mĂ©ritent peine de mort. »

— Claude-Joseph de Ferriùre, Dictionnaire de droit et pratique[30].

En 1971 est crĂ©Ă© le Front homosexuel d'action rĂ©volutionnaire, donnant une visibilitĂ© radicale au mouvement gay et lesbien de l'Ă©poque. Proche de l'extrĂȘme gauche (la droite rejetant Ă  l'Ă©poque l'homosexualitĂ© comme une perversion, le PS la rĂ©duisant Ă  des prĂ©fĂ©rences devant rester de l'ordre de la vie privĂ©e, et le PSU, quoique plus ouvert aux homosexuels, ne partageant pas son projet rĂ©volutionnaire), il doit cependant faire face Ă  l'hostilitĂ© jusque dans ce milieu-lĂ  : en , la LCR publie dans son pĂ©riodique Rouge : « Nous n'avons aucune hostilitĂ© de principe contre la lutte que mĂšnent les homosexuels contre l'ostracisme dont les entoure la sociĂ©tĂ© bourgeoise, nous n'en trouvons que plus lamentables les grotesques exhibitions du FHAR, lors des derniĂšres manifestations [
]. En se comportant comme des “grandes folles”, les homosexuels du FHAR rĂ©vĂšlent Ă  quel point ils sont victimes de l'oppression sexuelle bourgeoise ». Le PCF est davantage hostile, Pierre Juquin dĂ©clarant dans un entretien de au Nouvel Observateur : « La couverture de l'homosexualitĂ© n'a jamais rien eu Ă  voir avec le mouvement ouvrier. L’une et l'autre reprĂ©sentent mĂȘme le contraire du mouvement ouvrier » alors que Jacques Duclos, rĂ©pondant Ă  un militant du FHAR lors d'un meeting Ă  la maison de la MutualitĂ© qui lui demandait si son parti a « rĂ©visĂ© sa position sur les prĂ©tendues perversions sexuelles » rĂ©pond : « Comment vous, pĂ©dĂ©rastes, avez-vous le culot de venir nous poser des questions ? Allez-vous faire soigner. Les femmes françaises sont saines ; le PCF est sain ; les hommes sont faits pour aimer les femmes ». Lutte ouvriĂšre considĂšre pour sa part que les publications du FHAR sont « Ă  la hauteur des graffitis de pissotiĂšre », reflĂ©tant l'« individualisme petit-bourgeois »[31].

La cĂ©lĂ©bration illĂ©gale et annulĂ©e par le procureur de la RĂ©publique, par NoĂ«l MamĂšre, du premier mariage entre personnes de mĂȘme sexe français, le Ă  BĂšgles, a Ă©tĂ© suivie d'une vague d'expression d'homophobie notable ; Serge Simon a compilĂ© dans son livre Homophobie 2004 France[32] une sĂ©lection des plus de 4 000 lettres, photographies, dessins et affiches d'insultes, de menaces, et de haine reçus par NoĂ«l MamĂšre.

Une étude IFOP de 2019 indique que 63 % des personnes de confession musulmane interrogées perçoivent l'homosexualité comme « une maladie » ou « une perversion sexuelle », contre 20 % chez les catholiques pratiquants et 10 % chez les « sans religion »[33]. Pour 29 % des musulmans interrogés , les violences contre les homosexuels sont parfois compréhensibles. C'est presque le triple que chez les sans religion (10 %) et les catholiques (9 %, et 11 % chez les pratiquants).

Personnalités publiques

Les propos homophobes publics sont fréquents[34]. En 1998, les débats sur le Pacte civil de solidarité à l'Assemblée nationale sont prétextes à certaines répliques : « Il n'y a qu'à les stériliser »[35], « [Un registre spécial sera créé] par les services vétérinaires ! »[36]. D'une maniÚre similaire, Emmanuel Hamel a, en séance de lecture au Sénat lors des discussions sur le PACS, déclaré, entre autres, que l'acronyme PACS signifiait « Pacte de contamination sidaïque »[37].

En 2004 et 2005, notamment à l'Assemblée nationale lors des débats concernant la loi sur les propos injurieux ou diffamants à propos de l'orientation sexuelle, le député UMP du Nord Christian Vanneste déclare qu'« il existe un modÚle social qui est celui du mariage hétérosexuel et de l'éducation des enfants » et que, face à ce modÚle social, l'homosexualité est « une menace pour la survie de l'humanité »[38]. Poursuivi en justice par trois associations, il est dans un premier temps condamné, le tribunal estimant qu'il avait « manifesté de maniÚre outrageante son intolérance » mais il est relaxé en cassation en 2008. La Cour procÚde à une cassation sans renvoi, estimant que les propos ne dépassaient pas les limites de la liberté d'expression (cf. infra)[39].

Milieu professionnel

Le rapport sur l'homophobie dans l'entreprise commandĂ© par la HALDE et publiĂ© en 2008[40], rĂ©vĂšle que 12 % des homosexuels interrogĂ©s estiment avoir Ă©tĂ© mis au moins une fois hors jeu lors d'une promotion interne et 4,5 % ĂȘtre moins rĂ©munĂ©rĂ©s Ă  poste et qualification identiques. Selon un autre sondage[41], 17 % des salariĂ©s du secteur privĂ© (resp. 8 % dans le secteur public) considĂšrent qu'ĂȘtre homosexuel est plutĂŽt un inconvĂ©nient pour Ă©voluer dans une entreprise (resp. dans la fonction publique).

La principale difficulté pour évaluer, en France, l'ampleur d'une éventuelle discrimination salariale en fonction de l'orientation sexuelle est l'absence de sources statistiques fiables permettant d'identifier précisément les populations homosexuelles gay et lesbienne et leurs principales caractéristiques individuelles et économiques : ùge, lieu de résidence, salaire, secteur d'activité, qualifications, etc.

MalgrĂ© ce vide statistique un article rĂ©cent a nĂ©anmoins proposĂ© une premiĂšre Ă©valuation de l'Ă©cart de salaire entre travailleurs/travailleuses homosexuels et hĂ©tĂ©rosexuels, Ă  partir d'un Ă©chantillon de salariĂ©s homosexuels constituĂ© des membres des couples de mĂȘme sexe identifiĂ©s grĂące aux diffĂ©rentes Ă©ditions de l'EnquĂȘte Emploi de l'Insee, en prenant soin d'exclure les diffĂ©rentes formes de cohabitation dont l'origine n'est pas liĂ©e Ă  l'orientation sexuelle : cohabitation Ă©tudiante, Ă©conomique, de migration, post-veuvage, etc. Il s'agit Ă  ce jour de la seule Ă©tude disponible concernant la discrimination basĂ©e sur l'orientation sexuelle en France[42] - [43].

La comparaison des salaires des travailleurs homosexuels Ă  ceux de salariĂ©s hĂ©tĂ©rosexuels partageant les mĂȘmes caractĂ©ristiques pour les variables prises en compte par l'Ă©tude, montre que les hommes homosexuels subissent en France une pĂ©nalitĂ©, aussi bien dans le secteur privĂ©, −6,2 %, que dans le secteur public, −5,5 %.

Pour donner un ordre de grandeur, cet Ă©cart est supĂ©rieur Ă  la discrimination salariale hommes/femmes (Ă©valuĂ©e aujourd'hui en France Ă  environ −5,4 %), « ce qui souligne l'ampleur de la discrimination affectant les homosexuels masculins » selon l'Ă©tude de Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi. Les lesbiennes bĂ©nĂ©ficient au contraire d'une prime modĂ©rĂ©e : 1,5 % dans le secteur privĂ© et entre 0 et 1,5 % dans le secteur public.

Toujours selon la mĂȘme enquĂȘte, la discrimination subie par les salariĂ©s gays ne se caractĂ©rise probablement pas par un moindre salaire Ă  poste identique (qui serait susceptible de recours lĂ©gaux) mais plutĂŽt par un profil de carriĂšre en retrait, rĂ©sultat de transitions dans l'entreprise, en moyenne, moins favorables (moindre frĂ©quence ou ampleur des promotions). Faible en dĂ©but de carriĂšre la discrimination s'exprime cependant plus tard, Ă  partir du moment oĂč l'orientation sexuelle du salariĂ© est progressivement rĂ©vĂ©lĂ©e dans l'entreprise.

Enfin, les deux chercheurs ont montrĂ© que dans le secteur privĂ©, le dĂ©savantage salarial subi par les homosexuels masculins est plus Ă©levĂ© pour les travailleurs qualifiĂ©s que pour les non-qualifiĂ©s et — dans les deux secteurs — pour les vieux que pour les jeunes. La discrimination est Ă©galement plus faible Ă  Paris que dans le reste de la France.

Les raisons qui expliquent des différences de rémunérations en fonction de l'orientation sexuelle sont de plusieurs ordres[42].

Une premiĂšre raison ressort non pas d'une discrimination mais d'« inĂ©galitĂ©s compensatrices ». En effet, les femmes hĂ©tĂ©rosexuelles, anticipant une activitĂ© plus domestique aprĂšs le mariage, limitent leur investissement professionnel tandis qu'au contraire les hommes, une fois mariĂ©s, devront compenser l'activitĂ© domestique de leur Ă©pouse, ce qui a des consĂ©quences sur les diffĂ©rences de salaire entre les hommes et les femmes. Les homosexuels, n'Ă©tant pas liĂ©s par les mĂȘmes contraintes, n'adoptent pas ces stratĂ©gies de sorte que les femmes homosexuelles investissent davantage en capital humain que les femmes hĂ©tĂ©rosexuelles tandis que les hommes homosexuels investissent moins que les hommes hĂ©tĂ©rosexuels ce qui conduit Ă  prĂ©voir des diffĂ©rences de salaire favorables aux lesbiennes et dĂ©favorables aux gays.

Une deuxiÚme raison consiste en la discrimination, qu'on peut diviser en deux types : la préférence pour la discrimination et la « discrimination statistique ». La premiÚre désigne une différence de comportement face aux homosexuels à raison de leur orientation sexuelle en tant que telle. Les hommes la subissent davantage que les femmes. La seconde désigne la discrimination qui résulte de l'opinion que se fait l'employeur sur la productivité d'un groupe. Les gays, qui sont plus souvent infectés par le SIDA que le reste de la population, et qui sont dÚs lors reliés à des surcoûts par l'employeur, subissent cette discrimination tandis que les lesbiennes, assimilées à des femmes à poigne et sans enfants, en bénéficient.

Crimes et attentats homophobes

Atteinte contre des Ă©vĂšnements LGBT

En juin 2022, la Pride de Bordeaux a été interrompue par des contre-manifestants brandissant une banderole anti-LGBT[44].

Atteintes contre des lieux LGBT

En juillet 2023, le centre LGBT d'Angers a subi un début d'incendie[45] et un bar LGBT de Brest a été la cible de menaces et a fermé temporairement[46].

En fĂ©vrier 2023 et suite Ă  l'incendie d'un centre LGBT dans le quartier de La Source Ă  Saint-Denis Ă  La RĂ©union[47] - [48], le CORAH (ComitĂ© OpĂ©rationnel de lutte contre le Racisme, l’AntisĂ©mitisme et la Haine anti-LGBT) se rĂ©unit pour mettre en oeuvre de nouvelles actions contre les dĂ©bordements anti-LGBT[49], une tribune en ce sens appelant Ă  la tolĂ©rance a Ă©tĂ© publiĂ©e au mois de mars 2023[50].

Agressions physiques

En 2022, l'association SOS homophobie a recensé 184 cas d'agressions physiques LGBTphobes, soit une agression physique tous les deux jours, ce qui correspond à une hausse de 28% par rapport à 2021[51].

En 2006, en France, Bruno Wiel, jeune homme homosexuel, est passé à tabac et laissé pour mort aprÚs avoir été torturé et violé par quatre jeunes gens. Le procÚs, qui a lieu en 2011, est relayé dans la presse et les journaux nationaux[52]. Les agresseurs sont condamnés à des peines de seize à vingt ans de prison[53].

En Ă  Rouen[54], 3 hommes dĂ©cident de tendre un piĂšge Ă  un autre jeune homme sur un lieu de rencontre. Ils se jettent sur la victime et le rouent de coups de pied, de poing et de coups de crosse de pistolet, et le dĂ©shabillent. L’un de ses agresseurs lui enfoncera un bĂąton dans l’anus. Convaincus que leur victime ne survivra pas, les trois agresseurs le laissent pour mort et incendient son vĂ©hicule. Il sera brĂ»lĂ© Ă  30%, au torse, au visage et aux jambes. Il est dĂ©couvert le lendemain, aux alentours de midi, par des automobilistes, agonisant. L'un des instigateurs des faits aurait reconnu son intention de « se faire un pĂ©dĂ© » au cours de sa premiĂšre audition. « L’homosexualitĂ© est contre nature, contre Dieu, elle est le diable. Le mode de vie et la mentalitĂ© des homosexuels sont sales, ils ont pris le mauvais chemin et le paradis leur sera refusĂ© le jour du jugement », aurait-il expliquĂ© aux policiers. La victime sera plongĂ©e dans un coma artificiel et restera plus de quatre mois Ă  l’hĂŽpital, pour des soins intensifs. Les trois agresseurs ne seront interpellĂ©s qu’en .

Wilfred de Bruijn aprÚs son agression pendant le débat sur le mariage homosexuel en France[55] - [56].
  • Dans la nuit du 6 au , Wilfred de Bruijn est agressĂ© avec son compagnon, rue des Ardennes, dans le 19e arrondissement de Paris ; il publie sur les rĂ©seaux sociaux la photo de son visage tumĂ©fiĂ©, qui devient un « symbole » pour les associations LGBT, afin de dĂ©noncer un climat devenu homophobe et violent, selon elles, depuis le dĂ©but des dĂ©bats parlementaires relatifs au projet de loi sur le mariage entre personnes de mĂȘme sexe[57], bien qu'aucun lien n'ait pu ĂȘtre dĂ©montrĂ© entre les dĂ©bats en cours et cette agression. Quatre individus (ĂągĂ©s de 17 Ă  19 ans) d'une « citĂ© » du 19e arrondissement, dĂ©jĂ  connus des services de police pour faits de violence, sont interpellĂ©s en [58] ; ils sont mis en examen le pour violences aggravĂ©es en rĂ©union. Selon certaines sources, les suspects avaient en fait Ă©tĂ© identifiĂ©s dĂšs les jours suivant l'agression, mais n'ont Ă©tĂ© interpellĂ©s que cinq mois plus tard[59].
  • En 2014, pour la premiĂšre fois, des chiffres officiels concernant les actes homophobes et transphobes commis en France et relevĂ©s par la police nationale sont communiquĂ©s par l'association Flag ! lors de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ; 253 faits auraient ainsi Ă©tĂ© enregistrĂ©s[60]. En 2015, Flag ! prĂ©sente des chiffres en forte hausse tant dans la police nationale qu'en gendarmerie nationale avec 1181 actes homophobes et transphobes recensĂ©s, dont, en zone gendarmerie, 90 % relevant de la loi de la presse[61].
  • Le , lors des attaques islamistes de Carcassonne et de TrĂšbes, le terroriste abat au pistolet un homme et en blesse griĂšvement un autre, en pensant qu'ils sont homosexuels[62]. C'est la premiĂšre fois qu'un attentat se produit contre la communautĂ© homosexuelle en France.
  • En , deux hommes suspectĂ©s de prĂ©parer un attentat contre des homosexuels en France sont arrĂȘtĂ©s prĂšs de Paris[63] Ils ont des profils de djihadistes, l'un des deux suspects Ă©tant membre de la mouvance salafo-djihadiste[64].
  • Dans la nuit du 4 au , Ă  Drancy, trois jeunes, dont deux mineurs, passent Ă  tabac et poignardent un homme de 29 ans aprĂšs lui avoir tendu un « guet-apens » par une application utilisĂ©e pour les rencontres homosexuelles[65].
  • En mai 2019, l'agresseur de Julia, une jeune femme transgenre insultĂ©e, bousculĂ©e et frappĂ©e Ă  Paris, a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  dix mois de prison, dont six mois ferme pour transphobie[66].
  • Le 13 aoĂ»t 2020 , 2 hommes sont poignardĂ©s Ă  Lille. 5 « jeunes » sont mis en examen pour tentative d'homicide Ă  caractĂšre homophobe[67].
  • Le 13 aoĂ»t 2020 , 2 hommes sont poignardĂ©s Ă  Lille. 5 « jeunes » sont mis en examen pour tentative d'homicide Ă  caractĂšre homophobe[68]
  • Le 7 avril 2021, un homme a reconnu ĂȘtre l'auteur du meurtre avenue de Laon Ă  Reims. Le suspect a reconnu avoir violĂ© et portĂ© 14 coups de ciseau Ă  un homme de 50 ans, avant de mettre le feu Ă  ses vĂȘtements et couper ses cheveux pour masculiniser la victime. Un crime homophobe selon le procureur de Reims[69]
  • Le 28 mai 2021, la cour d'assises de Paris a condamnĂ© un homme Ă  14 ans de rĂ©clusion criminelle pour « viol en raison de l'orientation sexuelle » sur une femme lesbienne. En mars 2020, l'agresseur de 25 ans avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  15 ans par la cour d'assises de la Seine-Saint-Denis. Mais la circonstance aggravante de l'homophobie n'avait pas Ă©tĂ© retenue[70].

Violences verbales

En juin 2023, des inscriptions appelant à la mort des personnes LGBT sont découvertes dans une rue de Nantes[71].

Une homophobie plus marquée dans certains territoires

En Outre-mer

Des associations lesbiennes gaies bi et trans (LGBT) noires qui ont Ă©mergĂ© dans les annĂ©es 2000 s’accordent Ă  dĂ©noncer, de maniĂšre problĂ©matique, une homophobie particuliĂšrement violente aux Antilles [72]. En 2018, un rapport publiĂ© par l'AssemblĂ©e nationale soulignait que la haine anti-LGBT Ă©tait plus virulente en Outre-mer que dans l'Hexagone[73] - [74].

Homophobie en « zone urbaine sensible »

L'association Stop homophobie constate une augmentation à la fin des années 2010 des actes homophobes en région parisienne et en particulier dans les « banlieues »[75]. En effet une étude IFOP de 2019 indique que 63 % des personnes de confession musulmane interrogées perçoivent l'homosexualité comme « une maladie » ou « une perversion sexuelle », contre 20 % chez les catholiques pratiquants et 10 % chez les « sans religion »[33]. Pour 29 % des musulmans interrogés, les violences contre les homosexuels sont parfois compréhensibles. C'est presque le triple que chez les sans religions (10 %) et les catholiques (9 %, 11 % chez les pratiquants).

En 2021, selon Yacine Djebelnouar, président de Shams-France (association française qui vient en aide aux personnes LGBTI vivant en France et ayant des origines maghrébines et moyen-orientales) ,« les agressions sont plus violentes et présentes en banlieue » [76].

Lutte contre l'homophobie

La rĂ©gion PACA a Ă©tĂ© la premiĂšre, en 2011, Ă  adopter une « motion visant Ă  lutter spĂ©cifiquement contre l’homophobie », Ă  l'instigation des Ă©lus Verts[77].

Interventions en milieu scolaire

Photographie d'un texte écrit au stylo à bille : "C'est bien cette intervention car les personnes ne pensent pas forcément au mal qu'ils peuvent produire."
Message anonyme d'un ou une Ă©lĂšve de collĂšge Ă  la suite d'une intervention de SOS homophobie en classe, 2014.

En mars 2008, Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, annonce, pour la premiĂšre fois dans le monde de l'Ă©ducation, la lutte contre toutes formes de discriminations, dont l'homophobie, en milieu scolaire. Il en fait l'une des quinze prioritĂ©s nationales de l'Éducation nationale pour l'annĂ©e scolaire 2008-2009. Dans le domaine de l'Ă©ducation, la FIDL (FĂ©dĂ©ration IndĂ©pendante et DĂ©mocratique LycĂ©enne), premier syndicat lycĂ©en en France, a Ă©galement lancĂ© des campagnes de lutte contre l'homophobie dans les lycĂ©es et chez les jeunes[78]. La FĂ©dĂ©ration syndicale unitaire (FSU), principale organisation syndicale de l'Éducation nationale, et ses syndicats (SNEP, SNES, SNUEP, SNUipp, UNATOS, SNASUB, SNICS
), se sont Ă©galement engagĂ©s dans la lutte contre les LGBTphobies par la crĂ©ation de commissions spĂ©cifiques[79].

PĂ©nalisation

La loi de modernisation sociale, votée début 2002, a interdit officiellement toute discrimination à l'embauche et toute pratique basée sur le rejet des homosexuels dans le monde du travail (déroulement de carriÚre, harcÚlement
).

Depuis, deux amendements Ă  des lois anti-discriminations existantes ont Ă©tĂ© adoptĂ©s le , rĂ©primant les propos homophobes tenus publiquement (au mĂȘme titre que les propos xĂ©nophobes, racistes, sexistes, handiphobes, etc.). La loi ne prĂ©cisant pas le terme « homophobe », doit ĂȘtre compris comme tel tout propos qu'un jugement aura dĂ©clarĂ© ĂȘtre homophobe.

La loi du créait la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité et disposait en son titre 3, en complément de la loi sur la presse de 1881, de stipulations plus spécifiques, qui font notamment des délits de l'injure, la diffamation, l'incitation à la haine ou à la discrimination à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap. Cette loi a été abrogée en 2011[80].

Comme dans quelques autres pays dans le monde, lorsque le mobile d'une agression physique ou d'un meurtre est l'orientation sexuelle de la victime, la loi alourdit les peines qui sont normalement données.

Le renforcement de la lutte contre les propos discriminatoires à caractÚre sexiste ou homophobe a été ainsi établi par le législateur :

  • Article 20

AprÚs le huitiÚme alinéa de l'article 24 de la loi du sur la liberté de la presse, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Seront punis des peines prĂ©vues Ă  l'alinĂ©a prĂ©cĂ©dent ceux qui, par ces mĂȘmes moyens, auront provoquĂ© Ă  la haine ou Ă  la violence Ă  l'Ă©gard d'une personne ou d'un groupe de personnes Ă  raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap ou auront provoquĂ©, Ă  l'Ă©gard des mĂȘmes personnes, aux discriminations prĂ©vues par les articles 225-2 et 432-7 du code pĂ©nal. »

  • Article 21

La loi du précitée est ainsi modifiée :

1o AprĂšs le deuxiĂšme alinĂ©a de l'article 32, il est insĂ©rĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© : « Sera punie des peines prĂ©vues Ă  l'alinĂ©a prĂ©cĂ©dent la diffamation commise par les mĂȘmes moyens envers une personne ou un groupe de personnes Ă  raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap. »

2o AprĂšs le troisiĂšme alinĂ©a de l'article 33, il est insĂ©rĂ© un alinĂ©a ainsi rĂ©digĂ© : « Sera punie des peines prĂ©vues Ă  l'alinĂ©a prĂ©cĂ©dent l'injure commise dans les mĂȘmes conditions envers une personne ou un groupe de personnes Ă  raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap. »

Propos portés devant la justice

À la suite de dĂ©clarations polĂ©miques sur l’homosexualitĂ©, le dĂ©putĂ© Christian Vanneste est poursuivi en justice par trois associations pour « injures publiques envers un groupe de personnes Ă  raison de leur orientation sexuelle. » Il est condamnĂ© en premiĂšre instance en 2006, condamnation confirmĂ©e en appel en 2007 ; mais, en 2008, la Cour de cassation casse cette dĂ©cision, soulignant « que les restrictions Ă  la libertĂ© d'expression sont d'interprĂ©tation Ă©troite »[81], c'est-Ă -dire que la loi[82] punissant une « injure commise [
] envers une personne ou un groupe de personnes Ă  raison [
] de leur orientation sexuelle », il ne suffit pas que le propos incriminĂ© Ă©tablisse une discrimination, encore faut-il que l'injure soit caractĂ©risĂ©e : « Des propos critiques, mĂȘme s'ils peuvent choquer les homosexuels, ne sont pas nĂ©cessairement injurieux pour cette raison »[83]. La Cour de cassation (qui, en France, exerce le contrĂŽle sur le fond en matiĂšre de dĂ©lit de presse)[81] juge alors que « si les propos litigieux, qui avaient Ă©tĂ© tenus dans la suite des dĂ©bats et du vote de la loi du , ont pu heurter la sensibilitĂ© de certaines personnes homosexuelles, leur contenu ne dĂ©passe pas les limites de la libertĂ© d'expression »[81] - [84].

L'arrĂȘt est dĂ©noncĂ© par diverses associations de dĂ©fense des homosexuels[85], tandis que d'autres — Ă  l'instar d'Alain Piriou, porte parole de l'Inter-LGBT — y voient une victoire personnelle, mais non jurisprudentielle, de Christian Vanneste[86]. MaĂźtre Eolas explique qu'on ne peut dĂ©duire de cet arrĂȘt que « le dĂ©lit d'injure homophobe [serait] en soi contraire Ă  l'article 10 [de la CSDH] et de facto abrogĂ© » et que — pour choquant qu'ils puissent ĂȘtre — les propos du dĂ©putĂ© UMP « ne dĂ©passent pas les limites de la libertĂ© d’expression », ajoutant que « dire des Ăąneries n'est pas forcĂ©ment un dĂ©lit en France »[83]. De son cĂŽtĂ©, le psychiatre Malick Briki, dans un ouvrage de thĂšse paru en 2009 et consacrĂ© aux lectures mĂ©dicales et juridiques de l'homosexualitĂ© dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, indique que la Cour de cassation fait primer de la sorte « la libertĂ© d'expression sur la discrimination »[87], mentionnant des commentateurs[88] et juristes qui critiquent cet arrĂȘt[89].

En janvier 2023, la justice française ouvre une enquĂȘte face Ă  l'action de certains supporters de Montpellier, brandissant des banderoles Ă  caractĂšre homophobe lors d'un match de football, dĂ©noncĂ©e par les mĂ©dias et par la ministre des sports AmĂ©lie OudĂ©a-CastĂ©ra[90].

Aide aux victimes d'homophobie

L'association Le Refuge a été reconnue d'utilité publique le [91].

Notes et références

  1. Le rapporteur de la loi, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, affirma que le Code pĂ©nal n’a mis hors la loi que les « vrais crimes », et non pas les « dĂ©lits factices, crĂ©Ă©s par la superstition, la fĂ©odalitĂ©, la fiscalitĂ© et le despotisme ». Cf. Pastorello 2010.
  2. « Loi Darlan », loi du , no 744).
  3. Ordonnance no 45-1456 du .
  4. Article 331 de l’Ancien code pĂ©nal, sur LĂ©gifrance
  5. Ordonnance no 45-190 du .
  6. Loi no 74-631 du .
  7. Devenu alinĂ©a 2 de l’article 331 par la loi no 80-1041 du « relative Ă  la rĂ©pression du viol et de certains attentats aux mƓurs ».
  8. Loi no 82-683 du , qui abolit l’alinĂ©a 2 de l’article 331 du Code pĂ©nal.
  9. Jean-Yves Alt, « DĂ©pĂ©nalisation de l'homosexualitĂ© : Robert Badinter, intervention Ă  l'AssemblĂ©e Nationale le 20 dĂ©cembre 1981 - Contribution subjective Ă  une mĂ©moire gaie : littĂ©rature, cinĂ©ma, arts, histoire
 ».
  10. L’ordonnance no 60-1245 du « relative Ă  la lutte contre le proxĂ©nĂ©tisme ».
  11. Loi no 80-1041 du « relative Ă  la rĂ©pression du viol et de certains attentats aux mƓurs ».
  12. Sénat, « Compte-rendu intégral des débats du », sur senat.fr, p. 1850-1852
  13. « Proposition de loi tendant Ă  abroger l’alinĂ©a 2 de l’article 330, et l’alinĂ©a 3 de l’article 331 du Code pĂ©nal », sur senat.fr
  14. Sibalis 2008.
  15. Il faut attendre le pour la dissolution du Groupe de ContrĂŽle des Homosexuels Ă  la PrĂ©fecture de police de Paris et la circulaire Defferre du (note no 0011) pour limiter le fichage des homosexuels et le contrĂŽle d’identitĂ© sur les lieux de drague. Le , le directeur central de la sĂ©curitĂ© publique, ClĂ©ment Bouhin, rappelle aux polices urbaines que « les contrĂŽles exercĂ©s dans le cadre de la loi pĂ©nale ne doivent prĂ©senter aucun caractĂšre discriminatoire Ă  l’encontre des homosexuels/les, notamment dans les lieux de rencontre privilĂ©giĂ©s » (note de service no 4314).
  16. "Manif anti PaCS : homophobes" sur le site d'Act Up.
  17. « Don du sang : les rĂšgles imposĂ©es aux hommes homosexuels allĂ©gĂ©es », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. « Don du sang par des homosexuels : la Cour de justice de l’Union EuropĂ©enne juge l'interdiction discriminatoire », sur DĂ©fenseur des Droits, (consultĂ© le )
  19. « Don du sang : vers la fin d'une discrimination homosexuelle ? », sur Franceinfo, (consulté le )
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  22. avec AFP, « Loi bioĂ©thique. Le SĂ©nat vote l’ouverture de la PMA Ă  toutes les femmes, mais limite son remboursement », sur Ouest-France.fr, (consultĂ© le )
  23. Valérie Cantié, « Homophobie, PMA : la France perd 11 places au classement des pays LGBT-friendly », sur Radio France, (consulté le )
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  27. « ENQUETE FRANCEINFO. Les couples homosexuels ont le droit d'adopter, mais le peuvent-ils vraiment ? », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  28. « Monsieur » sur Chez.com.
  29. La face cachée de Voltaire, Le Point, 2 août 2012.
  30. Thierry Pastorello cite plusieurs recueils du droit coutumier au XVIIIe siÚcle faisant référence à la sodomie (Thierry Pastorello, « La sodomie sous l'Ancien Régime : Sources juridico-théologiques et réalité de la répression », sur suite101.fr (consulté le )) :
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  37. Attribué à Emmanuel Hamel dans "Une loi contre l'homophobie", L'Humanité, 10 février 2000.
  38. Dans une intervention de dĂ©cembre 2004 Ă  l'AssemblĂ©e Nationale, puis dans La Voix du Nord du 26 janvier 2005 ; il ajoutera par ailleurs : « Je n'ai parlĂ© que d'infĂ©rioritĂ© morale et sociale du comportement homosexuel par rapport au comportement hĂ©tĂ©rosexuel qui conduit au mariage et Ă  la procrĂ©ation », ou encore : « L'homosexualitĂ© n'est pas innĂ©e, mais acquise [
]. Si l'homosexualitĂ© est acquise, elle peut aussi ĂȘtre rĂ©Ă©duquĂ©e. » ; cf.“CondamnĂ© pour homophobie”, Le Monde, 18 mai 2007.
  39. Propos homophobes : Christian Vanneste blanchi en cassation, AFP/Le Monde, 12/11/2008, article en ligne
  40. « Homophobie dans l'entreprise » [PDF], sur halde.fr, .
  41. Sondage de l'Institut CSA no 0900383, Perception des discriminations au travail : regard croisé salariés du privé et agents de la fonction publique, réalisé en mars 2009.
  42. Thierry Laurent & Ferhat Mihoubi, « Moins égaux que les autres ? Orientation sexuelle et discrimination salariale en France », 2010.
  43. Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, « Orientation sexuelle et Ă©cart de salaire sur le marchĂ© du travail français : une identification indirecte », Économie et statistique, nos 464-465-466,‎ , p. 97-134 (lire en ligne, consultĂ© le ).
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  48. https://www.20minutes.fr/faits_divers/4024875-20230222-centre-lgbt-incendie-couvert-inscriptions-homophobes-reunion
  49. https://www.ouest-france.fr/societe/lgbt/un-centre-lgbt-incendie-et-couvert-d-inscriptions-homophobes-a-la-reunion-2fad4774-b207-11ed-ba64-e3ccf507e177
  50. https://www.lequotidien.re/actualites/societe/incendie-du-centre-lgbt-les-associations-diffusent-une-tribune/
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  61. « Attentat de TrĂšbes : les longues minutes d'angoisse de la caissiĂšre du Super U face au terroriste », La DĂ©pĂȘche du Midi,‎ (lire en ligne) "Au cours de la prise d'otage, Radouane Lakdim rĂ©vĂšle Ă  Julie qu'il a fait d'autres victimes, ce qu'elle ne savait pas Ă  ce moment-lĂ . - "J'en ai fait quatre d'attentats, j'ai tuĂ© des pĂ©dĂ©s lĂ -haut aussi. - Ce matin ?, demande Julie. - Ben oui, j'ai allumĂ© deux pĂ©dĂ©s... Bien fait pour lui... j'suis arrivĂ© Ă  l'improviste, ils Ă©taient cachĂ©s, je leur ai mis deux balles dans la tĂȘte... Sans pitiĂ©. Les deux victimes sont le viticulteur Jean MaziĂšres et le jeune Portugais Renato Silva. Le premier est mort, le second a miraculeusement survĂ©cu aprĂšs plusieurs jours dans le coma.".
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  77. Voir par exemple l'article du JDD Homohobie : un combat pour la tolérance.
  78. « Colloque contre l’homophobie et pour la diversitĂ© par l’éducation : FĂ©dĂ©ration Syndicale Unitaire », sur fsu.fr
  79. Abrogation par la loi no 2011-334 du 29 mars 2011 relative au DĂ©fenseur des droits.
  80. « jurisprudence du mercredi 12 novembre 2008 »
  81. article 33 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse
  82. Maßtre Eolas, Christian Vanneste définitivement relaxé, 12/11/2008, analyse sur son blog
  83. Voir L'affaire Vanneste, François Billot, édition François-Xavier de Guibert, Paris 2008
  84. Paul Parant, Les associations dĂ©noncent l'arrĂȘt blanchissant Vanneste, in Rue89, 14/11/2008, article en ligne
  85. Alain Piriou, Non, la Cour de cassation ne légalise pas l'injure homophobe, in Toutes choses égales par ailleurs, 13/11/2008, article en ligne, cité par
  86. Malick Briki, Psychiatrie et homosexualité : Lectures médicales et juridiques de l'homosexualité dans les sociétés occidentales de 1850 à nos jours, éd. Presses Universitaires de Franche-Comté, 2009, p. 174, extrait en ligne
  87. Daniel Borrillo, Eric Fassin, Noël MamÚre et Caroline Mécary, « Liberté d'expression et homophobie de parti », in Le Monde, 19/11/08, article en ligne
  88. Katia Guillermet et Guy Nagel, « Au-delĂ  de l’homophobie : la pyramide des valeurs », in ProChoix no 46, dĂ©cembre 2008, p. 79-94, article en ligne
  89. « Ligue 1. Banderoles homophobes Ă  Montpellier : la ministre des Sports condamne, les Ă©lus s'indignent et la justice ouvre une enquĂȘte », sur France 3 Occitanie (consultĂ© le )
  90. « L'association Le Refuge reconnue d'utilité publique », sur midilibre.fr

Voir aussi

Autres articles

Bibliographie

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Liens externes

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