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Daniel Jousse

Daniel Jousse est un jurisconsulte et criminaliste français né à Orléans le et décédé en cette même ville le .

Daniel Jousse
Portrait de Daniel Jousse par Jean-Baptiste Perronneau.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  77 ans)
Orléans
Formation
Activité
Parentèle
Charles François Tassin de Charsonville (beau-frère)
Daniel Polluche (d)
Autres informations
A travaillé pour
Chaire

Biographie

Daniel Jousse est le fils de Charles-François Jousse, marchand et bourgeois d'Orléans, et de Marie-Madeleine Polluche. Il commence par étudier au collège de jésuites d'Orléans (l'ancêtre du lycée Pothier), puis au collège Du Plessis-Sorbonne de Paris. Féru de mathématiques et d'astronomie, Il est reçu à l'Académie nouvelle des sciences et des Beaux Arts en 1728.

D'abord avocat au présidial d'Orléans, il est reçu conseiller aux bailliage, siège présidial et châtelet en 1734. Il y deviendra le confrère et bientôt l'ami intime du célèbre jurisconsulte Robert-Joseph Pothier.

Il se marie le 30 mai 1740 avec une jeune demoiselle , Catherine-Monique Jacque de Mainville, d'une famille ayant fait fortune dans le négoce des indiennes. Il en eût un fils, Daniel-Charles (-) qui devint également magistrat.

Travailleur assidu, tant au palais que dans son cabinet, il se consacre à l'écriture de plusieurs ouvrages de droit et d'astronomie. En 1755 paraît le Nouveau traité de la sphère.

Travailleur assidu, tant au palais que dans son cabinet, il se consacre à l'écriture de plusieurs ouvrages, notamment le Traité de la juridiction des Présidiaux et une Coutume d'Orléans. Mais sa passion pour l'étude des astres le voit auteur, dès 1755, d'un ouvrage d'astronomie intitulé Nouveau traité de la Sphère.

Éminent pénaliste, il est l'un des plus importants commentateurs des ordonnances et édits du XVIIe siècle. Ses ouvrages sont marqués par une grande érudition et un style très clair. « Plus commentateur que jurisconsulte, Jousse, dans ses écrits et dans ses volumineuses compilations n'envisage la législation que sous le point de vue de l'état où il la trouve établie et non sous le rapport de son amélioration. Il n'a jamais eu pour but de faire avancer la science, mais seulement de l'éclairer et de la fixer » écrit l'auteur de la notice biographique qui lui est consacrée dans la Biographie universelle de Michaud.

Avec son confrère René Louis de La Gueulle de Coinces, Jousse rassemble également, de 1768 à 1778, de nombreuses notices relatives à l'histoire de l'Orléanais inédites et conservées à la Médiathèque d'Orléans. Cet établissement possède par ailleurs plusieurs de ses manuscrits inédits.

Musique

Amateur de musique, il possède une importante bibliothèque musicale (comprenant un assez grand nombre de partitions). En 1779, deux ans avant sa mort, il en publie le catalogue, parmi les autres ouvrages en sa possession[1].

Quelques exemples :

  • On constate qu'il possĂ©dait d'importants ouvrages de thĂ©oriciens de la musique, de diffĂ©rentes Ă©poques (XVIe-XVIIIe siècles).
  • Il possĂ©dait les partitions d'un certain nombre d'Ĺ“uvres lyriques de Jean-Baptiste Lully et de quelques autres compositeurs, plus rĂ©cents.
  • La cĂ©lèbre Querelle des Bouffons, querelle esthĂ©tique initiĂ©e Ă  partir de La Servante maĂ®tresse (« La Serva padrona ») de Pergolèse (Ĺ“uvre scĂ©nique napolitaine reprĂ©sentĂ©e Ă  Paris en 1752), apparaĂ®t dans un dossier que Jousse recense Ă©galement. Le philosophe Jean-Jacques Rousseau y prit part et sa Lettre sur la musique française est prĂ©sente dans ce dossier.
  • P. 164 du Catalogue de Jousse, on trouve la mention d'un manuscrit (perdu actuellement) : TraitĂ© d’Accompagnement du Clavessin, suivant les principes de M. Moreau. Ce « Moreau » dĂ©signe très certainement l'organiste, claveciniste et compositeur orlĂ©anais Christophe Moyreau (OrlĂ©ans, 1700-1774), souvent appelĂ© "Moreau". Jousse Ă©tait-il exĂ©cutant ? Était-il l'auteur de ce TraitĂ© ?
  • P. 152, on lit aussi que Jousse possĂ©dait un manuscrit (une copie ?) d'un recueil de cantates profanes du compositeur parisien d'origine orlĂ©anaise, Jean-Baptiste Morin (1677-1745), assez rĂ©putĂ© Ă  l'Ă©poque.
  • P. 154, on trouve encore la mention d'un ouvrage cĂ©lèbre : L'Art du facteur d'orgues, [Paris], Delatour, 1766-1778, 4 parties en 3 volumes et 137 planches, de Dom Bedos de Celles. Cet auteur (1709-1779), bĂ©nĂ©dictin et facteur rĂ©putĂ©, avait travaillĂ© sur l’orgue de l’abbaye de Saint-BenoĂ®t-sur-Loire, situĂ©e Ă  40 km d'OrlĂ©ans, environ.

À l'occasion, Jousse est librettiste, puisqu'il reste de lui le livret d'une partition (chantée par un solo et un chœur), qu'il avait écrit à l'occasion de son mariage avec Catherine-Monique Jacques (30 mai 1740). Le compositeur est inconnu. L'incipit littéraire est : « Qu’entends-je ? De quels sons retentit ce séjour ? »). Cf. Orléans. Médiathèque. Ms. 451, Les Muses du Loiret Ou recueil de Poesies fugitives publiées sur Orleans ou avouées par des Orleannois. Pour servir à l’histoire littéraire du département du Loiret, Orléans, Ms., s. d. (1807), pp. 105-106. La partition est perdue.

Divers

Statue de Jousse, sur la facade de l'hĂ´tel Groslot.

Une rue d'Orléans et un amphithéâtre de la faculté de droit, d'économie et de gestion d'Orléans portent le nom de Daniel Jousse. Une statue de Daniel Jousse a été placée au XIXe siècle sur une façade de l'hôtel Groslot, à Orléans, hôtel particulier Renaissance, devenu mairie en 1790, puis largement remanié au XIXe siècle.

Publications

  • DĂ©tail historique de la ville d'OrlĂ©ans [publiĂ© anonymement],OrlĂ©ans, 1736 ; nouvelles Ă©ditions en 1746 et 1752 (il s'agit lĂ  des premiers almanachs relatifs Ă  la ville d'OrlĂ©ans).
  • Coutume d'OrlĂ©ans avec des notes, OrlĂ©ans, 1740, 2 vol., en collaboration avec PrĂ©vĂ´t de la Jannès et Pothier.
  • Nouveau commentaire sur l'ordonnance criminelle du mois d'aoĂ»t 1670. Avec un abrĂ©gĂ© de la justice criminelle, Paris, Debure, 1753, 1 vol. ; nouvelles Ă©ditions en 2 volumes en 1756 et 1759.
  • Nouveau commentaire sur l'ordonnance civile du mois d'avril 1667, Paris, Debure, 1753 ; nouvelles Ă©ditions en 2 volumes en 1757 et 1767.
  • Nouveau commentaire sur les ordonnances des mois d'aoĂ»t 1669 et mars 1673; ensemble sur l'Ă©dit du mois de mars 1673 touchant les Ă©pices, Paris, Debure, 1755 ; nouvelle Ă©dition en 1761.
  • Nouveau commentaire sur l'ordonnance du commerce du mois de mars 1673, Paris, Debure, 1755 ; rĂ©Ă©dition en 1761.
  • Recueil chronologique des Ă©dits, ordonnances et arrĂŞts de règlement citĂ©s dans les quatre nouveaux commentaires, Paris, Debure, 1757, 3 vol.
  • Nouveau traite de la sphère,avec un discours sur les Ă©clipses. Paris, Debure, 1755.
  • Nouveau commentaire sur l'Ă©dit du mois d'aoĂ»t 1695 concernant la juridiction ecclĂ©siastique, avec un recueil des principaux Ă©dits, ordonnances et dĂ©clarations relatifs Ă  la matière, Paris, Debure, 1757 ; nouvelle Ă©dition en 1767 en 2 volumes.
  • TraitĂ© de la juridiction de prĂ©sidiaux tant en matière civile que criminelle, avec un recueil chronologique des Ă©dits et ordonnances concernant les prĂ©sidiaux, Paris, Debure, 1757 ; nouvelle Ă©dition en 1764.
  • TraitĂ© des fonctions, droits et privilèges des commissaires enquĂŞteurs, examinateurs, avec les règlements rendus touchant ces offices, Paris, Debure, 1759.
  • Notes sur l'ordonnance du mois de juillet 1737 touchant le faux principal et incident, et sur la reconnaissance des Ă©critures et signatures en matière criminelle, Paris, Debure, 1763.
  • TraitĂ© du Gouvernement Spirituel et Temporel des Paroisses, oĂą l’on examine tout ce qui concerne les fonctions, droits et devoirs des Marguilliers dans l’administration des Fabriques, des biens des Pauvres et des Écoles de CharitĂ© ; comme aussi ce qui regarde les fonctions, droits et devoirs des CurĂ©s..., Paris, Debure, 1769.
  • TraitĂ© de la juridiction volontaire et contentieuse des officiaux et autres juges d'Ă©glise, tant en matière civile que criminelle, Paris, Debure, 1769.
  • Daniel Jousse, TraitĂ© de la justice criminelle, Paris, Debure, (lire en ligne)
  • TraitĂ© de l'administration de la justice, Paris, Debure, 1771, 2 vol.
  • TraitĂ© sur la juridiction des trĂ©soriers de France tant en matière de domaine et de voirie que de finance, Paris, Debure, 1777, 2 vol.
  • Commentaire sur l'ordonnance des Eaux et ForĂŞts, du mois d'aoĂ»t 1669, Paris, Debure, 1772; Lyon, Barret, 1782. Ce texte connut un grand succès et fut rĂ©imprimĂ© cinq fois en dix ans. La disposition de ce Commentaire est très moderne et n'est pas sans analogie avec les codes Dalloz. Dans sa prĂ©face, l'auteur indique qu'il a consultĂ© les meilleurs auteurs qui ont Ă©crit sur le sujet, tels Saint-Yon, Chauffour, Rousseau, NoĂ«l, Gallon, Pecquet, Bonaventure Chailland, etc. L'Ă©dition de 1782 est identique Ă  celle de 1772.
  • Eloge de M. Pothier, placĂ© en tĂŞte de ses TraitĂ©s de la possession et de la prescription, tome second, Paris, 1772, et de l'Ă©dition de ses Ĺ’uvres.
  • Deux mĂ©moires sur le jeu de fief dans la coutume d'OrlĂ©ans, OrlĂ©ans, 1780.

Sources

  • Biographie universelle ancienne et moderne [par Louis-Gustave Michaud], Paris, Mme C. Desplaces, 1811-1862, 85 vol., Tome XXI, [s.d. 1858], p. 259-260.
  • Dictionnaire de biographie française sous la direction de Michel PrĂ©vost, Jean-Charles Roman d'Amat, Henri Tribout de Morembert, etc., Paris, Letouzey et AnĂ©, 1933-2010, 119 fascicules et 1 vol. de SupplĂ©ment (XXI tomes, en cours de publication), tome XVIII, 1989, p. 892.
  • Biobibliographie du Loiret [par Charles Cuissard ; rĂ©daction achevĂ©e en 1900]. Archives dĂ©partementales du Loiret, manuscrit cotĂ© O 1854, t. III, p. 372-381 (photocopie de l'ensemble de l'ouvrage Ă  la MĂ©diathèque d'OrlĂ©ans).
  • MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'OrlĂ©ans (devenue actuellement l'AcadĂ©mie d'OrlĂ©ans), Ve sĂ©rie, t. XVIII, 1923, p. 34-36.

Bibliographie

  • Daniel Jousse : un juriste au temps des Lumières, actes du colloque tenu Ă  l'universitĂ© d'OrlĂ©ans en 2004, s. d. C. Leveleux-Teixeira et publiĂ©s Ă  Limoges, aux PULIm, Cahiers de l'Institut d'Anthropologie juridique, no 16, juillet 2007, 192 p.
  • Annamaria Monti, « Le rĂ´le et les pouvoirs du juge dans l’œuvre de Daniel Jousse, », in C. Leveleux-Teixeira (dir.), Daniel Jousse. Un juriste au temps des Lumières (1704-1781),‎ , p. 33-70 (lire en ligne)
  • JoĂ«l Gregogna, « JOUSSE DANIEL - (1704-1781) », Encyclopædia Universalis, consultĂ© le 3 septembre 2018 Lire en ligne.
  • François Turellier, « Christophe Moyreau (1700-1774) : organiste, claveciniste et compositeur orlĂ©anais », Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de l'OrlĂ©anais (BSAHO), no 161,‎ , p. 5-39 (et « Errata Â», BSAHO, no 163, 1er semestre 2010, p. 134).
  • François Turellier, « Les orgues et les organistes de la cathĂ©drale Sainte-Croix d'OrlĂ©ans : Leur place Ă  l’église et dans la ville, des origines jusqu’aux travaux d’Aristide CavaillĂ©-Coll », L’Orgue, Revue trimestrielle publiĂ©e par l’Association des Amis de l’Orgue, no 291,‎ , p. 3-33.

Notes et références

  1. Cf. le Catalogus librorum D.[omini] Danielis Jousse, regi a consiliis in præsidiali aurelianensium curiâ, Orléans, J.Ph. Jacob, 1779, 224 p.

Liens externes

Articles connexes

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