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Act Up-Paris

Act Up-Paris (AUP) est une association militante de lutte contre le sida, issue de la communauté homosexuelle, créée le [1] par Didier Lestrade, Pascal Loubet et Luc Coulavin, suivant le modèle américain, né deux ans plus tôt. Ce modèle a essaimé essentiellement dans le monde occidental (New York[2], Philadelphie[3], Bâle[4] - [5] , etc., en France : Paris et Toulouse[6]), chaque association bénéficiant d'une totale autonomie. Il se caractérise par un certain nombre de techniques activistes relatives tant à la visibilité de la lutte engagée qu'au mode de fonctionnement interne du collectif (prise de décision au consensus par exemple[7]).

Act Up-Paris
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Lutte contre le VIH/sida
Zone d’influence France, internationale
Fondation
Fondation
(34 ans et 22 jours)
Fondateur Didier Lestrade, Pascal Loubet et Luc Coulavin
Identité
Siège 8 rue des Dunes (19e arrondissement de Paris)
Personnages clés Cleews Vellay, Philippe Mangeot, Christophe Martet, Emmanuelle Cosse, Jérôme Martin, Emmanuel Château, Victoire Patouillard
Président Antoine Chassagnoux
Secrétaire général Pierre Dauphin
Trésoriers Julien Bruneau
Publication reactup
Site web actupparis.org

Origines et objectifs

Les objectifs d'Act Up consistent :

Act Up est en outre un groupe avec une forte identité collective « homosexuel-séropositif », mais ouverte à des identités multiples[10]. Ses militants viennent de toutes les catégories de la population qui sont touchées par l'épidémie[11], ce qui fait de ce groupe un mouvement politique que l'on peut vraiment désigner comme queer dans la mesure où il se définit seulement par son caractère oppositionnel[12]:

« Au-delà de ce qui fait la colère d'Act Up, il y a toujours eu aussi une dénonciation de la norme, de ce qui devrait décider de ce qui est bien, de ce qui est mal, de si nos vies sont correctes ou pas. »

— Emmanuelle Cosse, présidente d'Act Up de 1999 à 2001, témoignage pour Yagg de 2009

La maladie à des croisées multiples

« L’idée que la communauté est formée de minorités plus ou moins majoritaires occulte une certaine hiérarchie des douleurs vécues par le plus grand nombre. Ma génération affrontait le problème en changeant d’échelle et en adoptant une attitude plus pragmatique. Nous nous attaquions d’abord aux problèmes qui touchaient le maximum de personnes. Les réussites politiques servent de moteur pour résoudre les problèmes des petites minorités. De nos jours, c’est l’inverse qui se passe. La personne qui crie dans le Berry écrase toutes les autres parce que nous sommes dans une hiérarchie de la victime ! »

— Didier Lestrade, cofondateur d'Act Up, entretien de 2008

La lutte contre le sida lie pour Act Up-Paris la résistance gay et la politique sexuelle à une mobilisation sociale autour de questions multiples telles que celles de la « race », du genre (pour l'égalité des droits des personnes LGBT), de l’homophobie, de la pauvreté, de la prison, de la toxicomanie, des représentations journalistiques, de la réforme du système de santé, des lois sur l'immigration, de la recherche médicale, du pouvoir et de la responsabilité des experts ou/et de l'industrie pharmaceutique[13].

Pour Act Up-Paris, l’épidémie de VIH est une épidémie profondément politique puisque les discriminations, les politiques de prohibition sur les drogues, la pénalisation des clients de travailleurs du sexe, les difficultés d’accès à la santé, la précarité et les tabous sur la sexualité font le nid de l’épidémie.

Priorités et axes stratégiques de l'association

Entre 1989 et 1996, Act Up-Paris travaille essentiellement dans l'urgence, pour le développement et la mise sur le marché de traitements contre le VIH en France, ainsi que sur la prévention et les droits des minorités.

Après l'arrivée des premières trithérapies, l'association doit adapter son travail aux nouveaux enjeux que cette arrivée permet désormais : si les traitements sont désormais disponibles en France, l'accès aux soins n'est pas équitable et effectif partout. Quant à la prévention, les minorités continuent à faire les frais du peu de campagnes ciblées, notamment pour les migrants, les prisonniers, les personnes prostituées, les usagers de drogue, etc. Le travail autour des enjeux de prévention s'intensifie.

Act Up-Paris est également très visible en réaction aux manifestations contre le PACS ou contre les droits des personnes LGBT[14] - [15] - [16] - [17]. En 1999, Act Up menace publiquement d'« outing » un député de droite ouvertement hostile au PACS[18]. Dans les années 2000, l'association continue de militer pour le mariage pour tous, ce qui conduira en 2006, le Parti socialiste à s'engager, par l'intermédiaire de François Hollande, pour la première fois, et publiquement, en faveur du mariage pour tous et du droit des personnes trans

En 2010, Act Up est très actif sur la question de la mise en place de salles de consommation à moindre risque pour les usagers de drogues, aux côtés des associations d'usagers[19] - [20].

De plus, dans le monde, la vie de millions de personnes infectées par le VIH est menacée par le prix des traitements et l'absence de médicaments génériques. Cette question reste d'ailleurs une priorité de l'association pendant de nombreuses années, portée notamment par Marie De Cenival[21], Gaëlle Krikorian, puis Pauline Londeix[22]. Khalil Elouardighi, alors coordinateur de la commission internationale d'Act Up-Paris est nommé administrateur d'UNITAID en 2006.

Techniques activistes

Visibilité

Act Up Ă  Paris, .

Act Up-Paris fonctionne essentiellement en opérant la mise en scène d'événements soigneusement choisis et en travaillant soigneusement à la construction de symboles et à leur communication : le triangle rose[23], la pose d'un préservatif géant sur l'obélisque de la Concorde[24], le patchwork à la mémoire de Cleews Vellay[25], etc. Ses théâtralisations font partie d'un processus continu visant à forger dans l'action une « identité gay » tout en contestant la façon dont celle-ci avait été élaborée pour les gays à un moment où les stigmates de la maladie étaient liés à ceux d'une sexualité déviante.

Une « énergie organique »

Ses interpellations consistent en des coups d'éclat, qu'ils appellent « zaps »[26], pour dénoncer ce que l'association juge comme une injustice. On y trouve des motifs récurrents, comme l'utilisation de faux sang, qui symbolise pour Act Up la dénonciation de la responsabilité d'une organisation ou de la personnalité « zapée », selon ses termes, dans la mort des malades ou de minorités victimes de discrimination. Act Up utilise aussi le « die-in » (en s'allongeant par terre) pour figurer les morts du sida[27].

Controverses

Son mode d'expression, le recours à l'illégalité et à la désobéissance civile, fait régulièrement l'objet de controverses, notamment lors du Sidaction 1996 où son président Christophe Martet apostropha frontalement le ministre de la Culture Philippe Douste-Blazy pour s'opposer aux expulsions de malades étrangers, traitant la France de « pays de merde » ; mais aussi le lors d'une action suivie d'une vive altercation, quand ses militants investissent la cathédrale Notre-Dame de Paris pour célébrer un simulacre de mariage homosexuel, après la messe du dimanche matin ; ou en 2005, la campagne d'affiches dont Nicolas Sarkozy a été la cible. Act Up-Paris a par ailleurs été mise en cause pour avoir dégradé la façade de l'Élysée le .

Après l'incident de Notre-Dame de Paris en 2005, vĂ©cu comme une provocation de plus, 115 dĂ©putĂ©s ont adressĂ© une tribune au Premier ministre, Dominique de Villepin, pour interdire le versement de subventions Ă  des associations troublant ostensiblement l'ordre public.

Début , Act Up-Paris jette du faux sang sur la façade abritant les locaux de la Fondation Jérôme-Lejeune, employeur de la présidente de La Manif pour tous (LMPT), fondation engagée dans la recherche sur la trisomie 21, opposée à l'avortement[28]. La Fondation Lejeune et LMPT annoncent leur intention de porter plainte contre Act Up-Paris pour « dégradations de biens »[29] et « injures publiques »[30]. Act Up-Paris sera relaxée[31] - [32]. Les Hommen réagissent deux jours plus tard en collant des affiches et éclaboussant de liquide rose les locaux d'Act Up-Paris[33]..

En 2018, Act Up lance une campagne contre la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, dénonçant la suppression de l'aide aux transports pour les étrangers en situation irrégulière bénéficiaires de l'Aide médicale d'État, via des affiches avec la mention « avis de recherche » et le mot-dièse « #pecressedelinquante ». En conséquence, Valérie Pécresse porte plainte en diffamation contre l'association. Il s'ensuit un conflit larvé : ainsi, en 2019, Act Up n'est pas invité aux Solidays. Une polémique naît également la même année sur la prise en charge par le contribuable des frais judiciaires après un vote sur la « protection fonctionnelle » pour Valérie Pécresse. Le 21 mai 2021, la justice déboute Valérie Pécresse de la plainte en diffamation[34]. La plainte est finalement retirée le 14 mars 2022 pendant la campagne présidentielle de la candidate Les Républicains[35].

Scission et création de l'association « Les ActupienNEs »

Le [36], l'équipe dirigeante d'Act Up-Paris démissionne, déplorant que la « vague de nouvelles arrivées » depuis le succès du film 120 battements par minute, avec notamment des « jeunes militants déjà politisés et expérimentés dans d’autres luttes, notamment antiracistes » (en particulier issus des Indigènes de la République[37]) « détournent et exploitent l’outil d’Act Up, en se servant de son historique, pour mettre en avant d’autres luttes », estimant que le travail d’expertise est « relégué au dernier plan » au profit « du commentaire permanent de la critique spectacle ».

Les nouveaux dénoncent la « complaisance institutionnelle » de l’équipe sortante, veulent renouer avec des méthodes d’actions publiques spécifiques d’Act-Up (méthodes que les sortants jugent dépassées[38]), revendiquent la dimension politique de leur action et insistent sur la nécessité de la « convergence des luttes »[39].

Les membres de la désormais ex-équipe dirigeante se disent « écœurés au point de démissionner » par les « insultes » et les « dépréciations gratuites »[36] et créent une nouvelle association « Les ActupienNEs » déclarée à la préfecture de Police dès le [40] - [41] après avoir élu son bureau le - [42]. L'association « a pour but d'informer, d'éduquer, d'accompagner, de soutenir et de défendre les droits des personnes atteintes, vivant avec l'infection du VIH/Sida, les virus des hépatites, les pathologies associées et les infections sexuellement transmissibles et de représenter les malades et les usagers du système de santé et médico-social »[43]. Dans la plateforme de revendications publié à sa création, la nouvelle association acte la rupture avec le projet associatif porté par Act Up-Paris, estimant que les besoins militants ont changé, et s'assigne un rôle de « garde-fous des autorités »[44]. Cette nouvelle association se manifeste notamment pendant les Gay Games 2018[45].

Act-up rĂ©agit le en Ă©tendant Ă  la PolynĂ©sie française la marque « ACT UP PARIS » qu'elle avait dĂ©posĂ©e en mĂ©tropole auprès de l'Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle (Inpi)[46], puis poursuit en justice l'association les ActupienNEs pour « atteinte Ă  la dĂ©nomination de marque », « parasitisme de marque », et « concurrence dĂ©loyale », demandant 350 000 € de dĂ©dommagements. Une première audience de procĂ©dure aura lieu le [47].

Budget

Le budget 2009 indique que l’association recevait 302 354 euros des ministères, 45 000 euros de la rĂ©gion ĂŽle-de-France, 11 088 euros du Cnasea, 131 500 euros de laboratoires pharmaceutiques, 100 000 euros de la Fondation Pierre BergĂ©. Parmi les dons privĂ©s, on note encore Agnès b.

Comme toutes les autres associations de malades, Act Up-Paris a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  une baisse du nombre de ses militants dans la deuxième moitiĂ© des annĂ©es 1990 avec l'arrivĂ©e des trithĂ©rapies. En 2009, les comptes de l’association mentionnaient « environ 127 adhĂ©rents » et « 5 salariĂ©s ».

À cause de la baisse des subventions et des grands donateurs, le déficit de l'association oblige à placer Act Up-Paris à l'été 2014 en redressement judiciaire[48]. Le tribunal de grande instance de Paris décide de la poursuite de l'activité de l'association, après l'audience du , avec un plan de remboursement des créances sur plusieurs années.

Liste d'actions

Autocollant.
  • 1989
    • Six mois après sa fondation, Act Up-Paris accroche une banderole sur les tours de la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris pour dĂ©noncer l'attitude de l'Église catholique.
  • 1991
  • 1992
  • 1993
    • Zap du laboratoire d'Artois, qui pratiquait le poolage[49] du sang des tests de dĂ©pistage. Fermeture immĂ©diate après l'inspection de la DDASS. En , cinq autres laboratoires seront fermĂ©s. Dernier dĂ©cret signĂ© par Pierre BĂ©rĂ©govoy.
    • Obtention du remboursement Ă  100 % pour les sĂ©ropositifs, Ă  la suite des actions et du lobby d'Act Up.
    • 1er dĂ©cembre : encapotage de l'obĂ©lisque de la Concorde[50].
  • 1994
    • Parution du livre d'Act Up, Le Sida. Combien de divisions ? aux Éditions Dagorno.
    • Diffusion du spot de prĂ©vention d'Act Up Ă  la tĂ©lĂ©vision.
  • 1996
    • Mise Ă  disposition du Saquinavir, accĂ©lĂ©ration de l'octroi compassionnel, dans le cadre du TRT 5.
    • Après un an de lobby auprès du ministère de la SantĂ©, du laboratoire Gilead Sciences, de l'agence du mĂ©dicament, obtention de l'octroi compassionnel du Cidofovir pour les rĂ©tinites Ă  CMV.
    • Succès d'un lobbying parallèle envers le laboratoire Merck : le 1er avril dĂ©butent les octrois compassionnels du Ritonavir et de l'Indinavir, deux inhibiteurs de protĂ©ase, constituants majeurs des trithĂ©rapies.
    • Action rĂ©ussie contre l'expulsion de Marie-Louise avec Sol En Si.
  • 1997
    • Act Up empĂŞche les ruptures de traitements provoquĂ©s par le transfert de budget sur la SĂ©curitĂ© sociale.
    • Ă€ la suite d'un lobby parlementaire, adoption d'un amendement Ă  la Loi DebrĂ©, rendant inexpulsable les Ă©trangers atteints d'une maladie grave.
    • Lancement des publications d'Act Up : Information=Pouvoir et Protocoles.
    • Act Up obtient la mise Ă  disposition d'un traitement prophylactique d'urgence pour tous (lettre du secrĂ©taire d'État Ă  la SantĂ© Bernard Kouchner en aoĂ»t) après avoir demandĂ© que les dispositions de la note no 666[51] s'Ă©tendent Ă  toutes les situations d'exposition au VIH.
    • Juillet : premier picketing hebdomadaire devant la prĂ©fecture de police de Paris, contre la poursuite des expulsions des Ă©trangers. 300 personnes s'y rassemblent chaque semaine, jusqu'au vote dĂ©finitif de la loi Chevènement[52].
  • 2000
  • 2001
    • En mars, partie civile dans le procès en première instance Ă  CrĂ©teil contre des collaborateurs de Mirko Beljanski.
    • PrĂ©sence Ă  GĂŞnes Ă  l'occasion du G8 : Act Up dĂ©nonce l'attitude des pays riches qui refusent de contribuer financièrement Ă  l'accès aux traitements des malades des pays en dĂ©veloppement et de soutenir la production de gĂ©nĂ©riques[53].
  • 2002
    • Dès le , l'association rĂ©agit Ă  l'arrivĂ©e de Le Pen au second tour et participe Ă  toutes les manifestations.
  • 2004
    • Act Up se porte partie civile dans le procès de Christian Vanneste, dĂ©putĂ© UMP, pour ses propos considĂ©rĂ©s comme homophobes[54].
    • Zap de l'ÉlysĂ©e pour exiger que les Ă©trangers en situation irrĂ©gulière bĂ©nĂ©ficient de la CMU, et que la France tienne ses engagements et finance le Fonds mondial.
  • 2005
    • Act Up-Paris milite pour la mise en place d'une taxe sur les billets d'avion dont l'argent servirait Ă  la lutte contre le sida. Le , Jacques Chirac annonce son lancement[55]. Par un dĂ©cret d'application, les fonds levĂ©s vont Ă  UNITAID, organisation crĂ©Ă©e Ă  cette occasion. D'autres pays se joignent Ă  l'initiative de la France : le Royaume-Uni, le Chili, la Norvège et le BrĂ©sil.
    • FĂ©vrier : alors que l'Inde doit appliquer les accords de l'OMC sur la propriĂ©tĂ© intellectuelle dont elle est devenue membre en 1995, des actions sont menĂ©es pour sauver les gĂ©nĂ©riques indiens[56].
    • Premier May Day organisĂ© Ă  Paris.
    • : première JournĂ©e mondiale de lutte contre l'homophobie.
    • Juin : mariage symbolique de deux femmes dans la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris pour revendiquer le droit au mariage civil pour deux personnes homosexuelles, ainsi que les droits qui en dĂ©coulent, dont le droit Ă  l'adoption[57]. Act Up est accusĂ© d'avoir portĂ© des coups sur le recteur de Notre-Dame, alors que les militants disent l'inverse, notamment JĂ©rĂ´me Martin, prĂ©sident d'Act Up, qui mariait symboliquement les deux femmes[58] - [59] - [60].
    • DĂ©cembre : ouverture du procès qui oppose notamment Act Up-Paris au dĂ©putĂ© de l'UMP Christian Vanneste, pour ses propos homophobes[61]. Act Up-Paris s'est constituĂ© partie civile aux cĂ´tĂ©s de SOS homophobie et du Syndicat national des entreprises gaies (SNEG).
  • 2006
    • Mars : François Hollande, premier secrĂ©taire du Parti socialiste, reçoit Act Up-Paris sur les questions LGBT. Ă€ la suite de cet entretien il dĂ©clare Ă  TĂŞtu qu'il soutient l'ensemble des revendications de l'association sur le mariage pour tous et les questions trans[62].
    • Nomination d’un membre d’Act Up pour reprĂ©senter les associations de malades au conseil d’administration d’Unitaid[63].
  • 2007
    • Abbott poursuit Act Up-Paris en justice[64], puis retire finalement sa plainte[65].
  • 2008
    • Le , les militantes d’Act Up-Paris ont Ă©lu Marjolaine Degremont et Rachel Easterman-Ulmann coprĂ©sidentes.
    • En juillet, plusieurs membres d'Act Up-Paris se rendent Ă  Mexico pour la confĂ©rence internationale sur le sida organisĂ©e par l'International AIDS Society (IAS). Act Up dĂ©nonce l'absence du gouvernement français Ă  cette campagne Ă  travers la campagne « Miss Missing »[66] - [67] - [68].
    • Octobre : Act Up-Paris lance une campagne internationale contre la politique du laboratoire Roche en CorĂ©e du Sud, autour de l'inhibiteur de fusion T20. A la suite de cette campagne, le laboratoire Roche donne accès aux personnes ayant besoin de ce traitement dans le pays[69] - [70] - [71].
  • 2009
  • 2010
    • Ă€ partir de mars et jusqu'en 2012, Act Up-Paris lance une grande campagne de lobbying et de sensibilisation sur la question de l'accès aux mĂ©dicaments gĂ©nĂ©riques, menacĂ© par plusieurs accords internationaux, dont ACTA, et l'accord de libre-Ă©change Inde/Union EuropĂ©enne[88] - [89] - [90] - [22] - [91].
    • Act Up-Paris livre une campagne internationale contre l'accord sur la contrefaçon ACTA qui menace l'accès aux mĂ©dicaments gĂ©nĂ©riques[88] - [92] - [93] - [94] - [22] - [95]. Act Up est reçu plusieurs fois au ministère de l'Industrie et des finances mais les interlocuteurs nient les potentiels impacts nĂ©gatifs de l'ACTA. Deux fonctionnaires de Bercy portent plainte contre X pour diffamation Ă  la suite d'un communiquĂ© d'Act Up-Paris[96], mais l'association est relaxĂ©e en 2014[97].
    • Avril : Act Up mène Ă©galement en lien avec les activistes indiens, une campagne contre l'accord de libre-Ă©change Union EuropĂ©enne/Inde. L'Inde Ă©tant considĂ©rĂ©e comme la « pharmacie des pays en dĂ©veloppement »[98].
    • Juin-Juillet : Act Up-Paris mène une campagne contre le laboratoire pharmaceutique Bristol Myers Squibb qui a rĂ©duit sa production d'une molĂ©cule contre le VIH pĂ©diatrique et qui a conduit Ă  des ruptures de stock, menaçants des milliers d'enfants dans les pays en dĂ©veloppement[99] - [100] - [101] - [102].
    • Juillet : Act Up-Paris participe Ă  la confĂ©rence internationale sur le sida Ă  Vienne organisĂ©e par l'IAS[88].
    • Octobre : Manifestation pour le financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et pour l'accès aux traitements[103].
  • 2011
    • Avril : collaboration avec l'association APN+ autour de la question de l'accès aux traitements de l'hĂ©patite C, dĂ©sormais la première cause de mortalitĂ© chez les personnes sĂ©ropositives au VIH. La piste d'une licence obligatoire sur le Peg-Interferon au ViĂŞt Nam est explorĂ©e[104].
    • Mai : projection du documentaire Illegal Love en avant-première.
    • Juin : Act Up prend position Ă  l'occasion de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'Nations-Unies. La dĂ©claration finale stipule notamment « que toutes les barrières de propriĂ©tĂ© intellectuelle qui sont des freins Ă  l'accès aux mĂ©dicaments doivent ĂŞtre levĂ©es pour garantir l'accès aux traitements du VIH Ă  travers le monde »[105] - [106] - [107].
    • Juillet : Act Up-Paris est la première organisation française Ă  exprimer publiquement des rĂ©serves sur la première licence signĂ©e par le Medicines Patent Pool avec le laboratoire Gilead, Ă  travers un communiquĂ© publiĂ© conjointement avec l'association marocaine de lutte contre le sida, l'ALCS[108] - [109] - [110].
    • Octobre : lancement d'Act Up-Basel (Bâle) et organisation de la campagne contre le laboratoire Novartis (qui a portĂ© plainte contre le gouvernement indien et menace l'accès aux gĂ©nĂ©riques au niveau mondial). Novartis perdra finalement dĂ©finitivement son procès en 2013[111]) « Novartis, une tuerie sur les marchĂ©s », ou « Novartis, making a killing in profits »[112] - [113]. Organisation d'une première action conjointe avec Act Up-Paris autour du procès Novartis devant la Cour SuprĂŞme indienne sur le cas du mĂ©dicament contre le cancer le Glivec. Act Up bloque l'entrĂ©e du siège français de Novartis Ă  Rueil-Malmaison[114] - [115].
  • 2012
    • Janvier : Collages collectifs avec 25 artistes urbains, pour la campagne « ÉgalitĂ© des choix : des droits ! »
    • : Act Up-Paris manifeste dans la ville Suisse de Bâle aux cĂ´tĂ©s d'Act Up-Basel, en face de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires de la firme pharmaceutique Novartis[116] - [117] - [113] - [118] - [119].
    • Avril : Act Up (re)tague Paris : 35 artistes urbains, pour la campagne « ÉgalitĂ© des choix : des droits ! »
  • 2013
    • « Rassemblement d’urgence contre l’homophobie, pour l’égalitĂ© des droits », le , sur le parvis de l’HĂ´tel de Ville[120].
    • « Rassemblement pour l'Ă©galitĂ© et contre l'homophobie », le , place de la Bastille[121].
    • Zap de la Fondation JĂ©rĂ´me-Lejeune pendant le dĂ©bat sur le mariage pour tous. La Manif pour tous porte plainte contre Act Up-Paris pour injure et diffamation, mais elle sera finalement dĂ©boutĂ©e[31] - [32].

Présidents

  • 1989-1992 : Didier Lestrade
  • 1992-1994 : Cleews Vellay
  • 1994-1997 : Christophe Martet
  • 1997-1998 : Marc Nectar
  • 1998-1999 : Philippe Mangeot
  • 1999-2001 : Emmanuelle Cosse
  • 2001-2003 : Victoire Patouillard
  • 2003-2005 : JĂ©rome Martin
  • 2006-2008 : Hugues Fischer et Emmanuel Château
  • 2008-2009 : Marjolaine Degremont et Rachel Easterman-Ulmann
  • 2009-2010 : Safia Soltani et StĂ©phane Vambre
  • 2010-2011 : Pierre Chappard et StĂ©phane Vambre
  • 2011-2011 : Pierre Chappard et Audrey Grelombe
  • 2011-2012 : Fred Navarro
  • 2012-2013 : FrĂ©dĂ©ric Navarro et CĂ©cile Lhuillier
  • 2013-2015 : Laure Pora[122]
  • 2015-2017 : MikaĂ«l Zenouda[123] - [124]
  • 2017-2018 : RĂ©my Hamai[125] - [126]
  • 2018-2019 : Fabrice Clouzeau et Marc-Antoine Bartoli[127] - [36]
  • 2019-2020 : Marc-Antoine Bartoli
  • 2020-2021 : Marc-Antoine Bartoli et Victor Galarraga Oropeza
  • Depuis 2021 : Antoine Chassagnoux[128]

[129]

Bibliographie

  • Christophe Broqua, Agir pour ne pas mourir ! Act Up, les homosexuels et le sida, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « SociĂ©tĂ©s en mouvement », , 450 p. (ISBN 2-7246-0981-6)

Act Up-Paris raconté par ses présidents

  • Emmanuelle Cosse, « Savoir = Pouvoir. Savoir et expertise dans l'activisme d'Act-Up », Alice, no 2 : « Les savoirs constituants », 1999
  • Didier Lestrade, Act Up, une histoire, Paris, DenoĂ«l, coll. « Impacts », , 446 p. (ISBN 2-207-24883-6). RĂ©Ă©ditĂ© en 2017 avec une prĂ©face inĂ©dite de l'auteur.
  • Didier Lestrade, « Pour une communautĂ© civique », Cosmopolitiques, no 4 : « Ce sexe qui nous dĂ©passe », 2003 [lire en ligne][PDF]
  • Philippe Mangeot, « ImpuretĂ© de la politique », Alice, no 1, 1998 [lire en ligne]
  • Philippe Mangeot, « Foucault sans le savoir », in Didier Eribon (Ă©d.), L’infrĂ©quentable Michel Foucault, Paris, EPEL, , 196 p. (ISBN 2-908855-63-1)
  • Phillipe Mangeot, « Le sida n'a pas eu lieu », Cahiers de la Villa Gillet, no 16 : « L'Ă©vĂ©nement », 2002
  • Christophe Martet Les Combattants du sida, Paris, Flammarion, coll. « Documents », , 249 p. (ISBN 2-08-066899-4)
  • Daniel BensaĂŻd (Ă©d.), « L'expĂ©rience d'Act Up », dans Entretiens du XXIe siècle - Politiquement incorrects, Paris, Textuel, coll. « La Discorde », , 383 p. (ISBN 978-2-84597-307-7)
  • Voir aussi Cleews Vellay

Act Up-Paris raconté par d'autres de ses militants

  • Outre Le Sida. Combien de divisions ? (Éditions Dagorno, 1994), qui retrace l'engagement initial de l'association, on trouvera diverses contributions d'Act Up dans les revues Pratiques, Multitudes, Vacarme[130], Mouvements, etc.
  • Pour les vingt ans d'Act Up-Paris, Yagg publie des tĂ©moignages vidĂ©os d'anciens militants[131].
  • "120 dollars par an par traitement, Sur le film de Robin Campillo, 120 battements par minute, son traitement mĂ©diatique et les enjeux liĂ©s au sida" (Pauline Londeix, blog de Mediapart, )[132]
  • Autour de la crĂ©ation d'Act Up-Basel : "Quand les malades investissent les rues de Bâle" (CĂ©cile Cadu & Pauline Londeix, Vacarme, )[133]

Cinéma

Et aussi, quelques scènes tournées au local d'Act Up, dans :

Documentaire

Archives

Fonds : Act Up-Paris (1989-2014) [125,55 ml]. Cote : 20140474/1-20140474/406. Pierrefitte-sur-Seine : Archives nationales françaises (présentation en ligne).

Notes et références

  1. « Act Up-Paris », sur actupparis.org, (consulté le ).
  2. (en) « ACT UP new york », sur www.actupny.org.
  3. (en) « Act Up Philadelphie », sur critpath.org.
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