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Sommet du G8 de 2001

Le sommet du G8 2001, 27e réunion du G8, réunissait les dirigeants des 7 pays démocratiques les plus industrialisés et la Russie, ou G8, du 20 au , dans la ville italienne de Gênes.

Sommet du G8 de 2001
« Photo de famille Â» des participants au G8.
« Photo de famille Â» des participants au G8.

Type conférence diplomatique
Édition 27e
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Localisation GĂŞnes
Date au
Participant(s) Allemagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie et Canada

Vladimir Poutine et Tony Blair entourés de Bono et Bob Geldof, en marge du sommet.

Il a été marqué par des manifestations opposant les forces de l'ordre et de nombreux manifestants s'inscrivant majoritairement dans la mouvance altermondialiste. De violents affrontements se sont soldés par la mort d'un manifestant, Carlo Giuliani, et ont conduit à des violences policières condamnées par la justice dans l'affaire dite de l'école Diaz[1]. Il s'agit du dernier sommet tenu au sein d'une grande ville, les membres G8 ayant décidé, en raison des évènements ainsi que des attentats du 11 septembre 2001, de tenir désormais leurs réunions dans des endroits moins accessibles[2].

Objectifs

Le thème principal du sommet est la réduction de la pauvreté. Les sujets en discussion lors des assemblées comprennent une évaluation de l'initiative du HIPC et l'éventualité de l'annulation de la dette des pays les plus pauvres. Sont également abordé la fracture mondiale numérique, l'environnement et la sécurité alimentaire. Bien que le sommet principal se soit déroulé du 20 au , le rendez-vous a été précédé d'un G8 des ministres des Affaires étrangères et des Finances, le 18 et le .

Participants

DĂ©cisions

Le sommet est l'occasion d'une présentation opérationnelle d'un Fonds mondial de la santé[3].

Le sommet a notamment donné lieu :

  • Ă€ un plan pour l'Afrique, lui-mĂŞme prĂ©paratoire d'un « plan d'action concret Â» devant ĂŞtre approuvĂ© lors du 28e sommet du G8 prĂ©vu au Canada l'annĂ©e suivante. Ce plan devait ĂŞtre rĂ©alisĂ© avec des partenaires africains et des instances internationales (les Nations unies, la Banque mondiale et le Fonds monĂ©taire international), ainsi qu'Ă  travers de nouvelles nĂ©gociations au sein de l'OMC[4].
  • Une dĂ©claration sur les « questions rĂ©gionales Â» les plus brulantes : la RĂ©publique de MacĂ©doine et la CorĂ©e du Nord[5].
  • Une dĂ©claration sur le Moyen-Orient soutenant la mise en Ĺ“uvre du rapport Mitchell sur le Moyen-Orient[6].

Contestation et contre-sommet

Genoa Social Forum

En marge de ce sommet, se sont dĂ©roulĂ©s des « contre-sommets anti-G8 Â» pour dĂ©noncer les accords pris lors de ce sommet, notamment l'annulation de toute protection Ă©conomique des pays souverains, mais surtout alerter sur les Ă©videntes consĂ©quences de cette politique c'est-Ă -dire :

  • dĂ©localisation des entreprises qui auront davantage de gains dans des pays en voie de dĂ©veloppement ou la main d'Ĺ“uvre est exploitĂ©e Ă  moindre coĂ»t ;
  • consĂ©quent apauvrissement des peuples Ă  avantage d'une minoritĂ© d'industriels et la concentration des capitales ulra multipliĂ©es

Manifestations

  • Le jeudi 19, la manifestation pacifique pour les droits des migrants.
  • Le vendredi 20, les manifestations dispersĂ©es partout en ville en vue de perturber le sommet donnent lieu Ă  de très violentes Ă©meutes.
  • Le samedi 21, la grande manifestation unitaire rassemblant 300 000 personnes, finit en bataille rangĂ©e avec la police et les plus radicaux des manifestants.

Émeutes et victimes

Au terme de trois jours d'émeute et de répression, le bilan est de un mort (Carlo Giuliani), 600 blessés du côté des manifestants, près de 200 voitures brûlées, des dizaines de banques, stations essences, agences immobilières et autres symboles du capitalisme vandalisés, etc.

Événements de l'école Diaz et de la caserne de Bolzaneto

Le dimanche 22, se déroule un violent assaut des forces de l'ordre sur l'école Diaz qui abritait le centre de convergence des médias alternatifs, afin de détruire les preuves des violences de la police. 307 manifestants qui dormaient à l'école Diaz sont arrêtés puis séquestrés pendant trois jours par des policiers et carabiniers à la caserne de Bolzaneto et y subissent de nombreux sévices physiques, violences et humiliations, y compris à caractère sexuels[7] - [8] - [9].

Marco Poggi, un infirmier cité au procès, affirme : « J'ai vu des détenus giflés, frappés à coups de poing ou de tête contre le mur. Pour certains, c'était un vrai lynchage. J'ai assisté à des choses que je croyais inimaginables. Pendant des jours, je me suis tu, puis j'ai fait la chose la plus juste… »[7].

Au total, l'association Amnesty International relate que, sur les 93 personnes arrĂŞtĂ©es au cours du raid nocturne sur le bâtiment scolaire : « Au moins 62 d’entre elles ont Ă©tĂ© blessĂ©es : 31 ont Ă©tĂ© emmenĂ©es Ă  l’hĂ´pital, dont trois dans un Ă©tat critique. Certaines suivent encore un traitement mĂ©dical (Ă  la date d') Â»[10].

Si la police italienne a longtemps fait corps pour taire ces Ă©vènements, Michelangelo Fournier, officier de police et ex-adjoint au prĂ©fet de police de Rome, a reconnu en des violences graves, affirmant mĂŞme : « Cela ressemblait Ă  une boucherie Â»[11].

Lors du procès de , sept ans plus tard, des peines pour un total de soixante-seize ans et quatre mois à l'encontre de 44 inculpés sont requises. Quinze policiers, onze carabiniers, vingt-et-un agents pénitentiaires et médecins sont accusés d'abus de pouvoir, de violences privées, d'injures ou encore de coups[7]. Finalement, le , la Cour de cassation confirme uniquement sept condamnations, les autres accusés ayant vu leurs peines prescrites ou ayant été relaxés.

Notes et références

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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