Intersexuation
L'intersexuation, aussi appelĂ©e intersexualitĂ©[1] - [2] - [N 1], se dĂ©finit selon lâONU comme « une maniĂšre de dĂ©crire les caractĂšres sexuels biologiques dâun individu, notamment ses organes gĂ©nitaux, ses gonades, ses taux dâhormones et ses chromosomes » lorsque ces caractĂšres ne correspondent pas aux dĂ©finitions traditionnelles du sexe masculin ou fĂ©minin[4].
Les individus correspondants sont qualifiĂ©s d'intersexes[5] - [6] - [7] ou d'intersexuĂ©s. Dans lâespĂšce humaine, ils reprĂ©senteraient jusqu'Ă 2 % des naissances[4] - [8] - [9] .
Sur le plan sociologique, il s'agit d'un terme gĂ©nĂ©rique couvrant un large Ă©ventail de conditions anatomiques sexuelles dĂ©rogeant aux systĂšmes dâidentitĂ© de genre qui traditionnellement ignorent ou rejettent la non-binaritĂ© ; contrairement Ă certains systĂšmes traditionnels dont quelques cultures dâautochtones d'AmĂ©rique[10]. En ce sens, lâintersexuation se caractĂ©rise donc plus par sa signification sociale que par des causes ou des caractĂ©ristiques cliniques communes[11].
Sur le plan biologique, les variations afférentes peuvent se trouver aux niveaux génétique, chromosomique, anatomique, gonadique ou hormonal. Elles peuvent se manifester à divers degrés sur le plan physionomique. Par exemple, pour les espÚces qui sont typiquement munies des traits correspondants, elle peut toucher l'apparence des organes génitaux externes ou internes, le fonctionnement des gonades, la distribution des graisses, la pilosité et la masse musculaire, ainsi que le développement mammaire[12].
MĂȘme dans les espĂšces sexuĂ©es qui passent par une phase de reproduction impliquant une naissance, un examen clinique classique ne permet pas en gĂ©nĂ©ral de dĂ©terminer lâabsence dâintersexuation de lâindividu. Dans le cas des humains notamment, les ambiguĂŻtĂ©s gĂ©nitales ne concernent qu'une minoritĂ© d'enfants intersexes, environ 1 sur 500[12].
Terminologie
Vers la fin du XIXe siÚcle et dans la premiÚre moitié du XXe siÚcle, les médecins commencent à employer le terme d'hermaphrodisme pour parler des enfants dont les organes génitaux externes ne correspondent pas aux normes attendues (ils sont qualifiés d'« ambigus à la naissance »)[14] et élaborent un classement distinguant un « hermaphrodisme vrai » et des « pseudo-hermaphrodismes » masculin et féminin en se fondant sur l'observation des gonades. Les avancées de la médecine dans le courant du XXe siÚcle et le développement des études de genre ont provoqué la remise en cause à la fois du classement et de la terminologie qu'il utilise[12]. L'intersexuation est encore parfois qualifiée d'hermaphrodisme dans le langage courant, mais ce terme ne fait plus consensus : les personnes intersexuées le jugent parfois inadapté et insultant, car il ne reflÚte pas la réalité biologique de leur condition et correspond à une représentation mythologique et exotique[15]. En effet, Hermaphrodite est un personnage de la mythologie grecque, pourvu des organes sexuels à la fois mùles et femelles, tous deux pleinement fonctionnels[16], ce qui n'est pas le cas des personnes intersexuées.
AprÚs la mise en place de traitements hormonaux et chirurgicaux visant à modifier les caractÚres sexuels primaires et secondaires des personnes intersexes dans les années 1960 et 1970 et ayant toujours cours aujourd'hui, l'émergence de groupes de personnes ayant subi ces traitements et les dénonçant entraßne une requalification stratégique par le corps médical.
Aux Ătats-Unis, l'expression Disorders of sex development (troubles du dĂ©veloppement sexuel, expression abrĂ©gĂ©e en DSDs) a Ă©tĂ© proposĂ©e en 2005 par un groupe connu par la suite sous le nom de « DSD Consortium », et qui rĂ©unissait des mĂ©decins, des universitaires, des membres de l'Intersex Society of North America et des associations de parents[17]. L'expression de « Disorders of Sex Development » permet de fragmenter les variations intersexes par syndromes et de mettre un terme Ă l'usage unifiĂ© du terme « intersexe », qui commençait Ă ĂȘtre rĂ©appropriĂ© par les mouvements de personnes intersexes.
Une partie des organisations de personnes intersexuĂ©es, comme lâIntersex Society of North America, acceptent cette nomenclature[15], mais d'autres la jugent tout aussi inadaptĂ©e, car sous-entendant que l'intersexuation est une pathologie, alors que le fait d'ĂȘtre intersexuĂ© n'entraĂźne pas nĂ©cessairement de problĂšmes de santĂ©[18].
Les associations et une partie des chercheurs dans ce domaine prĂ©fĂšrent le terme « intersexuation » au mot « intersexualitĂ© », car le mot « sexualitĂ© », et certains de ses composĂ©s, sont parfois amalgamĂ©s ou confondus avec lâorientation sexuelle (et non juste l'ensemble de ce qui est relatif au sexe, qui est le premier sens du mot). Il en va de mĂȘme pour les adjectifs « intersexuĂ© » et « intersexe », qui sont prĂ©fĂ©rĂ©s à « intersexuel »[19].
Les termes « intersexué » et « intersexe » sont aujourd'hui utilisés de façon sensiblement interchangeable en francophonie, bien qu'ils aient au départ un sens différent ; Janik Bastien-Charlebois proposait la distinction suivante[20] :
- Personnes intersexuĂ©es : « dĂ©signe lâensemble des personnes qui dĂ©rogent aux figures dĂ©veloppementales normatives « mĂąle » et « femelle » crĂ©Ă©es par la mĂ©decine, et susceptibles dâĂȘtre « corrigĂ©es » par celle-ci durant la tendre enfance ou Ă lâadolescence » ;
- Personnes intersexes : « dĂ©signe les personnes intersexuĂ©es ayant conscience de faire partie dâun groupe de personnes ayant subi la mĂȘme invalidation mĂ©dicale, adoptant une vision positive et non pathologisante de leur corps et affirmant une identitĂ© politique ».
Cette distinction s'appuie toutefois sur les dĂ©finitions de son auteur Bastien Charlebois et non sur un consensus scientifique dans la mesure oĂč aucune Ă©tude (y compris de genre) n'attribue Ă la mĂ©decine la genĂšse de la distinction bi-catĂ©gorielle entre genres « mĂąle » et « femelle » comme le suggĂšrent les travaux prĂ©curseurs de Judith Butler sur le genre. Cette distinction, prĂ©existante Ă la mĂ©decine, rĂ©sulte d'un processus complexe Ă la fois Ă©volutif sur le plan biologique et culturel sous l'effet de son objectivation sociale en tant que rapports d'identitĂ©s construites[21]. Toutefois, loin de la dĂ©stabiliser, la mĂ©decine contribue Ă cette distinction normative Ă travers sa conception clinique du genre qui repose sur la conformitĂ© fonctionnelle des systĂšmes physiologiques associĂ©s aux organes utiles Ă la reproduction. En effet, du point de vue de la mĂ©decine, l'intersexuation constatĂ©e n'entraĂźne pas nĂ©cessairement l'incapacitĂ© reproductive qui est considĂ©rĂ©e comme un dysfonctionnement. Ce dernier se dĂ©gage - contre toute logique hypothĂ©tico-dĂ©ductive que se donne la mĂ©thode clinique - du caractĂšre anormal prĂ©sentĂ© par une anatomie diffĂ©rente de celles qui sont stĂ©rĂ©otypiques Ă cette fonctionnalitĂ©[22]. C'est donc en rĂ©alitĂ© l'identification des attributs d'une anatomie stĂ©rĂ©otypiquement fonctionnelle qui travaille la dĂ©finition du genre biologique que perpĂ©tue le corps mĂ©dical bien qu'elle n'en soit pas Ă l'origine.
La plupart des parents d'enfant concernés par une condition intersexe (95 %) et les professionnels de la santé (80 %) préfÚrent le terme troubles du développement sexuel (TDS)[23]. Cependant, d'autres considÚrent les TSD et en particulier le mot « trouble » comme médicalisant ou pathologisant[23] - [24].
Le terme « intersexuation » est devenu associé à une identité non genrée (ni mùle ni femelle) et à un militantisme politique LGBT[11] - [25]. Parmi les associations les plus connues, on peut notamment citer l'Organisation internationale des intersexués qui rassemble de nombreuses associations locales dans le monde. Le projet Intersexion[26] vise à rassembler une carte des différentes organisations sur la planÚte.
Sexe, genre et intersexuation
Biologie
Dâun angle biologique, pour distinguer un homme et une femme il y existe 5 critĂšres pour identifier le sexe dâun individu Ă sa naissance : les chromosomes, les hormones, les gonades, les organes sexuels internes et les organes sexuels externes[27]. Le concept dâintersexualitĂ© porte sur lâanalyse de la biologie humaine en sâappuyant sur des principes vĂ©ridiques. Par exemple, il y a des hommes naissant avec des caractĂ©ristiques physiques fĂ©minines et des femmes naissant avec des caractĂ©ristiques physiques masculines.
« Yâa-t-il deux sexes, et seulement deux sexes dans lâespĂšce humaine[28] ?»
Dans le dĂ©veloppement prĂ©natal, la gonade primitive est la premiĂšre pierre qui se forme. Ă la 7e semaine, la gonade se diffĂ©rencie en testicule ou en ovaire. Les canaux de Muller sont Ă lâorigine des voies gĂ©nitales fĂ©minines et les canaux de Wolff sont Ă lâorigine des voies gĂ©nitales masculines[29]. Le dĂ©veloppement prĂ©natal est contrĂŽlĂ© par des facteurs gĂ©nĂ©tiques et hormonaux. Des anomalies peuvent survenir lorsquâune de ces Ă©tapes est nĂ©gligĂ©e. Il y existe des individus possĂšdent toute ou presque toutes les caractĂ©ristiques physiologiques de lâĂ©tat des hommes et de lâĂ©tat des femmes. Prenons lâexemple de l'ĂȘtre humain mĂąle, la diffĂ©renciation sexuelle est dĂ©terminĂ©e par les chromosomes X et Y, et en particulier par le gĂšne SRY du chromosome Y. Cependant, des variations du dĂ©veloppement de l'embryon peuvent conduire Ă des phĂ©notypes non correspondants. Il est ainsi possible qu'un individu prĂ©sentant des chromosomes XX dĂ©veloppe un phĂ©notype anatomiquement, mais Ă©galement en termes de physiologie et de psychologie, qui correspond aux normes du masculin. Inversement un individu peut prĂ©senter la combinaison XY et prĂ©senter des caractĂšres sexuels qui correspondent aux normes du fĂ©minin[30] Le gĂšne SRY peut apparaĂźtre sur le chromosome X, conduisant Ă un embryon XX, qui dĂ©veloppe l'anatomie dite masculine et qui est identifiĂ© Ă la naissance comme un garçon. Le gĂšne SRY peut ĂȘtre manquant ou prĂ©senter une variation de fonctionnement, conduisant Ă un embryon XY qui ne dĂ©veloppe pas de pĂ©nis long et qui est identifiĂ© Ă la naissance comme une fille. Ă la naissance dâenfants intersexuĂ©s, certains subissent la correction mĂ©dicale. Ce phĂ©nomĂšne dĂ©clenche une forte tension dans le tournant mĂ©dical vers lâabolition prĂ©natale de lâexistence intersexe[31].
Il existe des variations oĂč l'un des chromosomes sexuels est en double voire en triple, par exemple, le syndrome 47,XYY et le syndrome de Klinefelter. Le syndrome de Klinefelter est un phĂ©nomĂšne qui affecte les garçons ayant un chromosome X supplĂ©mentaire ( XXY au lieu de XY). Les garçons naissent et demeure infertiles pour le restant de leur vie. Ă l'adolescence, ils peuvent avoir une poussĂ©e mammaire, un corps plus grand que la moyenne, peu musclĂ© et aussi avoir des organes gĂ©nitaux peu dĂ©veloppĂ©s[32].Parfois, seulement une certaine proportion des cellules de l'individu sont affectĂ©es par une variation atypique des chromosomes sexuels ; on parle alors de chromosomes sexuels « en mosaĂŻque ». D'autres variations ne sont pas liĂ©es aux chromosomes : l'insensibilitĂ© complĂšte ou partielle aux androgĂšnes chez les personnes XY[30], l'hyperplasie congĂ©nitale des surrĂ©nales, les hypospadias, l'absence de vagin et/ou d'utĂ©rus chez les personnes XX, ou encore les taux d'hormones atypiques comme c'est le cas dans le syndrome des ovaires polykystiques, qui peuvent entraĂźner des caractĂšres sexuels secondaires atypiques (des personnes XX prĂ©sentant une pilositĂ© faciale importante, ou des personnes XY qui prĂ©sentent une poussĂ©e mammaire).
Les chromosomes sexuels ne sont pas un bon critĂšre pour dĂ©terminer le sexe. La pubertĂ© est un bon critĂšre pour dĂ©terminer le sexe. Lâadolescence est la pĂ©riode auquel les adolescents intersexuĂ©s peuvent envisager le changement de sexe dĂ» Ă un inconfort[33]. Pour ce qui est des animaux, diverses espĂšces changent de sexe au cours de leur vie, sans changement chromosomique. Chez une espĂšce anisogame donnĂ©e, on appelle tout d'abord « femelles » les individus produisant les gamĂštes les plus gros (ovules) et on appelle « mĂąles » les individus produisant les gamĂštes les plus petits (spermatozoĂŻdes)[34]. Pour les individus ne produisant pas de gamĂštes, par exemple en cas de variation du dĂ©veloppement sexuel, Alex Byrne, professeur de philosophie au MIT, suggĂšre qu'une classification binaire en mĂąles et femelles reste possible, en dĂ©finissant comme « femelles » les individus ayant parcouru une certaine distance sur la voie du dĂ©veloppement de la production de gamĂštes de grande taille, et inversement pour les « mĂąles »[35].
Les critÚres de définition du genre
Pour certains, l'intersexuation met en jeu la dĂ©finition mĂȘme du sexe, et, indirectement, celle du genre. Dans la plupart des sociĂ©tĂ©s, les individus sont rĂ©partis en deux catĂ©gories, les hommes et les femmes, notamment selon l'observation des organes gĂ©nitaux externes Ă la naissance[36].
Cependant, les derniĂšres avancĂ©es de la biologie montreraient, pour certains chercheurs, qu'il est beaucoup plus difficile de dĂ©finir scientifiquement ce qu'est le sexe. Pour ces chercheurs, il n'y aurait pas de critĂšre unique et « naturel » qui permettrait de dĂ©finir clairement le sexe d'un individu, mais plusieurs caractĂ©ristiques de diffĂ©rents types, relevant de plusieurs approches : l'anatomie des organes gĂ©nitaux externes et internes (la prĂ©sence d'un pĂ©nis et/ou d'un vagin, d'un utĂ©rus, le positionnement de l'urĂštre), les gonades (le fait de possĂ©der des testicules externes ou internes, ou des ovaires, ou des gonades mixtes), les hormones (le fait qu'un organisme produise des taux plus importants de testostĂ©rone ou d'ĆstrogĂšne), ou encore la gĂ©nĂ©tique (le fait qu'un individu possĂšde, dans son ADN, une paire de chromosomes XY ou XX ou une autre combinaison encore). Il existe donc non un mais plusieurs systĂšmes de dĂ©termination sexuelle : « Ce que de nombreux travaux scientifiques semblent dĂ©montrer aujourd'hui, c'est bien que le sexe reprĂ©sente un ensemble de donnĂ©es et non un seul Ă©lĂ©ment permettant de considĂ©rer qu'on est soit mĂąle soit femelle »[37].
Les travaux de la biologiste -et théoricienne du féminisme- Anne Fausto-Sterling sont, à ce titre, importants et ont aidé les personnes intersexes à sortir de l'effacement dont elles font l'objet [38].
Certains universitaires ont, depuis quelques annĂ©es, proposĂ© une nouvelle approche, plus sociologique et non biologique, les « Ă©tudes de genre » (gender studies en anglais), pour laquelle la bi-catĂ©gorisation des individus en hommes et en femmes n'est pas la simple reconnaissance d'une rĂ©alitĂ© naturelle Ă©vidente, mais le rĂ©sultat d'une construction sociale susceptible de varier d'une sociĂ©tĂ© Ă l'autre et au cours de l'histoire[39]. Autrement dit, ce seraient des critĂšres sociaux, et non biologiques, qui prĂ©sideraient Ă la classification des individus selon une dichotomie hommes/femmes : si l'on dĂ©finit le genre non comme le « sexe social » d'une personne mais comme le principe de division qui institue deux sexes au sein d'une sociĂ©tĂ©, on peut dire que le genre prĂ©cĂšde le sexe, au sens oĂč il Ă©labore les critĂšres qui permettent de ramener une multiplicitĂ© de caractĂ©ristiques sexuelles Ă deux catĂ©gories bien distinctes[40]. Ce sont ces catĂ©gories que les caractĂ©ristiques sexuelles atypiques des individus intersexes viennent remettre en cause.
Les questions transgenres et intersexes se recoupent souvent toutefois, car elles peuvent toutes deux dĂ©fier les dĂ©finitions rigides du sexe et du genre. Alors que pour certains l'existence mĂȘme de l'intersexuation semble suffire Ă remettre en cause le principe de la bipolaritĂ© sociale des sexes, les personnes intersexuĂ©es elles-mĂȘmes s'identifient parfois comme hommes ou femmes ; d'autres se considĂšrent comme hors de la bi-catĂ©gorisation courante et se dĂ©finissent comme non binaires[12].
Des groupes conservateurs, comme l'American College of Pediatricians (Ă ne pas confondre avec la vĂ©ritable AcadĂ©mie amĂ©ricaine de pĂ©diatrie), considĂšre lui que les cas d'intersexuation sont extrĂȘmement rares et peuvent ĂȘtre assimilĂ©s Ă des dĂ©viations mĂ©dicalement identifiables de la « norme sexuelle binaire humaine »[41].
Prise en charge médicale
Avant le XXe siÚcle, il n'y avait pas de prise en charge médicale de l'intersexuation[42].
En 1955, John Money et ses collĂšgues proposent des lignes directrices qui, au cours des 40 Ă 50 annĂ©es suivantes, ont dominĂ© l'approche mĂ©dicale Ă l'Ă©gard des enfants intersexes[43]. Ces lignes directrices Ă©taient fondĂ©es sur la croyance que les enfants naissent « psychosexuellement neutres » et qu'ils pouvaient ĂȘtre « dirigĂ©s » vers un genre dans leur enfance[25]. Les nouveau-nĂ©s aux « organes gĂ©nitaux ambigus » sont alors gĂ©nĂ©ralement traitĂ©s comme des urgences mĂ©dicales et opĂ©rĂ©s en fonction de diffĂ©rents critĂšres pour lever lâambiguĂŻtĂ© sexuelle (fertilitĂ© future, fonction endocrine et dĂ©veloppement pubertal)[42]. La mĂ©decine considĂšre alors l'intersexuation comme une anomalie qu'il est nĂ©cessaire de corriger[44]. Selon des Ă©tudes sur le genre, les critĂšres utilisĂ©s par les mĂ©decins pour dĂ©terminer le seuil d'anormalitĂ© anatomique des individus sont marquĂ©s par des critĂšres sociaux sur le sexe[45] et pas nĂ©cessairement par la seule prĂ©occupation de la santĂ© ou du bien-ĂȘtre des personnes concernĂ©es, car la plupart des variations intersexes ne constituent pas des problĂšmes de santĂ© mettant en danger la vie des personnes concernĂ©es. Pour certaines personnes, les critĂšres sont donc sociaux et non mĂ©dicaux[44].
Certaines organisations de personnes intersexes dĂ©noncent les opĂ©rations de rĂ©assignation comme des violences inacceptables et en rĂ©clament l'arrĂȘt, au profit d'une approche centrĂ©e sur les droits humains, notamment le droit Ă l'intĂ©gritĂ© physique et sexuelle. Elles plaident pour l'arrĂȘt de toutes les modifications de caractĂ©ristique sexuelles qui ne sont ni nĂ©cessaires mĂ©dicalement ni dĂ©sirĂ©es par les personnes elles-mĂȘmes[12].
Dans les années 1990, les méthodes introduites par Money sont de plus en plus contestées[46]. L'affaire dite John/Joan se révÚle décisive. Dans ce cas tristement célÚbre, un de deux jumeaux garçons avec des organes génitaux non ambigus ayant souffert de brûlures graves au pénis durant un traitement chirurgical sans rapport avec un traitement de l'intersexuation, subit une ablation du reste de son pénis sous les conseils de Money vers l'ùge de 20 mois[47]. AprÚs sa réaffectation en tant que fille, Money a demandé à la famille de le nommer et de le traiter comme une femme. Bien que cette expérience ait d'abord été présentée comme une réussite Joan a par la suite développé d'énormes difficultés jusqu'à rejeter finalement son nom féminin et subir une chirurgie de reconstruction du pénis[48]. Additionnellement, les professionnels de la santé ont commencé à s'interroger sur la nécessité d'une chirurgie précoce.
AprÚs avoir assisté en 1999 à Dallas à un congrÚs qui remettait en cause les interventions chirurgicales d'assignation de genre sur des nourrissons, Blaise Meyrat, chirurgien pédiatrique vaudois (Suisse), cessa d'en pratiquer et se mit à mobiliser ses collÚgues. Il tenait à demander l'avis des personnes concernées, c'était une question d'éthique[49]. Ses idées se sont diffusées dans la francophonie sous le nom de "moratoire lausannois"[50]. En 2019-2020 Cynthia Kraus, philosophe, participe à un cours pluridisciplinaire de l'Université de Lausanne sur la chirurgie pédiatrique[51].
Une déclaration du Consensus de Chicago de 2005 a donc noté que la chirurgie esthétique n'était pas urgente, tout en recommandant l'attribution rapide du sexe sur la base d'une communication ouverte entre une équipe multidisciplinaire et la famille du bébé[52]. Une étude de 2016 suggÚre cependant qu'il y a peu de preuves de changements dans les pratiques de chirurgie infantile pour les organes génitaux ambigus depuis 2005[53].
Histoire
Selon Ann Fausto Sterling, autrice de Corps en tous genres (2000), l'intersexualité a une histoire ancienne. Dans l'Antiquité, on parle essentiellement d'hermaphrodisme (p53).
Antiquité
Plusieurs cas sont rapportés par les auteurs antiques en GrÚce ou à Rome de personnes assignées au sexe féminin et éduquées comme des filles, avant qu'à la puberté elles ne développent des organes génitaux masculins. Elles sont alors considérées comme des garçons, changent de prénom et endossent les rÎles associés aux hommes[36]. Sandra Boehringer explique ces cas par une malformation génitale à la naissance. Les hormones à la puberté conduisent à une croissance des organes sexuels de ces personnes[36]. Ces cas sont toujours des « garçons » qui sont considérés initialement des « filles » : dans la société romaine, l'absence de pénis conduit les parents à déclarer leur enfant de sexe féminin. Le sexe féminin est un sexe par défaut. Cette assignation sexuelle repose sur l'observation des organes génitaux[36].
Corée
En CorĂ©e, les Annales de la dynastie Joseon mentionnent deux personnes intersexes, ayant vĂ©cu aux XVe et XVIe siĂšcles. La premiĂšre, Sa Bangji, est connue pour avoir Ă©tĂ© au centre d'un scandale sexuel[54]. La seconde, Im Seong-gu, accusĂ©e de dĂ©ranger la sociĂ©tĂ©, est condamnĂ©e Ă l'exil en 1548[55] â la peine de mort a Ă©tĂ© requise[56].
Création et revendications des associations de personnes intersexuées
Ă partir des annĂ©es 1990 ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es des organisations de personnes intersexuĂ©es. La premiĂšre du genre est lâIntersex Society of North America, crĂ©Ă©e en 1993 aux Ătats-Unis par Cheryl Chase (en), une personne intersexe, qui a annoncĂ© la crĂ©ation de l'ISNA dans un courrier des lecteurs en rĂ©ponse Ă l'article novateur d'Anne Fausto-Sterling « Les Cinq Sexes » (titre original : « The Five Sexes »), publiĂ© dans la revue The Sciences en mars-[58].
La premiĂšre action militante Ă faire connaĂźtre les revendications des personnes intersexuĂ©es a pris la forme d'une manifestation organisĂ©e Ă Boston le face au congrĂšs annuel de lâAmerican Academy of Pediatrics. Une journĂ©e annuelle de sensibilisation aux droits des personnes intersexuĂ©es, lâIntersex Awareness Day, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par la suite et est cĂ©lĂ©brĂ©e tous les ans Ă cette date (et tout au long du mois d'octobre)[59].
La plus importante des organisations d'intersexuĂ©s, l'Organisation internationale des intersexuĂ©s, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2003 en rĂ©action aux positions de l'ISNA qui penchait pour une approche pathologisante de l'intersexuation, et pour faciliter les Ă©changes entre les associations des diffĂ©rents pays du monde ; elle est notamment reprĂ©sentĂ©e en Europe par l'OII Europe[60]. En Ă Paris s'est tenue la premiĂšre universitĂ© dâĂ©tĂ© des intersexes et intergenres dâEurope, qui a regroupĂ© des universitaires et des personnes du milieu associatif[61].
En France, le Collectif intersexe activiste (alors Collectif intersexes et alliĂ©.e.s)[62] crĂ©Ă© le se revendique ĂȘtre aujourd'hui la seule organisation française par et pour les personnes intersexes. Son approche s'inscrit dans celle de l'OII-Francophonie[63] et dans celle de l'OII-Europe, contre la pathologisation et pour l'autodĂ©termination[64] - [65].
En Suisse, l'association InterAction Suisse, s'engage pour les droits des personnes intersexes.
Les revendications des militants pour les droits des personnes intersexuées aboutissent progressivement à une reconnaissance des violences dont elles sont victimes. La Conférence internationale sur les droits humains des LGBT, qui se tient à Montréal en au cours des premiers Outgames mondiaux, aboutit à la rédaction de la Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT, qui attire notamment l'attention sur les violences subies par les personnes intersexuées : « Les personnes se déclarant intersexuées confrontent une forme particuliÚre de violence : la mutilation des organes génitaux provoquée par des chirurgies post-natales inutiles afin qu'elles deviennent conformes au modÚle binaire traditionnel des caractéristiques sexuelles[66]. » Cette déclaration est suivie, un an plus tard, des Principes de Yogyakarta, présentés devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies le , et qui appellent à l'application des droits humains des personnes LGBT et intersexuées : le Principe 18, « Protection contre les abus médicaux », dispose que :
« Nul ne peut ĂȘtre forcĂ© de subir une quelconque forme de traitement, de protocole ou de test mĂ©dical ou psychologique, ou dâĂȘtre enfermĂ© dans un Ă©tablissement mĂ©dical, en raison de son orientation sexuelle ou de son identitĂ© de genre. En dĂ©pit de toute classification allant dans le sens contraire, lâorientation sexuelle et lâidentitĂ© de genre dâune personne ne sont pas en soi des maladies et ne doivent pas ĂȘtre traitĂ©es, soignĂ©es ou supprimĂ©es[67]. »
En 2008, l'auto-dissolution de lâIntersex Society of North America est en partie due au fait que ses objectifs premiers aux Ătats-Unis ont Ă©tĂ© atteints : les revendications des intersexuĂ©s favorables Ă une approche mĂ©dicale sont prises en compte et des accompagnements individualisĂ©s commencent Ă se mettre en place. D'autre part, la structure, trĂšs marquĂ©e par ses origines militantes, n'est plus adaptĂ©e Ă une coopĂ©ration quotidienne avec les professionnels de la santĂ© et les proches de personnes intersexuĂ©es[68]. L'ISNA prolonge son action par l'intermĂ©diaire d'une nouvelle structure, l'Accord Alliance, fondĂ©e en [68], qui se consacre spĂ©cifiquement Ă l'accompagnement des personnes intersexuĂ©es et aux relations entre elles et le monde mĂ©dical[69].
En 2008 paraßt en France le volume 27 de la revue Nouvelles Questions féministes, dédié aux questions intersexes, sous le titre à qui appartiennent nos corps ? Féminisme et luttes intersexes[70].
Le , le TroisiĂšme Forum International Intersexe produit la DĂ©claration de Malte[71], qui Ă©tablit une liste de revendications consensuelles entre 30 organisations intersexes dans le monde, dans le but de « mettre fin aux discriminations contre les personnes intersexes et Ă assurer le droit Ă lâintĂ©gritĂ© corporelle, Ă lâautonomie physique, et Ă lâauto-dĂ©termination »[71]. Une sĂ©rie d'autres rencontres internationales produisent des dĂ©clarations qui vont dans le mĂȘme sens : la DĂ©claration de Riga en 2014, la DĂ©claration de Vienne en 2017, et la DĂ©claration de Darlington Ă©galement en 2017[72] - [73].
En 2014, au Canada (province de QuĂ©bec, district judiciaire de MontrĂ©al), le Centre de lutte contre l'oppression des genres[74] a amorcĂ© un recours judiciaire visant notamment Ă faire dĂ©clarer certains articles du Code civil du QuĂ©bec contraires aux droits fondamentaux mentionnĂ©s dans la Charte canadienne des droits et libertĂ©s et la Charte des droits et libertĂ©s de la personne. Le Centre demande notamment Ă la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec de dĂ©clarer que la lĂ©gislation (articles 111, 115 et 116 Code civil du QuĂ©bec) doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e (ou modifiĂ©e) de façon que la mention du sexe dans l'acte de naissance soit optionnelle. Le recours, qui touche autant aux rĂ©alitĂ©s trans qu'aux rĂ©alitĂ©s intersexes, porte le numĂ©ro de cour 500-17-082257-141. Selon l'Ă©chĂ©ancier en vigueur en date du , les parties doivent prĂ©senter leur demande pour une date d'audition au plus tard le [75] - [76]. Le Centre a dĂ©posĂ© quelques rapports d'expertise dont un du Dr Shuvo Ghosh[77], pĂ©diatre, portant entre autres sur les rĂ©alitĂ©s intersexes.
La Loi 103 du Québec, qui permet aux jeunes de changer le sexe qui apparaßt sur l'acte de naissance dÚs l'ùge de 14 ans, a été adoptée à l'Assemblée nationale le 10 juin 2016[78]. Et en janvier 2019, le gouvernement du Québec se montre disposé à retirer la mention du sexe sur les actes de naissance des gens qui en font la demande [79]
En 2016 est lancé en Europe le projet InterVisibilily[80] par l'OII-Europe, qui se veut un site web en 27 langues d'information sur les réalités intersexes.
Impacts psychologiques
LâintersexualitĂ© nâest pas une condition qui se limite Ă des caractĂ©ristiques physiologiques. Elle peut aussi avoir un impact psychologique considĂ©rable sur les individus atteints par cette condition et sur leur famille. En effet, les personnes intersexes peuvent prĂ©senter plusieurs traumatismes envers la chirurgie qui est effectuĂ©e dans la plupart des cas quelques jours aprĂšs la naissance[81].Un impact peut aussi ĂȘtre liĂ© aux obligations qui suivent les chirurgies (par exemple les dilatations du vagin, nĂ©cessaire pour les vaginoplasties). Cette procĂ©dure apporte de grands impacts psychologiques puisquâelle nâaide pas Ă confirmer lâappartenance de la personne intersexe au genre qui a Ă©tĂ© choisis et apposĂ© par la chirurgie aprĂšs la naissance, puisquâils doivent faire des suivis mĂ©dicaux qui nâont pas Ă ĂȘtre effectuĂ©s par une personne non intersexuĂ©e[82].Au-delĂ de la chirurgie, un impact peut aussi ĂȘtre dĂ©tectĂ© au sein des relations entre les personnes intersexes et leur entourage nâĂ©tant pas atteint par cette condition. Par exemple, une dysphorie peut se dĂ©velopper auprĂšs des personnes intersexes puisque ceux-ci peuvent ne pas sâidentifier entiĂšrement au sexe qui a Ă©tĂ© choisi au moment de lâopĂ©ration. Ce phĂ©nomĂšne peut donc crĂ©er un problĂšme dâorganisation et un problĂšme avec la crĂ©ation des liens,[DS1] ce qui peut Ă©galement crĂ©er une honte auprĂšs des personnes atteintes de cette condition puisquâelle est peu comprise[83]. Une consĂ©quence est Ă©galement causĂ© par les activistes intersexuĂ©s qui partagent leurs expĂ©riences personnelles sans nĂ©cessairement apporter des donnĂ©s basĂ©s sur des recherches dĂ©jĂ proposĂ©es[84].
Lâimpact sur les parents et la famille nâest pas moindre. Un choix difficile doit ĂȘtre fait par le parent dĂšs la naissance de lâenfant. Le parent doit dĂ©cider du sexe de lâenfant. Ce choix est difficile le parent doit faire ce choix sans connaĂźtre les caractĂ©ristiques de lâenfant ni son dĂ©sir. Ce choix crĂ©e donc une Ă©norme charge mentale pour les parents puisque dans le futur, si lâenfant ne sâidentifie pas au genre choisi par le parent ou quâil vit un problĂšme avec l'acceptation de cette condition, le parent pourrait sentir une sorte de remords face Ă son choix. Il y a aussi un danger face au sentiment du parent puisque sâil dĂ©montre un semblant de honte ou dâinconfort face Ă lâidentitĂ© sexuelle de son enfant, lâenfant pourrait dĂ©velopper un malaise identitaire et perdre le sentiment de confiance partagĂ© avec le parent[82].
Quelques éléments de l'histoire récente des personnes intersexuées
- 1965 : intervention sur le nouveau-né David Reimer à l'instigation du psychologue John Money. Ce dernier publie son histoire en 1972 sous le nom de « cas John/Joan »[85] - [86]. En dépit des affirmations de John Money, David Reimer ne s'est jamais considéré comme une fille ; à quinze ans il voulut reprendre son identité masculine. Par la suite il publia son histoire pour décourager les réassignations sexuelles faisant fi du consentement de la personne concernée. Il se suicida à l'ùge de 38 ans.
- 1993 : constitution du premier groupe de défense des droits des personnes intersexuées et premiÚres attaques des organisations intersexuées contre un congrÚs mondial de pédiatrie.
- 1997 : publication de l'article de Milton Diamond (en coopération avec le Dr H. Keith Sigmundson psychiatre du cas étudié) tendant à prouver que les articles de John Money se basant sur le cas John/Joan sont erronés (au niveau de la méthode dite de 'réassignation' et des interventions pratiquées)[87].
- 1997 : description vulgarisĂ©e du mĂȘme cas dans Rolling Stone[88].
- -2006 : premiÚre reconnaissance officielle par la commission des droits humains de la ville de San Francisco, du fait que les opérations sur des nouveau-nés intersexués sont des atteintes à leurs droits humains fondamentaux. Cette reconnaissance a donné lieu à un rapport officiel[89].
- 2006 : le recensement national australien autorise les personnes intersexuées qui le désirent à s'identifier en tant que personnes « androgynes » (et pas uniquement en tant qu'homme ou femme).
- 2010 : aprÚs un an de tests et de procédures, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme annonce que l'athlÚte intersexuée Caster Semenya, championne du monde sur 800 mÚtres en 2009, est à nouveau autorisée à concourir dans les compétitions féminines mais elle est contrainte à suivre un traitement pour faire baisser son niveau naturel de testostérone.
- 2013 : l'Allemagne autorise la déclaration indéterminé pour le sexe des nouveau-nés à l'état-civil[90].
- 2015 : Ă Malte, la loi Gender Identity, Gender Expression and Sex Characteristics, « interdit explicitement les traitements et/ou interventions chirurgicales dâattribution de sexe qui peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s plus tard, au moment oĂč la personne peut donner son consentement Ă©clairĂ©, sauf circonstances exceptionnelles ».[91]
- 2015 : un jugement du Tribunal de grande instance de Tours, frappé d'appel, permet à une personne intersexuée d'obtenir que la mention sexe neutre soit indiquée sur son état civil[92].
- 2015 : l'Agence des droits fondamentaux de l'Union EuropĂ©enne (FRA) prĂ©sente dans FRA Focus une Ă©tude intitulĂ©e Les droits des personnes intersexuĂ©es, Ătude de lâAgence des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne[93].
- 2015 : le Conseil de l'Europe produit un document thĂ©matique intitulĂ© Droits de l'Homme et personnes intersexes[94] avec un communiquĂ© dĂ©clarant que « LâEurope nĂ©glige le droit Ă lâautodĂ©termination et Ă lâintĂ©gritĂ© physique des personnes intersexes »[95].
- 2017 : le Défenseur des Droits produit un avis[96] qui recommande la mise en place d'un « principe de précaution » ainsi que la création d'un fonds d'indemnisation pour la réparation des préjudices subis par les personnes intersexes.
- 2017 : la délégation aux droits des femmes du Sénat français publie un rapport intitulé Variations du développement sexuel : lever un tabou, lutter contre la stigmatisation et les exclusions[97] préconise « trois axes principaux : renforcer le respect du droit à l'intégrité physique et à la vie privée des personnes concernées par les variations du développement sexuel ; améliorer leur prise en charge médicale et psychologique et l'accompagnement des familles ; favoriser leur reconnaissance dans notre société pour lutter contre les tabous et les préserver de l'exclusion et de la stigmatisation. » et en particulier de remplacer les termes francophones « troubles/désordres du développement sexuel » par « variations du développement sexuel »[97].
- 2017 : Amnesty International produit une campagne[98], autour d'un nouveau rapport[99], intitulĂ© Dâabord, ne pas nuire : il faut garantir les droits des enfants nĂ©s intersexuĂ©s.
- 2017 : l'ONG Human Rights Watch et l'organisation intersexe InterAct publient un rapport intitulĂ© âI Want to Be Like Nature Made Meâ | Medically Unnecessary Surgeries on Intersex Children in the US[100].
- 2017 : l'AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l'Europe produit la rĂ©solution 2191 (2017) Promouvoir les droits humains et Ă©liminer les discriminations Ă lâĂ©gard des personnes intersexes[101] comprenant une sĂ©rie de recommandations et appelant notamment les Ă©tats membres Ă interdire les mutilations des enfants intersexes.
- 2022 : Mö, personne française de 44 ans est la premiÚre personne intersexe au monde à porter plainte pour mutilations auprÚs de la CEDH[102]. Sa plainte est jugée irrecevable pour des questions techniques de procédure. Cependant, la décision semble augurer des évolutions positives à venir, puisque la cour européenne reconnaßt le caractÚre illégal des stérilisations « sans finalités thérapeutiques », jugées « incompatibles » avec « le respect de la liberté et de la dignité »[103].
Reconnaissance juridique
Les revendications des associations intersexes n'incluent pas la reconnaissance légale d'un troisiÚme sexe[71] - [73], considérant que cette mesure aggrave le risque de stigmatisation, entrave le droit à l'auto-détermination et entretient la confusion entre caractéristiques sexuelles et identité de genre, alors que les personnes intersexes ne sont pas nécessairement non binaires[104].
Plusieurs pays, dont l'Allemagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Inde ou le Népal reconnaissent un troisiÚme sexe ou genre, appelé sexe neutre ou intersexe.
Afrique du Sud
AprĂšs lâAustralie et le NĂ©pal, l'Afrique du Sud envisage aussi de reconnaitre un « troisiĂšme sexe », neutre ou indĂ©terminĂ©[105].
Allemagne
L'Allemagne est le premier pays européen à avoir reconnu un troisiÚme sexe sur les registres de naissance avant l'année 2018, ce qui permet aux personnes intersexes de choisir la mention de leur sexe au cours de leur vie, ou de la laisser non renseignée[106].
France
Le , un juge des affaires familiales du tribunal de grande instance de Tours a accĂ©dĂ© Ă la demande d'une personne (Jean-Pierre Denis, psychothĂ©rapeute[107]) souhaitant voir reconnaĂźtre Ă l'Ă©tat civil son « sexe neutre », dĂ©cision ensuite invalidĂ©e par la cour dâappel d'OrlĂ©ans en [108] et par la Cour de cassation le [109]. L'affaire est portĂ©e devant la Cour europĂ©enne des droits de l'Homme[110]. Le 31 janvier 2023, elle confirme les dĂ©cisions de la justice française, la CEDH reconnaissant « que la discordance entre l'identitĂ© biologique et son identitĂ© juridique est de nature Ă provoquer chez lui souffrance et anxiĂ©té» mais que c'est Ă la France de dĂ©terminer Ă quel rythme et jusqu'Ă quel point il convient de rĂ©pondre aux demandes des personnes intersexuĂ©es. Le plaignant et son avocate rĂ©flĂ©chissent Ă un tout dernier recours en saisissant la Haute Chambre de la Cour[111].
Un rapport de la dĂ©lĂ©gation aux droits des femmes du SĂ©nat, publiĂ© le , souligne, Ă propos des opĂ©rations de rĂ©assignation sexuelle subies par les enfants nĂ©s intersexes, « leurs consĂ©quences dramatiques et douloureuses » mais estime que la reconnaissance d'un « sexe neutre » soulĂšverait actuellement de trop nombreux dĂ©fis juridiques. Ce mĂȘme rapport rappelait toutefois la mise en cause de la France par le ComitĂ© des droits de l'enfant et le ComitĂ© contre la torture de lâONU, qui lui reprochaient des « atteintes au droit Ă lâautodĂ©termination des personnes »[112].
La DILCRAH a Ă©mis dans son Plan de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT[113] la recommandation suivante :
« ArrĂȘter les opĂ©rations et mutilations sur les enfants intersexes. La France a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă trois reprises en 2016 sur cette question par lâONU[114] - [115] : en janvier par le ComitĂ© des droits de lâenfant, en mai par le ComitĂ© contre la torture, et en juillet par le ComitĂ© pour l'Ă©limination de la discrimination Ă l'Ă©gard des femmes. Lorsquâelles ne sont pas impĂ©ratives pour raisons mĂ©dicales, ces opĂ©rations sont des mutilations et doivent cesser. »
Le , la Commission Nationale Consultative des Droits de lâHomme publie son avis intitulĂ© "Agir contre les maltraitances dans le systĂšme de santĂ© : une nĂ©cessitĂ© pour respecter les droits fondamentaux"[116] dans lequel elle qualifie les actes mĂ©dicaux rĂ©alisĂ©s sur des personnes mineures intersexes de « traitements inhumains et dĂ©gradants » et de « mutilation sexuelle » et indique que ces pratiques « entraĂźnent de lourdes consĂ©quences Ă vie pour les patients et de nombreuses complications » et que « ces actes chirurgicaux sont rĂ©alisĂ©s alors mĂȘme que la HAS constate la frĂ©quence de complications postopĂ©ratoires des chirurgies gĂ©nitales ».
Elle souligne aussi que « de telles opĂ©rations se font au mĂ©pris du consentement de la personne » et « sans tenir compte des normes internationales de protection de lâenfant, du respect de son intĂ©gritĂ© physique, et des recommandations de lâONU (ComitĂ© des droits de lâenfant, ComitĂ© contre la torture, ComitĂ© pour lâĂ©limination de la discrimination Ă lâĂ©gard des femmes, 2016) et de lâAssemblĂ©e du Conseil de lâEurope (rĂ©solution 2191, 201754) ».
Le , le Conseil d'Ătat publie son Ătude Ă la demande du Premier ministre intitulĂ©e "RĂ©vision de la loi de bioĂ©thique : quelles options pour demain?"[117] qui prend position en faveur des droits des personnes intersexes : « Lorsque lâintervention est justifiĂ©e par le souci de conformer lâapparence esthĂ©tique des organes gĂ©nitaux aux reprĂ©sentations du masculin et du fĂ©minin afin de favoriser le dĂ©veloppement psychologique et social de lâenfant (âŠ) il convient dâattendre que le mineur soit en Ă©tat de participer Ă la dĂ©cision, pour quâil apprĂ©cie luiâmĂȘme si la souffrance liĂ©e Ă sa lĂ©sion justifie lâacte envisagĂ© ».
Vers la fin de la XVe lĂ©gislature, plusieurs amendements visant Ă interdire les mutilations gĂ©nitales non-consenties sur les personnes intersexes, sont dĂ©posĂ©s par des parlementaires au cours d'examens de projets ou de propositions de loi, mais rejetĂ©s. Le 1er aoĂ»t 2020 , l'AssemblĂ©e nationale rejette un amendement au projet de loi bioĂ©thique, dĂ©posĂ© par le dĂ©putĂ© ex-LREM Guillaume Chiche[118] - [119]. Le 21 janvier 2021, l'AssemblĂ©e nationale adopte, en commission spĂ©ciale, un amendement au projet de loi confortant le respect des principes de la RĂ©publique (dite "loi sĂ©paratisme")[120], dĂ©posĂ© par le dĂ©putĂ© LREM RaphaĂ«l GĂ©rard[121], proposant de bannir les « interventions chirurgicales visant Ă âconformer lâapparence des organes gĂ©nitaux au sexe masculin ou fĂ©mininâ dâun mineur sans son consentement »[120]. Il est toutefois critiquĂ© par le Collectif Intersexes et AlliĂ©.e.s, seule association de personnes intersexes en France[122], et est finalement rejetĂ© le 11 fĂ©vrier suivant[120]. En dĂ©cembre 2021, Ă l'occasion de l'examen au SĂ©nat de la proposition de loi visant Ă interdire les thĂ©rapies de conversion, deux amendements similaires, dĂ©posĂ©s par les sĂ©natrices MĂ©lanie Vogel (EĂLV) et Marie-Pierre de la Gontrie (PS), sont Ă©galement rejetĂ©s[123]. Le 15 novembre 2022, un an aprĂšs la loi du 2 aoĂ»t 2021 relative Ă la bioĂ©thique, le ministĂšre de la SantĂ© sort un arrĂȘtĂ© selon lequel il interdit les opĂ©rations sur les enfants en bas Ăąge qui ne peuvent pas consentir[124].
Québec (Canada)
La province canadienne de QuĂ©bec a modifiĂ© son Code civil en 2022 afin de prĂ©voir que « la mention du sexe figurant Ă lâacte de naissance ou de dĂ©cĂšs dâune personne dĂ©signe le sexe de cette personne ou son identitĂ© de genre et que cette mention peut faire rĂ©fĂ©rence au qualificatif non binaire »[125] - [126].
Statistiques
Les statistiques sur la proportion de personnes intersexuées dans la population dépendent étroitement de la définition que l'on retient pour l'intersexuation.
L'estimation de la proportion d'individus intersexués à la naissance n'est pas facile, car elle est mesurée par le nombre d'enfants dont l'organisme paraßt assez atypique aux médecins pour les amener à corriger leur sexe par des opérations peu aprÚs la naissance[44].
En 1993, Anne Fausto-Sterling rapporte que le psychologue John Money avait suggĂ©rĂ© que les « intersexuels » pouvaient constituer jusqu'Ă 4 % des naissances. La rĂ©futation immĂ©diate de ces chiffres et la qualification par Money lui-mĂȘme des donnĂ©es comme « Ă©pidĂ©miologiquement imprudentes »[127] semblent avoir malgrĂ© tout Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©es, et le chiffre de 4 % a Ă©tĂ© repris dans la littĂ©rature[46].
Dans un livre de référence paru en 2000 (plus tard en français[128]), la Pr Anne Fausto-Sterling estime de 1,7 % à 2 % la proportion de naissances intersexes par an[128]. 1 à 2 naissances pour 1 000 feraient l'objet de « chirurgies correctives »[129]. Ces chiffres ont cependant été contestés par d'autres chercheurs. La définition trÚs large utilisée par Fausto-Sterling inclut les personnes dont les organes génitaux semblent « normaux » à la naissance[42].
La philosophe Carrie Hull a corrigé et trouvé de « nombreuses erreurs et omissions » dans la collecte et l'interprétation des données par Anne Fausto-Sterling, ramenant le chiffre à 0,37 %[130].
Leonard Sax conteste Ă©galement les chiffres de Fausto-Sterling au motif qu'ils incluent dans la dĂ©finition de l'intersexuation un certain nombre d'Ă©tats que les cliniciens ne considĂšrent pas comme relevant de l'intersexuation (comme le syndrome de Klinefelter, le syndrome de Turner et certains types d'hyperplasie surrĂ©nale) et reproche Ă Fausto-Sterling de prĂ©senter dans son livre, des exemples d'intersexuation exclusivement sans ambiguĂŻtĂ© alors que selon les propres chiffres de Fausto-Sterling, ces personnes reprĂ©sentent moins de 0,02 % de la population gĂ©nĂ©rale. Sax prĂ©fĂšre ainsi cantonner la dĂ©finition de l'intersexuation aux cas oĂč le sexe chromosomique n'est pas cohĂ©rent avec le sexe phĂ©notypique, ou dans lesquels le phĂ©notype ne peut ĂȘtre classĂ© ni comme mĂąle ni comme femelle. Avec cette dĂ©finition, Sax parvient Ă une proposition de 0,018% de personnes intersexuĂ©es dans la population, une proportion presque 100 fois infĂ©rieure Ă celle de Fausto-Sterling[131].
Selon Alex Byrne, professeur de philosophie au MIT, mĂȘme parmi les 0,015 % de personnes intersexuĂ©es, il est possible d'en classer certains en fĂ©minin ou masculin et aucun n'est clairement ni fĂ©minin ni masculin. Selon Alex Byrne, il y a en fait plus de candidats plausibles pour des exceptions Ă la binaritĂ© de sexe hors de ces 0,015 % des personnes intersexuĂ©es comme la dysgĂ©nĂ©sie gonadique XY ou le syndrome de Swyer[35].
Selon les organisations de dĂ©fense des droits des intersexuĂ©s, le nombre de personnes intersexuĂ©es dans le monde est plus Ă©levĂ© que ce que ces chiffres laissent voir, car, d'une part, beaucoup de personnes intersexuĂ©es ne prĂ©sentent pas d'ambiguĂŻtĂ© sexuelle immĂ©diatement visible Ă la naissance (et ne sont donc pas diagnostiquĂ©es comme intersexuĂ©es), et, d'autre part, beaucoup d'hĂŽpitaux ne procĂšdent pas Ă des opĂ©rations de rĂ©assignation sexuelle, faute de possĂ©der un service appropriĂ©[132]. Un article de lâAmerican Journal of Human Biology publiĂ© en 2000 et faisant la synthĂšse de la littĂ©rature mĂ©dicale publiĂ©e entre 1955 et 2000 dresse des statistiques dĂ©taillĂ©es pour les diffĂ©rents critĂšres possibles d'Ă©cart par rapport Ă un idĂ©al-type masculin/fĂ©minin et conclut qu'environ 2 % des naissances sont concernĂ©es[133]. L'association Orfeo pour sa part Ă©tabli la proportion des personnes intersexuĂ©es Ă 1 % de la population sur la base de chiffres ISNA [134].
En 2016, le Haut Commissariat des Droits de l'Homme des Nations unies met en avant le chiffre de 0,05 % Ă 1,7 % de personnes nĂ©es avec des traits intersexes[135]. L'Organisation Intersex International Europe estime quâau moins une personne sur deux cent est intersexe et prĂ©cise que, selon certaines sources, jusquâĂ 1,7 % de la population prĂ©sente une variation des caractĂ©ristiques sexuelles[12].
Le tableau suivant donne un aperçu de certains chiffres de prévalence de certaines variations du développement sexuel (liste non exhaustive):
Noms de formes d'intersexuation | Fréquence | |
---|---|---|
Non XX, XY, Klinefelter, ou Turner | un cas pour 1 500 Ă 2 000 naissances (0.07-0.05 %)[136] | |
Syndrome de Klinefelter (47,XXY) | un cas pour 1 000 naissances (0.10 %) | |
Syndrome de Turner (45,X) | un cas pour 2 000 Ă 5 000 naissances (0.05-0.02 %) [137] | |
XYY (47, XYY) | un cas pour 1 000 naissances(0.10 %) | |
TĂ©trasomie X (48, XXXX) | pas d'estimation | |
XXXY (49,XXXY) | un cas pour 50 000 naissances (0.002 %) | |
XXYY (49,XXYY) | pas d'estimation | |
Syndrome d'insensibilité aux androgÚnes (46,XY) | un cas pour 13 000 naissances (0.008 %) | |
Syndrome d'insensibilité partielle aux androgÚnes (46,XY) | un cas pour 130 000 naissances (0.0008 %) | |
Hyperplasie surrénalienne congénitale classique (46,XY or 46,XX) | un cas pour 13 000 naissances (0.008 %) | |
Hyperplasie surrénalienne tardive (46,XY or 46,XX) | un cas pour 10 000 naissances (0.01 %)[138] | |
Atrésie vaginale (46,XX) | un cas pour 6 000 naissances (0.017 %) | |
Syndrome De la Chapelle (46,XX avec gĂšne SrY) | un cas pour 20 000 naissances (0.005 %) | |
Syndrome de Swyer (46,XY avec mutation du gĂšne SrY) | pas d'estimation | |
Ovotestis (45,X/46,XY mosaicism) | un cas pour 83 000 naissances (0.0012 %) | |
Idiopathique (aucune cause médicale discernable; 46,XY or 46,XX) | un cas pour 110 000 naissances (0.0009 %) | |
IatrogÚne (causé par un traitement médical, p. ex. progestatif administré à une femme enceinte; 46,XY or 46,XX) | pas d'estimation | |
Déficience en 5-alpha-réductase (46,XY) | pas d'estimation | |
Dysgénésie gonadique mixte (45,X/46,XY mosaïcisme) | pas d'estimation | |
MĂŒllerian agenesis (par exemple Syndrome de Rokitansky-KĂŒster-Hauser; 46,XX) | un cas pour 4 500 Ă 5 000 naissances (0.022-0.020%) | |
Dysgénésie gonadique complÚte (46,XY or 46,XX or 45,X/46,XY mosaïcisme) | un cas pour 150 000 naissances (0.00067 %) |
Les chiffres de prĂ©valence des traits intersexuĂ©s peuvent varier d'une population Ă l'autre en raison des causes gĂ©nĂ©tiques. En RĂ©publique dominicaine, le dĂ©ficit en 5-alpha-rĂ©ductase n'est pas rare dans la ville de Las Salinas, ce qui entraĂźne une acceptation sociale plus grande du caractĂšre intersexuel[139]. Les hommes avec ce caractĂšre sont appelĂ©s gĂŒevedoces (de l'espagnol pour « Ćufs Ă douze ans »). 12 familles sur 13 ont un ou plusieurs membres masculins de la famille concernĂ©. L'incidence globale pour la ville Ă©tait de 1 sur 90 hommes porteurs, les autres hommes Ă©tant des hommes non porteurs des gĂšnes concernĂ©s ou des porteurs non affectĂ©s[140].
Ăvocations dans les arts
Littérature générale
- Guy des Cars, La Maudite (1954), J'ai lu.
- NoĂ«lle ChĂątelet, La TĂȘte en bas, Seuil, 2002 (ISBN 2020416867).
- (en) Jeffrey Eugenides, Middlesex (2002), prix Pulitzer 2003. Seuil, 2004 (ISBN 2020669617).
- Jimmy Sueur, Ne m'appelez plus Julien, L'Harmattan, 2003 (ISBN 9782747537865).
- Martin Winckler, Le ChĆur des femmes, P.O.L., 2009.
- Kathleen Winter, Annabel, House of Anansi Press (en), 2010 (ISBN 9780887842368).
- ZoltĂĄn Lesi, En habits de femme, Ăditions Hourra, 2022
Littératures de l'imaginaire
- Ursula K. Le Guin, La Main gauche de la nuit, Livre de poche (), (ISBN 2253113166). Prix Nebula du meilleur roman 1969 et Prix Hugo du meilleur roman 1970.
- Theodore Sturgeon, VĂ©nus plus X, Vintage; 1st Vintage Books Ed edition (), (ISBN 0375703748).
Bande dessinée
- IS, manga de Chiyo Rokuhana, commencé en 2003.
- Un aprÚs-midi au cirque : Bande dessinée de Lacome Marcelé publiée en 1982[141]
- Déracinés : Roman graphique de Gelweo et Gildas Jaffrennou commencé en 2014[142]
- Le Requiem du roi des roses d'Aya Kanno, série commencée en 2013.
Cinéma
- Le dernier été de la Boyita, film argentin réalisé par Julia Solomonoff en 2009.
- Both, film péruvien réalisé par Lisset Barcellos en 2005. Prix du meilleur long métrage de fiction du 28e festival international de films de femmes de Créteil, 2006.
- Le MystÚre Alexina, film français réalisé par René Féret en 1985.
- (de) Tintenfishalarm, (en) Octopus Alarm (Alerte à la pieuvre), documentaire autrichien réalisé par la journaliste Elisabeth Scharang en 2006.
- XXY, film argentino-franco-espagnol rĂ©alisĂ© par LucĂa Puenzo en 2007. Grand Prix de la Semaine de la critique, Cannes, 2007.
Documentaires télévisuels
- Entre deux sexes, reportage de François Cesalli et Florence Farion pour l'émission Temps présent (premiÚre diffusion en Suisse sur la chaßne TSR le )
- Intersexualité, Allemagne, 2010, 52 minutes (premiÚre diffusion en France sur la chaßne Arte le )
- Naßtre ni fille, ni garçon, documentaire de Pierre Combroux, 2010, 55 minutes (premiÚre diffusion en France sur la chaßne France 3 le )
- (en) Orchids, My Intersex Adventure, documentaire australien de Phoebe Hart, 2010 autobiographique prix ATOM Award.
- Un corps, deux sexes, reportage de Mario Fossati, Eric Bellot et Florence Huguenin pour 36.9 de la télévision suisse romande, .
- France : N'ĂȘtre ni fille ni garçon, Arte reportage, [143].
- Entre deux sexes, documentaire de RĂ©gine Abadia, [144].
- Ni d'Eve ni d'Adam - Une histoire intersexe, documentaire de Floriane Devigne, (68 minutes, Infrarouge, France 2)
- Océan - En infiltré.e.s. Documentaire. Ep5 "Intersexuation - Une histoire de la Violence" avec #Mö
SĂ©ries TV
- Faking it, sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e amĂ©ricaine de comĂ©die crĂ©Ă©e par Dana Goodman et Julia Wolov, diffusĂ©e depuis le sur MTV. Lauren, un des personnages principaux, s'avĂšrera ĂȘtre intersexuĂ©e.
- Dans la saison 4 d'American Horror Story, série d'anthologie horrifique créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk, le personnage de Desiree Dupree apprendra à l'ùge adulte qu'elle est née intersexuée.
Personnalités militantes
Dans plusieurs pays, des personnes intersexes militent pour leurs droits, et pour le droit des enfants intersexes.
Australie
Autriche
Belgique
Ătats-Unis
France
Hong-Kong
Islande
Ouganda
Notes et références
Notes
- Le terme « intersexuation » est mentionné comme une alternative au terme d'intersexualité par L. Bereni, S. Chauvin, A. Jaunait et A. Revillard, Introduction aux gender studies, 2008, p. 25. Le mot, également employé par l'association française de personnes intersexuées Orfeo[3].
Références
- Katy Haffen, « Intersexualité », sur EncyclopÊdia Universalis en ligne (consulté le )
- (de) Richard Goldschmidt, « VorlĂ€ufige Mitteilung ĂŒber weitere Versuche zur Vererbung und Bestimmung des Geschlechts », Biologisches Centralblatt, vol. 35,â , p. 566 (lire en ligne)
- « L'intersexuation », sur asso.orfeo.free.fr (consulté le )
- Karine Solene Espineira, « Internet et lâĂ©mergence du mouvement intersexe : Une expĂ©rience singuliĂšre, par Lucie Gosselin. », sur observatoire-des-transidentites.com, : « En 2000, lâAmerican Journal of Human Biology publiait un article qui Ă©valuait Ă 1,728 % les conditions les plus frĂ©quemment associĂ©es Ă lâintersexualitĂ© (Blackless, Charuvastra, et al., 2000, p. 159), mais les chiffres varient selon les sources qui signalent quâentre 1,7 et 4 % de la population serait intersexe »
- Gabrielle Houbre, « Dans l'ombre de l'hermaphrodite : hommes et femmes en famille dans la France du XIXe siĂšcle », Clio. Histoire, Femmes et SociĂ©tĂ©s, liens familiaux no 34,â , p. 85â104 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Gabrielle Houbre, « Un corps sans sexe ? Un procĂšs en nullitĂ© de mariage et un verdict confondants dans la France du XIXe siĂšcle », Corps & psychisme : recherches en psychanalyse et sciences, enjeux du fĂ©minin et mĂ©decine contemporaine no 69,â , p. 133â142 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Thomas Pradeu, « Qu'est-ce qu'un individu biologique ? », dans Pascal Ludwig, Thomas Pradeu, L'individu : perspectives contemporaines, Vrin, coll. « BibliothÚque d'histoire de la philosophie », , 97-125 p. (résumé, lire en ligne)
- (en) « Disorders of sex development », sur ScienceDirect, (consulté le )
- « Fille ou garçon? Ces enfants quâon opĂšre pour cocher une case », sur swissinfo, (consultĂ© le )
- Alice, « Binaire, non binaire, un billet qui ne parle pas dâinformatique ! », sur Vivre Trans, (consultĂ© le )
- (en) Katrina Karkazis et Ellen K. Feder, « Naming the problem: disorders and their meanings », Lancet (London, England), vol. 372, no 9655,â , p. 2016â2017 (ISSN 1474-547X, PMID 19090028, DOI 10.1111/1467-9566.12490&key=19090028, lire en ligne, consultĂ© le )
- IGLYO, OII Europe et EPA 2018.
- (de) Richard Goldschmidt, « VorlĂ€ufige Mitteilung ĂŒber weitere Versuche zur Vererbung und Bestimmung des Geschlechts », Biologisches Centralblatt, Leipzig, vol. 35,â , p. 565-556 (lire en ligne)
- Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités, Paris, PUF, 2008, p. 33.
- (en) « Page "Is a person who is intersex a hermaphrodite?" sur le site de lâIntersex Society of North America » (consultĂ© le ).
- Hermaphrodite est par exemple évoqué par Ovide, dans les Métamorphoses, IV, v.285-388.
- (en) « Page "About the Consortium" sur le site des DSD Guidelines » (consulté le ), Le DSD Consortium a publié deux ouvrages disponibles gratuitement sur son site, les Clinical Guidelines for the Management of Disorders of Sex Development in Childhood (destiné aux médecins et aux praticiens) et le Handbook for Parents (destiné aux parents de personnes intersexuées), proposant une nouvelle méthode moins agressive de suivi des enfants intersexués.
- (en) « Article "Frequently Asked Questions about the "DSD" Controversy", par Emi Koyama, sur le site de l'association Intersex Initiative, publié le 29 juin 2008 » (consulté le ).
- Article « intersexuation » sur le site de l'association alsacienne Support transgenre Strasbourg.
- Quel est ce «sexe» que lâon mentionne ? : Quelques implications du projet de rĂšglement encadrant les demandes de changement de mention de sexe pour les personnes intersex(uĂ©)es, MĂ©moire prĂ©sentĂ© Ă la Commission des institutions pour le projet de RĂšglement pour le changement de nom et dâautres qualitĂ©s de lâĂ©tat civil pour les personnes transsexuelles ou transgenres, par COMITĂ VISIBILITĂ INTERSEXE [Centre de lutte contre lâoppression des genres/Centre for Gender Advocacy] et OII-francophonie, rĂ©digĂ© par Janik Bastien Charlebois, Sunny Dagenais, Lucie Gosselin, le 24 avril 2015.
- Daniela RovenÈa-FrumuĆani, Concepts fondamentaux pour les Ă©tudes de genre, Paris, Ăditions des Archives contemporaines, en partenariat avec l'Agence universitaire de la Francophonie, , 105 p., p. 35
- Michal RAZ, « QualitĂ© de vie et fertilitĂ© dans les Ă©tudes de suivi des personnes intersexuĂ©es », Cahiers du Genre (n° 60),â (lire en ligne)
- (en) J. H. Davies, E. J. Knight, A. Savage et J. Brown, « Evaluation of terminology used to describe disorders of sex development », Journal of Pediatric Urology, vol. 7, no 4,â , p. 412â415 (ISSN 1873-4898, PMID 20708971, DOI 10.1016/j.jpurol.2010.07.004, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Elizabeth Reis, « Divergence or Disorder?: the politics of naming intersex », Perspectives in Biology and Medicine, vol. 50, no 4,â , p. 535â543 (ISSN 1529-8795, DOI 10.1353/pbm.2007.0054, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Dreger, Alice D. et Herndon, April M., « PROGRESS AND POLITICS IN THE INTERSEX RIGHTS MOVEMENTFeminist Theory in Action », GLQ: A Journal of Lesbian and Gay Studies, vol. 15, no 2,â (ISSN 1064-2684, DOI 10.1111/1467-9566.12490&key=10.1215/10642684-2008-134, lire en ligne, consultĂ© le )
- https://www.intersexionsproject.eu/en/
- Michel Dorais, « Repenser le sexe, le genre et lâorientation sexuelle », SantĂ© mentale au QuĂ©bec, vol. 40, no 3,â , p. 37â53 (ISSN 0383-6320 et 1708-3923, DOI 10.7202/1034910ar, lire en ligne, consultĂ© le )
- Colette Chaland, « Transgression et identité sexuée » , sur Cairn, (consulté le )
- Pierre Jouannet, « Développement et fonction des organes génitaux » , sur Cairn, (consulté le )
- (en) « How Science Is Helping Us Understand Gender », National Geographic,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Janik Bastien Charlebois, « Femmes intersexes » , sur Ărudit, (consultĂ© le )
- Michel Dorais, « Article de revue SantĂ© mentale au QuĂ©bec », sur Ărudit, (consultĂ© en )
- Colette Chaland, « Développement de l'identité sexuée à l'adolescence » , sur Cairn, (consulté le )
- (en) Paco Garcia-Gonzalez, Damian Dowling et Magdalena Nystrand, « Male, female â ah, whatâs the difference? », sur theconversation.com, (consultĂ© le ).
- (en) Alex Byrne, « Is Sex Binary? », sur Arc Digital, (consulté le )
- Sandra Boehringer, « Sexe, genre, sexualitĂ© : mode dâemploi (dans lâAntiquitĂ©) », Kentron. Revue pluridisciplinaire du monde antique, no 21,â , p. 83â110 (ISSN 0765-0590, DOI 10.4000/kentron.1801, lire en ligne, consultĂ© le )
- Introduction aux Gender Studies : Manuel des Ă©tudes sur le genre, L. Bereni, S. Chauvin, A. Jaunait et A. Revillard (2008), p. 25.
- (en) « The Sciences » [PDF] (consulté le ).
- « En affinant l'enquĂȘte, l'Ă©vidence se dĂ©robe : chacun de ces marqueurs scientifiques ne permet pas de donner une dĂ©finition sĂ»re du sexe. La combinaison de ces critĂšres utilisĂ©s pour expertiser le sexe varie dans l'histoire et selon les sociĂ©tĂ©s », in Introduction aux Gender Studies : Manuel des Ă©tudes sur le genre, L. Bereni, S. Chauvin, A. Jaunait et A. Revillard (2008), p. 24.
- Sur l'affirmation que le genre précÚde le sexe, cf. Christine Delphy, L'ennemi principal, t. 2 « Penser le genre », p. 251-252.
- (en-US) « Gender Dysphoria in Children », American College of Pediatricians,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Helen Sweeting, Matthew William Maycock, Laura Walker et Kate Hunt, « Public challenge and endorsement of sex category ambiguity in online debate: âThe sooner people stop thinking that gender is a matter of choice the betterâ », Sociology of Health & Illness, vol. 39, no 3,â , p. 380â396 (ISSN 0141-9889, PMID 27859354, PMCID PMC5363354, DOI 10.1111/1467-9566.12490, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Robert M. Blizzard, « Intersex issues: a series of continuing conundrums », Pediatrics, vol. 110, no 3,â , p. 616â621 (ISSN 1098-4275, PMID 12205268, DOI 10.1111/1467-9566.12490&key=12205268, lire en ligne, consultĂ© le )
- Encadré « La chirurgie d'assignation sexuelle et les intersexuels » dans Introduction aux Gender Studies : Manuel des études sur le genre, L. Bereni, S. Chauvin, A. Jaunait et A. Revillard (2008), chapitre 1, p. 26.
- Picquart 2009.
- (en) Chau, P.âL. et Herring, Jonathan, « Defining, Assigning and Designing Sex », International Journal of Law, Policy and the Family, vol. 16, no 3,â (ISSN 1360-9939, DOI 10.1111/1467-9566.12490&key=10.1093/lawfam/16.3.327, lire en ligne, consultĂ© le )
- Money, J. and Ehrhardt, A. (1972) Man & Woman, Boy & Girl: the Differentiation and Dimorphism of Gender Identity from Conception to Maturity. Baltimore: Johns Hopkins University Press.
- Colapinto, J. (2000) As Nature Made Him: the Boy Who Was Raised As a Girl. New York: Harper Collins.
- Caroline Zuercher, « Un mĂ©decin Ă lâĂ©coute des patients intersexes », sur 24heures.ch, (consultĂ© le )
- Arnaud Alessandrin, « Jean-Yves Tamet (dir.) : Différenciation sexuelle et identité : clinique, art et littérature », sur cairn.info, (consulté le )
- Responsable(s): Kanetee Busiah, Cynthia Kraus, Oliver Sanchez, « Fiche de cours B3.9 Cours à option - Chirurgie pédiatrique (Cours no 27) - B3.9 », sur unil.ch, (consulté le )
- (en) Christopher P. Houk, Ieuan A. Hughes, S. Faisal Ahmed et Peter A. Lee, « Summary of Consensus Statement on Intersex Disorders and Their Management », Pediatrics, vol. 118, no 2,â (ISSN 0031-4005 et 1098-4275, DOI 10.1111/1467-9566.12490&key=10.1542/peds.2006-0737, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Lina Michala, Lih-Mei Liao, Dan Wood et Gerard S. Conway, « Practice changes in childhood surgery for ambiguous genitalia? », Journal of Pediatric Urology, vol. 10, no 5,â , p. 934â939 (ISSN 1873-4898, PMID 24656627, DOI 10.1016/j.jpurol.2014.01.030, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Jungmin Kwon, Straight Korean female fans and their gay fantasies, Iowa City, (ISBN 978-1-60938-622-1, OCLC 1078957458), p. 96.
- (ko) « ìŹê°ììì êčìêł ë„Œ ìČŽì§ìí€êł ìì±ê”Źì§ë„Œ ìŁœìŽëŒêł íìŒë ë¶ííë€ Â», sur sillok.history.go.kr (consultĂ© le ).
- (ko) « íšêČœ ê°ìŹì ì„êłì ë°ëŒ ìì±(ć ©æ§) ìžê° ìì±ê”Źì§ë„Œ ìžì§ êłłì ìŽêČ íë€ Â», sur Annales de la dynastie Joseon (consultĂ© le ).
- (en) Ariane Sohrabi-Shiraz, « Pride flags explained â From traditional Rainbow to Intersex Flag », sur mirror, (consultĂ© le )
- (en) Page « What's the history behind the intersex rights movement? » sur le site de l'ISNA. Page consultée le 16 octobre 2010.
- (en) Page de lâIntersex Awareness Day. Page consultĂ©e le 16 octobre 2010.
- (en-US) « Welcome to OII Europe! - OII Europe », sur OII Europe (consulté le ).
- PremiÚre université d'été des Intersexes et Intergenres d'Europe, à Paris, août 2006.
- « Collectif Intersexes et Allié.e.s », sur Collectif Intersexes et Allié.e.s (consulté le ).
- « OII Francophonie », sur oiifrancophonie.org.
- « « Intersexes : non, la 3Ăšme case de sexe/genre nâest pas notre but » », KOMITID,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « « Intersexe et fier », Mischa nous explique l'intersexuation », TĂTU,â (lire en ligne [vidĂ©o], consultĂ© le )
- « DĂ©claration de MontrĂ©al sur les droits humains des LGBT », paragraphe 1 « Les droits essentiels », « a) La protection contre la violence dâĂtat et la violence privĂ©e ».
- « Les Principes de Jogjakarta sur l'application de la législation internationale des droits humains en matiÚre d'orientation sexuelle et d'identité de genre », version française, sur le site officiel des Principes de Jogjakarta. Page consultée le 3 novembre 2010.
- (en) Farewell Message sur le site de lâIntersex Society of North America, 2008. Page consultĂ©e le 28 octobre 2010.
- (en) Page « Our Mission » sur le site de l'Accord Alliance. Page consultée le 28 octobre 2010.
- « Revue Nouvelles Questions Féministes 2008/1 », (ISSN 0248-4951).
- « DĂ©claration de Malte (Conclusions du 3e Forum International Intersexe) », Collectif Intersexes et AlliĂ©.e.s,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en-US) « Welcome to OII Europe! », sur OII Europe (consulté le ).
- (en-US) « Darlington Statement », Intersex Human Rights Australia,â (lire en ligne)
- « Centre de lutte contre lâoppression des genres », sur desluttesgenres.org (consultĂ© le ).
- « Loi discriminatoire envers les personnes trans et intersexe! », sur pressegauche.org (consulté le )
- Philippe Teisceira-Lessard, « OpĂ©rations: les transsexuels contestent le Code civil », La Presse,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Shuvo Ghosh, MD, FAAP, PĂ©diatre du dĂ©veloppement et du comportement », Hopital de Montreal pour enfants,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Certificat de naissance sans mention du genre : qu'en est-il au pays? », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- « Omettre le sexe sur les actes de naissance: l'ouverture de Québec jugée «insuffisante» », sur La Presse, (consulté le )
- « European Intersex Visibility Works! », sur Intervisibility (consulté le ).
- « INTERSEXUALITà - EncyclopÊdia Universalis », sur www.universalis.fr (consulté le )
- « Lâenfant intersexuĂ© : dysphorie entre le modĂšle mĂ©dical et lâintĂ©rĂȘt supĂ©rieur de lâenfant », sur Revue Intervention (consultĂ© le )
- ThĂ©rĂšse Locoh, « Postface », dans Ătre fille ou garçon, Ined Ăditions, (lire en ligne), p. 259â262
- Elizabeth Reis, Bodies in Doubt: An American History of Intersex, Johns Hopkins University Press, (ISBN 978-0-8018-9738-2, lire en ligne)
- Elsa Dorlin (2008), p. 34-37.
- Judith Butler, « Rendre justice à David: réassignation de sexe et allégories de la transsexualité », dans Défaire le genre, Editions Amsterdam, (ISBN 978-2-35480-099-4).
- (en) Diamond M, Sigmundson HK (1997). Sex reassignment at birth. Long-term review and clinical implications. Archives of Pediatric and Adolescent Medicine. 1997 Mar;151(3):298-304.
- (en) John/Joan, the true story.
- Les opérations sur des nouveau-nés intersexués sont des atteintes à leurs droits humains fondamentaux - rapport officiel [PDF].
- « En Allemagne, un troisiÚme genre bientÎt reconnu à la naissance », FranceTVinfo, 19 aout 2013.
- « La condition des personnes intersexes Ă lâĂ©tranger », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Décision TGI Tours », sur pitcho.fr.
- « Les droits des personnes intersexuĂ©es », Agence des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) « Human rights and intersex people » [PDF], sur rm.coe.int.
- « LâEurope nĂ©glige le droit Ă lâautodĂ©termination et Ă lâintĂ©gritĂ© physique des personnes intersexes », Commissaire aux droits de l'homme,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Défenseur des droits, « Avis 17-04 du 20 février 2017 relatif au respe⊠Catalogue en ligne », sur juridique.defenseurdesdroits.fr (consulté le ).
- « Variations du développement sexuel : lever un tabou, lutter contre la stigmatisation et les exclusions », sur senat.fr (consulté le ).
- « « Dâabord, ne pas nuire » : il faut garantir les droits des enfants nĂ©s intersexuĂ©s », sur amnesty.org (consultĂ© le ).
- « D'abord, ne plus nuire » [PDF], sur amnesty.org.
- (en) « âI Want to Be Like Nature Made Meâ | Medically Unnecessary Surgeries on Intersex Children in the US », Human Rights Watch,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « APCE - RĂ©solution 2191 (2017) - Promouvoir les droits humains et Ă©liminer les discriminations Ă lâĂ©gard des personnes intersexes », sur assembly.coe.int (consultĂ© le ).
- « La CEDH déboute Mö, premiÚre personne intersexe à porter plainte pour mutilations médicales », sur BFMTV (consulté le )
- « La CEDH déboute Mö, intersexe qui portait plainte pour mutilations », sur www.20minutes.fr (consulté le )
- « « Intersexes : non, la 3Ăšme case de sexe/genre nâest pas notre but » », KOMITID,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Patricia Huon, « En Afrique du Sud, un pas vers la reconnaissance de lâintersexuation », sur LibĂ©ration (consultĂ© le )
- Le "troisiĂšme sexe" dans le droit allemand
- « La justice allemande demande lâinscription dâun « troisiĂšme sexe » sur les registres de naissance », sur Le Monde, (consultĂ© le ).
- Johanna Luyssen, « L'Allemagne, premier pays d'Europe à reconnaßtre un troisiÚme sexe ? », sur Libération, (consulté le ).
- SĂ©bastien Seibt, « "Le troisiĂšme sexe" en passe d'ĂȘtre reconnu en Allemagne », sur France 24, (consultĂ© le ).
- « LâAllemagne pourrait ĂȘtre le premier pays europĂ©en Ă reconnaĂźtre lâexistence dâun « troisiĂšme sexe » », sur 20 Minutes, (consultĂ© le ).
- « LâAllemagne en passe de reconnaĂźtre le « troisiĂšme sexe », une premiĂšre en Europe », sur Le Parisien, (consultĂ© le ).
- « LâAllemagne en passe de reconnaĂźtre le "troisiĂšme sexe" : une premiĂšre en Europe », sur Sud-Ouest, (consultĂ© le ).
- JĂŒrgen Oeder, « PremiĂšre en Europe: l'Allemagne en passe de reconnaĂźtre le "troisiĂšme sexe" », sur La voix du Nord, (consultĂ© le ).
- « Allemagne : un "troisiÚme sexe" obligatoirement légalisé avant fin 2018 », sur LCI (consulté le ).
- « Allemagne : bientÎt un "troisiÚme sexe" ? », sur Arte, (consulté le ).
- « L'Allemagne en passe de devenir le premier pays européen à reconnaßtre un troisiÚme sexe », sur France TV Info, (consulté le ).
- Son combat est retracé dans le documentaire Le procÚs d'un corps, réalisé en 2020 par Doris Buttignol et diffusé sur France 3
- GaĂ«lle Dupont, « « Ni homme ni femme », la question du sexe neutre pour lâĂ©tat civil devant la Cour de cassation », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Laurence Neuer, « La Cour de cassation refuse la mention "sexe neutre" Ă l'Ă©tat civil », Le Point,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « La Cour de cassation refuse la mention «sexe neutre» pour un intersexe », LibĂ©ration.fr,â (lire en ligne)
- « "Sexe neutre" sur lâĂ©tat civil : un Tourangeau dĂ©boutĂ© par la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme », sur ici, par France Bleu et France 3, (consultĂ© le )
- Richard Duclos, « Le SĂ©nat veut lever le tabou des enfants intersexes », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Plan de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT », sur gouvernement.fr.
- Benjamin Moron-Puech, « Le droit des personnes intersexuĂ©es. Chantiers Ă venir1 », Revue des droits de lâhomme, no 11,â (ISSN 2264-119X, DOI 10.4000/revdh.2815, lire en ligne, consultĂ© le )
- Maelle Le Corre, « Enfants intersexes: L'Onu rappelle Ă l'ordre la France pour la troisiĂšme fois concernant les mutilations gĂ©nitales - Yagg », Yagg,â (lire en ligne)
- « Agir contre les maltraitances dans le systÚme de santé : une nécessité pour respecter les droits fondamentaux », sur cncdh.fr (consulté le )
- « RĂ©vision de la loi de bioĂ©thique : quelles options pour demain ? », sur Conseil d'Ătat (consultĂ© le )
- OphĂ©lie Manya, « BioĂ©thique : LâAssemblĂ©e refuse dâinterdire les mutilations des enfants intersexe », sur Elle, (consultĂ© le )
- AgnĂšs Leclair, « ColĂšre et regrets sur la loi de bioĂ©thique », Le Figaro,â , p.6 (lire en ligne)
- Alix Coutures, « à l'Assemblée, l'amendement visant à mieux protéger les enfants intersexes supprimé », sur Le Huffington Post, (consulté le )
- ElĂ©na Pougin, « Ă l'AssemblĂ©e, un amendement pour protĂ©ger les enfants intersexes », Le Monde,â , p.8 (lire en ligne)
- Florian Bardou, « ArrĂȘt des «mutilations» sur les intersexes : un nouvel amendement LREM ne convainc pas les associations », sur LibĂ©ration, (consultĂ© le )
- Maëlle Le Corre, « Malgré une droite qui renùcle, la loi contre les thérapies de conversion a été adoptée au Sénat », sur Madmoizelle, (consulté le )
- « Enfants intersexes : « A partir du XXe siĂšcle, la mĂ©decine est devenue la police du genre » », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matiÚre de filiation et modifiant le Code civil en matiÚre de droits de la personnalité et d'état civil, LQ 2022, c 22
- Code civil du Québec, RLRQ c CCQ-1991, art 70.1, <https://canlii.ca/t/1b6h#art70.1>, consulté le 2023-01-15
- (en) John Gillis, « Letters from Readers », The Sciences, vol. 33, no 3,â , p. 4â51 (ISSN 0036-861X, DOI 10.1002/j.2326-1951.1993.tb03089.x, lire en ligne, consultĂ© le )
- Fausto-Sterling 2012.
- (en) Melanie Blackless, Anthony Charuvastra, Amanda Derryck et Anne FaustoâSterling, « How sexually dimorphic are we? Review and synthesis », American Journal of Human Biology, vol. 12, no 2,â , p. 152 (ISSN 1520-6300, DOI 10.1002/(sici)1520-6300(200003/04)12:2%3C151::aid-ajhb1%3E3.0.co;2-f, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Carrie L. Hull et Anne FaustoâSterling, « Letter to the Editor », American Journal of Human Biology, vol. 15, no 1,â , p. 112â116 (ISSN 1520-6300, DOI 10.1002/ajhb.10122, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Leonard Sax, « How common is lntersex? A response to Anne FaustoâSterling », Journal of Sex Research, vol. 39, no 3,â , p. 174â178 (ISSN 0022-4499 et 1559-8519, DOI 10.1080/00224490209552139, lire en ligne, consultĂ© le )
- Page « 10 idées fausses sur l'intersexuation », paragraphe 2 : « 1 jeune enfant sur 2 000 est né intersexué (faux - il y en a beaucoup plus) », sur le site de l'Organisation internationale des intersexués. Page consultée le 16 octobre 2010.
- (en) Melanie Blackless, Anthony Charuvastra, Amanda Derryck, Anne Fausto-Sterling, Karl Lauzanne et Ellen Lee, 2000, « How sexually dimorphic are we? Review and synthesis », in American Journal of Human Biology, 12, p. 151-166[PDF] (en ligne sur la page d'Anne Fausto-Sterling, sur le site de l'université Brown). Fichier pdf consulté le 16 octobre 2010.
- « Formes d'intersexuation les plus connues », sur le site officiel d'Orfeo. Page consultée le 4 novembre 2018.
- (en-US) « Intersex babies are perfect just as they are! », UN Free & Equal,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) « How common is intersex? », sur isna.org, Intersex Society of North America (consulté le )
- Per Fausto-Sterling. Per Fausto-Sterling. Donaldson et ses collaborateurs (2006) estiment qu'une naissance sur 2 000 et Marino (2013) en estime une sur 5 000 ; voir Syndrome de Turner.
- (en) Phyllis W. Speiser, Ricardo Azziz, Laurence S. Baskin, Lucia Ghizzoni, Terry W. Hensle, Deborah P. Merke, Heino F. L. Meyer-Bahlburg, Walter L. Miller, Victor M. Montori, Sharon E. Oberfield, Martin Ritzen et Perrin C. White, « Congenital Adrenal Hyperplasia Due to Steroid 21-Hydroxylase Deficiency: An Endocrine Society Clinical Practice Guideline », Endocrine Society, vol. 95, no 9,â , p. 4133â4160 (PMID 20823466, PMCID 2936060, DOI 10.1210/jc.2009-2631) :
« "Nonclassic forms of CAH are more prevalent, occurring in approximately 0.1â0.2% in the general Caucasian population but in up to 1â2% among inbred populations, such as Eastern European (Ashkenazi) Jews" »
- (en) Michael Mosley, « The extraordinary case of the Guevedoces », sur BBC News (version du 23 septembre 2015 sur Internet Archive)
- (en) Julianne Imperato-McGinley, Luis Guerrero, Teofilo Gautier et Ralph Edward Peterson, « Steroid 5alpha-reductase deficiency in man: an inherited form of male pseudohermaphroditism », Science, vol. 186, no 4170,â , p. 1213â1215 (PMID 4432067, DOI 10.1126/science.186.4170.1213)
- Fiche de l'album sur Bedetheque.com. Page consultée le 17 février 2011.
- « BédéthÚque - Déracinés », sur BédéthÚque.
- Page Arte.TV.
- « Regardez le documentaire « Entre deux sexes » sur « LibĂ© » », LibĂ©ration.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Hermaphrodisme
- Journée de la visibilité intersexe
- Droits des personnes intersexes
- Organisation internationale des intersexes
- Perturbateur endocrinien
- Phall-O-MĂštre
- Transidentité
- Associations de soutien aux droits des personnes intersexe
- En France, Collectif intersexe activiste
- En Suisse, InterAction Suisse
- En Europe, OII Europe
Francophone
- AA.VV., « Ă qui appartiennent nos corps ? FĂ©minisme et luttes intersexes », Nouvelles Questions FĂ©ministes, vol. 27, no 1,â , p. 168 (ISSN 0248-4951, lire en ligne, consultĂ© le ).
- L. Bereni, S. Chauvin et al., Introduction aux gender studies : manuel des Ă©tudes sur le genre, Bruxelles, De Boeck, .
- Luc Brisson, Le sexe incertain. Androgynie et hermaphrodisme dans l'Antiquité romaine, Les Belles Lettres, , 172 p. (ISBN 978-2-251-32425-8 et 2-251-32425-9).
- Michel Dorais, Ăloge de la diversitĂ© sexuelle, MontrĂ©al/Ivry, Vlb, , 166 p. (ISBN 978-2-89005-715-9 et 2-89005-715-1).
- Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités : introduction à la théorie féministe, Paris, PUF, coll. « Philosophies », , 153 p..
- Christine Delphy, L'ennemi principal, Paris, Syllepse, .
- Anne Fausto-Sterling, Corps en tous genres : la dualitĂ© des sexes Ă lâĂ©preuve de la science, La DĂ©couverte, , 473 p. (voir l'article Sexing the Body pour plus de dĂ©tails)
- Anne Fausto-Sterling, « Les Cinq Sexes », The Sciences,â , p. 20-25 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
- Anne Fausto-Sterling, « Les Cinq Sexes revisitĂ©s », The Sciences,â , p. 18-23 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
- IGLYO, OII Europe et EPA, Soutenir son enfant intersexe, (lire en ligne [PDF])
- Benjamin Moron-Puech et Dominique Fenouillet (dir.), Les intersexuels et le droit, Mémoire Université - Paris II, (lire en ligne).
- Julien Picquart, Ni homme, ni femme : enquĂȘte sur l'intersexuation, Paris, La Musardine, , 234 p. (ISBN 978-2-84271-389-8 et 2842713893, OCLC 470934137)
Anglophone
- (en) Anne Fausto-Sterling, « How Sexually Dismorphic Are We? Review and Synthesis », American Journal of Human Biology, no 12,â , p. 151-166 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
- (en) Sharon E. Preves, Intersex and Identity : The Contested Self, Rutgers University Press, , 213 p. (ISBN 978-0-8135-3229-5 et 0-8135-3229-9, lire en ligne).
- (en) Joan Roughgarden, Evolution's Rainbow Diversity, Gender, and Sexuality in Nature and People, University of California Press, .
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la santé :
- (en + es) MedlinePlus