Sandra Boehringer

Sandra Boehringer est née en 1972. Elle obtient en 1996 l'agrégation de lettres classiques. Elle est ensuite pensionnaire de la Fondation Thiers et soutient en 2003 une thèse d'histoire à l'École des hautes études en sciences sociales, sous la direction de Luc Brisson, sur l’homosexualité féminine dans l’Antiquité[1].

Elle est maîtresse de conférences d'histoire grecque à l’Université de Strasbourg[1].

En 1999, Sandra Boehringer consacre un premier ouvrage à Dika, élève de la poétesse Sappho[2]. Sa thèse est publiée en 2007 sous le titre L’homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine. Cet ouvrage est publié aux éditions Les Belles Lettres, malgré le désaccord affirmé par son président, Michel Desgranges, qui refuse les études de genre[3].

Ce livre est la première synthèse sur les relations amoureuses et sexuelles entre les femmes dans l'Antiquité[4] - [5] - [6]. Pour Claudine Leduc, « Somme sans faille et synthèse brillante, cet ouvrage fera date. »[7]. Sandra Boehringer y assume l'usage du mot anachronique « homosexualité », démontrant la fécondité heuristique de l'anachronisme, qui permet de dévoiler les logiques différentes des autres sociétés, ici la société antique[8].

Publiant de nombreux articles, elle rédige et dirige des travaux consacrés à l'histoire du genre, qui permettent d'intégrer ce domaine en plein essor dans l'historiographie de l'Antiquité en général[9] - [10]. Elle participe également à une histoire des sexualités, dont la parution montre l'importance que prend ce thème dans les études historiques[11]. Selon Robert Nye, elle y « rappelle que les relations sexuelles dans l’Antiquité sont « avant la sexualité », une époque où l’homo et l’hétérosexualité ne sont pas encore des catégories constitutives »[12].