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Nathalie Heinich

Nathalie Heinich, née le dans le 6e arrondissement de Marseille, est une sociologue française. Elle est spécialiste de l'art, notamment de l'art contemporain.

Nathalie Heinich
Nathalie Heinich en 2019.
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Biographie

Fille d'un journaliste, Nathalie Heinich fait ses classes au lycĂ©e PĂ©rier de Marseille[1]. Titulaire d'une maĂźtrise en philosophie de la facultĂ© des lettres d'Aix-en-Provence[1] et d'un doctorat en sociologie de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales (EHESS) aprĂšs avoir soutenu une thĂšse[2] en 1981, sous la direction de Pierre Bourdieu[3] - [4], et d'une habilitation Ă  diriger des recherches (1994), Nathalie Heinich est directrice de recherche au CNRS, au sein du Centre de recherche sur les arts et le langage (CRAL) de l'EHESS[5].

Son axe de recherche principal porte sur la sociologie de l'art[6], en particulier l'histoire du statut d'artiste (arts plastiques, littérature, cinéma) et l'art contemporain. Elle a également développé des travaux sur les crises d'identité, notamment l'identité féminine. Une troisiÚme ligne de recherche porte sur l'histoire et l'épistémologie des sciences sociales. Enfin, ses derniÚres publications s'orientent vers une sociologie des valeurs.

Initialement formée à la sociologie de Pierre Bourdieu, elle s'en est éloignée et a pris appui par la suite sur la sociologie historique de Norbert Elias[4], tout en fréquentant pendant quelque temps le séminaire de Bruno Latour[4] et en s'associant aux chercheurs du groupe de sociologie politique et morale (GSPM) créé par Luc Boltanski[4]. Ses travaux récents s'inscrivent davantage dans la perspective d'une sociologie compréhensive et descriptive[7], et relÚvent moins, selon son expression, d'une sociologie « de » l'art que d'une sociologie « à partir de » l'art[8].

Elle a travaillĂ© en collaboration avec des psychanalystes (MĂšres-filles, une relation Ă  trois, 2002, avec Caroline Eliacheff), des juristes (L'Art en conflit. L'Ɠuvre de l'esprit entre droit et sociologie, 2002, avec Bernard Edelman) et des philosophes (Art, crĂ©ation, fiction, entre sociologie et philosophie, 2004, avec Jean-Marie Schaeffer).

Cofondatrice de la revue Sociologie de l'art en 1992[9], Nathalie Heinich a Ă©tĂ© membre du jury de l'agrĂ©gation de sciences Ă©conomiques et sociales, sans ĂȘtre elle-mĂȘme agrĂ©gĂ©e. Elle a occupĂ© plusieurs chaires d'enseignement dans des universitĂ©s Ă©trangĂšres: la chaire de sociologie de l'art de la fondation Boekman Ă  l'universitĂ© d'Amsterdam [10] ; la chaire Jacques Leclercq de l'universitĂ© de Louvain-la-neuve[11] ; la chaire de culture et littĂ©rature française de l'Ă©cole polytechnique de Zurich[12] ; la chaire du Centre des sciences historiques de la culture de l'universitĂ© de Lausanne[13].

Elle a publié plusieurs textes autobiographiques : dans son livre Maisons perdues (2013), elle retrace une forme d'autobiographie par les maisons[14] et a donné dans La Croix une interview centrée sur sa maison de campagne du Chambon-sur-Lignon[15], village sur l'histoire duquel elle s'est penchée dans un topoguide[16] et un essai d'histoire régionale[17]. Elle tente depuis de valoriser cet espace en organisant des événements sur cette ville[18].

Principaux thĂšmes de recherche

Statut d'artiste

Nathalie Heinich a Ă©tudiĂ© l'histoire du statut d'artiste en peinture et en sculpture depuis la Renaissance, avec le basculement du rĂ©gime artisanal au rĂ©gime professionnel (Du peintre Ă  l'artiste. Artisans et acadĂ©miciens Ă  l'Ăąge classique, 1993[19]) puis du rĂ©gime professionnel au rĂ©gime vocationnel (L’Élite artiste. Excellence et singularitĂ© en rĂ©gime dĂ©mocratique, 2005[20]). Elle a Ă©galement consacrĂ© un livre au nouveau statut des artistes interprĂštes et, plus gĂ©nĂ©ralement, des cĂ©lĂ©britĂ©s, Ă  partir du dĂ©veloppement des techniques de reproduction de l'image Ă  la fin du XIXe siĂšcle et dans le courant du XXe siĂšcle (De la visibilitĂ©. Excellence et singularitĂ© en rĂ©gime mĂ©diatique, 2012)[4].

En s'intĂ©ressant non seulement aux conditions matĂ©rielles et juridiques d'exercice du mĂ©tier, mais aussi aux reprĂ©sentations de l'identitĂ© d'artiste, elle a mis en Ă©vidence l'importante de la valeur de singularitĂ© dans le monde de l'art, et les conditions de son fonctionnement, avec la mise en place Ă  partir de l'Ă©poque romantique d'un « rĂ©gime de singularitĂ© », opposĂ© au « rĂ©gime de communautĂ© ». Les voies de grandissement de l'artiste en tant que « grand singulier » font l'objet de son premier livre, La Gloire de Van Gogh. Essai d'anthropologie de l'admiration (1991), de Être Ă©crivain. CrĂ©ation et identitĂ© (2000), et de L'Épreuve de la grandeur. Prix littĂ©raires et reconnaissance (1999). Elle souhaite montrer dans ces deux derniers livres comment l’identitĂ© repose sur un modĂšle ternaire oĂč les « Ă©carts de grandeur » entre l’auto-perception (la maniĂšre dont le sujet se perçoit), la dĂ©signation (la maniĂšre dont le sujet est qualifiĂ© par autrui) peuvent ĂȘtre attĂ©nuĂ©s par la prĂ©sentation (la maniĂšre dont le sujet se prĂ©sente Ă  autrui). Ces Ă©carts — qu’ils soient provoquĂ©s par une auto-perception plus Ă©levĂ©e que la dĂ©signation (cas de Mozart ou de Van Gogh) ou, au contraire, par une dĂ©signation supĂ©rieure Ă  l’estime qu’a l’artiste de lui-mĂȘme (cas de Jean CarriĂšre) — conduisent Ă  des crises identitaires. Une telle approche, relevant de la sociologie comprĂ©hensive, rompt avec le courant de la sociologie dĂ©terministe : d'oĂč le propos de la sociologue GisĂšle Sapiro (directrice de recherche au CNRS) qui regrette le « subjectivisme phĂ©nomĂ©nologique qui ne saisit cette activitĂ© qu’en termes d’identitĂ© »[21].

Reconnaissance

À partir d’objets tels que les prix littĂ©raires ou les prix scientifiques, elle a orientĂ© son modĂšle vers la problĂ©matique de la reconnaissance, en s'inspirant notamment des travaux de Axel Honneth et de Tzvetan Todorov. Elle a ainsi mis en place une comparaison des usages de la cĂ©lĂ©bration en arts et en sciences, et de leurs effets sur les bĂ©nĂ©ficiaires d'une reconnaissance institutionnelle.

Elle montre notamment que la « montĂ©e en gĂ©nĂ©ralitĂ© », travaillĂ©e par les sociologues français Luc Boltanski et Laurent ThĂ©venot, n'est pas la seule façon d'acquĂ©rir de la grandeur, celle-ci pouvant aussi s'obtenir — Ă  certaines conditions — par une « montĂ©e en singularitĂ© », qu'exemplifient remarquablement les carriĂšres d'Ă©crivains et d'artistes Ă  partir de l'Ă©poque romantique et, encore aujourd'hui, avec l'art contemporain[22].

Art contemporain

L'art contemporain a constituĂ© pour Nathalie Heinich une ligne de recherche Ă©talĂ©e sur une vingtaine d'annĂ©es, depuis Le Triple Jeu de l'art contemporain. Sociologie des arts plastiques (1998) et L'Art contemporain exposĂ© aux rejets. Études de cas (1998) jusqu'au Paradigme de l'art contemporain. Structures d'une rĂ©volution artistique (2014), en passant par Pour en finir avec la querelle de l'art contemporain (2000) et Guerres culturelles et art contemporain. Une comparaison franco-amĂ©ricaine (2010).

S'appuyant sur des enquĂȘtes de terrain menĂ©es en France et aux États-Unis, elle a proposĂ© une description de son fonctionnement, articulĂ© entre transgressions des frontiĂšres opĂ©rĂ©es par les Ɠuvres, rĂ©actions des publics rĂ©fractaires et intĂ©grations de ces propositions par les intermĂ©diaires spĂ©cialisĂ©s. Le sociologue Jean-Louis Fabiani Ă©crit Ă  ce sujet :

« Toujours moins d'Ɠuvre susciterait toujours plus de texte [de commentaires]. Le jeu de l'art contemporain se trouve ainsi rĂ©duit Ă  un seul type de coup (surenchĂšre de la transgression pour l'artiste, surchauffe hermĂ©neutique pour le critique). Si la tĂąche du sociologue se limite Ă  la description de ce jeu, comme semble le suggĂ©rer Nathalie Heinich, on risque fort d'en avoir trĂšs vite Ă©puisĂ© les charmes (toujours moins d'un cĂŽtĂ©, toujours plus de l'autre, etc., etc., etc.) »

— Jean-Louis Fabiani, AprĂšs la culture lĂ©gitime : objets, publics, autoritĂ©s[23].

En qualifiant l'art contemporain non pas de pĂ©riode ou mĂȘme de genre de l'art, mais de paradigme, au sens donnĂ© Ă  ce concept par l'Ă©pistĂ©mologue Thomas Kuhn, elle souhaite montrer comment le « paradigme contemporain », l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de cet art, son caractĂšre transgressif, s'oppose non pas tant au « paradigme classique » qu'au « paradigme moderne », chacun des trois Ă©tant dĂ©fini par des critĂšres et des attentes bien prĂ©cises ; et comment la rĂ©volution artistique que reprĂ©sente ce nouveau paradigme modifie non seulement les Ɠuvres mais aussi leur rĂ©ception, le rĂŽle des intermĂ©diaires et des institutions, leur Ă©conomie, leur conservation et leur restauration, leur reproduction, et plus gĂ©nĂ©ralement tout le fonctionnement du monde de l'art[24] - [25]. Dans une atmosphĂšre de « guerre culturelle » entre les partisans et les adversaires de l'art contemporain, le travail de Nathalie Heinich, dans la mesure oĂč il rompt avec les commentaires produits par les intermĂ©diaires du monde de l'art, a Ă©tĂ© utilisĂ© comme rĂ©fĂ©rence thĂ©orique par certains dĂ©nonciateurs de l'art contemporain, tels que Jean-Gabriel Fredet[26], tandis que d'autres le soutiennent[27].

Nathalie Heinich s'est érigée à plusieurs reprises, dans des entretiens et des conférences, contre les interprétations militantes de ses travaux, alors qu'elle entend s'en tenir à une analyse descriptive et neutre, exempte de toute critique ou défense de l'art contemporain, conformément aux rÚgles déontologiques de la recherche en sciences sociales.

« Cette focalisation [de la sociologie] sur ce qui est extĂ©rieur Ă  l'Ɠuvre d'art va Ă  l'encontre des valeurs esthĂ©tiques, lesquelles sont spontanĂ©ment considĂ©rĂ©es comme intrinsĂšques Ă  l'objet crĂ©Ă©. Ce qui fait la valeur d'une Ɠuvre, pour un esthĂšte, ce sont ses caractĂ©ristiques intrinsĂšques, qu'elles soient matĂ©rielles ou spirituelles, purement formelles ou exprimant des significations plus gĂ©nĂ©rale ; ce qui fait sa valeur, pour un sociologue, c'est la valorisation qui lui est accordĂ©e par les acteurs, produite par l'ensemble des opĂ©rations d'accrĂ©ditation esthĂ©tique. On comprend dans ces conditions que le projet sociologique, mĂȘme s'il se veut purement descriptif, produit forcĂ©ment des effets critiques : il aura toutes chances d'ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme une mise en cause de l’authenticitĂ© des valeurs artistiques. »[28]

Mais pour d'autres, cette rĂ©fĂ©rence Ă  la « neutralitĂ© » n'est qu'une rhĂ©torique visant Ă  maquiller en description une opinion de type radical, mĂȘme lorsqu'il s'agit de mettre en Ă©vidence les Ă©ventuels effets pervers de ce que Bourdieu a qualifiĂ© « d'institutionnalisation de l'anomie ». La sociologue Rose-Marie Lagrave considĂšre ainsi que « la "neutralitĂ© axiologique" fait figure d'argument d'autoritĂ© pour se porter en juge suprĂȘme de la "bonne" recherche. Mais lorsqu'on regarde les positions et prises de positions de N. Heinich, il apparaĂźt qu'elle ne cesse de jouer sur la frontiĂšre entre recherche et politique », tout particuliĂšrement dans Tract oĂč elle constate un important « dĂ©bordement de haine »[29].

La juriste et militante de la Ligue des droits de l'Homme AgnÚs Tricoire considÚre donc non pas comme neutre et objective la construction théorique de Nathalie Heinich, mais comme subjective et engagée :

« On pourrait attendre de la sociologie une certaine neutralitĂ© ou, tout du moins, une recension honnĂȘte des faits. Or, pour ce qui concerne les ouvrages sur l'art contemporain de Nathalie Heinich [
], tel n'est pas le cas, puisque tantĂŽt elle encourage explicitement les poursuites pĂ©nales, tantĂŽt elle dissimule que les artistes ont fait valoir leurs droits avec succĂšs devant les tribunaux. Ainsi, dans Le Triple Jeu de l'art contemporain, sous couvert de prĂ©senter objectivement ses analyses sociologiques, position qu'elle finit heureusement par abandonner Ă  la fin du livre en assumant sa subjectivitĂ©, Nathalie Heinich valide systĂ©matiquement les points de vue moraux et rĂ©probateurs sur les Ɠuvres, et porte de graves accusations contre l'institution artistique[30] »

.

Nathalie Heinich récuse pourtant la tendance à rabattre les travaux de recherche sur des positions politiques[31], tendance qui témoigne selon elle d'une ignorance ou d'une incompréhension de la visée de production de connaissances propre au domaine scientifique, ou, en d'autres termes, d'un refus de l'autonomie de la recherche[32]. Mais pour d'autres, ce positionnement idéologique « neutre » constitue plutÎt un déni caractéristique de toute pensée réactionnaire. Les thÚses de Nathalie Heinich ont été influentes chez les dénonciateurs de l'art contemporain, notamment Aude de Kerros[33].

Artification

L'extension de ses travaux sur le statut d'artiste au statut des auteurs littĂ©raires (voir L’Épreuve de la grandeur et Être Ă©crivain), des auteurs de cinĂ©ma (auxquels elle a consacrĂ© plusieurs articles) et des commissaires d'exposition (voir Harald Szeemann. Un cas singulier, 1995, ainsi que L'Art en conflits, 2002) l'a Ă©galement amenĂ©e Ă  Ă©laborer, dans un sĂ©minaire codirigĂ© avec Roberta Shapiro, le concept d'« artification ». Il dĂ©signe l'ensemble des processus par lesquels une activitĂ© en vient Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ©e et traitĂ©e comme de l'art, et ses praticiens comme des artistes : cas notamment de la peinture et de la sculpture lors du mouvement acadĂ©mique Ă  l'Ăąge classique, ainsi que, plus tard, de la photographie, du cinĂ©ma, de l'art brut (entre autres) et, aujourd'hui, du street art ou, potentiellement, du commissariat d'exposition.

Ce travail a donnĂ© lieu Ă  un ouvrage collectif, De l'artification. EnquĂȘtes sur le passage Ă  l'art (2012, avec Roberta Shapiro)[34], et a servi de rĂ©fĂ©rence Ă  plusieurs ouvrages collectifs ou colloques.

Sociologie de l'identité : l'identité féminine

Dans un deuxiĂšme axe de recherche, Nathalie Heinich s'est appuyĂ©e sur la fiction littĂ©raire et cinĂ©matographique pour Ă©laborer un modĂšle anthropologique de l'identitĂ© fĂ©minine dans l'imaginaire occidental, en particulier dans États de femme. L'identitĂ© fĂ©minine dans la fiction occidentale (1996), oĂč elle met en Ă©vidence la systĂ©maticitĂ© des structures identitaires traditionnellement permises aux femmes Ă  partir du triple critĂšre de la dĂ©pendance Ă©conomique, de la disponibilitĂ© sexuelle et du degrĂ© de lĂ©gitimitĂ© de leur articulation. Elle y propose Ă©galement une thĂ©orisation de ce que serait la version proprement fĂ©minine du « complexe d'ƒdipe », sous le nom de « complexe de la seconde ».

Dans Les Ambivalences de l'émancipation féminine (2003), elle précise certains aspects de ce modÚle et l'articule avec une problématique plus directement féministe. Elle a appliqué cette approche identitaire et cette méthodologie aux rapports entre mÚres et filles, dans MÚres-filles, une relation à trois (2002), publié avec la psychanalyste Caroline Eliacheff.

Elle s'est par ailleurs Ă©rigĂ©e contre une tendance Ă  l'invisibilisation des apports thĂ©oriques des femmes-chercheurs dans le monde acadĂ©mique, constitutive selon elle d'une « forme spĂ©cifiquement acadĂ©mique de plafond de verre » pratiquĂ©e par les chercheurs eux-mĂȘmes[35] - [36].

Problématique des valeurs

Avec La Fabrique du patrimoine (2009)[37] et De la visibilitĂ© (2012)[4], Nathalie Heinich rĂ©oriente ses analyses en direction de la question des valeurs, de leur statut ontologique et des conditions pragmatiques de leur usage par les acteurs, en plaidant pour une prise au sĂ©rieux de cette problĂ©matique peu ou mal travaillĂ©e par la sociologie[38]. Son livre Des valeurs. Une approche sociologique, publiĂ© en 2017 et rĂ©cipiendaire du prix PĂ©trarque France-Culture/Le Monde, propose une synthĂšse de la problĂ©matique des valeurs envisagĂ©e sous l’angle d’une sociologie pragmatique, empirique, comprĂ©hensive et neutre. Elle y analyse notamment le statut des jugements de valeur Ă  partir de plusieurs enquĂȘtes de terrain menĂ©es dans diffĂ©rents domaines ; elle met en Ă©vidence les diffĂ©rents sens du mot « valeur », en incitant Ă  faire sortir l’analyse d’un cadre Ă©troitement Ă©conomiste ; et elle propose une « grammaire axiologique » permettant de dĂ©crire systĂ©matiquement les Ă©noncĂ©s normatifs, en montrant comment ils relĂšvent d’un rĂ©pertoire commun relativement structurĂ©. Elle termine par une analyse critique de la façon dont la question des valeurs a Ă©tĂ© abordĂ©e par les diffĂ©rentes disciplines qui s’y sont intĂ©ressĂ©es – Ă©conomie, philosophie, esthĂ©tique, sociologie


ÉpistĂ©mologie des sciences sociales

Outre un certain nombre d'articles consacrĂ©s Ă  des questions d'histoire, de statut et de mĂ©thodologie de la sociologie, Nathalie Heinich a publiĂ© des ouvrages sur le sociologue Norbert Elias (La Sociologie de Norbert Elias, 1997 ; Dans la pensĂ©e de Norbert Elias, 2015), sur la sociologie de l'art en tant que discipline (La Sociologie de l'art, 2001)[6], sur la sociologie de Pierre Bourdieu (Pourquoi Bourdieu, 2007), sur les erreurs de raisonnement en sociologie (Le BĂȘtisier du sociologue, 2009), ainsi qu'une rĂ©flexion sur son propre parcours Ă  travers ses diffĂ©rents thĂšmes de recherche (La Sociologie Ă  l'Ă©preuve de l'art, 2006 et 2015[7]). Son essai sur Bourdieu, relevant Ă  la fois de l'analyse Ă©pistĂ©mologique, de la sociologie de la rĂ©ception et de l'autobiographie, a Ă©tĂ© trĂšs dĂ©criĂ© par les partisans de ce dernier.

Avec Ce que l'art fait Ă  la sociologie (1998), elle livre sa propre conception d'une sociologie enrichie par la prise en compte non rĂ©ductrice et non critique des reprĂ©sentations des acteurs, comme y incite le travail sur l'art, en considĂ©rant les valeurs de singularitĂ© et d'individualitĂ© non plus comme des illusions Ă  dĂ©noncer mais comme des reprĂ©sentations cohĂ©rentes Ă  analyser, en s'appuyant sur l'enquĂȘte empirique et en adoptant une perspective comprĂ©hensive, descriptive et neutre. Le relativisme des sciences sociales se trouve ainsi limitĂ© Ă  sa seule dimension descriptive, Ă  l'encontre de toute tentation normative pour critiquer ou Ă©dicter des normes ; et la neutralitĂ© devient non plus un retrait face aux engagements dans le monde social, mais une façon diffĂ©rente d'y intervenir, grĂące Ă  la mise en Ă©vidence des arriĂšre-plans qui donnent leur cohĂ©rence aux diffĂ©rentes positions adoptĂ©es par les acteurs.

En 2017, les sociologues Luc Boltanski et Arnaud Esquerre ont dĂ©noncĂ© dans un communiquĂ© au Monde ce qu'ils considĂšrent comme des manquements dĂ©ontologiques de Nathalie Heinich relativement Ă  ses allusions critiques Ă  leur ouvrage Enrichissement[39] sans que celui-ci soit clairement citĂ© : « Faut-il rappeler que les textes extraits d'un ouvrage publiĂ© rĂ©cemment sous les noms d'auteurs qui, avec leur Ă©diteur, en assument la responsabilitĂ©, ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme le seraient des textes tombĂ©s dans le domaine public [
] L'utilisation que Mme Heinich fait de quelques fragments arrachĂ©s Ă  un livre de 660 pages nous est prĂ©judiciable. [
] elle accompagne les citations de longs commentaires [
] que l'on peut qualifier au bas mot de pamphlĂ©taires [
] La maniĂšre de procĂ©der de Mme Heinich, mĂȘlant allusions, contre-vĂ©ritĂ©s et anathĂšmes n'est en rien compatible avec l'Ă©thique de la discussion dont elle se rĂ©clame [
] nous voulons marquer notre consternation face Ă  des procĂ©dĂ©s qui relĂšvent de la stratĂ©gie du soupçon, et que nous condamnons »[40].

Elle leur a répondu le 22 décembre 2017 sur le site Lesinfluences.fr[41] en expliquant qu'elle avait évité dans l'article concerné de citer des noms propres pour éviter une réduction ad hominem qui aurait risqué d'occulter le débat de fond : en remarquant que ses contradicteurs n'ont justement pas répondu sur le fond de sa critique, à savoir la construction de causalités imputant les intentions malveillantes à des entités abstraites, tel « le capitalisme » ; et en soulignant la contradiction qu'il y a à invoquer « l'éthique de la discussion » alors que ses contradicteurs se sont permis dans leur livre de lui emprunter, sans la citer, plusieurs de ses apports conceptuels.

Controverses

Ses positions polĂ©miques sont parfois reprochĂ©es Ă  Nathalie Heinich, de mĂȘme que d'opter pour « le pire des postures mandarinales pour autoriser ce qui peut ou ne peut pas ĂȘtre dit »[42], ou tout du moins une forme de condescendance :

« En rĂ©action Ă  une rĂ©cente critique de Pourquoi Bourdieu ? dans laquelle Alain Quemin signalait que “le reproche fait Ă  Pierre Bourdieu de ne pas s’ĂȘtre engagĂ© contre la guerre d’AlgĂ©rie [Ă©tait] formulĂ© de façon assez fĂ©roce”, Nathalie Heinich rĂ©pondait, visiblement agacĂ©e, sur un ton plutĂŽt direct : “OĂč as-tu bien pu lire que je reprocherais Ă  Bourdieu son non-engagement en AlgĂ©rie ? J’ai simplement soulignĂ© en quoi cela avait influencĂ©, comme pour Sartre, son engagement Ă  la fois tardif et radical.” Rien, en effet, dans ces lignes d’Heinich, ne condamne Bourdieu. Au contraire, on y trouve toute la condescendante bienveillance de ceux qui, fĂ»t-ce rĂ©trospectivement, ont compris les enjeux et actes manquĂ©s de leurs congĂ©nĂšres. »

— Denis Saint-Amand[43]

Dans la revue de sciences sociales Lectures, le politiste Philippe Corcuff prĂ©sente ce qu'il estime ĂȘtre des « failles quant Ă  la rigueur intellectuelle » de l'ouvrage de Nathalie Heinich Des valeurs. Une approche sociologique (2017). Trois exemples sont dĂ©taillĂ©s quant au traitement, selon lui, des rapports entre jugements de fait et jugements de valeur dans les sciences sociales : 1) un rĂ©ductionnisme dans la problĂ©matisation de « la neutralitĂ© axiologique » par le sociologue Max Weber, s'exprimant notamment par l'omission prĂ©judiciable d'un passage dans une citation ; 2) une dĂ©formation de l'analyse Ă©pistĂ©mologique des rapports entre distanciation et engagement chez le sociologue Norbert Elias, Ă  travers des citations tronquĂ©es ; et 3) un contresens quant Ă  une citation du philosophe Hilary Putnam[44]. Le sociologue Roland Pfefferkorn considĂšre quant Ă  lui « que ce qu’oublie surtout Heinich, aprĂšs Aron et Freund, c’est que la Wertfreiheit que dĂ©fendait Weber n’a rien Ă  voir avec une prĂ©tendue neutralitĂ© opposĂ©e Ă  un engagement considĂ©rĂ© comme problĂ©matique, bien au contraire »[45].

Sur l'islamisme

Sur la question de l'islamisme, elle a signé une pétition dénonçant la montée de l'islamisme[46] et a considéré que le burkini encourageait indirectement le djihadisme :

« L’affichage de comportements manifestant l'adhĂ©sion Ă  une conception fondamentaliste de l'islam, tel que le port du burkini, ne relĂšve pas de l'exercice d'une religion (va-t-on Ă  la plage pour prier ?) : il relĂšve de l'expression d'une opinion, et d'une opinion dĂ©lictueuse, puisqu’il s'agit d'une incitation Ă  la discrimination sexiste, qui en outre banalise et normalise l'idĂ©ologie au nom de laquelle on nous fait la guerre[47]. »

Ce Ă  quoi Michel Wieviorka a rĂ©pondu : « Le sociologue qui s’exprime sur le burkini [
] devrait s’appuyer sur des recherches portant directement sur ce phĂ©nomĂšne [
] Je suis Ă  dire vrai stupĂ©fait de constater que Nathalie Heinich distord mon analyse de ce qui se passe en France [
] »[48].

Sur le militantisme et l'« islamo-gauchisme » dans l'université française

Nathalie Heinich dĂ©fend la thĂšse d'une « contamination de la recherche par le militantisme », notamment dans un numĂ©ro de la collection « Tracts » de Gallimard ou dans diverses tribunes[49] - [50] - [51]. Alain Lipietz retourne l'accusation en lui demandant rhĂ©toriquement : « Mme Heinich, vous ne militez pas, dans tous les mĂ©dias, pour ce que vous Ă©crivez et enseignez ? »[52]. Nathalie Heinich lui a rĂ©pondu par un droit de rĂ©ponse sur le site AOC[53]. Le terme « militant » permettrait, selon certains, Ă  Nathalie Heinich de disqualifier les travaux de recherche sur les questions dĂ©coloniales, de genre, de race ou encore d’intersectionnalitĂ©, qu'elle considĂšre complices d’un « terreau » qui conduit au terrorisme[42]. Elle est membre de l'Observatoire du dĂ©colonialisme, un collectif dĂ©crit comme un « mĂ©dia d'opinion » anti-dĂ©colonial par ArrĂȘt sur images[54].

Selon Arnaud Saint-Martin et Antoine Hardy dans AOC, Nathalie Heinich n'apporte en fait aucun dĂ©but de preuve de l'existence de ce prĂ©tendu « islamo-gauchisme » Ă  l'universitĂ©, si l'on Ă©carte des chiffres « bidouillĂ©s », calculĂ©s « Ă  rebours de la mĂ©thode scientifique »[42] - [55]. Ils notent aussi qu'avec cet accent mis sur une « menace dĂ©crite comme d’autant plus immense et terrifiante qu’elle n’est jamais clairement dĂ©finie ni prouvĂ©e », sa mĂ©thode d'Ă©criture privilĂ©gie « l’opacitĂ©, le flou et la variation des Ă©noncĂ©s » avec la consĂ©quence que « quelque chose d’insaisissable, et de voulu comme tel, paralyse la critique »[42].

Sur le PACS, le mariage pour tous et l'homophobie

Elle fut, par ailleurs, une opposante au pacte civil de solidaritĂ© (PACS)[56], dans une pĂ©tition publiĂ©e dans Le Monde, intitulĂ©e « Ne laissons pas la critique du PACS Ă  la droite »[57], qui plaidait pour une extension des droits des concubins aux homosexuels de façon Ă  garantir leurs droits sans crĂ©er des problĂšmes potentiellement insolubles en matiĂšre de filiation, et sans risquer d'exposer la sexualitĂ© des individus au regard de l'État et des lois.

Lors du dĂ©bat sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels en France, elle signe aux cĂŽtĂ©s de 54 autres femmes une tribune contre le projet de loi, en affirmant par la mĂȘme occasion son opposition Ă  la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e pour les couples de femmes et Ă  la gestation pour autrui. Cette lettre est envoyĂ©e aux sĂ©nateurs[58]. Elle a Ă©galement contribuĂ© au dossier « Les enfants du mariage homosexuel » de la revue Le DĂ©bat[59] avec un article intitulĂ© « L'extension du domaine de l'Ă©galitĂ© » oĂč elle conclut au terme d'une analyse de la notion de « droit » et d'« Ă©galitĂ© » : « Revendiquer la prise en compte d’une particularitĂ© individuelle, telle que la pratique sexuelle, dans l’allocation des droits civiques et civils constitue une perversion de l’idĂ©al rĂ©publicain [
]. Assimiler un dĂ©sir Ă  un droit [
] relĂšve d’un mode de fonctionnement psychique qui ne connaĂźt d’autre modalitĂ© de transaction avec le rĂ©el que le fantasme infantile de toute-puissance opposĂ© Ă  une autoritĂ© forcĂ©ment malĂ©fique ».

Ses interventions contre le mariage pour tous ont suscitĂ© la critique de certains chercheurs, dont des sociologues, tel Alain Quemin : « Quand l'argumentation [de Nathalie Heinich] prĂ©sente de telles faiblesses, il devient lĂ©gitime de remettre en cause l'intervention mĂȘme dans le dĂ©bat public qui, nimbĂ©e d'une autoritĂ© revendiquĂ©e au titre de l'appartenance Ă  une institution sĂ©rieuse et d'une carriĂšre effectuĂ©e sur la base de travaux trĂšs diffĂ©rents, apparaĂźt dĂ©voyĂ©e »[60]. Des sociologues comme Philippe Corcuff considĂšrent que la sociologue est homophobe, celle-ci multipliant dans ses publications les « stĂ©rĂ©otypes »[61]. C'est Ă©galement l'avis du juriste Daniel Borrillo et du sociologue Pierre Lascoumes[62].

Sur la féminisation des noms de métiers

Nathalie Heinich s'est opposée à la féminisation des noms de métiers, dans un article intitulé « Le repos du neutre », article qui a inspiré aux linguistes Bernard Cerquiglini et Marie-Jo Mathieu les commentaires suivants :

« Si nous nous sommes placĂ©s sur le plan de la grammaire pour rĂ©futer les arguments de Nathalie Heinich, c’est qu’ils nous ont semblĂ© relever d’une mĂ©connaissance des rĂšgles de notre langue, mĂ©connaissance entachĂ©e fortement de subjectivitĂ©[63]. »

Elle est ainsi la seule femme de son propre laboratoire, le CRAL, à se désigner comme « directeur de recherche »[64], et non directrice, au nom d'une conception universaliste et non pas différentialiste du féminisme, qu'elle a revendiquée à plusieurs reprises[65]. C'est la raison pour laquelle, elle s'est opposée à la loi sur la parité, au nom du principe républicain de non-différenciation des individus en raison de leur appartenance à un groupe[66].

Dans les médias

Elle intervient réguliÚrement dans la presse (Le Monde, Libération, Le Figaro), à la radio ( France Culture[67] - [68], Radio Courtoisie[69] - [70] - [71]) ou sur des sites spécialisés (TheConversation.fr) à propos de questions relatives à l'art contemporain, aux politiques culturelles, à la différence des sexes et à la sexualité, aux usages des images.

Elle a tenu une chronique mensuelle dans le quotidien LibĂ©ration en 2014-2015. Elle a appelĂ© Bertrand Cantat Ă  arrĂȘter de se produire sur scĂšne[72].

Henri Maler et Patrick Champagne considĂšrent de leur cĂŽtĂ© que « Nathalie Heinich a raison lorsqu’elle dĂ©plore que les mĂ©dias fassent appel Ă  certains intellectuels “pas tellement en raison de leur compĂ©tence sur un sujet prĂ©cis mais simplement parce qu’ils ont un [petit] capital de notoriĂ©tĂ©â€ »[73], et qu'elle illustrerait elle-mĂȘme, « Ă  ses dĂ©pens », cette rĂ©alitĂ©.

Sur les procĂ©dures d’évaluation au CNRS

En 2008, Ă  la fin d'un compte rendu trĂšs critique du livre Classer, dominer. Qui sont les autres ? de Christine Delphy, Nathalie Heinich avance que les travaux de Delphy sont essentiellement idĂ©ologiques et lui reproche un fĂ©minisme qu'elle considĂšre comme diffĂ©rentialiste et communautariste, exploitĂ© par les promoteurs du sexisme islamiste. Elle appelle Ă  « un sĂ©rieux resserrement des procĂ©dures d’évaluation » au sein du CNRS, qu'elle estime « laisser ses postes de recherches servir durant des dĂ©cennies Ă  [des productions de bas niveau], au dĂ©triment des jeunes chercheurs brillants qui pourraient y exceller »[74].

Anti-wokisme

Dans Le Wokisme serait-il un totalitarisme ?, Nathalie Heinich manifeste son opposition Ă  l'Ă©gard du mouvement dit « woke ». Selon LibĂ©ration, « l'essai pourrait ĂȘtre signĂ© par un idĂ©ologue du RN que nul ne s'en apercevrait », tant il dĂ©fend les mĂȘmes causes que le RN (notamment sa lutte contre les « rĂ©unions racialisĂ©es » Ă  l'universitĂ© et la « propagande LGBT dans les Ă©coles »), et montre la mĂȘme « propension Ă  gĂ©nĂ©rer artificiellement des trouilles collectives tout en se prĂ©tendant garant de la libertĂ© d’expression »[75].

Autour de l'attribution du prix PĂ©trarque

RĂ©cipiendaire en 2017 du prix PĂ©trarque de l'essai pour son livre Des valeurs, une pĂ©tition l'accusant d'homophobie et rĂ©clamant le retrait de ce prix est lancĂ©e et recueille en quelques semaines plus de 1 800 signatures dont celles de quelques personnalitĂ©s comme Florence Dupont, Olivier Le Cour Grandmaison, Jean-Loup Amselle et l'ancien prĂ©sident du Centre Georges-Pompidou, Alain Seban[76], qui Ă©crit Ă  cette occasion :

« Les travaux de Mme Heinich sont dénués de rigueur scientifique et ne sont que la projection de ses propres obsessions hostiles à la culture de notre époque[77] - [78]. »

Nathalie Heinich a rĂ©pondu Ă  cette pĂ©tition dans la revue Limite[79] et s'en est expliquĂ©e Ă©galement dans l'Ă©mission L'InvitĂ© culture[80] sur France Culture, en revendiquant la nĂ©cessitĂ© de laisser exister des dĂ©bats de fond qui ne soient pas d'emblĂ©e rĂ©duits Ă  des camps politiques prĂ©Ă©tablis. À cette occasion, Christine Boutin, La Manif pour tous[81], le Salon beige et l'Action française[82], prennent sa dĂ©fense, mais aussi un certain nombre d'intellectuels, dont les sociologues Emmanuel Ethis, Jean-Louis Fabiani, IrĂšne ThĂ©ry et la militante fĂ©ministe Marie-Jo Bonnet[83].

IrĂšne ThĂ©ry prĂ©cise cependant : « Je suis en dĂ©saccord profond avec Nathalie Heinich sur le Pacs, l'homoparentalitĂ©, la famille, la filiation, le mariage pour tous, la distinction de sexe, la PMA, et la GPA. Je n'ai pas remarquĂ© qu'elle cherche spĂ©cialement le dĂ©bat, y compris avec ceux qui (comme je crois que c'est mon cas) ont de tout autres arguments que l'anathĂšme. Je ne la trouve pas toujours aussi scientifique ou honnĂȘte avec ses adversaires qu'elle croit l'ĂȘtre », mais elle n'en affirme pas moins :

« J'ai trouvĂ© immonde la pĂ©tition qui la vise. Je rejoins donc entiĂšrement Jean-Louis Fabiani qui publie sur sa page la rĂ©ponse de N. Heinich Ă  la pĂ©tition qui la vise, et conclut son propre commentaire ainsi : "La libertĂ© de la pensĂ©e n'est pas un vain mot. La police de la pensĂ©e est Ă  nos portes. Je refuse de toutes mes forces un monde oĂč les petites frappes intellectuelles feraient la loi[84]". »

Fausse information

Nathalie Heinich Ă©voque une anecdote, contĂ©e par Yves Klein, selon laquelle un artiste japonais se serait jetĂ© du haut d'un immeuble sur une toile posĂ©e sur le sol, une toile lĂ©guĂ©e par la suite au musĂ©e d'art moderne de Tokyo[85]. L'anecdote a Ă©tĂ© reprise par GĂ©rald Bronner dans La PensĂ©e extrĂȘme[86], mais il est ensuite apparu que cette histoire avait Ă©tĂ© totalement inventĂ©e[87].

Publications

  • La Gloire de Van Gogh : essai d'anthropologie de l'admiration, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1991
  • Du peintre Ă  l'artiste : artisans et acadĂ©miciens Ă  l'Ăąge classique, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 1993
  • Harald Szeemann : un cas singulier : entretien, Paris, L'Échoppe, 1995
  • Les Transformations du statut des peintres et des sculpteurs, Paris, Klincksieck, 1996 (rĂ©Ă©d. 2005, 2012)
  • États de femme : l'identitĂ© fĂ©minine dans la fiction occidentale, Paris, Gallimard, coll. « Les Essais », 1996 (rĂ©Ă©d. en coll. « Tel », 2018)
  • La Sociologie de Norbert Elias, Paris, La DĂ©couverte, coll. « RepĂšres », 1997
  • L'Art contemporain exposĂ© aux rejets, Paris, Jacqueline Chambon, 1997 (recueil d'articles, rĂ©Ă©d. en coll. « Pluriel » en 2009)
  • Ce que l'art fait Ă  la sociologie, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 1998
  • Le Triple Jeu de l'art contemporain : sociologie des arts plastiques, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 1998
  • L'Épreuve de la grandeur : prix littĂ©raires et reconnaissance, Paris, La DĂ©couverte, coll. « L'Armillaire », 1999
  • Pour en finir avec la querelle de l'art contemporain, Paris, L'Échoppe, 2000
  • Être Ă©crivain : crĂ©ation et identitĂ©, Paris, La DĂ©couverte, coll. « L'Armillaire », 2000
  • La Sociologie de l'art, Paris, La DĂ©couverte, coll. « RepĂšres », 2001
  • MĂšres-filles, une relation Ă  trois, avec Caroline Eliacheff, Paris, Albin Michel, 2002 (rĂ©ed. en poche, 2003)
  • L'Art en conflits[88], avec Bernard Edelman, Paris, La DĂ©couverte, coll. « L'Armillaire », 2002
  • Face Ă  l'art contemporain : lettre Ă  un commissaire, Paris, L'Échoppe, 2003
  • Les Ambivalences de l'Ă©mancipation fĂ©minine[88], Paris, Albin Michel, 2003
  • Art, crĂ©ation, fiction : entre sociologie et philosophie[88], avec Jean-Marie Schaeffer, Paris, Jacqueline Chambon, 2004
  • L'Élite artiste : excellence et singularitĂ© en rĂ©gime dĂ©mocratique, Paris, Gallimard, coll. « BibliothĂšque des sciences humaines », 2005 (rĂ©Ă©d. en coll. « Folio Essais », 2018)
  • Pourquoi Bourdieu, Paris, Gallimard, coll. « Le DĂ©bat », 2007
  • Comptes rendus Ă ... Benjamin, Bourdieu, Elias, Goffman, HĂ©ritier, Latour, Panofsky, Pollak[88], Paris, Les Impressions nouvelles, 2007
  • Le BĂȘtisier du sociologue, Paris, Klincksieck, coll. « Hourvari », 2009
  • La Fabrique du patrimoine : de la cathĂ©drale Ă  la petite cuillĂšre, Paris, Ă©ditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2009
  • Faire voir : l'art Ă  l'Ă©preuve de ses mĂ©diations[88], Paris, Les Impressions nouvelles, 2009
  • Guerre culturelle et art contemporain : une comparaison franco-amĂ©ricaine, Paris, Hermann, 2010
  • Sortir des camps, sortir du silence[88], Paris, Les Impressions nouvelles, 2011
  • De la visibilitĂ©, Paris, Gallimard, coll. « BibliothĂšque des sciences humaines », 2012
  • De l'artification : enquĂȘtes sur le passage Ă  l'art, Paris, Ă©ditions de l'EHESS, 2012 (ouvrage collectif, codirection avec Roberta Shapiro)
  • Maisons perdues, Paris, Thierry Marchaisse, 2013
  • Le Paradigme de l'art contemporain : structures d'une rĂ©volution artistique, Paris, Gallimard, coll. « BibliothĂšque des sciences humaines », 2014 prix Montyon de philosophie de l'AcadĂ©mie française
  • Par-delĂ  le beau et le laid : les valeurs de l’art, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 (codirection avec Jean-Marie Schaeffer et Carole Talon-Hugon)
  • La Sociologie Ă  l'Ă©preuve de l'art, entretiens avec Julien TĂ©nĂ©dos, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2015 (rĂ©Ă©dition de 2006)
  • Dans la pensĂ©e de Norbert Elias[88], Paris, CNRS Ă©ditions, 2015
  • L'Artiste contemporain, Bruxelles, Ă©ditions du Lombard, coll. « La Petite BĂ©dĂ©thĂšque des savoirs », 2016 (bande dessinĂ©e, avec BenoĂźt FĂ©roumont)
  • Des valeurs : une approche sociologique, Paris, Gallimard, coll. « BibliothĂšque des sciences humaines », 2017 prix PĂ©trarque de l'essai France-Culture/Le Monde
  • Une histoire de France, rĂ©cit, Les Impressions nouvelles, 2018
  • Écrivains et penseurs autour du Chambon-sur-Lignon, Les Impressions nouvelles, 2018
  • Ce que n'est pas l'identitĂ©, Gallimard, coll. « Le DĂ©bat », 2018
  • Le Pont-Neuf de Christo : ouvrage d'art, Ɠuvre d'art ou comment se faire une opinion, Ă©ditions Thierry Marchaisse, 2020
  • La Cadre-analyse d'Erving Goffman : une aventure structuraliste, CNRS Editions, 2020
  • La Maison qui soigne : histoire de la « RetrouvĂ©e ». Ă©ditions Thierry Marchaisse, 2020
  • Le Pont-Neuf de Christo, Ă©ditions Thierry Marchaisse, 2020
  • (avec RenĂ©e Fregosi, Virginie Tournay, Jean-Pierre Sakoun, Xavier Gorce) Le BĂȘtisier du laĂŻco-sceptique, Ă©ditions Minerve, 2021
  • Ce que le militantisme fait Ă  la recherche, Gallimard, coll. « Tracts », no 29, 2021[42].
  • Oser l'universalisme : contre le communautarisme, Ă©ditions Le bord de l'eau, 2021
  • La Valeur des personnes : preuves et Ă©preuves de la grandeur, Gallimard, coll. « BibliothĂšque des sciences humaines », 2022
  • Les DĂ©chirements de la laĂŻcitĂ© (avec Jean BaubĂ©rot), Ă©ditions Mialet-Barrault, coll. « Disputatio », 2023.
  • Le wokisme serait-il un totalitarisme ?, Albin Michel, 2023[75] - [89]

Critiques

Distinctions

Prix

DĂ©coration

Notes et références

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