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Olivier Bonfait

Olivier Bonfait (né le à Montbéliard), est un historien de l'art français.

Olivier Bonfait
Naissance
Montbéliard
Nationalité Français
Pays de résidence France
Profession
Enseignant/Universitaire ; Historien de l'Art
Formation

Formation et parcours

Après une formation en histoire à l’université de Paris I avec Daniel Roche puis une thèse à l’université Paris IV Sorbonne sous la direction d’Antoine Schnapper (Les Tableaux et les Pinceaux, soutenue en 1992[1]), il devient pensionnaire à la Villa Médicis (Académie de France à Rome) en 1992-1993, puis maître de conférences à l’université Paris IV de 1993 à 1998.

De 1998 à 2004, il est chargé de mission pour l’histoire de l’art à l’Académie de France à Rome : il fonde la revue Studiolo, et réalise plusieurs expositions importantes (Le Dieu caché en 2000[2] ; Maestà di Roma en 2003[3]). En 2004, il est conseiller scientifique de l’INHA (où il crée la revue Perspective) et devient en 2006 professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Provence, puis en 2011 à l’université de Bourgogne. Il enseigne également dans le second cycle de l’École du Louvre à partir de 2005. Il a obtenu plusieurs bourses de recherches et d’enseignement à l’étranger (Clark Art Institute, Getty Research Institute, universités de Munich-Eichstätt-Augsbourg) et a été membre de nombreux jurys de thèse et de comité d’évaluation, en France et à l’étranger.

Son parcours est marqué par un engagement pour la discipline de l'histoire de l'art. Il a été le président de l'Association des professeurs d'archéologie et d'histoire de l'art des universités (APAHAU), fondateur du blog de l'association[4] et son rédacteur en chef. Il a été rédacteur en chef de la revue Perspective de 2006 à 2009 puis de la revue Histoire de l'art de 2010 à 2014 et est actuellement membre de son comité de rédaction[5] - [6].

Olivier Bonfait a cherché à ouvrir la discipline de l'histoire de l'art aux sciences humaines et aux nouvelles approches qui se développaient dans d’autres pays (notamment par le biais la revue Perspective). Il a également agi pour promouvoir un enseignement d’histoire de l’art dans le secondaire, au niveau européen[7] et national, dans le souci d’une école républicaine faisant partager savoirs et expériences, et stimulant le développement des sensibilités ainsi que les capacités de construire personnellement un discours critique sur l’image. Il a plusieurs fois défendu et illustré la discipline par des articles dans la presse[8]. Dans ses différentes positions se remarque une volonté de faire participer les jeunes chercheurs à la communauté scientifique (création ou animation de séminaires, travaux collectifs comme l’édition de la vie de Pierre Puget[9]).

Travaux

Ses travaux portent principalement sur la peinture en France et en Italie aux XVIIe et XVIIIe siècles, sur la théorie artistique pendant cette période et sur l’historiographie. Ses recherches se caractérisent par une conscience des enjeux méthodologiques et une ouverture envers les sciences humaines, de Clifford Geertz à Pierre Bourdieu, en s’inspirant notamment des travaux d’Enrico Castelnuovo[10].

Il a essayé de renouveler les approches sur les rapports entre arts et société dans sa thèse sur Bologne aux XVIIe et XVIIIe siècle[1], se démarquant des théories d’autonomisation du champ et des études monographiques ou traditionnelles sur l’histoire des collections. Par une approche totale et globale (de la localisation de la commande par les livres de compte d’artistes à une étude statistique des collections), prenant en compte les théories littéraires de l’époque ou les enseignements du dessin dans les collèges, il montre comment la notion d’école bolonaise s’est constituée au début du XVIIIe siècle, d’abord pratiquement dans le display of art des palais nobles, puis théoriquement au sein de l’Accademia Clementina. Comme le souligne son titre (qui est un écho à celui de Canvas and Carreers des White[11]), les tableaux (peints pour les lieux de réception ou de visualisation) sont toujours en tension avec les pinceaux (des artistes), au lieu d’être leur simple production.

Dans Après Caravage[12], il procède Ă  une Ă©tude de l’historiographie sur la longue pĂ©riode, et retrace le dĂ©veloppement de la « caravaggiomania Â» du XXe siècle, et son caractère extensif avec la crĂ©ation d’une « peinture caravagesque ». Il analyse les rapports entre la peinture de Caravage et les tableaux des artistes appelĂ©s caravagesques, en soulignant l’importance de Bartolomeo Manfredi (Ă  propos duquel on parle dès le XVIIe siècle d’une « manfrediana methodus »). Il insiste sur l’autonomie du mouvement « caravagesque » (dont il analyse la sociologie) par rapport Ă  l’esthĂ©tique de la peinture de Caravage et cherche Ă  comprendre la genèse d’une peinture de rĂ©alitĂ© en Europe autour de 1600.

Son ouvrage sur Nicolas Poussin[13] démonte l’idée reçue d’un Poussin tout de suite adopté par la France « classique » du XVIIe siècle. En replaçant les œuvres et les écrits dans leurs configurations d’origine[14], il fait voir combien il y eut une série de malentendus sur l’œuvre de Poussin en France et comment le peintre à un moment adapta sa carrière et sa production à un souci de célébrité et d’inscription dans l’histoire. Le souci de Louis XIV de transposer tout ce qu’il a de beau de l’Italie à Paris, la politique de Colbert de créer une peinture française et les stratégies de Charles Le Brun, expliquent une « nationalisation » de l’artiste autour de 1660 malgré l’échec du séjour parisien de Poussin entre 1640-1642, mais aussi le refus de le prendre comme modèle absolu de la peinture à l’Académie. L’élaboration de discours nationaux sur l’histoire de la peinture, notamment avec André Félibien, Roger de Piles ou Perrault déterminèrent la création de « plusieurs » Poussin, qui se chevauchent, et dont les figures différentes permettent la célébrité de l’artiste en France, du siècle de Louis XIV à la République, entre le Dialogue des morts de Fénelon et l’esprit de la Nouvelle Revue Française.

Il est Ă©galement l'auteur de textes de critiques d'art[15].

Bibliographie

Publications

  • Peintures et rhĂ©toriques Actes du colloque de l'AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 10-, Paris, RĂ©union des MusĂ©es Nationaux, 1994, 188 p. (Ă©diteur, auteur de l’introduction).
  • Roma 1630. Il trionfo del pennello, Catalogue de l’exposition, Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 1994-1995, Electa, 259 p. (commissaire, Ă©diteur).
  • Poussin et Rome, Actes du colloque Ă  l’AcadĂ©mie de France Ă  Rome et Ă  la Bibliotheca Hertziana 16-, Paris, RĂ©union des MusĂ©es Nationaux, 1996, 414 p. (en collaboration avec M. Hochmann, S. SchĂĽtze, Ch. L. Frommel).
  • CuriositĂ© : Ă©tudes d'histoire de l'art en l'honneur d'Antoine Schnapper. Textes rĂ©unis par Olivier Bonfait, VĂ©ronique GĂ©rard Powell et Philippe SĂ©nĂ©chal, Paris, Flammarion, 1998, 474 p.
  • Les tableaux et les pinceaux : la naissance de l’école bolonaise (1680-1780), Collection de l’École Française de Rome, 266, Rome, 2000, 525 p.
  • Autour de Poussin. IdĂ©al classique et Ă©popĂ©e baroque entre Rome et Paris. Catalogue d’exposition, Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, Rome, De Luca, 2000, 149 p., avec Jean-Claude Boyer.
  • Le Dieu cachĂ©. Les peintres du Grand Siècle et la vision de Dieu, Catalogue d’exposition, Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, Rome, De Luca, 2000, 283 p., en association avec Neil MacGregor.
  • Histoire et gĂ©ographie du collectionnisme, France et Italie, XVIe – XVIIIe siècles, Actes des journĂ©es d’études dĂ©diĂ©es Ă  Giuliano Briganti, Rome, AcadĂ©mie de France Ă  Rome et Accademia di San Luca, 19- (en collaboration avec M. Hochmann, L. Spezzaferro et B. Toscano), Collection de l’École française de Rome, 287, Rome, 2001, 430 p.
  • L’IdĂ©al classique. Les Ă©changes artistiques entre Rome et Paris au temps de Bellori (1640-1700), Actes du colloque Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 7-, Collection d’histoire de l’art de l’AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 1, Paris et Rome, 2002, 442 p.
  • MaestĂ  di Roma. D’Ingres Ă  Degas. Les artistes français Ă  Rome, Catalogue de l’exposition, Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 2003, 614 p., versions française et italienne (commissaire gĂ©nĂ©ral).
  • Les portraits du pouvoir, Actes du colloque Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 24-, Collection d’histoire de l’art de l’AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 3, Paris et Rome, 2003, 268 p. (Ă©diteur avec Brigitte Marin).
  • La description de l’œuvre d’art. Du modèle classique aux variations contemporaines, Actes du colloque Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 13-, Collection d’histoire de l’art de l’AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 4, Paris et Rome, 2004, 336 p.
  • Bernini dai Borghese ai Barberini. La cultura a Roma intorno agli anni venti, Actes du colloque Rome, Villa MĂ©dicis-AcadĂ©mie de France Ă  Rome, 17-, Rome, 2004, 157 p. (Ă©diteur avec Anna Colliva).
  • Le goĂ»t pour la peinture italienne autour de 1800, prĂ©dĂ©cesseurs, modèles et concurrents du cardinal Fesch, Actes du colloque, Ajaccio, 1er-, Paris-Ajaccio, 2006, 384 p. (co-Ă©diteur).
  • La peinture de genre au temps du cardinal Fesch, Actes du colloque, Ajaccio, , Paris-Ajaccio, 2008, 206 p. (co-Ă©diteur, rĂ©dacteur d’un essai).
  • Simon Vouet et l’Italie, Actes du colloque, Nantes, 4-, Paris-Rennes, 2011 (Ă©diteur avec HĂ©lène Rousteau-Chambon, rĂ©dacteur de l’introduction et d’un essai).
  • Après Caravage. Une peinture caravagesque ?, Paris, Hazan, 2012, 222 pages.
  • Le peuple de Rome. ReprĂ©sentations et Imaginaire de NapolĂ©on Ă  l’UnitĂ© italienne, Catalogue de l’exposition, Ajaccio, Palais Fesch, - (Ă©diteur).
  • Poussin et Louis XIV, Paris, Hazan, 2015, 302 pages.

Editorial

Articles

Notes de lectures

Notes et références

  1. Les tableaux et les pinceaux : la naissance de l’école bolonaise (1680-1780), Collection de l’École Française de Rome, 266, Rome, 2000, 525 p. ; Compte rendu dans la Revue d'Histoire moderne et contemporaine
  2. Le Dieu caché. Les peintres du Grand Siècle et la vision de Dieu, catalogue d’exposition, Rome, Villa Médicis-Académie de France à Rome, Rome, De Luca, 2000, 283 p., en association avec Neil MacGregor.
  3. Maestà di Roma. D’Ingres à Degas. Les artistes français à Rome, catalogue d’exposition, Rome, Villa Médicis-Académie de France à Rome, 2003, 614 p., versions française et italienne.
  4. Blog de L'Association des professeurs d'Archéologie et d'Histoire de l'Art des Universités (APAHAU)
  5. « 3 | 2007 XIXe siècle/XXe – XXIe siècles », Perspective, no 3,‎ (ISSN 1777-7852 et 2269-7721, DOI 10.4000/perspective.3586, lire en ligne, consulté le )
  6. « Principe et organisation de la revue Histoire de l’art « Le blog de l'APAHAU », sur blog.apahau.org (consulté le )
  7. Il est l’auteur d’un « Appel de Florence », demandant la création dans tous les pays de la communauté européenne d’un enseignement d’histoire de l’art et souscrit par plusieurs personnalités du monde de l’art et de l’histoire de l’art, et diffusé internationalement.
  8. La Tribune de l'Art ; « Pour un enseignement de l'Histoire de l'Art Â», dans LibĂ©ration,
  9. Présentation du programme sur le site du Centre méditerranéen de Recherches sur les Relations entre les Arts
  10. Voir « Histoire de l’Art et sciences sociales, 1976-1987 », dans L’Année sociologique, 39, 1989, p. 59-79
  11. Harrison C. White et Cynthia A. White, Canvas and Carreers. Institutional Changes in the French Painting, Chicago, 1965 (l’ouvrage a été traduit en français sous le titre La carrière des peintres au XIXe siècle, Paris, 1991).
  12. Après Caravage. Une peinture caravagesque ?, Paris, Hazan, 2012.
  13. Poussin et Louis XIV, Paris, Hazan, 2015.
  14. L’ouvrage fait en effet référence aux travaux de Norbert Elias, et notamment sur sa théorie des configurations.
  15. Notamment sur les photographies de Thibaut Cuisset (Paysages d’Italie, 1993 ; Le temps du panorama, 1996)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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