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Roger de Piles

Roger de Piles, né à Clamecy le et mort à Paris le , est un peintre, graveur, théoricien de l'art et diplomate français.

Roger de Piles
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Paris
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Biographie

Issu d’une famille nivernaise de notables provinciaux, Roger de Piles mène des études à Nevers, Auxerre puis à Paris où il suit les cours de peinture de Claude François, dit frère Luc. En 1662, par l’intermédiaire de Gilles Ménage, il devient précepteur de Michel Amelot[1], fils d’un président au Grand Conseil. À la fin des années 1660, ses écrits sur l’art lui valent une certaine renommée.

Lorsque Michel Amelot est nommé ambassadeur à Venise en 1682, il choisit de Piles comme secrétaire. Revenu en France en 1685, de Piles est envoyé par Louvois visiter l’Allemagne et l’Autriche. Il accompagne ensuite au Portugal Michel Amelot, qui y a été nommé ministre plénipotentiaire.

En 1688, Amelot ayant obtenu la neutralité des cantons suisses, de Piles signe au traité conclu en 1689 et le porte à Louis XIV. En 1692, il est chargé d’une mission diplomatique en Hollande, mais est arrêté à La Haye et incarcéré pendant cinq ans. Libéré en 1697, il retrouve la vie parisienne.

Collectionneur de peintures et de dessins, il fait partie des experts parisiens qui jugent de la qualité et de l’authenticité d’une œuvre. En 1699, il est reçu à l’Académie royale de peinture en qualité de conseiller honoraire. Il consacre ses dernières années à l’écriture et à la peinture, et meurt à Paris le . Il est inhumé à Saint-Sulpice.

On ne connaît de lui que le Portrait de M. de Chénerilles, peint sur cuivre[2], non signé et non daté, conservé au musée de Clamecy, et une eau-forte, ni signée ni datée, reproduisant un portrait de Du Fresnoy dû à Le Brun. Ses portraits peints de Boileau, Ménage, François Tortebat et son autoportrait, ne sont connus que par des estampes réalisées par des graveurs célèbres, comme Bernard Picart pour le denier cité[3].

Estampes et pédagogie

L'usage pédagogique des images dans l'apprentissage de la lecture a été mis en évidence par Comenius et Roger de Piles à la fin du XVIIe siècle, dans son Abrégé de la vie des peintres. Partant du constat que le désir de s'instruire est entravé par la peine d'apprendre et la facilité d'oublier, De Piles fait la promotion des estampes, de leur qualité et de leur diversité : Chaque particulier peut choisir des sujets qui puissent ou rafraichir sa mémoire, ou fortifier ses connaissances. Il dresse une véritable liste de tous les avantages qu'elles offrent :

  • divertir par l'imitation en nous reprĂ©sentant par leur peinture les choses visibles ;
  • instruire d'une manière plus forte et plus prompte que par la parole ;
  • abrĂ©ger le temps que l'on emploierait Ă  relire les choses oubliĂ©es ;
  • reprĂ©senter les choses absentes comme si elles Ă©taient devant nos yeux ;
  • donner les moyens de comparer facilement car elles occupent peu de lieux (contrairement aux musĂ©es) ;
  • former le goĂ»t aux bonnes choses et aux beaux-arts : En fait d'Arts, les estampes sont les lumières du discours et les vĂ©ritables moyens par oĂą les auteurs se communiquent.

Publications

  • Roger de Piles, Dialogue sur le coloris, Paris, Chez Nicolas Langlois, , 80 p. (lire en ligne), rĂ©impression en 1699
  • Roger de Piles, Conversations sur la connoissance de la peinture, et sur le jugement qu'on doit faire des tableaux : OĂą par occasion il est parlĂ© de la vie de Rubens, & de quelques-uns de ses plus beaux ouvrages, Paris, Chez Nicolas Langlois, (lire en ligne)
  • Roger de Piles, Dissertation sur les ouvrages des plus fameux peintres. Le Cabinet de Monseigneur le duc de Richelieu. La vie de Rubens, Paris, Chez Nicolas Langlois, (lire en ligne)
  • Les Premiers Elemens de la peinture pratique enrichis de figures de proportion mesurees sur l’antique, desinees & gravees par Jean-Baptiste Corneille peintre de l’Academie Royale, Paris, Nicolas Langlois, 1684.
  • AbrĂ©gĂ© d’Anatomie, accommodĂ© aux Arts de Peinture et de Sculpture, Et mis dans un ordre nouveau, dont la mĂ©thode est très-facile, & dĂ©barassĂ© de toutes le difficultez & choses inutiles, qui ont toujours estĂ© un grand obstacle aux Peintres pour arriver Ă  la perfection de leur Art par François Tortebat « peintre du Roy dans son AcadĂ©mie Royale de Peinture & de Sculpture », 1667, Jean Mariette, Paris, 1733, Paris, Chez J. B. Crepy, 1760, 1765 : Bonnard et Jombert. Les gravures, rĂ©alisĂ©es en 1668, sont des Ă©corchĂ©s et des squelettes dans des poses des plus artistiques. "Les figures sont d’après celles que le Titien avoit dessinĂ©es pour le Livre de VĂ©sale..."
  • Roger de Piles, AbrĂ©gĂ© de la vie des Peintres : avec des reflexions sur leurs ouvrages, et un TraitĂ© du peintre parfait, de la connoissance des desseins, & de l'utilitĂ© des estampes, Paris, Gallica, (lire sur Wikisource, lire en ligne).
  • Cours de Peinture par Principes composĂ© par M.. de Piles, Paris: chez Jacques Estienne, 1708 (lire en ligne), Ă€ Amsterdam et Ă  Leipzig, chez ArkstĂ©e & Merkus, 1766.
  • Ĺ’uvres diverses de M. de Piles de l'AcadĂ©mie Royale de peinture et sculpture, Paris, Chez Charles-Antoine Jombert, 1767, tome 1, tome2, tome 3, tome 4, tome 5
  • Recueil de divers ouvrages sur la peinture et le coloris, Paris, Chez Cellot & Jombert, 1775.
  • Roger de Piles, Elemens de peinture pratique : Nouvelle Ă©dition entièrement refondue et augmentĂ©e considĂ©rablement par Charles-Antoine Jombert, Paris, (lire en ligne)

Notes et références

  1. Guillaume Hanotin, « La famille Amelot : entre le Parlement et la cour », dans : Ambassadeur de deux couronnes : Amelot et les Bourbons entre commerce et diplomatie, Madrid : Casa de Velázquez, 2018 (lire en ligne).
  2. Cf. texte d'une carte postale éditée par le musée.
  3. Yale University Art Gallery, Interprétation de l'autoportrait de Roger de Piles par Bernard Picart dans les collections

Annexes

Bibliographie

  • LĂ©on Mirot, Roger de Piles Peintre, amateur, critique, Membre de l’AcadĂ©mie de Peinture (1635-1709), Paris, Jean Schemit, 1924.
  • Bernard Teyssèdre, Roger de Piles et les dĂ©bats sur le coloris au siècle de Louis XIV, La bibliothèque des arts, Paris, 1965.
  • Baldine Saint-Girons, « Un nouveau “discours de la mĂ©thode”. La première confĂ©rence de Roger de Piles Ă  l'AcadĂ©mie royale de peinture et de sculpture (1699) », Revue d'esthĂ©tique, nos 31-32,‎ , p. 83-98
  • Michel Wiedemann, « Roger de Piles (1635-1709) De l'utilitĂ© des estampes », sur Estampe d'Aquitaine, (consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

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