Claude François (peintre)
Claude François, plus connu sous son nom en religion de « Frère Luc », né en 1614 à Amiens et mort le 17 mai 1685 à Paris, est frère franciscain récollet et artiste peintre français.
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Biographie
Après avoir appris un peu du dessin et les premiers principes de l’art de peindre, Claude François alla se perfectionner à Paris auprès de Simon Vouet. Dans l’atelier de ce maître, François avait contracté la plus fidèle, la plus immédiate manière de son maître, et il la garda toute sa vie. Il paraît cependant que de Paris il était allé à Rome, pour y prendre le goût des grands maîtres, et c’est là qu’il aurait peint, à l’âge de vingt ans, une Assomption de la Vierge pour le maître-autel des Jacobins d’Amiens; ce tableau, copié d’après Bassan, était estimé en 1635, six mille écus.
De Rome, Claude François revint à Paris, où il ne tarda pas à se faire une réputation flatteuse. Malgré les avantages que lui promettaient ses talents, il prit l’habit religieux, à l’âge de trente ans, chez les Récollets du faubourg Saint-Martin, où il prononça ses vœux en 1644. On raconte qu’étant tombé du haut du pont du Cange dans la Somme, à l’âge de douze à quinze ans, il n’échappa à la mort que par une espèce de miracle, et que, pour en témoigner sa reconnaissance à la Vierge, il avait promis de se faire récollet. Ayant exécuté cette promesse, il peignit, pour en conserver la mémoire, un tableau représentant l’événement qui détermina l’entrée de l’artiste en religion. On y voit saint Augustin qui présente un enfant mort à la Vierge et à l’enfant Jésus ; derrière la mère de Dieu, frère Luc élève un tableau qui le représente tombant du haut du pont du Gange dans la Somme. Plus d’une fois, l’archevêque de Paris, Hardouin de Perefixe, lui offrit de l’ordonner prêtre, mais la pieuse humilité du frère Luc se borna à recevoir le diaconat.
Il fut envoyé au couvent des Récollets de Châlons-en-Champagne.
Frère Luc fit un bref séjour au couvent des Récollets de Lesneven, puis se rendit, au début de 1670, à Québec, où il séjourna plusieurs mois sous l'intendance de Jean Talon, dont il fit le portrait, peignant plusieurs tableaux religieux et œuvrant, comme architecte, à la reconstruction du monastère de Québec et à l’établissement des plans pour le séminaire de Québec.
De retour en France, fin 1671, il a travaillé lors de la décoration de plusieurs salles du Palais du Louvre à Paris. La chapelle de l'hôpital de Sézanne, conserve plusieurs œuvres de lui, il séjourna quelques années au couvent de cette ville qui devint hôpital. Les toiles constituant un retable qu'il réalisa pour la chapelle du couvent des Récollets à Châlons-en-Champagne, Marne, sont aujourd'hui visibles dans cette ville, pour partie au Musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne et pour partie à la Collégiale Notre-Dame-en-Vaux. Son dernier tableau connu est la Notre-Dame du Rosaire, peinte en 1680 pour la chapelle de la Salpêtrière.
Il eut comme élèves Roger de Piles, Arnould de Vuez et Claude Simpol.
Ĺ’uvres
- Après 1664 et avant 1685 : Immaculée-Conception, pour l'église Notre-Dame-de-la-Visitation de Champlain ;
- Saint Memmie, peint au couvent des Récollets de Châlons, actuellement à la Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne ;
- Saint François, peint au couvent des Récollets de Châlons, actuellement à la Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne ;
- La montée au calvaire, à la Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne ;
- Nativité, église paroissiale Saint-Michel de Lesneven ;
- Musée de Picardie, Amiens. Puy d'Amiens de 1666 offert par François Quignon : Croix aimable à Jésus quoiqu'ignominieuse[1].
- Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada, Saint Bonaventure, achat en 1998.
- Paris, Église Saint-Jean-Saint-François, cycle de cinq toiles sur la vie de saint François d'Assise
- Musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne, Saint François d'Assise présenté au Christ, Dieu le père entouré d'anges et deux anges.
- Musée des Pêcheries, Achille et Ulysse quittant Scyros (Legs Fessard, 1995), huile sur toile[2].
- Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Loup de Montereau-Faut-Yonne, Mise au Tombeau[3].
- Québec, Musée des augustines de l'Hôtel-Dieu, Portrait de Jean Talon, 1671 [4].
- L'Ange gardien, 1671, Musée national des beaux-arts du Québec[5]
- La Décollation de saint Jean-Baptiste, plume et encre brune, lavis brun, gris et bleu avec rehauts de gouache blanche sur papier beige. H. 0,220 ; L. 0,165 m[6]. Beaux-arts de Paris. Ce projet permet d'apprécier l'écriture vive et enlevée de l'artiste, mais aussi les partis pris efficaces de sa mise en page pour rendre compte de la violence de la scène. Sa technique s'applique à rendre au mieux les effets picturaux et révèle le grand talent de dessinateur de Claude François[7].
Références
- Catalogue du Musée de Picardie d'Amiens. Page 259. Peintures françaises des XVIIe siècle et XVIIIe siècle des musées d'Amiens. éditions Somogy, mars 2006. (ISBN 2-85056-954-2)
- Musée de Fécamp - Catalogue des peintures, , 262 p. (ISBN 9782915548464), p. 26
- Notice no PM77002161, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Héraldique Québec », sur uqam.ca (consulté le ).
- « L'Ange gardien | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
- « Décollation de saint Jean-Baptiste, Claude François, Frère Luc », sur Cat'zArts
- Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, De Poussin à Fragonard : hommage à Mathias Polakovits, Carnets d’études 26, Beaux-arts de Paris éditions, 2013, p.38-41, Cat. 3.
Annexes
Bibliographie
- Gaston Laplatte, Hôpital-hospice de Sézanne, fondé en 1164 par Henri Ier, comte de Champagne et de Brie. Notice sur les tableaux se trouvant dans la chapelle et la salle des délibérations de la commission administrative, Sézanne, imprimerie de A. Patoux, 1912.
- Marie-Thérèse Laureilhe, « Le Frère Luc (1614-1685), Récollet, peintre de saint François », Bulletin de la société de l'histoire de l'art français, 1984.
- Françoise Nicolle, Frère Luc, Un peintre du XVIIe à Sézanne, Rotary Club de Sézanne, Sézanne, 1996.
- Jérôme Montcouquiol, "Quelques petits formats de frère Luc (1614-1685), sur la tribunedelart.com
http://www.latribunedelart.com/quelques-petits-formats-de-frere-luc-1614-1685-article003902.html
- Jérôme Montcouquiol et Jean-Christophe Baudequin, "Nouveaux suppléments à l'étude de frère Luc", http://www.latribunedelart.com/nouveaux-supplements-a-l-etude-de-frere-luc-1614-1685
Liens externes
- Article de la Tribune de l’art sur le Frère Luc
- Église de Champlain, site officiel
- Jean-Jacques Danel, Frère Luc, nouvelles découvertes, nouvelles questions et appel à collaboration !, La Tribune de l'Art (15 juin 2019)