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Simon Vouet

Simon Vouet, ou Simon Voüet, né le à Paris où il est mort le , est un artiste-peintre français, l'un des plus importants du XVIIe siècle.

Simon Vouet
Simon Vouet, Autoportrait, (1620), pastel, 65 Ă— 55 cm,
musée des Offices, Florence, Italie.
Naissance
Décès
(Ă  59 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Maître
Laurent Vouet (son père)
Élève
Lieux de travail
Mouvement
Fratrie
Conjoint
Virginia Vezzi (Ă  partir de )

Biographie

Simon Vouet naît à Paris en 1590. Son frère cadet Aubin Vouet (1595-1641) est également peintre. Leur père, le peintre Laurent Vouet, lui apprend les rudiments de l’art et Vouet s’adonne d’abord aux portraits[1].

Il voyage en Angleterre vers 1604-1606 et fait partie de la suite du baron de Sancy, ambassadeur de France en poste à Constantinople, où il séjourne de 1611 à 1612. Il y peint le portrait de Mustafa 1er.

Séjour de quinze ans en Italie, de l'âge de 22 ans à l'âge de 37 ans

Il entame ensuite un long séjour en Italie, visitant Venise en 1612-1613, avant de s'établir à Rome, où il demeure jusqu'à son retour en France, sauf de 1620 à 1622 où il est employé à Gênes par les princes Doria et se rend aussi à Milan.

À Rome, il connaît un grand succès, travaillant à la décoration d'églises comme celle de San Lorenzo in Lucina et obtenant même une commande pour la basilique Saint-Pierre (l'Adoration de la croix, œuvre détruite au XVIIIe siècle mais dont il subsiste plusieurs esquisses). Vouet travaille notamment pour le cardinal Barberini, futur pape Urbain VIII, et reçoit de nombreuses commandes privées en plus de celles des institutions ecclésiastiques.

Sa réputation est connue même en France puisque dès 1617, le roi augmente la pension qui lui était déjà allouée. Il peint des scènes de genre et des sujets religieux.

Dans la cité papale, il se lie d'amitié avec plusieurs des nombreux peintres français établis à Rome. Jacques de Létin est de ceux-là. Il est également en relation avec Nicolas Poussin et le Lorrain Claude Mellan, ainsi qu'avec les grands peintres italiens contemporains. Devenu l'un des meilleurs représentants du baroque romain, il est, du fait de son prestige, nommé à la tête de l'Academie Saint Luc en 1624.

En 1626, il Ă©pouse Virginia Vezzi, elle-mĂŞme peintre, et dont il reprend les traits quand il peint des Vierges et des madones.

Plusieurs des œuvres qu'il a réalisées durant sa période italienne demeurent in situ dans les églises pour lesquelles elles ont été peintes, à Rome, Gênes ou encore Naples. À Rome, son art est inspiré du Caravage et de son clair-obscur, mais montre aussi une très bonne connaissance et assimilation des leçons d'autres écoles de peinture, notamment la bolonaise.

En France, de 1627 Ă  1649

Portrait de Louis XIII entre deux figures de Femmes
symbolisant la France et la Navarre

Paris, musée du Louvre.

Alors qu'il jouit d'une très grande renommée, Simon Vouet rentre brusquement en France en 1627, suivant les recommandations pressantes du duc de Béthunes. Il importe en France le style baroque italien et domine la scène artistique jusqu'à sa mort.

Au fait de toutes les innovations italiennes, notamment dans le domaine du grand décor, il les adapte pour Louis XIII et Richelieu et est rapidement submergé de commandes. Louis XIII le nomme premier peintre du Roi et lui commande des portraits, des cartons de tapisserie et des peintures pour les palais du Louvre et du Luxembourg et pour le château de Saint-Germain-en-Laye. En 1632, il œuvre sur les chantiers du cardinal de Richelieu, au palais cardinal (actuel Palais-Royal) et au château du Val de Ruel.

Il met alors rapidement en place un important atelier destiné à le seconder dans ses travaux, atelier où sont formés presque tous les grands peintres de la génération suivante. Il est également l'ami de Claude Vignon, l'un des peintres parisiens les plus actifs.

Son talent est mis à profit aussi bien dans le domaine de la peinture religieuse que profane. Il élabore un système décoratif qui faisait alors défaut en France et introduit la mythologie et les figures allégoriques dans le décor des hôtels particuliers et des châteaux. L'Allégorie de Richesse serait un de ces nombreux et brillants fragments qui témoignent de ces ensembles, sur lesquels le sort semble s'être acharné : aucun ne nous est parvenu intact[2].

Il décore le château du président de Fourcy, à Chessy, l’hôtel Bullion, le château du maréchal d'Effiat à Chilly, l’hôtel du duc d’Aumont, la chapelle Séguier, la galerie du château de Wideville.

En octobre 1638 meurt son épouse, lui laissant cinq enfants (âgés de onze ans pour l'aînée, de quelques mois pour le dernier-né)[3]. Il se remarie en juin 1640[4].

Sa gloire souffre du séjour à Paris de Poussin, de 1640 à 1642.

Simon Vouet meurt le . Il est inhumé à Paris dans l'église Saint-Jean-en-Grève[5], aujourd'hui disparue.

Style et postérité

Simon Vouet est l'emblème d'une peinture baroque française. « Si Le Brun, David ou, d'une certaine façon, Delacroix existèrent, c'est qu'il y eut d'abord Simon Vouet », dit Denis Lavalle, inspecteur en chef des monuments historiques. Simon Vouet introduisit en France le goût des compositions amples, des perspectives théâtrales, des attitudes déclamatoires, des têtes d'expression, les poses recherchées et les couleurs brillantes.

Expositions

  • 1990 : rĂ©trospective de l'Ĺ“uvre de Simon Vouet aux Galeries nationales du Grand Palais.
  • 2002-2003 : exposition Simon Vouet ou l'Ă©loquence sensible au MusĂ©e des beaux-arts de Nantes, du au , consacrĂ©e aux dessins de la pĂ©riode française de la Staatsbibliothek de Munich.
  • 2008-2009 : exposition (reconnue d'intĂ©rĂŞt national[6]) Simon Vouet, les annĂ©es italiennes (1613-1627) du au au MusĂ©e des Beaux-Arts de Nantes[7], rĂ©alisĂ©e en collaboration avec le MusĂ©e des beaux-arts et d'archĂ©ologie de Besançon[8], oĂą elle a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e du au .

Ĺ’uvres

Peinture

Les toiles de Vouet sont disséminées dans de nombreux musées dans le monde entier, surtout en Europe et avec une forte représentation en France.

Tapisserie (cartons)

  • Renaud et Armide, Renaud dans les bras d'Armide (1630-1660), Paris, musĂ©e du Louvre
  • MoĂŻse sauvĂ© des eaux (Ancien Testament), Paris, musĂ©e du Louvre
  • La vie d' Ulysse (travaux d'Ulysse)
  • Judith, pinacothèque de Munich
  • Le Christ Ă  la colonne, ou Eustache Le Sueur?, Paris, musĂ©e du Louvre
  • Polymnie, Muse de l'Ă©loquence, Paris, musĂ©e du Louvre
  • La Cène, musĂ©e des beaux-arts de Lyon

Dessins

Portrait d'Angélique Vouet (1635-1638), pastel sur papier, Paris, musée du Louvre.
  • Portrait d'AngĂ©lique Vouet (fille de l'artiste) (1635-1638), pastel sur papier, Paris, musĂ©e du Louvre.
  • La joueuse de luth, fusain et rehauts de craie, 24 x 25 cm, Gray (Haute-SaĂ´ne), musĂ©e Baron-Martin.
  • Portrait du cardinal Jules Mazarin, pastel sur papier, vers 1642, 27.5 x 20 cm, musĂ©e du Louvre.
  • Portrait de jeune homme, Ă  mi-corps, vĂŞtu d'une cape, H.0,164 ; L. 0,132 m[9]. Paris, Beaux-Arts de Paris[10] - [11]. Cette feuille, rĂ©alisĂ©e Ă  la pierre noire très grasse, technique chère Ă  l'artiste, est Ă  rattacher Ă  la pĂ©riode italienne de l'artiste. Le visage est Ă©tudiĂ© rapidement et Ă  grands traits, d'Ă©paisses hachures rendent le modelĂ© et soulignent une architecture très affirmĂ©e : arcades et pommettes saillantes, nez vigoureux, orbites creusĂ©es par l'ombre. Le format rĂ©duit et l'exĂ©cution rapide montrent que c'est une feuille d'atelier, que l'on peut rapprocher des mises en page de ses tableaux portraits "italiens", sans doute prĂ©paratoire Ă  une gravure ou un tableau.
  • Portrait d'homme vu de face, pierre noire. H. 0,132 ; L. 0,095 m[12]. Paris, Beaux-Arts de Paris[13]. Le cadrage autour du visage de cet homme est serrĂ© et les indications vestimentaires se limitent au col. Vouet se concentre dans cette Ă©tude sur le rendu de l'expression, voire de la personnalitĂ© sans subir les contraintes de conventions d'aucune sorte. De l'attitude frontale choisie il en existe peu d'exemples dans l'Ĺ“uvre de l'artiste qui prend le parti d'une recherche approfondie en quĂŞte de vĂ©ritĂ©.
  • Étude de femme drapĂ©e en buste, pierre noire et craie sur papier brun clair. H. 0,145 ; L. 0,200 m[14]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin est prĂ©paratoire Ă  une figure du groupe de la reprĂ©sentation de MoĂŻse sauvĂ© des eaux pour l'un des cartons de la Tenture de l'Ancien Testament, rĂ©alisĂ©s par l'artiste dès son retour d'Italie en 1627. Le dessin traduit la dĂ©licatesse de la figure qui se penche vers MoĂŻse au bord de l'eau.
  • Femme drapĂ©e, vue en pied, inclinĂ©e vers la gauche, pierre noire avec rehauts de blanc, sur papier brun. H. 0,389 ; L. 0,217 m[15]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin a Ă©tĂ© rapprochĂ© de la figure de ChariclĂ©e de la tapisserie Ulysse endormi est dĂ©barquĂ© Ă  Ithaque, laquelle doit ĂŞtre mise en relation avec le tableau Ulysse abordant dans l'Ă®le d'Ithaque (hĂ´tel de Bullion). La facture n'est pas habituelle pour un artiste tel que Vouet, il s'agirait plutĂ´t d'un travail d'atelier de la main d'un de ses Ă©lèves.
  • RĂ©becca au puits rencontrant le serviteur d'Abraham, sanguine sur papier beige. H. 0,158 ; L. 0,191 m[16]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Aucune trace ne subsiste d'un tableau consacrĂ© par le peintre Ă  la rencontre entre RĂ©becca et Eliezer (Genèse, XXIV, 10-25) ; le sujet est cependant bien identifiable. Vouet dispose les deux personnages auprès du puits entourĂ©s par les chameaux d'Abraham et les deux hommes qui Ă©taient avec Eliezer, selon une formule dont il pouvait avoir eu connaissance, notamment par les interprĂ©tations dues Ă  VĂ©ronèse. Cette scène se rattache Ă  la veine rĂ©aliste de l'artiste qui met en avant le mouvement et l'animation des personnages.
  • Atelier de Simon Vouet, Le Christ sauveur du monde, pierre noire, estompe, avec rehauts de blanc sur papier brun. H. 0,159 ; L. 0,151 m[17]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Simon Vouet traita un sujet proche dans un tableau perdu reprĂ©sentant Le Christ au roseau avec la Vierge, qui fut gravĂ© par Pierre Daret en 1652. Il faut que le dessinateur de cette feuille ait Ă©tĂ© Ă  la fois très proche de Vouet, soumis Ă  son ascendant et mĂŞme rompu Ă  l'imitation de son style, pour reproduire dans cette feuille quelques dĂ©tails caractĂ©ristiques de sa manière, comme le pli du vĂŞtement et les doigts crispĂ©s, crochus jusqu'Ă  la difformitĂ©.

Peinture de l'atelier de Simon Vouet

Des copies de peintures de Simon Vouet exécutées par ses élèves sont issues de son atelier.

Élèves

Notes et références

  1. « Inventaire après décès de Laurent Vouet, maître peintre [trois enfants héritent] », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Notice du Louvre
  3. « Inventaire après décès de Virginia de Vezzi,... », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. « Inventaire des biens au mariage de Simon Vouet, peintre ordinaire du roi, dressé en son domicile aux galeries du Louvre et à l'occasion de son mariage avec Radegonde Bérenger, ... », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, T.2, p.50.
  6. « Nantes, Métropole et Ville - Site officiel », sur nantes.fr (consulté le ).
  7. Voir le Site de l'exposition (Nantes)
  8. http://www.musee-arts-besancon.org/pages.php?idMenu=3&idPage=2&idExpo=17 Site de l'exposition (Besançon)
  9. « Portrait de jeune homme, Simon Vouet », sur Cat'zArts
  10. L'école des Beaux-Arts de Paris possède une belle collection des dessins de Simon Vouet ; voir, Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 46-71, Cat. 11-16.
  11. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p 31-35, Cat. 7
  12. « Portrait d'homme vu de face, Simon Vouet », sur Cat'zArts
  13. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p 31-35, Cat. 8
  14. « Etude de femme drapée, en buste, Simon Vouet », sur Cat'zArts
  15. « Femme drapée, vue en pied, Simon Vouet », sur Cat'zArts
  16. « Rébecca au puits rencontrant le serviteur d'Abraham », sur Cat'zArts
  17. « Le Christ sauveur du monde, atelier de Simon Vouet », sur Cat'zArts
  18. « L'assomption en Provence au XVIIème siècle. », sur Memoire Online (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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