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Jacques de LĂ©tin

Jacques de Létin, ou Jacques Ninet de Lestin, né à Troyes en 1597, et mort dans cette même ville en 1661, est un peintre français.

Jacques de LĂ©tin
Jacques de LĂ©tin, Autoportrait,
musée des beaux-arts de Troyes.
Naissance
Décès
Période d'activité
Nationalité
Activité
Maître
Edme Doué
Simon Vouet
Lieu de travail
Influencé par

Biographie

Jacques de Létin nait dans un milieu assez aisé, en tout cas sensibilisé à l'activité artistique qui se déployait encore à Troyes au début du XVIIe siècle. Son père, Jehan de Létin, tient un hôtel qui a pour nom L'Image de Saint-Christophe.

Il effectue sa formation auprès d'Edme Doué, un peintre qui épouse sa sœur Simonette en 1613. Jacques de Létin partage l'idéal romain des jeunes peintres de son temps, sous le charme du Caravage. Il reste trois ans à Rome, de 1622 à 1625 et partage son toit avec deux autres artistes, le peintre Charles Mellin, et le sculpteur Jacques Sarrazin[1]. C'est pendant son séjour en Italie qu'il rencontre Simon Vouet, avec lequel il se lie d'amitié.

Madame de Létin en allégorie de la Grammaire.

De retour à Troyes en 1626, il se marie, et dans les années qui suivent son retour à Troyes, se succèdent les commandes importantes et les longs séjours à Paris. Parallèlement, il réalise nombre d'œuvres profanes, en particulier des trumeaux de cheminées, mais également des tableaux dont La Mort de Virginie, conservé au musée Pouchkine à Moscou.

L'art de Jacques de LĂ©tin sĂ©duit aussi Ă  Paris. Il y travaille rĂ©gulièrement dans les annĂ©es 1633 Ă  1639, il est installĂ© paroisse Sain-Jacques[2], mais sans avoir coupĂ© les liens avec Troyes. Il est choisi comme peintre du « May Â» en 1636. Le , sa toile Saint Paul prĂŞchant Ă  l'ArĂ©opage est posĂ©e au portail de Notre-Dame de Paris[3].

Il revient s'installer définitivement à Troyes en 1645. Ses conditions de vie sont privilégiées. Il achète des terres, se fait construire une grande maison éclairée par une grande verrière.

Jacques de Létin est inhumé le à Lyon dans l'église Saint-Nizier.

Un peintre redécouvert

Jacques de Létin fut rapidement oublié. Déjà à la fin du XVIIe siècle, les historiens de l'art le citent sans plus de commentaires dans la liste des artistes qu'il rattachent au style de Simon Vouet. Dans l'une de ces listes, le patronyme de Jacques de Létin a été transformé en « Nicolas Ninet de Lestin » par l'oubli d'une virgule entre Ninet et de Lestin. Plus de deux siècles après, C'est l'historien troyen Albert Babeau qui, en 1882, a retrouvé l'identité et la biographie de Jacques de Létin.

Nombre de ses Ĺ“uvres ont disparu sous la RĂ©volution et depuis 1940.

On peut voir ce qu'il reste de ses Ĺ“uvres ...

- notamment dans les églises troyennes : Saint-Pantaléon, Saint-Remi, Sainte-Madeleine;

- ainsi qu'Ă  l'Ă©glise Notre-Dame d'Aix-en-Othe.

- Son Apparition de la Vierge à saint Robert est conservée à l'église Saint-Jean-Baptiste de Chaource;

- et Saint-Louis mourant de la peste Ă  Tunis dans le bras droit du transept de l'Ă©glise Saint-Paul-Saint-Louis Ă  Paris.

Déploration sur le Christ mort (vers 1640-1645), musée des beaux-arts de Reims.

Mais depuis le début du XXIe siècle, alors que le peintre est mieux connu, de nouvelles œuvres de sa main ont pu être identifiées.

- Ainsi, le musée des beaux-arts de Bordeaux a acquis en 2011 deux tableaux de Jacques de Létin représentant La Grammaire et La Géométrie;

- Le musée départemental Georges-de-La-Tour de Vic-sur-Seille conserve, quant à lui, un Sainte Praxède soignant les chrétiens suppliciés;

- et le musée des beaux-arts de Reims, une Déploration sur le Christ mort peinte entre 1640 et 1645;

- en 1900 la famille faisait don de son autoportrait au musée de Troyes, musée qui a aussi acquis en 2020 La Grammaire faisant partie de la série sur les arts libéraux qui décorait la demeure familiale des Riceys[4].

Collections publiques

En France

En Russie

Expositions

Bibliographie

  • Albert Babeau, « Ninet de Lestin Â», in Annuaire de l'Aube, 1882.
  • Albert Babeau, Deux collectionneurs de province au XVIIe et XVIIIe siècles, Dufour-Bouquot, 1884
  • Jean-Pierre Sainte-Marie, Jacques de LĂ©tin, Troyes, 1597-1661, [catalogue d'exposition], musĂ©e des beaux-arts, Troyes, 1976, (ISBN 2-901635-01-6)
  • (en) Jacques Thuillier, « Le Nain Studies. I. Three rediscovered Pictures Â», in The Burlington Magazine, , p. 60.
  • Jacques Thuillier, « Simon Vouet Â», in La Peinture Française, 1963, Vol.I [de Fouquet Ă  Poussin], p. 204.
  • Pierre Moisy, « Notice de l'Ă©glise Saint-Pierre Â», in Congrès ArchĂ©ologique de France, CXXe session, Nivernais, 1967, p. 193.
  • Jean-Pierre Sainte-Marie, Jacques Thuillier, Jacques de LĂ©tin : MusĂ©e des beaux-arts de Troyes, 1976, [catalogue d'exposition], Ă©dition du MusĂ©e des beaux-arts de Troyes, 1976, (ISBN 978-2901635017)

Iconographie

Hommage

  • La ville de Troyes a donnĂ© son nom Ă  une rue et une Ă©cole de la commune.

Notes et références

  1. Jacques Thuillier, « Simon Vouet », in La Peinture Française, 1963, p. 98.
  2. Jacques Thuillier, op.cit.
  3. Toile détruite, gravée par Abraham Bosse, gravure reproduite dans Jacques Thuillier, op.cit.
  4. « L'ami de musée », p. 9
  5. Le Mariage de la Vierge, valdoise.fr
  6. Jacques Thuillier, Trésors cachés des églises de la Nièvre, La Camosine, 1990, p. 98-99.
  7. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP56P01078
  8. JĂ©sus chez Marthe Ă  BĂ©thanie, photographie de l'Ĺ“uvre sur pompanon.fr.
  9. Tableau volé dans une galerie en 2012, retrouvé et acheté par ce musée en 2013

Liens externes

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