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Aréopage

L’Aréopage (en grec Ἄρειος πάγος / Áreios págos) est la « colline d'Arès » à Athènes. « Aréopage » est aussi le nom porté depuis le XIXe siècle par la Cour de cassation, organe judiciaire suprême de Grèce.

Aréopage
À droite, la colline de l'Aréopage, vue des Propylées. L'observatoire, au fond, est situé sur la colline de la Pnyx.
Géographie
Pays
Localisation
Coordonnées
37° 58′ 20″ N, 23° 43′ 25″ E
Carte
Escalier d'accès à l'Aréopage.
L'agora et la ville moderne, vues depuis l'Aréopage.
L'Acropole, vue de l'Aréopage.

Origine du nom

Dans la mythologie grecque, Halirrhotios, fils de Poséidon, viole Alcippe, la fille d'Arès, qui tue alors Halirrhotios. Les dieux, réunis sur la colline du viol, jugent le meurtre ; Arès est acquitté et le rocher prend ce nom.

La colline de l'Aréopage

Du point de vue géologique, la colline de l'Aréopage est un énorme monolithe de marbre gris bleu veiné de rouge, qui domine l'Agora d'Athènes. Un peu partout, sur ses flancs et en son sommet, des creusements dans la roche, formant plates-formes, sont les seuls vestiges de générations de bâtiments antiques qui, dit Vitruve, jusqu'à son époque sont conservés avec un toit d'argile, comme un modèle de l'Antiquité[1].

Le conseil de l'Aréopage

À l'origine, l'Aréopage désignait le Conseil des Anciens secondant le roi au temps de la monarchie. Sous l'oligarchie, il formait le conseil des Eupatrides.

L'Aréopage avait un pouvoir judiciaire à Athènes lors de la démocratie (500 à 300 av J.-C.) : il était formé d'anciens archontes, et leur nombre était en moyenne de 150.

L'Aréopage fut pendant longtemps un conseil puissant, composé des citoyens ayant rempli le mieux les magistratures les plus importantes. Une réforme de 461 av J-C. limita très fortement son pouvoir en le circonscrivant au domaine judiciaire, et l'Aréopage fut dit « tribunal de l'Aréopage ». Il put retrouver son rôle de conseil, mais simplement sur un plan moral. Il n'est pas étonnant que, dans les débats politiques sur le meilleur gouvernement qui fleurissent dès la fin du Ve siècle, de nombreux auteurs opposés à la démocratie (Platon, Thucydide, Aristote) aient voulu valoriser le rôle de cette institution plutôt oligarchique[2]. L'Aréopage siégeait la nuit[3] : on n'y permettait aucun artifice oratoire pour émouvoir ou attendrir les juges. Dans son Traité des lois, Théophraste dit qu'il y a à Athènes deux sortes d'autels de justice : les autels de la « Vengeance » et ceux de l’« Injure », qui sont en fait des pierres sans taille faisant office de tribunes devant l'Aréopage. L'autel du plaignant s'appelait la « pierre de l’anésie »[4], c'est-à-dire celle de la vengeance inflexible, qui refuse de recevoir le prix du sang[5]. Celle de l'accusé s'appelait la « pierre de l’hybris »[6] c'est-à-dire de l'orgueil qui pousse au crime[7] - [8]. Au IIIe siècle, l'usage de tenir des séances la nuit avait disparu[3].

Époque romaine

Sur la colline de l'Aréopage à Athènes, plaque en bronze portant le texte en grec du discours de Saint Paul « au Dieu Inconnu » tel que relaté dans les Actes des Apôtres (17:22-31).

L'Aréopage est le lieu où Saint Paul a prononcé un discours célèbre relaté dans les Actes des Apôtres[9], dont voici un extrait :

« Alors Paul, debout au milieu de l'Aréopage, fit ce discours : « Citoyens d'Athènes, je constate que vous êtes, en toutes choses, des hommes particulièrement religieux. En effet, en parcourant la ville, et en observant vos monuments sacrés, j'y ai trouvé, en particulier, un autel portant cette inscription : « Au dieu inconnu ». Or, ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que, moi, je viens vous annoncer[10]. »

Époque contemporaine

L'Aréopage est également le nom porté par la plus haute instance de l'ordre judiciaire grec, fondée en 1834

Expression idiomatique

Dans le langage courant, un « aréopage » est une assemblée, une réunion de gens compétents et choisis[11].

Notes et références

  1. Vitruve, De l'architecture, livre II, tome premier / trad. nouvelle par M. Ch.-L. Maufras, C. L. F. Panckoucke, 1847.
  2. Jacqueline de Romilly, Problèmes de la démocratie grecque, 1975, p. 54-55.
  3. Lucien de Samosate 2015, p. 1010.
  4. En grec ancien ἀναιδεία.
  5. En grec ancien αἰδεῖσθαι.
  6. Hybris, en grec ancien ὕβρις.
  7. Schœmann, Griechisch Staais alterthümer, t. I, p. 471.
  8. Dugit, Étude sur l’Aréopage athénien, p. 120.
  9. Actes 17,15-18,1.
  10. CETAD, Paul à Athènes
  11. Informations lexicographiques et étymologiques de « aréopage » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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