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Virginia Vezzi

Virginia Vezzi (Velletri, 1600 - Paris, 1638) est une peintre italienne du XVIIe siècle. Elle fut aussi l'épouse du peintre français Simon Vouet (1590-1649). On lui attribue avec certitude un tableau représentant Judith et Holopherne, d'autres œuvres présentant encore des problèmes d'attribution.

Virginia Vezzi
Claude Mellan, Portrait de Virginia Vezzi, 1626, gravure, Cambridge, Fogg Museum.
Naissance
Décès
(Ă  38 ans)
Paris
Activité
Mouvement
Conjoint
Simon Vouet (Ă  partir de )

Biographie

Virginia Vezzi naît en 1600[1] ou 1601 et grandit à Velletri, entourée de son père, Pompeo Vezzi, qui était lui aussi peintre. C'est peut-être lui l’a poussée dans le monde de l’art, l’a orientée dans la peinture, et la lui a enseignée. La famille déménage à Rome dans les années 1610. Pompeo Vezzi s’intègre bien au contexte artistique romain, il côtoie les peintres qui lui sont contemporains, dont Simon Vouet, et participe à des réunions qui ont lieu chez ce dernier, dans les années 1624-1625[2]. Virginia Vezzi et Simon Vouet se sont peut-être connus par ce biais ; ils se marient en . Cette même année l’artiste Claude Mellan grave un portrait de Virginia Vezzi, peut-être à l’occasion de ce mariage, ou bien peut-être pour marquer son entrée à l’Académie de Saint-Luc à Rome[3], une corporation de peintres dont Simon Vouet est justement le prince[4]. Cette distinction est prestigieuse pour un artiste, et encore plus rare pour une femme, puisqu’elles sont seulement quinze au cours du XVIIe siècle à y entrer[1]. Son nom est ainsi annoté dans le registre, sans pour autant mentionner une date d’admission, qui doit être dans les années 1620[2].

En 1627, Virginia Vezzi suit son mari à Paris. En effet, Simon Vouet, premier peintre du roi, est alors rappelé par Louis XIII. D’après diverses sources, Virginia Vezzi est appréciée de Maris de Médicis et du cardinal de Richelieu. On ne trouve malheureusement pas de traces de son travail, peut-être encore attribué à son époux Simon Vouet ou à son atelier ; le problème est qu’ils ont certainement dû travailler ensemble, et que leur style pictural est assez proche[5].

Elle meurt en 1638[1].

Ĺ’uvres

Son tableau attribué

Afin d’accéder à l’Académie Saint-Luc, Virginia Vezzi a dû livrer un tableau de sa main. Il pourrait être celui représentant Judith et Holopherne, seul tableau qui lui soit attribué avec certitude, datant justement des années 1620. En effet, une gravure de Claude Mellan permet de le lui attribuer[3] puisqu’une inscription en bas de la gravure spécifie que « Virginia de Vezzo pinxi ».

Ce tableau nous livre l’histoire de Judith et Holopherne, racontée dans l’Ancien Testament. Nabuchodonosor, roi de Babylone, envoie son général Holopherne assiéger la ville de Béthulie. Judith, belle et veuve, prend la décision de sauver son peuple. Elle se pare de ses plus beaux vêtements, se rend au camp adverses, enivre et charme Holopherne. Ce dernier succombe, et elle profite ainsi de son ivresse pour lui trancher la tête, qu’elle ramène à la ville, avec sa servante, et expose fièrement[6]. Ce thème iconographique est répandu au XVIIe siècle par Le Caravage et ses suiveurs : le sujet sanglant, dramatique, prenant place dans une tente plongée dans la pénombre plaît à cette époque. Ces représentations se multiplient, et d’autres femmes artistes viennent à peindre ce thème, le plus connu étant celui de Artemisia Gentilleschi[7].

  • Judith et Holopherne,1624-1626, huile sur toile, 98 Ă— 74 cm, Nantes, MusĂ©e d’Arts.
    Judith et Holopherne,1624-1626, huile sur toile, 98 × 74 cm, Nantes, Musée d’Arts.
  • Claude Mellan, Judith et Holopherne (d'après Virginia Vezzi), 1624-1626, gravure, 16,5 Ă— 10,9 cm, Nancy, MusĂ©e des Beaux-Arts
    Claude Mellan, Judith et Holopherne (d'après Virginia Vezzi), 1624-1626, gravure, 16,5 × 10,9 cm, Nancy, Musée des Beaux-Arts

D'autres attributions

Il n'y a pas d'autres traces de son travail. La proximité stylistique, mais aussi le fait qu'elle devait travailler avec son mari, posent certainement des problèmes d'attribution. Des attributions sont toutefois proposées, comme un tableau représentant l’Allégorie de la peinture, qui serait un double portrait d’elle-même peignant Simon Vouet, ou encore une Vierge à l’enfant (une huile sur toile,102 × 85,5 cm, conservée à Paris, Galerie Éric Coatalem)[8] ; mais surtout, une Danaë, dont le nom de Jacques Blanchard est aussi évoquée[5].

  • AllĂ©gorie de la peinture (attribution discutĂ©e), vers 1620, collection privĂ©e
    Allégorie de la peinture (attribution discutée), vers 1620, collection privée
  • Jacques Blanchard ou Virginia Vezzi (attribution discutĂ©e), DanaĂ«, 1620-1630, huile sur toile, 93.4 Ă— 128.4 cm, Austin, Blanton Museum of Art
    Jacques Blanchard ou Virginia Vezzi (attribution discutée), Danaë, 1620-1630, huile sur toile, 93.4 × 128.4 cm, Austin, Blanton Museum of Art

Bibliographie

  • Olivier BONFAIT, HĂ©lène ROUSTEAU-CHAMBON (dir.), Simon Vouet en Italie, actes de colloque (Nantes, Archives dĂ©partementales : 6 - ), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011.
  • Jacques BOUSQUET, “Documents sur le sĂ©jour de Simon Vouet Ă  Rome”, MĂ©langes d'archĂ©ologie et d'histoire, 64, 1952. p. 287-300.
  • Blandine CHAVANNE, Emmanuel GUIGON (dir.), Simon Vouet : les annĂ©es italiennes, 1613-1627, cat. expo. (Nantes, MusĂ©e d’Arts, Besançon, MusĂ©e des Beaux-Arts : 2008 - 2009), Paris, Hazan, 2008.
  • Diane GOUARD, “Judith”, Artemis Ă  la plage, (artemisalaplage.fr/2017/04/22/judith-33/)
  • Dominique JACQUOT, Guillaume KAZEROUNI (dir.), Loth et ses filles de Simon Vouet, cat. expo. (Strasbourg, MusĂ©e des beaux-arts : - ), Strasbourg, MusĂ©es de Strasbourg, 2005.
  • Sophie LÉVY (dir.), MusĂ©e d’arts de Nantes : le guide des collections, Nantes, Grand musĂ©e d’arts de Nantes, 2017.
  • Olivier MICHEL, “Virginia Vezzi et l’entourage de Simon Vouet Ă  Rome”, Simon Vouet, actes de colloque (Paris, Galeries nationales du Grand Palais : 5 -), Paris, La documentation française, 1992, p. 123 - 133.
  • Didier RYKNER, “Peintures et sculptures exposĂ©es chez Eric Coatalem et Patrice Bellanger”, La Tribune de l’Art, (https://www.latribunedelart.com/peintures-et-sculptures-exposees-chez-eric-coatalem-et-patrice-bellanger).

Références

  1. Vezzi-Virginia da- 1597- 1638- 1597- 1638- Vezzo- Virginia da, Judith et Holopherne, source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0), coll. « peinture », 1624 - 1627 (lire en ligne)
  2. Olivier MICHEL, « Virginia Vezzi et l’entourage de Simon Vouet à Rome », Simon Vouet, Paris, La documentation française,‎ actes de colloque (paris, galeries nationales du grand palais : 5 -7 février 1991), p. 123-133
  3. Dominique JACQUOT, Guillaume KAZEROUNI (dir.), Loth et ses filles de Simon Vouet, Strasbourg, Musées de Strasbourg, , catalague de l'exposition (Strasbourg, Musée des beaux-arts : 20 octobre 2005 - 22 janvier 2006)
  4. Blandine CHAVANNE, Emmanuel GUIGON (dir.), Simon Vouet : les années italiennes, 1613-1627, Paris, Hazan, , catalogue de l'exposition (Nantes, Musée d’Arts, Besançon, Musée des Beaux-Arts : 2008 - 2009)
  5. Olivier BONFAIT, Hélène ROUSTEAU-CHAMBON (dir.), Simon Vouet en Italie, Rennes, Presses universitaires de Rennes,
  6. Sophie LÉVY (dir.), Musée d’arts de Nantes : le guide des collections, Nantes, Grand musée d’arts de Nantes, , p. 169
  7. Diane GOUARD, “Judith”, Artemis à la plage, 22 avril 2017 (), « Judith », sur Artemis à la plage, (consulté le )
  8. Didier RYKNER, « Peintures et sculptures exposées chez Eric Coatalem et Patrice Bellanger », La Tribune de l’Art,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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