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Claude Mellan

Claude Mellan né à Abbeville le et mort à Paris le est un peintre, dessinateur et graveur français.

Claude Mellan
Claude Mellan, Autoportrait (1635).

Biographie

Claude Mellan naît le à Abbeville[1]. Son père est chaudronnier planeur de cuivre[1].

Il est mis de bonne heure en apprentissage à Paris[2]. Il y aurait reçu, suppose t-on, les premières leçons de Thomas de Leu ou de Léonard Gauthier[2] - [Note 1].

Sa première gravure portant une date, exécutée pour une thèse de théologie présentée au Collège Mathurin, indique qu’il se trouvait dans la capitale dès 1619[2]. Cinq ans plus tard, il part pour Rome[2], grâce au soutien de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc[3].

Il s'y rencontre avec Thomassin, et leurs premières années en Italie sont très pénibles[4]. Claude Mellan se met bientôt en rapport avec Francesco Villamena, avec lequel il s'exerce dans le maniement du burin, et qui le fait graver d'après Pomérange, alors en réputation mais d'un pinceau lourd et maniéré[5]. Il travaille ensuite d'après Simon Vouet[5]. En 1626, il peint le portrait de Virginia de Vezzo, qui devient la même année l'épouse de son maître Simon Vouet[5]. Aux alentours de 1630, Mellan grave des planches pour la Galleria Giustiniana, dirigée par Joachim von Sandrart, qui confie l'exécution de planches à différents graveurs, dont Pieter de Bailliu, Michel Natalis, Corneille Bloemaert et Theodor Matham.

En 1636 Claude Mellan quitte Rome, passe par Gênes, et rentre en France[6]. Il se rend à Aix-en-Provence chez Peiresc, où il arrive au début du mois d'août[7]. Retenu pendant un an par lui dans cette ville, Claude Mellan réalise une première : il grave trois vues des phases de la Lune, observée sous la direction de Pierre Gassendi à travers un télescope fourni par Galilée[3]. Claude Mellan utilise l'image de la Lune projetée sur une surface blanche[8].

Claude Mellan est logé au Louvre à partir de 1642 et y reste jusqu'à sa mort[3].

Mort le à Paris, Claude Mellan est inhumé le lendemain dans l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois[2].

Å’uvres

Anatole de Montaiglon a répertorié 400 gravures dont une centaine nous sont parvenues. Mellan a gravé de nombreux portraits, pour la plupart des bustes, notamment celui de Girolamo Frescobaldi, organiste de la basilique Saint-Pierre de Rome.

Mellan a également été un peintre de renom. Un grand nombre de ses toiles a été perdu, mais elles restent connues par ses gravures, comme Samson et Dalila, Saint Jean-Baptiste dans le désert ou Madeleine.

Mellan a également gravé plusieurs scènes religieuses dont une célèbre Sainte Face du Christ sur le voile de Véronique réalisée par une taille unique en spirale qui, par ses épaississements, crée l’image. Ce burin est considéré comme le chef-d'œuvre de Mellan[9]. La plaque en cuivre originale est conservée à la chalcographie de la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles.

Å’uvres dans les collections publiques

  • Paris, École nationale supérieure des beaux-arts :
    • Portrait de Girolamo Frescobaldi, pierre noire sur papier, 15,4 Ã— 12,3 cm[10]. Ce dessin est mentionné par Pierre-Jean Mariette parmi les premières Å“uvres italiennes réalisées sous la double influence de Vouet et de Sadeler, entre 1624 et 1634. Le portrait de l'organiste et compositeur (1583-1643) est saisissant par l'acuité de l'expression d'assurance à la fois souriante et arrogante. Il a été traduit au burin dans des dimensions plus réduites. Cette effigie traduit la notoriété de l'organiste de Saint-Jean-de-Latran puis de Saint-Pierre de Rome[11] - [12] ;
    • Étude pour une Sainte Famille, pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier bleu, 20 Ã— 24 cm[13] - [14].
  • Å’uvres de Claude Mellan
  • Le Cardinal Guido Bentivoglio (1633), gravure.
    Le Cardinal Guido Bentivoglio (1633), gravure.
  • La Lune sur son char (1633), gravure.
    La Lune sur son char (1633), gravure.
  • James Howel dans une forêt (1641), gravure.
    James Howel dans une forêt (1641), gravure.
  • Le Linge de sainte Véronique (1649), gravure.
  • Saint Jérôme (1665), gravure d'après son propre tableau.
    Saint Jérôme (1665), gravure d'après son propre tableau.
  • La Souricière, gravure.
    La Souricière, gravure.
  • Hercule aidant Atlas), gravure.
    Hercule aidant Atlas), gravure.

Notes et références

Notes

  1. Le Bellier et Auvray mentionne Gauthier mais pas Thomas de Leu[1].

Références

  1. Bellier de La Chavignerie et Auvray 1885, p. 67.
  2. Delignières 1886, p. 9.
  3. « Claude Mellan », sur universalis.fr (consulté le )
  4. Delignières 1886, p. 9-10.
  5. Delignières 1886, p. 10.
  6. Delignières 1886, p. 11-12.
  7. Préaud 1988, p. 20.
  8. Requemora-Gros 2017, p. 246.
  9. Stephen Farthing, 501 artistes, peintres, sculpteurs, plasticiens, Montréal, Trécarré, .
  10. « Portrait de Girolamo Frescobladi, Claude Mellan », sur Cat'zArts.
  11. Emmanuelle Brugerolles, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, pp. 32-37.
  12. ’Emmanuelle Brugerolles (dir.), Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts. Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p. 45-47, Cat. 12.
  13. « Sainte Famille », sur Cat'zArts.
  14. Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le dessin en partage, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-347-1), p. 88.

Annexes

Catalogues raisonnés

Autres ouvrages

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Bellier de La Chavignerie et Auvray 1885] Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, « Mellan (Claude) », dans Dictionnaire Général des Artistes de l'école française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, vol. 2, (lire en ligne), p. 67. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Delignières 1886] Émile Delignières (pcd), Recherches sur les graveurs d'Abbeville, Paris, Plon, , 45 p. (lire en ligne), p. 8-14. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • « Claude Melan, graveur en taille douce », dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, t. 2, Antoine Dezallier, (lire en ligne), p. 97-98.
  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 481.
  • Georges Bilhaut, « Claude Mellan », dans le bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, tome XVIII, fascicule 5, 1947, pp.370-383.
  • L'Å’il d'or. Claude Mellan, catalogue d'exposition, Paris, Bibliothèque Nationale, 1988.
  • Jean Sgard, « La Sainte Face de Claude Mellan. Étude des bases géométriques du dessin », Bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville,‎ .
  • Maxime Préaud, « L'Å“il d'or de Claude Mellan » in L'Objet d'Art, 8, juin 1988, p. 50-57.
  • Barbara Brejon de Lavergnée, « Dessins français du 17e siècle : richesse des musées de province » in Connaissance des Arts, 492, février 1993, p. 42-49.
  • Michel Melot, « L'Å“il d'or » dans Nouvelles de l'estampe, n°230, mai-juin 2010, p. 19-22.
  • Florian Rodari, Claude Mellan. L'écriture de la méthode : Donation Isabelle et Jacques Treyvaud, Milan, 5 continents, , 216 p. (ISBN 978-88-7439-708-2).
  • [Requemora-Gros 2017] Sylvie Requemora-Gros, Voyages, rencontres, échanges au XVIIe siècle : Marseille carrefour, (ISBN 9783823379669, lire en ligne), p. 246. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Philippe Tillier, Les graveurs d'Abbeville, Société d'émulation d'Abbeville / F. Paillart éditeur, , pp. 38-73

Liens externes

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