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Jacques Blanchard

Jacques Blanchard, né le [1] à Paris où il est mort en 1638, est un peintre et graveur français actif dans la première moitié du XVIIe siècle.

Jacques Blanchard
Gérard Edelinck, Portrait de Jacques Blanchard, vers 1632-1633, d'après un autoportrait
Naissance
Décès
(Ă  38 ans)
Paris
Activités

Biographie

Jacques Blanchard est le fils de Gabriel Blanchard (l'aîné), natif de Condrieu dans le Lyonnais, député pour les affaires de sa ville à Paris. Il y logea chez le peintre Jérôme Baullery (v.1532-1598) dont il épousa la fille[1]. La mère de Jacques née Baullery[2], appartenait à une famille de peintres. Jacques Blanchard fut donc placé en apprentissage chez son oncle, le peintre Nicolas Baullery (1560-1630), au début de l'année 1613[3]. Jacques Blanchard avait deux frères, l'un se nommant Pierre et l'autre Jean-Baptiste (1595-1665), peintre également. Il avait également une sœur dont on ne sait rien.

Il séjourne à Lyon auprès du peintre Horace Le Blanc de 1620 à 1623 et part pour Rome en octobre 1624 en compagnie de son frère Jean-Baptiste. Il y reste jusqu'en avril 1626, lorsqu'il quitte la cité papale pour Venise, où il est sensible au style du Titien. Il laisse la lagune en avril 1628, après y avoir réalisé un tableau, Les Métamorphoses d'Ovide, qui est connu par la mention qu'en fait André Félibien. Au printemps de 1628, il est à Turin au service du Duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier de Savoie, pour lequel il peint sept ou huit tableaux dont Les Amours de Vénus et Adonis, œuvres transférées à Paris après avoir été enlevées du palais des Favorites[4].

Saint Jérome (1632), musée des beaux-arts de Budapest.

Blanchard est de retour à Paris en 1629 après être repassé par Lyon, où il a peint le portrait d'Horace Le Blanc.

Blanchard a entretenu des liens avec tous les grands peintres de son époque (Simon Vouet, Louis de Boullogne, Claude Vignon). Il fut nommé peintre du Roi en 1636.

GĂ©rard Edelinck a fait son portrait vers 1695[5].

Marié deux fois, il eut un fils, Louis-Gabriel Blanchard (1630-1704), qui fut également peintre et trésorier de l'Académie, et deux filles, mortes quelque temps après leur mariage.

Jacques Blanchard meurt à Paris d'une fluxion de poitrine en 1638, à 38 ans. Le service des obsèques est célébré le à l'église Saint-Paul à Paris, sa paroisse, d'où le corps est porté à Saint-Jean-en-Grève pour y être inhumé[6].

Ĺ’uvre

Les œuvres qui sont aujourd'hui reconnues pour être de sa main sont toutes datées à partir de son retour en France. Il prit pour modèle les grands peintres vénitiens de la Renaissance, le Titien, le Tintoret et Paul Véronèse, dont il avait étudié les ouvrages en Italie, et devint ainsi excellent coloriste. Il fut surnommé le « Titien Français » à cause de ses coloris proches de ceux des Vénitiens ainsi que pour son goût pour les beautés féminines, qu'il évoque avec brio dans des compositions de femmes nues et épanouies donnant le sein à des enfants.

DĂ©cors

Tous les décors qu'il a peints ont malheureusement disparu.

  • De 1632 Ă  1634, il travaille au dĂ©cor de la galerie et au cabinet de l'hĂ´tel particulier parisien de Louis Le Barbier, financier, au 3 et 5 quai Malaquais, sur l'ĂŽle aux Vaches (aujourd'hui l'ĂŽle Saint-Louis), qu'il orne de quinze tableaux aux sujets mythologiques et de paysages.
  • Il peint pour le salon de M. Morin, cĂ©lèbre fleuriste de l'Ă©poque.
  • Il produit ses plus belles pièces dans des bacchanales : Jupiter venant voir Semele, VĂ©nus qui se chauffe pendant que CĂ©rès et Bacchus s'Ă©loignent d'elle, ces dernières ayant Ă©tĂ© peintes pour M. Goulas.
  • Il rĂ©alise pour Pierre Puget, sieur de Montmauron, conseiller du Roi, premier prĂ©sident du bureau des finances de Montauban, une sĂ©rie de tableaux reprĂ©sentant L'Histoire de la vie de la Vierge sur tout le pourtour de l'intĂ©rieur de la chapelle du château de la Chevrette Ă  Deuil-la-Barre.
  • Il dĂ©core Ă©galement l'hĂ´tel du prĂ©sident de la Chambre des comptes, Jean Perrault, sur le quai Malaquais Ă  Paris.
  • En 1634, Ă  la demande des orfèvres de Paris, il peint le May de Notre-Dame[7] Descente du Saint-Esprit sur les ApĂ´tres, qui fut restituĂ© Ă  la cathĂ©drale après la RĂ©volution.
  • Cette mĂŞme annĂ©e, il rĂ©alise la dĂ©coration de l'hĂ´tel de Claude de Bullion oĂą il peint Les douze Mois de l'annĂ©e, sous la forme de divinitĂ©s de l'AntiquitĂ©, en trompe-l'Ĺ“il imitant la sculpture. Pour ce travail, il va toucher une rente de 1 200 livres jusqu'Ă  sa mort.
  • Il exĂ©cuta un plafond Ă  Versailles, ainsi qu'une CharitĂ© entourĂ©e d'enfants et, Ă  Trianon, des Danses de Nymphes et la galerie Ă  l'hĂ´tel Bullion.

Tableaux

Voir aussi : Liste des peintures de Jacques Blanchard

Collections publiques

Attributions

Ĺ’uvres sur papier

Antoine, Joseph Dezallier d'Argenville mentionne qu'il réalisa de sa main 70 gravures.

  • Paris, musĂ©e du Louvre
    • La CharitĂ© (1636) gravure et dessin papier gris, pierre noire
    • La Sainte Famille et le petit Saint-Jean dessin papier beige, sanguine
    • La Sainte Famille, dessin, pierre noire, lavis brun, rouge
    • La Vierge assise avec l'Enfant couchĂ© sur ses genoux, dessin papier gris
    • La Vierge allaitant l'Enfant, dessin, sanguine
    • La Vierge assise, penchĂ©e, allaitant l'Enfant, dessin, sanguine
    • La Vierge assise occupĂ©e Ă  coudre, l'Enfant JĂ©sus et le jeune Saint-Jean, dessin, sanguine, papier beige
    • La Vierge assise soulève le voile qui couvre l'Enfant, dessin, pierre noire, lavis brun
    • La Vierge assise avec l'Enfant couchĂ© sur ses genoux, dessin, pierre noire, rehaut de blanc
    • La Vierge tenant l'Enfant Ă  qui Saint-Jean amène son agneau, dessin, sanguine
    • La Vierge Ă  l'Enfant, dessin, sanguine
    • Vierge Ă  l'Enfant et le petit Saint-Jean, dessin pierre noire, papier beige
    • La Vierge Ă  genoux prenant l'Enfant JĂ©sus assis au pied d'un arbre, dessin, sanguine, papier beige
    • La Madeleine assise, tournĂ©e vers la gauche et lisant, dessin, papier gris, pierre noire, rehauts de blanc
    • La PentecĂ´te ou la Descente du Saint-Esprit, dessin, plume, sanguine
    • La descente du Saint-Esprit, dessin, plume, encre brune, lavis brun, sanguine
    • Mariage mystique de Sainte Catherine d'Alexandrie, dessin, sanguine
    • Saint JĂ©rĂ´me dans le dĂ©sert, dessin, lavis gris, pierre noire
    • Pâris et VĂ©nus, dessin, sanguine
    • Femme dans un paysage avec un fragment de bas relief, dessin, plume, encre brune, lavis gris, pierre noire, papier lavĂ© brun

Expositions

  • 1934, Paris, « Les peintres de la rĂ©alitĂ© en France au XVIIe » : Saint JĂ©rĂ´me du musĂ©e de Budapest
  • 1958, Stockholm
  • 1960, Paris, musĂ©e du Louvre, « Dessins Français du XVIIe siècle »
  • 1989, Paris, Galerie Pardo
  • 1998, Rennes, musĂ©e des beaux-arts (45 tableaux)

Notes et références

  1. Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 93-94 (lire en ligne)
  2. Ou Bolleri Bollery, mais son frère signe Baullery.
  3. Contrat d'apprentissage au Minutier Central des notaires parisiens, daté du 31 janvier 1631, cote au Minutier central : CV 191. Ce contrat est cité in-extenso par Jacques Thuillier dans le catalogue de l'exposition de Rennes de 1998, pp. 43-44.
  4. Hommes Illustres, M. Perault, 1701
  5. Cette estampe est conservée à Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes et de la Photographie.
  6. Henri Herluison : Actes d’État-Civil d’Artistes Français : peintres, graveurs, architectes, etc., extraits des registres de l’Hôtel de Ville de Paris détruits dans l’incendie du 24 mai 1871, Herluison, Orléans, 1873 p. 37 (voir en ligne) sur le site de la bibliothèque numérique de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA).
  7. À l'occasion du mois de mai, voué à la Vierge Marie, la corporation des orfèvres parisiens offrait à la cathédrale Notre-Dame, d'abord une pièce d'orfèvrerie, puis un tableau.
  8. Cléopâtre, Reims (joconde)
  9. Vénus et les Grâces, Louvre (Atlas)
  10. Lucrèce, Nantes (joconde)

Annexes

Bibliographie

  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 139
  • Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, AbrĂ©gĂ© de la vie des plus fameux peintres avec leurs portraits gravĂ©s, chez De Bure l'AĂ®nĂ©, 1745
  • Jacques Blanchart, peintre, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 93-94 (lire en ligne)
  • Jacques Thuilier, Jacques Blanchard, catalogue de l'exposition, Rennes, musĂ©e des Beaux-arts, 1998, (ISBN 978-2901430339)
  • Denis Pierre Jean Paillon de La FertĂ©, Extrait des diffĂ©rens ouvrages publiĂ©s sur la vie des peintres, chez Ruault, 1776
  • Dossier de l'Art, no 45, . Jacques Thuillier : « Jacques Blanchard,peintre illustre », Laurent SalomĂ© : « Les surprises de Blanchard », Michel Hilaire : « Blanchard et le milieu parisien des annĂ©es 1630 », Dominique BrĂŞme : « Du Titien de la France aux coloristes français », Armelle Baron : « Quelques Ă©tapes dans la carrière de Jacques Blanchard »
  • Serge Lemoine, Marianne Le Pommere (sous la direction), Image d'une collection MusĂ©e de Grenoble, Paris, RMN, 1999, (ISBN 2-7118-3795-5)
  • Gilles Chomer, Peintures françaises avant 1815, la collection du MusĂ©e de Grenoble, prĂ©face de Jacques Thuillier, Paris, RMN, 2000, (ISBN 2-7118-2950-2)
  • Charles Sterling, « Jean et Jacques Blanchard », dans Art de France, Paris, tome 1, 1961
  • Laurent Salome, « Jacques Blanchard, Saint JĂ©rĂ´me Ă©crivant », dans La Revue du Louvre, no 5, 1990
  • Weil-Curiel, « La Sainte Catherine de Jacques Blanchard retrouvĂ©e », dans La Revue du Louvre et des MusĂ©es de France, RMN, 1961, ISSN 0035-2608

Liens externes

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