AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Ernst Lubitsch

Ernst Lubitsch est un réalisateur américain d'origine allemande, également acteur au début de sa carriÚre, né le à Berlin, mort le à Bel Air (Los Angeles).

Ernst Lubitsch
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Ernst Lubitsch, avant 1922.

RĂ©alisateur prolifique, il commence sa carriĂšre en Allemagne, Ă©migre aux États-Unis en 1922, et tourne plus d'une cinquantaine de films en trente ans. Il a marquĂ© l'histoire du cinĂ©ma par ses comĂ©dies, avec notamment SĂ©rĂ©nade Ă  trois, Ninotchka, Rendez-vous, Jeux dangereux (titre original : To Be or Not to Be), Le ciel peut attendre, ou encore La HuitiĂšme Femme de Barbe-Bleue.

Biographie

Jeunesse

Ernst Lubitsch[1] - [2] - [3] - [4] - [5] - [6] - [7] - [8] naĂźt en 1892 d'un tailleur berlinois, Simcha (Simon) Lubitsch — qui tenait Ă  Berlin un magasin rĂ©putĂ© de vĂȘtements pour hommes —, et de Anna Lindenstaedt. Simon Lubitsch, qui venait de Grodno dans ce qui est aujourd'hui la BiĂ©lorussie, Ă©tait issu d'une longue lignĂ©e de Hofjuden (« juifs de cour »). Sa mĂšre est allemande, du Brandebourg. Tous deux Ă©taient des juifs ashkĂ©nazes. Ernst, fils unique, reçoit une Ă©ducation soignĂ©e, qui comprend notamment les arts dramatiques. Las des Ă©tudes et fascinĂ© par le thĂ©Ăątre, il quitte l'Ă©cole Ă  16 ans. Simon n'admet guĂšre la vocation de son fils et le prend au magasin. Six mois plus tard, il doit dĂ©chanter, tant le fils se montre incapable : « Mon fils est un Schlemihl[9]. Il est incapable d'accrocher un costume sans en faire tomber cinq autres[10] - [11]. »

Il décide donc de le placer comme comptable, ce qui donne à Ernst l'occasion de mener une double vie : il travaille le jour et se consacre à sa passion théùtrale la nuit. Par l'intermédiaire de Victor Arnold, acteur fort connu de l'époque, Lubitsch obtient divers petits engagements dans des cabarets. Comme il s'en sort fort bien, Arnold décide de le présenter à Max Reinhardt, directeur du Deutsches Theater, qui l'intÚgre dans sa troupe, au sein de laquelle se trouve déjà Emil Jannings. Lubitsch obtient ainsi des seconds rÎles dans des piÚces classiques : il joue notamment le Famulus Wagner dans Faust.

En 1912, l'une des reprĂ©sentations du Mirakel (Miracle) de Karl Gustav Vollmoeller (1887-1948) est filmĂ©e. La mĂȘme annĂ©e, Lubitsch devient l'homme Ă  tout faire du studio Bioscop de Berlin, pour arrondir ses fins de mois. Le cinĂ©ma est en effet en pleine expansion en Allemagne. En 1913, on l'engage comme acteur, ce que Lubitsch accepte non par intĂ©rĂȘt pour le septiĂšme art naissant, mais en raison d'un salaire Ă©levĂ© : 20 marks par jour, Ă  comparer aux 100 marks par mois qu'il gagnait avec Reinhardt. Il joue des rĂŽles comiques dans Shuhpalast Pinkus, et surtout dans la sĂ©rie de films Meier[12], rĂ©alisĂ©e la plupart du temps par de quasi inconnus, mais produit par Paul Davidson, dirigeant de l'Union-Film, dans laquelle il crĂ©e le personnage de « Meier », archĂ©type du comique juif allemand. « Avec ces films, il devint le comique le plus en vue du cinĂ©ma allemand, aussi populaire que Max Linder en France et Harold Lloyd sinon Chaplin en AmĂ©rique Ă  la mĂȘme Ă©poque[13]. »

En 1914, les scénaristes sont à court d'idée, mais Lubitsch n'en manque pas. Aussi prend-il désormais la triple casquette d'acteur-réalisateur-auteur. Cet arrangement qui diminue les effectifs satisfait Davidson, qui offre à Lubitsch une augmentation de salaire. Au cours des quatre années de guerre, Lubitsch monte de nombreux films, prompts à relever le moral de la population allemande, et délaisse de plus en plus les premiers rÎles : il se contente des seconds.

PĂ©riode allemande

Ce succÚs lui permet de réaliser ses propres films à partir de 1916. Il abandonne alors sa carriÚre d'acteur.
En 1918, il rĂ©alise son premier film marquant : Les Yeux de la momie (Die Augen der Mumie Ma), un drame avec Pola Negri et Emil Jannings. Lubitsch sait s'entourer de collaborateurs de qualitĂ©, comme le scĂ©nariste Hans KrĂ€ly et le dĂ©corateur Kurt Richter. La mĂȘme annĂ©e, il rĂ©alise Carmen. En 1919, il triomphe avec La Princesse aux huĂźtres (Die Austernprinzessin), une Ă©tonnante satire dont les personnages sont dignes d'Erich von Stroheim (le roi des huitres, le millionnaire amĂ©ricain, le prince dĂ©sargentĂ© Nuki)[14]. Suivent des drames historiques (La Du Barry[15], Ann Boleyn) et des comĂ©dies, qui font de lui un rĂ©alisateur de stature internationale. On le surnomme mĂȘme « le David Wark Griffith allemand », et en 1921, il est invitĂ© aux États-Unis pour la premiĂšre fois.

PĂ©riode hollywoodienne

AprĂšs un premier sĂ©jour infructueux aux États-Unis en 1922, il quitte l'Allemagne en 1923, Ă  l'Ăąge de trente ans, pour rejoindre Hollywood sur l'invitation de Mary Pickford. Elle veut qu'il la dirige dans Dorothy Vernon of Haddon Hall. Il refuse le projet, mais la dirige dans Rosita en 1923, son premier film amĂ©ricain, Ă  nouveau un succĂšs. Il est sous contrat avec la Mary Pickford Company ; c'est un travailleur acharnĂ© et chaque film semble surpasser le prĂ©cĂ©dent, en qualitĂ© et en succĂšs (critique et commercial). On commence Ă  parler de la Lubitsch touch : Ă©lĂ©gance et sophistication dans la satire, sens du rythme et de l'ellipse.

En 1926, il rejoint la Paramount et rĂ©alise son premier film parlant en 1929 : Parade d'amour (The Love Parade), avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald, qui obtient six nominations aux Oscars dont celle de meilleur film. Avec l'apparition du son, de brillants dialogues viennent s'ajouter Ă  la Lubitsch touch (mĂȘme s'il n'est jamais crĂ©ditĂ© comme scĂ©nariste ou dialoguiste). En 1925, il obtient enfin une carte de sĂ©jour : il Ă©vitait jusqu'Ă  prĂ©sent le Service de l'Immigration grĂące Ă  la Warner[16].

En 1935, le rĂ©gime nazi le dĂ©choit de sa nationalitĂ© allemande. La mĂȘme annĂ©e, il devient directeur des productions de la Paramount, seul rĂ©alisateur hollywoodien Ă  diriger un grand studio. Le 27 juillet 1935, il Ă©pouse Vivian Gaye, une actrice et agent artistique britannique, nĂ©e Sanya Bezencenet en 1907 et dĂ©cĂ©dĂ©e en 2010[17]. Ils ont une unique fille, Nicola Lubitsch, nĂ©e le 27 octobre 1938. En 1936, la Paramount le relĂšve de ses fonctions de directeur des productions, et il redevient rĂ©alisateur Ă  plein temps. La mĂȘme annĂ©e, il est naturalisĂ© citoyen amĂ©ricain.

Dans cette période, Lubitsch réalise ses films les plus connus, tous des comédies. Il travaille avec les meilleurs scénaristes, notamment Billy Wilder et Charles Brackett, et fait travailler toutes les grandes stars de l'époque : Claudette Colbert, Gary Cooper, MarlÚne Dietrich, James Stewart, Carole Lombard, Gene Tierney. C'est lui qui fait pour la premiÚre fois entendre le rire de Greta Garbo, dans Ninotchka. Les films, malgré leur caractÚre léger et brillant, abordent souvent des préoccupations trÚs sérieuses et contemporaines : en 1939, Ninotchka est l'un des premiers films à critiquer le régime de Staline, en 1940, Rendez-vous (The Shop Around the Corner) aborde la question du chÎmage, et en 1942 Jeux dangereux (To Be or Not to Be) a pour thÚme principal le nazisme.

La fin soudaine

En 1947, Ernst Lubitsch reçoit un Oscar d'honneur (il a été nommé trois fois et n'a jamais obtenu l'Oscar), mais il meurt peu aprÚs, le à Bel Air (Los Angeles) des suites d'une crise cardiaque, pendant le tournage de La Dame au manteau d'hermine qui est achevé par Otto Preminger.

Il repose au Forest Lawn Memorial Park Cemetery Ă  Glendale[18] en Californie.

À son enterrement, Billy Wilder aurait sanglotĂ© « Plus de Lubitsch », se voyant rĂ©pondre par William Wyler « Pire que ça : plus de films de Lubitsch ».

Le 8 février 1960, une étoile lui est dédiée sur le Walk of Fame au 7042 Hollywood Boulevard[19].

Lubitsch et la France

Il existe de nombreuses affinités et liens d'amitié réciproque entre Ernst Lubitsch et la France. Déjà en 1936, lors du tournage de La HuitiÚme Femme de Barbe-Bleue, Lubitsch avait été gratifié de la Légion d'honneur. Un peu moins de soixante ans plus tard, en 1992, lorsque la revue de cinéma Positif, tenta de statuer sur les vingt films les plus importants de l'histoire du cinéma, elle mit Jeux dangereux à la 17e place (ce qui en fait la seconde comédie, derriÚre Le Mécano de la « General » de Buster Keaton). Plus récemment encore (en 2007), Le Monde consacra une page entiÚre à la resortie d'un film muet un peu oublié du réalisateur allemand[20].

Si la France aime Lubitsch, force est de constater qu'en retour, Lubitsch aime la France. De 1930 (Love Parade) Ă  1939 (Ninotchka) la quasi-totalitĂ© de ses films se dĂ©roulent en France[21] (les deux seules exceptions Ă©tant Le Lieutenant souriant et Si j'avais un million). Également on parle beaucoup français chez Lubitsch (dans Le ciel peut attendre, et dans SĂ©rĂ©nade Ă  trois, une scĂšne entiĂšre se passe dans la langue de MoliĂšre). En outre, Lubitsch a beaucoup usĂ© d'interprĂštes français (Maurice Chevalier, Claudette Colbert, Charles Boyer
) et d'auteurs français (l'argument d’Illusions perdues est tirĂ© d'une piĂšce de Victorien Sardou, Divorçons).

L'esthétique lubitschienne

La réalisation et la Lubitsch touch

La Lubitsch Touch se caractĂ©rise par une retenue Ă©lĂ©gante des sentiments, rien n'explose, c'est ainsi que Lubitsch cultive l'ellipse, l'attente, la surprise, allant ainsi contre l’expressionnisme du cinĂ©ma allemand et de façon gĂ©nĂ©rale du cinĂ©ma muet[22] - [1] - [23] - [24]. C'est Ă©galement un art de vivre, une certaine maniĂšre de vivre les Ă©changes, les relations aussi bien entre les personnages dans le film qu'entre le film et les spectateurs. C'est Ă©galement une expression de l'humour juif, une façon de rĂ©sister avec Ă©lĂ©gance aux agressions de la bĂȘtise humaine.

Plusieurs définitions ont été proposées pour définir la Lubitsch Touch[25] - [26] - [27] :

  • "La Lubitsch Touch" est une brĂšve description qui embrasse une longue liste de vertus : sophistication, style, subtilitĂ©, esprit, charme, Ă©lĂ©gance, suavitĂ©, nonchalance raffinĂ©e et nuance sexuelle audacieuse. "  (Richard Christiansen)
  • " La Lubitsch Touch se caractĂ©rise dans ses films par l'humour subtil et la virtuositĂ© visuelle. Le style Ă©tait caractĂ©risĂ© par une compression parcimonieuse d’idĂ©es et de situations en plans uniques ou en scĂšnes brĂšves qui apportaient une touche ironique aux personnages et Ă  la signification de tout le film. " (Ephraim Katz (en))
  • " Un mĂ©lange subtil et sexy d'humour et d'esprit de retenue. " (Roger Fristoe).
  • " Un contrepoint de tristesse poignante pendant les moments les plus gais d'un film. " (Andrew Sarris (en))
  • "C'Ă©tait l'utilisation Ă©lĂ©gante de la super blague. Vous aviez une blague et vous vous sentiez satisfait, puis il y avait une autre grosse blague dessus. La blague Ă  laquelle vous ne vous attendiez pas. C'Ă©tait la Lubitsch Touch..." (Billy Wilder)
  • " ... un mĂ©lange de sexualitĂ© costumĂ©e de la Ruritanie et de la sexualitĂ© berlinoise adoucies pour les goĂ»ts amĂ©ricains. (Kevin Starr (en)).
  • "La phrase Ă©voque quelque chose de lĂ©ger, d'Ă©trangement indĂ©finissable, mais nĂ©anmoins tangible, et de voir les films de Lubitsch - plus que dans Presque n'importe quel travail de rĂ©alisateur - on peut ressentir cet esprit certain, non seulement dans le placement tactique et impeccablement appropriĂ© de la camĂ©ra, dans l'Ă©conomie subtile de son intrigue, dans le dialogue oblique qui permettait de tout dire de façon allusive, mais aussi - et en particulier - dans la performance de chaque acteur, aussi petit que soit le rĂŽle. " (Peter Bogdanovich)
  • "Un style gracieusement charmant et fluide, avec une ... ingĂ©nieuse capacitĂ© Ă  suggĂ©rer plus que ce qu'il montre ..." (Leland A. Poague[28])
  • "... un style qui fait allusion au sexe, de maniĂšre ludique adulte dans ses thĂšmes, sans jamais franchir la ligne de dĂ©marcation invisible qui sĂ©parait le charbon du gĂ©nie." (Saul Austerlitz)
  • " La Lubitsch touch se caractĂ©rise par d'une part une capacitĂ© propre Ă  l'Europe de l'Est Ă  reprĂ©senter le raffinement cosmopolite des EuropĂ©ens continentaux auprĂšs des AmĂ©ricains - et Ă  double tranchant, comme il de la comprĂ©hension des faces cachĂ©es du gag amĂ©ricain et d'autre part par une affection critique pour les individus imparfaits qui fonctionnent selon deux poids deux mesures, enfin une maniĂšre Ă©lĂ©gante de gĂ©rer la musique en tant que partie intĂ©grante de la construction d'un film. " (Jonathan Rosenbaum)
  • "La Lubitsch Touch" peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e de maniĂšre concrĂšte comme dĂ©rivant d'un dispositif narratif standard du film muet : interrompre l'Ă©change dramatique en se concentrant sur des objets ou des petits dĂ©tails qui font un commentaire spirituel ou une rĂ©vĂ©lation surprenante sur l'action principale. " (Greg S. Faller)
  • "Dans son sens le plus large, cela signifiait aller du gĂ©nĂ©ral au particulier, pour se condenser soudainement en un seul instant rapide et habile cristallisant une scĂšne ou mĂȘme le thĂšme entier ... l'idĂ©e d'utiliser le pouvoir de la mĂ©taphore en condensant soudainement la quintessence de son sujet dans un commentaire ironique - un commentaire visuel, naturellement - qui disait tout." (Herman G. Weinberg)

Les scénarios

Lubitsch n’a tournĂ© qu’un film Ă  partir d’un scĂ©nario original (Jeux dangereux), tous les autres Ă©tant essentiellement des adaptations, le plus souvent trĂšs libres, d’Ɠuvres thĂ©Ăątrales. Lubitsch avait une nette prĂ©fĂ©rence pour les auteurs dramatiques hongrois : Laszlo Aladar (Trouble in paradise), Melchior Lengyel (Ange, Ninotchka), Nikolaus LĂĄszlĂł (Rendez-vous) et LĂĄszlĂł But-FeketĂ© (Le ciel peut attendre), un tel rĂ©pertoire ayant l’avantage d’ĂȘtre, du fait de l’éloignement, modifiable Ă  merci par le rĂ©alisateur, et Lubitsch ne s’en privera pas. Viennent ensuite les dramaturges allemands (Hans MĂŒller pour Monte Carlo, Leopold Jacobson et Felix Dortmann d’aprĂšs un roman du mĂȘme MĂŒller dans Le Lieutenant souriant, Lothar Schmidt dans Une heure prĂšs de toi et Victor LĂ©on et Leo Stein dans la Veuve joyeuse), et français (LĂ©on Xanrof et Jules Chancel dans Parade d’amour, Maurice Rostand dans L’homme que j’ai tuĂ© et Victorien Sardou dans Illusions perdues). Cluny Brown constitue une double exception, puisque son argument est tirĂ© d’un roman anglais. Mais SĂ©rĂ©nade Ă  trois est tirĂ© d'une piĂšce de NoĂ«l Coward.

La musique

La musique joue un rĂŽle fort important chez Lubitsch, en tant que supplĂ©ante de la parole, par essence surface conventionnelle. Le plus grand usage de cette fonction se trouve dans ‘’Ange’’. C’est en effet le thĂšme mĂ©lodique improvisĂ© par un violoniste tzigane, le soir oĂč Lady Barker et Anthony Halton se rencontrent, qui va prĂ©cipiter l’action : Lady Barker le joue sur son piano et le fait passer pour une composition personnelle auprĂšs de son Ă©poux, mais celui-ci entend via le tĂ©lĂ©phone Anthony Halton l’interprĂ©ter Ă©galement.

Il existe en fait plusieurs compositeurs attitrĂ©s de Lubitsch : le premier est Oscar Straus, un auteur d’opĂ©rettes contemporain de Franz LehĂĄr (il mettra en scĂšne La Veuve Joyeuse dans un film du mĂȘme nom[29]). Lubitsch commence par faire une version cinĂ©matographique d’une de ses opĂ©rettes crĂ©Ă©e en 1907 (Le Lieutenant souriant), puis fera Ă  nouveau appel Ă  lui pour composer la musique originale d’Une heure prĂšs de toi. Le second est Friedrich Hollaender (ou Frederick Hollander), compositeur allemand puis britannique privilĂ©giĂ© de Marlene Dietrich, qui rĂ©digera la partition de Desire et, surtout, celle d’ Ange. Enfin, Werner R. Heymann, musicien plus obscur mais qui se prĂȘtait fort bien au langage cinĂ©matographique, fut le compositeur le plus utilisĂ© par Lubitsch avec quatre film Ă  son actif: Ninotchka, The Shop Around the Corner, That Uncertain Feeling et To Be or Not to Be.

Postérité

Ernst Lubitsch est considéré comme l'inventeur de tous les codes de la comédie moderne[30] - [31] sa postérité est donc impossible à mesurer.

  • Un prix Ernst Lubitsch a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en Allemagne en 1957, le Ernst-Lubitsch-Preis, prix attribuĂ© Ă  un film par la critique.
  • Le bĂątiment des rĂ©alisateurs aux studios Paramount a Ă©tĂ© nommĂ© Ernst Lubitsch en 1987.

Filmographie complĂšte

PĂ©riode allemande

Ernst Lubitsch est d'abord acteur puis réalisateur.
(À partir de lĂ , E.L. est rĂ©alisateur de tous les films, sauf mention particuliĂšre)

Période américaine muette

Films parlants

Également producteur pour la Twentieth Century Fox en 1946 du ChĂąteau du Dragon (Dragonwyck) de Joseph L. Mankiewicz. Il a tournĂ© quelques scĂšnes de DĂ©sir (Desire), en 1936, rĂ©alisĂ© par Frank Borzage, avec MarlĂšne Dietrich et Gary Cooper.

Projets avortés

Voir aussi

En français

  • To Be Or Not To Be - Ernst Lubitsch. Un Classique Dans L’histoire, sous la direction d'Alain Kleinberger & Jacqueline Nacache, Ă©d. Le Bord de l'Eau, 2014,
  • Ernst Lubitsch - To Be or Not to Be, BaccalaurĂ©at Cinema 2013, par Jacqueline Nacache, Ă©d. RĂ©seau CanopĂ© - CRDP, 2013,
  • Lubitsch, les voix du dĂ©sir, par Natacha ThiĂ©ry, Ă©d. CĂ©fal, 2007,
  • AmitiĂ© : la derniĂšre retouche d’Ernst Lubitsch, par Samson Raphaelson, Ă©d. Allia, 2006,
  • Ernst Lubitsch, the Lubitsch Touch, par Herman G. Weinberg, Éd. Ramsay, 1994,
  • Lubitsch, par N. T. Binh et Christian Viviani, Ă©d. Rivages/CinĂ©ma, 1991, (ISBN 2869304226), (ISSN 0298-0088)
  • Lubitsch ou la satire romanesque, par Jean-Loup Bourget et Eithne Bourget, Ă©d. Stock, 1987,
  • Lubitsch, par Jacqueline Nacache, Ă©d. Paris, Edilig, coll. « CinĂ©graphiques», 1987 (ISBN 2856011691 et 978-2856011690)
  • Ernst Lubitsch, par Bernard Eisenschitz et Jean Narboni pour les Cahiers du cinĂ©ma / CinĂ©mathĂšque française, 1985, 142 pages, (ISBN 2-86642-035-7) ; rĂ©Ă©dition 2006, Petite bibliothĂšque des Cahiers du cinĂ©ma, (ISBN 2-86642-451-4)
  • Ernst Lubitsch, numĂ©ro spĂ©cial des Cahiers du CinĂ©ma, n° 198, 1968,
  • Ernst Lubitsch, par un collectif, Ă©d. Serdoc, 1964.

En anglais

Autres langues

  • (es) Ser O No Ser - Ernst Lubitsch, par Sonia Garcia, Ă©d. Ediciones Paidos Iberica, 2005,
  • (pt) As Folhas da Cinemateca: Ernst Lubitsch, collectif (Frederico Lourenço, JoĂŁo BĂ©nard da Costa, JosĂ© Navarro de Andrade, Manuel Cintra Ferreira, M.S. Fonseca, Maria JoĂŁo Madeira, Ă©d. Cinemateca Portuguesa, 2000,
  • (it) Ernst Lubitsch, par Guido Fink, Ă©d. Il Castoro, 1997,
  • (es) Ernst Lubitsch, par Carlos GarcĂ­a Brusco, Ă©d. Ediciones JC, 1988

Articles et Ă©missions

Notes et références

  1. EncyclopÊdia Universalis, « ERNST LUBITSCH », sur EncyclopÊdia Universalis (consulté le )
  2. (en) « Ernst Lubitsch | American director », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. « Dictionnaire du cinéma anglo-saxon|Lubitsch Ernst », sur Dictionnaire du cinéma anglo-saxon (consulté le )
  4. (it) « Ernst Lubitsch », sur Enciclopedia Treccani
  5. « Ciné-club : Ernst Lubitsch », sur www.cineclubdecaen.com (consulté le )
  6. « Ernst LUBITSCH », sur encinematheque.fr (consulté le )
  7. « Ernst Lubitsch - CinémathÚque française », sur cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr (consulté le )
  8. (en) « Ernst Lubitsch », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  9. Schlemihl signifie en yiddish «un type qui n'a pas de chance mais qui s'en accommode »
  10. Hermann C. Weinberg, The Lubitsch Touch, Éditions Ramsay, 1994
  11. Cette histoire, dĂ©jĂ  racontĂ©e par Curt Riess en 1956, serait peut-ĂȘtre un peu trop belle pour ĂȘtre vraie si l'on en croit la biographie de Hans Helmut Prinzler Prinzler publiĂ©e Ă  l'occasion de la rĂ©trospective Lubitsch du Festival de Berlin 1984
  12. Jean-Loup Bourget, Hollywood, un rĂȘve europĂ©en, p.53, collection "Armand Colin CinĂ©ma"
  13. Theodore Huff, An index to the films of Ernst Lubitsch, Britsh film institute, 1947, cité par Hermann C. Weinberg (ibid)
  14. Passek (dir.), Ciment, Cluny et Frouard, Dictionnaire du cinéma, Paris, Larousse, , 888 p. (ISBN 2035123038), Lubitsch
  15. (en) « Ernst Lubitsch: 10 essential films », sur British Film Institute (consulté le )
  16. Article Lubitsch darf in Amerika bleiben, Film-Kurier #306 (30/09/1925)
  17. Ernst Lubitsch, Laughter in Paradise
  18. (en) « Ernst Lubitsch », sur Find a grave
  19. « Ernst Lubitsch | Hollywood Walk of Fame », sur www.walkoffame.com (consulté le )
  20. « "L'Eventail de Lady Windermere" : Oscar Wilde, Ernst Lubitsch, deux grands esprits se rencontrent », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  21. « Le Paris d'Ernst Lubitsch - Paris Cinéma Région », sur Paris Cinema Region (consulté le )
  22. American Film Institute, « Billy Wilder On "The Lubitsch Touch" », (consulté le )
  23. (en-US) « The Lubitsch touch », sur Museum of Modern Art, MoMa de New York
  24. (en-GB) « Acting ordinary in the shop around the corner », sur Université de Warwick (Londres)
  25. (en) « Film Forum · “THE LUBITSCH TOUCH” », sur Film Forum (consultĂ© le )
  26. (en) « Cinema of Ernst Lubitsch: The Lubitsch Touch », sur THE CINEMA OF ERNST LUBITSCH (consulté le )
  27. (en-GB) « The Lubitsch touch, A Meta-Critical Study, 1923–1947 », sur UniversitĂ© de Warwick
  28. (en) « Literary Encyclopedia | Profile of Leland Poague », sur www.litencyc.com (consulté le )
  29. (en) « Ernst Lubitsch and The Merry Widow - the music », sur www.harrys-stuff.com (consulté le )
  30. « La comédie au cinéma », sur Académie de Picardie
  31. « L'humour dans le film d'Ernst Lubitsch », sur Cairn.info, Les Temps Modernes, 2010/2-3 (n° 658-659), pages 322 à 335
  32. (en) Fritzi Kramer, « The Merry Jail (1917) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  33. (en) Fritzi Kramer, « The Eyes of the Mummy (1918) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  34. (en) Fritzi Kramer, « Gypsy Blood (1918) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  35. (en) Fritzi Kramer, « The Oyster Princess (1919) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  36. (en-US) Michael Ewins, « Die Austernprinzessin (The Oyster Princess, Ernst Lubitsch, 1919) », sur Senses of Cinema, (consulté le )
  37. (en) Fritzi Kramer, « The Doll (1919) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  38. (en) Fritzi Kramer, « The Wildcat (1921) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  39. (en-US) Isabella McNeill, « Nuanced Complexity: The Marriage Circle (Ernst Lubitsch, 1924) and the Early Days of the ‘Lubitsch Touch’ », sur Senses of Cinema, (consultĂ© le )
  40. (en) Fritzi Kramer, « Lady Windermere’s Fan (1925) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consultĂ© le )
  41. (en) Fritzi Kramer, « The Student Prince in Old Heidelberg (1927) A Silent Film Review », sur Movies Silently, (consulté le )
  42. (en-US) David Cairns, « The Love Parade », sur Senses of Cinema, (consulté le )
  43. (en-US) Danny, « Paramount on Parade (1930) Review, with Maurice Chevalier, Ruth Chatterton, Jack Oakie, Clara Bow, William Powell, and many more », sur Pre-Code.Com, (consulté le )
  44. « Monte Carlo (1930) de Ernst Lubitsch », sur L'Oeil sur l'Ecran (consulté le )
  45. « Le Lieutenant Souriant de Ernst Lubitsch (1931) - Analyse et critique du film - DVDClassik », sur www.dvdclassik.com (consulté le )
  46. (en) Variety Staff et Variety Staff, « The Man I Killed », sur Variety, (consulté le )
  47. (en-US) Wheeler Winston Dixon, « One Hour With You », sur Senses of Cinema, (consulté le )
  48. « Trouble in Paradise », sur www.festival-entrevues.com (consulté le )
  49. (en-US) Ken Hanke, « Design for Living », sur Mountain Xpress (consulté le )
  50. (en-US) Danny, « The Merry Widow (1934) Review, with Maurice Cheavalier and Jeanette MacDonald », sur Pre-Code.Com, (consulté le )
  51. Salles-Cinema.com, « Ange: la femme sans nom. », sur Salles-cinema.com: histoire et photos des salles de cinéma (consulté le )
  52. (en-US) Frank S. Nugent, « THE SCREEN IN REVIEW; Gary Cooper Comes a Cropper in 'Bluebeard's Eighth Wife', at the Paramount--'The Crime of Dr. Hallet' Is Shown at the Rialto At the Rialto », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  53. (en-US) « Ninotchka (1939) – Deep Focus Review – Movie Reviews, Critical Essays, and Film Analysis », sur Deep Focus Review (consultĂ© le )
  54. (en) Variety Staff et Variety Staff, « The Shop Around the Corner », sur Variety, (consulté le )
  55. (en) « The Shop Around the Corner », sur The Slant magazine
  56. « That uncertain feeling (illusions perdues) », sur Les Inrocks (consulté le )
  57. (en-US) Wesley Emblidge, « Review: Ernst Lubitsch’s “To Be or Not to Be,” Starring Carole Lombard and Jack Benny », sur The Old Hollywood Times, (consultĂ© le )
  58. (en-US) Eloise Ross, « Heaven Can Wait (Ernst Lubitsch, 1943) », sur Senses of Cinema, (consulté le )
  59. (en) Variety Staff et Variety Staff, « A Royal Scandal », sur Variety, (consulté le )
  60. (en-US) « THE SCREEN; 'Clany Brown,' New Picture at the Rivoli, a Whimsical Film in Which Jennifer Jones Has Role as a Flighty Servant », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  61. (en) Variety Staff et Variety Staff, « Cluny Brown », sur Variety, (consulté le )
  62. « La dame au manteau d’hermine (1948) de Ernst Lubitsch », sur L'Oeil sur l'Ecran (consultĂ© le )
  63. (en) Tom Ryan, « How Did Lubitsch Do It? review: Joseph McBride on the great filmmaker's touch », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  64. (en) « Nonfiction Book Review: Ernst Lubitsch: Laughter in Paradise by Scott Eyman, Author Simon & Schuster $27.5 (416p) », sur PublishersWeekly.com (ISBN 978-0-671-74936-1, consulté le )
  65. « "Dans le cinéma d'Ernst Lubitsch, les mots ont une dimension tactile" », sur France Culture (consulté le )
  66. (en-US) « Love Triangles, Screwballs, and WWII: An Ernst Lubitsch Primer », sur www.vulture.com (consulté le )
  67. (en-US) « The Masters’ Master: Ernst Lubitsch and The Marriage Circle », sur Bright Lights Film Journal, (consultĂ© le )
  68. (en) Geoffrey O’Brien, « The Magician of Delight », sur The New York Review of Books, (consultĂ© le )
  69. (en) John Farr et ContributorEditor, « Recalling "The Lubitsch Touch" », sur HuffPost, (consulté le )
  70. « Critique : To Be or Not to Be - Jeux dangereux, d'Ernst Lubitsch », sur critikat.com - le site de critique de films, (consulté le )
  71. (en) « Ernst Lubitsch’s charming pre-Code transgressions », sur The Dissolve (consultĂ© le )
  72. (en) Leonard Maltin et Leonard Maltin, « ‘To Be Or Not To Be’ Is Better Than Ever », sur IndieWire, (consultĂ© le )
  73. « Ernst Lubitsch (1892-1947) », sur France Culture (consulté le )
  74. Olivier PÚre, « Ernst Lubitsch, le prince de la comédie », sur Olivier PÚre, (consulté le )
  75. (en-US) Michael J et erson, « Transatlantic Auteur: Ernst Lubitsch’s Self-reflexive Comedies of Misunderstanding », sur Senses of Cinema, (consultĂ© le )
  76. « Un cinéaste au paradis ou Lubitsch à Hollywood (1930-1945). Conférence de Pierre Berthomieu », sur www.canal-u.tv (consulté le )
  77. « Lubitsch se met à table », sur Télérama.fr (consulté le )
  78. « Déboussolant Ernst Lubitsch », sur Libération.fr, (consulté le )
  79. Marc Lavastrou, « La rĂ©ception de Madame du Barry d’Ernst Lubitsch par la presse cinĂ©matographique française du dĂ©but des annĂ©es 1920 », Trajectoires. Travaux des jeunes chercheurs du CIERA, no 1,‎ (ISSN 1961-9057, lire en ligne, consultĂ© le )
  80. (en-US) A. O. Scott, « FILM; What Would Ernst Lubitsch Have Done? », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  81. (en) Roger Ebert, « Trouble in Paradise Movie Review (1932) | Roger Ebert », sur www.rogerebert.com (consulté le )
  82. CA: American Society of Cinematographers Hollywood, americancinematographer13-1933-03, (lire en ligne)
  83. (en-US) Inc American Society of Cinematographers et Inc American Society of Cinematographers, American Cinematographer (1929), Los Angeles, American Society of Cinematographers, Inc., (lire en ligne)
  84. (en-US) Inc American Society of Cinematographers et Inc American Society of Cinematographers, American Cinematographer (1923), Los Angeles, American Society of Cinematographers, Inc., (lire en ligne)
  85. (en) Morning Telegraph, Jan.-Apr. 1922 (Louella Parsons) (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.