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Pola Negri

Pola Negri, née le [1] à Lipno et morte le à San Antonio, est une actrice polonaise du cinéma muet[2].

Pola Negri
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Pola Negri en .
Nom de naissance Barbara Apolonia ChaƂupiec
Naissance
Lipno (Pologne)
Nationalité d'origine : Polonaise
naturalisĂ©e : Drapeau des États-Unis AmĂ©ricaine
DĂ©cĂšs
San Antonio (États-Unis)
Profession Actrice

CarriĂšre et biographie

L'Europe

NĂ©e Barbara Apolonia ChaƂupiec d’une mĂšre issue de la petite noblesse polonaise et d’un pĂšre slovaque[3] arrĂȘtĂ© et dĂ©portĂ© en SibĂ©rie quand elle est petite, Pola est Ă©levĂ©e par sa mĂšre. Elle prend des cours d'art dramatique et grĂące Ă  l'aide du vice-prĂ©sident de la direction des thĂ©Ăątres impĂ©riaux de Varsovie (Warszawskie Teatry Rządowe) Kazimierz Hulewicz[4] elle fait ses dĂ©buts au thĂ©Ăątre en 1912 dans une piĂšce d'Aleksander Fredro, puis joue au Grand ThĂ©Ăątre de Varsovie[5]. En 1914, grĂące Ă  la protection de Hulewicz[4], Pola Negri dĂ©bute au cinĂ©ma dans Niewolnica ZmysƂów (« L'Esclave sensuelle ») rĂ©alisĂ© par Jan PawƂowski[5]. Puis elle signe un contrat avec le studio Sfinks (pl) d'Aleksander Hertz qui la dirige dans plusieurs films. C'est Ă  cette Ă©poque-lĂ  qu'elle prend le pseudonyme de Pola Negri en hommage Ă  la poĂ©tesse italienne Ada Negri[1].

En 1917, elle quitte Varsovie pour Berlin oĂč elle signe un contrat avec Max Reinhardt. Celui-ci la dirige au thĂ©Ăątre dans le conte oriental Sumurun, dont Ernst Lubitsch rĂ©alise l'adaptation cinĂ©matographique avec un grand succĂšs. Prise sous contrat par la UFA, les deux hommes propulsent rapidement Pola Negri au rang de star. Elle joue aux cĂŽtĂ©s de Nils Olaf Chrisander dans une production allemande, Nicht lange tĂ€uschte mich das GlĂŒck du rĂ©alisateur Kurt Matull. Ernst Lubitsch devient son metteur en scĂšne prĂ©fĂ©rĂ© et la dirige notamment dans Carmen, La Chatte des montagnes et Montmartre. Mais surtout le film La Du Barry remporte un succĂšs mondial, et Lubitsch est appelĂ© Ă  Hollywood pour diriger Mary Pickford dans une Ă©vocation historique.

La star travaille également avec Georg Jacoby, plus tard metteur en scÚne d'un mythique Quo vadis ? avec Emil Jannings, et mentor (avec Reinhardt) de Hedy Lamarr, et le russe Dimitri Buchowetzki, spécialiste des grands sujets (Danton, Othello) pour une adaptation d'Alexandre Dumas. Pola Negri cÎtoie ainsi le gotha du cinéma d'Europe centrale, de Jannings à Asta Nielsen.

Hollywood

L'accent n'Ă©tant pas une barriĂšre pour le cinĂ©ma muet, ses premiers succĂšs la conduisent Ă  Hollywood oĂč elle est prise sous contrat Ă  la Paramount, le plus europĂ©en des studios amĂ©ricains. Le service publicitaire la prĂ©sente comme la rivale de Gloria Swanson (occasionnant une « guerre des pousse-pousse » dans les chemins du studio) mais son image est plus proche de celle de Lupe VĂ©lez, surnommĂ©e « le volcan mexicain», dont la vie privĂ©e dĂ©fraye la chronique[α 1]

La gloire de Pola Negri est Ă  son apogĂ©e durant toutes les annĂ©es 1920. Elle s'illustre d'abord dans deux films de George Fitzmaurice puis Ă©clate avec The Spanish Dancer de Herbert Brenon, film historique inspirĂ© par Victor Hugo. L'actrice retrouve ensuite deux de ses directeurs europĂ©ens, Dimitri Buchowetzki et surtout Ernst Lubitsch pour Paradis dĂ©fendu (1924), le dernier film de leur association, oĂč elle joue Catherine II de Russie. L'exotisme lui colle Ă  la peau car elle interprĂšte ailleurs la reine des Apaches parisiens selon Francis Carco.

AprĂšs une adaptation de W. Somerset Maugham par Raoul Walsh, comme Greta Garbo dix ans plus tard, Hollywood tente de l'« amĂ©ricaniser » dans deux films de Malcolm St. Clair, avec un succĂšs relatif. AprĂšs son renvoi de la MGM, oĂč dĂ©sormais Garbo vole de ses propres ailes, le SuĂ©dois Mauritz Stiller devient le nouvel amant supposĂ© de la star polonaise et son directeur dans trois films. Elle interprĂšte encore une princesse en 1928 dans La Femme de Moscou (The Woman from Moscow) de l'Allemand Ludwig Berger, d'aprĂšs une piĂšce de Victorien Sardou.

Retour en Europe

Le , Pola s’est mariĂ©e en secondes noces avec le prince Serge Mdivani (de), dans le village de Seraincourt, prĂšs de Paris. Elle attend un enfant quand son contrat avec Paramount arrive Ă  Ă©chĂ©ance en 1928. Elle dĂ©cide de ne pas le renouveler et d’emmĂ©nager en France pour s’occuper de sa famille. Elle s'installe Ă  Seraincourt. Elle habite le chĂąteau de Rueil qu'elle vendra lorsque le krach financier de 1929 l'aura en partie ruinĂ©e.

Cela coĂŻncide avec l'arrivĂ©e du cinĂ©ma parlant qui devait porter un coup fatal Ă  la carriĂšre de nombreuses stars. Quelques mois plus tard, Pola fait une fausse couche et sombre dans une profonde dĂ©pression. Sa mĂšre l’encourage alors Ă  retourner devant les camĂ©ras. Elle accepte l’offre de la Gaumont British Film pour figurer dans Son dernier tango, tournĂ© en Angleterre par le rĂ©alisateur hongrois Paul Czinner - le dernier film muet de Pola Negri[3].

Puis les rĂ©alisateurs français Tony Lekain et Gaston Ravel envisagent d'engager Pola dans Le Collier de la reine, premier film sonore français, mais son mari refuse qu’elle apparaisse en partie dĂ©nudĂ©e. Les mĂȘmes rĂ©alisateurs la contactent de nouveau quelques annĂ©es plus tard pour jouer dans un film PathĂ©, Fanatisme (1934), se dĂ©roulant sous l'empire de NapolĂ©on III. Pola, qui vient de divorcer accepte l’offre. Son film suivant, rĂ©alisĂ© par l'allemand Willi Forst, est Mazurka (1935), qui lui permet de renouer avec la UFA. Elle doit cependant prouver Ă  Goebbels qu'elle n'est pas juive polonaise. Pola Negri apparaĂźt dans cinq autres films produits par UFA, dont Moscou-Shanghai (1936) de Paul Wegener (son partenaire de Sumurun), Madame Bovary de Gerhard Lamprecht et deux films de l'Italien Nunzio Malasomma.

Pola Negri continue de vivre en France, travaille un temps pour la Croix-Rouge en mĂȘme temps qu’elle tourne en Allemagne, jusqu’à ce qu’en 1941, fuyant le rĂ©gime nazi, elle finisse par rejoindre Hollywood, parmi les milliers d’EuropĂ©ens Ă©migrĂ©s par bateau pour les États-Unis via Lisbonne, pour s’installer dĂ©finitivement aux États-Unis[3].

Retraite en Amérique

Pola Negri ne tournera plus que deux films sans importance : Hi Diddle Diddle, qui sort en 1943 et lui permet pourtant de recroiser Adolphe Menjou, son partenaire dans Bella Donna, la Danseuse espagnole et Paradis défendu - on la comparera alors avec le personnage de Norma Desmond du film Boulevard du crépuscule (1950), interprété par son ancienne rivale Gloria Swanson.

Dans les annĂ©es 1950, Pola Negri est productrice. en 1951, elle prend la nationalitĂ© amĂ©ricaine, vivant au 6933, Hollywood Boulevard. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Walt Disney la convainc de jouer un dernier rĂŽle dans La Baie aux Ă©meraudes, sorti en 1964. La mĂȘme annĂ©e, l'ancienne star reçoit un prix pour l'ensemble de sa carriĂšre, au Festival International du Film de Berlin. Elle publie Ă©galement ses mĂ©moires en 1968[5].

Elle meurt d'une pneumonie à l'ùge de 90 ans en donnant presque tout son patrimoine à la St. Mary's University, Texas. Elle est enterrée au cimetiÚre du Calvaire de Los Angeles.

En 2006, elle est le sujet du film documentaire Pola Negri: Life is a Dream in Cinema[6].

En , un spectacle musical utilisant la technologie 3D et retraçant sa biographie est monté à Moscou[7].

En , dans la sĂ©rie docu-fiction,1918-1939 : Les RĂȘves brisĂ©s de l'entre-deux-guerres, de Jan Peter et FrĂ©dĂ©ric Goupil, son rĂŽle y est interprĂ©tĂ© par l'actrice Michalina OlszaƄska.

Filmographie sélective

Pola Negri et Warner Baxter dans Les Trois Coupables (Three Sinners) (1928)

Notes et références

Notes

  1. Outre trois mariages (deux comtes et un prince géorgien, Serge Mdivani), la belle Lupe Vélez est associée à Charlie Chaplin et Rudolph Valentino ; à la mort de celui-ci en 1926, elle se comporte comme sa veuve.

Références

  1. Source: Acte notarié.
  2. « Les yeux noirs Negri, Pola », sur BibliothÚques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  3. « cinematheque.fr/data/museo/cycles/fichiers/dossierpresse_4b3b313c-2fd4-4936-8adf-000000000297.pdf »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  4. (pl) Ɓukasz Biskupski, « Zagadka Sfinksa », "Pleograf. Kwartalnik Akademii Polskiego Filmu" nr 1/2019,‎ (lire en ligne)
  5. « Pola Negri : InterprÚte », sur cinema.encyclopedie (consulté le ).
  6. (en) « Life is a Dream : The Pola Negri Documentary », Polanegri.com (consulté le )
  7. « http://polanegri.ru/en/main/makeit/ »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )

Liens externes

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