Joel Schumacher
Joel Schumacher, nĂ© le Ă New York et mort le dans la mĂȘme ville, est un rĂ©alisateur, producteur, scĂ©nariste, costumier et acteur amĂ©ricain.
Nom de naissance | Joel T. Schumacher |
---|---|
Naissance |
New York (Ătat de New York) (Ătats-Unis) |
Nationalité | Américaine |
DĂ©cĂšs |
(Ă 80 ans) New York (Ătat de New York) (Ătats-Unis) |
Profession | Réalisateur, producteur, scénariste, costumier et acteur |
Films notables |
L'Expérience interdite Chute libre Batman Forever Le Droit de tuer ? Phone Game |
Biographie
Jeunesse et formation
Joel T. Schumacher nait le Ă New York dans l'Ătat de New York aux Ătats-Unis. Il est le fils de Francis Schumacher, protestant d'origine allemande venant du Tennessee, et de Marian Kantoreim[1], juive originaire de SuĂšde dont la famille a quittĂ© l'Europe avant la Seconde Guerre mondiale. Son pĂšre meurt alors qu'il n'a que quatre ans[2].
Il suit des études artistiques à New York, notamment la Parsons The New School for Design et le Fashion Institute of Technology, puis travaille un temps pour la marque de cosmétiques Revlon[3].
Il débute ensuite dans l'industrie du cinéma en faisant du design de costumes pour Play It as It Lays (1972) de Frank Perry, puis enchaine notamment avec des films d'Herbert Ross et de Woody Allen. Il s'essaie ensuite à l'écriture. Il signe plusieurs scénario pour d'autres metteurs en scÚne à la fin des années 1970 : Sparkle (1976) de Sam O'Steen, Car Wash (1976) de Michael Schultz et The Wiz (1978) de Sidney Lumet.
Débuts de réalisateur et révélation (années 1980)
Son premier film comme réalisateur est La Femme qui rétrécit (The Incredible Shrinking Woman) sur lequel il remplace John Landis qui avait quitté le projet en raison d'importantes baisses de budget[4] - [5]. Sorti en 1981, le film reçoit des critiques globalement négatives et est un échec au box-office[6] - [7]. Son second film, S.O.S. Taxi (1983), n'est pas mieux accueilli par la presse mais est rentable commercialement. Son premier véritable succÚs public survient avec son troisiÚme long métrage, St. Elmo's Fire (1985). Il y dirige une distribution chorale menée par une jeune Demi Moore. Le cinéaste retrouve cette bande d'acteurs, le « Brat Pack », pour Génération Perdue (1987), qu'il se contente de réaliser. Cette incursion dans un registre fantastique lui permet d'enfin obtenir d'excellentes critiques[8].
Il s'aventure dans le registre de la comĂ©die romantique pour Cousins (1989), oĂč il dirige une nouvelle fois une brochette d'acteurs, avant de revenir au thriller horrifique avec L'ExpĂ©rience interdite (1990), un succĂšs commercial malgrĂ© des critiques mitigĂ©es[9], qui se contentent d'apprĂ©cier le sens du visuel du cinĂ©aste. L'acteur Michael Douglas, producteur de ce carton de l'Ă©tĂ© 1990, lui demande en 1993 de mettre en scĂšne un film oĂč il jouera un AmĂ©ricain moyen ayant tout perdu, et lancĂ© dans une auto-destruction violente et radicale de son existence : Chute libre. Sorti en 1993, c'est le second succĂšs critique du rĂ©alisateur[10].
Adaptations de John Grisham
Entre-temps, le rĂ©alisateur est en effet convoitĂ© par les studios pour diriger des « stars » du moment. En 1991, il met ainsi en scĂšne le mĂ©lodrame Le Choix d'aimer avec Julia Roberts, puis, en 1995, le thriller judiciaire Le Client avec Susan Sarandon, Tommy Lee Jones et Mary-Louise Parker. Cette adaptation d'un roman de John Grisham est un immense succĂšs critique et commercial[11]. L'auteur demande lui-mĂȘme que Schumacher s'attelle Ă l'adaptation de son prochain roman. Le Droit de tuer ? sort en 1996, avec cette fois Matthew McConaughey, Samuel L. Jackson et Sandra Bullock dans les rĂŽles principaux. Les critiques sont globalement positives[12].
Batman
En 1995, Warner Bros. le choisit en remplacement de Tim Burton pour réaliser Batman Forever, le troisiÚme long métrage depuis 1989 consacré à Batman. Val Kilmer succÚde à Michael Keaton dans le rÎle-titre. La distribution comprend également Nicole Kidman en psychiatre amoureuse de l'homme-chauve-souris, mais aussi Tommy Lee Jones en Double-Face, Jim Carrey en Homme-MystÚre et Chris O'Donnell en Robin. Malgré les mauvaises critiques des fans, ce troisiÚme opus est un succÚs au box-office. Joel Schumacher est reconduit par le studio en 1997 pour mettre en scÚne le quatriÚme film tiré de la saga, Batman et Robin, avec cette fois George Clooney en Batman, aux cÎtés d'Arnold Schwarzenegger en Mr. Freeze, Uma Thurman en Poison Ivy, Alicia Silverstone en Batgirl. Le film est un échec commercial : son cÎté ironique, son esthétique kitsch proche du style camp et plusieurs allusions homosexuelles sont décriés par la presse et les fans. Le cinéaste présente des excuses « pour avoir tué Batman »[13].
La Warner avait entrepris de lui faire rĂ©aliser le cinquiĂšme Ă©pisode de la saga. IntitulĂ© Batman Triumphant avec une distribution identique Ă celle de Batman et Robin Ă savoir George Clooney en Batman, Chris O'Donnell en Robin et Alicia Silverstone en Batgirl. Le film aurait par ailleurs dĂ» ressusciter le Joker, accompagnĂ© de son acolyte Harley Quinn et de l'Ăpouvantail[14]. Jack Nicholson a Ă©tĂ© sollicitĂ© pour reprendre le rĂŽle du Joker, tenu dans le film de 1989, et Nicolas Cage pour incarner l'Ăpouvantail. Cependant, le lourd Ă©chec critique et public de Batman et Robin finit par provoquer l'abandon du projet[15].
Retour contrasté (années 2000)
Le rĂ©alisateur s'Ă©loigne d'abord des studios, en rĂ©alisant deux films indĂ©pendants, bĂ©nĂ©ficiant nĂ©anmoins de stars en tĂȘtes d'affiche : le violent thriller 8 millimĂštres (1999), mettant en scĂšne un Nicolas Cage enquĂȘtant sur un snuff movie ; puis il revient Ă l'Ă©criture pour Personne n'est parfait(e) (1999), une comĂ©die dramatique loufoque avec Robert De Niro et Philip Seymour Hoffman.
En 2000, il opÚre un retour en grùce en dirigeant la valeur montante Colin Farrell dans le film de guerre Tigerland. Le film lui permet de renouer avec la critique[16]. Il enchaßne néanmoins avec deux échecs : le buddy movie Bad Company, porté par le tandem Anthony Hopkins/Chris Rock, et le thriller Veronica Guerin, avec Cate Blanchett dans le rÎle-titre[17] - [18].
En 2002, il retrouve Colin Farrell et Kiefer Sutherland dans le thriller minimaliste Phone Game, succĂšs critique et commercial[19].
En 2004, le réalisateur dévoile Le FantÎme de l'Opéra, adaptation de la comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber. Si le box-office est positif, les critiques sont mauvaises[20]. C'est pour son projet suivant qu'il connait cependant un véritable flop critique : en 2007, douze ans aprÚs Batman Forever, il retrouve Jim Carrey (qui avait renoncé à Phone Game à la derniÚre minute) pour un thriller psychologique d'horreur, Le Nombre 23. Les critiques sont catastrophiques[21] et éloignent Jim Carrey du cinéma dramatique pendant presque dix ans. Quant à Joel Schumacher, il se tourne vers des productions beaucoup moins exposées.
Ăchecs et tĂ©lĂ©vision (annĂ©es 2010)
En 2009, il reste dans un registre violent et adulte pour Blood Creek[22], avec la valeur montante Michael Fassbender dans le rĂŽle principal. Il dirige ensuite une bande de jeunes acteurs vedettes de productions adolescentes dans le drame choral sur la jeunesse new-yorkaise, Twelve. C'est un nouveau flop critique et commercial[23].
En 2011, Nicolas Cage et Nicole Kidman lui renouvellent néanmoins leur confiance pour le thriller Effraction, un nouveau flop[24].
En 2013, il se voit confier la réalisation des épisodes 5 et 6 de la premiÚre saison de la série politique House of Cards, trÚs acclamée, que produit son ami David Fincher. Il s'agit de sa derniÚre réalisation.
Vie personnelle
Joel Schumacher est homosexuel[25] et milite pour les droits des gays et des lesbiennes.
Collaborations multiples
Joel Schumacher travaille réguliÚrement avec certains acteurs, Colin Farrell et Kiefer Sutherland sont ses deux acteurs fétiches. Il a également eu l'occasion de diriger à deux reprises des comédiens de grande renommée parmi lesquels Tommy Lee Jones, Nicole Kidman, Julia Roberts, Nicolas Cage, Peter Stormare et Jim Carrey.
Akiva Goldsman a écrit pour lui plusieurs scénarios.
Mark Stevens s'occupe généralement du montage de ses films. Il est notamment le monteur de Batman Forever, Batman et Robin, 8 millimÚtres, Personne n'est parfait(e), Tigerland, Phone Game, Le Nombre 23 et Blood Creek.
Harry Gregson-Williams a composé les musiques de plusieurs de ses réalisations dont Phone Game, Veronica Guerin, Le Nombre 23 et Twelve.
Filmographie
RĂ©alisateur
- 1974 : Virginia Hill, téléfilm
- 1979 : Amateur Night at the Dixie Bar and Grill, téléfilm
- 1981 : La Femme qui rétrécit (The Incredible Shrinking Woman)
- 1983 : S.O.S. Taxi (D.C. Cab)
- 1985 : St. Elmo's Fire
- 1985 : Code Name: Foxfire, série TV (8 épisodes)
- 1987 : Génération perdue (The Lost Boys)
- 1989 : Cousins
- 1990 : L'Expérience interdite (Flatliners)
- 1991 : Le Choix d'aimer (Dying Young)
- 1992 : 2000 Malibu Road, série TV (5 épisodes)
- 1993 : Chute libre (Falling Down)
- 1994 : Le Client (The Client)
- 1995 : Batman Forever
- 1996 : Le Droit de tuer ? (A Time to Kill)
- 1997 : Batman et Robin (Batman & Robin)
- 1999 : 8 millimĂštres (8mm)
- 1999 : Personne n'est parfait(e) (Flawless)
- 2000 : Tigerland
- 2002 : Bad Company
- 2002 : Phone Game (Phone Booth)
- 2003 : Veronica Guerin
- 2004 : Le FantÎme de l'Opéra (The Phantom of the Opera)
- 2007 : Le Nombre 23 (The Number 23)
- 2008 : Choose or Lose, Ă©mission de TV
- 2009 : Blood Creek
- 2010 : Twelve
- 2011 : Effraction (Trespass/Otages au Québec)
- 2011 : Man in the Mirror, court métrage
- 2013 : House of Cards, série TV (2 épisodes)
Producteur
- 1983 : Now We're Cookin, téléfilm de Noam Pitlik
- 1985 : Code Name: Foxfire, série TV
- 1986 : Slow Burn, téléfilm de Matthew Chapman
- 1992 : 2000 Malibu Road, série TV
- 1995 : The Babysitter de Guy Ferland
- 1999 : 8 millimĂštres
- 1999 : Personne n'est parfait(e) (Flawless)
- 2000 : Fausses Rumeurs (Gossip) de Davis Guggenheim
- 2015 : Do Not Disturb: Hotel Horrors, série TV de Mark Marabella
Scénariste
- 1974 : Virginia Hill (tĂ©lĂ©film) de lui-mĂȘme
- 1976 : Sparkle de Sam O'Steen
- 1976 : Car Wash de Michael Schultz
- 1979 : Amateur Night at the Dixie Bar and Grill (téléfilm)
- 1983 : S.O.S. Taxi (D.C. Cab) de lui-mĂȘme
- 1983 : Now We're Cookin (téléfilm) de Noam Pitlik
- 1984 : The Wiz de Sidney Lumet
- 1985 : St. Elmo's Fire de lui-mĂȘme
- 1985 : Code Name: Foxfire (série TV)
- 1999 : Personne n'est parfait(e) (Flawless) de lui-mĂȘme
- 2004 : Le FantĂŽme de l'OpĂ©ra (The Phantom of the Opera) de lui-mĂȘme
Costumier
- 1972 : Play It As It Lays de Frank Perry
- 1973 : Woody et les Robots (Sleeper) de Woody Allen
- 1973 : Les Choses de l'amour (Blume in Love) de Paul Mazursky
- 1973 : Les Invitations dangereuses (The Last of Sheila) de Herbert Ross
- 1975 : Le Prisonnier de la seconde avenue (The Prisoner of Second Avenue) de Melvin Frank
- 1978 : Intérieurs (Interiors) de Woody Allen
Acteur
- 1998 : Welcome to Hollywood de Tony Markes & Adam Rifkin : lui-mĂȘme.
- 2006 : Boston Justice (Boston Legal, saison 3) de David E. Kelley : juge Harvey Cooper.
- 2017 : Nightcap, Ă©pisode Guest in a Snake de Johnny Milord : lui-mĂȘme.
Box-office américain
- La Femme qui rétrécit : 20 259 961 dollars[28]
- D.C. Cab : 16 134 627 dollars[28]
- St. Elmo's Fire : 37 803 872 dollars[28]
- Génération Perdue : 32 222 567 dollars[28]
- Cousins : 39 673 162 dollars[28]
- L'Expérience interdite : 61 489 265 dollars[28]
- Le Choix d'aimer : 33 669 178 dollars[28]
- Chute libre : 40 903 593 dollars[28]
- Le Client : 92 115 211 dollars[28]
- Batman Forever : 184 031 112 dollars[28]
- Le Droit de tuer ? : 108 766 007 dollars[28]
- Batman et Robin : 107 325 195 dollars[28]
- 8 millimĂštres : 36 663 315 dollars[28]
- Personne n'est parfait(e) : 4 488 529 dollars[28]
- Tigerland : 139 692 dollars[28]
- Bad Company : 30 160 161 dollars[28]
- Phone Game : 46 566 212 dollars[28]
- Veronica Guerin : 1 571 504 dollars[28]
- Le FantÎme de l'Opéra : 51 268 815 dollars[28]
- Le Nombre 23 : 35 193 167 dollars[28]
- Twelve : 183 920 dollars[28]
Postérité
En 2021, l'acteur américain Rory Culkin interprÚte Joel Schumacher dans la mini-série Halston, diffusée sur le service Netflix[29].
Notes et références
- « Joel Schumacher Biography (1939-) », sur www.filmreference.com (consulté le )
- (en) Bernard Weinraub, « With 'Falling Down,' Director Savors A New Success », The New York Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Young U.S. Designers Say Paris Has Had It », The Corpus Christi Caller-Times,â , p. 20 (lire en ligne [archive du ])
- « The Incredible Shrinking Woman Director », Daily News,â , p. 77 (lire en ligne [archive du ])
- « Schumacher replaces Landis », Pittsburgh Post-Gazette,â , p. 22 (lire en ligne [archive du ])
- « THE INCREDIBLE SHRINKING WOMAN (LA INCREĂBLE MUJER DIMINUTA) »
- « The Incredible Shrinking Woman Box Office »
- (en) « The Lost Boys (1987) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Flatliners (1990) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Falling Down (1993) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « The Client (1994) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « A Time to Kill (1996) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en-US) « Joel Schumacher apologizes for "Batman and Robin" », sur youtube.com
- , sur allocine.fr
- (en) « Movie Hole - Schumacher talks abandoned Caped Crusader projects Batman Triumphant, Year One », sur moviehole.net
- (en) « Tigerland (2000) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Bad Company (2002) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Veronica Guerin (2003) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Phone Booth (2003) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « The Phantom of the Opera (2005) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « The Number 23 (2007) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Blood Creek (2009) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Twelve (2010) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « Trespass (2011) » [vidéo], sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en-CA) « The Camp, Creepy Appeal of 'The Lost Boys' », Vice,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- FranceTVInfo
- (en) Carmel Dagan et Carmel Dagan, « Joel Schumacher, Director of Batman Films and âLost Boys,â Dies at 80 », sur Variety, (consultĂ© le )
- Box Office Mojo
- (en) « Halston: Ryan Murphyâs Netflix Limited Series Gets Premiere Date, First-Look Photos », sur Deadline.com,
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
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